Tenue ■ Loukas avait subitement rejoint le club de natation et j’arrivais à lui parler, à rire et m’amuser avec lui tout en gardant une certaine barrière de sécurité, je ne sais pas comment notre relation va évoluer, si je pourrais le voir à nouveau comme mon ami, mon pote, mon allié et non comme celui que je dois à tout prix oublier. C’est difficile, bien plus que cela en a l’air, mais je tiens bon, je ne dois pas être faible, je dois garder le bon bout, tenir la cadence et finir par trouver un moyen de me retrouver, me relever et ne plus me sentir aussi faible et lamentable en sa présence, car si pour beaucoup l’amour est un beau sentiment, pour moi c’est différent, j’y vois là qu’une faiblesse me rendant vulnérable et je déteste même ce sentiment d’être accroché à quelqu’un sans le vouloir, mais ne rien pouvoir faire car je veux continuer à le voir.

Allongé sur mon lit, fixant le plafond en réfléchissant un peu à la prochaine compétition, je ne put m’empêcher aussi de penser à Raylai, honnêtement je suis tourmenté par mon meilleur ami aussi, derrière toute cette agitation avec Loukas je cache aussi une douleur que je n’arrive pas à laisser partir, je sais la souffrance de mon best, l’enfer par lequel il passe, je ne peux en parler à personne, mais son manque de présence autour de moi c’est dernier jour ne m’annonce rien de bon, que ce passe t-il au juste ? Le voit-il encore, souffre-t-il toujours ? J’ai peur de découvrir la vérité, mais j’ai promis d’être toujours cette épaule sur  laquelle il pourra aisément se reposer... Je soupire en réalisant au final je ne suis vraiment pas doué, je suis même assez inutile, je ne peux rien faire pour Loukas, je ne peux rien faire pour Raylai, qu’est que je suis en train de devenir au juste ? Je commence à douter en voyant que je n’ai aucune réponse sur le sujet, trainant du pied en marchant dans ma chambre, un pas, deux et ainsi de suite jusqu’à arriver à cent.

C’est d’ailleurs à peu près à cet instant que j’entends la porte voisine s’ouvrir, ouvrant rapidement la mienne je tombe face à face avec mon meilleur ami, j’ai l’impression de ne l’avoir qu’entrevu dernièrement, je le regarde silencieux avant de m’approcher, j’ai une question qui me brule la langue, je dois lui demander, je dois le questionner, je dois savoir...

« Ray, tu vas bien ? je ne t’ai pas beaucoup vu en ce moment, est-ce à cause de... cet enfoiré ? » Je n’avais même pas envie de dire son prénom, pour le coup je voulais simplement des nouvelles sur mon best et savoir comment ça marchait de son côté, par chance le dortoir était vide, nos colocataires sembler être occuper ailleurs, ce qui permettait un échange honnête malgré le sujet délicat.

Tenue ■ Le vide s'installe en moi, mes yeux rivés sur le plafond. Je cherche un sens à ma vie, à cette foutue existence qui n'a même plus de sens. Je me perds entre réalité et rêve, entre cauchemar et peur. Comment puis-je remonter à la surface si quelqu'un m'y pousse à chaque fois ? Je voudrais pleurer, mais je n'y arrive même pas. Je me sens vide, complètement épuisé. Dakota m'a fait vivre la pire chose au monde l'autre matin, bien au-delà d'un simple viol pour faire couler mes larmes. Je n'ai pas compris de suite sa haine, ni pourquoi il m'a fait autant de mal avant de m'embrasser sans prévenir. Je... ça été le trou noir jusqu'à peu, jusqu'à me souvenir de cette nuit. Mes souvenirs sont revenus un à un, par image et avec un impact effrayant. Ce n'est pas lui qui m'a embrassé en premier, mais moi. La fièvre en est la cause, mais je devais franchement penser à quelque chose pour oser capturer sa bouche dans un élan d'inconscience et un geste plutôt délicat. En même temps, il m'a soigné pendant que je délirai. Qu'est-ce que je dois penser de tout ça ? D'abord il prend soin de moi, il fait disparaître la fièvre, puis il me détruit à nouveau sans me laisser le temps de réfléchir. Je suis paumé, à la dérive... Je voudrais m'arracher le coeur pour ne plus l'entendre battre quand je pense à lui.

Las, je ferme mes paupières en soufflant brusquement. Il m'est impossible de rester deux secondes de plus. Je dois bouger, courir, vider cet air dans mes poumons à tout prix. Je suis bien décidé à sortir, à ne voir personne, à... Je deviens réellement fou, associable. Limite, je rejette les gens en me croyant suffisamment fort pour affronter mes problèmes. Depuis combien de jour n'ai-je pas revu London ? Est-ce qu'il s'amuse avec son ami, Loukas ? Ils s'entendent bien tous les deux... Ce n'est pas étonnant que mon meilleur ami soit dans cet état en voyant l'autre, il ressemble à son ex, mais au-delà de tout ça, il a l'air super sympa. Juste l'air, pas la chanson. ça ne me forcera pas à l'apprécier pour autant, lui et son sourire d'idiot. En parlant de loup, j'en vois le bout de sa queue. Pas Loukas, mais London. Ce dernier a dû m'entendre quand j'ai ouvert la porte de ma chambre, alors qu'il devait me croire absent vu le silence dans lequel je me suis plongé durant des heures. Qu'est-ce qu'il me veut ? Je suis assez irrité pour m'emporter, cette rencontre ne risque pas d'être des meilleures.

