tenue. ∆ Un éternuement, un second et un troisième. Je n’arrêtais pas bon sang. Reniflant, j’attrapais un mouchoir pour me moucher bien que mon nez ne soit pas des plus encombré. J’avais comme l’impression d’avoir du poivre dans le nez ou un truc de ce genre. Grimaçant en me touchant la joue je reculais le visage au touché de mes doigts. C’était dur et légèrement enflé. Allant dans les toilettes pour me regarder dans le miroir, oui le miroir se trouvait bel et bien dans les toilettes, je me fixais avant de maudire ce Kang Jae. Ses deux gifles il y a quelques jours avaient laissés des traces. Au début c’était simplement rouge, puis ça avait viré au bleu, et maintenant… Ben ça avait une couleur dégueulasse entre le vert et le jaune. Je marquais trop vite et surtout longtemps. Le bleu sur ma pommette était dur, témoignant que j’allais encore me le coltiner un moment. Et même avec une tonne de maquillage j’avais l’impression que le cacher relevait de l’impossible. Je n’étais pas une experte en maquillage et je le regrettais tout à coup. M’enfin, au moins, ça atténué le machin, même si on voyait un peu le bleu. Je ne pouvais pas continuer de fuir l’hôpital. Tomber dans les escaliers par un temps de pluie dans le métro était courant, voilà l’excuse que je sortirais. Une fois à l’hôpital je laissais ma mère partir pour prendre l’air et faire quelques achats. Pour ma part, je demandais à l’infirmière qui passait si Yagyu Berry était là, et pouvait venir si c’était le cas. La remerciant, je m’installais sur le fauteuil alors que mon père somnolait. Il était tellement assommé par les médicaments… C’était de pire en pire. Soupirant, je baissais la tête en attrapant mon téléphone pour le fixer longuement. Avec tout es évènements dernièrement, je n’avais pas eu de moments de répit. Est-ce que je devais dire à ma mère que nos cousins coréens étaient ici ? Alors que nos parents se sont disputés ? Entendant frapper, je relevais le regard en voyant la petite tête blonde arriver. On était pas ultra proche, on ne connaissait rien de l’autre mais il savait la pire honte de toute ma vie et j’avais un peu l’impression qu’avec lui je pouvais me plaindre. Etais-je égoïste ? Je n’en savais rien. « On m'a dit que tu me cherchais ? Un souci ? » Ma gorge se serra à sa phrase. C’est dingue comme jamais je ne pleurais devant autrui, jamais je ne me plaignais. Mais avec lui c’était comme si… Comme si mon corps se relâchait. Parce qu’il sait. « Tu t'inquiètes pour ton père ? Ou c'est pour toi ? » Mordillant ma langue, je baissais faiblement la tête avant de me lever et lui sourire faiblement. C’était dur de cacher ses sentiments. Je me sentais un peu bête. Je ne le connaissais pas, mais avec lui, je pouvais m’ouvrir. Etait-ce son statut de « médecin » qui me mettait autant en confiance ? J’aimerai avoir une réponse à mes questions quotidienne. « Tu voudras un café ou un jus de fruit ? Il y a un distributeur pas loin. » Je tournais le regard vers mon père avant d’hocher doucement la tête et le faire venir vers la fenêtre loin de mon père, là où se trouvait le petit canapé. Me laissant tomber sur l’accoudoir de celui-ci je soupirais avant de relever le regard vers Berry. « Je suis désolée de constamment te déranger de la sorte. » Marmonnai-je doucement, pour que seul lui m’entende au cas où. « Je veux bien faire une prise de sang ça fait longtemps mais… » Je me stoppais en rebaissant la tête. Pourquoi avoir honte ? De toute façon, il savait. « Tu n’aurais pas une sorte de crème pour soigner les bleus ? Les miens ne partent pas trop… et… Ils sont assez… Dur et douloureux. » Dis-je en passant ma main dans ma frange pour me cacher. Si seulement j’avais des bleus que sur la joue. Mes hanches aussi avaient chargés. Mon ventre aussi…

tenue. ∆ « Quand est-ce que tu vas me révéler son identité ? » Baissant faiblement la tête, je me mis à ma triturer les ongles, les faisant claquer les uns contre les autres. Je ne pouvais pas le lui dire. Je ne pouvais parler de Jae à personne. Pourquoi ? Car ce n’était pas l’homme que l’on pouvait dénoncer. Je ne savais pas exactement ce qu’il faisait comme activité illégale, mais ce type puait le hors la loi. Le type qui trempait dans des choses qu’il ne valait mieux pas savoir. Et ça allait pour le fait qu’il ne fallait pas dénoncer ce genre de chose. Je me voyais mal aller dire à la police que j’avais été violé et battu par ce type. Ils enquêteraient peut-être, mais… J’allais finir par me faire butter par lui pour avoir tenté de lui foutre les flics au cul. Alors non, personne ne saurait. Personne. J’endurerais jusqu’à ce qu’il se calme, ou qu’il trouve une nouvelle personne à vouloir violer. En espérant que…ça arrive ? Ou qu’il ne soit pas du genre à voler plusieurs personnes par semaine ? Bordel… Rien que d’y penser, je me sentis blêmir. C’était bizarre de penser à ce genre de chose. « C’est pour ton bien Berry. Moins tu en sais, et mieux c’est. » Dis-je en relevant un petit regard vers lui. Je ne pouvais pas lui amener des ennuis… Non… Il m’aidait déjà pas mal et ça pouvait lui vouloir des ennuis avec la direction… C’était déjà assez… « Tu as seulement des bleus au visage ?  » Raclant ma gorge, je secouais doucement la tête de gauche à droite tout en regardant le sol. J’en avais … pas mal. Surtout sur les hanches… Des bleus qui se cumulaient sur d’autres bleus… On ne pouvait pas dire que Kang Jae se lassait... Non… C’était surement un fou du sexe… Et ce bureau… Je rêvais de le bruler. Me faisant signe de lui tendre le bras, je le fis le laissant faire pour qu’il puisse me piquer convenablement. « J'irai voir pour la crème. Tu as besoin d'autre chose ?  » Passant brièvement ma langue sur mes lèvres, je relevais le regard vers lui sans trop savoir si je devais le lui dire ou pas. Bon… Au point où j’en étais de toute façon… « Tu crois que… Tu trouverais un truc… Pour … Hum… » Clignant des yeux je souris en rougissant un peu plus. « Ca… Me brule quand je fais pipi… » Marmonnais-je doucement tout en faisant une grimace. Ça ne devait pas être bien méchant… J’avais vu sur internet que ça pouvait arriver quand les rapports étaient longs et qu’on ne pouvait pas se laver de suite après… Ce qui était malheureusement mon cas. Et bon, il était peut-être temps que je fasse quelque chose pour ce petit souci qui persisté depuis… Ben depuis plusieurs jours voir semaine. Pas que ça soit chiant mais… C’était mieux quand ça ne brulait pas. « T’aura pas de souci, tu es sûr ? » Demandai-je en posant ma tête sur son ventre l’air de rien et fermer les yeux.

tenue. ∆ « Tu dois avoir une infection, je pourrais te prendre un antibiotique avec la crème. » Une infection ? Grimaçant à cette idée je soupirais quelques peu. En espérant que l’antibiotique puisse me soulager au maximum. Franchement, qui aurait pu croire que ça pouvait donner ce genre de problème le sexe ? Comme quoi j’étais encore trop jeune et peu renseigné sur la chose. Après tout si on excluait Jae de ma vie… Je n’avais pas réellement d’expérience. Et puis de toute façon, avec un monstre comme lui dans ma vie j’étais pas prête d’avoir une vie normale. Ou quelqu’un dans ma vie. Ce n’était vraiment pas faisable. Qui pourrait avoir un petit-ami et à côté un patron qui se permet de faire des choses comme bon lui semble ? « Tu devrais boire beaucoup plus aussi. » Relevant le visage, je regardais Berry en haussant un sourcil. Réagissant à peine à la seringue qui se plantait dans mon bras, je clignais des yeux. « Boire va changer quelque chose ? Ah bon ? Je ne savais pas… Mais c’est vrai que je ne bois pas assez… » Marmonnai-je en baissant le regard sur mon bras pour voir l’aiguille dans ma peau blanche. Soupirant longuement je posais ma tête sur son ventre en fermant brièvement les yeux. Quand j’y pensais c’était fou de se dire que Berry puisse savoir… Une personne si inconnue pour moi… Alors que j’avais pourtant des amis très proches… Mais le leur dire… Non. Jamais. Je n’aimais pas ça. Une fois la prise de sang finie et le pansement mis, je laissais tomber mon bras alors qu’il tapotait ma tête. « T'inquiète pas, je suis une ombre. » Je souris doucement en serrant ma main sur sa blouse, comme pour lui demander de ne pas partir. C’était bête mais j’avais juste besoin de quelques minutes. C’était dangereux comme effrayant de me dire que quand je voyais Berry tout ressurgissait. Comme s’il était une sorte de chargeur. Mon sourire disparaissait, j’étais naturelle avec lui, je pouvais lui montrer ma souffrance et m’appuyer sur lui. Juste l’instant de quelques secondes. Le temps de tout évacuer. S’éloignant de moi, je le regardais avant de me laisser tomber dans le dossier du canapé. « Je t'enverrai les résultats par sms quand je les ai. » « Merci, tu es gentil. » Dis-je en me relevant pour regarder par la fenêtre. Le temps semblait doux et paisible, mais il faisait froid dehors. L’hiver arrivait. « On va boire un truc dans le couloir ? » Demandai-je en me tournant vers Berry tout en lui souriant doucement. « Faut que je boive après tout. » Dis-je en soulevant ce qu’il m’avait dit tout à l’heure.

