tenue. ∆ « Onii-Chan, attends. » La machine venait de s’arrêter et je cessais de courir. Soufflant fortement, ruisselant de partout, je me tournais vers ma sœur, qui plaqua une serviette chaude et douce sur mon visage. La laissant faire alors que j’attrapais la bouteille qui se trouvait dans son autre main pour en boire une longue gorgée. Attrapant la serviette, je la lui posais dessus avant de sourire. « Essuie toi. Tu dégoulines autant que moi, idiote. » dis-je en l’abandonnant là pour aller au plus intéressant. La course ça allait dix minutes. Fallait que je me muscle bien plus intensément qu’en courant. M’asseyant à l’un des bancs de musculation, je regardais rapidement dans la salle. Il n’y avait pas grand monde aujourd’hui. Tant mieux, moins de bruit, plus de tranquillité. J’aurais été plus tranquille sans ma sœur, mais aujourd’hui elle avait décidé de venir. Me laissant tomber en arrière, calant bien mon dos, j’attaquais les jambes en soulevant pour commencer cinquante kilos. Soufflant fortement, j’écoutais ma sœur, assise à côté de moi, qui elle me regardait. A pour courir elle est là, mais pour soulever du poids y’a plus personne si ce n’est pour se muscler la langue. Répondant uniquement par oui ou par non, je lui fis augmenter la charge des poids progressivement avant de m’arrêter. J’avais les jambes en feu, c’était parfait. J’avais bien travaillé. La laissant à nouveau m’essuyer le visage, je me levais en fourrageant ses cheveux. M’attaquant aux abdos je fis plusieurs séries de musculations en la regardant faire les siennes. Elle avait beaucoup de mal. Elle n’était vraiment pas branché musculation la pauvre. Et pourtant, si elle voulait s’améliorer dans le BMX il le fallait. Pause. C’était vraiment le moment d’une pause. Le t-shirt totalement collé au corps, les cheveux en désordre je bus entièrement la bouteille avant de la laisser me prendre le visage entre ses mains. Mon regard plongeait dans le sien, je la laissais me recoiffer doucement avec ses petits doigts de fée. « T’es vraiment beau Yamamoto Kyota ! Ces cheveux verts font ressortir ton teint pale et tes magnifiques lèvres. » La laissant parler, je souris doucement. Elle avait eu raison en me le décolorant pour me les teindre en vert. Ma sœur était parfois folle, mais ça avait du bon. Discutant encore avec elle, je me mis à rire doucement, alors qu’elle commençait à me tâtonner le corps, râlant légèrement parce que j’arrivais à me muscler plus vite qu’elle. Je bossais surtout beaucoup plus qu’elle aussi.

TENUE. ∆ Quand on est sportif, il faut entretenir son corps, le BMX me permet de me muscler, mais je suis habitué à entrainement la partie supérieure, bras, abdos en salle. Une fois qu’on sort d’ici on se sent tellement bien, certes on est trempé de sueur, ce que certaine trouve sexy quand d'autres trouverait ça dégueulasse, pour ma part je n’ai aucun avis sur la question, le sport reste du sport et transpirer en fait parti. Utilisant un banc de musculation pour porter plusieurs poids variant d’une séance à l’autre, ça fait déjà plus d’une heure que je tourne ainsi de machine en machine, puis m’arrêtant pour enchainer quelques tractions pour travailler un peu plus mes biceps, les minutes passent et finalement je ressens la fatigue après un cours intense, je ne fais pas les choses à moitié et j’en ai des crampes aux bras et aux jambes même si je ne suis pas essoufflé, je sais que mon corps a besoin de se reposer et du coup je choisis de faire une pause pour l’hydrater un peu, bien sûr je ne m’attendais pas à ce que cela me mène à voir cette tête verte en compagnie d’une jolie fille plutôt entreprenante on dirait, je les fixe un instant alors que j’ai l’impression que ma bonne humeur s’évapore peu à peu, je ne sais pas pourquoi, mais cette vision m’agace... Enfin si, je sais vu que je ne suis pas débile, mais ça me saoule rien qu’à l’idée qu’un type comme moi puisse ressentir une sorte de jalousie ou d’agacement pour ce genre de chose, respirant et inspirant pour chasser ce sentiment, j’attrape ma bouteille dans le sac pour enfiler plusieurs gorgées et fidèle à moi-même je me rapproche d’eux sans aucune hésitation, si j’étais du genre à fuir pour quelques si peu ça se saurait. « Je savais pas que tu fréquenter la salle de musculation, encore un endroit où on aurait pu se croiser. »

tenue. ∆ Faire du sport avec ma sœur c’était une habitude peu commune mais je faisais avec. Discuter était parfois intéressant, même si je préférais en général m’isoler avec de la musique dans les oreilles. Aujourd’hui c’était la parlotte puissance mille. Elle ne s’arrêtait plus. Elle avait surement pris de la drogue, allait savoir. En tout cas je faisais avec. La laissant arranger mes cheveux, et me complimenter, je souris doucement en arrangeant son haut, cachant un peu sa poitrine. Elle portait des hauts biens trop décolleté à mes yeux. Ça m’ennuyait. Il y avait pas mal de pervers dans les salles de sports. Et elle le savait. Je lui avais répété un bon nombre de fois. Mais à chaque fois c’est comme si je communiquais avec un sourd. Ben voyons. Plissant le nez, je reculais avant de rire à sa blague, complètement conne et idiote. Mon dieu, ma sœur était stupide parfois. « Je savais pas que tu fréquenter la salle de musculation, encore un endroit où on aurait pu se croiser. » Me tournant, je fus surpris de voir Hyoga ici. Passant brièvement ma langue sur mes lèvres, un fin sourire se logea sur mon visage, alors que je sentais la main de ma sœur me prendre le poignet en me regardant. « C’est vrai. Comme quoi j’avais raison. On va faire que se croiser maintenant. » Dis-je doucement amusé. « Qui c’est ? Un ami à toi ? » La voix de ma sœur me faisant tourner le visage vers elle, je me tournais de nouveau vers Hyoga. Qui était-il ? Très bonne question, que je me posais de plus en plus souvent depuis quelques temps. « Un ami oui. Il fait du Bmx. Spécialisé en freestyle. » Soupirai-je en la voyant se pincer les lèvres et me regarder. Quoi encore ? Qu’est-ce qu’elle avait. Son regard était bizarre. « Je vais aller remplir la bouteille d’eau hum. Ne bouge pas je reviens vite. » Un baiser sur la joue, une main dans mes cheveux, je la suivis du regard tournant carrément la tête pour la voir s’en aller vers les points d’eaux. Riant doucement je passais ma main à nouveau dans mes cheveux me tournant vers Hyoga. « Eh bien. T’es tout transpirant. » Dis-je en lui tendant ma serviette, mon sourcil se arquant en ne le quittant pas du regard.

