J’étais crevée. J’avais mal au ventre, tout ça parce que mon corps avait eu envie de me rappeler que j’étais une femme et que tous les mois je devais y passer et souffrir le martyre. J’avais envie de dormir et de vomir aussi. Mais j’y faisais abstraction. La note de l’hôpital c’était encore élevé. La leucémie de mon père ne se calmait pas malgré le traitement, et ce depuis trois ans à présent. Je devais avoir un maximum d’argent. Et c’est bien pour ça que je me retrouvais dans la rue entrain de guetter une proie. Je la suivais depuis un moment cette proie. Et elle venait même de s’arrêter retirer de l’argent c’était bon pour moi tout ça. Passant ma langue sur mes lèvres je souris avant de me mettre en action. Ni une ni deux, je le bousculais l’air innocent avant de me rattraper à sa veste. Portefeuille en main vite, je le mis dans ma poche avant de m’excuser de façon bien mignonne. Ça marchait, il n’avait rien remarqué. Sans trop attendre je continuais ma route avant de tourner dans une ruelle et courir. C’était la clé du succès. Fallait pas trainer dans le même coin. Et je devais aller bosser alors c’était parfait. Une fois devant mon lieu de travail, j’ouvrais le portefeuille et pris le liquide dedans. Un bon petit pactole à quatre chiffres. Pas grand-chose mais pas mal. Le mettant dans mon portemonnaie, je rentrais dans le bar dans lequel je bossais depuis peu. Disant bonjour à ceux que je voyais, je filais dans les vestiaires pour me changer. Soupirant, j’attachais mes cheveux avant d’aller derrière le bar. Discutant avec l’une des serveuses, je regardais les gens qui affluaient de plus en plus pour venir boire et s’amuser. Prenant un verre, je donnais l’argent à celle-ci et le bu cul sec. Histoire de me motiver à commencer à bosser. Passant ma main dans ma nuque, regardant le sol je filais vers la scène en zigzaguant entre les gens.

TENUE Les musiques de Noël résonnaient dans les rues, c'était la belle période où le joli traineau viendra bientôt déposer ses nombreux cadeaux auprès du sapin, j'aimais cette saison, bien que je préfère l'été et la chaleur étant un adorateur des flammes, mais le côté "magique" qui me rappel mon enfance où je courais partout avec Dawn pour savoir qu'est-ce que j'allais avoir et mon frère qui se vanter d'avoir le plus gros, le plus beau, le plus génial des jouets alors que j'avais exactement le même... Être jumeau n'était pas facile tous les jours haha, mais c'était super et mon père rentrait à la maison pour le fêter avec nous donc j'aimais écouter ses histoires, le voir passer la porte dans son uniforme de militaire me rendait tout le temps fier.

Depuis quelques mois je suis majeure, en fait depuis seulement deux mois. Mais j’ai déjà enchainé mon permis et déposé mon dossier pour être pompier volontaire, j’ai fais des stages chez eux et je rêve de porter l’uniforme de ceux qui combattent le feu en longueur de journée, du coup je commence dès le mois prochain officiellement, je suis impatient ! En attendant j’ai trouvé un boulot au bar à Minato, ils cherchaient des serveurs et je suis plutôt doué de mes mains, autant que de mon corps il faut l’avouer, quand il est question de danser je me laisse vite emporter, que de bons souvenirs. J’arrivais bientôt à destination, accompagné par jingle bells qui résonne bien que le grand Arbre de noël mesurant plusieurs mètres de hauteur se trouve à Shibuya tous les quartiers semblent prendre vie à leur manière, rien de comparable à ce que l’on peu voir le reste de l’année.

Sur place je pousse les portes du bar en passant par la porte arrière, celle de service pour croiser le responsable qui me donne les instructions et me pousse dans la salle principale où je vais me retrouver à servir les verres. J’ai déjà bossé dans ce genre d’endroit durant mes études pour me faire de l’argent avec un boulot à mi-temps, donc je ne suis pas du tout dépaysé. Les clients semblent venir en nombre ce soir, alcool, boisson chaude, tout est servi un peu à droite et à gauche, quand l’une des serveuses revenue de l’autre côté du Bar se trouve sur mon chemin, la bousculant sans vraiment faire attention pendant que je prenais une bouteille en hauteur.

« Ah, déso...le. » Si ma phrase à laisse une coupure ce n’est pas parce que je viens d’avoir un coup de foudre ! Non, loin de là... Je vois un fantôme, pire, une revenante, enfin c’est la même chose, mais je me racle la gorge en servant le verre au client qui s’impatiente, je n’ai pas le temps même si je suis un peu troublé sur le coup de lui faire un scène, ce n'est pas du tout mon genre de toute façon, une fois qu’il est parti je balance dans une phrase qui pourrait sembler anodine.

« Je me disais que j'avais pas encore fait ma liste au papa noël, il est vil de m'offrir un cadeau avant l'heure. » Un peu d’humour et d'ironie, c’est bientôt Noël les amis !

Tenue. Bosser dans un bar était nouveau pour moi. Jusqu’à présent j’avais fait quelques boulots mais jamais dans les bars. C’était une nouvelle expérience pour moi et puis ça me permettait aussi de pouvoir me faire un peu plus d’argent. Même si je trouvais con qu’ici les pourboires n’étaient pas dans les mœurs. L’Europe était bien plus cool pour ça. Soupirant, je me massais la nuque tout en fermant les yeux. J’étais éreintée et fatiguée. Je venais tout juste de commencer le travail pourtant. Il fallait que je me motive un peu plus pour durer jusqu’à la fin sans finir par terre en monde zombi. Bousculant, ou quelqu’un me bousculant, je ne saurais dire, je me pris le mur à côté. Sans trop avoir de réflexe. « Ah, déso...le. » Fronçant les sourcils, comme si quelque chose clochait sans trop savoir pourquoi, je relevais le visage en le regardant du coin de l’œil. Il avait l’air grand, et était bien habillé. La flemme de regarder son visage. Même si c’était un collègue. « Pas grave. » Marmonnais-je doucement avant de voir un homme me faire signe au comptoir pour que je le serve. Me tournant vers lui, je souris doucement avant de lui servir et prendre l’argent pour la mettre dans l’une des caisses. « Je me disais que j'avais pas encore fait ma liste au papa noël, il est vil de m'offrir un cadeau avant l'heure.  » Fronçant à nouveau les sourcils sans trop savoir pourquoi, je me tournais vers ce type qui était mon collègue avant de me figer en voyant son visage. Mon cœur s’accélérait sur le coup, alors que je me sentais blêmir. Ça faisait combien de temps que je ne l’avais pas vu ? Combien d’années c’était écoulé depuis que je l’avais lâchement abandonné ? Zero, ce garçon avec qui j’avais passé deux ans de ma vie pratiquement non-stop. Que ça soit à l’école comme au club ou en dehors. Ma main sur le comptoir, glissa le long de mon corps, comme si mon corps venait de s’alourdir de deux cents kilos. « Ze… Zero. » Dis-je doucement en mordillant mes lèvres. Même si son ton et la phrase qu’il avait employé ne me plaisait pas. Que pouvais-je dire ? Je l’avais tout simplement abandonné pour lui éviter d’être engrainé dans mes histoires d’argent. Fermant brièvement les yeux, je passais mes mains dans mes cheveux pour les tirer en arrière. Un sourire se logea sur mon visage. « Comment tu vas depuis le temps ? Tu as grandis. Wouha. T’es devenu grand mon mignon. » Dis-je en m’approchant de lui pour fourrager ses cheveux lentement de mes doigts. « La dernière fois qu’on s’est vu, tu ne me dépassais pas encore… » Dis-je en regardant mes pieds ornés de petit talons.

