I guess it's true I'm not good at a one night stand. But I still need love 'cause I'm just a man. These thoughts never seem to go to plan. I don't want you to leave me, will you hold my hand ?
Il est tard, très tard en ce début de semaine. Tous les élèves dorment pour être en forme le matin, histoire de ne pas arriver en retard aux premiers cours. Pourtant, un seul élève pousse la porte de sa chambre pour sortir dans les couloirs. Comme une ombre fantomatique, il se glisse le long des murs avec la prudence et la discrétion dont il pouvait faire preuve. Il excellait dans l'art de se cacher et d'être discret autant qu'il excellait dans l'art d'être très bruyant et excessif. Minh Hien avait un objectif, coincer Suhwan pour de bon et, ainsi, pouvoir lui parler. S'il fallait qu'il opère ainsi, c'est parce qu'il n'avait pas le choix autrement. A chaque fois qu'il avait voulu parler au lycéen, ce dernier détalait aussi loin que possible de lui. Comme s'il avait peur. Peur de quoi ? Minh Hien était-il si effrayant que ça ? Bon, en même temps, vu qu'à chaque fois il lui sautait dessus pour lui dire combien il était magnifique, ce n'était peut-être que normal. Ainsi, il se dépêcha de pousser la porte du dortoir non loin du sien et pénétra dans la chambre. Il savait quel était déjà le bon lit pour avoir suivit une fois le lycéen qui l'avait vite remis à la porte. Ce soir, il ne pourrait pas se dérober à lui.
Lentement, délicatement, il s'approcha du lit de Suhwan, observant ce dernier dormir. Qu'il était si beau quand il dormait. Il était beau dans n'importe quelle occasion mais là, c'était différent, il faisait nuit, tout le monde dormait et il en profitait, ça sonnait un peu pervers comme situation. Ni une, ni deux, il grimpa sur le lit, coinça le jeune homme sous son corps et plaqua sa main sur sa bouche pour l'empêcher d’émettre le moindre bruit tandis que ce dernier se réveillait un peu trop brusquement du coup...
« Chut, c'est moi, Minh Hien, calme-toi, j'veux juste te parler ! »
Ouais, de cette façon c'était un peu compliqué de lui demander tout ça. Il garda fermement posé sa main sur la bouche de suhwan et lui attrapa la main qu'il n'avait pas réussie à bloquer de son autre main libre, la lui maintenant contre le matelas. Quiconque aurait vu la scène aurait directement pensé à un viol. Ce n'était pas le cas, rassurons-nous immédiatement et personne ne pouvait voir la scène de toute façon. Il se pencha vers lui, son visage à quelques centimètre du sien, pour bien se faire entendre sans devoir parler à haute-voix.
« Je pouvais pas faire autrement, il faut que je te parle et ça ne peut pas attendre. De toute façon, tu n'as plus vraiment le choix là. »
C'était sensé être rassurant, ça ? Minh Hien, tu devrais apprendre à être un peu plus diplomate et moins... comment dire... pressé ?
Je m'étais couché tôt, comme tous les soirs. Et comme tous les soirs, je m'étais recroquevillé sous les draps. Une chose avait néanmoins changée. J'avais maintenant une jolie peluche violette à serrer contre moi pour m'endormir. Elle avait un nom : Cheonsa, ange en coréen. Je trouvais que c'était le nom qui lui allait le mieux. Durant la nuit, j'avais bougé un peu, me retrouvant sur le dos. Je m'endormais sur le flanc et me réveillais presque toujours sur le dos.
Comme tous les soirs, j'avais imaginé Ayden qui m'entourait de ses bras, sa chaleur qui m'enveloppait, rassurante et protectrice. Au-dessus de nous, il y avait le regard bienveillant et le sourire lumineux de l'ange qui m'avait offert ma peluche, Ying. Dans cette configuration, bercé par la douceur de cette image, je m'étais endormi paisiblement. Je m'étais laissé emporter dans un rêve étrange, un rêve dans lequel le sol était couvert d'une épaisse couche de sable. J'avançais, prudemment, mais devais faire vite : si je m'arrêtais trop longtemps, mes pieds commençaient à s'enfoncer dans le sable fin. Je savais que je ne sortirais pas de la terre si je m'y embourbait. Alors j'avançais, encore et toujours. Si bien que je fatiguais. J'étais dans un interminable couloir dont je ne voyais pas la sortie. Mais bientôt je vis quelqu'un contre le mur. C'était Ayden. Il m'avait vu lui aussi et me souriait. Je lui rendis son sourire, tendant une main timide vers lui. Parce qu'il ne s'enfonçait pas, lui. Il allait m'aider, j'en étais sûr. Pourtant il eut l'air d'hésiter. Je le regardais avec insistance, redoutant qu'il ne se décidât trop tard, que je passasse devant lui sans pouvoir m'arrêter et que je dusse le laisser derrière moi. Non, il tendait la main lui aussi, il attendait que je fusse assez près pour m'en saisir. Et au moment où j'effleurai ses doigts…
« Chut, c'est moi, Minh Hien, calme-toi, j'veux juste te parler ! » Mes yeux étaient grand ouverts et franchement terrifiés. Etait-ce un cauchemar ? Il faisait sombre mais je distinguais le visage de Minh Hien, effectivement. Je tremblais, c'était plus fort que moi, et je peinais à trouver de l'air. Ma gorge émit un petit gémissement, quelque chose qui lui demandait de me lâcher. J'aurais voulu me débattre mais il tenait ma main à présent, l'autre étant bloquée sous lui. Pourquoi était-il là ? Sur mon lit, sur moi ?! J'aurais voulu regarder autour de moi, chercher de l'aide, ou… je ne savais pas, je voulais juste qu'il disparût ! Sa grande main était plaquée sur ma bouche et je ne le supportais pas, pas plus que sa présence. J'avais peur de ce jeune homme. Il passait son temps libre à me poursuivre, à se moquer de moi. Même si je fuyais, je savais que dans les couloirs il y aurait presque toujours quelqu'un pour m'aider. Mais ici, dans ma chambre… A moins de hurler pour réveiller Lihei, c'était peine perdue. Je m'agitai tout de même un peu sous lui, espérant lui faire comprendre que j'étouffais. Ma respiration était saccadée et paniquée. Son visage se rapprocha soudain et j'en fus tétanisé. Je n'avais plus d'air.