L'enfoiré. Ah, faut que ça revienne toujours sur lui. « Je vais très bien. » Me contentais-je de dire, forçant un sourire pour qu'il ait l'intelligence de me croire. Je ne veux pas parler de Dakota, ni de ce qu'il m'a fait et encore de ce que je ressens... Mais qu'est-ce que je ressens réellement pour lui ? Il s'amuse à me mettre en pièce, à me réduire en cendre. Alors pourquoi ? Pourquoi ce truc inutile s'emporte quand je pense à lui ? Pourquoi je suis comme ça ? Il y a un truc qui ne tourne pas rond avec moi, je dois être atteint.

« Et toi ? Tout se passe bien ? » Demandais-je pour détourner l'attention, mais en même temps j'ai l'impression de lui balancer un reproche à la tronche. Comme s'il était aveugle à mes soucis, comme s'il n'a rien fait jusqu'à aujourd'hui. C'est stupide de songer ainsi, surtout quand je l'ai supplié de ne pas s'en mêler. Je deviens dingue, nul à cirer, bon à jeter. Même pas foutu d'être un meilleur ami digne de ce nom...

Tenue ■ D’une certaine façon on ne communique pas assez, je n’avais pas trouvé le moyen, ni le temps d'expliquer mes sentiments à Raylai concernant Loukas et puis avec ses problèmes et ce par quoi il passait je trouver ça justement déplacer de lui étaler mes soucis « futiles » comme l’amour sous le nez. J’ai peur, je suis perdu et je ne comprends pas grand-chose, je fuis, je me voile la face, mais au fond comment dois-je réagir, je sais qu’en temps normal il aurait pu me conseiller, on aurait surement pus en discuter et j’aurai eu une épaule sur qui me reposer, mais après avoir appris qu’il c’était fait violé, on a passé du temps ensemble et ensuite, ce fut assez calme... Je ne sais pas comment aborder certaines choses car j’ai peur de le blesser ou le tourmenter, mais c’est mon meilleur ami et je n’ai pas l’intention de mâcher mes mots ou de tourner autour du pot, je dois être certain qu’il va bien.

C’est pourquoi je n’hésite pas à sortir pour lui tomber dessus quand j’entends sa porte s’ouvrir, je n’ai pas le temps de le regarder partir, je veux discuter et m’assurer qu’il ne vit pas encore en enfer, c’est pourquoi je le questionne presque immédiatement sur ce connard de Dakota, demandant d'ailleurs s’il va bien forcément. Mais sa réponse est plutôt distante malgré son sourire peu convaincant, ça ne me plaît pas vraiment... Gardant le silence en changeant d’expression lentement, je l’écoute me questionner en retour.

« Ça va... Tout son passe bien, je suppose. » Je ne sais pas comment entamer les sujets délicats alors pour l’instant je ne les aborde pas, je ne suis simplement pas satisfait par sa réponse, il me cache quelque chose je le vois, je le sens et je ne suis pas du genre à baisser les bras ou à détourner le regard quand mon ami joue les cachotiers, je ne suis pas juste son colocataire, mais aussi son meilleur ami, la nuance est énorme tout de même.

« Tu ne me dis pas tout par vrai ? Est-ce que ça c’est arranger, tu lui as tenu tête ? Dis-moi Raylai, j’ai tenu ma promesse de ne pas m’en mêler, mais ça ne veut pas dire que je dois fermer les yeux. Tu me dis que tu vas bien, est-ce vraiment la vérité ? Tu l’as revu, est-ce qu’il t’a encore... violenté ? » Je m’emporte, mais je veux pas qu’il me fuit ou fasse comme si je n’étais pas là encore une fois, au camping on c’était fait des promesses.

Tenue ■ Discuter, ça aurait été la meilleure solution à mon soucis. Peut-être que j'aurai dû me confier à London pour ne pas me perdre, pour ne pas tomber lentement en morceau, mais je n'ai jamais trouvé l'occasion, ni l'opportunité pour lui dévoiler la vérité. Qu'est-ce que je pourrais lui dire, franchement ? Je crois que je commence à aimer la torture de mon bourreau, c'est normal ? Il risque de me recaler ou de me regarder comme un monstre. Ce ne serait pas étonnant, même moi j'ignore où est passé ma partie humaine, celle qui détestait ce monstre du plus profond de son être. Quand je le dis, je ne le pense pas. Quand je suis sûr de le haïr, mon coeur me joue des tours. London ne peut pas comprendre, London n'a jamais vécu une telle chose par le passé et... Ce n'est sûrement pas lui qui pourra me conseiller. Quand il intercepte à la sortie de ma chambre, je crains le pire. Remarque-t-il les cernes sous mes yeux ? Voit-il la lueur fatiguée dans mon regard ? Fait-il attention à ces petits détails qui trahissent mon véritable état de santé, qu'il soit physique ou psychique. J'aimerai juste qu'il ne pose pas les mauvaises questions, qu'il ne s'inquiète pas pour moi, qu'il ne gâche pas tout non plus.

