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 Une visite incongrue ♦ fu hai

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Anonymous
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Ce message a été posté Lun 4 Avr - 19:03
Le voyage avait été éreintant. J’étais partie tôt dans la matinée pour attraper un bus de Tianjin pour me rendre jusqu’à la capitale. Un bus bondé de travailleurs matinaux et autres jeunes étudiants bruyants. Empaqueter mes affaires n’avait pas été si compliqué que cela ; quelques vêtements, deux ou trois livres, des documents et quelques photographies. Je me félicitais d’être de ces personnes qui peuvent voyager avec le strict minimum, même si, au fond, j’aurais grandement apprécié le fait de pouvoir emmener toute ma bibliothèque. Toutefois, cela avait été impossible ; les maigres vingt-trois kilos autorisés par la compagnie aérienne et ma fine composition ne me l’avaient pas permis. En soi, les trajets avaient été courts. Je posais les pieds sur le sol nippon en tout début d’après-midi, où un soleil rayonnait haut dans le ciel, faisant presque oublier la brise glaciale qui soufflait dans les rues.

Bras et épaules courbaturés de tirer à bout de bras une valise faisant la moitié de mon poids, un sac à dos ainsi qu’un ordinateur je priais pour que les transports en commun ne soit pas trop bondés cet après-midi-là. A force de grimaces, d’excuses pour n’écraser les pieds de personnes, de soulagement face aux ascenseurs de la station de métro de Shibuya, j’arrivais, doucement mais sûrement, à ma destination finale. J’étais persuadée que Fu Hai serait chez lui. J’aurais pu le prévenir. L’appeler un peu plus tôt. J’aurais même pu lui donner mon numéro de vol, et il serait venu jusqu’à l’aéroport pour me récupérer. Ça, je n’en doutais pas un seul instant. Cependant, je n’avais pu m’y résoudre. J’avais pourtant comme habitude de tout lui dire ; mais il ne savait rien de mon arrivée sur le sol japonais, tout comme il était encore moins au courant de mon inscription à l’école de Royal. En y réfléchissant bien, je ne craignais rien. Je n’avais pas peur. Alors, pourquoi lui avais-je caché ? Je ne le savais pas vraiment. Je n’avais pas réfléchi. J’avais agi de mon propre chef, sans l’accord de personne. Et puis, au fond, je voulais le ménager. Ce n’était peut-être pas la meilleure des solutions étant donné que la surprise serait sans aucun doute un peu trop violente lorsqu’il me verrait sur le pas de sa porte mais… cela avait été ainsi.

A présent devant l’immeuble où se trouvait son appartement, j’examinais les noms présents sur l’interphone. Hésitante. Le doigt suspendu en l’air, jusqu’à ce qu’un couple trentenaire ne sorte de l’immeuble, me regarde d’un air intrigué. Je les saluais, précisant l’objet de ma visite et ils me tinrent la porte. Un léger sentiment de mal-être mêlé à de l’impatience grandit en moi, au fur et à mesure que je me rapprochais de son étage. Bien vite, les portes de l’ascenseur s’ouvrirent. Je fis quelques pas, tirant avec lenteur ma lourde valise. Puis, prenant une grande inspiration, je sonnais à la porte.

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Ce message a été posté Ven 15 Avr - 20:34
J'étais fatigué. La journée avait été longue. Comme d'habitude. Alors quand j'étais rentré après mes shoots photos, je m'étais démaquillé histoire de pouvoir prendre soin de ma peau et contempler pour voir si de nouvelles marques étaient apparus. Heureusement, ce n'était pas le cas. Des symptômes les plus ennuyeux, ces marques étaient franchement pas pratique. Parce qu'elles étaient visibles et que mon apparence était mon gagne-pain, j'avais du mal avec cela. Les saignements étaient gênant, surtout lorsqu'ils se produisaient en public mais, en général, j'avais toujours un moyen de l'expliquer ou de m'excuser. Personne ne savait que j'étais malade. En dehors de Monsieur Beckford. Et il n'avait pas encore lâché l'affaire aux clients ou à mes potentiels patrons. Heureusement pour moi. Si nous nous étions limite cognés, il avait au moins eut la décence de garder le secret. Mon appartement était grand. Deux chambres, un salon et une cuisine américaine et une salle de bain, salle de bain dont les placards étaient remplis de pilules. Cette salle autant maudite qu'adorée, j'avais tendance à l'éviter. Même me laver m'emmerdait. Posé sur mon canapé, les yeux fermés, un peu de musique dans les oreilles, j'avais décidé de m'offrir une soirée de repos, pour une fois, sans sortie, sans demoiselle ou sans jeune homme dans mes draps. Une vraie soirée en solitaire. Quelque part cela faisait du bien. Si j'avais évité jusque là d'être seul le plus possible, je pensais qu'il était peut-être temps d'arrêter de me voiler la face quand à ma situation. J'étais mal barré, quand bien même j'essayais de me dire le contraire. Cet espèce de volonté sénile que je poursuivais, de me dire qu'il y avait toujours une chance, toujours une possibilité commençait franchement à s'effriter. Je ne sais pas si le fait que j'ai fait mon coming-out à mon frère y soit pour quelque chose. Subitement le fait que même malgré mes efforts, même en le convaincant de me donner une greffe, la possibilité qu'il soit compatible restait faible me prenait à la gorge. Qu'est ce que je faisais ensuite? J'attendais la mort comme un condamné à la peine capitale en espérant qu'un gouverneur passe le coup de fil qui annulerait ma sentence, autrement dit une possibilité de greffe en dehors de ma famille. Pour une moelle osseuse, cela était pratiquement impossible. Un coup de sonnette me réveilla de mon étrange somnolence. Qui venait me voir à cette heure ci? Je me levais dans un mouvement las, toujours vêtu de mon costard et ouvrait la porte. Je crois bien que mon cerveau mis quelques secondes à analyser la situation.

-"Que.. Qu'est-ce que tu fais ici? Entre donc!"


Ma sœur? Ma petite-sœur chérie? Au Japon? Pas en Chine? C'était incompréhensible pour moi, surtout que j'étais fatiguée. Je me penchais sur le côté, apercevais la valise et finalement la réalité réussit à atteindre ma conscience. Elle était en face de moi. Mes yeux se mirent à pétiller et subitement je l'attrapais pour la serrer contre moi. Mon petit bébé, ma princesse, mon rayon de soleil. Et quand bien même je n'étais pas sûre d'être bien réveillé et que la situation soit un rêve, j'allais en profiter un peu. Qu'à cela ne tienne. Je n'étais pas du genre à cracher sur une chance pareille, j'avais simplement du mal à me faire à l'idée subite que ma petite sœur se trouvait au Japon et non en Chine. Mais la valise qui la suivait me convainquit dans l'idée que cette situation n'était pas un rêve. D'un autre côté, cela m'embêtait un peu de la voir débarquer ici. Je n'étais pas franchement une image que l'on avait envie de contempler tous les jours. Et surtout, j'espérais qu'elle n'avait pas l'intention de venir ici jouer les gardes malade. Je n'allais certainement pas la laisser faire. Je n'avais besoin de personne pour prendre soin de moi. J'étais grand et indépendant. Tout du moins, j'aimais me le répèter encore et encore quand mon coeur se faisait trop lourd de la solitude. Je me le disais depuis mon départ de Tianjin il y a deux ans. Je n'avais passé que très peu de temps avec ma famille depuis, trop occupé à travailler pour pouvoir me rendre chez moi, dans notre maison. Mon regard suivait tranquillement le petit bout de femme qui entrait dans mon appartement, s'attardant sur son dos, ses épaules, ses cheveux. Elle avait grandis, elle avait changé. Je le savais bien, j'essayais simplement de me raccrocher à son image de petit bébé, d'enfant en demande d'attention. Cela n'était plus vraiment le cas mais, tant pis. Je fermais la porte et souriais presque comme un grand bêta.

-"Aurais-tu fait une fugue jeune demoiselle? Le Japon n'est pas la porte à côté pour échapper au carcan familial."

Ma fatigue était toujours là mais, je m'efforçais de la faire disparaître de mon visage, de l'envoyer baladée le plus loin possible. Avait-elle eut besoin de changer d'air et de venir prendre des vacances? Là était toute la question.

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Ce message a été posté Dim 17 Avr - 10:30
J’entendis le déclic du verrou et mon cœur se serra d’impatience. Je sentis la poignée se tourner, et bien vite la silhouette de mon frère apparut dans l’entrebâillure de la porte. Enfin. Je le revoyais enfin. Toute cette attente, cette fatigue accumulée, ces angoisses latentes, tout s’envolait soudainement alors que mes yeux se posèrent sur son visage. Un sourire étira mes lèvres, et je ne pouvais plus contenir ma joie de l’avoir en chair et en os devant moi. Nous avions bien évidemment gardé un contact régulier, mais le téléphone et autres conversations par ordinateurs interposés ne valaient en rien le fait de pouvoir échanger en face à face. Il mit quelques fractions de secondes à réaliser la situation, ce qui m’amusa légèrement. Bien assez vite, il me tira à lui et je ne pus que lui rendre son étreinte. Lâchant ma valise et mon sac, j’amenais mes bras autour de sa taille pour le serrer tendrement contre moi. Fermant les yeux quelques secondes, je profitais de ces retrouvailles ; j’avais attendu presque trop longtemps pour le revoir.