TENUE. ∆ Je les observais en me posant des questions que je ne devrai pas me poser, encore si c’était la fille qui m’intéressait ça serait logique, je me sentirai surement moins hésitant et perdu qu’a cet instant, mais non, mes yeux c’était sur Kyota qu’ils étaient posés, le regardant en soupirant, je dois me calmer, c’est frustrant, tellement que je j’aurais pu seulement détourner le regard et partir, mais ce serait mal me connaitre si j’étais un tel fuyard ça se saurait, mon truc à moi c’est de foncer dans le tas. Je les coupes ainsi dans leur intimité pour parler à mon collègue de BMX, un sourire se sculptant sur mes lèvres. Qui je suis ? Mes yeux se posent sur la jeune fille à ses côtés, plutôt jolie d’ailleurs, attendant la réponse de Yuki, nous sommes amis n’est-ce pas ? Que pourrions être d’autre après tout... Bien que j’ai ma petite idée je ne préfère pas la laisser éclore, c’est encore tellement improbable et pourtant. Saluant la fille d’un geste de la tête et d’un sourire, la laissant partir pour remplir la bouteille, nous laissant ainsi seul un instant. Il lui porte une grande attention, fourrant une de mes mains dans ma poche de jogging, l’autre tenant encore ma bouteille d’eau à moitié vidé, je le regarde sans manquer de le détailler. « Toi aussi. » Attrapant sa serviette j’essuie mon visage. « C’est ta copine ? » Je profite de ce qu'elle ne soit pas là pour le questionner tout de même curieux sur l’identité de cette jeune fille, ma question peut semblait comme un besoin d’être rassuré aussi, mais d’un côté je suppose que c’est un peu ça... Je ne suis pas habitué à être jaloux et encore moins quand la situation m’échappe, ce n'est pas du tout mon genre, mais Yuki a légèrement tendance à me faire contourner mes habitudes.

tenue. ∆ Tomber sur Hyoga à la salle de musculation, j’aurais dû m’en douter. Maintenant que l’on s’était croisé en vrai, forcément on allait faire que se croiser dans des endroits habituels pour nous, en se disant « tiens toi aussi tu viens ici ? » le truc classique que je n’avais vu que dans les films. Ça se produisait maintenant dans ma propre vie. Ma sœur nous quittant, sous un regard bizarre et un bisou un peu trop too much, je la suivis du regard, comme pour tenter de comprendre son agissement. Parfois j’avais l’impression d’avoir à faire à un alien et non une humaine. Enfin soit. Lui donnant ma serviette, je ne pus m’empêcher de lui dire qu’il était tout transpirant. D’ailleurs ses muscles ressortaient pas mal… Il était bien foutu. Ok, temps mort. Je venais de dire qu’il était bien foutu ou ça se passe comment ? Déglutissant, intérieurement, je m’insultais. Je n’allais pas baver sur un homme en sueur quand même… Ben si. Tout à fait. « Toi aussi. » Passant brièvement ma langue sur mes lèvres, je passais une main dans mes cheveux, défaisant alors tout ce que ma sœur venait de faire. Au diable la belle coiffure. « C’est ta copine ? » Relevant le regard vers le sien, je le fixais sans pour autant répondre. Mon cœur venait d’avoir comme un raté. Etait-il jaloux ? Ou bien je me faisais un film tout seul là ? Souriant en coin, amusé de le voir jaloux, je laissais tomber mon bras le long de mon corps. Pourquoi ça m’amusait qu’il soit jaloux ? Genre c’était cool. Genre c’était un bon point ? « Jaloux ? » C’était sorti tout seul. Bravo Kyota ! Tu fais fort là. Mordillant mes lèvres, amusé de la situation, je regardais ma sœur arriver au loin. Prenant la bouteille une fois à mon niveau j’en bus une grande gorgée avant de la lui tendre. « Bois toi aussi, tu as transpiré pas mal, je n’ai pas envie que tu te fasses une crampe. » Rendant la bouteille à ma sœur je la laissais boire avant de passer rapidement mon pouce sur sa bouche et son menton. Apprenez-lui à boire bon sang. Mais surtout car j’avais envie de taquiner Hyoga. Et mon dieu, je me trouvais tellement con de faire ça. Arrangeant à nouveau le haut de ma sœur, qui dévoilait un peu trop ses seins là. Je lui fis une faible grimace avant de regarder Hyoga. Alors qu’est-ce que tu as fait comme sport ? T’as fini ? Ou tu fais une pause ? »

