Tenue – Un suicide hein ? Je ne suis pas d’accord… Quel est l’intérêt de se jeter d’un immeuble ? Il existe tant d’autres façons de s’ôter la vie que de sauter. J’en sais quelque chose même si, ce fut un échec. J’ai demandé au nouveau chef de ce commissariat de bons à rien si, je pouvais continuer cette enquête qui a été trop rapidement conclue. Il est vrai que je n’avais plus rien à faire sur le terrain. Je ne suis plus un officier de police ou même inspecteur. Je détenais pourtant les grades pour l’être. Car, j’en ai arrêtais des truands et mon niveau d’études et expériences en tant que médecin légiste pouvait me permettre de porter ce grade mais… Je suis incapable d’utiliser une arme à feu. Un flic qui ne sait pas tirer est aussi efficace qu’un boulet ! Cependant, cette affaire avec Avici… M’a un peu ouvert les yeux… A donné naissance à une nouvelle flamme que je pensais morte. Même Mochi san m’a dit que quelque chose en moi avait changé… Qu’il avait l’impression de revoir un peu l’ancienne Saya que j’étais…. Je suis toujours autant portée sur la boisson… Dès que j’en ai l’occasion, que je ne travaille pas ce qui est rare… Je bois… Je bois pour « le » voir. Je n’ai pas envie de « le » quitter. Mon deuil, je ne l’ai toujours pas fait et, je ne suis pas encore prête de le laisser aller… Du moins… Pas.. encore. Peut-être, qu’il verrait ça comme une trahison, je ne veux pas qu’il pense que je l’oublie…

Voir mon cousin en action avec son jeune patron à réveiller en moi une blessure qui ne saurait se refermer. C’est ce que je pense tout du moins mais, aujourd’hui j’ai décidé d’affirmer ma thèse.. Evidemment…. C’était de la folie ou peut-être que je rejette la pensé que le monde en général ne pense pas à autre chose qu’une femme au-dessus d’un immeuble de 20 étages, pense directement à se suicider. Moi, j’étais là, sur le rebord un peu penchée mais, je ne faisais pas réellement attention en bas.. Ni que tous ces humains étaient en train de se regrouper en masse leurs regards rivés sur moi… Il en va de même pour ces deux camions d’ambulanciers et pompiers en train de gonfler leur énorme « bouée » ou « tapis » gonflable utilisé dans de tels cas extrêmes. Tout ce à quoi je pensais était à cette théorie et je m’avançais un peu, en jouant les équilibristes pour essayer de trouver des indices. Un indice qui m’indiquerait que ma victime sur ma table d’opération avait été poussée peut-être même transportée… Le vide m’attirait quand je regardais en bas sans voir ce peuple… Je sentais, j’avais conscience qu’ils étaient là mais, j’essayais de réfléchir aux sentiments que cette dénommée Shizuka avait bien pu ressentir. C’est glissant… La neige est bien déposée comme le gel…. La nuit, la chaleur est moindre… Elle était pied-nu et en chemisette….

Est-ce que quelqu’un sortirait dans ce genre de vêtements ? Ce n’est pas la tenue adéquate pour sortir. Les parents disaient qu’elle était une bonne étudiante… Qu’elle était toujours pleine de vie… Qu’elle avait même de grands projets alors… Pourquoi une jeune femme de 24 ans sans nuages noirs dans sa vie voudrait y mettre un terme ? Ou plutôt cette façon… Moi-même… En regardant en bas, je sens mon ventre se rétracter… Se nouer… Je ne suis pas facile à impressionner puisque la mort, je l’ai frôlé, j’ai tué mais d’une certaine façon, savoir que notre vie ne tient qu’à un fil est dangereux, du moins je pense. Elle-même a dû hésiter, probablement pleurer de se retrouver toute seule ici en pleine nuit… Ce sont ses sentiments que j’essaie de m’imprégner ignorant toute cette agitation qui va me faire avoir une belle réprimande surtout par ma famille. Mère va encore sans doute pleurer, mes grands-parents enfin ma grand-mère surtout va me ressortir que mon père doit être en train de se retourner dans la tombe ! Peut-être même, qu’ils vont me menacer de me renvoyer en Amérique… Croire que je suis de nouveau instable… Ouais.. Ce n’était pas comme si j’ai déjà été stable un jour à les écouter…

Je commence à croire de moins en moins à la thèse du suicide… D’accord, la neige à du recouvrir ses pas… Il faudrait que j’essaie de trouver et de creuser dans la neige.. Peut-être que je pourrais récupérer des indices. Je vais devoir aller chercher mes outils dans ma voiture pour essayer de collecter des informations. Au final, ce ne serait pas une mauvaise idée que d’ essayer de passer dans la police scientifique… Il n’y a qu’un pas et, je n’ai qu’une formation à passer… Car, ce que je fais, c’est le travail qu’ils devraient faire…. Il faudra que je demande à Shirong san… Surtout que je lui ai promis de lui ramener des indices qui plussoient ma théorie comme quoi c’est un crime afin d’ouvrir à nouveau le dossier !