« Elle te plaît, ma surprise ? »

J’esquissais un large sourire, tout en me détachant de lui et en prononçant ses mots. Je remarquais ses traits tirés, et la fatigue se lisait avec facilité sur son visage. Toutefois, je n’avais pas envie d’aborder le sujet ; pas maintenant, pas tout de suite. Tout ce que je voulais en ce moment-même était de profiter d’être à ses côtés, la suite viendrait d’elle-même.
Je tirais mes affaires et glissais hors de mes chaussures avant d’avancer un peu plus dans l’appartement. Et, quel appartement ! J’en avais eu quelques clichés, car je le lui avais de nombreuses fois demandé de me montrer où il habitait. Toutefois, le voir en vrai était bien plus impressionnant. Tout était si différent de notre appartement familial à Tianjin. Mais, je voyais cela d’un bon œil. « Aurais-tu fait une fugue jeune demoiselle ? » Je déboutonnais mon manteau, pour le placer sur le dossier de la chaise la plus proche. Je retins à rire à sa remarque, qui n’était au final pas si loin de la réalité. C’était une fugue très organisée et mes parents étaient prévenus, mais le principe de base restait le même : j’étais venue ici pour fuir le cocon familial, et ne plus croiser le regard de ma mère. Je me retournais pour lui faire face, et me glisser à nouveau dans ses bras.

« C’est justement pour cela que je suis venue : parce que ce n’est pas la porte à côté. »

Ma voix était légèrement moins enthousiaste, et mon regard s’était concentré sur les détails du sol alors j’avais fait cette remarque. Peut-être plus moi que pour lui d’ailleurs. Finalement, je filais hors de mon étreinte, pour marcher un peu dans le salon. Comme si cela avait été mon propre chez moi finalement. Arrivée à la fenêtre, j’observais le paysage. Les hauts immeubles, et le ciel clair où la fin d’après-midi pouvait se lire. Sans quitter la vue des yeux, je repris parole.

« Je suis venue pour un moment, tu sais. Je viens étudier à Tokyo. »

Je me retournais, esquissant un nouveau sourire. J’étais ravie d’être ici. D’être enfin arrivée. Ravie de l’avoir devant mes yeux et de le voir entier. Il était très certainement épuisé par sa situation, mais, il était là et c’était tout ce qui comptait pour le moment.

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Ce message a été posté Sam 23 Avr - 15:54
Surprise, surprise, cette surprise sentait le coup fourré. Je connaissais bien ma sœur, elle n'était pas du genre à se lancer dans ce genre d'entreprise sans avoir une bonne raison. Et malheureusement, les raisons ne manquaient pas pour qu'elle ait décider de quitter la Chine. Je savais que j'aurais certainement le droit à un coup de téléphone anxieux de la part de mon père ou de ma mère dans les prochains jours. Même s'ils n'étaient pas très doués pour exprimés leur affection parfois, ils tenaient à elle comme à la prunelle de leurs yeux. Si pour moi, elle était l'équivalent d'une bouffée d'oxygène dont il m'était difficile de me passer, pour eux, elle était un peu comme un rayon de soleil. En même temps, avant tout cela, nous étions une famille plutôt fusionnelle. A tel point que certains de mes amis trouvaient cela bizarre. Mais, je crois que la grande révélation de ces derniers mois expliquait en grande partie le pourquoi du comment de ce comportement. Si lorsque ma mère et moi parlions au téléphone, nous évitions diligemment les sujets qui fâchent, je savais que la relation entre elle et ma sœur s'était profondément dégradée. Je le savais car elles m'en avaient parler toute les deux. Mais, si avant j'avais la possibilité d'agir comme un tampon entre elles deux, aujourd'hui, je n'avais clairement ni le temps, ni l'énergie pour le faire. Cela n'était pas ma priorité. J'étais persuadé que dans tous les cas, je pourrais arranger le tout une fois tiré d'affaire. Je la laissais pénétrer dans l'appartement fermant la porte derrière elle. Un demi-tour et la voilà de nouveau contre moi. J'étais heureux de pouvoir la serrer contre moi, de pouvoir déposer un léger baiser sur le haut de son crâne. A mes yeux, elle serait toujours le petit bambin qui avait grandis à mes côtés. Parfois je passais pour un grand-frère poule. Mais, franchement, qui pourrait m'en vouloir? Je la laissais s'échapper pour qu'elle puisse contempler l'appartement tandis que machinalement ma main attrapait son manteau et aller le ranger dans un placard. Je n'étais pas forcément quelqu'un d'organiser mais, depuis que je vivais seul, il avait fallut que j'apprenne à être un tout petit peu plus organisé. Je me dirigeais vers la cuisine, et lui lançait:

-"Tu veux quelque chose à boire?"


Elle devait très certainement être fatiguée par le trajet non? Et quel grand-frère serais-je si je la laissais mourir de soif franchement. Je sortais un verre, et de l'eau quand elle me sortit un truc auquel je ne m'attendais pas du tout. A tel point que je lâchais la bouteille d'eau de surprise. Heureusement que je n'avais pas encore enlever le bouchon, sinon ma cuisine aurait ressemblé à une pataugeoire pour bébé. Etudier? Au Japon? Ouh là, ma tête me faisait déjà mal tant je ne comprenais pas ce qui se passait. Je ramassais la bouteille, lui remplit un verre et lui apportait avant de m'asseoir sur la canapé. Si elle avait d'autres nouvelles de folie à m'apprendre, je préférais prendre mes précautions. Imaginons qu'elle me dise qu'elle allait se marier ou qu'elle était enceinte, il allait falloir que je me rattrape à quelque chose et que j'évite de tirer la tronche. Quoi que celui qui poserait ses pattes sur ma sœur risquait très certainement d'en faire les frais. J'avais toujours tendance à avoir du mal avec ce genre de surprise. Non pas que je n'étais pas content qu'elle soit au Japon, où qu'elle étudie ici, simplement je ne comprenais pas grand chose.

-"Tu vas étudier ici? Où ça? Pourquoi tu ne m'en as pas parler avant? Tu parles japonais? "


J'étais un peu déçu de le découvrir comme ça, moi qui croyait que nous nous disions tout. Mais quelque part, je prenais goût à l'idée de la voir plus souvent, de la garder pas trop loin de moi. Un petit soutient ne me ferait pas de mal après tout. Même si je tentais de le cacher, je me sentais plutôt seul ici. Subitement, j'eus un regard inquiet. Elle n'étais quand même pas partit sans prévenir qui que ce soit non? Parce que sinon, cela allait franchement être difficile de le faire accepter aux parents.

-"Et ils sont au courant? Dit moi que tu n'es pas juste partit sur un coup de tête Jiao Li? Je sais que ce n'est pas ton genre mais, je sais aussi qu'en ce moment la situation est assez complexe."


Cela m'inquiétait, même si j'essayais de ne pas le montrer. Je regardais l'heure. Peut-être qu'elle pouvait appeler maintenant pour s'excuser si besoin? Mon téléphone portable sonna et je l'attrapais. Il s'agissait de mon manager qui m'annonçait l'heure du début de la journée demain. Ouf, pas un sms de mes parents paniqués parce qu'ils n'arrivaient plus à la trouver.

-"Jia, explique moi clairement ce qu'il se passe s'il te plait. Je suis trop fatigué pour jouer aux devinettes ce soir."

J'avais besoin de quelque chose de claire, net et précis, histoire de ne pas passer des heures à imaginer l'impossible et à extrapoler. Si ça se trouve, cela n'avait rien de bien compliqué et je me faisais un sang d'encre pour rien. Surtout vu à quel point, elle, elle avait l'air calme.

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Ce message a été posté Lun 25 Avr - 13:56
Ses pas se dirigeaient vers la cuisine alors que je prenais la direction des fenêtres. Mon esprit était un peu embrouillé, et de nombreuses vagues de sentiments différents me traversaient. Peut-être était-ce parce que j’étais enfin arrivée. C’était un voyage que j’avais mis du temps à préparer, et maintenant que j’étais au Japon, il me fallait réaliser. Il me proposa quelque chose à boire, et je me contentais de lui expliquer la raison de ma venue ici ; mes études. J’avais sorti cela de but en blanc. Je ne pouvais attendre plus longtemps. J’avais tout préparé sans lui en avoir pipé mot. Cela avait été difficile de ne rien lui dire… Mais, j’avais tant craint qu’il essaye d’argumenter pour que je reste près de nos parents. Et surtout, j’avais eu peur que cela le fatigue de trop… Il avait tant à faire, tant à penser ; il se préoccupait déjà tant de moi, je voulais faire en sorte que, pour une fois, je sois seule à prendre les choses en main. Cela avait été très satisfaisant d’ailleurs, de réussir à en faire autant. Même si, je sentais maintenant une certaine angoisse pointer au fin fond de ma poitrine.

Je me détachais de la fenêtre, pour me rapprocher de lui et saisir le verre d’eau gentiment tendu. A en voir son expression, il était plus que choqué de ma remarque. C’était tout à fait compréhensible, bien évidemment. Il s’assit sur le canapé, et commença à poser de nombreuses questions que j’écoutais une à une sans répondre. Il parlait rapidement, de nombreuses expressions traversant ses yeux. Après avoir bu une à deux gorgées d’eau, je me mordais légèrement la lèvre inférieure. Peut-être aurais-je dû lui en parler finalement, avant de prendre l’avion au moins… Je n’étais finalement plus certaine qu’une telle surprise soit bonne pour son état. « Jia, explique-moi clairement ce qu’il se passe, s’il te plaît. Je suis trop fatigué pour jouer aux devinettes ce soir. » J’esquissais un sourire doux-amer, posant le verre sur table basse proche du canapé. Je m’assis à ses côtés, posant une main fine sur son bras.