TENUE. ∆ Je viens ici toutes les semaines et même plusieurs fois pourtant je ne l’ai jamais croisé et pourtant même si c’est une grande salle de musculation, c’est difficile de ne pas réellement faire attention aux autres, on se croise sur des machines, se défis et on fait du sport en s’amusant parfois, mais encore une fois on s’en doutait tous les deux qu’on finirait par se croiser dans nos lieux habituels alors que jusque-là on avait réussi à ne pas se voir, c’est fou quand même, complètement dingue. Mais bon si c’est pour ressentir ce genre de choses en le voyant en bonne compagnie j’aurai encore préféré ne pas le croiser, pourquoi ça m’énerve autant, je suis agacé... Mais j’ose lui demander qui elle est, si c’est sa copine peut-être que ça mettra un terme à ce qui nous pousse l’un vers l’autre et d’un autre côté s’il avait une copine il aurait autant joué avec moi ? Je me pose des questions complètement insensé, faut que j’arrête putain. À sa question je le fixe sans un mot, mon cœur battant plus vite, l’étais-je ? Oui... peut-être. Mais la jeune fille revint sans qu’il ne puisse obtenir une réponse de ma part, de toute façon ça ne semblait pas si important, je les observe, jugeant Yuki qui semble plutôt entreprenant et attentionné avec elle, ce qui me frustre malgré moi. Croisant son regard une fois qu’il semble avoir terminé de tout remettre en place, je hausse les épaules. « De tout. Je comptais y retourner, mais j’hésite à m’arrêter pour aujourd’hui. » Je me sens con, mais mes pensées sont tourné vers cette jalousie qui s’impose sans que je n’aie rien demandé, j’aimerais autant lui en parler, mais si c’est sa copine, j’imagine déjà les dégâts que je pourrais faire, donc je me retiens.  « Et toi, vous, vous avez terminé ? » Repris-je en regardant la jeune fille, ne l’ignorant pas non plus, je ne suis pas aussi puéril, au contraire. N’affichant rien de ce qui me travaille intérieurement, toute cette histoire commence à dégénérer un peu et à prendre plus d’ampleur à chaque rencontre. Faudrait peut-être que je rappelle à mon cœur que Yuki est un homme... Mais s’il me sort que l’amour n’a pas de sexe je suis niqué. Putain fait chier.

tenue. ∆ « De tout. Je comptais y retourner, mais j’hésite à m’arrêter pour aujourd’hui. » Hum. Il avait l’air bizarre. Plus le temps avançait et plus j’avais l’impression… Qu’il était jaloux. C’était amusant qu’il soit jaloux. Pourquoi c’était amusant ? Putain qu’est-ce que j’en savais moi ? Je devrais m’en foutre non ? Ah, ça m’emmerdait toutes ces questions internes là. C’était bien plus facile quand ça ne se passait que sur le net. En face à face c’était bien plus difficile à gérer, franchement… « Et toi, vous, vous avez terminé ? » Tournant un vague regard vers ma sœur, je la vis s’arrêter de boire sans pour autant enlever la bouteille d’eau de ses lèvres. Elle avait ses expressions qui me donnait envie de rire et de la taquiner. Tapotant sa bouteille sans pour autant la faire se tremper elle me fusilla du regard avant de me taper les fesses d’un coup de pied. « Aie ! » Dis-je en me décalant vers Hyoga comme pour me cacher. « Moi je compte continuer, elle, je ne sais pas. Elle muscle plus sa langue que son corps. » Dis-je en croisant les bras pour lui lancer un regard narquois. « Ce n’est pas vrai… Et puis t’es content quand je viens faire du sport avec toi. Ne fais pas genre. » M’attrapant la joue pour me la pincer elle s’approcha de moi pour déposer un baiser sur le bout de mon nez. Le plissant doucement je lui ébouriffais les cheveux avant de soupirer. « Tu veux rester avec nous ? Je me sentirais moins seul à bosser… » Dis-je en donnant une légère tape dans le dos de Hyoga. Lui souriant doucement, je regardais ma sœur s’asseoir sur le banc de musculation derrière moi pour répondre à un message sur son téléphone. Détournant le regard, je me tournais à nouveau vers Hyoga et m’approchait de lui. « Tu n’as pas répondu à ma question… Tu fuis ? » Dis-je à voix basse. Et moi ? Pourquoi je venais de balancer ça ? Genre, savoir s’il était jaloux ou pas m’intéressé ?

TENUE. ∆ Bien sûr, je suis bizarre, je me sens juste agacé intérieurement, je ressens cette pointe, cette boule que je ne devrais pas ressentir, je suis jaloux... Est-ce que c’est normal d’être jaloux d’un mec ? À force je n’ai même plus envie de me le demander, entre nous c’est étrange depuis le début, mais là je prends conscience que ça va bien plus loin encore et c’est frustrant. S'il voyait ce qui se trame dans ma tête je suis sûr que Yuki jubilerait sans peine, c’est amusant, sauf pour moi, bien que je n’aie pas pu lui donner de réponse vu que la jeune fille est revenu, pour ma part j’ai bien envie de quitter l’endroit pour prendre l’air et calmer tout ça, surtout qu’il ne m’a pas répondu, est-ce que c’est sa copine ou non ? Ils ont l’air complices en tout cas, les observant sans rien dire, jusqu’à ce qu’il me réponde enfin, bien que ça me saoule vraiment, ce n'est pas mon genre, je suis loin d’être le gars facilement énervé, agacé ou encore à être frustré pour un rien, mais plus j’y pense et plus ça m’embête. Je souris simplement en les écoutant, posant ma bouteille proche de mon sac. Je vais faire encore quelques séries avant de rentrer, m’étirant sans un mot lorsque Yuki se rapproche pour me questionner, un sourire se dessinant sur mes lèvres alors que je lui lance un regard franc. « Tu n’as pas répondu à la mienne non plus. » Je garde mon sourire pour me diriger vers le tapis de course, montant la vitesse, je ne lésine pas quand je m’entraine. Lui lançant de nouveau pendant que je cours. « Si je le suis qu’est-ce que ça change ? » Si je ne fuis pas, je sais que Yuki le fera, au final je ne sais pas où on va ni pourquoi je ressens tout ça, j’aimerais pourquoi faire un reset, mais je sais que c’est impossible, alors pour l’instant je jette ma frustration en courant de toutes mes forces sur ce tapis.

