La ville est si belle vue d’un point haut. Sun cho Yun se trouvait en haut de cette Tour de Tokyo qui était orange et blanche. Tour qui s’est inspirée de la Tour Eiffel, beaucoup plus petite que l’originale, elle n’en restait pas moins imposante. Assez pour permettre à cet homme d’observer la ville comme il le désirait. Il se tenait debout devant l’une des vitres gelée à cause du froid extérieur et dont les flocons blanc emplis d’innocence, étaient en train d’imprégner la ville de cette couleur si belle. Comme si, elle essayait de cacher les nombreux vices qui se trouvaient sur cette terre… Dans cette ville où, les sans-papiers, sont jetés en dehors de la ville, où le crime règne en maitre. Il existe la police mais, le vice est là au point de pourrir l’endroit où les gens sont censés se sentir en sécurité. La vie ne sourit pas aux plus faibles mais aux plus forts. Les « faibles » se font mangés et, sont pitoyables. S’il aimait la hauteur c’est parce que cette dernière permettait de garder cette sensation de puissance. Les hommes qui dirigent ce monde aiment la hauteur même s’il y avait une autre raison… Ce monde vu d’en haut semblait si petit…. Les gens d’en bas étaient des êtres avec qui il ne pourra jamais lier de liens. Ils ne le comprendraient pas… Ce n’est pas faute de ne pas avoir essayé par le passé… Ce passé où c’est le coup du sort qui l’a forcé à entrer dans cette famille et y semer la zizanie… Maintenant qu’il se rappelle… Cette tour dans laquelle il se trouvait à cet instant, le ramenait à ce « souvenir » qu’il aurait préféré oublier..

Flashback.

Deux semaines où le noir complet règne dans son esprit. Ses blessures ont cicatrisé mais, le médecin a interdit qu’il fasse de l’exercice pendant trois semaines afin que les points de suture ne se retirent pas. Il s’était retrouvé avec une balle en plein omoplate et, d’autres coups fait à l’arme blanche. Ses bandages, il les faisait tout seul car, il s’était surpris à se rappeler comment le médecin l’avait fait sur son corps et puis.. Cette famille en faisait déjà bien assez pour lui. Da Ying avait des médicaments prescris mais, il ne les prenait jamais car, il ne désirait pas que son corps et son esprit deviennent amorphes. Il préférait « souffrir » et être actif. Deux semaines que la famille Matsunaga l’avait recueillie suite à la demande de leur fils aîné. Fils qui fut son à chevet. Au début il pensait que c’était un membre de sa famille qui l’attendait mais, ce n’était qu’un total inconnu qui l’avait emmené dans ce lieu si blanc dont l’odeur rendrait récalcitrant toutes les personnes à qui elles chatouillent les narines de s’y rendre même si, il ne s’agissait que d’une auscultation. Il se demandait parfois s’il avait encore de la famille et si c’est le cas, pourquoi personne n’essayait de le chercher ? Au vu de ses blessures, il se doutait qu’il ne devait pas être une bonne personne ou peut-être, qu’il était un témoin gênant ? Un témoin que des criminels avaient essayé de s’en débarrasser afin de ne pas être mis derrière les barreaux ?

Tant de questions aucunes réponses.. Ils semblaient si heureux alors que « lui »… Ne ressentait « rien » si ce n’était que le sentiment d’être de trop. Il s’était incliné plusieurs fois, et le temps qu’il aille à l’école en compagnie de la cadette, il aidait un peu la femme de maison à entretenir cette dernière. Elle avait eu beau lui radoter qu’il ne devrait pas et aller se reposer, il faisait toujours le minimum permis mais après ?.... Il se plongeait dans son mutisme et sa solitude. De quoi pouvait-il bien leur parler ? Il ne se rappelait plus de rien… Et il sentait que parfois, l’atmosphère se tendait ou devenait maladroite à cause des questions qu’ils lui posaient et se rappelaient que c’était maladroit de leur part de les lui avoir posé. Des questions bien anodines comme : Quel est ta couleur préférée ? Quel est ton plat préféré ?

Des exemples il pouvait en donner des tonnes et, ne voulant pas qu’ils se privent pour lui, qu’ils continuent de rire comme ils le faisaient, il se réfugiait dans la chambre qu’ils lui avaient prêté mais, ce soir, comme les autres, il avait eu envie de sortir. Il n’était pas allé loin, il s’était faufilé à l’escalier menant au toit pour s’assoir et observait le ciel… Ce si majestueux ciel qui l’émerveillait comme toutes ces étoiles dans le ciel. Il s’était mis à lire, Madame Matsunaga, lui avait prêté la carte de bibliothèque où il s’y rendait pour ramener des livres dans cette maison. A sa surprise générale, il s’était découvert de drôles de capacités provenant de son cerveau. Celles de lire à une rapidité dont aucuns autres humains n’en étaient capables et surtout, de retenir les informations qui y étaient transcrites. Ce n’est que par la force d’en lire plusieurs qu’il s’en était rendu compte et, cela le poussant d’autant plus à s’interroger sur « qui il était ».