tenue. ∆ « Allons-y dans ce cas. Ton père pourra se reposer tranquillement en attendant. » Je souris doucement en le suivant, avant de passer la porte et attendre qu’il ait fermé pour me diriger à ses côtés vers le distributeur. Soupirant, enfouissant mes mains dans mes poches, je regardais le sol tout en marchant. C’était bizarre la « relation » que nous entretenions mais ce n’était pas déplaisant. J’avais bien envie d’apprendre à le connaitre un peu plus. Mais je ne savais pas trop par où commencer. Arrivant devant le distributeur, je me tournais vers lui tout en bloquant la machine en tendant les bras tout autour. « C’est moi qui offre ! Qu’est-ce que tu veux boire ? » Demandai-je en plissant les lèvres avant de me tourner face à la machine. Fouillant mes poches, je glissais une pièce rapidement et me pris un cappuccino avant de me retourner face à lui, le temps que la machine fasse son boulot. Lui souriant l’air de rien, je tirais la langue pour le taquiner un peu avant de soupirer. « Tu finis ta journée à quelle heure ? Ce n’est pas trop dur médecine ? Il parait que les internes font plus de quatre-vingts-heures par semaine… » soufflai-je en plissant le nez. C’était de la folie. Enfin, je disais ça, mais si je comptais mes heures de boulot, ça ne devait pas être loin du même nombre… Pas le choix, j’avais besoin d’argent. Et danseuse, strip-teaseuse, ça payait plutôt pas mal, dans le fond. Mon café fait, je le pris avant de glisser une nouvelle pièce et m’éloigner de la machine pour qu’il puisse appuyer sur le choix qu’il voulait. Maline moi ? Qui a dit le contraire ? Qu’il se dénonce ! Me laissant tomber sur une chaise contre la fenêtre et contre le mur, en bout de couloir, je regardais Berry avant de sourire doucement. « Au fait, tu as quel âge ? » Je voulais bien apprendre à le connaitre. Un petit peu. Parce que Berry semblait être le genre de personne douce, et tendre. Le genre de personne qui donnait le sourire. Un petit rayon de soleil quand on le voyait. Me trompais-je ? Je n’en savais rien.

tenue. ∆ « Je ne suis pas vraiment interne, en réalité. C'est plus un stage pour l'école, mais je fais moins d'heures qu'eux. Je devrais bientôt terminer. » J’hochais simplement la tête comme signe d’approbation. Ça ne devait pas être facile dans tous les cas. Même en stage quoi. La médecine n’était pas un secteur donnait à n’importe qui. On ne se proclamait pas docteur comme cela, et avant d’y arriver il fallait de longues années d’études… Dans le fond Berry était courageux de s’aventurer dans ce genre d’étude. La patiente et le boulot ne m’aurait pas plus personnellement. Même si à l’époque j’avais choisi la voie de la psychologie. Plus pour faire quelque chose que pour en faire mon vrai métier. J’aimais lire les gens, me demander pourquoi ils agissaient de tel ou tel façon. Même si depuis quelques temps, je ne le faisais plus. « Ça doit quand même être dur. Je t’admire. Être médecin, il ne faut pas avoir peur du sang, ou de voir la mort. » soupirai-je en prenant ma boisson et mettant la monnaie dans le distributeur pour qu’il se servent. M’installant sur un banc en face, je soupirais en attendant qu’il me rejoigne. Assise, je tenais ma boisson entre mes mains, me réchauffant doucement avant de me tourner vers lui une fois à mes côtés. « J'ai vingt ans. » « T’es encore un petit bébé. » Dis-je doucement en lui pinçant la joue l’air de rien. « Je suis trop jeune pour être médecin. » C’est vrai, il avait encore bien bon, huit ans, voir dix ans, avant de pouvoir dire qu’il était médecin. Car même diplômé il fallait les années de pratique et ça, ça demandait beaucoup de temps aussi. « Tu fais quoi dans la vie ? » Buvant lentement quelques gorgées, je soupirais avant de me mordre la langue. En général j’évitais d’en parler. Peu le savaient, mais autant le lui dire, au point où il en savait. « Danseuse. Hum danseuse strip-teaseuse, si je puis dire. Tu sais le genre de danse sexy ou tu te dénudes et tout ça sur une scène. Il m’arrive aussi parfois de danser dans des salles privées… » je détestais les salles privées. Je les haïssais même. Trop de pervers, qui se permettaient un peu trop de vouloir toucher, et même plus. J’évitais autant que possible. Parfois, éviter était dur. « L’avantage, c’est que ça pait bien. Fin les pourboires aident. » Soyons honnête. Si je faisais des shows assez hots c’était pour les pourboires. J’étais pas pudique, je ne l’avais jamais été mais c’était différent.