Parler ? Il voulait parler ? Je ne voulais pas qu'il me parlât ! Je voulais qu'il sortît de ma chambre ! Maintenant ! Il était trop près… Beaucoup trop près. Je fermai les yeux, tentant de retrouver un brin de calme. Mais je n'y parvins pas. Je n'arrivais plus à imaginer qu'il était un poisson, ni qu'Ayden était près de moi, encore moins que la main de Ying était dans la mienne. J'avais peur qu'après avoir parlé, après qu'il se fût une nouvelle fois moqué de moi, Minh Hien trouvât amusant de me malmener. Prudemment, espérant qu'il se fût éloigné, je rouvris les yeux. Il était toujours là, tout proche. Je ne pouvais même pas lui répondre, alors qu'attendait-il ? Les larmes montaient lentement mais sûrement. Par chance (?), l'obscurité ambiante les lui cachait habilement.
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Ce message a été posté Mar 7 Avr - 20:26
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Minh Hien pouvait apercevoir sa peur, il pouvait sentir chacun de ses tremblements qui secouait faiblement son corps entier. D'accord, il n'avait pas trouvé la meilleure solution pour lui parler calmement. Rien n'était calme là et, au contraire, il fallait qu'il panique, c'était un réflexe tout à fait humain dans ce genre de circonstance. Mais il se devait lui parler enfin, maintenant qu'il était sûr que Suhwan ne pourrait pas s'enfuir. De plus, il n'était pas en force pour le mettre à la porte. Pourvu que personne ne se réveil et ne les découvre, ils se plairaient à accuser Minh Hien de tous les maux. Sa main fermement posé sur la bouche de Suhwan, il était bien décidé à tout lui sortir avant de lui laisser retrouver l'air libre et toute la liberté de ses mouvements.
« Tu fuis à chaque fois que j'essaie de te parler. Je ne suis pourtant pas désagréable à regarder, si ? »
Non, beaucoup aimait son corps et son visage. Trop peut-être. Combien de fois avait-il eut les déclarations de jeunes femmes ? Il n'en pouvait plus de ses lettres d'amour, il en avait sûrement reçu des dizaines rien que la semaine dernière ! Il aimait charmer, il aimait draguer, il aimait plaire mais il en avait assez d'un côté. Sûrement était-il trop indécis et contradictoire, il faudrait peut-être qu'il change certains points de ses envies pour, peut-être, mener une existence stable.
« Suhwan, pourquoi tu n'essaies pas juste de me comprendre ? C'est vrai, t'es beau, intelligent, et ton regard en ce moment me fait vraiment fondre. Regarde plus loin que le bout de ton nez. »
Un soupire passa la barrière de ses lèvres. Il desserra peu à peu l'emprise qu'il avait sur la bouche du jeune homme sans pour autant vraiment lui redonner la totale liberté de son corps. Il était au dessus de lui, faisant attention à ne pas l'écraser. Rien que d'être si proche de lui, le perturbait. Son regard quitta les yeux de Suhwan, sans voir ses larmes. La faible lueur de la pièce ne pouvait pas lui permettre d'apercevoir tout ces détails-là.
« Je veux juste être à tes côtés. Que tu me permettes de pouvoir faire des choses avec toi. On ne peut pas sortir ensemble ? Ou tu voudras ça m'ira. »
Il ôta sa main de la bouche du jeune homme, posant ses mains de chaque côté de sa tête. D'un côté, il était apte à lui redonner toute sa motricité, mais de l'autre il n'était pas prêt à le quitter tout de suite. Alors qu'il avait des tonnes de demandes, c'est sur Suhwan qu'il se bornait. Il voulait le jeune homme. Il était presque dingue de lui, sans vraiment l'avouer au fond. Il avait juste envie d'être avec lui. Et même, il ne voulait que Suhwan ne regarde que lui. Possession. Égoïsme. Suhwan était un poison. Un réel poison qui commençait sérieusement à le rendre fou. S'il le repoussait encore, Minh Hien va finir par devenir fou. Il ne manquerait plus qu'à l'interner pour de bon.
Les larmes commençaient à couler. Elles s'échappaient seules, lentement, roulant sur mes tempes. Je ne comprenais pas pourquoi Minh Hien était là. Je ne comprenais pas qu'il fût cruel au point de ne pas être conscient de s'être introduit dans l'un des seuls refuges que j'avais, dans mon intimité. J'étais terrorisé mais il trouvait le moyen de me parler de mes yeux. Les compliments reprenaient de plus belle et je ne savais plus où me mettre. J'avais envie de disparaître. Pourquoi faisait-il toujours ça ? Mais quelque chose, dans ses mots, m'avait touché. Moi qui passais mes journées à désespérer que quelqu'un me comprît un jour, j'avais au-dessus de moi quelqu'un qui me demandait de le comprendre. J'étais terriblement mauvais à cet exercice malheureusement.
Mon coeur battait à tout rompre tandis qu'il retirait prudemment sa main de ma bouche. Il était décidément bien trop près. Mon torse se soulevait rapidement au rythme de ma respiration qui faisait penser à des sanglots silencieux. Si je continuais de respirer ainsi, j'allais bientôt manquer d'air et tourner de l'oeil. Alors je profitai du peu de répit que Minh Hien me donna pour fermer les yeux et imaginer qu'au-dessus de moi se tenait quelqu'un d'autre. C'était Ying. Ying était venu dormir avec moi et il avait fait un cauchemar. Ying avait besoin de moi alors je devais reprendre mes esprits. Ce n'était pas grave d'avoir peur. Tout le monde avait peur et tout le monde gérait ça au quotidien. Si tout le monde pouvait le faire, alors moi aussi. Je serrai dans ma main la peluche qui était coincée sous le torse du jeune homme et rouvris lentement les yeux. Je respirais mieux. Ce n'était pas parfait, mais je respirais mieux. Les tremblements étaient toujours là, j'avais toujours peur malgré ce que je m'étais répété. Mais au moins j'étais en mesure de trouver un peu d'oxygène.