Il sentit avant de voir Shirong à qui il devait la vie apparaitre sur le balcon. Il rentrait souvent bien tard ou était-ce juste une habitude ? Il ne dit rien pour mieux reporter son regard sur ce ciel qu’il aimerait bien atteindre un jour même si, c’était impossible. A moins, qu’il ne devienne une étoile. Il s’arrêta de penser quand il le sentit s’approcher et le laissa poser sa main sur le dessus de sa tête. Il fut surpris par la question, il est vrai qu’il ne portait sur lui qu’une simple chemise bleu et un pantalon en lin. Il lui offrit un petit sourire, bien maigre réponse comparé au sourire chaleureux que le plus vieux lui dédie. Da Ying parce que c’est comme ça, qu’il s’appelait par « ses » soins, n’avait pas tout de suite répondu à ses yeux questions et, il était sur le point de refuser mais, son ventre le rappela à l’ordre qu’il, accepta le morceau pour le porter à ses lèvres où il mordit rapidement comme un morfale qui n’a pas mangé depuis des jours durant ! C’était aussi pour faire taire cette gêne à cause du bruit de son estomac qui l’avait trahit. Il osa malgré tout un regard sur son aîné qui était « beau ». Il s’étouffa même un peu en mangeant trop vite qu’il fut forcé de se donner un coup contre le thorax. Il s’arrêta net à sa question. Et c’est probablement la seule réponse qu’il pourrait donner depuis deux semaines.

«Hm. Je pense aussi. J’aime les hauteurs… Je me sens dans mon élément sans en connaitre la raison ! Et.. Merci mais, tu n’as pas faim toi aussi ?»

Il lui avait tendit la part qu’il avait laissé vers ce corps qui déjà, en imposait. Il n’était pas rare que des amis et connaissances de Shirong viennent le chercher. Il ne les avait jamais rencontrés en personne. Il avait préféré faire le mur pour ou se murer dans sa chambre ou bien le toit. Le seul endroit où personne n’a idée de venir le chercher du moins…. Jusqu’à aujourd’hui. Toujours tourné vers lui, il leva à nouveau son regard sur le ciel.

«Tu savais que le ciel contient la connotation de pureté ? Du coup tu crois que toutes les âmes sont purifiées quand elles montent au ciel ?»

Une question bizarre… Et en même temps pas tant que ça… Le garçon qu’il était en ce moment, était curieux par ce ciel mais, aussi essayer de se trouver une « raison » pour ce qu’il était..

-Tenue jeune – Il ne comprenait pas pourquoi Shirong riai, il n’arrivait pas à le comprendre. Mais, s’il riait c’était une bonne chose non ? Il n’en savait strictement rien. Les comportements humains étaient une belle énigme pour lui qui l’intéressait d’autant plus. Il ne ralentit pas pour autant la vitesse à laquelle il mordait et mâché chaque bouchée de ce « plat ». En même temps, ce n’était pas comme s’il ne subissait pas parfois de drôles de regards sur sa personne ! En effet, il avait oublié jusqu’à l’utilité d’un objet même si, grâce aux différents livres qu’il avait pris, allant du roman à une notice ou un livre sur le bricolage… C’était très varié mais, vivre en dépendant des autres, cela le troublait et, il avait ce drôle de sentiment en « lui ». Toutefois, ce foyer, Shirong plus particulièrement étaient pour le moment son pilier, cette petite lumière qu’il avait retrouvé plusieurs fois dans les livres qui sortaient les héros du tunnel sombre de leurs fors intérieurs. Malgré tout, même si il ne se rappelait point du fonctionnement de vivre dans la société actuelle genre les civilités et cie, il n’en était pas moins poli et parfois timoré ou bizarre pour autant. Dans le sens comme actuellement, il n’était pas égoïste et « s’inquiéter » sans le savoir pour son aîné. Il se voyait mal finir le sandwich qui, à la base était sûrement pour lui.