« Papa et Maman sont au courant. Je ne suis pas partie sur un coup de tête, j’ai… reçu une bourse pour étudier dans une école, ici, à Tokyo. »

Je baissais un instant les yeux, cherchant mes mots pour en rajouter d’avantage sans laisser paraître l’amertume que j’avais à l’égard de notre mère… car au final, ce voyage était également un bon moyen de couper les ponts, au moins le temps que les choses se calment et que j’atténue ma rancœur.

« Je ne sais pas vraiment pourquoi je ne t’ai rien dit. En y repensant, c’était idiot… mais, ces derniers temps, j’ai occupé mon esprit un maximum et quand j’ai vu cette opportunité de venir ici, d’être enfin à tes côtés et bien… j’ai foncé. J’ai étudié, et ai fait tout ce qui m’était possible de faire pour que mon dossier soit accepté… »

Pendant de longs mois j’avais été simplement dans ma bulle. Bien plus qu’à l’accoutumé. J’avais fui la dure réalité en m’enfermant dans mon apprentissage ; pour ne pas penser à cette maladie qui rongeait l’être le plus cher à mes yeux, pour ne pas trop croiser notre mère, pour ne pas me poser trop de questions sans réponse.

« Je voulais tellement te voir… et… Je voulais pas que tu me fasses changer d’avis. Je voulais pas… Je voulais pas rester là-bas. Pas avec elle. Je veux rester avec toi. Juste avec toi. »

Ma voix restait comme coincée dans ma gorge, et prononcer ces mots n’avait pas été chose facile. Je voulais rester forte, mais la pression redescendait bien trop vite et je ne maitrisais plus grand-chose. Alors, ma vue se brouilla et j’essuyais rapidement mes yeux d’une main avant de reporter mon attention sur Fu Hai.

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Ce message a été posté Mer 11 Mai - 17:00
Je me méfiais, c'était naturel, personne ne pourrait m'en vouloir. Et puis je connaissais bien le phénomène. Elle était brillante et les gens brillants étaient parfois un peu spécial. J'étais le premier à reconnaitre que Jiao Li était un véritable phénomène. Mais, je savais aussi pertinemment qu'elle n'était pas du genre à fonctionner selon ses instincts. Totalement mon contraire en somme. J'agissais souvent avant de penser, au grand désespoir de mon agence et de mon manager. Ce n'était pas non plus comme si je collectionnais les mauvais comportements, j'avais juste tendance à dire ce que je pense et à ne pas supporter qu'on me manque de respect ou que l'on manque de respect à ma famille. Foutue éducation comme on dit. Mes parents auraient peut-être du être un peu plus sévère sur certains points. Mais, maintenant, il était un peu trop tard. Maintenant, j'étais un adulte, un adulte qui devait faire face à plus de choses que la plupart de ses congénères. Je savais parfaitement que Jiao Li allait finir par dériver sur le sujet, je savais que l'on ne pourrait pas jouer au plus aveugle des deux entre nous. Premièrement parce qu'elle était trop intelligente et, deuxièmement, parce que cela prenait trop de place dans notre vie pour que nous fassions semblant que cela n'existait pas. Je ne pouvais pas m'empêcher de m’inquiéter, plus pour elle que pour moi. Que parce que ma situation ne pouvait évoluer que dans un cadre très restreint et que la sienne avait encore toute une vie à affronter. Elle n'avait que deux ans de moins que moi mais, j'avais fait l'expérience du monde, du vraie. Pas elle, pas encore. J'avais peur qu'elle finisse par être blessée, qu'elle s'éloigne trop de notre famille. Si je ne réussissait pas à me soigner, je ne voulais pas qu'elle se replie sur elle-même, qu'elle déteste nos parents. Parfois, j'avais l'impression de porter le poids entier de ce mécanisme fragile sur mes épaules. J'avais l'impression que tout cela était de ma faute. Ce doute empoisonné s'insinuait parfois dans mon esprit de manière vicieuse et je m'évertuais autant que possible de le faire disparaître. Mieux valait que j'arrête de me torturer. Sauf que devant la tristesse et la douleur de Jiao Li, j'étais incapable de ne pas me sentir coupable. Je me levais, allant la serrer dans mes bras, essuyant les larmes qui venaient embuer ses pupilles.

-"Ne pleure pas d'accord. Je vais me sentir très mal si tu pleures et je suis à peu près sûre que tu n'as pas envie que ce soit le cas! S'il te plait Jiao Li ne pleure pas. Je suis vraiment heureux que tu sois là, je me sentais un peu seul tu sais."


Pas la peine non plus de mettre toutes les cartes sur le tapis ce soir non? Je pouvais peut-être apprécié une soirée avec ma sœur sans discuter de sujets trop lourds? J'aimais me raccrocher à des espoirs idiots qui m'allégeaient un peu la conscience. Et si au lieu de questionner notre situation familiale, je m'intéressais plutôt à sa vie en général? Je devrais franchement faire un effort. Je m'étais rendue compte que je voulais tout savoir de sa vie lorsqu'elle m'avait annoncée qu'elle m'avait masqué qu'elle venait au Japon. Je m'étais légèrement senti trahi. Mais, je ne lui dirais pas, se serait franchement mesquin et pas de ma part. Mon regard s'arrêta alors sur l'horloge posée sur le meuble de télé et j'eus une grimace. Je déposais un baiser sur son front, me décalais d'elle et allait me servir un verre d'eau, attrapant un pilulier que j'emmenais avec moi dans la journée. J'avalais ce qu'il me fallait avant de revenir m'asseoir avec un grand sourire. L'habitude prise de me nourrir à longueur de journée de pilules n'était plus si désagréable qu'au tout début. Finalement, je décidais de passer à autre chose.

-"Bon, alors, puisqu'on est là, et si tu me disais où tu allait étudier, ce que tu vas étudier et si tu as un projet précis derrière tout ça, autre que de t'éloigner de maman? Raconte moi tout!"

Je lui offrais un sourire rassurant. Je ne voulais pas qu'elle ait l'impression que je lui fasse des reproches ou quelque chose dans le genre. Il s'agissait simplement pour moi de comprendre comment les prochaines semaines allaient fonctionner pour moi et pour elle. Mieux valait ne pas trop me surprendre, mon corps avaient du mal avec les trucs trop inattendus. Même si j'aimais bien le tester, je préférais avoir le contrôle sur les évènements de ma vie, autant que possible.

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Ce message a été posté Jeu 12 Mai - 11:06
Voilà que je n’avais pu retenir mes larmes, et cela me frustrait profondément. J’avais, certes, une certaine sensibilité, mais je n’étais pas très émotive. Toutefois, lorsque la fatigue et l’impression d’être d’une inutilité totale dans une situation si critique que celle dans laquelle nous nous trouvions actuellement, et bien, je ne pouvais que craquer. Cela m’agaçait de me laisser aller ainsi. Mais, Fu Hai n’était pas là pour me juger. Jamais il ne me jugerait dans une situation pareille. Alors, malgré mon entêtement à vouloir sécher mes larmes plus vite qu’elles ne roulaient sur mes joues, il s’approcha de moi, et me prit dans ses bras. Les mains crispées sur le tissu de son vêtement, je fermais les yeux quelques secondes en me concentrant sur ma respiration pour ne pas me perdre dans mes sanglots. « … S’il te plaît Jiao Li ne pleure pas. Je suis vraiment heureux que tu sois là, je me sentais un peu seul tu sais. » J’acquiesçais d’un très léger signe de tête, en rouvrant doucement mes paupières. Tout irait bien. Oui, tout irait bien. Je n’avais cesse de me souffler cette phrase dans ma tête depuis le début de toute cette mésaventure. Comme une auto persuasion. Comme une prière.

« Tu vas bientôt regretter de ne plus être tout seul ! »

Dis-je en levant les yeux vers lui, en esquissant un léger rire encore coincé entre les larmes. J’avais toujours été l’ombre qui suivait Fu Hai partout, et je comptais bien rattraper les longs mois que nous avions perdus à être ainsi séparé. J’espérais également en apprendre d’avantage sur sa vie actuelle. Je voulais savoir s’il avait rencontré ce fameux frère aîné, ou bien si l’histoire était encore en suspens. Cependant, je n’étais pas certaine de vouloir aborder le sujet aujourd’hui. En ce bel après-midi, qui touchait bien malheureusement à sa fin, je voulais simplement prendre de ses nouvelles. Entretenir de longues discussions sur tout et rien.
Notre étreinte se termina alors qu’il fut l’heure qu’il prenne ses médicaments. Une moue se peigna très rapidement sur mon visage, mais je n’en fis aucune remarque. J’étais loin d’imaginer son quotidien. Je me rendais compte à quel point j’étais chanceuse d’avoir une santé de fer. D’autant que, j’étais incapable d’avaler les pilules. Enfant, il m’avait souvent fallu les écraser et les mélanger à un peu de confiture ou de pâte d’haricot rouge. En y repensant, c’était sans doute cela qui me faisait grimacer à chaque regard posé sur une boite de médicaments. Alors qu’il prenait son traitement, je m’installais un peu plus confortable dans le canapé. Je regardais autour de moi, observant les détails de cet appartement. Il était bien aménagé, bien que manquant peut-être un peu de couleurs çà et là. Fu Hai me tira de mes réflexions en glissant notre conversation sur un sujet plus commun ; à savoir, mes études ! Je joignis les mains, et les plaçai entre mes genoux. Une vieille habitude d’enfant dont je n’arrivais à me détacher. Puis, je pris parole.