«Bon.. Je devrais peut-être essayer de retourner à ma voiture mais.. Pourquoi il y a toute cette agitation en bas ?»

Tenue – Ne me dites pas qu’ils pensent que je veuille sauter si ? Aish… Je sens que Shirong san, Mochi San vont me tirer les oreilles enfin, si je ne suis pas déjà morte d’ici là. J’en mettrais presque ma main à couper que mère ne voudra pas que je sorte ! J’aurais évidemment une absence raisonnable au boulot mais, c’est le seul endroit où je me sens chez-moi alors… Je n’ai pas envie de le quitter à cause de l’excuse que je suis dérangée. D’accord, le soupçon est raisonnable au vu de mes antécédents mais quand même… Je le sens déjà mal… Est-ce qu’ils ont fait appel à de grandes chaines de télévision ? Non parce que si c’est possible, avec un peu de chance ma famille ne verra rien. Ne pas donner le mauvais exemple à mes cousines qui sont encore sous la coupe Impérialiste ! Des fois je me demande si notre vie à tous n’est pas qu’un poison… Depuis que j’ai fait la rencontre avec Rikiya, je me suis décidée à garder un œil sur son jumeau : Tatsuya avec lequel je ne suis pas proche. Même en étant du même sang, nous ne détenons pas le même rang et, aussi absurde que peut sembler être la situation, les raisons… Je n’ai pas le droit de l’approcher.. Je suis de la mauvaise graine qui pourrait noircir les desseins de mon cadet. Sa mère est une véritable sorcière aux griffes bien acérées.. Personne ne le laisse respirer et, je me demande si en cours, tout se déroule sans encombre contrairement à sa demi-sœur qui est bizutée. Elle a même dû quitter l’école parce qu’elle était dans un état de dépression avancée tout comme ma tante.

Tout cela pour en venir au fait que le suicide je ne peux pas me le permettre. J’ai des responsabilités envers mes cadets. Je dois les protéger et alléger les responsabilités dont ils doivent faire face, la majorité atteinte ! Nous ne sommes pas nombreux, nous avons nos parents qui nous aident mais, nous sommes de moins en moins… Et cela ne s’améliorera pas avec le temps. Mes doigts agitent mes mèches de cheveux, je pense qu’il serait beaucoup plus sage que je descende et aille récupérer ce dont j’ai besoin pour continuer mon enquête. De qui ai-je tiré cette personnalité de ne jamais rien lâcher ? Je ne sais pas. Je l’en remercie de m’avoir concédé ses gênes et cette personnalité mais, je n’ai pas le temps pour cela que je sursaute et que je maintiens mon équilibre comme je le peux en levant mes bras perpendiculairement au sol afin de garder un équilibre comme un oiseau serait en train de déployer ses ailes. Je soupire de soulagement avant de regarder cette personne qui est la cause de cette « frayeur ». Et qui je vois ? J’y crois pas ! La crapule à femmes !


«NON MAIS CA VA PAS ??? Tu veux me tuer ? Mon argent ne t’a pas suffi ? Sérieusement… Qu’est-ce que tu fous là l’antihéros ? »

J’étais toujours perchée sur le rebord de cet immeuble et, je m’agitais un peu dans tous les sens pendant que je lui criais ces mots ! En plus, il voulait que je saute ? Mais, c’était un sans cœur ! C’était quoi ce type ? un Gourou ? Il était membre d’une secte en fait ! Peut-être qu’une fois l’argent dans les poches, il commettait des crimes en soumettant l’idée à ses victimes/clientes de se suicider ? Peut-être même qu’il était là pour me pousser ! Dans ce cas, il valait mieux pour ma sécurité que je descende et lui donne un bon coup dans son entrejambe pour lui donner l’envie d’avoir des relations et d’être un aimant à pauvres femmes !

«Sérieusement j’ai une tête d’une femme qui a envie de se jeter dans le vide ?»

Blanc… Pourquoi, est-ce qu’il semblerait que je vienne subitement de m’enterrer moi-même ? Voilà qu’avec cette question, j’ai l’impression que ces mots m’ont fait momentanément oublier que j’étais un peu trop sur le rebord. Qu’un seul faux mouvement pourrait me faire chuter bon, évidemment, il avait déployé l’artillerie lourde pour me réceptionner mais quand même… Sérieusement, pourquoi est-ce que les choses tournent ainsi hein ? Que celui qui est venu me rejoindre sur le toit est loin d’être la personne la plus réconfortante et la plus rassurante qui soit !