tenue. ∆ « Parfois, ouais. Mais je n'ai pas peur du sang, ni de la mort. » Je le regardais en fronçant les sourcils. « Pas peur de la mort ? Même si elle survient demain ? » Il était jeune, nous étions jeune, avoir peur de la mort à notre âge c’était quelque chose de normal, non ? Ce n’était pas normal de mourir si jeune, alors je pouvais parfaitement comprendre les gens qui avaient peur de la mort. Mais ne pas avoir peur de la mort me fasciné bizarrement. C’était accepter de s’éteindre, sans pour autant profiter de la vie qui nous était offerte. « Comme tu dis. Je suppose que tu es plus vieille ? » Je plissais doucement mon nez. « J’ai vingt-trois ans. Je ne suis pas bien vieille non plus. Mais un peu quand même. » Dis-je en souriant un peu. Mes vingt ans était bien loin quand j’y pensais. C’était encore l’âge ou je pouvais vivre normalement, et où tout me souriait sans aucun souci. Soupirant quelque peu, je lui annonçais ce que je faisais dans la vie, sans aucune restriction, autant lui dire la vérité. J’étais ce que j’étais. « Je connais, j'en ai déjà vu dans les bars où je vais. » J’avais du mal à imaginer Berry dans un club de danseuse nue, et, où de strip-tease, mais après tout, pourquoi pas. Je ne sais pas comment je réagirais si je le voyais débarquer au club ou je bossais. Je crois qu’instinctivement je fuirais la scène. Pas parce qu’il allait me voir à moitié à poil, non, mais pour la honte. Juste la honte. « ça ne doit pas être facile tout le temps, hein ? Tu n'as jamais pensé à trouver autre chose ? » Je n’avais malheureusement pas le choix. Parce que si je l’avais eu, je serais parti il y a belle lurette. J’osais imaginer la réaction de Jae. Il serait capable de me retrouver même à l’autre bout de la terre. Je ne préférais pas tester. « Disons que quand on tombe sur des clients pervers c’est délicat. J’évite au maximum les salles privées, mais… Ce n’est pas faisable tout le temps. Parfois j’ai envie de leur couper les couilles et les mains. » Je doutais d’en ressortir vivante si je faisais ça aussi. « Y’a des filles qui acceptent de faire plus que de la danse tu vois… Moi ce n’est pas mon cas. Va faire comprendre ça aux clients. » dis-je doucement en buvant une nouvelle gorgée de café. « Et non je ne peux pas. Disons que … Même si j’ai un patron assez cool niveau horaire, si je m’en vais, ça ne va pas le faire. » Pas besoin d’en dire plus. Tout était dit. « Je travaille dans un café, à mi-temps. » « Oh vraiment ? Faudra que je vienne dans ton café ! Mais ça va ? T’arrive à concilier boulot et étude ? » Demandai-je surprise. « T’es une sorte de superman ! Un superman tout mignon. » Dis-je en fourrageant doucement ses cheveux.

tenue. ∆ « J'aurai eu une belle vie, aucun regret. » Aucun regret ? Quelle chance. C’était beau, je trouvais. Pouvoir mourir, sans avoir aucun regret. Ce n’était pas donné à tout le monde. Un jour ou l’autre, on avait toujours des regrets. On ne pouvait pas forcément faire tout ce qu’on voudrait faire dans la vie. Ou alors on n’avait tout simplement pas le courage de le faire. Qui sait. « Cela te fait peur ? » Je me pinçais les lèvres à cette question. Bien sûr que ça me faisait peur. Depuis trois ans j’en avais peur. Je la voyais, je la côtoyais, elle était là, tout près de moi… Elle allait s’emparer de mon père. Ça me faisait terriblement peur. J’avais peur de mourir moi aussi. Il était bien trop jeune pour partir… « Bien sûr que ça me fait peur. Je t’envie tu sais. De n’avoir aucun regret. Je suis pleine de regrets… Ça me ronge un peu… Beaucoup… Je t’envie. Je te trouve fascinant. Comment tu fais ? » Demandai-je d’une petite voix. Un peu coupée par les émotions qui me submergeaient à nouveau. J’aurai tellement voulu une vie paisible, sans souci. Juste… Vivre normalement, sans qu’il y ait le moindre souci. Si la machine à remonter le temps existait, je l’utiliserai sur le champ… Parlant de l’âge, je me rendis compte qu’il était bien plus jeune que moi, de trois ans. « C'est quand même trois ans en plus. » Riant doucement, je lui tirais la langue comme seule réponse. Non mais. Parlant par la suite de sujet un peu moins comique ou drôle, je lui racontais un peu pourquoi je ne pouvais pas partir ou changer de métier. Avec Kang Jae comme patron, c’était loin d’être facile. Avant de le rencontrer j’étais libre, je pouvais changer de boulot dès que je le voulais et le pouvais afin de gagner plus, je volais, aussi, beaucoup, ce que je ne faisais plus trop. A quoi bon ? Je n’avais pas envie de retomber sur une personne comme Jae. Une suffisait amplement. « Ce ne sont pas eux qui... » Je continuais mon discours en secouant la tête négativement. Non ce n’était pas les clients qui me faisaient subir tout ça. Encore heureux. Je pourrais commettre un meurtre sinon. « On dirait qu'il te retient. Je m'en sors. Faut bien quelqu'un pour ramener de l'argent, non ? » Je souris doucement en haussant un peu les épaules. « Disons qu’il a ma vie entre ses mains. Je suis juste tombée sur la mauvaise personne, le genre de personne en général pour qui t’as de la compassion dans les films, mais dans la vraie vie c’est différent. La compassion mon cul. » Dis-je en claquant ma langue contre mon palet. « Tu vis tout seul ? » Demandai-je alors curieuse. « Je suis un bosseur, j'aime ça. Je suis débordé, mais ce n'est pas plus mal. » Je souris doucement. Je me retrouvais en lui pour le coup. « On est pareil. Enfin, je t’avoue que si mon père n’avait pas été dans cet état je n’aurai jamais bossé de la sorte. Mais je bosse beaucoup. Je dois dormir trois, quatre heures par nuit. En fait, je ne sais pas comment je tiens. » Oh, si je le savais. Les nerfs. « Mais toi tu dois dormir ! T’es encore un bébé ! Tu as besoin de dormir beaucoup, déconne pas. » Dis-je en lui donnant un faible coup d’épaule en souriant.