tenue. ∆ « Tu n’as pas répondu à la mienne non plus. » Outch. Toucher couler ! Il m’avait eu pour le coup. Je n’avais pas répondu à sa question oui. Mais voilà, Kyoko n’était pas ma petite amie, mais ma petite sœur. Mais bizarrement ça m’amusait moi de le voir de la sorte… Jaloux. Pourquoi ? Bonne question. Le regardant aller sur le tapis de course, mains dans les poches, je pinçais mes lèvres, en le détaillant de haut en bas. « Si je le suis qu’est-ce que ça change ? » Qu’est-ce que ça change ? Bonne question. Mon cœur s’emballait comme un gros porc là…Je ne savais pas quoi répondre. Et ça m’énervait. Ah… Soupirant quelque peu, je me pinçais les lèvres avant d’aller sur le tapis à côté de lui. Mettant à la même vitesse que lui je me mis à courir en regardant devant moi. « Va savoir… » Dis-je en soupirant quelque peu tout en courant. Ma sœur elle, je la voyais du coin de l’œil, toujours en train de textoter tranquillement un sourire légèrement niais sur le visage. Mon dieu, avec qui elle échangeait des messages… ? Toussant un peu, pour la faire réagir, elle ne tarda pas à venir devant nous pour nous regarder l’un après l’autre. « Vous faites la course ? » « Du tout. On glande pas nous. » Dis-je en lui tirant la langue. La voyant faire une légère grimace, elle se plaça devant moi avant d’essuyer la légère sueur qui commençait à couler sur mes tempes à l’aide d’une serviette. La laissant faire, je souris intérieurement en guettant un peu la réaction de Hyoga. Comme un abruti, je ne savais pas pourquoi je faisais ça. « Dans le cou aussi s’il te plait. La nuque aussi. » Dis-je en attrapant son poignet pour l’aider et la faire se pencher par-dessus la barre de la machine. Nos visages proches, je me retins d’exploser de rire. Ce n’était pas l’envie qui me manquer. Je réagissais comme une gonzesse amoureuse ma parole. Mais je ne préférais pas me l’avouer. Non. N’y pensons pas.

TENUE. ∆ Il me fait remarquer que je ne lui ai pas répondu clairement, sauf que c’est aussi son cas, j’ignore qui est cette fille, une amie, sa copine, autre chose ? Je ne peux pas le dire, mais les gestes qu’ils ont l’un envers l’autre me laissent imaginer des situations ambigües et ça me saoule, je devrais pas être agacé pour si peu, sauf si celle qui m’intéressait était la demoiselle et non... le gars en question, putain ça craint du boudin je vous le dis moi. Puis qu’est-ce que ça change que je sois jaloux ou non, il va me dire que je devrais pas ? Que ça ne sert à rien ou que c’est puéril comme sentiment, ô tout ça je le sais déjà, mais ce ne suis pas comme si je pouvoir réellement gérer ce sentiment en claquant des doigts sinon j’aurais déjà effacé ce qui nous lie. Courant sur le tapis de course, je ne fais attention à rien, me donnant juste à fond pour ne pas avoir la tête remplis de questions sans réponses. La fille nous rejoint et je laisse Yuki répondre, pour ma part je suis plongé dans mon monde, du moins si je ne m’entêtait pas à les regarder du coin de l’œil soupirant fortement en faisant grimper la vitesse de mon tapis accélérant ainsi mes mouvements et pouvant faire abstraction de ce qui se passe sur le tapis voisin, bien trop frustrer par le comportement de Yuki qui semble prendre un malin plaisir à me rendre fou, pourquoi je suis resté déjà ? Je pense que je devrais m’exiler dans un temple de moine, me raser les cheveux et vider mon esprit pour revenir plus saint, parce que là je commence à douter de mon état mental, si la demoiselle n’était pas là je mettrais clairement les choses à plat, mais malheureusement je ne peux pas, alors je la ferme et je cours.

tenue. ∆Je voyais bien qu’il était gavé, je n’étais pas dupe, parce qu’à chaque geste de ma sœur, j’avais ce regard en coin, qui guettait les réactions de Hyoga. Comme si j’attendais quelque chose en particulier. Quoi ? Je n’en savais rien. C’était trop bizarre. En tout cas il augmentait la vitesse du tapis, signe qu’il était agacé. Moi ça m’amusait. Me concentrant droit devant moi en soupirant quelque peu, je laissais ma sœur m’éponger quelque peu, avant d’augmenter à mon tour le tapis, me calant sur la vitesse qu’avait mis Hyoga. Soupirant en forçant un peu plus, déjà épuisé par tout ce que j’avais fait avant, je vis ma sœur se redresser et gonfler ses joues en me regardant bizarrement. Quoi ? Qu’est-ce que j’avais fait encore ? J’allais trop vite pour elle ou bien ? Elle nous regardait tour à tour. Quoi ? L’observant je lui souris doucement en lui pinçant le nez. Qu’elle arrête de penser je ne préférais pas savoir ce qu’elle était en train de se demander. C’est vrai que c’était rare de me voir m’entrainer avec quelqu’un. C’était même la première fois pour elle. Alors ça pouvait l’intriguer. Mais quelle s’abstienne. Je ne saurais pas répondre bordel ! La voyant se redresser sur la barre du tapis pour se soulever de l’avant de la machine, elle se pencha vers moi pour déposer un bisou sur ma joue et poser la serviette sur ma tête. « Onii-Chan je dois y aller ! Et puis t’es pas tout seul alors… Je te vois ce soir au dortoir. » Fronçant les sourcils je la vis faire un signe de tête à Hyoga avant de prendre ses affaires pour partir. « Yah ! Je t’interdis de trainer avec un homme ! Sinon il aura à faire à moi ! » soufflai-je en éteignant la machine pour arrêter de courir. Amusé, je m’épongeais le visage en soupirant. « C’est ma petite sœur. » Et ouais… Ma petite sœur. « Ça répond à ta question ? Ou pas du tout ? » Je me tournais vers lui avant de poser mon coude sur la barre de la machine et le regarder. « On nous a toujours pris pour un couple, c’était marrant de te voir jaloux. » Je m’avançais peut-être un peu vite ? Je n’en savais rien.