J'eus un peu de mal à le croire mais Minh Hien libéra enfin ma bouche et ma main. Il était toujours aussi proche, il entravait toujours le reste de mon corps, mais au moins j'avais une main et la parole. J'entrouvris la bouche mais je restai un instant silencieux. Je devais d'abord m'assurer que ma voix ne sortirait pas trop fort. J'avais peur que mon camarade me fît du mal si je risquais de réveiller quelqu'un. J'attendis qu'un sanglot s'évanouît pour enfin parler. « Pourquoi… Pourquoi on ferait ça ? On ne se connaît pas… » Nous allions en cours ensemble, d'accord, mais ça s'arrêtait là. C'était bien la première fois que nous parlions ensemble. Je ne voulais aller nulle part avec lui. Il passait son temps à m'humilier alors pourquoi j'aurais voulu une chose pareille ?! Il ne me regardait plus et cela me soulageait un peu. Faiblement, je repris, essayant de me montrer gentil. J'espérais que de cette façon, il n'eût plus envie de s'en prendre à moi. « Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu viens dans ma chambre ? Je... » Calme… J'étais de nouveau en train de paniquer. J'avais légèrement levé ma main dans le but de la poser sur son torse, de le pousser, seulement je n'y arrivais pas. Toucher les gens était un problème pour moi. J'étais effrayé par leurs réactions, je ne savais pas comment les gérer.
Quand je repris la parole, ma voix, même basse, laissait clairement sentir ma détresse. « Je veux bien essayer de comprendre Minh Hien mais… Mais il faut que tu… que tu arrêtes. » Sinon j'allais vraiment finir par craquer. A la fin de ma phrase, malgré moi, ma voix était devenue plus forte, plus aiguë aussi, presque suppliante. Ma main était retombée sur le matelas et je me sentais minuscule sous ce corps que je trouvais imposant. Je ne me posais pas la question de savoir si Minh Hien était beau ou non, je me fichais de ce genre de choses. Ce qui importait étaient ses intentions.
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Ce message a été posté Mar 7 Avr - 22:32
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Minh Hien ne réfléchis pas toujours au mal qui peut subvenir à ses gestes. Il a comme une conscience première qui lui oblige à ne pas faire attention aux effets secondaires que son attitude peut apporter. Il ne pense pas un seul instant à faire du mal à Suhwan, pourtant, il viol son intimité et sa peur. Il l'effraie au point de l'en faire pleurer. Tout ça il ne l'avait pas voulu, seulement c'est comme si son envie primait avant celle des autres. Il avait besoin de lui parler. Il ne pouvait pas juste se contenter de le regarder de loin. Il ne pouvait pas faire comme si de rien n'était, comme si ce qu'il ressentait n'était pas important. Tout était trop important pour lui. Et il ne pouvait plus se tenir. Il ne pouvait plus freiner tout ça. Il avait besoin de tout lui dire et besoin de tout entendre. Il voulait des réponses et il ferait tout pour les avoir, quitte à le secouer peut-être trop fort.
« Bien sûr que si, on se connais. On peut tout apprendre, non ? Comment tu peux parvenir à te faire des amis en restant comme ça ? »
Il savait que Suhwan se faisait souvent malmener. D'ailleurs, il l'avait souvent défendu, bien que ça n'était pas devant lui. Il lui avait souvent sauvé la mise sans même qu'il ne s'en aperçoit. C'était peut-être ça le vrai problème. C'était de tout faire pour lui mais que jamais il ne s'en rende compte. Pourquoi ne voyait-il pas plus loin que le bout de son nez ? Comme si ce que pouvait faire Minh Hien était sans importance.
« Parce que si je n'étais pas venu ce soir, je n'aurais jamais pu te parler. Suhwan, tu fuis tout le temps. »
C'était un fait que même Suhwan ne pourrait nier. A chaque fois que Minh Hien apparaissait, l'autre détallait. Et quand encore il arrivait à l'approcher de près, Suhwan trouvait un moyen de fuir. Comme si Minh Hien était la peste en personne. Comme s'il pouvait le contaminer d'une quelconque maladie. Mais il n'était pas malade et ne le sera que si Suhwan continue de le fuir de la sorte. Le lycéen se mordit la lèvre près à éclater. Il ne pouvait pas crier dans ce lieu au risque de réveiller tous les occupants mais franchement, l'attitude de Suhwan commençait à sérieusement l'agacer. Ou plutôt à le frustrer.
« Mais je ne veux pas arrêter ! Si j'arrête, tu disparaîtras, je le sais. »
Il se pencha et aperçut enfin les sillons humides le long des tempes du jeune homme. Sa bouche s'entrouvrit mais rien ne sortit. Il l'avait fait pleuré. Pourquoi pleurait-il alors qu'il ne cherchait pas du tout à lui faire du mal ? Était-ce lui le problème ? Son problème ? Ses lèvres se fermèrent et son visage se crispa. Il ne pouvait pas voir ses larmes. C'était un peu trop étrange. Déjà qu'il bravait sa peur de la nuit pour lui ! Suhwan ne pouvait pas être aussi égoïste. Il se pencha davantage jusqu'à ce que ses lèvres touchent sa peau. Il embrassa ses tempes, effaçant ses larmes du bout de ses lèvres. Son souffle percuta la joue du lycéen et son front se posa finalement contre le sien, les yeux clos.
« Suhwan, me force pas à ça. S'il te plaît. »
Ses doigts se serrèrent sur le coussin, juste à côté de la tête du lycéen. Il ouvrit les yeux et releva la tête, plongeant ses pupilles noires dans les siennes.
« Ne m'oblige pas à te forcer à m'aimer. »
Suhwan était à lui. C'était ainsi que ça devait être, Minh Hien c'était déjà tout imaginé. Quoi qu'il arrive, il ne voyait rien d'autre que eux deux, ensemble, main dans la main. Et peu importe si Minh Hien devrait chasser tout ses amis pour l'avoir rien que pour lui.