TENUE Forcément je ne m’attendais pas du tout à la croiser ici, je ne suis pas du genre à m’intéresser aux filles du moins j’en fais pas une affaire prioritaire, je ne suis pas un saint, je reste un mec normal avec des envies et des besoins, mais je suis assez mature et posé pour ne pas sauter sur tout ce qui bouge, puis il y a celles avec qui j’arrive à nouer des liens assez forts pour me dire que ça peut-être sérieux. Deux ans, j’ai passé deux années soit plus de 730 jours avec elle à danser, rire, parler, sortir, jouer, un binôme toujours collée, une équipe et une attirance mutuelle, on était comme des aimants l’un vers l’autre, qu’elle soit plus âgée n’avait rien changé, puis d’un coup... Pouf. Je n’ai plus eu aucune nouvelle, bien entendu ce serait mal me connaitre que de penser que je suis resté les bras croisés, j’ai cherché dans les hôpitaux, demandé de l’aide à mon père pour qu’il puisse me conseiller sur les endroits où je devrai chercher en priorité, je n’ai pas pensé qu’elle était morte, non je ne suis pas aussi pessimiste pour être aussi extrême, mais peut-être malade, blessé ou dans la merde, c’était ce que j’avais pensé oui.

On s’était quitté sur une bonne note, on n’avait subi aucune dispute donc je ne voyais pas pourquoi elle m’aurait fui sinon, par peur ? Par appréhension ? Je l’ignore, mais les années sont passées et l’ado a grandi comme elle aussi, je n’ai pas pleuré à son départ soudain, mais j’ai été blessé et déçu, comme abandonné sans avoir même une raison à laquelle me rattacher. Si seulement elle m’avait parlé, j’aurai compris, mais non, elle s’est juste volatilisé, alors oui la voir dans ce bar ne me laisse pas indifférent, je suis surpris et troublé, mais je garde contenance, surtout qu’elle ne m’a même pas remarqué. Une phrase sans réelle agressivité ou autres fut échappée une fois libéré des clients. C’est vrai que j’étais ironique, mais je pense avoir un minimum le droit d’être sarcastique avec celle qui m’a juste zappé comme une chaine de télévision. Enfin elle met un nom sur mon visage. « Rukia~» appuyais-je avec un sourire, bah soyons amical, pas la peine d’afficher cette sorte de ressentiment a son égard.

« J’ai l’air d’aller mal ? Toi aussi apparemment ta bien grandit « ma mignonne » » j’ai dit quoi sur le ressentiment déjà ? Mes mots suivent pas forcément mes bonnes résolutions. Ses doigts dans mes cheveux, je me recoiffe quand elle a terminé pour la regarder dans les yeux.

« La dernière fois qu’on s’est vue tu es devenu Fantômas. » On dirait que je n'ai pas l’air très open hein ? Mais je lui souris ! Sisi je vous assure je lui faire une expression tout à fait chaleureuse... mais je ne peux pas faire comme si de rien était, ça serait trop facile.

« Par contre on dirait que ta pris dix ans, ta oubliée de dormir ? »

Tenue. « Rukia~ » Depuis quand je n’avais pas entendu mon prénom de sa bouche. Même si je n’aimais toujours pas le ton qu’il employait, ça me faisait bizarre. Comme si c’est deux ans et demi d’absence n’avait pas eu lui. Comme si c’était hier que je l’avais abandonné. Mordant ma langue, je ne dis rien. Quoi dire de toute façon ? C’était compliqué. Fallait croire que l’option faire comme si de rien était ne marchait pas. Ça ne pouvait pas marcher. Pas avec la relation que nous avions eu. Serions-nous toujours inséparable si je n’étais pas partie ? Personne ne le saura. « J’ai l’air d’aller mal ? Toi aussi apparemment ta bien grandit « ma mignonne » » Serrant la mâchoire, mes poings se serrèrent aussi. Je n’avais vraiment pas l’habitude de le voir me parler ainsi. Mais là, il abusait. Okai, il était en colère. Mais ne pouvait-il pas se dire que j’avais mes raisons ?! J’avais envie de lui donner un coup de pieds. « La dernière fois qu’on s’est vue tu es devenu Fantômas. » Mon regard dans le sien, j’entrouvris la bouche sous un air énervé. Il était sérieusement en train de jouer à ça là ? Il cherchait la bête ? A croire qu’il ne me connaissait pas. Il savait putain. Il savait que je partais vite en mode furie. Et là, j’étais tellement fatiguée, tellement énervée qu’il ne fallait pas me chercher trop vite. « Par contre on dirait que ta pris dix ans, ta oubliée de dormir ? » Passant ma langue sur mes lèvres, je tournais le regard lâchant un bref rire nerveux. Soufflant franchement en lâchant un « ahou. » assez énervé, je me retournais vers lui en le poussant de mon index pour le provoquer. « Yah. » Crachai-je en lui poussant le visage cette fois. « T’as trop pris de la gueule toi. Faut que je te remette sur le droit chemin ?! » Dis-je en élevant la voix, mon regard se voulant noir cette fois. « J’suis désolée de t’avoir abandonné sans rien dire, mais t’avise pas à être comme ça avec moi Zero. Pas avec moi putain ! Hein ! » Dis-je en criant sur le dernier mot. Passant ma main dans mes cheveux, je me tournais comme pour partir, avant de me tirer les cheveux sous la nervosité qui grandissait en moi. Me retournant face à lui, je me mis à gesticuler comme une débile tant la pression montait. Je ne voulais pas que ça se passe comme ça. Pas avec lui. Pas avec l’homme avec qui j’ai été le plus proche de toute ma vie bordel.