Quel pourcentage il y avait de chance pour qu'il me demande comment ça va ? 99,9 % au mieux, parce qu'on demande toujours cela à une personne que l'on croise. le 0,1 % restant sont des enfoirés qui s'en fichent des autres. London met donc un pied dans la limite que je tente de repousser doucement avec un sourire et une réponse positif, renvoyant son interrogation pour prendre des nouvelles en restant poli envers lui. Nous sommes amis, meilleurs amis, pas des étrangers. Il va bien, d'après lui tout se passe bien. Supposer, ce n'est pas vraiment affirmer pour autant. J'ai bien vu qu'il s'est prit la tête avec son ami, qu'il n'a plus été aussi proche de lui qu'au départ et j'ai moi-même supposé des choses sans les dire à voix haute.

Pas tout ? Ah, il revient dans la limite et je commence à hérisser mes poils, vigilant. « Tu doutes de moi ? Je te dis que ça va bien. » J'insiste sur ce point, sans donner de détail. C'est stupide, London est mon meilleur pote. Je lui ai déjà parlé de Dakota, des horreurs qu'il m'a causé... Pourquoi je me cache d'un coup ? Parce que j'ai ressentis un truc étrange ? Je me renfrogne à cette idée, fronçant rapidement les sourcils. « Non, ça ne va pas. » Repris-je calmement, malgré l'inquiétude dans ma voix qui ne laisse rien présager de bon.

« Je deviens fou, London. Il n'y a rien qui va! Je... Ce n'est pas normal... » Quelle prise de tête. Je passe nerveusement ma main dans mes cheveux, manquant de m'arracher une poignée tellement je suis stressé. Il va creuser, je le sens venir. Il va chercher à savoir le fin mot de l'histoire, même si je n'ai aucune envie de lui dire. ça va me rendre complètement timbré, je vous jure.... Je vais péter une durite.

Tenue ■ Qu’est-ce que Raylai penserait de ses sentiments que je ressens pour Loukas ? Il sait a quel point j’ai souffert à cause de Wolfram, il sait que je me suis promis de ne plus jamais tombé amoureux, mais j’ai rompu mes engagements, non c’est plutôt mon cœur qui les a rompu me forçant à y faire face. Je voudrais pouvoir en parler, en discuter avec mon meilleur ami et peut-être trouver une solution, mais plus que mes problèmes qui semblent futiles, je veux savoir ce qui se passe, il semble épuisé, distant, je ne le vois plus beaucoup dans les parages, il ne sourit pas non plus, si ce n’est en se forçant. Que pense-t-il, que se passe-t-il ? J’ai besoin de savoir ce que mon meilleur ami vit, pas par simple curiosité, mais parce que je tiens à lui et même si c’est difficile à entendre, que je ne réalise pas encore l’étendue des dégâts dans sa vie et que je ne peux qu’imaginer ses souffrances, je ne veux pas être le pire des amis en ne le questionnant pas, je veux qu’il sache que même sous silence son état, sa situation, elle est ancrée en moi, en tant que best je veux pouvoir partager ses pensées, ce qui le blesse, d’une façon ou d’une autre. Et rapidement j’enchaine mes questions, je vois bien que ça ne va pas autant qu’il tente de me le faire croire et j’insiste.

« Raylai... » Il peut me sortir ses grands discourt, genre « tu doutes de moi » ça ne marche pas, je ne vais pas juste dire « non » et le laisser partir sans rien dire... je ne suis pas du tout comme ça et il le sait, finalement je n’ai pas besoin d’insister plus pour qu’il soit honnête, me confiant que cela ne va pas tant que ça, qu’il ne va même pas bien tout simplement. Je me pince la lèvre, ça me paraissait déjà évident, quel idiot...

« Qu’est-ce qui n’est pas normal ? Qu’est-ce qui t’arrive Ray, explique-moi ! Je ne peux pas comprendre si tu gardes le silence, raconte-moi. » Je le pousse à venir s’installer sur le canapé, je ne sais pas encore à quel point la conversation va prendre une tournure imprévue, mais à cet instant je pense que j’étais prêt à entendre tout et n’importe quoi, enfin... tout sauf ce qu’il risquait de m’apprendre dans les prochaines minutes, mais ça je l’ignorai encore.

Tenue ■ London est stupide. Sa promesse n'est pas correcte, elle ne tient même pas debout. S'il a envie d'aimer quelqu'un, il ne devrait pas écouter la douleur qui persiste dans son coeur mais plutôt le bonheur que sa nouvelle relation pourrait lui apporter. Même si je n'apprécie pas Loukas, cet idiot pourrait soigner bien des blessures en éprouvant la même chose que mon meilleur ami, pourtant ça ne semble pas le cas en voyant sa façon similaire d'agir. Je ne comprends pas la raisonnement de London. Loukas est un chic, il ne craint pas de souffrir avec lui et sa relation ne sera pas anormal comme... Rien du tout. C'est impossible qu'il se passe quoi que ce soit avec ce monstre de Dakota, il est inhumain et ce n'est pas normal que je ressens tout ça pour lui. Je dois être un monstre aussi ? Mon meilleur ami veut juste tenir son rôle, il s'inquiète pour moi et je le sais mieux que quiconque... Mais ce n'est plus une question de le protéger lui, mais plutôt de me protéger moi. J'ai peur d'avouer la folie qui se trame en moi, celle qui me donne envie de fuir à toute vitesse. Mon coeur bat pour un salaud, c'est pas normal. J'ai beau dire que je vais bien, c'est complètement faux.