Mes sanglots restaient silencieux mais devenaient vraiment difficiles à contenir. J'avais envie de lui répondre que je ne me faisais pas d'amis, mais ce n'était pas vrai. Pas plus tard que cette semaine, j'avais rencontré Ying et il était devenu mon ami étonnamment vite. C'en était même troublant. Mais en passant outre cette anecdote, je devais bien reconnaître que je me faisais des amis, même s'ils étaient peu nombreux. J'avais eu peur d'eux tous. Mais ils avaient tous su me rassurer, m'apprécier et trouver ma sympathie en retour. Minh Hien était en train de me dire que je ne lui laissais pas sa chance, je n'étais pas idiot au point de ne pas comprendre ça.
J'avais mal au ventre. Ou peut-être était-ce ma poitrine ? Je ne savais pas mais j'avais mal. Je devais être trop crispé. J'étais tétanisé. J'achevai ma phrase d'un ton suppliant, je suppliais Minh Hien de me laisser tranquille. Il me poussait à bout, il épuisait mon énergie et il faisait partie des raisons qui me poussaient à éviter les couloirs bondés, à manger seul, à me réfugier dans des coins isolés. En venant dans cette école, je pensais sincèrement que j'allais guérir de ces angoisses qui m'étreignaient mais elles n'avaient fait que grandir avec le temps. Je serrais les dents mais cela n'empêchait pas mes lèvres de trembler. J'étais prêt à faire un effort et à surmonter ma peur pour écouter Minh Hien, pour essayer de le comprendre. J'étais mauvais à ça mais je ne pouvais pas rester insensible à cette demande et je ne pouvais pas le rejeter alors qu'il me faisait cette requête si sincèrement. C'était ce que je pensais au fond de moi. Mais le jeune homme ne faisait rien pour m'aider. Au contraire. Je vis son visage se rapprocher et je sentis soudain sa bouche sur ma peau humide. Mon souffle fut suspendu et mon corps totalement paralysé. Un frisson parcourut mon corps, n'épargnant aucune parcelle de ma peau. Pourquoi fallait-il qu'il fît ce genre de choses ? Ne voyait-il pas que j'étais déjà dans un état pitoyable ?!
Son front se posa sur le mien et je fus forcé de me plonger dans ses yeux quand il les rouvrit. Je n'avais pas envie de ça. Vraiment pas. Je fronçai les sourcils, tandis que des connexions se faisaient dans mon cerveau. Les mauvaises, c'était certain, mais je n'en avais absolument pas conscience. Tout se mettait lentement en place… Ses mots sonnaient vraiment bizarrement à mes oreilles. Il voulait que je l'aimasse ? Quel idiot je faisais ! « Tu… Tu le fais encore. Pourquoi ? Pourquoi tu… Ça t'amuse de te moquer de moi ? Je… Je préférerais que tu me fasses mal plutôt que tu m'humilies comme ça... » Il avait de toute évidence vu mes larmes alors je ne me cachais plus et craquais, tout simplement. Mon visage était déformé et je devais faire un énorme effort pour rester silencieux. Pourtant les sanglots agitaient mon corps. Si j'étais tombé dans le panneau, il se serait bien amusé le lendemain, non ? Il se serait encore bien fichu de moi et cette fois toute l'école aurait été derrière lui pour rire de ma naïveté. J'osai enfin poser une main sur l'épaule de Minh Hien pour le pousser faiblement. « Si tu ne sors pas de mon lit je… je crie ! » Je regardais le jeune homme dans les yeux et poussais encore un peu contre son buste, sans grand succès. « Si tu veux parler, tu peux le faire sur ma chaise. Pas… pas sur mon lit, pas sur moi ! » C'était n'importe quoi et il devait s'en rendre compte. J'étais assez fier de moi. J'appliquais les conseils de mes amis et me défendais moi-même pour une fois. Je ne réalisais ni que je faisais fausse route, ni que mes protestations étaient inutiles. Si j'avais eu les idées claires et que j'avais compris les intentions du jeune homme, je lui aurais gentiment signifié qu'on ne pouvait forcé personne à aimer. Mais cette nuit ce n'était pas le cas. Je voulais juste qu'il me laissât respirer, qu'il comprît qu'il ne devait plus envahir mon intimité.
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Ce message a été posté Mar 7 Avr - 23:34
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Vraiment Suhwan avait du mal pour comprendre les choses quand ces dernières se faisaient simple. En quoi c'était compliqué ce que Minh Hien essayait de lui dire ou de lui faire comprendre ? En quoi tout ça était irrationnel ? C'était si difficile de lire entre les lignes de ce qu'il était en train de lui faire comprendre ? Combien de temps encore il allait devoir se battre pour se faire réellement comprendre ? Quand est-ce que ça finira par rentrer dans sa petite tête ? Minh Hien avait beau se retenir ou justement ne pas se retenir et c'était toujours la même réaction de la part de Suhwan, une fuite ou une réaction excessive. Le pire, c'est qu'il pensait encore qu'il se moquait ? Est-ce qu'il n'était pas assez visible pour lui ? Et lui faire mal ? Minh Hien le fixa longuement avant de se redresser.
« C'est vraiment ça que tu veux ? Que je te fasse mal ? Il n'y a que ça pour que tu me vois enfin ? »
Les mains de Minh Hien se posèrent sur la couverture qui recouvrait encore le corps de Suhwan et qui était également coincé sous lui. Il la baissa, attrapant le t-shirt du lycéen juste assez pour le soulever et glisser sa main dessous, ses doigts sillonnant sa peau, son torse, remontant jusqu'à ses tétons. Le repousser ou aller ailleurs ne serait franchement pas la bonne solution, de plus, Minh Hien n'ira jamais ailleurs dans le noir que vers lui. Il ne savait plus quoi faire pour réellement être regardé par Suhwan, voir même pour être reconnu comme étant une personne sincère à ses yeux. Pourrait-il vraiment l'être avec ses agissements actuels ?