TENUE Je ne suis pas du genre à être aussi rentre-dedans, normalement je suis plutôt mature, compréhensif et posé. Je n’aime pas chercher les emmerdes et encore moins être un gamin indiscipliné et rancunier, je préfère laisser ce trait de caractère à mon « grand » frère. Mais si j’étais aussi peu ouvert à oublier et à agir avec légèreté envers Rukia ce n’était pas pour rien... Je tenais vraiment à elle et malgré ses raisons j’aurais juste aimé qu’elle me dise au revoir, était-ce trop demandé ? Qu’est-ce qu’il s'est passé pour qu’elle parte comme une voleuse ? On a tous des raisons, je n’en doute pas, mais ne les connaissant pas est-ce que je dois compatir ? Si ça se trouve elle m’a lâché parce qu’elle en avait marre, si ça se trouve ces raisons n’en vaille pas la peine, mais je ne doute pas de ce genre de chose, j’aimerais juste qu’elle réalise la blessure qu’elle a tout de même laissée derrière elle, je ne la provoque pas pour chercher la guerre, bien que je sois assez surpris de réagir ainsi moi-même... Le sentiment qui m’habite est sarcastique, je tourne les choses d’une phrase gentille en étant moi-même ironique, c’est surement pire que de lui sauter à la gorge avec des mots crus et froids, mais je ne suis pas une brute, certes je ne suis pas agréable et ça risque de créer des étincelles, mais elle n’est pas en droit de me dire quoi que ce soit, parce que comparé à elle... Je suis resté moi, j’ai toujours été là, toujours au même endroit, elle aurait pu revenir me voir n’importe quand, mais non. Elle bosses dans un bar tranquillement à quelques rues de l'école avec une tête de mort vivant surement fatiguées par ses activités, mais même ! J’aurais voulu qu’il ne se passe pas presque trois ans avant de voir qu’elle était encore là, si proche et en « bonne » santé. Dans tous les cas les hostilités sont lancés.

Je l’énerve, mais je m’en doute déjà, malgré tout je suis l’un de ceux qui la connait le mieux, ou la connaissais ? J’ignore ce qu’elle fait maintenant ou ce qu’elle est devenu après tout, deux ans n’ont jamais semblé aussi long, alors que ceux passés ensemble m’ont paru si courts.

« Je pense pas être celui qui m’en suis écarté Rukia senpai. » C’est vrai non ? Mon chemin est droit, pas sûr que c'est son cas. « Désolé d’avoir grandit, tu n'as pas eu le temps de suivre l’évolution. » Faut vraiment que je me calme, mais plus ça va et plus ça dégénère, ok... J’attrape un verre, me servant de l’eau pour le boire cul sec pendant qu’elle s’éloigne.

Je n’ai pas encore répondu à ses mots, mais à peine le verre vidé, je le pose sur la barre dans un « paf » retentissant et sans la regarder je lui lance.

« Parce que tu m’as laissé le choix peut-être ? » Je soupire et fais quelques pas vers elle. « Pas avec toi, hein ? Est-ce que tu m’as laissé la liberté de choisir quand tu es parti, est-ce que j’ai seulement pu te dire « ne soit pas comme ça, reste avec moi » ou un truc du genre ? » Je ris en lâchant. « Ne soit pas gourmande Rukia, je ne suis pas sur de pouvoir exaucer tes souhaits. » Je souris en servant le verre qu’un client venait de commander, n’oubliant pas notre boulot, pour rajouter.

« Mais je suis content de voir que tu vas bien, vraiment. » Une petite touche positive ça fait pas de mal.

Tenue. « Je pense pas être celui qui m’en suis écarté Rukia senpai.  » Déglutissant, je baissais le regard en entendant ce surnom. J’avais l’impression de devenir folle tout à coup. Les souvenirs affluaient ma tête. Le nombre de fois où il m’avait appelé Sempai, et où on avait ris ensemble. J’avais réussi tant bien que mal à l’époque où fermer tout ça dans une boite au fond de mon cœur. Mais là, à l’heure actuelle, la boite avait explosé et c’était ouvert. C’était horrible. Faire semblant tout ce temps et se faire rattraper par la vie et la réalité. « Désolé d’avoir grandi, tu n'as pas eu le temps de suivre l’évolution.  » Cette phrase me transperça en plein cœur. Je le trouvais tellement méchant. Comment ça se faisait que lui, Zero le petit homme mature, gentil puisse me parler ainsi ? Je l’avais blessé, je pouvais comprendre. Mes yeux remplis de larmes, je le regardais blessée. Il avait raison. Je n’avais pas pu suivre l’évolution. J’aurai pourtant voulu la suivre. J’aurai voulu l’engueuler et lui dire d’arrêter de grandir, car je ne voulais pas qu’il me dépasse. Mais aussi, je ne voulais pas qu’il grandisse et devienne un grand garçon. Dans le fond, pour moi, il avait toujours seize ans. « T’as pas le droit de me dire ça. Tu crois que c’est ce que j’ai voulu ? Tu crois que j’ai voulu t’abandonner ? Putain Zero si j’avais pu jamais je t’aurais abandonné. C’était du suicide que de faire ça. Je sais que t’as dû souffrir et je suis surement égoïste que de dire que j’ai encore plus souffert pour avoir tenu à m’éloigner de toi ! » Dis-je la voix coupée par les larmes. Celle-ci tombant sur mes joues, je les essuyais avant de me détourner de lui à nouveau. J’étais nerveuse et anxieuse, je n’allais pas tarder à péter un câble. Sursautant au bruit de son verre, je me retournais vers lui, à nouveau. « Parce que tu m’as laissé le choix peut-être ?  » Non. Mais c’était pour son bien. Pour ne pas qu’il soit mêlé à tout ça. Avoir des dettes et des usuriers aux culs n’avaient rien de super. « Pas avec toi, hein ? Est-ce que tu m’as laissé la liberté de choisir quand tu es parti, est-ce que j’ai seulement pu te dire « ne soit pas comme ça, reste avec moi » ou un truc du genre ?  Ne soit pas gourmande Rukia, je ne suis pas sur de pouvoir exaucer tes souhaits.  » Ma lèvre inférieur tremblant, j’avais envie de lui hurler dessus que je ne lui demandais rien mais il se mit à servir un client. Détournant le regard je vis les autres serveurs et employés nous regarder. On ne passait pas inaperçu en fait. Et au vu du regard de certains, je vis bien qu’on était en train de déranger. « Mais je suis content de voir que tu vas bien, vraiment. » Baissant la tête je soupirais avant de donner un coup de pied au comptoir de rage. « Tu me fais chier ! » Crachai-je avant de partir à l’arrière de bar en tapant dans la porte de mon poing. Aouch. Passant mes mains dans mes cheveux je les tirais des nerfs, avant de jeter ceux que je venais d’arracher par terre. Faisant demi-tour, trop énervée pour clôturer la conversation ainsi, je le choppais par l’épaule pour le tirer face à moi. « Je pouvais pas rester avec toi ! JE NE POUVAIS PAS. Je le voulais ! Genre énormément. Tu crois que j’étais heureuse hein ? Tu m’aurais dit avec ce ton qui me rendait folle « Ne part pas, reste avec moi, je t’aiderai. Je serais à tes côtés. » Mais ça n’aurait rien arrangé ! Je t’aurais embarqué dans mes soucis et je ne le voulais pas. Comment aurais-je pu oser te faire ça ?! COMMENT ? Je n’ai aucun droit sur ta vie ni même ton futur Zero. J’suis personne pour décider ça. Mais putain ne dis pas que je suis gourmande. Parce que si je l’avais été, je serais revenue pour être prêt de toi et pouvoir déposer ma peine et ma colère sur tes épaules. » Dis-je en essuyant les larmes de sur mes joues. « Je veux pas que tu me vois comme ça. Je ne veux pas que tu vois l’enfer ou je vis. Et à quel point je suis devenue horrible. » Ajoutai-je totalement honteuse. Essuyant à nouveau mes yeux, je secouais la tête pour quitter la pièce et aller à l’arrière me calmer.