TENUE. ∆ C’est tellement frustrant, être agacé pour rien c’est pas mon genre, pourquoi je suis resté je l’ignore, mais je préfère aussi ignorer la scène qui se passe à côté de moi et me concentrer sur ma course, augmentant la vitesse, je remarque que Yuki fait de même une fois libérer des attentions de la jeune fille, je ne fis rien levant simplement le regard quand elle l’appelle « Oni-Chan » et qu’elle choisit de nous laisser, c’est un délire entre eux ou juste Kyota qui se fout de moi ? Je soupire en arrêtant la machine à mon tour, attrapant ma serviette je ne préfère pas relever combien je me sens con de mettre senti jaloux de sa sœur, mais je pouvais pas deviner vu que monsieur semble s’être bien amusé à me faire me sentir ainsi. Quittant le tapis en passant le tissu autour de mon cou et regardant Yuki en biais. « Ça y répond. » je souris en me rapprochant de lui pour le « bloquer » entre mes bras, mes mains posées sur la barre de son tapis, le fixant dans les yeux pour lui demander. « Qu’est-ce qui est marrant ? » Continuant de le fixer de mon regard franc. « Pourquoi t’aime me voir jaloux hum ? Tu trouves pas ça étrange Yuki ? » Je souris après être resté quelques secondes à cette distance rapprocher, reculant finalement. « Tu veux continuer ? » Je lui demande, sait-on jamais s’il a eu sa dose de sport pour la journée, maintenant qu’on est seul ça serait bête de se quitter si vite, mais d’un autre côté n’est-ce pas tout aussi étrange de penser comme ça, voilà pourquoi je suis perdu avec lui, je ne suis pas idiot je sais ce que c’est, mais je n'ai juste pas envie de l’accepter de manière aisé, on n’est pas attiré par un mec du jour au lendemain merde c’est juste... Voilà quoi.

tenue. ∆ « Ça y répond. » se rapprochant de moi pour me bloquer contre la machine, ses mains de part et d’autres de mon corps, je ne sillais pas le regard. J’avais chaud tout à coup. Très chaud, mon cœur battait la chamade, de par son geste, mais j’essayais de ne rien laisser transparaitre. « Qu’est-ce qui est marrant ? » C’est vrai ça, qu’est-ce qui était marrant là-dedans ? Bonne question, j’arrivais plus à réfléchir correctement à présent. Etait-ce le fait qu’il soit proche de moi ? Qu’il agisse comme… Putain comme dans un film américain là, où le mec bloque la fille contre un mur pour l’embrasser. « Pourquoi t’aime me voir jaloux hum ? Tu ne trouves pas ça étrange Yuki ? » Clignant des yeux, je mordis ma langue alors que ce prénom sorti de sa bouche me faisait un effet bizarre. Le regardant s’éloigner je déglutis longuement en essayant de paraitre naturel. « Tu veux continuer ? » Continuer quoi ? De me draguer ? Putain il était en train de me draguer ou pas ? Je n’en savais rien. C’était perturbant. J’avais envie de me barrer surtout. Il allait encore me traiter de fuyard. C’était surement ce que j’étais dans le fond. Enfin, non, mais avec lui je le devenais de plus en plus. « Oublie. Tu réfléchis trop. » Dis-je en me décollant de cette machine pour pas qu’il me bloque à nouveau. « Tu veux faire quoi ? Banc de muscu ? Autre ? » Fuyant son regard sans pouvoir m’en empêcher, j’attrapais la serviette la triturant sans trop savoir quoi en faire. Et voilà, comme un grand con, je faisais mon idiot. Comme si … Non. N’y pensons pas. Jetant la serviette sur mon sac, j’attrapais la bouteille pour en boire une grande gorgée. « Tu fais quoi après toi ? » Pourquoi ? Ça m’intéressait ? Fallait croire que oui.