« Je vais aller à la Royal Private School. Tu connais ? Je n’en avais jamais entendu parler avant le semestre dernier. »

Je me souvenais encore de mon étonnement lorsque mon professeur principal de mon lycée en Chine m’avait donné la brochure concernant la demande de bourse et l’école en particulier. Je connaissais Keio, l’université de Tokyo, celle de Kyoto ou encore d’Osaka, comme ayant un minimum de renom. Mais, celle-ci avait été une véritable découverte. Ce ne fut qu’après lecture du livret que j’avais compris pourquoi : il fallait mériter d’aller à Royal, soit par de bons résultats, soit grâce au succès de papa et/ou maman. Ce genre d’école où les enfants sont inscrits tout petit, dans l’espoir qu’un jour ils gagneront une renommée mondiale grâce au lieu où leur cursus eut été suivi. C’était tordu, mais très populaire.

« J’ai choisi l’Astronomie comme sujet principal. Je l’ai choisi car c’était un des rares que je n’avais jamais étudié auparavant, et, ça me semblait intéressant. »

Rajoutai-je en haussant les épaules. C’était presque du hasard au final. Je restais persuadée que je pourrais m’en sortir. Mon esprit n’était pas aux études ces derniers temps, et je savais que me remettre dans le bain à la rentrée prochaine ne serait pas une mince affaire. Toutefois, je gardais bon espoir qu’avoir des résultats plus que satisfaisants ne serait pas si compliqué que ça.

« Etant donné que je suis boursière, je vais dormir sur le campus. Mais, je compte bien passer autant de temps dans cet appartement que dans ma chambre de dortoir. »

Sans ajouter que, j’avais peur de vivre dans un dortoir. Je n’étais pas associable, mais je n’étais pas non plus la plus agréable des personnes avec qui quelqu’un souhaitait vivre. Je passais mon temps à lire des bouquins, et, si mes camarades se trouvaient être de bruyantes fêtardes, la vie en communauté allait être plus que difficile.

« Voilà ! Tu sais tout ! Je commence à avoir faim. Est-ce qu’il y a un endroit où on peut acheter à manger vers chez toi ? »

C’était évident qu’il y en avait un. Il devait avoir deux à trois supérettes à tous les coins de rue dans cette ville. Je voulais passer une longue soirée en sa compagnie, en mangeant tout ce que ce charmant pays avait à offrir de bon, pas trop cher, et sans doute mauvais à la santé. Toutefois, Fu Hai n’était pas en grande forme, et j’étais épuisée par mon voyage en avion. Donc, une petite soirée au chaud dans ce confortable canapé serait amplement suffisante.

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Ce message a été posté Dim 15 Mai - 17:21
Oh que oui, je le sentais bien j'allais regretter de ne plus être tout seul. Finit les demoiselles ou les messieurs chez moi quand j'en avais envie, il allait falloir que je sois certains que Jiao Li ne se présentent pas à ma porte pendant que je serais à moitié à poil entrain de passer du bon temps. M'enfin, ce n'était pas comme si j'allais lui dire non? Ce serait franchement mal poli et en plus j'étais tout de même réellement heureux de la voir ici. Il s'agissait simplement de changer mes habitudes de célibataires solitaire et endurcie que j'avais diligemment fixées depuis deux ans. Surtout que ma très chère sœur n'était pas la plus au courant de mon côté coureur de jupons. Oh, elle savait que j'avais du succès et que je n'avais pas eut beaucoup de relations sérieuses mais... elle était loin de connaître la réalité. J'aimais plaire et j'avais le physique qui allait avec. Et surtout, j'avais le métier qui me permettait de rencontrer un tas de personnes franchement attirantes. Le fait qu'elle parle de campus me soulagea aussi un peu. J'étais quand même un adulte, j'adorais ma petite sœur mais, j'aimais aussi ma liberté et mon indépendance. Je réfléchissais quelques minutes sur l'école. J'en avais entendu parler, en même temps, elle était assez fameuse en ville et de nombreux mannequin en étaient sortie, surtout au Japon. Moi j'étais chinois, et il était normal vu mon statut social et mon manque de résultats scolaires que je n'en ais jamais entendu parler avant d'être ici. Mais, savoir que ma sœur avait eut une bourse pour cet endroit. J'étais franchement fier. Cela signifiait beaucoup. Déjà, comme je m'en doutais depuis des années, ma sœur était un véritable génie et surtout, c'était très bien pour elle. J'étais quand même plus dubitatif quand à son choix de cursus. La curiosité c'était bien mais, avec une bourse, ce n'était pas de la curiosité qu'il fallait viser mais bien un job à la sortie. Bon, autant ne pas gâcher la soirée des retrouvailles, je lui en toucherais deux mots plus tard. Si de temps en temps, je paraissais être franchement gamin et manquer de sérieux ou de constance, j'avais quand même fait l'expérience de la vie active et surtout, mes amis étaient plus âgés. Je me rendais encore compte de certaines choses qui lui échappaient. Je profitais tout de même d'une forme de curiosité pour me renseigner.

-"Et tu veux faire quoi après tes études d'astronomie? Que tu sois accepter à Royal est une vraie chance tu sais. Il faut que tu en profites au maximum!"

En voyant qu'elle avait faim, je souris de nouveau. Je me levais pour aller chercher un tas de truc de commandes à emporter et de livraisons dans un tiroir. Je n'étais pas un as de la cuisine et avec mon régime de mannequin et ma maladie, je mangeais principalement des trucs très blancs. Rien de bien appétissant pour une demoiselle comme elle. Et puis ce soir était un jour de fête, je pouvais bien faire une entorse à mon régime. Je lançais la masse de feuilles sur la petite table avant de me rasseoir en lui faisant signe de choisir là dedans. J'étais tout sauf un as de la cuisine et cela se savait dans ma famille. En général, on évitait de me laisser seul au fourneau avec une recette un peu plus compliqué que faire un vinaigrette ou réchauffer quelque chose autre que des pâtes. Même faire des œufs était déjà pour moi un véritable challenge. Je l’emmènerais manger au restaurant une autrefois, aujourd'hui, je n'avais ni la patience, ni la force de subir cette épreuve. Et si je sortais en public je devais être présentable, on ne sait jamais qui passe par là et je représentais tout de même certaines marques, certains produits. Je devais avoir l'air un minimum présentable en public. Sinon, mon manager allait me trucider sur place. Et mieux valait ne pas avoir affaire à ce mec en colère, il était flippant.

-"Fait toi plaisir! Commande ce que tu veux, autant que tu veux, soyons fou ce soir, profitons en! Mon régime attendra! Fait toi plaisir! Parce que si tu passes du temps ici, tu t'apercevras vite que les placards sont généralement peu remplis et de trucs très très simple. Interdiction d'acheter des cochonneries ici."

Ah oui, elle allait devoir s'y faire. Je n'étais pas bon pour résister à la tentation alors, elle hors de question de faire trop d'entorses. J'avais besoin de mon corps et de ma ligne pour gagner de l'argent, argent qui servait aussi en partie à payer ses études.

-"Sinon, prépare toi à reprendre les entraînements de boxe! Maintenant que tu es là, les cours de self-défense, tu ne vas pas y couper! C'est sur et certains et ne râle pas ma belle, je suis déterminé!"

Je continuais à faire énormément de sport malgré ma situation. Si j'avais du diminuer par rapport à il y a quelques années, je continuais tout de même peut-être même trop que ce que je devrais. M'enfin, j'étais têtu et franchement pas du genre à faire ce que l'on me disait de faire.

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Ce message a été posté Jeu 19 Mai - 10:40
Qu’allais-je faire plus tard… C’était une excellente question. Une question que j’avais en horreur récemment. Je voulais profiter de l’instant présent, ayant bien compris que l’avenir était trop incertain pour y penser avec profondeur et sérieux. Pourtant, d’un certain côté, mon avenir professionnel était très facile à tracer. Je n’avais aucune trace négative sur mes dossiers, il me suffirait de trouver un sujet de mémoire intéressant et innovant, et de devenir chercheuse ou bien, enseignante. Peut-être que j’en viendrais à faire une découverte, que je nommerais un nouveau satellite. Au final, les options étaient probables. J’étais loin d’être idiote, et je ne manquais pas de confiance en mes capacités pour se faire. Malgré tout, rien ne me tenait aux tripes pour le moment. Pour le moment, je voulais juste profiter de l’instant présent car il était fragile, instable et éphémère que j’avais la peur terrible qu’il m’échappe bien trop tôt.

« Peut-être que je veux simplement prouver l’éternité inexistante de cet univers dans lequel nous ne sommes que d’infimes particules de poussière… »

Dis-je alors sur un ton un peu vague, perdue dans mes pensées. Trouver la fin de de ce grand tout, la montrer au monde, à ces gens ingrats, pour les faire redescendre de leurs piédestaux. Je n’en savais trop rien encore. Cependant, je ne doutais pas du fait que je finirais par trouver une voie intéressante dans laquelle je pourrais occuper mon esprit sans mal. C’était une chance d’être à Royal, je le savais pertinemment. Il était hors de question que je laisse passer cette opportunité, mais, pour le moment, la faim me tirait de mes réflexions et notre discussion fuit vers un autre sujet duquel jamais, ô grand jamais, je ne me lasserais de discuter : la nourriture et notre diner.
Bien rapidement, Fu Hai se levait pour revenir bien vite avec plusieurs dépliants et autres publicités sur plusieurs livreurs du quartier. Les feuillets atterrirent sur la table basse, je me penchais pour en regarder le contenu exact. « Tu t’apercevras vite que les placards sont généralement peu remplis et de trucs très très simple. Interdiction d’acheter des cochonneries ici. » Je laissais s’échapper un petit rire à l’entente de ces mots, alors qu’un petit dépliant attirait tout particulièrement mon attention. Le saisissant entre les mains, j’en regardais les plats proposés en répondant sans lever les yeux.