TENUE Je ne pensais pas que mes mots la ferait pleurer, honnêtement quand je vis ses yeux embués par cette peine que je lui faisais je me maudissais, mais je n’arrivais pas à m’arrêter, c’était comme si malgré le fait que je n’ai pas versé de larmes à son départ, ma tristesse avait tout de même pris refuge dans un coin en attendant de s’extérioriser devant la personne que je tenais pour responsable, je me suis retrouvé perdu du jour au lendemain, privé de mon plus grand soutient et la personne avec qui j’étais le plus proche à cette époque, alors oui, l’adolescent que j’étais à vraisemblablement des choses à régler, je l’écoute, chaque mot qu’elle prononce ne m’échappe pas, comme ses réactions d’ailleurs, j’ai toujours été quelqu’un de très observateur. Elle me rend perplexe, je ne la comprends pas, elle n’avait pas le choix, mais qu’est-ce qu’il s’est passé au juste ? C’est douloureux, la voir et l’entendre me fait revenir des années en arrière, mes sentiments piétinés et son absence remarquée, tout me revient en mémoire, quand j’ai fais les hôpitaux en imaginant qu’elle soit blessée, je m’inquiétè, puis j’ai fini par l’accepter, elle n’était nulle part et je n’étais qu’un gamin, enfin j’étais mature et débrouillard, mais que pouvais-je dire ou faire si elle ne voulait pas que je la trouve ? J’ai simplement choisi de la laisser m’échapper, les jours, les semaines, les mois sont passés, puis un jour c’était comme si le fait qu’elle ne soit plus là soit devenue normal, jusqu’à ce que je la croise ce soir bien sur et que tout me retombe dessus soudainement.

Puis je n’arrive pas à taire cette frustration, elle me parle comme si j’étais celui qui exagéré, mais au fond celle qui ne m’a jamais laissé le choix c’est Rukia. Elle n’a jamais pensé que je pouvais l’aider ? Peu importe le souci, j’aurais pu être là et la sortir des emmerdes, mais faut-il encore que je sache les raisons qui l’ont poussé a s’en aller si ce n’est pas par envie ou désir personnel. On se « disputer » un peu derrière le bar en plein service donc forcément que les autres nous lancé des regards pour nous calmer, c’était mon premier soir et je créais déjà des problèmes, mais comment arriver à garder le silence quand elle est si proche de moi. Bordel. C’est là où je me dis que je dois avoir pris un peu de Dawn malgré tout.

Entendant le bruit contre le bar, je la regarde partir malgré sa phrase balancée, quittant la salle principale, je souris aux clients un peu observateurs de notre mise au point, essayant de ne pas les affoler, même si en l’occurrence c’était surement mon cœur qui l’était à cet instant. Je soupire encore, j’essaie de me contenir, mais elle revient et sa main sur mon épaule, je lui fais face, la fixant du regard, si proche l’un de l’autre je peux remarquer cette différence de taille comparée à cette époque, le temps est vraiment passé depuis, mais ce n’est qu’un détail face à ses mots qu’elle laisse s’envoler, crachant ce qu’elle semble avoir sur le cœur ou sur la conscience. Je garde le silence, ses larmes me troublent et ses mots aussi, mais je la regarde partir sans avoir répondu quoi que ce soit, me frottant la tête, je jette un regard à un autre serveur en le suppliant, joignant mes mains de prendre le relais quelques minutes, ne voulant pas terminer ça sur une note pareil, d’un pas pressé je la rejoint dans l’arrière du bar pour respirer un bon coup en me rapprochant d’un pas silencieux, mais imposant.

« Tu as dit que tu n’as aucun droit sur ma vie pas vrai ? » J’attends qu’elle me fasse face et me regarde pour reprendre. « Alors de quel droit à tu décidé de partir sans rien dire ? Que je décide de t’aider, de te soutenir, d’être à tes côtés, c’était mon choix, mais tu as décidé à ma place, tu te trompes Rukia, tu as choisi pour moi. Tu as décidé de ma vie. » Je fais quelques pas en frottant mes mains sur mon pantalon un peu nerveux, pour continuer.

« Je ne t’inspirai pas confiance ? Même en enfer je t’aurai suivi à l’époque bordel ! Mais il a fallu que tu sois une idiote égoïste et que tu juges ce qui était le mieux pour moi sans même me laisser une chance, pas une seule. » Je suis têtu, mais ça me tue, je n’arrive pas à comprendre, même si elle parle avec des mots qui semblent montrer mon importance, elle m’a évincé et mis de côté sans même se demander ce que je voulais vraiment... Je soupire en me rapprochant d’elle après avoir pris un minute pour me calmer, passant mes mains sur son visage en essuyant ses larmes avec mes pouces.

« Tu es une idiote senpai. Une véritable idiote. Tu aurais au moins pu me laisser un mot, ça ne t’es pas venu a l’esprit, moi qui pensais que tu étais intelligente. » Je la taquine avec un sourire plus doux, même si je suis encore perturbé par tout ça.