TENUE. ∆ Il venait de me rendre délibérément jaloux, il savait que ça m’agacer, je pense que ma frustration pouvait facilement se lire sur mon visage alors pourquoi s’en amusait-il ainsi ? Je me fichais bien des regards curieux qu’on pouvait poser sur nous quand je l’entoure de mes bras pour l’empêcher de fuir, le bloquant ainsi contre la machine pour le questionner, bien entendu je n’avais aucune réponse, mais pour le coup tout devenait si bizarre de jour en jour, lorsqu’on se parlait seulement sur Skype on aurait peut-être pu éviter tout ça, mais maintenant qu’on est face à face la situation prend une ampleur qu’on n'est pas certain de pouvoir gérer, aussi bien lui que moi. Je suis beaucoup moins fuyard qu’il ne l’est, je préfère dire les choses telles qu’elles sont et je pourrais tout aussi bien expliquer justement ce qui est « étrange » dans notre relation, mais je sais qu’il le ressent aussi, ce sentiment qui nous attire l’un vers l’autre en tentant vainement d’y résiste, je ne sais pas où ça nous mène, mais pour l’instant je choisis de m’éloigner pour changer de sujet. « Tu trouves ? » C’est dit avec un petit ton ironique et un léger sourire sur les lèvres. « Peu importe, j’ai déjà tout fait presque, donc si tu veux faire une dernière série sur le banc ça me va aussi. Je gardais mon sourire tandis que je le voyais fuir mon regard, il était plus perturbé qu’il ne voulait bien l’avouer et cette fois c’est moi qui m’en amusé, faisant exprès de chercher son regard en me mettant devant lui. « Je ne sais pas encore. » Dis-je en m’installant sur l’un des bancs libre, rajoutant en le fixant sans aucune hésitation. « Pourquoi, tu as envie qu’on fasse un truc ensemble ? »

tenue. ∆ « Tu trouves ? » Oui, il réfléchissait trop. Ou alors c’est moi qui réfléchissais trop ? Ou alors je fuyais encore. Oui c’était surement cette dernière option. Je réfléchissais trop. Et en plus je fuyais. Putain je n’étais pas un fuyard de base ! Pourquoi il me faisait passer pour un faible avec toutes ces conneries là ? J’arrivais même plus à me reconnaitre. C’était terrifiant et à la fois stupide. Sans répondre je lui demandais ce qu’il comptait faire après le sport. Pourquoi je demandais ça moi ? Comme si ça m’intéressait. Bon dans le fond oui, ça m’intéressait. Mais … Oui… je devais l’avouer, j’avais envie de savoir. Je voulais qu’il me dise ce qu’il comptait faire. Genre ça allait changer ma vie. N’importe quoi. En plus j’sais pas ce qu’il foutait là, mais pourquoi il cherchait à capter mon regard ? Il voyait que je fuyais… Il m’énervait encore plus ! « Je ne sais pas encore. » Comment ça il ne sait pas encore ? Il se devait de savoir non ? Moi je savais ce que j’allais faire après ! Me doucher ! C’était déjà bien, non ? « Pourquoi, tu as envie qu’on fasse un truc ensemble ? » « Oui. » Clignant des yeux je me surpris à avoir pensé tout haut. Merde. Et c’était sorti tout seul, comme une sorte de soulagement, mixé avec de la révélation amoureuse. Mais pourquoi je pensais à amour moi ? Non mais ça n’allait plus. Me levant, quittant le banc, je souris avant de passer une main dans mes cheveux. « Bon en fait, j’arrête le sport. J’ai plus la foi de rien là. » Oui, je fuyais. Encore. Toujours. Et à jamais. Fuyard allait être gravé sur ma tombe. « On va se doucher ? » Hein ? Ou pas. Putain. Secouant la tête, j’attrapais mes affaires. Fuyons. Oui, c’était la meilleure chose à faire non ? Je fuyais vers les vestiaires l’air de rien. Au secours.

TENUE. ∆ Il est normal que je réfléchisse en même temps, toute cette histoire était une prise de tête énorme, on avait beau retourner ça dans tous les sens, mes yeux le cherchaient et pour ne pas passé par quatre chemins, je le désirai, attiré comme un aimant vers lui j’en perdais toute notion, toute logique, rien ne sembler tourner en rond. La jalousie c’était loin d’être dans mes habitudes, moi qui craque pour n’importe quelle fille dans mon entourage j’ai un cœur d’artichaut tout en étant également un insensible salaud, c’est ça la vérité, alors pourquoi c’est diffèrent cette fois ? J’ai beau tenter de poser mon regard sûr de jolies filles avec de belles formes ou essayer de me détacher de cette emprise, Yuki me revient en tête comme une évidence, c’est frustrant à force, les jours passent et rien ne change, que je le vois ou lui parle seulement rien ne va dans le bon sens. C’est là le problème... Où est-ce qu’on va, suis-je le seul à ressentir ça ou bien il est dans le même cas ? Je ne sais plus du tout, son jeu de jalousie qui l’amuse, en quoi est-ce amusant de me voir jaloux au juste ? C’est gratifiant pour ses sentiments, est-ce là la raison ? J’en doute, alors quoi ? Finalement je m’éloigne de lui avant de faire quelque chose ou dire des mots qu’il vaut mieux que je tais. Je le regarde quand il me répond rapidement concernant son envie de faire un truc avec moi, il n’a même pas réfléchi, souriant amusé par cette spontanéité, je hausse les épaules, ça ne me dérange pas. « Comme tu veux. » J’arrête aussi du coup, je suis resté pour en faire avec lui, pas pour dépasser mes limites en m’imposant des heures de musculation supplémentaires sans raison. Il est sérieux ? Enfin ça ne devrait pas me surprendre, nous sommes deux hommes et c’est normal de se laver après le sport, mais j’avoue que la simple idée qu’on se douche ensemble ne va pas m’aider à calmer mes pulsions, il va juste arriver à me frustrer encore plus. Mais je n’ai pas le temps de répondre que je le regarde fuir de nouveau, entrant dans les vestiaires, je rigole tout seul, ce mec va m’achever avant l’heure. Mais je ne fuis pas, contrairement à lui je prends le taureau par les cornes comme on dit et advienne que pourra. Attrapant mes affaires, j’entre derrière lui, il n’y a personne dans les vestiaires à part nous, forcément ça ne serait pas drôle sinon... « Tu me proposes de nous laver ensemble et tu pars sans moi, ce n'est pas sympa~ » J’aime lui rappeler à quel point il évite les situations compliquées en fuyant tout le temps, j’ai bien cerné le personnage, mais je ne déteste pas ça, je trouve même que ça le rend mignon putain. « Ce n'est pas comme si je t’avais pas déjà vu presque nu. » A la Cam, on sortait de la douche à ce moment-là aussi, m’approchant de lui. « On disait quoi déjà ? Dommage qu’on ne soit pas ensemble pour que je puisse te réveiller non ? » Mon dieu, si je commence à le chercher comme ça, il va vraiment fuir en courant, mais c’est plus fort que moi.