Sa réponse l’étonne un peu mais, s’il dit que c’est bon, il n’allait pas continuer d’insister et donna un énorme coup de dents ! Toutefois, il avant l’impression que c’était mauvais… Alors le bout qu’il lui resta, il hésita à l’engouffrer tout entier avant de lui poser une étrange question en regardant ce « voile » céleste qui étaient au-dessus d’eux…. Il commençait à avoir froid… Les articulations de ses mains lui étaient légèrement douloureuses et sans qu’il s’en rende compte, ces dernières commençaient à tourner au bleu. Son regard ne voulait pas quitter ce ciel immense dont il aimerait toucher de sa main… Rien que regarder ce ciel, l’apaisait et, cette voix agréable et chaleureuse à ses oreilles éclata sa « bulle ». Il le regarda curieusement et, le voir sourire même s’il n’en comprenait pas la signification, réchauffait un peu cette « solitude » qu’il ressentait. Quand il ferme les yeux, il n’y avait que ténèbres… Un épais brouillard foncé qui l’empêchait d’apercevoir quoi que ce soit…. Il était toujours seul, et parfois il entendait des bruits tels que des coups de feu qui le réveillèrent à chaque fois en sursaut. Mais, la vérité… C’est qu’il ne ressentait aucuns sentiments en particulier. Pas de peur, ni de peine, ni de joie…. Rien….

Et, c’était ce qui l’accablait…. L’oppresse… Il ne comprend rien… Ne devrait-il pas ressentir certaines choses ? Il n’était pas normal ! C’était impossible qu’il le soit… A moins que ce soit son amnésie qui soit fautive de tout cela mais il en doutait…. Tant d’interrogations… Et pourtant, quand il soulève ses paupières et voit le visage de son aîné ici présent… Il ne saurait dire vraiment ce que c’était mais, il se sentait un peu « heureux » et ses interrogations s’envolèrent sans se l’expliquer. Toutefois, le plus âgé venait de réveiller sa curiosité et, il rebondit sur la phrase qu’il lui a dite avant de répondre à sa propre question.

«Attends, il existe des endroits plus hauts que les immeubles ? On peut y monter ?»

Sa voix était calme, sans aucunes émotions particulières dans son intonation qui, était plutôt monotone. C’était un réel blocage et c’est la raison pour laquelle, il n’avait pas osé descendre de la chambre qu’on lui « prêté » quand il y avait du monde car, il ne comprenait réellement pas leurs réactions. Parfois, il avait l’impression de ne pas être un homme fait de chair et de sang et, c’était « agaçant ». Le plus jeune reporta son regard de nouveau sur le sandwich ou du moins, ce qu’il en restait avant de se pencher sur le corps de Shirong pour porter le sandwich aux lèvres de ce dernier :

«Mange ! Tu dois être fatigué et puis, c’est pour te remercier de ne pas t’être moqué de moi à ma question étrange enfin je crois…»

Cho Yun n’en était vraiment pas sûr ! En même temps, le ridicule, il ne connaissait pas non plus. Il était pire qu’un enfant ou plutôt un nouveau-né dans un corps et aux capacités d’adulte. Il le regarda droit dans les yeux pendant qu’il laissa le bout de pain fourré suspendu aux lèvres de Matsunaga. Son expression ne changea pas pour autant à la question de l’autre chinois concernant son « passé ». Ou du moins s’il se souvenait de ce dernier. Il pouvait le qualifier d’attentionné, enfin c’était comme ça que tous, appelaient les personnes qui se préoccupaient des autres non ? Ah non… C’était peut-être altruistes plutôt… Sans perdre de temps et se relevant un peu, son regard ancré dans le sien il répondit :

«Non quand, j’essaie, j’ai l’impression que ma tête va exploser alors j’abandonne sinon, les blessures sont en bonne voie de cicatrisation et mis à part ça… Je ne sais pas… On doit se sentir comment dans mon cas ? Je… Je sens comme un manque et à la fois rien… C’est ce qui me dérange d’ailleurs… Enfin je crois… Et toi tu as passé une bonne journée ? »

Da Ying était vraiment curieux sur ce que faisait celui qui lui avait sauvé la vie. Pour le moment, il ne s’était pas déplacé dans de nombreux lieux. Excepté le petit supermarché du coin, la bibliothèque et cette maison. Cette maison appartenant à la famille Matsunaga ! Il ne connaissait rien d’autres alors, parfois il se sentait un peu seul d’être livré à lui-même dans ce lieu inconnu mais, est-ce que c’était de la solitude ? Il ne le savait toujours pas.. Et parfois, apprendre seul dans les livres ou à travers la télévision n’était pas assez. Cela ne l’aidait pas à comprendre le fonctionnement de Shirong et des autres.