« Une chance que je sache me servir de mes dix doigts pour cuisiner, hein ! »

Terminant ma phrase, je lui lançais un clin d’œil. Il était tout à fait normal que je n’achète pas n’importe quoi pour en remplir sa cuisine, mais, je n’étais pas du genre à manger le strict minimum. Et puis, il avait beau suivre un régime strict, je restais persuadée qu’il me serait possible d’égayer un peu ses plats en les cuisinant moi-même. Fu Hai devait à peine toucher sa cuisinière le connaissant.
Je retournais à l’étude de ce que la petit restaurant japonais à deux coins rues d’ici proposait comme plats, faisant tranquillement la liste de ce qui pourrait potentiellement finir dans mon estomac ce soir. « Sinon, prépare-toi à reprendre les entrainements de boxe ! » lança-t-il alors, et je le regardais avec un faux air de chien battu. Je gonflais mes joues, retenant un soupir tant bien que mal. L’idée ne me déplaisait pas, non, ce n’était pas ça. Mais… là, tout de suite, maintenant, ma motivation n’était pas au plus haut. Malgré tout, une petite voix me rappela que ce serait l’occasion de passer plus de temps avec lui et que cela nous remémorerait bien des souvenirs.

« Espèce de Tiran ! »

Lançai-je alors, sur un ton faussement agacé. Puis, je brandis le dépliant ouvert devant ses yeux.

« Puisque j’estime qu’il faut justifier les prochains entrainements à venir, je décide de manger un curry udon, avec six gyoza, un bol d’edamame. Voilà ! »

C’était beaucoup trop pour la plupart des jeunes filles de mon âge, mais, j’étais un estomac ambulant. Je savais que je mangerai tout sans en laisser une miette, et rien que de penser au curry me faisait saliver. Parfois je me demandais pourquoi je n’étais pas de ces filles qui examinent leur ligne, qui se contente d’un bol de riz avec quelques légumes crus et qui court un semi-marathon par jour sous prétexte qu’il faut « faire attention ». Etrange. Mais, j’étais ainsi. Esquissant un large sourire à l’attention de mon aîné, j’attendais que celui-ci fasse à son tour son choix.

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Ce message a été posté Mar 31 Mai - 13:16
Je ne sais pas si ces deux ans loin de ma famille m'avaient changé, si cela m'avait fait évolué ou m'avait ouvert les yeux sur le monde impitoyable du travail mais, les faits étaient là. Je ne portais plus sur ma vie le même regard qu'il y a quelques années. J'avais toujours un petit côté enfant insatisfait qui se complaisait à réaliser ses rêves égoïstes mais, je savais aussi que la chute n'était jamais trop loin. Je participais, comme depuis toujours au maintiens de ma famille, mais aujourd'hui mes priorités étaient ailleurs. J'avais longtemps voulu offrir un toit à mes parents et sans doute l'aurais-je fait si mes ailes ne s'étaient pas brisées nettes, rompues par la nature qui avait voulu qu'une pièce de la machine qu'était mon corps se rouille et cesse de fonctionner. Jiao Li c'était cette boule d'énergie, cette boule d'intelligence que je voyais encore comme trop accrochée aux propres possibilités de son esprit. Elle était certes très intelligente mais, si elle voulait, et devait, survivre sans mon aide, je préférais rester prudente. Avoir des capacités ne suffisaient plus aujourd'hui. Quand j'étais encore dans ma ville natale, mes amis me traitaient de frère poule. Je n'avais jamais prit la peine de les contredire. Lorsqu'il s'agissait de la vérité, cela ne servait à rien de se battre. Gaspillage d'énergie. J’étais content de la voir ici, sincèrement mais... je savais maintenant que j'allais passer plus de temps à m'inquiéter pour elle que pour moi. Déjà qu'auparavant j'avais du mal à ne pas me prendre la tête, maintenant... je ne préférais même pas me l'imaginer. Mieux valait simplement apprécier l'instant, se rappeler que le présent était la seule période de notre vie qui valait d'être vécu. Un sourire doux et protecteur se peignait sur mon visage. Elle ressemblait tant à un enfant dans mes yeux, je voulais tellement protéger cette forme d'innocence qu'était sa simplicité. Mais, il y avait un jour où elle volerait de ses propres ailes et cela m'effrayait. J'haussais un sourcil dubitatif devant sa réaction. Qu'est ce que c'était que cette histoire de poussière de l'univers, origine du monde ou je ne sais quoi... Elle se moquait de moi ou quoi? Mais rapidement, elle changea la conversation pour se concentrer sur la bouffe. Je n'étais même pas surpris... Elle était franchement irrécupérable de se côté là.  Une vraie gloutonne. Une chose était certaine, je ne la laisserais pas toucher à mon assiette. Nous allions manger des plats différents. Pas question d'égayer quoi que ce soit. Je calculais tout au gramme prêt. Les notes de mon téléphone étaient remplis de ce que je mangeais et des calories que cela contenaient. De ce côté là, je ressemblais pas mal à l'une de ces femmes complètement obsédé par leur ligne. J'attrapais mon téléphone portable en souriant, lui attrapant le papier des mains et téléphonais:

-"Deux curry udons, douze gyozas et deux bols d'edamame. Oui, à la même adresse que d'habitude. Adressez-vous au portier en bas de l'immeuble. Merci."

Je raccrochais avec un grand sourire. J'avais commandé énormément et j'étais persuadé que je ne pourrais pas manger la moitié de ce que je venais d'acheter mais, tant pis. Au pire Jiao Li se chargerait de finir tout ça pour moi. Je lui faisais confiance de ce côté là. Et j'avais de toutes les manières un frigo pour conserver les possibles restes. J'avais l'habitude de toujours commander énormément quand j'étais avec quelqu'un d'autre. Je ne voulais pas laisser croire que je me laissais mourir de faim. Même si je mangeais peu, j'avais de toutes les manières besoin d'un régime stable et approprié à la foi à mon métier et à ma maladie. On peut dire que les diététiciens que j'avais rencontrés avaient très bien bossés. Finalement, je me penchais en avant, les jambes croisés et le menton posé de la paume de ma main. Avec un sourire un peu mesquin, j'en venais à un sujet qui me tenais à cœur, tout en restant franchement léger. Puisqu'elle était ici, elle allait devoir passer les inspections en vigueur de Monsieur She, deuxième du nom.

-"Et alors Mademoiselle, pendant mon absence, pas de petit-ami, pas d'amourettes? Et est-ce que tu comptes en avoir ici?"

Comment ça j'étais indiscret? Je comptais bien tout savoir, coûte que coûte. Et de toutes les manières, quiconque poserait ses mains sur ma petite princesse devait s'attendre à passer entre mes griffes. Même si je n'étais pas au meilleur de ma forme physique, j'avais toujours une langue très acérées et je savais toujours me battre au besoin. Mieux valait ne pas lui faire du mal, j'avais toujours des moyens de me venger qui pouvaient être franchement mesquins. N'ayez pas peur voyons. Je vous jure que je suis quelqu'un de très agréable à vivre, une foi qu'on me connaît assez bien.

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Ce message a été posté Mer 1 Juin - 18:30
Plus le temps passait, et plus je me posais des questions sur notre nouvelle situation. Je me demandais à quoi ressemblerait notre quotidien maintenant que j’étais ici. J’en venais même à me demander comment mes parents se sentaient-ils, à présent qu’ils se retrouvaient tous les deux, sans enfant. Une situation qu’ils n’avaient, par ailleurs, jamais pleinement vécue. Quelques jours avant mon départ, notre mère m’avait bien soufflé qu’elle ferait son possible pour venir nous rendre visite, à Fu Hai et moi, accompagnée de notre père, évidemment. Je lui avais tout bonnement répondu que ce n’était pas nécessaire. Réponse égoïste et puérile, en y repensant. Mais, à laquelle je ne reviendrai sans aucun doute pas avant un bon moment. Ils devaient se poser bien des questions sur Fu Hai, sur sa santé, son quotidien tumultueux contre cette fichue maladie qui le rongeait petit à petit. Toutefois, les questions devaient certainement être moindre que de mon côté. Je ne savais pas grand-chose. J’avais, bien sûr, fait mes recherches sur ce mal qu’il portait en lui. Mais, pour ce qui était de ce secret de famille qui avait été révélé, j’étais certaine d’avoir été mise à l’écart. Ils avaient eu leurs raisons, je n’en doutais pas, mais l’envie me rongeait de lui poser des questions à ce sujet. Mais, pas ce soir. Non, pas tout de suite. Cela ruinerait l’ambiance douce de nos retrouvailles et l’excellent repas – je n’en doutais pas une seul instant – que nous allions délecter sous peu.