Tenue – Saperlipopette qui a mis sur mon chemin un tel galapiat hein ? Franchement, comme si je n’ai déjà pas assez de soucis mentaux faut qu’on me rajoute un cas supplémentaire qui celui-ci, à la place d’être mort était bien vivant. Ah ça pour être vivant, il l’était vu qu’il me parlait ! Je vous jure, ce host est le piège à femmes le plus mortel qui puisse m’avoir été donné de connaitre. Je lui donnerais bien un avant-goût de ce qu’est le suicide ! S’il savait à quels problèmes il encourt avec moi, il ne devrait pas trop me chercher parce que je serais prête à jeter pour rejoindre le magnifique tapis gonflable qu’ils ont déroulé pour moi à défaut d’avoir un tapis rouge qui, ne me garderait pas en vie. Ils sont malins surtout qu’il est bien haut mais, sincèrement c’est quoi cette idée préconçue qu’une femme sur le rebord d’un édifice s’apprête à mettre à exécution le saut de l’ange hein ? Ils ont réellement le cerveau complètement retourné par les séries américaines ! Je devrais peut-être sortir mon plus beau sourire et agiter ma main comme la blonde de service ? Quoi que ma main là, j’avais d’autres plans pour cette dernière ! Par sa faute ma paix intérieure était en train de devenir une guerre d’intérieur… Un duel entre mon côté démoniaque et mon côté angélique !

«Je savais que tu étais l’host le plus apathique que je connaisse ! Sérieusement, qu’est-ce que les femmes te trouvent ? »

Nous avons un point commun : On ne se supporte pas l’un et l’autre et même si, j’étais connue pour détenir un bon équilibre le rebord était gelé, lui parlait me faisait bouger et évidemment, ce dernier agissant comme un spectateur sanguinaire qui attendait que le numéro que je suis, se casse lamentablement sur le sol. Je ne lui offrirais jamais ce plaisir et ce qui menaça d’arriver, se produit. Je me sens partir en arrière mais, dans un incroyable effort ma main vint empoigner son bras pour arrêter cette descente mais, je ne fus que suspendue dans le vide pendant une poignée de secondes car, cet imbécile était un bon à rien qui, dans la force de ma chute, mon cramponnage étant plus robuste qu’il ne devrait l’être, je l’entraine dans la foulée avec moi dans ce vide !

«Aaaaaaaaaah »

J’avais lâché ma prise sur lui pendant que je bougeais les bras et les jambes. C’était un drôle de sentiment de dégringoler ainsi dans l’apesanteur en pensant que vous alliez mourir. Que vous êtes en train de vivre vos derniers instants et surtout, vous n’avez pas le temps de faire vos prières parce que tout se passe tellement vite que vous n’avez pas le temps de vous rendre compte que ce qui vous arrive est dangereux. Mon dos et mon corps entier échoue sur cette surface molle où, aucune grande douleur ne puisse être ressentie malgré la chute vertigineuse qu’on vient de faire. Cependant, tel l’effet d’un tremplin, je rebondis dès que je touche ce matelas géant pour retomber lourdement sur le corps de cet abruti de première. Je gémis de douleur et attends qu’on ne soit plus secoués, que mon adrénaline se calme pour me soulever à l’aide de mes mains pour lui faire face. Je n’entends pas les cris, ni ne sens arriver les secouristes en notre direction non… La seule chose sur laquelle je me concentre c’est…

«Raaaaaaaaaaaaaargh !! Sérieusement cela ne pouvait pas être Brad Pitt ou bien George Clooney pour m’accompagner dans cette chute ? Pourquoi est-ce que je dois me retrouver sur un corps maigrichon hein ?»

Oui, ce qui m’agaçait n’était pas la chute en-elle-même même si, je venais de voir la mort pendant un bref moment. Mon visage était au-dessus du sien mais, au lieu de me relever, je fis bien exprès de m’appuyer fortement contre lui dans le but de l’écraser pour qu’il souffre. Par la faute de cet insolent on a failli mourir. S’il n’était pas apparu, je serais redescendue et on n’aurait pas sauté ! Je me relève et, répond que tout va bien mais, c’est parce que je ne me suis pas encore faite à l’idée que je venais de tomber de sacrément haut ! Je finis par dire que j’allais bien à toutes ces personnes qui m’étouffaient que je ne comptais pas me suicider, qu’ils pouvaient me lâcher bien qu’il fallut un moment avant qu’ils ne le comprennent. Quand ce fut le cas, je m’écarte d’eux pour retrouver cet imbécile. Il n’allait pas s’en sortir ainsi, me plantant devant lui, ma main partie toute seule sur sa joue j’étais furieuse :