London n'est pas idiot, il ne tombera pas dans le panneau même si je trouve la meilleure excuse au monde. Maintenant qu'il sait pour mes problèmes, il ne lâchera jamais l'affaire. Autant vider mon sac une bonne fois pour toute et voir s'il est réellement mon meilleur ami ou s'il doute bêtement de moi. Je ne vais pas bien, il doit s'en douter. Mon état se dégrade et je ne fais rien pour l'améliorer... Je m'enfonce carrément. Plus il insiste avec ses questions, plus j'ai l'impression de faire le mauvais choix. Que va-t-il si je suis réellement franc avec lui ? Raylai, tu n'est qu'un minable.

Assis à contre coeur sur le canapé, je garde mes yeux rivés vers mes pieds, triturant mes doigts d'une manière angoissante. « Je ne l'ai pas repoussé. » Avouais-je aussitôt, même s'il doit s'en douter encore. « Je... Je l'ai... Je l'ai embrassé. » Et là, je sombre dans le plus noir des abysses. Les larmes montent rapidement quand je réalise la torture que ça me procure, même si ce n'est qu'en parler. « j'étais malade et je ne savais pas ce que je faisais... Mais j'ai vraiment voulu l'embrasser alors qu'il dormait. Je ne suis pas normal, London. » Je peine à l'affronter en face à face, une lueur désespérée dans le regard. « On a couché ensemble au camping... Le jour après que je t'ai tout avoué. » Ma respiration s'accélère et je détourne le regard pour lâcher ma bombe. « J'ai ressenti... Du plaisir ? J'ai aimé le faire avec lui, même si j'ai pensé le haïr vers la fin. » Par réflexe, je me ratatine sur moi-même, encerclant mes bras autour de mon corps pour me protéger, repensant aux marques sur ma peau pâle. Il y a été fort la dernière fois, au point que je lâche carrément le bout, tombant dans l'inconscience. Je suis maudit d'aimer un tel connard, maudis, maudis, maudis.  

Tenue ■ Je ne sais même pas que Raylai se doute de mes sentiments pour Loukas, enfin il a surement compris que quelque chose ne tourne par rond, mais est-ce si flagrant ? Je suis peut-être le seul à me voiler la face sur le sujet, je pense être en sécurité en fuyant l’homme que j’aime, mais au fond qu’est-ce que je fais ? Je ne pense pas de manière rationnelle, je saute aux conclusions, je vois Loukas comme une nouvelle blessure, puis même si je m’avouais à moi-même que je veux qu’il m’aime... Ça ne forcera pas ses sentiments à me répondre positivement, je fuis, je fuis toujours, depuis le début je ne fais que ça et j’ai l’impression de tourner en rond dans un cercle vicieux, est-ce Wolfram qui m’y a plongé ? Ou suis-je le seul fautif à rester ancré dans le passé ? Je me pose des questions, mais je n’ai aucune réponse, de toute façon pour l’instant celui qui m’importe se trouve devant moi, je ne fais pas cela simplement à cause de notre promesse, Raylai est à mes côtés depuis le début, je veux être au sien jusqu’à la fin. N’est-ce pas normal au fond qu’on se soutienne dans nos épreuves, bien que dernièrement on ait gardé trop de « secret » pour nous, peut-être qu’une mise au point est nécessaire pour retrouver notre complicité et qui sait... peut-être quelques réponses.

Le menant à s’assoir sur le canapé pour un peu lui forcer la main et m’expliquer ce qui le tourmente autant, j’ai besoin de savoir pour pouvoir l’aider, puis je n’aime pas le voir comme ça, m’imaginant déjà le pire dans ses aveux, mais honnêtement lorsqu’il commence à parler, je l’écoute avec un pincement au cœur... Je vois bien qu’il se torture en me disant tout ça, autant dans ses gestes que ses larmes, sa voix, tout est un signe direct que cela semble réellement le tourmenter et qu’il est dans une situation qu’il ne contrôle pas, j’ai l’impression de me voir aussi à travers son comportement, seulement... je ne comprends pas.

« Ray... ne me dis pas que tu es tombé amoureux de cet enfoiré ? Il t'a vio... enfin il t’a torturé, tu peux vraiment lui pardonner ça ? Je ne suis pas le mieux placer pour juger les sentiments, mais... » Je fais une pause en passant ma main dans mes cheveux, me levant du canapé pour réfléchir un instant... « Tu as vraiment ... hum. Couché avec de manière consentante ? Juste après m’avoir dit que tu lui tiendrai têtes ? » Je me retourne pour lui faire face. « Vraiment ? » Je peux comprendre sa douleur ou son incompréhension, mais je fais face à une situation que je ne peux pas approuver, je n’ai pas mon mot à dire, mais... ce mec l’a détruit, il a torturé mon ami, je ne saisit pas...