« Ne regarde plus que moi. Si tu regardes quelqu'un d'autre je. »
Je quoi ? Il ne savait même pas. Son autre main attrapa le menton du jeune homme et il plaqua ses lèvres aux siennes. C'était peut-être un peu trop pour ce soir pour que Suhwan puisse assimiler quoi que ce soit, non ? Surtout que là, dans sa chambre, ce n'était franchement pas le bon moment. Voilà. Minh Hien choisissait mal autant par ses actions que par les endroits. Mais il n'en pouvait plus de voir Suhwan faire le mort fasse à ses déclarations. C'était toujours pareil, une fuite ou un mot pour blesser. Au final, n'était-ce pas Suhwan qui se moquait de lui ? Qui continuait toujours à vouloir le blesser en l'ignorant ? Si seulement Minh Hien ne s'était pas entiché de lui... Non, c'était faux, malgré tout Minh Hien ne voudrait s'enticher de personne d'autre. Ses lèvres happèrent les siennes, sans vraiment être conscient ou non de la réponse de son partenaire, ce baiser était forcé, son souffe était presque court. C'était à lui de paniquer. Paniquer à l'idée qu'il saisissait sûrement sa dernière chance pour le faire réagir. Ses ongles griffèrent le torse de Suhwan. Le lycéen pouvait parfaitement deviner les longues traces rouges qui se dessinaient sur la trajectoires de ses ongles. Peine perdu, Minh Hien avait trop attendu. Qui plus est, il était en droit de péter les plombs cette fois.
J'attendais, j'attendais en silence, ce silence seulement entrecoupé par les sanglots étouffés qui agitaient mon corps. Je n'en pouvais plus de tout ça. Il y avait des gens qui me malmenaient et c'était dur à supporter, c'était vrai. Ils faisaient ça plus ou moins discrètement et je devais me taire, je devais me taire parce que sinon ce serait pire. Mais eux ne venaient pas dans ma chambre, dans mon lit. Au moins, avant cette nuit, j'avais encore la certitude que je dormais dans un lieu sûr. Minh Hien avait brisé ça et c'était pourtant tout ce qu'il me restait, ça et l'arrière cour du temple. Est-ce que j'allais devoir dormir entre les poubelles des croyants à l'avenir ?
Minh Hien se redressa enfin. Il n'était plus tout près de moi et cela me soulagea un peu. Je pouvais déjà respirer un peu mieux. Mais ses mots ne me rassurèrent nullement. Alors nous y étions ? Il allait me frapper lui aussi ? Je savais que ça arriverait. Un hoquet de surprise me saisit soudain. Je sentais… Je sentais ses doigts sur mon torse. Je sentais ses doigts là où personne ne les avait jamais posés. Pourquoi me touchait-il ? J'étais tétanisé, incapable de parler, j'avais peur. Très peur. Je sentais mon corps frémir, tressaillir. J'étais incapable de repousser Minh Hien parce que je savais que ma force ne suffirait pas.
« Ne regarde plus que moi. Si tu regardes quelqu'un d'autre je. » Un nouveau frisson courut le long de mon échine alors que mes yeux s'écarquillaient. Les lèvres de Minh Hien… Il était en train de me voler mon premier baiser. Mon coeur se serrait et je posai machinalement mes poings sur son torse, laissant tomber Cheonsa. Je donnai un premier coup sur son buste en sentant mon torse me brûler. Etait-ce la panique qui faisait croître la douleur que les ongles de Minh Hien m'infligeaient ? Il aurait pu, il aurait du s'arrêter là mais ce ne fut pas le cas. Sa bouche réclamait une réponse de la mienne, faisait bouger mes lèvres contre les siennes. Le visage crispé, les yeux étroitement fermés, je poussai soudain d'un coup sec sur mes bras, me libérant de l'emprise du jeune homme. Je rabattis aussitôt la couette sur mon torse, y plaquant un bras tremblant. Il était toujours sur mes jambes mais je ne comptais plus lui laisser l'accès à mon buste. Je sentais… la colère m'envahir. C'était extrêmement rare et certainement la première fois que cela se produisait entre ces murs, mais j'étais en colère contre Minh Hien. « Tu n'as pas le droit de faire ça ! » Je me fichais qu'on réveillât les autres, je me fichais totalement qu'on découvrît que mon camarade était venu en douce dans ma chambre. J'avais oublié tout le reste et mon esprit n'arrivait à se concentrer que sur une chose : ce baiser qui ne lui était pas destiné. « Tu n'es pas celui qui a le droit de faire ça ! Tu ne parles pas chinois, tu ne collectionnes pas les pandas, tu n'es pas un ange, tu ne… » Je serrai les poings alors que je ne pus achever la liste. Cela ne le regardait même pas. Je posai le bout de mes doigts sur mes lèvres, détournant le regard. J'avais attendu, tellement attendu que quelqu'un fît ça. Je voulais que ce fût quelqu'un qui m'était cher. Et au fond de moi, j'aurais voulu que ce fût une jolie et gentille fille. « Tu es un garçon. » J'avais baissé d'un ton. J'avais honte. Il n'était pas de mon fait pourtant ce baiser me faisait culpabiliser. J'avais envie de voir Ayden. Ou bien Ying. Je voulais que l'un d'entre eux me prît dans ses bras et me dît que tout irait bien.