«Ceci c’est pour t’apprendre de t’être penché trop près du bord ! Tu te rends compte que tu as failli mourir ? Tu as quoi dans la tête hein ? A cause de toi j'ai failli être une criminelle ! Même dans la mort, je n'ai pas envie d'être tenue responsable de la mort d'autrui, surtout pas de celle d'un type aussi crevard ! »

Tenue – Ma faute… Je présume que je suis en partie coupable de cette situation mais, ce gars était insupportable ! A cause de lui, j’ai failli être une criminelle en mourant. Non pas, que je ne le suis déjà pas mais quand même. Si je pouvais éviter de mourir en compagnie d’un moribond j’en serais plus qu’heureuse. Je serais même aux anges en réalité sans mauvais jeux de mots… Je ne voulais pas de ce gars comme compagnie même aux portes du Paradis quoi que… Est-ce qu’un gars comme lui aurait droit à une place ? J’ai d’énormes doutes là-dessus mais, je ne serais pas tombée s’il n’était pas monté. D’où l’envie irrésistible d’aller lui en coller une. Je ne le connais pas, il ne me connait pas et je ne veux pas le connaitre c’est pourtant clair non ? Non ? Tant pis, cela l’est pour moi ! Quand son image m’apparait, qu’il est pris en charge car, cette chute, malgré que l’atterrissage fut assez doux comme un trampoline pouvait créer des blessures. N’empêche que c’était même amusant, j’aurais moins ris avec mon corps écrasé comme une crêpe. Je ne lui avouerais pas de vive voix mais, si le voir provoquait chez moi un désir de le gifler c’est peut-être que j’ai eu peur pour lui mais ça, c’est à cause de mon métier bien que, une fois que je me suis levée pour aller le retrouver, lui dire ma façon de penser après la belle gifle où une marque rouge pigmentait sa peau, son rire jaune et ses paroles, me donnèrent encore plus envie de l’étrangler. Ce type m’exaspérait en réalité. Je ne mens pas, il commençait à m’excéder d’une force… Qu’il était préférable qu’il se taise à jamais parce qu’au final, sa mort m’aurait probablement évité un tel mal de tête qui commençait à germer.

«Hahahaha»

Je venais de gonfler mon estomac pour lui sortir ça une fois à cette « versification » ironique sortie de ses lèvres dont je ne comprenais pas grand-chose enfin… Est-ce qu’il fallait déjà comprendre ? Ce ne sera pas gratuit hein ? Je ne compte pas me laisser faire. Il pourrait aller en prison pour atteinte à un « officier ». Je ne suis plus un officier mais, je suis sous la Juridiction de notre pays. Evidemment, je n’hésiterais pas à le faire entrer dans une cellule même si, ce n’était qu’une nuit parce que, sadique comme je suis, je le mettrais au milieu de brutes qui aiment généralement les petits mignons dans son genre. On verra s’il fera le malin à ce moment-là ! Je ne compte pas prendre de gants ni fuir ! Il ancre son regard dans le mien ? Très bien ! Je ne compte pas me défiler et je finir par reprendre :

«Si TU n’étais pas venu je serais redescendu ! A qui je dois ma perte d’équilibre hein ? Vu ce que tu m’as soufflé j’aurais de quoi t’accuser de tentatives de meurtres ! Ce n’est pas ma faute si, comme les autres tu es un crétin fini qui croit aux stéréotypes ! Sors de ta caverne mon grand ! Tout ce que tu vois à la télévision ne se réalise pas je suis navrée de te l’apprendre ! Ah et tu sais que le père Noël n’existe pas non plus !»

Non, je ne suis pas en train de me moquer ouvertement de lui. Mais, son surnom.. Il ne me connait pas, et je ne compte pas mâcher mes mots avec lui. Vous parlez d’un homme vous ? Il est affligeant, la prochaine fois, qu’il se mêle de ses affaires, cela ira beaucoup plus vite. C’était quoi cette manie chez les gens de toujours se mêler de la vie d’autrui ?! Personnellement, il serait resté en bas, il aurait dû attendre que quelques secondes pour que je me retire. Mais non, évidemment Monsieur a préféré jouer les « gourmands ». Qu’il aille au diable ! Plus que le crime commis après ma mort c’est le fait de mourir en même temps que lui qui m’aurait rendu malade mais, au moins nous avions un point commun ! Croisant les bras contre ma poitrine me penchant un peu plus en sa direction, je viens cogner mon front contre lui et :

«Un point commun, je ne compte pas revoir ta face de chien errant qui court après la viande fraiche et l’argent avant Un Long Long moment ! Ciao ! »

C’est sur ce dernier mot que je m’éloigne en grande enjambée sans oublier de lui marcher sur le pied me foutant littéralement des questions. Ah vraiment, je reprendrais mon enquête plus tard enfin, je vais déjà prévenir Shirong par sms espérant qu’il ne va pas me sermonner m’enfin, ce ne sera sans doute pas une grande affaire pour lui si ?