Je restais surprise quant au fait qu’il ait pris autant de plats que moi. Mais, je n’en dis rien. Je me contentais de rassembler les dépliants et autres publicités de restauration en un petit tas bien net ; rangeant, par manie, les plus grands derrière et les plus petits devant. Mon petit tas bien assemblé, je le laissais sur un coin de la table où il trônait avec fierté. Bien vite, mon ainé revint à mes côtés. Il s’installa, et me regarda d’un air qui me fit douter sur ce qu’il allait bientôt me dire. Dubitative, je plissais légèrement les yeux, me reculant légèrement alors que lui s’était penché en avant, regard perçant peint sur le visage. « Et alors Mademoiselle, pendant mon absence, pas de petit-ami, pas d’amourettes ? Et est-ce que tu comptes en avoir ici ? » Je levais rapidement les yeux au ciel, un sourire en coin dessiné sur mes lèvres.

« Evidemment ! Tu sais très bien que je ne suis plus vierge depuis mes seize ans. »

J’avais sorti cette phrase, haut et fort, comme si c’était la chose la plus naturelle à dire à son frère ainé. Ce que je voulais surtout, c’était voir sa tête ; l’expression qui se dessina une fraction de seconde sur son visage avant qu’il ne comprenne que je venais de lui sortir la pire idiotie du monde était fabuleuse. Je m’en délectais avec grand plaisir. Et, bien vite, j’éclatais de rire. Cela avait, comme qui dirait, ma façon à moi d’éviter le sujet inévitable. Je n’étais pas douée avec les garçons ; je n’étais même pas sure d’être douée avec eux un jour. Oh, bien sûr, s’il s’agissait de simple amitié, j’étais sans doute bien plus à l’aise avec la gente masculine que féminine. Mais, dès qu’il s’agissait de flirter ou d’entretenir une relation bien plus ambiguë qu’une simple camaraderie, j’étais une grande discrète.

« Sois rassuré. Je ne compte pas entretenir de relation de ce genre de si tôt… C’est loin d’être mon projet actuel. »

Je n’étais vraiment pas comme les autres. C’était presque terrible. Une partie de moi pouvait, très rarement, se demandait si avoir un(e) petit(e) ami(e) pouvait apporter un peu de baume au cœur, pouvait animer mes journées de solitude. Mais, au final, ce n’était pas quelque chose qui me manquait. Je n’avais jamais été amoureuse, pas vraiment ; alors, comment pouvais-je me languir d’un sentiment que je ne connaissais même pas ?

« Et toi alors ? A combien en es-tu ? »

Je lui dis un clin d’œil. Je n’étais pas naïve, je savais qu’il avait du succès. Il était parfaitement le genre de personne à savoir en profiter de temps à autre d’ailleurs. Il avait, je le pensais, tout à fait raison. Je lui avais rendu la pareille purement par principe, et, parce que ma curiosité était un peu attisée. Et puis, entre nous soit dit, sa vie amoureuse était bien plus palpitante que la mienne à raconter.

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Ce message a été posté Mer 8 Juin - 14:15
Je ne voulais pas faire paniquer, je ne voulais pas que l'on s'inquiète. Le pire était que l'on ait pitié de moi. Je détestais ça. J'étais quelqu'un de fier, qui ne supportait pas qu'on le regarde de trop haut ou de trop bas. L'inquiètude que je pouvais lire dans le regard de mes proches était un véritable supplice. Peut-être que cela faisait partit des raisons pour lesquelles je restais en retrait par rapport au reste des soucis. Parfois, j'aimerais que Jiao Li mette de l'eau dans son vin avec notre mère. J'aurais aimé qu'elle attende une possible guérison de ma part avant de régler ses comptes avec elle. Et je ne voulais surtout pas que cela retombe sur notre père. Le pauvre n'était qu'une victime collatérale d'un mensonge auquel il s'était tenu par amour. Je savais à quel point il était amoureux de maman. Je l'avais vu toute mon enfance. Toujours. L'ombre de leur amour planait sur le visage de Jiao Li. Parce qu'elle était leur enfant à tous les deux. Et moi, qu'est-ce que j'étais? L'enfant d'un mariage raté, d'un mariage qui déclenché chez cette femme que j'admirais de véritables sueurs froides, des regards emplis de frayeur. Est-ce que je finirais par demander ce qui c'était passé, est-ce qu'un jour j'irais réellement cherché la vérité? La demander à Ethan me paraissait autant cruel que de la demander à ma mère. Et puis, avais-je vraiment envie de savoir? Parfois oui, parfois non, mon imagination s'amusait à créer des situations affreuses, me donnait de cauchemars franchement violent. Dans ces moments-là, je voulais savoir. Dans les autres non. Quand je regardais la haine que me portait Ethan et le regard de ma mère, je ne voulais pas savoir. J'avais peur de savoir. Qu'est-ce que j'étais, d'où je venais... J'avais bien regardé en ligne ce à quoi cet homme, supposément mon père biologique, ressemblait mais, c'était tout. Moi qui étais lancé dans mes élucubrations quand à mes origines, je fus pris par surprise lorsque ma sœur m'annonça quelque chose sur sa vie sexuelle. J'ouvrais la bouche tout en grand, les yeux presque exorbités avant qu'elle ne m'annonce qu'il ne s'agissait que d'une blague. J'ai cru que j'allais faire une crise cardiaque. Elle exagérait vraiment de me faire des frayeurs comme ça. Après, il est sur que le fait qu'elle ne soit pas trop intéressée par les mecs pour l'instant était un véritable soulagement pour moi. Je ne me voyais pas exploser le visage de quelqu'un dans mon état. Lorsqu'elle commença à embrayer sur ma propre vie amoureuse, j'haussais un sourcil avant de répondre:

-"Hors de question que je parles de ma vie amoureuse avec toi jeune fille! Ton image de moi en serait totalement ruinée."

La sonnette finit par retentir. La nourriture était arrivée. Je me levais, attrapais mon porte-feuille dans une de mes vestes au passage et allait payer le livreur, récupérant le sac plastique remplit des portions qui allaient bientôt finir dans nos estomacs respectifs. Je m'approchais de l’îlot central qui trônait au milieu de la cuisine à l'américaine et déposait les sachets dessus. Je posais mes fesses sur l'un des tabourets de bar qui accompagnait ma déco et commençait à déballer le tout. Nous allions bien manger, c'en était sur et certains. Il alla cherché deux assiettes et deux paires de baguettes, ainsi que deux verres. Une carafe d'eau filtrée prit place à côté de moi. J'avais aussi du jus de fruit mais, autant limiter le sucre vu les excès que j'allais faire. Je soupirais en ouvrant les boites. J'avais faim, mais souvent quand je voyais de la nourriture pleine de graisse ma conscience de modèle revenait à la charge. Mais, j'avais décidé que ce soir serait une exception. Je ferais un peu plus de sport demain. Et la jeune fille allait m'accompagner à la salle de sport.

-"Aller! Vient ici! Si tu veux autre chose à boire, il y a du jus dans le frigo!"

Je me sentais fatigué mais, je ne voulais pas que la soirée se finisse tout de suite. Il voulait profiter d'elle avant qu'ils soient chacun prit dans leur vie de tous les jours.

-"Bon, alors, comment tu te sens de venir vivre dans une grande ville! Sa change de Tianxin! Pas trop perdue? La foule ne t'angoisse pas? J'espère que tu as des bombes de poivre on sait jamais. Sinon, j'irais t'en acheter."

Mieux valait être prévoyant selon moi. On ne savait jamais ce qui pouvait arriver dans des situations diverses. Et je commençais déjà à m'inquiéter. C'était idiot mais, c'était comme ça. Et pourtant, elle était très certainement plus mature que moi. Tout du moins c'est toujours l'impression que j'avais eut jusque là.

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Ce message a été posté Ven 10 Juin - 14:06
Sa réaction sincèrement choquée me fit éclater de rire. Un rire clair et léger. Cela faisait bien longtemps que je ne me m’étais pas permise de rire ainsi. Fu Hai était bien une des rares personnes avec qui il m’était possible d’agir naturellement, sans calculer mes phrases, sans peser mes mots et sans retenir ce petit brin de folie qui prenait souvent forme lorsque j’étais à ses côtés. Par chance, je m’étais rattrapée à temps. J’aurais, bien évidemment, pu en rajouter une couche. J’aurais très bien pu inventer plus de détails et les lui lancer comme si de rien était. Mais, il fallait y aller doucement. Je ne voulais pas qu’il prenne les choses trop au sérieux et qu’il commence un discours moralisateur. Il en était parfaitement capable. Mes parents n’avaient pas été ceux qui m’avaient dit de me méfier des garçons, c’était bel et bien mon frère ainé qui s’était occupé de cela. Quel tableau étrange, en y repensant.
« Ton image de moi en serait totalement ruinée. » Je laissais échapper un nouveau rire, légèrement moqueur. A l’entendre parler, je me rendais compte à quel point il me voyait toujours comme un enfant. D’un côté, j’en étais profondément flattée. Je savais qu’ainsi, il continuerait de me protéger, quoi qu’il advienne. Je n’aurais pas à m’angoisser de bien des choses, car je saurais qu’il était à mes côtés pour veiller. D’un autre côté, une partie de moi aurait aimé qu’il se rende compte que je n’avais plus huit ans, mais bien dix-huit. Et que, malgré mon caractère relativement effacée face à la société, j’étais au courant de bien plus de détails que je n’en laissais paraître. Mais, peut-être était-ce ça façon à lui de se convaincre et de se rassurer ; si je restais une enfant, les choses seraient peut-être plus simple à ses yeux. Je n’en savais trop rien. Mais, d’humeur malicieuse, je lançai :

« Tu m’en vois bien déçue ! Alors, je n’aurais qu’à demander à notre cher ami Internet. Je suis sure qu’il saura me répondre, vue que toi tu ne le veux pas ! »

Alliant geste et parole, je me saisis de mon téléphone qui était jusqu’alors placé dans la poche arrière de mon jean. Bien que pas encore programmé au réseau japonais, celui-ci captait à merveille les ondes ce qui me permit bien vite d’ouvrir sur le petit écran une page de recherche.