Je relevai les yeux sur Minh Hien, laissant échapper un sanglot sonore. Je m'étais radouci ; la colère s'était atténuée. Mes yeux étaient tristes et emplis de larmes mais je contrôlais ma voix du mieux que je le pouvais. « Tu ne peux pas m'aimer Minh Hien. Parce que nous sommes des garçons. »
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Ce message a été posté Mer 8 Avr - 0:39
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Minh Hien aurait presque pu prétendre que Suhwan n'aurait pas pu résister. Qui pourrait résister à un baiser du mannequin ? Peut-être même que Suhwan aurait subit le courroux des demoiselles convoitant Minh Hien mais jamais le vietnamien ne laisserait quiconque lui faire du mal. C'est un peu comme s'il l'avait déjà pris sous son aile. A chaque fois qu'il le voyait souffrir, c'est comme s'il souffrait lui aussi. Il avait été en couple autre fois mais ça n'avait rien à voir comme sensation. D'ailleurs, ce n'était même pas vraiment un couple. Tout ce qu'il ressentait pour Suhwan, il ne l'avait ressentit pour personne d'autre. Peut-être que c'était ça le coup de foudre. C'est comme ça qu'il qualifiait ce qu'il ressentait à chaque fois. Ses lèvres se plaquèrent aux siennes dans un baiser forcé. Si seulement Minh Hien avait attendu, il aurait pu l'embrasser dans d'autre circonstances et peut-être que Suhwan n'aurait pas refusé ça. Mais il était évidant que ça n'était pas ce qu'il voulait à ce moment même, c'est pourquoi il se fit repousser brusquement. Ses lèvres lui furent arrachés comme la sensation qu'il avait de ses doigts sur sa peau. Prit dans l'envie du baiser, il n'avait même pas pu empêcher ce retrait soudain. Il le dévisagea, le fixa comme s'il était devenu complètement fou, les yeux écarquillés. Pas chinois ? Pas un ange ? Pas le droit ? De quoi parlait-il ? Il fronça les sourcils en le regardant.
« Non, tu as raison, je ne suis rien de tout ça. Moi je suis bien mieux. Considère moi comme le soleil. Grâce à moi tu n'auras jamais froid. »
C'est vrai quoi, pourquoi le qualifier d'ange ou de chinois ? D'ailleurs pourquoi chinois ? Il n'aimait pas les vietnamiens ? Ses lèvres se pincèrent, il agrippa à nouveau le poignet de Suhwan, le tenant fermement entre ses bras. Il ne savait même plus ce qu'il faisait.
« Qui a dis ça, hein ? Personne. C'est à nous de décider ce que nous voulons. »
Il râla, relâchant son poignée. Peut-être qu'il s'était leurré ? Peut-être que Suhwan n'aimait pas les hommes et qu'il n'était pas du tout de ce bord-là. Alors franchement, Minh Hien se serait sentit bien con d'agir de cette façon. Il prit une profonde inspiration et passa sa propre main sur son visage. Il était épuisé par tout ça. Épuisé de se battre inutilement mais il n'abandonnerait pas. Il ne s'arrêterait pas comme ça.
« Je fais ce que je veux Suhwan. Je ne compte pas à ce que quelqu'un me dicte quoi faire, j'ai déjà assez eu de dictateur dans ma vie comme ça. Si j'ai envie d'aimer un garçon alors j'aimerais un garçon. Et si c'est toi alors ça sera toi. »
Son regard détailla celui du jeune homme non sans frémir en voyant ses larmes. Il ne devait pas pleurer et surtout pas face à lui. Il était inconcevable qu'il soit à l'origine de ses larmes. Et comment pouvait-il faire pour le faire arrêter de pleurer, hein ? L'embrasser ne servait à rien, le toucher non plus. Le frapper ne ferait qu'empirer les choses. Il se mordit la lèvre et ôta son propre haut de pyjama, lui montrant son torse-nu. Dites moi qui voudrait consoler quelqu'un en se dénudant, hein ?
« Je ne te plais pas ? Je ne suis pas à ton goût Suhwan ? Ose dire que je ne t'attire pas. »
Eh bien quoi ? Son corps est son principal atout, alors peut-être que ça fonctionnera avec Suhwan ?
Le soleil ? Je n'arrivais pas à comprendre. Il y avait tellement d'assurance dans la voix, dans l'attitude de Minh Hien… J'avais peur de comprendre. Il m'avait fait mal. Et il m'avait volé mon premier baiser. Il ne m'avait pas demandé mon avis, il semblait se ficher de mes réticences. J'avais peur de comprendre qu'il était sincère quand il disait m'aimer. Il m'empêchait de réfléchir, il m'attirait de nouveau contre lui puis me relâchait, sans que je n'osasse lui répondre que c'était Dieu qui disait ça. Ce qu'il venait de faire était mal et nous serions sans aucun doute punis pour ça plus tard. Je me trouvais déjà assez puni chaque jour sans avoir besoin d'en rajouter.
Minh Hien me porta un nouveau coup en affirmant si clairement ses sentiments. Je n'avais rien demandé, et sûrement pas qu'il m'aimât. Est-ce que c'était une épreuve qu'on m'envoyait ? Je devais être bien faible parce que le seul moyen que j'avais trouvé pour la surmonter pour l'instant était de pleurer. « Moi je ne veux pas… aimer un garçon. C'est… mal. » Il faisait ce qu'il voulait, tout ce qui lui plaisait tant que ce n'était pas avec moi. Il me demandait de le comprendre mais avait-il seulement cherché à me comprendre, moi ? Mon accès de colère avait au moins eu un effet bénéfique sur ma crise. Je pleurais, certes, mais la panique m'avait quitté. J'étais fatigué. Quand est-ce qu'il allait se décider à partir et me laisser tranquille ? Je ne comprenais pas… Il ne pouvait pas m'aimer sans me connaître. C'était la première fois que nous nous parlions réellement et il disait avoir des sentiments à mon égard mais ça ne pouvait pas être vrai.
Mes yeux s'écarquillèrent soudain. Sous la surprise, j'avais cessé de pleurer. Pourquoi Minh Hien enlevait-il son haut ? J'étais sous le choc. Pour la première fois, je regardai vraiment le jeune homme. Mes yeux remontèrent le long de son buste en même temps qu'un frisson le long de mon dos. Il faisait sombre mais je distinguais le relief de ses muscles finement dessinés sous sa peau. Ses épaules n'étaient pas larges mais carrées. Les lèvres qui m'avaient embrassées étaient charnues, presque pulpeuses. Je détournai soudain les yeux, les lèvres entrouvertes. Mais il me fallut un moment pour parler. J'étais un garçon et je savais que ce genre de choses arrivaient plusieurs fois par jour, mais j'aurais préféré que le… désagrément qui se faisait sentir dans mon pantalon ne se manifestât pas en présence de Minh Hien. Ce genre de choses me mettaient affreusement mal à l'aise et je ne savais pas du tout les gérer. Alors je tournai la tête afin d'être sûr d'échapper à ce spectacle. Je sentais que poser mes yeux sur lui était mal. Ce n'était pas la première fois que je voyais un torse, bien sûr, mais la nudité m'avait toujours mis mal à l'aise. C'était entre autre par ce biais que j'avais découvert mon penchant. « Remets ton t-shirt, Minh Hien. S'il-te-plaît… Remets-le et… et on ira quelque part si tu veux. » C'était ce qu'il voulait, non ? Eh bien voilà, si je ne pouvais pas le raisonner, alors j'allais marchander. Il remettait son t-shirt, ensuite on pourrait se donner rendez-vous un autre jour. Il n'était pas certain que je m'y montrasse, mais au moins il aurait remis sont t-shirt.