« Comment... Tu sais que ce mec ne t’aimera jamais... comment tu vas faire pour le supporteur ? » Cette question était aussi ce que je me demandais devant ma propre situation à travers celle de Raylai, peut-être que je tentais d’y trouver aussi les réponses que je cherchai.

Tenue ■ Certains sont sujets ne sont pas facile à aborder. Mentir devient alors plus simple, que ce soit pour se protéger, se cacher ou qu'importe la véritable raison. Je ne voulais pas que London sache pour Dakota à la base, pourtant il a su les mésaventures qui me sont arrivés par sa faute. Aujourd'hui, il me pose une nouvelle question à laquelle je n'ai aucune envie d'y répondre et aussi à laquelle j'essaye de mentir. ça ne fonctionne pas comme je l'espérais et ce n'est pas étonnant qu'il insiste. Nous sommes des meilleurs potes, mais je ne trouve pas de suite le courage de parler honnêtement avec lui, comme je ne le questionne pas non plus sur son camarade. Pourquoi la communication est-elle si difficile entre nous ? Je peine à m'en sortir, que ce soit avec London ou quelqu'un d'autre.  Au bout d'un moment, je craque. ça ne va pas, il s'en doute alors pourquoi continuer à le cacher ? London prend sur son temps pour me tirer vers le canapé, me forçant à m'asseoir alors que c'est la dernière chose dont j'ai envie.

Si avant Dakota je me force à ne jamais pleurer, avec London, c'est tout autre chose. Je me sens vulnérable face à lui, sachant qu'avoir un secret n'est pas tellement possible. Délier le vrai du faux fait complètement mal, au point que mon coeur s'affole et s'amuse à me brutaliser en silence. Amoureux ? Ce n'est pas simple à dire, je trouve ça même complètement fou. Est-ce que je l'aime ? Non, je le déteste. Alors pourquoi cette chose bat en sa présence ? Je ne comprends pas moi-même. Pardonner ? Il pense sérieusement que je peux pardonner à Dakota de m'avoir violenté comme un simple jouet ? Non, bien sûr que non. C'est bien pour ça que je décris cette situation anormale. Je le déteste mais il y a quelque chose en moi qui ne m'écoute pas.

Ah. C'est compliqué à expliquer. Je ne peux pas lui dire que j'ai couché avec ce démon pour le protéger, pour ne pas qu'il lui fasse du mal... Il risque de s'en vouloir. « Oui, je l'ai vraiment fait. » Dis-je en le regardant dans les yeux, mettant mes appréhensions et ma honte de côté pour lui faire face malgré moi. London ne peut pas comprendre, c'est tellement évident que cette situation l'échappe. « Tu ne sais pas ce que ça fait, toi. » Je reprends mon souffle, regardant un peu ailleurs avant de ramener mes orbes scintillantes vers lui.

« Tu n'as jamais couché avec personne. Tu ne sais pas ce que l'on ressent à ce moment-là, ni ... Ni le plaisir que tu éprouves. Tu ne sais pas, London, parce que tu as peur de le découvrir. » Il a surtout peur de l'acte en lui-même, mais ça revient au même. « Je ne peux pas dire que je suis amoureux de lui... Je le déteste toujours autant, mais c'est moins difficile de subir quand mon coeur s'emballe et se résigne. » Je me bats avec moi-même, je vais finir par lâcher.

Tenue ■ Même si je lui force la main pour qu’il me confit ses problèmes, je pense qu’il a autant besoin que moi de parler de tout ça, plus il va s’enfoncer dans le silence et plus il va se retrouver de nouveau piégé dans l’obscurité, au fond je pense que d'une manière très éloignée de la sienne je comprends ce qu’il ressent. Pas dans le sens où je peux imaginer ce qu’il subit, ses peines, sa torture, toutes ses choses me sont encore totalement démesuré, je ne peux et ne pourrai surement jamais mettre un sentiment dessus, je ne suis pas à sa place, tout ce que je sais c’est que je maudis cet homme qui le tourmente autant, je le hais d’une force indescriptible. Mais je sais ce que c’est de sentir son cœur souffrir et de vivre dans une totale incompréhension, je le sais très bien. Entendre qu’il a eu une relation avec lui en étant volontaire me tue, je ne comprends pas comment il a pu accepter ça après qu’on ait parlé ensemble et qu’il m’ait dit ne plus se laisser faire, là je dois avouer qu’il m’a perdu, je ne sais même pas quoi dire, à mes yeux c’est juste insensé...

Je peux voir sa peine face à ses larmes, j’ai l’impression de toujours retrouver cette douleur quand je viens lui parler, le forcer à lâcher prise, mais peut-être que ça lui fera du bien de justement arrêter de tout prendre sur lui et de mettre des mots sur ce qui se passe, ce qu’il ressent. Je n’arrive pas à concevoir qu’il puisse être amoureux de son bourreau, mais pourtant ça paraît tellement évident... Enfin c'est surtout qu’il l’a tout de même embrassé et il a accepté de coucher avec lui. Je crois avoir lu des choses sur le sujet une fois, c’est ce qu’il appelle le syndrome de Stockholm ... Mais Raylai ne peut pas être atteint d’un truc du genre, d’un dérivé de cette chose ou je ne sais quoi n’est-ce pas ?