tenue. ∆ « Comment je fais ? Je pense justement aux choses que j'ai faites pour les autres et là, je me dis que ça en valait la peine. » Simplement ça ? J’en faisais des choses pour les gens… Je cuisinais pour Sehrat, toutes les semaines, et je faisais le ménage chez lui, désespérée de le voir vivre dans une porcherie. J’accompagnais Loki à tous ses rendez-vous à l’hôpital et lui au mien. J’allais souvent chez Kô pour lui changer les idées en ce moment car il n’allait pas bien. Pareil avec Il Nam et ses problèmes de mannequinat… J’avais même sauvé Eun-Mi alors qu’elle allait se faire violer à coup sûr … Quoi d’autre encore ? Tellement de choses… Il y avait Zero aussi, c’était impossible de compter toutes les choses bien que j’avais faite pour lui. Même si l’abandonner avait compensé avec tout. Malgré tout ça. Moi je ne voyais que le négatif. « Quand bien même. J’ai beau y penser, le négatif reprend le dessus… » Dis-je en soupirant. C’était triste, non ? J’étais si péjorative que ça comme fille ? Pourtant, j’essayais de montrer que tout allait bien, je riais, je souriais, je montrais une joie de vivre derrière une tristesse et une souffrance imminente. Mais voilà. J’étais surement négative. « Je ne suis pas si fascinant. Tu as la chance d'être humain, avec tes craintes et tes problèmes. » Haussant un sourcil, je tournais le visage vers lui en souriant. « T’es aussi humain hein. Même si tu n’as ni crainte ni problèmes. A moins que tu m’ais caché un truc ? Robot ? Alien ? » Dis-je en riant faiblement. On était tous des humains avec une façon d’être différente, c’est ce qui faisait que chacun d’entre nous, étions unique. Tout simplement. Discutant du travail et tout ça, je lui demandais, par curiosité, s’il vivait seul. Puisqu’il bossait dur pour gagner de l’argent, sait-on jamais. « Je vis avec ma mère.. » J’hochais la tête sous cette information en souriant doucement. « Pas de frère et sœur ? » C’était fascinant les gens avec des frères et sœurs. Même si franchement, j’avais raté le coche pour avoir un frère. A l’époque j’étais surement trop conne. Sinon Raylai aurait été mon petit frère. « C'est l'hôpital qui se fout de la charité! Tu as autant besoin de dormir que moi, tu n'es pas un robot et je ne suis pas un bébé. Je suis un grand garçon, même si on dirait pas. » Je me mis à rire avant de rouler les yeux vers le ciel. « Si tu es un bébé. Franchement, être aussi mignon que toi ça devrait être interdit. Avoue que t’as plusieurs filles qui sont amoureuses de toi. Je suis sûre qu’il y a même des garçons. » On ne pouvait pas le nier. Berry avait une tête tout ce qu’il y avait de plus mignon. On devrait lui décerner le prix de la mignonnerie ! Sa petite tête ronde et ses petits yeux. Non vraiment. Berry était trop mignon. C’était le parfait garçon qu’une adolescente rêve de croiser. Le premier crush. Pour sûr il aurait été mon crush durant ma période lycée. Le regardant se lever pour jeter sa canette je le suivi du regard avant de relever la tête lorsqu’il revint. « Tu penses t'en sortir avec cette personne ? » Je souris faiblement. « Je ne pense pas. A part si je meurs ? Mais… Je vais essayer d’entrer dans son jeu. Je veux dire… D’être comme il voudrait que je sois. Il cessera surement …Même si franchement… Je n’y crois pas trop. » Il était violent, il était froid. C’était le diable. J’avais l’impression qu’on ne se débarrassait pas de lui si facilement. « Je survivrais, ne t’inquiète pas… »

tenue. ∆ « Tu devrais positiver ou faire du yoga. » Du yoga ? Moi ? J’avais du mal à m’imaginer faire du yoga mais bon… J’étais bien trop active et nerveuse pour rester calme durant toute une session de yoga. « Moi ? Faire du yoga ? Si tu m’accompagne, pourquoi pas. Mais sinon non. Allez viens. Allons faire du yoga. Ou mieux. Tu sais c’est la mode en ce moment. Le yoga en l’air. Avec un bout de tissu suspendu là. » Dis-je en lui faisant les yeux doux tout en clignant des yeux. Ça semblait plus fun que de la détente à mes yeux mais bon. C’était parce que j’étais une pile sur patte, ni plus, ni moins. « Je pencherais peut-être pour l'alien.  » Le regardant, je plissais les yeux avant de lui pincer doucement la joue et sourire en coin. « T’es un alien très ressemblant aux humains alors. » Dis-je pour le taquiner. « Petite je croyais que Peter Pan existait et qu’il viendrait m’enlever, comme avec Wendy. Je l’attends toujours. » avouais-je en pinçant mes lèvres. C’était surement fait pour ça les Disney, pour nous faire rêver. Mais en attendant moi, l’homme qui me collait au basque n’avait rien de Peter Pan ou d’Aladin. C’était un enfoiré, comme Jafar. « Je suis fils unique. » « Comme moi. Enfin, un jour j’ai failli avoir un petit frère. » Je stoppais ma phrase en soupirant. Le petit frère qui avait tout de même grandit. Une petite perche. Raylai allait surement encore grandir. Enfin soit, on parlait de la mignonitude de Berry là. Il devait en avoir des filles qui le trouvaient mignon. « Pas vraiment, elles me trouvent justement trop mignon à leur goût... Quant aux mecs, sans plus! » Surpris je soupirais en secouant la tête. « Les jeunes maintenant préfèrent les mecs un peu bad boy. Si elles savaient à quel point c’est chiant les hommes machos. On est plus au moyen âge. » Dis-je en faisant une grimace. Oui, toutes mes pensées se dirigeaient vers ce putain de bâtard né au vingt-et-unième siècle qui me servait de patron. Le regardant mettre sa boisson finie à la poubelle, il revint en restant debout face à moi pour me parler à nouveau de Jae. « Ne me force pas à faire ton autopsie, puis sois toi-même. Ce n'est pas à lui de faire ta vie. » Je souris timidement en me pinçant les lèvres. « Tu es sûr ? Sinon je vais le voir.  » Buvant mon café en le finissant, je posais le gobelet à côté de moi avant de me relever et sourire de toute mes dents à Berry. « Ne t’inquiète pas, d’accord ? Je dois juste l’endurer. D’ici quelques mois je serais habituée. » Je suppose… ? « Et puis, je serais heureuse si c’est toi qui fait mon autopsie. Je serais entre de très bonnes mains. » ajoutai-je en le prenant dans mes bras. Tant pis s’il n’aimait pas les câlins. Moi j’aimais ça, c’était ma recharge naturelle. J’aimais le contact avec les gens. « Si seulement, un simple câlin, pouvait rendre les gens plus gentils. J’ai jamais compris pourquoi les gens se faisait la guerre, ou voulait détruire un peuple… Ou faire du mal aux autres. Qu’est-ce qu’il y gagne ? Une fois mort, il sera comme tous les autres. » Marmonnais-je en soupirant lacement. Berry sentait bon. Une odeur agréable et douce. L’odeur du réconfort, surement.

tenue. ∆ « Tu demandes au mauvais partenaire. Je n'ai pas la souplesse pour prendre des positions de femme enceinte. » Je pris un air faiblement boudeur. « Mais. Pas besoin d’être enceinte ! C’est un cliché ça. Et puis, je ne suis pas enceinte. » Dis-je en lui faisant des yeux tout doux. J’allais le cuisiner jusqu’à ce qu’il dise oui de toute façon. C’était fichu. Lui tirant la joue, en parlant d’Alien, bien évidemment, qu’il n’en était pas un, je le taquinais encore une fois, mais c’était drôle de le taquiner, non ? « Nous sommes au vingt et unième siècle. » Certes, donc les Aliens, étaient forcément plus évolués, c’est ça qu’il voulait dire ? Surement oui. En tout cas, je voulais bien qu’un aussi mignon Alien puisse m’enlever. Si ça pouvait me permettre de vivre dans un monde meilleur. La paix dans le monde et tout ça quoi. « Désolé, j'ai épuisé mon forfait poussière de fée. » « Zut alors. J’aurai aimé volé de mes propres ailes. » ça aurait été cool pour fuir surtout. J’aurai pu faire un gros fuck à Kang Jae. « Ah bon ? Quel genre de petit frère ? Tu n'as pas pu le garder ? Mon meilleur ami fait office de petit frère aussi » C’était cool, ça, quand les meilleurs amis devenaient des frères ou des sœurs. Enfin Kô était un peu comme un frère, mais bizarrement, ce n’était pas le même sentiment que j’avais envers lui que Raylai. Enfin, pas qu’on soit proche au final avec Raylai et peut-être qu’on ne se verra plus une fois qu’il aura vu mon père, mais je ressentais plus l’envie de protéger Raylai que Kô. Bizarre tout de même. « Oui, enfin, mes parents voulaient adopter tout ça. J’ai fait une sale crise. Fin, j’étais infernal gamine. Heureusement que je me suis calmée. » Etait-ce le fait d’avoir rencontré Zero qui m’avait calmé ? Je n’en savais rien, en tout cas mon entrée à RPS m’avait calmé. « C’est cool ça que ton meilleur ami fasse office de petit frère. Ça fait longtemps que vous vous connaissez ? » Oui j’étais curieuse. Et puis, c’était bien de parler de lui aussi. Je n’aimais pas être le centre des conversations, ou