« Et au passage tu me fais chier aussi. Arrête de pleurer comme une fille ce n'est pas fairplay. »

Tenue. Je pleurais, comme une stupide idiote. J’avais du mal à respirer sous la nervosité et l’anxiété qui m’envahissaient. Reniflant, comme une perdu perchée au milieu du couloir, je penchais ma tête en arrière pour tenter de contrôler mes émotions. J’avais du mal, parce que tout ce que nous avions traversé avec Zero me revenait en tête. Je ne pouvais pas ne pas souffrir. Pas avec ce qu’on avait partagé. Et rien que d’y penser, mon cœur battait à nouveau la chamade, comme au bon vieux temps où on passait de la passion au flirt à se chercher comme deux gosses. Entendant la porte derrière moi, mon souffle se coupa. Je n’étais pas dupe, et je savais pertinemment que c’était lui qui m’avait rejoint. Du moins, mon inconscient désirait que ça soit lui et pas quelqu’un d’autre. « Tu as dit que tu n’as aucun droit sur ma vie pas vrai ?  » Reniflant une nouvelle fois, je passais mon poignet sur ma joue pour me tourner face à lui. Je remerciais la personne qui avait inventé le waterproof. Une partie de ma dignité était sauvée. « Alors de quel droit à tu décidé de partir sans rien dire ? Que je décide de t’aider, de te soutenir, d’être à tes côtés, c’était mon choix, mais tu as décidé à ma place, tu te trompes Rukia, tu as choisi pour moi. Tu as décidé de ma vie.  » Le regardant longuement dans les yeux, je me sentis tressaillir. C’est vrai. J’avais choisi pour lui. Mais ce n’était pas plus mal. Qu’aurait-il fait ? Il m’aurait prêté de l’argent ? Il m’en prêterait encore ? Travaillerait dur à côté de ses études pour m’aider à tout payer ? Je ne voulais pas de ça. Je préfère mourir que de lui imposer ça. Zero méritait une vie meilleure que ça. Je ne pouvais pas l’entacher. Désolée Zero. « Je ne t’inspirai pas confiance ? Même en enfer je t’aurai suivi à l’époque bordel ! Mais il a fallu que tu sois une idiote égoïste et que tu juges ce qui était le mieux pour moi sans même me laisser une chance, pas une seule. » Passant brièvement ma langue sur mes lèvres sèches, j’avais l’impression d’exploser en mille morceau. Sa phrase était si touchante, si réconfortante. Je le savais qu’il l’aurait fait. Mais je ne voulais pas. « Je le sais. Je savais que tu ferais ça tu sais… Parce que je te connais mieux que quiconque…Je m’en serais voulu toute ma vie que tu sois en enfer avec moi. Ne peux-tu pas vivre heureux pour moi, s’il te plait ? » Dis-je d’une voix douce et calme. Le regardant, comme fasciné, sans plus décrocher mon regard du sien, je le laissais s’approcher de moi pour poser ses mains sur mes joues. Un frisson s’empara de moi alors que je fermais brièvement les yeux. Tellement de souvenirs refaisait surface à ce simple contact. Ses mains étaient si chaudes. Alors qu’il enlevait ses mais de sur mon visage, machinalement j’en attrapais une pour la serrer dans la mienne. Comme si ça pouvait me faire sentir mieux. Et bizarrement, ça marchait. « Tu es une idiote senpai. Une véritable idiote. Tu aurais au moins pu me laisser un mot, ça ne t’es pas venu à l’esprit, moi qui pensais que tu étais intelligente. » Mordillant mes lèvres je baissais la tête en faisant ressortir mes lèvres de façon boudeuse. Si j’y avais pensé, tout comme à un message par téléphone. Mais j’avais peur qu’il retourne toute la ville pour me trouver. « Et au passage tu me fais chier aussi. Arrête de pleurer comme une fille ce n'est pas fairplay. » Riant malgré moi, les nerfs qui redescendait je le poussais de façon taquine. « Yah Baka ! Je suis une fille ! » Dis-je avant de me lover contre lui dans un grand besoin de le serrer dans mes bras. Lâchant sa main j’enroulais mes bras autour de son dos musclé. Bon dieu, mais il avait non seulement grandit, mais… C’était musclé comme un fou ?! « Yah… Tu te muscles pour mieux draguer ou quoi ? » Dis-je en me mettant à le palper, comme si aucune dispute venait de se produire. « Tu m’as manqué tu sais. Genre, vraiment beaucoup. Y’a des jours j’aurai aimé pleurer sur ton épaule. »Dis-je en soupirant tout en enroulant mes bras autour de sa taille en agrippant mes doigts sur le haut de son pantalon. Comme si les deux années ne c’étaient pas passé. Les habitudes ne se perdent pas il parait.

TENUE Faire pleurer les femmes ce n’est pas vraiment une capacité que je suis fier de posséder, je pense que pour une fois j'ai agi en ayant en tête de la blessée comme j’ai étais blessé, inconsciemment bien sûr, mais lui parler de tout ça, de mon ressenti et lui faire prendre conscience des choses, ce n’était surement pas facile à encaisser pour Rukia. Cependant, elle avait réellement pris la liberté de choisir pour moi, je n’avais as eut mon mot à dire, voyant deux ans de ma vie s’écrouler comme s’ils n’avaient jamais existé. Elle me connaît comme je la connais, bien qu’on ait été séparé nous ne sommes pas différent des adolescents que nous étions auparavant, elle m’a manqué, je lui ai manqué, cette souffrance est partagée bien que j’en fus touché de plein fouet, la voir ne me laisse pas indifférent et je suis soulagé de savoir qu’elle va bien. Même si comme je lui répète, l’enfer aurait été une douce torture à ses côtés, j’aurais pu atteindre mes buts tout en l’aidant, je suis un homme ambitieux et je ne m’arrête pas a quelques difficulté, il y a toujours des solutions, mais il faut savoir faire confiance et en parler c’est ce que j’ai toujours pensé et c’est ce que Rukia n’a pas fait.

Je me suis approché d’elle entre-temps pour essuyer ses larmes et la regarder, me calmant un peu en voyant qu’elle est aussi blessée que moi. Sa main tenant la mienne, je souris en lui disant quelques mots plus taquins sans oublier de lui étaler sa stupidité surtout qu’un message m’aurait empêché de chercher partout, elle est idiote, je n’aurais peut-être pas accepté, mais je ne me serai pas inquiété à savoir si quelque chose lui était arrivé ! Enfin c’est le passé maintenant et pour l’instant j’observe sa bouille boudeuse en lui demandant simplement d’arrêter de pleurer comme une fille. Riant avec elle devant ses mots, je passe mes bras dans son dos pour la tenir contre moi alors que les siens se loger dans le mien, ça fait du bien de retrouver cette présence chaleureuse qui m’avait vraiment laissé un vide malgré tout, je ne pensais pas un jour pouvoir la sentir à nouveau contre moi et ça me fait doucement sourire.

« Quoi, tu es jalouse ? » Je l’embête, c’est vrai que j’ai pris pas mal de muscle en grandissant, puis je m’entraine quotidiennement, pour avoir une bonne endurance et assez de force, un corps bien battit qui me sera utile dans mon futur métier. Puis la danse ça aide aussi ! « Profiteuse~ » dis-je d’un ton taquin en la sentant toucher, mais ça ne me dérange pas du tout, ce n’est pas comme si c’était une étrangère loin de là. La serrant un peu plus contre moi je souffle proche de son oreille. « Tu m’as manqué aussi bordel. » Mais je ris doucement après ce sérieux troublant. « Tu peux pleurer autant que tu veux sur elle vu que tu es une fille. Je suis choqué par cette révélation, mon Dieu. » Je me moque, en me reculant sans pour autant la lâcher, juste pour pouvoir la regarder.