Par contre mon cœur se serre quand il m’envoie la balle. Je veux vraiment l’aider en essayant de le mettre au pied du mur, en parlant avec lui et en étant honnête, mais me dire que je ne sais pas ce que ça fait ou que j’ai peur de le découvrir, c’est un peu cruel non ? Ce n'est pas comme si j'en avais pas conscience au quotidien et il doit savoir à quel point cette phobie ruine ma vie, je ne peux pas juste la virer... C’est frustrant, mais que puis-je dire au fond, il a raison malgré tout.

« Et tu ne sais pas ce que ça fait. » Je reprends ses mots en étant plus calme et détourné, mais pour le coup, je subis aussi chaque jour cette différence, on ne vit clairement pas les mêmes choses, mais moi aussi je souffre en silence. « Tu me parle de plaisir, de subissions, de résignation, tu dis que tu le détestes, mais tu te voiles totalement la face n’est-ce pas ? Est-ce que tu accepterais de faire tout ça si tu le détestais ? Mais, tu as raison, je n’ai jamais rien fait avec personne, alors maintenant que tu sais ce que ça fait tu veux m’attaquer sur ça ? » j’ai encore l’impression de m’éloigner de lui, je n’aime pas sa façon de parler, de me dire « toi tu sais pas, tu ne peux pas comprendre », alors je dois juste lui dire « ok » et ne pas chercher à l’aider ? Je soupire, ça me frustre, je suis déjà bien assez tourmenté par mes sentiments, mes émotions pour que même mon meilleur ami mette ma phobie sur la table comme si je pouvais la vaincre, non... je n’ai pas vraiment parler avec lui pour ça.

Tenue ■ Plus rien n'est sensé... Je me suis perdu moi-même dès l'instant où j'ai ressentis cette chaleur au creux de mes reins, où j'ai commencé à éprouver du plaisir pour les mouvements douloureux de ce diable, où mon coeur m'a trahit en n'écoutant pas ma conscience. Je peine à m'en sortir, autant que je galère à l'expliquer à mon meilleur ami sans qu'il ne me juge. Parce qu'il y a matière à traiter avec moi. Je ne suis pas amoureux de Dakota, mais je ne peux pas non plus dire que je sois indifférent à ce fou. Qu'est-ce que je suis réellement ? Aimer son bourreau, ça porte un nom non ? Je dois être malade, atteint du syndrome de Stockholm. Mon cerveau doit compatir à je ne sais quoi, ça me rend dingue. Je perds pied, j'ai l'impression de m'effondrer dans mon gouffre sans trouver de corde pour m'aider. London ne peut rien changer à présent, je suis un cas désespéré.

Plus nous parlons, plus ça tourne en rond. Pourquoi je me sens autant sur les nerfs en expliquant calmement mon cas à mon meilleur ami ? Parce qu'il ne peut pas comprendre ? Parce qu'il n'est pas à ma place ? Parce qu'il a une chance d'être bien et pas moi ? Je me met à sortir les griffes sans même me rendre compte de mon hostilité à son égard. Peut-être que si  je parviens à le blesser je me sentirais un peu mieux ? C'est complètement con... Pourquoi je m'en prend ouvertement à lui sans me raisonner sur mon mauvais comportement. Sa phobie est un inconvénient pour lui, mais je ne me gêne pas pour l'utiliser à des mauvais fins.

Non, je ne sais justement pas ce que ça fait d'avoir peur... Je n'ai même pas eu le temps de savoir si l'action m'effrayerait ou pas. à quoi est-ce qu'on joue à se prendre la tête ? J'ai commencé, London continue. Qu'est-ce qu'il veut dire par là ? Je ne le déteste pas comme je l'affirme depuis tout à l'heure ? Alors quoi ? « Je ne t'attaque pas! » Criais-je en me levant d'un coup, les yeux rougis et le regard noir. La colère se lit facilement sur mon visage, tandis que je donne un coup de pied dans la table basse pour la renverser. « Tu ne comprends rien à rien! Tu n'es même pas foutu de prendre ce qui pourrait te rendre heureux! » Je ne met pas seulement sa phobie sur la table, mais aussi ses sentiments pour Loukas.

« Tu crois que je ne vous vois pas ? Tu crois que je n'ai pas vu ton comportement avec lui ? Je ne suis pas aveugle, London. Tu l'aimes mais tu n'es pas fichu de le garder pour toi alors qu'il pourrait t'apporter beaucoup ... Tu pourrais avoir tellement plus ! » à ce moment-là, je crois que je l'envie à mort d'être amoureux d'un gars normal, naïf et trop gentil. « Tu n'as rien à craindre, toi. Il ne te fera jamais ce mal. » Tranchais-je brusquement en le regardant presque de haut, debout à quelques mètres de lui. Loukas ne pourra jamais le blesser comme Dakota m'a détruit, et là, je suis bien plus qu'envieux envers mon meilleur ami.