tenue. ∆ Y’avait pas à dire, j’étais le roi des cons. Ou peut-être pire ? Je n’en savais trop rien. Mais j’étais simplement con et j’avais envie de me taper la tête contre un mur pendant des heures. Quelle idée de faire ça. De proposer ça ? J’étais dingue ? J’avais perdu la tête ? J’en savais trop rien. Mais pour le coup… Je trouvais que je devais recevoir la médaille du plus gros abruti que la terre ait porté. « Comme tu veux. » Ben voyons. Oui, comme je voulais. On pouvait faire tout ce que je voulais. C’était la fête du slip. Non, pas la fête du slip. Le mot slip me faisait presque peur tout à coup. La fête du string c’était mieux. J’aimais les strings oui. Sur des jolis culs. Ceux des filles de préférences. Pas sur des mecs. Putain un mec en string c’était immonde. Mais pourquoi je pensais à ça moi ? Sans répondre, je pris simplement mes affaires et hasta la vista. Même si franchement, je ne pouvais pas trop fuir pour autant. Les vestiaires ce n’était pas des échappatoires non plus. Et en plus il n’y avait personne dans les vestiaires. Pour faire bien. Tant qu’à faire. C’était la plus grosse blague du siècle. « Tu me proposes de nous laver ensemble et tu pars sans moi, ce n'est pas sympa~. » Nous laver ensemble ? Ah bon ? Non, j’ai proposé une douche ! Pas de se laver ensemble. Il ne voulait pas non plus que je prenne le savon et que je le frotte ? Rien que d’imaginer j’avais chaud et j’avais envie de faire le mort sous un banc… « Ce n'est pas comme si je t’avais pas déjà vu presque nu. » Tiquant à cette phrase, je me remémorais en effet notre dernière conversation sur Skype… Ou en effet on avait été à moitié à poil… Secouant la tête je posais le sac, avant de me mettre à boire. Trouver une solution pour ne pas me doucher à ses côtés… « On disait quoi déjà ? Dommage qu’on ne soit pas ensemble pour que je puisse te réveiller non ? » Crachant sans pouvoir m’en empêcher, je manquais de m’étrangler, le regardant sans trop savoir si je devais être surpris, choqué, outré, ou que sais-je encore. Tapant mon torse, je posais la bouteille en le regardant. Okai, je venais de le doucher à moi tout seul mais pas grave. « Pourquoi ? Tu me réveillerais comment ? » … Pourquoi je posais cette question ? Ce n’était pas ça que je voulais dire. Clignant des yeux, j’enlevais mon haut, cherchant la serviette dans mon sac pour la poser sur une de mes épaules. « Personnellement, j’ai bien trainé au lit un peu le matin. » Ouais et ? Pourquoi je lui racontais ça ? Faisant péter le short, j’enlevais chaussures et chaussettes avant de partir en direction des douches. Ouais, il restait un habit et alors ? Poussant la porte, je souris doucement avant de lui faire un signe de la main. « Tu verras l’oiseau la prochaine fois, j’prends la douche individuelle. » Ni une ni deux, je sautais dedans en m’enfermant dedans. Mon dieu. Laissez moi mourir.

TENUE. ∆ Je suis surement le plus « fonceur » des deux, ce n’est pas une surprise, bien sur ça ne veux pas dire pour autant que je suis plus à l’aise par la situation, disons simplement que je cherche aussi à comprendre, je le provoque, lui rentre dedans pour essayer de voir jusqu’où cette histoire peut aller, jusqu’où je suis capable moi-même de mener cette attirance, est-ce passager ? Est-ce par curiosité ? J’aimerais seulement obtenir plus de réponses face à ses « sentiments » qui n’ont pas lieu d’exister, j’ai beau me dire que c’est de la connerie, que tout est parti d'un simple défi, qu’on se cherchait sur le net et que ce qui se passe entre nous dans nos échanges skype ne devrait pas se mélanger au irl, mais comment faire quand ça semble déjà trop tard pour faire marche arrière ? Je n’ai pas envie d’être l’idiot qui lui court après alors qu’il passe son temps à me fuir, mais je suis tenace quand je veux des réponses et je me retrouve à le provoquer encore plus, seul dans les vestiaires, je n’hésite pas à lui rappeler ses mots qu’on avait échangé lors d’une de nos conversations, bon... Je me suis pris de l’eau dans la gueule face à la surprise, sa réaction est trop mignonne. « Merci pour la douche. » Je devais quand même soulever ce détail, alors que je croise son regard, le fixant franchement dans le sien. « Tu m’as déjà posé cette question et tu connais la réponse. » Je souris, j’aimerais voir ce qui se passe dans sa tête à cet instant, mais après s’être déshabillé il s’enfuit de nouveau. Soupirant un sourire sur mes lèvres, alors qu’il s’enferme de l’autre côté d’une cabine. Je vire mes vêtements à mon tour, mais je me fiche qu’il me voit à poil, on est des mecs, donc je me lave dans l’espace douche collectif, c’est plus rapide. L’eau coulant sur mon corps, on se lave à quelques mètres l’un de l’autre et le silence laisse place au jet claquant sur nos peaux. Quelques minutes plus tard, j’arrête tout, passant mes mains sur mon visage pour attraper ma serviette et m’essuyer ce dernier avant de l’enrouler autour de la taille, revenant près des sacs. « J’espère que tu frottes bien, tu veux de l’aide ? » Je ricane intérieurement devant chacune de mes paroles qui deviennent plus explicites petit à petit.