« Alors… She… Fu Hai… voyons… hm… relations sulfureuses… »

Dictai-je à voix haute, en prenant, avec un air dramatique, tout mon temps pour écrire mes mots clés. Je savais que ce que je trouverais en ligne ne serait pas une once de vérité, ou, alors une vérité fortement déformée. Mais, j’avais envie de l’embêter. Toute petite sœur digne de ce nom se doit d’être ainsi avec son ainé, c’est la chose la plus naturelle au monde.
Bien vite, la sonnette retentit. Je laissais rapidement mon téléphone, car l’appel de la nourriture était plus fort que tout. Alors que Fu Hai revenait vers le comptoir avec un sac remplit de notre fabuleux diner, une douce odeur de nourriture emplie la pièce. Je ne m’y d’ailleurs que très peu de temps à atteindre ledit comptoir. Il m’indiquait le frigo, et, curieuse, j’allais l’ouvrir. J’en sortis une petite bouteille de thé vert que j’ouvris ensuite pour en déverser une partie de contenu dans un verre.

« Merci pour le repas ! »

Dis-je en découvrant mon bol de nouilles et celui d’edamame. La douce odeur de curry fit crier mon ventre, et je ne mis pas longtemps à me saisir des baguettes jetables gentiment offertes par le livreur pour commencer à me délecter de tout ça d’un joyeux appétit.

« Je pense que ce sera mieux que Tianjin. Plus grand mais, mieux. »

Oui. Ce serait mieux. Je me surprenais à ne pas avoir peur de traverser les rues inconnues de la capitale nippone. J’étais si confiante face à ces nouvelles découvertes, que, je ne pensais pas aux aspects négatifs liés à une grande ville méconnue.

« Et puis, je pense qu’en matière de sécurité, le Japon est mieux placé que la Chine. »

Ajoutai-je à sa remarque concernant lesdites bombes au poivre. J’ajoutais un haricot dans ma bouche, laissant son petit goût singulier prendre doucement le dessus sur le curry que j’avais déjà bien entamé. Puis, buvant une à deux gorgées de mon thé vert, j’ajoutai :

« Au final, je crois que j’ai plus peur de vivre dans un dortoir que tout autre chose. »

Fu Hai comprendrait ce que je voulais dire par là. J’étais indépendante. Je pouvais rester seule pendant de longues heures, plusieurs jours même. Mais, j’étais une vraie maladroite lorsqu’il s’agissait de réellement se sociabiliser avec des gens de mon âge. Je craignais d’avoir affaire aux mêmes critiques que durant toute ma scolarité en Chine.

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Ce message a été posté Jeu 30 Juin - 22:32
Est-ce que je m'amusais volontairement à cacher ma vie amoureuse à ma sœur? Probablement. Surtout parce qu'il n'y avait rien de sérieux dans ma vie, rien dont je pourrais lui parler et qui en valait la peine. Et je doutais de construire une relation durable avant un bon bout de temps. Les raisons? Et d'une, je m'ennuyais facilement. Et de deux, les probabilités pour que je meures étaient tout de même relativement élevées alors... espérer quoi que ce soit de longue durée avec moi était comme vouloir se jeter du haut d'une falaise. Je ne briserais le cœur de personne en mourant. Et puis... je n'étais pas sur d'avoir jamais été amoureux un jour, alors pourquoi donc me jeter dans les affres d'une émotion que je savais bien trop complexe et douloureuse pour moi. Je n'étais pas véritablement suicidaire. Un peu sur les bords et d'après mes médecins mais, je n'en étais pas persuadé. En quoi vouloir profiter de la vie qu'il me reste pouvait-il être considéré comme suicidaire. Je ne supportais pas que l'on régisse ma vie alors, je passais mon temps à provoquer les experts en faisant tout le contraire. J'étais un grand gamin. Et certainement que si ma sœur savait que je continuais les voiture de course, les sauts en parachute et autres folies, elle n'en serait que d'avantage inquiète. Il était vrai que depuis que j'étais malade, je ne racontais que peu de choses de ma vie, cela inquiétait trop ma famille. Alors, je trouvais cela pesant. Lorsqu'elle me dit qu'elle irait voir sur internet, j'haussais un sourcil en soupirant. L'inconvénient d'être une célébrité était bien celle là. Les rumeurs couraient bon trains en permanence et il était difficile de les éviter. Il fallait aussi, théoriquement, tenir à jour des trucs de relations publics. Heureusement, mon manager était plus doué que moi pour ce genre de trucs. Je lui faisais confiance à lui et à l'agence. C'était comme ça que je fonctionnais la plupart du temps. Il suffisait que je fasse attention à mon image et comme je ne buvais pas, c'était déjà plus simple. Sauf que mon caractère de chien et ma hargne naturelle avaient tendance à m'attirer des ennuis. Un petit casier en Chine le prouvait bien. Heureusement, la légitime défense avait toujours permis d'expliquer ces situations. Je faisais confiance à Jiao Li pour ne pas croire tout ce qu'elle trouvait sur le net mais, cela ne m'empêcha pas d'essayer de jeter un petit coup d’œil. Heureusement, la nourriture arriva rapidement pour mettre fin à ces trucs ridicules. J'ouvrais mon propre repas avant de la regarder commencer à manger avec appétit. Cela m'avait manqué, vraiment manqué. Et rien que de la voir comme ça, c'était suffisant à me rassasier. J'allais mettre un certains temps à manger, mon estomac n'était pas habitué à recevoir une telle quantité de nourriture. Je commençais à manger tout doucement, profitant du goût des épices avant d'ajouter.

-"Sans doute as-tu raison, mais cela ne m'empêchera tout de même pas de t'en acheter une! Quoi que tu dises. Et pour ce qui est du dortoir, je suis sûre que tu t'y feras très vite. Ce n'est qu'une question d'habitude. Je suis certains que les gens ne te prendront pas trop la tête. Et si tu as le moindre soucis, je suis là tu sais!"

Les autres, cela n'avait jamais été un point fort de ma sœur. Je ne savais pas vraiment pourquoi mais, c'était comme ça et je n'avais pas encore trouver le remède à ce petit soucis là. Il faut dire qu'en général, elle était bien trop mature et intelligente pour les autres. Et qu'elle manquait très certainement de tact aussi par moment. Mais, je l'aimais comme elle était et je considérais que si les autres n'étaient pas capable de l'apprécier dans son entièreté, ils ne méritaient pas de la connaître. Comment ça j'étais légèrement direct. La vérité était que j'aimais trop ma sœur pour ne pas considérer qu'elle ait quoi que ce soit à changer. J'avalais un peu de thé pour faire descendre ce qui pesait déjà sur mon estomac et décidait d'attendre un peu avant de continuer à manger sinon, j'étais presque certains de finir malade. Finalement, je me rabattais sur les légumes plutôt que sur les pâtes qui seraient sans doute finit le lendemain matin. Ce serait un petit déjeuner plutôt calant pour une journée qui s'annonçait longue et difficile. Je penchais la tête sur le côté en la regardant manger, me demandant quand est-ce que la gamine qui me réclamait que je la nourrisse avait grandis. Idiot Fu Hai, espèce de vieux gâteux! Finalement, il allait falloir que je me rappelle en permanence qu'elle était aujourd'hui grande. Et sans doute beaucoup plus responsable que moi, ce qui, au final, n'était pas bien compliqué.

-"Raaahhhhh, dommage que je doives travailler demain , je t'aurai fait faire un petit tour de Tokyo en accéléré. Que tu ne m'ais pas prévenu ne m'arrange pas dans mon emploie du temps. Entre l'hôpital, les shoots et tout le reste, je ne sais pas comment je vais faire du temps pour toi."

Et cela m'embêtais réellement. J'avalais un peu plus de pâtes et reposais définitivement mes baguettes.

-"Et toi, tu as déjà ton emploie du temps? Histoire qu'on se mette d'accord. Il va falloir que je te fasses un double des clés, aussi, ce sera beaucoup plus simple pour nous deux."

Dieu que cela faisait longtemps depuis que quelqu'un n'avait pas habité avec moi. Il allait vraiment falloir que je fasse attention. C'était bien cela qui m'inquiétait le plus. Alors que certainement d'autres sujets devraient attirés mon attention. Ce serait très certainement le cas mais, plus tard, beaucoup plus tard.

Anonymous
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Ce message a été posté Sam 2 Juil - 18:45
Je m’y ferai, qu’il disait. Peut-être qu’il avait raison. Peut-être aussi que cette venue soudaine dans un nouveau pays serait l’occasion pour moi de repartir sur de bonnes bases et de rencontrer des gens plus ouverts d’esprit que je n’avais pu le faire à Tianjin. J’espérais, silencieusement. Je gardais malgré tout un part de doute vis-à-vis de cette situation. Je ne savais ce que cette nouvelle année pouvait me réserver et j’avais bien peur de tomber de haut, même si je ne voulais me l’avouer au final. C’était compliqué. Entre mes études, la santé de Fu Hai, cette histoire de famille dont j’étais persuadée de ne connaître qu’un centième me faisait tourner la tête… Il me faudrait pourtant m’accrocher et palier au mieux. C’était là tout ce que je pouvais faire.