alors, que ça soit équitable. Parlant du fait qu’il était mignon et tout ça, je trouvais ça dommage que les filles soient attirées par les bad boys. « Ouais, c'est dommage. » Je fourrageais doucement ses cheveux en haussant les épaules. « Quand ça sera le moment, tu la trouveras. Et puis on est jeune pourquoi chercher l’amour ? Perso c’est mieux quand tu ne t’y attends pas. C’est tellement agréable ce sentiment. » Oui… Tellement. Soupirant, pour ne pas y penser, je le suivais du regard avant de me lever à mon tour, tout en discutant du fait que si je mourrais au moins, je serais entre de très bonnes mains. « Tu n'as pas peur de savoir où vont finir tes organes, toi. » Haussant un sourcil je ris doucement. « On s’en fout. Je compte faire don de mes organes. Il n’y a pas assez d’organes. Je ne comprends pas pourquoi, au siècle où l’on vit, nos organes ne sont pas automatiquement donnés quand on meurt. Franchement on se fait cramer, pourquoi ne pas les donner ? Ils vont servir à rien. Je donnerai tout. Même mes yeux. » Dis-je en souriant en coin. « Pourquoi ? Aucune idée. Certains ne pensent qu'à faire du mal, le reste doit sûrement leur importer peu. Ça toujours été ainsi, tu sais ? Depuis l'aube des temps, il y a le bien et le mal partout. L'humain n'a jamais été en paix, c'est une illusion que les benêts croient. » Un soupire s’échappa de mes lèvres. Il avait raison. Et c’était dommage en soi, mais c’était comme ça. « Un jour, peut-être que je te dirais, qui, il est. Mais tu me promets de ne rien faire, ni rien dire. Il est clairement intouchable. » Dis-je en déposant un baiser sur sa joue avant de lui sourire doucement.

tenue. ∆ « Ah mince, je croyais. Faudra faire un petite régime alors. » Le regardant la bouche entrouverte, je lui donnais un faible coup d’épaule. « Yah ! J’ai déjà perdu dix kilos tu sais. Si j’en perds plus je crois que je perds un os. » Dis-je en faisant ressortir mes lèvres, sous un faux airs boudeur. Je n’étais pas du genre à vouloir maigrir à tout prix, au contraire, e mangeais comme un ogre. Mieux valait pas me voir en train de manger, ça pouvait en surprendre plus d’un. Il m’arrivait même de faire les concours de bouffe pour de l’argent. C’était facile pour moi. Même si après j’allais crever dans un coin pour digérer. Mais c’était intéressant. Parlant de frère et tout ça, je lui demandais alors, comment ça se faisait qu’il puisse considérer son meilleur ami, comme un petit frère. C’était cool je trouvais, comme relation. Pouvoir considérer quelqu’un comme un frère ou une sœur. Ça prouvait à quel point l’amitié pouvait être forte. « Jirô ? Je l'ai vu naître. Il a un an de moins que moi, mais nos mères étaient comme des soeurs. Nous avons toujours été ensemble, depuis l'aube des temps. » Je comprenais mieux pourquoi alors. Ils se connaissaient depuis toujours en somme. Autant dire que c’était comme des frères tout court. « C’est cool ça. Surtout quand l’amitié dure ainsi. Inébranlable tout ça quoi. » J’avais pas d’amis d’enfance pour ma part. En même temps, avec le caractère que j’avais à l’époque, c’était très dur. J’étais une vraie peste un peu trop active. Parlant copine, et tout ça, il n’avait pas l’air d’avoir du succès, mais dans tous les cas, ce n’était pas pressé, on avait la vie devant nous, non ? « J'ai le temps, oui. » J’hochais simplement la tête comme réponse. Parlant de mort, d’organes et j’en passe, sans trop savoir, comment la conversation avait pu dévier sur ce sujet-là. « Aucune idée ? Il faut une carte avec un accord pour prendre les organes des gens, sinon c'est illégal. Tu donnerais même tes beaux yeux ? Mais que te restera-t-il dans la tombe ? » « Faudrait que je fasse ça… Mais pas maintenant. Parfois j’ai l’impression, que les médecins en voyant qu’on est donneur d’organes, nous condamne à mourir pour sauver des patients. » Etais-je un peu folle ? Surement. « Ben mon corps. Vide, mais mon corps. Mais je compte me faire incinérer. Donc, franchement pour devenir de la cendre, autant qu’il y ait moins à cramer. » Dis-je en haussant les épaules. Peut-être que si les gens faisaient plus de don mon père serait guérit. Si j’avais été compatible, je n’aurai pas hésité une seule seconde à lui filer de ma moelle… Debout l’un face à l’autre, très proche, je lui parlais un peu de lui, de Jae, sans lui dire qui