Tenue ■ Quand je suis venue lui demander des nouvelles je ne pensais pas que les choses tourneraient de cette manière, entendre mon meilleur ami parler de ma peur aussi facilement comme si c’était simple à vaincre me tue, je ne veux pas lui faire de mal parce que ce qu’il vit n’est pas sa faute, il est juste la victime, mais dois-je aussi souffrir pour qu’il se sente mieux ? Est-ce que si j’affrontais mes peurs à en pleurer, crier à la mort, il serait soulagé ? Je ne sais pas trop ce qui se passe dans son esprit, je ne sais même plus ce qu’il pense vraiment, plus il me parle de cet enfoiré de bourreau et plus j’ai l’impression qu’il veut juste se convaincre qu’il ne ressent rien, ce qui est totalement faux et il le sait ! Sinon il ne pourrait pas aimer coucher avec, prendre du plaisir où je ne sais quoi, ou même... l’embrasser, Raylai est un idiot inconscient et je ne sais même pas où il va dans cette histoire, j’ai l’impression d’être totalement démuni et encore plus quand j’entends ses mots.

Il ne m’attaque pas, mais il juge bon de mettre sur le tapis le fait que je suis un éternel puceau et donc que je ne peux rien comprendre à ce qu’il ressent. Que dois-je répondre au juste ? Je ne sais pas... Je serre les poings en le voyant renverser la table basse sur le coup de la colère, les choses dégénèrent. Prendre ce qui pourrait me rendre heureux ? « De quoi tu parles ? » M’exclamais-je subitement, comprenant le sens de cette phrase avec la suite de son discours.

« Arrête ça Raylai ! » Je plaque mes mains sur mes tempes, qu’il ne joue pas à mettre Loukas sur le plateau, il ne peut pas comprendre lui non plus, si je ne comprends rien et il est pareil ! Comment peut-il imaginer ce que je peux ressentir à être si « faible » oui je l’aime et je ne vais pas le cacher, mais je ne peux pas non plus prendre le risque de le voir souffrir et s'éloigner... je ne veux plus vivre ça.

« Tu vas encore me dire de lui faire confiance ? De lui parler de mes peurs, de croire en lui ? Qu’est-ce que tu peux comprendre à ce qui se passe dans ma tête ! Je ne me voile pas la face MOI, je peux affirmais que je l’aime Raylai, oui... J’aime Loukas ! » Criais-je comme une délivrance, mais reprenant directement. « Cependant, il ne m’aime pas et je n’ai rien à lui apporter, de quel bonheur tu parles ? Dois-je encore faire semblant ? Faire comme si j’étais « normal », non... Je ne peux pas avoir plus ! » Je pince ma lèvre alors que ça phrase a sonné comme un reproche...

« Qu’est-ce que tu veux que je te dise Ray... Dois-je souffrir aussi pour que tu sois heureux ? » Je ne sais pas où va cette conversation, elle a dépassé les bornes rapidement, nous plongeant dans une sorte de règlement de comptes qui n’aurait en temps normal pas lieux d’être. Au fond, on se sert surement l’un de l’autre pour cracher ce qui nous pèse... Mais c’est douloureux.

Tenue ■ Pourquoi est-ce que ça tourne ainsi ? J'étais agacé qu'il m'aborde, mais de là à vouloir le blesser sans raison ... C'est complètement stupide. London voudrait juste me comprendre et moi je suis dégueulasse avec lui, jouant de sa phobie pour ouvrir ma bouche et le heurter sans délicatesse. Pourquoi est-ce que je fais ça ? Pour le tirer au même niveau que moi ? C'est faux, mais je suis le seul à comprendre mon comportement. Comparé à ma situation avec Dakota qui m'échappe. j’affirme le haïr mais London dit que je l'aime. Qu'est-ce que je dois croire ? Je me mens à moi-même alors que mon meilleur ami me dit la vérité. Je suis paumé, prêt à péter une durite dans les secondes à venir. ça ne va pas! Je ne sais plus qui croire, ni quoi faire. Au point qu'attaquer est ma seule option pour ne pas perdre. Ce n'est pas la guerre entre nous, mais je cherche quand même le mal partout. Renversant la table du pied, incapable de calmer ce démon qui grandit en moi. Je voudrais tout casser, retourner le dortoir tout entier, au lieu de ça c'est London qui morfle avec mes paroles sèches et froides.

De quoi je parle ? De Loukas, bien évidement. Ses sentiments pourraient marcher avec cet idiot. Je parle de plus en plus, décrivant mot pour mot ce que je vois entre eux. Arrêter ? Non, ce serait trop simple à présent. Il ne fait rien, à part se plaquer les mains sur visage comme si cela pourrait le protéger de mes paroles. ça s'embrouille dans ma tête, comme des interférences. Encore ? J'ai déjà fait l'erreur de le pousser vers Wolfram et le plan a échoué. Il avoue ses sentiments sans peur et moi j'ai la sensation de tomber en morceau devant lui. Pourquoi ça ne fonctionne pas avec moi ? Pourquoi je dois vivre cet enfer ?