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Ce message a été posté Mer 8 Avr - 22:03
keep calm and listen to my heart.
I guess it's true I'm not good at a one night stand. But I still need love 'cause I'm just a man. These thoughts never seem to go to plan. I don't want you to leave me, will you hold my hand ?
Le soleil est un astre vital pour toute vie. Sans le soleil tout peut mourir. Sans le soleil, l'herbe meurt, sans le soleil, les arbres, les fleurs, les animaux meurent. Sans tous ça, nous mourrons aussi. Minh Hien se voulait être le soleil de Suhwan, pour que jamais il ne puisse mourir. Pour être vital pour lui. Être ce qui le maintiendrait en vie, être tout. Voilà ce à quoi il pensait. Il ferai tout pour exister à ses yeux mais tout c'était quoi ? Il ne savait même pas comment s'y prendre et Suhwan ne l'aidait pas dans la lourde tâche qui lui incombait. Il ne savait même plus ce qu'il devait dire ou entreprendre. Ce soir, par exemple, ça avait été un pur désastre. S'infiltrer dans le lieu que Suhwan gardait privilégié pour lui-même. Violer son intimité en débarquant dans son petit jardin secret. Violer ses lèvres et, maintenant, se dénuder partiellement devant lui ? Minh Hien faisait tout à l'envers mais il était incapable d'être rationnel ou de savoir ce qui était bon ou ce qui ne l'était pas. Si c'était mal d'aimer un garçon, alors Minh Hien était le mal incarné. Pourquoi donc pensait-il ça ? Il ne pouvait pas arrêter de se torturer l'esprit juste pour une fois ? Il ne pouvait pas raisonner simplement et écouter son cœur ? Il soupira, ses bras retombant le long de son corps.
« Dis-le. Dis que je ne te fais aucun effet et je te laisserais tranquille. Dis que tu ne pourras jamais m'aimer en me regardant droit dans les yeux et j'abandonnerai. »
Il se replaça juste au-dessus de lui, non sans lui avoir tourné la tête juste avant, de sorte à ce qu'il force leur regard à se rencontrer, lui maintenant son menton pour que, cette fois, il ne puisse pas détourner le regard.
« Tu ne peux pas te contenter de me regarder te courir après. Dis-le. »
Son regard ne cillait pas. Il fallait à tout prix qu'il sache. Qu'il sache s'il devait continuer ou, peut-être abandonner. Il ne pouvait pas continuer comme ça de toute façon, à attendre une réponse qui ne viendrait peut-être jamais. Dans tous les cas, il n'abandonnerait pas. Il n'avait pas fait tout ça pour rien. Il ne pourrait pas se contenter de le regarder de loin. Il ne pouvait pas se contenter de le voir aux côtés d'autres hommes, à rire, être joyeux comme si de rien n'était. Comme s'il n'existait pas. Il ne pouvait pas se contenter d'être invisible à ses yeux. Il voulait qu'il lui sourit comme il souriait aux autres. Il voulait qu'il l'aime comme il pouvait en aimer certain. Il voulait l'exclusivité. Il le voulait pour lui seul. L'idée même que d'autres pouvaient porter ses mains sur lui le rendait complètement dingue. Alors non, il ne pourrait pas abandonner comme ça, même s'il le lui disait. Il ne pouvait pas.
Loin de m'écouter, Minh Hien revint à la charge. Il avait mon menton entre ses doigts et je ne pouvais pas détacher mon regard du sien. Ce qu'il me demandait était trop pour moi. Comment voulait-il que j'y réfléchisse dans ces conditions ? Mon souffle était court et mes joues chauffaient. Pourquoi ? Je n'en avais strictement aucune idée. « Tu ne... » Ses yeux sombres m'empêchèrent d'aller plus loin. Je détestait le mensonge. A part si c'était vital, je ne mentais jamais. Est-ce qu'on pouvait considérer cette situation comme mettant en danger ma vie ? Sûrement pas… Je ne pouvais pas dire ce qu'il voulait entendre. Quelque chose, quelque chose de très gênant, dans mon pantalon, m'en empêchait. J'aurais voulu y plaquer mes deux mains pour le cacher mais j'avais peur que cela ne fît qu'attirer l'attention de Minh Hien. C'était ça, non, faire de l'effet à quelqu'un ? Alors oui, il me faisait de l'effet depuis que j'avais enfin daigné le regarder. Est-ce que je pouvais dire que je ne l'aimerai jamais ? Je ne lisais pas l'avenir. Je n'avais pas la prétention de dire que j'arriverais bien un jour à décrocher l'amour pur et doux que je cherchais.
Comme je ne pouvais pas lui dire ces mots, je renouvelai ma proposition. Ma voix était plus basse puisqu'il était plus près, puisque j'avais peur de sa réaction. « Demain… On peut sortir ensemble demain. Si tu veux... » Je déglutis difficilement. J'aurais du lui dire que je ne l'aimerai jamais. J'aurais du parce que j'aimais trop Dieu pour aimer un homme. Je savais que c'était faux puisque mon coeur me faisait tantôt mal, tantôt il se gonflait, tantôt il battait plus fort. Je n'avais peut-être pas encore rencontré le grand amour, celui que je reconnaîtrais au premier coup d'oeil. Mais j'avais déjà eu des sentiments qui allaient dans ce sens, toujours pour des garçons. Alors je ne pouvais pas lui dire les mots qu'il attendait parce qu'on ne savait jamais de quoi demain était fait. Bien sûr que non je ne m'imaginais pas tomber amoureux de Minh Hien ; je ne tomberais pas amoureux de quelqu'un qui me faisait peur. Tout se mélangeait dans ma tête. Je n'arrivais pas à réfléchir correctement parce que tout près de moi, il y avait la chaleur, le souffle, l'odeur, les yeux de Minh Hien. Il y avait sa bouche qui m'avait mis en colère et son corps qui m'avait troublé. Je n'avais pas envie de tout ça et pourtant c'était en train d'arriver. Alors pourquoi continuait-il de me torturer en me posant des questions auxquelles je ne pouvais pas répondre ?!