« Oui. Je ne dois pas oublier que j’ai un super grand-frère qui me portera secours, qu’importe la situation. »

Je lui fis un clin d’œil. Bien que dit sur le ton de l’humour, je savais que je pouvais lui faire confiance. C’était un étrange sentiment que celui de savoir que nous pourrions donner notre vie pour quelqu’un, mais que celle-ci ferait exactement la même chose pour nous. C’était attendrissant et renforçant à la fois. C’était un sentiment auquel j’aurais bien du mal de me passer tant il veillait en moi depuis des années.

« D’ailleurs, les dortoirs sont mixtes. J’ai découvert cela en m’y inscrivant. »

Rajoutai-je simplement en enfilant un énième haricot dans ma bouche déjà à moitié pleine. J’espérais glisser la remarque le plus rapidement possible. Je ne savais si c’était quelque chose qui le dérangerait. Enfin si, c’était quand même sacrément dérangeant en fait. Certes, chaque étudiant était considéré comme adulte et responsable mais… j’avais bien du mal à croire la façon de faire de l’administration de cette université. C’était par ailleurs un détail que je m’étais bien cachée de dire à nos parents. Je me cachais aussi d’ajouter que bien que les dortoirs étaient mixtes, nous avions nos propres chambres… avec verrous !

« Ne t’en fais pas ! Demain, je dois aller à l’université pour déposer d’autres documents et finaliser mon inscription. Nous trouverons le temps. »

Nous avions plus de temps maintenant, pensai-je. Un temps compté, mais du temps malgré tout. Nous ne pouvions nier cela. J’allais enfin pouvoir suivre son état, mener ma petite enquête et surtout le voir plus souvent. Cela m’apportait bien plus de bonheur que ne pouvait en contenir mon cœur.

« Pas encore. Je l’aurais demain normalement. Je me suis arrangée pour choisir des cours en début de semaine, condensé sur trois jours pour avoir plus de temps libre en fin de semaine. Je verrai demain si tout a été validé par l’administration. »

J’espérais bien que mon emploi du temps serait celui que j’avais choisi, que les cours pour lesquels j’avais posé une inscription n’étaient pas pleins à craquer et qu’ainsi je n’aurais pas à modifier tout cela au dernier moment. Tout avait été calculé à l’avance afin de pouvoir avoir plus d’opportunités de voir Fu Hai.

« Et promis, je ne viendrai plus par surprise. Je t’enverrai au moins un message avant de tourner la clé dans le verrou pour ouvrir la porte. »

Un nouveau clin d’œil. Je savais pertinemment qu’il devrait modifier un peu son rythme de vie. Passer de « jeune célibataire » à « célibataire mais avec une petite sœur collante » pouvait rapidement changer la donne. Je laissais échapper un petit rire, alors que je terminais mes udons avec enthousiasme.

Anonymous
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Ce message a été posté Mar 9 Aoû - 23:42
J'étais fatigué, je sentais que mon corps me réclamait mon lit à une puissance inimaginable. Peut-être était ce le mélange d'un agenda plutôt remplit et de ma maladie, mais j'étais considérablement diminué. Je tentais de ne pas trop le montrer, je devais jouer la comédie jusqu'au bout, toute la journée. Mais, que voulez-vous, on ne peut pas tout avoir dans la vie. J'étais heureux que ma sœur soit là après tant de temps sans la voir en face à face mais, je n'étais pas capable de réellement en profiter ce soir. Je ne pouvais pas lui dire de cette manière bien entendu. Mais, dans tous les cas, le résultat serait le même. J'allais prendre la direction de mon lit. C'était à tel point que je ne réagissais même pas quand elle m'annonça que les dortoirs étaient mixtes. Je pris notes dans mon crâne de passer là-bas, histoire d'effrayer les possibles coqs qui s'intéresseraient à elle. Mais, de toutes les manières, je lui avais appris à se battre ne serait-ce qu'un minimum. Pour sa propre sécurité. J'étais inquiet mais, je lui faisait confiance. De toutes les manières, si elle finissait par voir quelqu'un, je le saurais tout de suite. Au pire, je demanderais à mon manager de trouver quelqu'un pour la suivre. Je divaguais, ce n'était franchement pas clair à l'intérieur de ma tête. Il fallait que je me ressaisisse. Franchement, comment pouvais-je penser à ce genre de choses. Je sais que je suis hyper protecteur mais quand même... Et puis, j'avais d'autres soucis en tête que celui là. Il fallait que j'arrête de me compliquer la vie maintenant. Tout était très simple non. Vivre ou mourir, je n'avais pas vraiment d'autres choix de vie. Ce n'était pas déprimant. Enfin, ça ne l'était plus. Je ne prenais plus cela que pour une blague du destin. Quelque chose qui ne me faisait plus vraiment ni chaud ni froid. Le plus dur était les premiers temps. On finissait simplement par s'y faire. Étrange non? Le sentiment que sa vie est finie quoi qu'il arrive. Je ne dirais pas tout cela à voix haute. Je n'étais qu'une personne parmi tant d'autres qui avaient le même problème. Je regardais l'horloge avec un grand sourire et étouffais un bâillement avec ma main.

-"Puisque tu ne connais pas ton emploie du temps, rien ne sert de tirer des plans sur la comète. Je propose que l'on aille se coucher pour l'instant. On rediscutera de tout ça demain soir!"

Je me levais et allais chercher des draps dans mon armoire. Le lit de la chambre d'amis n'était pas fait. Personne ne dormais ici théoriquement. Maintenant, cela allait être sa chambre. Je retournais dans le salon et déposais tout ce qu'il fallait sur un plan de travail propre. Il allait falloir que j'agrandisse mon nécessaire de toilette aussi... A moins qu'elle ait déjà tout emmené avec elle. Bon, je n'allais pas me lancer dans une liste de course donc, autant faire plus simple.

-"Tu devrais être capable de faire le lit non? Au fait, je n'ai pas de quoi vivre à deux dans cet appart, donc, il faudra que tu me fasses la liste, au fur et à mesure, des affaires qu'il te manque. J'irais les acheter. Désolé d'avance."

Je m'approchais d'elle pour la serrer une dans mes bras et déposer un baiser sur le haut de son crâne. C'était pratique d'être grand pour ce genre de choses. Je souriais une fois de plus.

-"Allons nous coucher maintenant!"

Je n'avais plus de force pour la discussion. Et ce qu'il restait sur l'îlot central y resterait jusqu'à demain.

Anonymous
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Ce message a été posté Ven 12 Aoû - 9:43
Notre diner prenait fin, et je sentais avec cela notre petite soirée de retrouvailles se terminer. Prise dans nos discussions, je ne m’étais pas réellement rendue compte d’à quel point mon corps était courbaturé par tout ce voyage. La pression que je m’étais infligée depuis de longues semaines à préparer ce départ baissait soudainement, et la fatigue se faisait ressentir. Je glissais hors de mon siège, en saisissant les plats vides pour les mettre dans un endroit plus adéquat. Rangeant le comptoir comme si j’étais dans ma propre maison, j’en vins à penser que j’avais fait le bon choix. De longs mois allaient s’étendre devant moi, mais, je ne regrettais pas. J’étais avec la personne qui comptait le plus à mes yeux, et, cela valait bien des aventures. « Je te propose que l’on aille se coucher pour l’instant. On rediscutera de tout ça demain soir ! » J’acquiesçais d’un signe de tête à sa remarque, sans en ajouter plus alors qu’il filait hors de la pièce principale. En l’attendant, je rangeais précieusement les restes dans le frigo, et lorsque je me retournais il se présentait à moi avec un ensemble de drap.

« Oui, merci. »

Je posais les mains sur les draps doux, les saisissant ensuite dans mes bras, prête à les amener vers ladite chambre à coucher. Faire une liste, disait-il. Il faudrait que j’y songe effectivement.

« De toute façon, je dois faire quelques achats pour le dortoir aussi donc, ce sera l’occasion. »

J’esquissais un sourire, lui rendant son étreinte. Cela m’avait manqué. Terriblement manqué. Je retrouvais à présent un ancien goût du quotidien que nous avions de longs mois, années même, en arrière. A une époque où tout était bien plus simple. Où nous ne savions rien. Où nous vivions dans notre petite bulle, et nos seules crises comportaient souvent la peur que notre père se décide de cuisiner pour le diner alors qu’il était incapable de faire autre chose qu’un plat trop pimenté.

« Bonne nuit ! »

Il partit dans sa chambre, et je partis dans la mienne. Je pris guère de temps à faire le lit. Je tirais ma valise non loin de celui-ci et l’ouvrit. J’en sortais un petit paquet joliment emballé. J’avais oublié de le lui donner ; un simple cadeau, sorte de souvenir de Tianjin pour le remercier de m’héberger. Non pas qu’il avait eu réellement le choix, ou, que j’aurais pu penser qu’il refuse mais, c’était un gage de politesse tout simplement. Je posais l’objet recouvert sur une des deux tables de chevet et sans m’en rendre compte m’allongeait sur le lit. Mon esprit essayait tant bien que mal de faire le point sur cette longue journée, et sur toutes les autres qui m’attendaient à présent. Un procédé sans doute trop épuisant pour mon état actuel, car, sans m’en rendre compte je m’endormis.


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Une visite incongrue ♦ fu hai

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