London se rabaisse. Il se met carrément à terre et ça m'emmerde sans raison. Parce qu'il est mon meilleur ami, quoi que je dise. « Je ne te demande pas de souffrir... ça ne me rendrait pas heureux. » Répliquais-je avec plus de calme, sentant les larmes perlés sur mon visage. « Peut-être que je l'aime, mais tu as raison... Il n'aura jamais aucune considération pour moi et je serais toujours son chien ou son  jouet. » Mes doigts remontent vers mon cou, frôlant le collier étrangleur. « Tu n'as même pas tenté ta chance avec lui que tu baisses déjà les bras. Il n'est pas Wolf, tu l'as dit toi-même. » J'ai mal au coeur de comparer sa situation à la mienne, alors qu'elles n'ont rien de comparable. Loukas est un idiot, mais ce n'est pas un salaud. Dakota est de la pire espèce et je commence à éprouver un truc trop grand pour lui, trop encombrant.

« Tu pourrais avoir bien plus en tentant ta chance avec lui, mais tu te bornes à penser à ce con. S'il était comme lui, j'aurais tenté le coup. » Avouais-je franchement à mon tour, me donnant un faux espoir pour un enfoiré qui ne changera jamais. Rassemblant mes morceaux, je fronce les sourcils en lançant un regard incompréhensible à London, avant de fuir vers la sortie. Je ne veux pas continuer cette conversation, ni le blesser davantage. ça me tue assez comme ça.

Tenue ■ Des âmes torturées de manières différentes, voilà ce que nous sommes, Raylai a été pris de court en souffrant physiquement, en étant violenté puis finir par aimer son bourreau alors que moi... Une phobie m’a fait perdre l’homme que j’aimais, un gars qui lui ressemble arrive et je tombe amoureux de lui, c’est digne d’un scénario de drama n’est-ce pas ? Mais je ne peux rien tenter avec Loukas, il... ne m’aime pas. Je n’ai aucun choix à faire, il connaît mes sentiments, mais il n’éprouve pas les mêmes, à quoi bon me poser des questions au fond ? Les mots s’enchainent et je sais que la tristesse, la colère, l’incompréhension peut nous pousser à agir d'une façon qu’on pourrait regretter. Je peux lire la souffrance sur son visage, je n’en veux pas à mon meilleur ami, certes c’est douloureux de le sentir m’attaquer sur mes faiblesses alors qu’il est le seul à les connaitre, mais je ne peux pas lui en tenir rigueur quand j’imagine sa douleur... Juste que je me retrouve perdu moi aussi, j’ai passé ses dernières semaines à pleurer, à me questionner, à tenter de l’oublier, de comprendre ce qu’il se passait, mais je n’ai trouvé aucune raison valable, le destin ? Une erreur ? Je ne sais pas quoi croire.

« Pourquoi... Pourquoi tu ne lui dis pas ce que tu ressens ? Peut-être qu’il te libèrera, à moins que tu veuilles continuer à rester à ses côtés comme tel par amour ? » J’essaie aussi de lui faire prendre conscience qu’il a toujours le choix, au point où il en est qu’est-ce qu’il perdrait à mettre les chances de son côté ? Puis ce collier, ne peut-il pas lui enlever ? Ça m’agace quand je vois le merdier dans lequel se trouve Raylai.

« Ray... il sait que je l’aime, mais Wolfram m’aimait en retour, pas Loukas... Je lui ai demandé de ne pas tomber amoureux de moi, je sais que c’est stupide, mais j’ai peur de le blesser, de le voir souffrir, je suis un lâche. » Je sais qu’il n’est pas mon ex, il ne le sera jamais, mais pourrait-il comprendre pour autant ? Qu’est-ce que je répondrai si mon ami venait à me dire qu’il partageait mes sentiments ? Je n’en ai aucune idée et à mes yeux ça semble totalement impossible, il y a cette fille et... il ne montre rien de plus que de l’amitié a mon égard, un ami, son timon, c’est tout ce que je suis. Mais est-ce tout ce que je veux être ? Raylai me faire prendre conscience de certaines choses, mais j’hésite encore, totalement démuni et perdu, c’est encore une prise de tête que de réalisé que je suis peut-être plus gourmand que ce que je voudrais faire croire avec mes beaux discours. Voyant Ray se diriger vers la sortie, je fais un pas en avant en disant.

« Raylai... Utilise la situation à ton avantage. Je ne te jugerai pas pour aimer cet enfoiré, mais quitte à rester à ses côtés... profites-en. Je pense aussi que je ne suis pas normal, on pensera surement que j’aime Loukas pour sa ressemblance avec Wolf, mais ce n’est pas le cas, je le sais... Alors ne t’occupe pas de savoir si tes sentiments sont étranges ou pas. » Je pense qu’il se sentira mieux s’il accepte simplement ce qu’il ressent, puis ce démon... il enchaine Raylai à lui, est-il vraiment insensible à mon ami ? Qui sait... En tout cas je souris doucement avant de retourner dans ma chambre, le laissant partir, on a assez craquer notre slip pour aujourd’hui et j’ai encore des réponses à trouver... pour changer.