il était. Parce qu’il ne devait pas le savoir. « Ce jour-là je t'écouterai, et j'éviterai de l'éventrer comme un porc. » Carrément. Je souris amusé. Sous ses allures d’homme mignon, il pouvait se montrer méchant. C’était touchant. « Intouchable ? Attends, il est le boss d'un clan mafieux ou quoi ? Ou président ? Mais je doute qu'un président fasse des choses si dégueulasses. » Plissant le nez, je détournais le regard quelques secondes avant de soupirer. Tapotant son épaule, je pris mon café pour le finir sans répondre et aller jeter le gobelet à la poubelle. Il avait touché juste. Du moins, de ce que j’avais pu voir, clairement. Jae était un mafieux. Le chef ? Je n’en savais rien, mais ça m’en avait tout l’air. « Tu serais étonné du nombre de politicien qui sont des pervers et des gros porcs. » Combien de fois j’avais entendu certaines filles au club se plaindre de ce genre de vieux, mais qui lâchait au moins, beaucoup d’argent. Plutôt mourir que de faire des extras. Yerk. « Merci Berry. Ça m’a fait du bien de parler avec toi. Je me sens mieux. » Soupirai-je en enfouissant mes mains dans mes poches. Je ne pouvais pas en parler avec mes amis, mais au moins avec lui, même si nous ne nous connaissions pas, je pouvais en parler un peu.

tenue. ∆ « Je devrais t'inviter à manger plutôt. » Haussant un sourcil, je le regardais avant de secouer la tête. Le yoga c’est cool. M’enfin bon, s’il voulait qu’on mange ensemble, ça ne me dérangeait pas. Mais valait mieux me voir faire du yoga, que manger… Je mange comme un porc, ce n’est pas nouveau. « Je vais ruiner l’image douce et frêle que tu as de moi si tu me vois manger. » Dis-je l’air de rien. Parlant d’amitié et tout ça, j’appris qu’il considérait son meilleur ami comme son frère. Ils se connaissaient depuis tout petit, alors forcément ça jouait. « Inébranlable, tu peux le dire. » Je souris doucement en soupirant. J’aurai aimé avoir ce genre d’amitié, si longue. Mais je n’en avais pas. Il y avait bien une personne que je connaissais depuis toute petite, mais je ne l’avais pas vu depuis plus de dix ans. Alors on ne pouvait pas parler d’amitié inébranlable. On ne se côtoyait plus depuis le divorce de ses parents. Changeant radicalement de sujet, bien plus glauque cette fois. Nous nous mîmes à parler d’organes, de don et tout ça. Je ne saurais dire comment on en est venu là, mais ça ne me dérangeait pas de parler de ça. Je n’étais pas la fille avec des tabous, loin de là, j’étais très ouverte d’esprit. « Certains organes sont utiles à des malades mais pas à des gens en bonne santé, tu as peut-être raison en disant qu'ils poussent le bouchon un peu trop loin par moment. » C’était exactement ça. « Tu es franchement amusante, Rukia. » Relevant le regard vers Berry, je le regardais quelque peu surprise avant de mordiller ma lèvre. En quoi j’étais amusante ? Penchant la tête sur le côté, je souris doucement avant qu’un léger rire s’échappe de mes lèvres. « T’es gentil. On devrait se voir plus souvent, je suis sûre qu’on s’entendrait très bien. » Dis-je vraiment sincèrement. Soupirant, alors qu’il essayait de me faire avouer qui pouvait bien être celui qui me faisait subir tout ça, je restais vague, ne voulant pas lui en parler et l’impliquer là-dedans. « Oh ça, je le sais déjà. » Je soupirais longuement. Les hommes politiques de toute façon, étaient tous plus ou moins sales. Ce n’était pas un secret. « De rien, ça me fait plaisir de te voir. Je suis là quand tu veux, même pour sortir manger un morceau ou boire un verre. » Berry était gentil. C’était plaisant de rencontrer une personne de la sorte. « Tu m'excuseras mais je crois avoir abusé de mon temps de pause. » Clignant des yeux, je regardais l’heure en grimaçant. J’étais vraiment horrible comme fille. Je le monopolisais. « Pardon, c’est ma faute, dès que je commence à parler, on ne m’arrête plus. » Je le suppliais du regard pour qu’il me pardonne. « Un jour faudra qu’on se voit en dehors de l’hôpital, d’accord ? Je suis vraiment désolée… Je me sens bête je t’ai accaparé… » Pinçant les lèvres, je pris la direction de la chambre. « Encore merci pour tout ce que tu fais… Je te serais jamais assez reconnaissante… » M’arrêtant une fois devant la porte de mon père, je le pris doucement dans mes bras avant de le lâcher. « J’espère que tu ne te feras pas engueuler… »