« Mais tu n'as pas intérêt a disparaitre encore sans rien me dire, promis ? »

Tenue. « Quoi, tu es jalouse ? » Je ne pus m’empêcher de rire à cette question. Est-ce que j’étais jalouse moi ? Bizarrement, rien que d’y penser, mon cœur se serrait faiblement. Fut une époque où je l’étais énormément. Fallait dire que la proximité dans laquelle nous étions me rendait jalouse oui, et d’y repenser, bizarrement, cette once de jalousie refaisait surface. Les joies du passés. « Un peu. C’est grave tu crois ? » Dis-je en pinçant mes lèvres, mes joues se gonflant légèrement sous cette soudaine révélation honteuse. Bon sang, qu’il était musclé. C’était l’homme le plus musclé qui m’était permis de toucher de toute ma vie. « Profiteuse~ » Bougeant mes lèvres dans tous les sens en ruminant silencieusement, je secouais la tête. « Même pas vrai. » Dis-je l’air de rien. Bon si, un peu en fait. Mais ce n’était pas ma faute. C’était trop tentant pour ne pas le faire. Et puis j’avais le droit. Je me le permettais. Avec tout ce qu’on avait vécu je pouvais bien le toucher non ? Puis j’étais l’ainée, je faisais ce que je voulais, voilà. Le sentant me serrer un peu plus dans ses bras, un frisson de bien être s’empara de moi. « Tu m’as manqué aussi bordel. » Son souffle chaud, contre mon oreille, me fit à nouveau frissonner. Un frisson intense, un frisson d’extase, un frisson qui me fit serrer encore plus mes mains sur la ceinture de son pantalon. « Tu peux pleurer autant que tu veux sur elle vu que tu es une fille. Je suis choqué par cette révélation, mon Dieu. » Rougissant faiblement en mordillant l’intérieur de mes joues, je le laissais se reculer, plantant alors mon regard dans le sien à travers ma frange, légèrement timide et gênée qu’il puisse me regarder en cet instant précis. « Mais tu n'as pas intérêt à disparaitre encore sans rien me dire, promis ? » entrouvrant faiblement la bouche sous cette question assez surprenante, je me mis à rougir franchement cette fois avant de déglutir. Hochant la tête en souriant faiblement, j’essayais d’y croire. Je ne disparaitrais plus. Je n’avais pas de raison. Alors j’allais rester près de lui, avec lui. Je voulais rattraper le temps perdu. « Je te le promets, Zero. » Dis-je en attrapant un de ses bras pour attraper sa main et enrouler nos petits doigts, pour sceller cette promesse pour de bon. Au même moment, je me redressais sur la pointe des pieds afin de picorer sa joue d’un baiser et enfouir assez vite mon visage dans son cou. « Avant j’avais pas besoin de me mettre sur la pointe des pieds. Je partirais plus. Je suis jalouse que t’ais autant changé pendant que je n’étais pas là. » Marmonnai-je contre sa peau. Je m’en voulais terriblement. J’avais surement perdu les deux années les plus précieuses de toute ma vie. Si lui avait grandi et changé, moi, rien de tel n’avait changé. Etant plus âgée, ma croissance c’était finie depuis bien longtemps…

TENUE À l'époque je pense vraiment que je voyais Rukia comme mon âme sœur, je suis un homme avec pas mal d’ambition et plusieurs buts à atteindre, mais elle avait pris cette place indéniable qui avait grandi avec le temps. L’abandon fut difficile, mais je l’ai surmonté parce que je suis comme ça... Je sais avancer malgré les difficultés, je sais que le monde ne fait pas de cadeau et il faut savoir tenir sur ses jambes même quand on a envie de tomber genoux à terre. Je préfère rester debout que de me laisser bouffer par le désespoir, c’est ma force. L’entendre dire qu’elle est un peu jalouse m’amuse, j’ai beaucoup changé en son absence, j’ai grandi d’un coup, c’est souvent le cas des garçons adolescent, j’ai des muscles et un corps bien bâtis, puis même ma taille est supérieure à la sienne, c’est amusant comme les choses ont évolué en deux ans.

« Très grave, vraiment. » Je lui souris avec cet air taquin, la colère est partie, l’incompréhension aussi, même si elle ne m'a pas donné d’explication concrète sur les raisons qui l’ont poussé à partir j’ai décidé de lui faire confiance et de profiter simplement de nos retrouvailles... Puis ça semble bien parti, retrouvant notre ancienne complicité aisément, comme si on ne s’était pas quitté. Elle profite pour me tripoter et je lui fais bien remarquer son petit manège, bien que cela ne me dérange pas, Rukia et moi avons un passé qui permet ce genre de comportement et de débordement. Puis elle m’a tellement manqué que mon étreinte se referme sur elle avec cette expression soulagé, heureux de la retrouver. Un câlin mérité, une chaleur que je pensais ne plus pouvoir enlacer entre mes mains, mon cœur battant, je ne veux plus la voir s’en aller, disparaitre sans un mot, partir sans rien dire, une fois m’a suffi, je ne veux plus vivre cette expérience et ressentir cette souffrance.

On scella cette promesse par la liaison de nos petits doigts alors que je souris chaleureusement en ne la quittant pas du regard, ses lèvres sur ma joue je ris à sa remarque avec cette expression explicite et lui répond.

« Bonne résolution, regarde-moi sans détourner les yeux à partir de maintenant~ » Je lui fais un clin d’œil, au moins ce boulot m’avait permis de retrouver la jeune fille et je comptais bien en profiter pour rattraper le temps perdu. Me séparant d’elle, je l’observe un instant avant de demander simplement.

« Rassure-moi, tu danses toujours ? » Ce serait du gâchis sinon, puis j’avais hâte de reformer notre duo, peu importe combien de partenaires j’ai pu avoir après elle, aucune n’a pu prendre sa place.