-Tenue jeune – Malgré lui, il offrit au plus vieux une moue quand ce dernier ébouriffe ses cheveux. Il ne comprenait pas le sens de ce geste. Plus tard, il le comprendrait certainement… Du moins…. Il l’espérait. Da Ying ne s’intéressa plus pour très longtemps à son geste mais, plutôt à ses prochaines paroles. Des tours ? Devrait-il s’y intéressait ? Il semblait que oui. Il est curieux même si, extérieurement il ne le montre pas, quelle expression doit-il afficher ? Est-ce qu’il est heureux de savoir que son aîné lui promettait de l’emmener dans ce lieu qui le faisait tant rêver ? Il se le demandait mais, ne dit rien.

«C’est ce qu’on appelle une promesse ? Et donc, comme à la télévision, on doit pas se tenir le petit doigt ?»

Da Ying pencha un peu la tête sur le côté curieux mais encore une fois, seule son expression neutre, comparable à une expression nonchalante était lisible. Les sentiments humains, peut-être qu’il devrait y travailler par la suite mais, encore une fois, ne faisait-il pas une bêtise ? Peut-être qu’il se tournait en ce que les autres appellent « ridicule ». C’était frustrant bien qu’il ne connaissait pas encore la signification de tous ces sentiments mais, s’il s’en rappelait alors, il appellerait ce sentiment ainsi. Le jeune amnésique lui tendit le sandwich qu’importe s’il avait faim, il ne se laisserait pas mourir de ce mal qu’on appelle « famine ». Souvenirs ou non, l’instinct de l’homme se réveille surtout quand l’estomac crie famine et puis, il lui devait bien à son aîné. Celui qui ne connaissait rien de lui et pourtant, n’avait pas eu peur de le ramener dans ce foyer, de lui sourire et rire parfois. Evidemment, il se passerait bien que ce dernier lui ébouriffe les cheveux mais, de quel droit pouvait-il le repousser ? Il lui devait la vie. Une vie qui s’annonçait peut-être comme un renouveau… S’il ne possédait plus de familles, peut-être que c’était mieux que sa mémoire reste vacillante voir même hors d’usage car, son sixième sens lui dictait que s’il se rappelait, plus rien ne pourrait être comme avant….

«Hmm tu as sûrement raison. J’avoue que c’est gênant de ressentir parfois une pointe de douleur quand je bouge.»

La mémoire hein ? Il ne saurait l’expliquer mais, il espérait être une personne « bien » comme ils le disent dans ces fictions que les parents de Shirong ont essayé de lui expliquer. Seulement, qu’est-ce que c’était d’être une personne « bien » ? Les méchants sont-ils réellement mauvais ? Il trouvait ça trop étroit de penser de la sorte mais, s’il était quelqu’un de mauvais il faudrait qu’il parte. Disparaisse de leur vie.. Ou peut-être qu’il se prenait trop la tête ? Il sortit de ses pensées au froissement des vêtements de Shirong, signe de ses mouvements mais, surtout de cett voix grave qu’il pourrait reconnaitre sans peine.

«C’est là où je dois te dire « merci » ? Je… Je te demanderais quand tu seras libre… J’aimerais connaitre ce que Matsunaga sempai aime.»

Peut-être qu’en restant près de lui, il pourrait apprendre plusieurs choses. Les bases, ce n’était pas « peut-être », il en était même sûr. Le jeune homme arque un sourcil quand il sent un nouveau poids sur ses épaules et quand il vit de quoi il s’agissait, il fut sur le point de dire quelque chose mais, il garda le silence en acquiesçant pour sa proposition de rentrer. Cela dit, il leva momentanément les yeux au ciel pour observer un peu plus les étoiles.. La dernière fois de cette nuit…

Fin Flashback

Son regard était dirigé de nouveau vers ce ciel, comme par le passé. Il ferma les yeux pour les ouvrir et les poser sur cette ville…. Cette ville aux nombreux vices dissimulés… Un sourire mélancolique apparut… Un vieux souvenir… Un souvenir qu’il chérissait, le plus beau que sa chienne de vie a pu lui permettre de vivre…. S’il montait ici, c’était peut-être dans l’espoir de revoir cette connaissance du passé à ses côtés… Comme cette promesse… Quel fou… Oui, il l’était… S’ils se voyaient maintenant, il risquait de se faire tuer… Cho Yun tourna les talons… Ce ne serait pas encore pour cette nuit… Ni cette année qu’il pourrait le voir…

Tant pis il reviendrait même si…. Cette promesse, Shirong l’avait sûrement oubliée… Il devait être le seul à s’en souvenir.. Pourtant, il espérait toujours pouvoir monter de nouveau dans cette tour avec « lui »…