J'avais envie de voir Ying. J'irai sûrement dormir avec lui quand Minh Hien sera parti. Oui, j'irai voir Ying. Lui me prendrait sûrement dans ses bras et je m'endormirai paisiblement parce que je saurai que personne ne viendrait m'embêter là-bas. Personne ne rentrerait dans sa chambre pour m'immobiliser et retirer son t-shirt.
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Ce message a été posté Mer 8 Avr - 23:25
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I guess it's true I'm not good at a one night stand. But I still need love 'cause I'm just a man. These thoughts never seem to go to plan. I don't want you to leave me, will you hold my hand ?
Il ne pouvait pas lui dire ? Alors Minh Hien croyait comprendre qu'en vérité, tout n'était pas perdu. Si Suhwan ne lui disait pas ce qu'il lui avait demandé, dans les yeux, alors c'est qu'il ne ressentait que l'inverse de tout ce qu'il lui racontait. Il pouvait peut-être l'aimer, il pouvait peut-être même le désirer. Il le regarda, longuement avant de laisser apparaître un sourire sur ses lèvres. Le premier de toute la soirée. Ses doigts quittèrent son menton et ses doigts glissèrent le long de sa joue en une douce caresse. Sa peau était douce, comme il avait pu l'imaginer. S'il s'écoutait, il aurait pu le caresser toute la nuit. L'embrasser aussi. « Demain, ça sera parfait. » Et il savait qu'il ferait tout pour que ça le soit. Il se pencha et posa ses lèvres au coin des siennes, ne lui volant qu'un bref baiser par ce biais. S'il le devait, alors demain il ferait en sorte que ça soit une journée que Suhwan n'aura jamais vécu jusque là. « Ne sois pas en retard. Demain, 16h, à l'animalerie. » Il lui adressa un sourire et se redressa. Il n'en avait pas fallut plus pour que, finalement, Minh Hien se sente bien mieux. Demain, peut-être se pourrait-il qu'ils fassent en sorte que Suhwan le voit enfin ? Bien mieux qu'il ne le voyait ce soir.
Il se releva, attrapant son haut sans pour autant le remettre. Il n'avait plus aucune raison d'être discret c'est donc rapidement qu'il sortit de la chambre, rejoignant la sienne à une vitesse rapide. Tout simplement parce que l'obscurité n'était pas sa tasse de thé. Si Suhwan avait peur du monde, de la foule, du contact, lui il avait peur du noir. Dans sa chambre, il retrouva le bonheur de sa petite lampe. Celle qu'il gardait allumée de sorte à ne pas avoir peur. De sorte à ne pas se laisser envahir par la panique. Lui aussi avait ses propres peurs, ses propres craintes, il savait mieux que quiconque ce qui pouvait se passer quand nous étions pris par nos propres peurs. Enfin, il avait réussit à avoir un rendez-vous. Mine de rien, il savait qu'il allait réussir à l'avoir et ce, rien que pour lui.
Minh Hien… avait souri. Il acceptait enfin. N'est-ce pas ? Il allait sortir de ma chambre. Je frémis en sentant ses doigts glisser sur ma joue. J'étais crispé, je ne bougeais pas. J'attendais juste qu'il s'en allât. OK, il venait de dire oui. Un brin rassuré, j'étais maintenant certain qu'il allait me laisser tranquille, au moins jusqu'au lendemain. De nouveau son visage s'approcha du mien, alors j'arrêtai de respirer, mes yeux exprimant parfaitement mon angoisse. Minh Hien n'en avait que faire. Je sentis encore une fois sa bouche et puis… je pus souffler. C'était fini. Etonnamment, il avait totalement changé d'expression, d'attitude. Il descendit de mon lit et j'attendis qu'il sortît pour me redresser. Je commençai par ramasser Cheonsa qui était tombé et le serrai contre moi en me recroquevillant sous la couverture. Je pouvais le faire. Je pouvais me calmer, je pouvais refouler les larmes qui me montaient aux yeux. Je n'avais pas compris grand-chose à ce qui venait de se passer mais j'avais retenu que je devrais être à seize heures à l'animalerie. Pourquoi l'animalerie ? Est-ce qu'il aimait les animaux ? Je chassai vite cette question de ma tête. Je ne voulais plus penser au jeune homme. Je posai une main sur mon torse, me souvenant néanmoins de ses ongles sur ma peau. Je ne pouvais pas me calmer. Mais je savais qui y parviendrait. Aussi, non sans en avoir honte, je suivis mon plan initial et me glissai hors de ma chambre, ma peluche serrée contre mon coeur. Je devais avoir l'air fou à regarder partout autour de moi, à sursauter à chaque bruit. Il n'y avait pourtant personne à cette heure-ci dans les couloirs. J'avais quitté mon dortoir et m'aventurais dans celui de Ying. Je me souvenais parfaitement de la porte derrière laquelle il se trouvait. Du coup, je m'y faufilai sans bruit. Mais je m'arrêtai au dernier moment. Si Ying se réveillait, il me demanderait sûrement ce qui se passait. Je ne pouvais pas lui mentir. Mais je ne pouvais pas non plus lui raconter ce qui venait de se passer. Je prévus donc de seulement lui demander son accord pour dormir avec lui. J'avais besoin d'être ailleurs que dans ma chambre. J'avais trop peur que Minh Hien se mît en tête d'y revenir. Du coup je me glissai en silence dans la pièce, laissant de l'autre côté de la porte mes peurs et mes angoisses.
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