Tenue. « Très grave, vraiment. » Je ris doucement à sa taquinerie. On ne pouvait pas le changer. Non, il n’avait pas changé. J’appréciais déjà ça. C’était surement bête mais c’était ainsi que j’étais. Comme si je l’avais vu hier pour la dernière fois, comme si ces deux ans ne c’était pas passé, je retrouvais simplement Zero. Sans perdre de temps, et même sans lui demander son avis, je pris sa main pour sceller la promesse de nos petits doigts. Je ne savais pas de quoi était fait demain, et j’espérais pouvoir tenir ma promesse, mais je ferais mon possible. Maintenant qu’il était en face de moi, je ne pouvais pas repartir comme si de rien était. J’aurai l’impression de me déchirer une seconde fois. « Bonne résolution, regarde-moi sans détourner les yeux à partir de maintenant~ » Je mordillais mes lèvres à sa parole. Je ne détournerais pas les yeux alors, même si je savais que parfois ça allait être très dur… Je ne pouvais pas tout lui dire. Pourquoi ? Car je ne voulais pas non plus l’embêter… Interceptant son clin d’œil, je souris doucement sans le quitter du regard avant qu’il ne s’éloigne totalement de moi. Mais pas trop non plus. [color#D86363]« Rassure-moi, tu danses toujours ? »[/color] Je ris doucement à sa question. Ça ne m’étonnait pas bizarrement. Fallait bien que l’un de nous la pose, cette question. LA question sur le sujet qui nous avait rapprochés intensément. « A ton avis ? » Dis-je en lui poussant l’épaule l’air de rien, plus pour le taquiner qu’autre chose. « Bien sûr que je continue. Moins qu’avant mais je danse pas mal. Mais ce n’est pas pareil sans toi. » Dis-je en rougissant franchement pour le coup. Passant ma main sur ma frange, pour l’aplatir contre mes yeux, comme pour me cacher sous ces paroles je fis un faible rire nerveux. Je ne savais pas si c’était pareil pour lui, et si ce n’était pas le cas, j’allais me sentir bien seule, mais je voulais tout de même qu’il le sache et lui dire la vérité, car il méritait de la savoir. Non ? « Danser sans toi c’est comme le ciel sans la lune, c’est comme un sushi sans saumon, c’est comme des ramens sans œufs, c’est… Juste bizarre et vide. »Ajoutai-je en tripotant toujours mes cheveux. C’était mon tic et même si j’essayais d’arrêter ça m’était impossible. Toujours à toucher ma frange quand j’étais gênée. « Et toi ? Tu danse toujours ? T’es toujours dans le club de danse ? » As-tu une nouvelle partenaire ? Mais ça, je ne pouvais pas la poser, ma gorge était trop nouée pour la sortir, je ne voulais surtout pas entendre sa réponse en fait.

TENUE J’ai toujours été quelqu’un de direct, une personne mature et audacieuse, j’ai beaucoup de qualité, mais aussi des traits de caractère qui me font défaut, pourtant je suis le genre de gars qui adore rire et s’amuser, quand je passer du temps avec Rukia avant, je pouvais me montrer autant sérieux que joueur et taquin et cela n’a pas changé avec le temps. Mes mots aujourd’hui sont tel qu’ils étaient il y a deux ans, j’ai grandi pourtant le Zéro qu’elle a connu malgré une apparence évoluée est toujours celui qui se trouve devant elle. Et peu importe le temps qui passe, demain, dans un mois ou des années je ne compte pas changer. Mais je veux qu’elle me regarde comment avant, qu’elle ne détourne plus le regard volontairement, qu’elle ne s’en aille pas sans un mot, je sais que nos vies autrement étroitement liées ont subi un tournant décisif durant cette séparation, mais je tiens à elle et elle tient à moi, il ne faut pas être aveugle pour voir ça. Alors même si nos âmes sœurs sont vouées à continuer de s’attirer sans pour autant nous permettre de recommencer où on c’était arrêter, on ne doit pas pour autant oublier que c’est une seconde chance qui s’offre à nous, celle de se retrouver, comme des amis, des partenaires, peu importe au fond, mais quoique ce soit elle doit garder les yeux posés sur moi.

D’ailleurs le sujet devait forcément venir sur la danse, on s’est perdu de vu, mais notre passion est-elle encore au même point ? Ce que nous partagions ne peut pas avoir disparu et a sa réponse je souris avec amusement, en hochant la tête convaincue, mon avis et qu’elle ne peut pas avoir arrêté de danser, ce serait un crime. Je pose ma main dans ses cheveux pour les ébouriffer doucement à ses nouvelles paroles.

« Tu sais qu’il n’y a pas que des sushis au saumon ? Il y a aussi le soleil dans le ciel. Et des ramen sans œufs... » Je la fixe, la jugeant un peu avant de rire de bon cœur, la taquinant ouvertement. « Mais je vois ce que tu veux dire et je suis rassuré. » Je garde mon sourire pour reprendre. « Je suis dans le club, mais je n’ai pas eu de partenaire comme toi, c’est impossible. Je préfère encore danser seul, mais je suis sûr que tu serais épaté par mon talent. » Un petit clin d’œil, je viens poser mes mains sur ses joues à plat, avant de prendre une expression peu rassurante, pinçant ses joues doucement pour lui faire faire une tête ridicule tout en disant. « Ensemble on sera toujours les meilleurs ~ »

Tenue. Ses mains vinrent dans mes cheveux pour les ébouriffer. Un faible sourire sur mes lèvres, je relevais le regard vers le sien, le cherchant, le taquinant, alors que je pouvais sentir mon sourire s’élargir sur mon visage. La chaleur de ce contact s’épanouissait dans tout mon corps et me procurait un bien fou. « Tu sais qu’il n’y a pas que des sushis au saumon ? Il y a aussi le soleil dans le ciel. Et des ramen sans œufs...» Je rougissais à nouveau sous sa phrase avant de faire une faible grimace. Il avait raison, mais je sortais, ce que j’aimais. Je préférais mille fois la lune que le soleil, peut-être parce que je préférais la nuit au jour. La nuit permettait de réfléchir, de fixe cette lune, magnifique, les étoiles, le calme, tout ça quoi. « Mais je vois ce que tu veux dire et je suis rassuré. Je suis dans le club, mais je n’ai pas eu de partenaire comme toi, c’est impossible. Je préfère encore danser seul, mais je suis sûr que tu serais épaté par mon talent. » Mon sourire s’agrandissait, trahissant ma joie d’entendre ça. Il n’avait pas idée comme ça me faisait plaisir. Même si nous avions été séparés, je ne voulais pas pour autant que tout soit fini entre nous. Etre proche de lui, pouvoir reprendre la danse avec lui, c’était comme une sorte d’évidence à mes yeux. Sentant ses mains se poser sur mes joues, je lâchais un faible gémissement en le laissant me tripoter et me faire faire une sale tête. « Ensemble on sera toujours les meilleurs ~ » Posant mes mains sur ses joues à mon tour, je lui tirais aussi la peau en lâchant un petit cri de mécontentement. « Yah, yah, yah, comment tu traites ton aînée là ? J’ai été absente trop longtemps, tu prends trop tes aises. » Dis-je en riant. « Faut que je te dresses et vite. » Dis-je en lâchant une de ses joues pour venir taper ses fesses, telle une vieille grand-mère sermonnant son petit-fils. « Wow c’est quoi ce délire ? T’es même musclé ici ? Ça déconne plus le club de danse oh. Ou tu fais de la musculation à côté ? » Demandai-je en lui attrapant ses mains pour qu’il lâche mes joues. J’ouvrais ma bouche pour faire des ronds et décontracter ma peau au même moment ou la porte derrière Zero s’ouvrit sur l’un des employés du bar. Instinctivement je le lâchais et me reculais en marmonnant un bonjour tout en m’inclinant devant mon Senpai. Son rire me fit grimacer et lever le poing une fois dos à moi. Qu’est-ce qu’il s’imaginait hein ? Fin… ça pouvait sembler bizarre comme situation oui. Mais ça l’était dans le fond. « J’aurais préféré qu’il nous engueule. C’était quoi ce rire-là. » Dis-je à voix basse à Zero juste à côté de moi.

TENUE Mon ainée est adorable, elle me donne envie de la manger, alors forcément je m’amuse de ses réactions, de ses réponses si évidentes et prévoyantes, il n’a fallu que quelques instants pour retrouver notre complicité, notre aisance, ma journée est égayée par ses retrouvailles, j’ai l’impression que l’ombre noir que je trimballais au cours de ses deux dernières années a enfin disparu pour me libérer d’un énorme poids que je pensais inexistant. Bien que je sois souvent occupé avec mes entrainements, mon sport quotidien et tout ce que j’entreprends avec mon implication habituelle, je suis sérieux et bien trop responsable c’est une qualité comme ça peut être un défaut, je ne lâche jamais et je vais au bout des choses, parfois c’est fatigant, mais j’aime seulement l’idée de vivre une vie « remplie » contrairement à mon jumeau, nous sommes totalement différents, d’ailleurs je ne parle pas souvent de lui, par parce qu’il me fait honte, si jamais ont me question je n’hésite pas à leur dire que j’ai un frère, mais bien qu’on s’entente à merveille et qu’on soit forcément lié, des jumeaux ça ne se contrôle pas, il y a vraiment un « truc » entre nous... Mais nous n’avons que très peu de points communs au final, si j’aime passer ma vie dehors, il aime la passer enfermé. D’ailleurs je ne crois pas avoir parler de Dawn à Rukia, mais bon, ce n’est pas le sujet, le fait est que je m’implique toujours autant dans mon cours de danse, mais en toute honnêteté je préfère danser seul, élaborer des chorégraphies et me perfectionner sans avoir de partenaire permanente, depuis la jeune fille je préfère ne pas réitérer l’expérience, au fond ce genre de relation ne peut naitre qu’une fois, on l’a gâché en se perdant de vue, bien que je sois innocent je n’ai pas été capable de la retenir ou de lui donner assez confiance pour rester, donc je me sens tout aussi coupable de se départ soudain. Mais le passé est le passé, aujourd’hui je l’ai à nouveau devant moi, l’emmerdant comme avant, tirant ses joues en lui rappelant qu’ensemble, on était et sera toujours les meilleurs, pour moi c’est un fait, une réalité. Elle me rend mon geste en tirant à son tour le surplus de peau sur mes joues bouffies, on a l’air malin avec ses tronches là, sérieux !

« Tu as oublié, j’ai évolué entre-temps, je suis super zéro ! » Bordel autant j’aime mon prénom, autant dans des exclamations comme ça, c’est ridicule. Merci maman, merci papa. « Essaye donc mini-pouce » Je l’embête en la provocant ouvertement, desserrant mon emprise sur son visage quand elle vient me tapoter les fesses. « À ton avis ? Je me muscle quotidiennement ~ Surprise ? » mes mains retirées par les siennes c’est ce moment que choisit l’un de nos collègues pour passer par ici et rire en nous regardant, je reste perplexe avant de sourire et regarder Rukia. « Fait pas ta timide, on va juste se retrouver au centre des rumeurs, mais bon après le petit spectacle qu’on a donné, je pense qu’on est plus à ça prêt~ » Tout est ok.

« On devrait retourner bosser maintenant. On a pris plus de pause que prévue et c’est mon premier jour, je vois déjà venir ma belle réputation de glandeur. » Passant mon bras autour de son cou pour la tirer contre moi. « De toute façon on a l’occasion de rattraper le temps perdu maintenant. »

Tenue. « Tu as oublié, j’ai évolué entre-temps, je suis super zéro ! » Wow… Le regardant comme s’il venait de dire L’unique au chose au monde qu’il n’aurait pas dû dire je secouais doucement la tête. « Oublie ce jeu de mot, ça fait plus pitié qu’autre chose. » Dis-je pour bien me foutre de lui. « Essaye donc mini-pouce » Mini quoi ? Il n’avait pas osé quand même ? Je n’étais pas si petite que ça quand même. Je mesurais un mètre soixante-huit… Ce n’était pas rien. Okai, maintenant il me dépassait alors il osait se la péter ? Ah ouais ? « À ton avis ? Je me muscle quotidiennement ~ Surprise ? » Entrouvrant la bouche, je lui lançais un regard assez méfiant. Pourquoi se musclait-il autant ? Il avait une idée derrière la tête ou quoi ? Mais avant même que je puisse demander un senpai entra et je m’éloignais automatiquement de lui, histoire de ne pas avoir de souci, même si avec la disputes qu’on avait eu tout à l’heure devant tout le monde était plus qu’équivoque. J’avais rien à cacher dans le fond, mais c’était notre lieu de travail… « Fait pas ta timide, on va juste se retrouver au centre des rumeurs, mais bon après le petit spectacle qu’on a donné, je pense qu’on est plus à ça prêt~ » Plissant le nez je lui donnais un faible coup dans les côtes en soupirant légèrement. « Tant qu’ils ne disent rien de méchant sur toi car tu es nouveau ça ira. Je les tue sinon. » Dis-je d’un air grognon. On ne me changerait pas. « On devrait retourner bosser maintenant. On a pris plus de pause que prévue et c’est mon premier jour, je vois déjà venir ma belle réputation de glandeur. » Le sentant passer son bras autour de mon cou pour me rapprocher de lui, je le laissais faire en souriant doucement. C’était comme dans le passé, et j’en frissonnais encore, comme si c’était la première fois qu’il faisait cela. Passant un bras autour de sa taille je me collais un peu plus à lui. « De toute façon on a l’occasion de rattraper le temps perdu maintenant. » J’hochais la tête, avant de me dévier face à lui pour attraper son visage de mes deux mains et la lui faire baisser vers moi. « Le premier qui te dit quoi que ce soit, je m’en occuperai. On ne touche pas mon précieux cookie. » Dis-je en appuyant mes mains sur ses joues pour faire ressortir ses lèvres en forme de cul de poule. « J’y vais la première, si t’as besoin d’aide tu sais ou me trouver hum. Je ne suis pas loin. On parlera plus tard. » Dis-je en lui faisant un clin d’œil. Sans le lâcher, je me mis sur la pointe des pieds et embrassais rapidement son nez l’air de rien avant de le lâcher et partir en courant vers la salle principale. J’étais vraiment contente d’avoir pu le revoir, de pouvoir le compter à nouveau dans ma vie.