tenue. ∆ « Merci pour la douche. » Oui bon… Non…. Plissant le nez, je passais ma main dans mes cheveux en marmonnant un bref désolé. Parce que je l’étais. Je l’avais littéralement aspergé… D’eau et de… Bave… Oui… Bon…. Eau et bave. Rien d’autre putain. Pourquoi j’avais des idées mal placées … ? « Tu m’as déjà posé cette question et tu connais la réponse » Oui, bon c’est vrai. Il avait raison. Mais le con que j’étais ressortait grandeur nature quand j’étais perturbé. Voilà. Et lui là, ce spécimen il m’intriguait et me rendait complètement con. « C’est vrai. C’est vrai. » Et en plus je me met à répéter comme un perroquet. Tout va bien. Tout va absolument bien. L’abandonnant là, j’allais dans la douche individuelle. Enlevant le boxer, je fis couler l’eau pour commencer à me doucher. L’entendre se doucher non loin de moi me faisait bizarre. C’était trop bizarre de prendre une « doucher » avec lui. L’eau coulant pendant quelques minutes, je restais un moment dessous, malgré le fait que je sois propre. « J’espère que tu frottes bien, tu veux de l’aide ? » Coupant l’eau je ruminais doucement. « Non. C’est bon, mais merci de la proposition. » Enroulant la serviette à ma taille, je passais mes mains dans mes cheveux avant de sortir de la douche. C’était tellement con. Parce que maintenant je devais me changer devant lui… Inspirant longuement, tentant de ne penser à rien, je filais à mon sac avant de me laisser tomber sur le banc. « Une douche après avoir fait le sport ça tue. Si je m’écoutais, j’irais pioncer. » Passant une main sur mon épaule, je me massais doucement avant de m’étirer et faire craquer mon dos entier. Sortant mes affaires propres du sac, les posant à mes côtés je me levais pour faire tomber la serviette. Lui tournant plus ou moins le dos, essayant de ne pas croiser son regard, j’enfilais mon boxer avant d’enfiler mon jean et mon pull. « Du coup, tu fais quoi après ? » Je me tournais vers lui pour le regarder droit dans les yeux au cas où il serait encore en serviette ou nue… ou que sais-je. Pas de regard vers le bas… Ne regardons pas…

TENUE. ∆ Qu’il m’asperge d’eau honnêtement je m’en fiche, même la bave mélangée au liquide devrait me dégouter et me donner envie de m’empresser de passer sous la douche, mais ce n'est pas le drame non plus, je préfère prendre ça à la rigole ce n'est pas la peine d’en faire tous une histoire. Par contre il sait où je veux en venir mais le demande quand même, soit il veut l’entendre de nouveau de vive voix, soit il est idiot. Je souris en haussant les sourcils à ses nouvelles paroles identiques avant de le voir disparaitre dans la cabine de douche, je ricane un peu avant de me laver de mon côté, l’eau coule pendant plusieurs minutes avant d’imposer le calme. Je nargue Yuki à travers mes mots, il répond comme je m’y attendais, ce n'est pas comme si j’espérais qu’il dise oui, fallait pas rêver ce n’est pas lui qui m’inviterait à faire une chose pareil, ça se saurait. Assis tous les deux à côté sur le banc en serviette, ça rappelle l’autre qu’on était face à face de l’autre côté de l’écran, dans une tenue identique, mais nos épaules ne se frôler pas à ce moment-là, alors qu’à cet ainsi si. Les cheveux dégoulinant sur mon visage et goutant sur ma peau nue, je devrais les essuyer comme il faut, mais ma serviette est occupée à enrouler mes parties intimes, bien que je ne sois pas pudique je ne voudrais pas le choquer quand même, un rire se voulant discret franchi mes lèvres à cette pensée, je m’amuse tout seul c’est bien moi ça. Mes yeux louches sur lui sans gêne quand il se redresse et se change, si je peux mâter je ne vais pas me priver, en plus il a de belles fesses. Sérieux je suis taré ma parole, c'est quoi ça, depuis quand je trouve beau un cul de mec... À sa question je quitte le banc, virant ma serviette à mon tour sans me presser pour autant, il peut mâter s’il veut, mais il semble vouloir garder le regard dans mes yeux, je souris en répondant tout en attrapant mon boxer et l’enfiler lentement. « Tu voulais pas dormir ? » Je mets mes vêtements propres et essuie mes cheveux avec la serviette. « Je suis fracassé, j’ai envie de lambiner pépère. » Il disait vouloir faire un truc avec moi, donc s’il a quelque chose en tête, je suis là.

tenue. ∆ Il était nu, genre tout nu, comme un ver. Là face à moi, son corps était… dépourvu de vêtements. Et dieu, que c’était dur de ne pas baisser le regard. Je veux dire… Voir une queue, j’en avais vu dans ma vie… Après les entrainements de foot, on se douchait tous sans aucun complexe dans les vestiaires, ce n’était pas quelque chose qui nous dérangeait. Mais là… Là, bizarrement, j’avais envie de voir, par curiosité oui, mais aussi par envie. Putain mais quelle envie ? C’était une queue. Moi aussi j’en avais une. Pas de quoi faire des jaloux bons sangs. « Tu voulais pas dormir ? » « Si, mais non. Je ne vais pas dormir si tôt… Ce soir je ne dormirais pas après. » Autant dormir durant les heures appropriées. Le regardant s’habiller, je penchais quelque peu la tête en soupirant. « Je suis fracassé, j’ai envie de lambiner pépère. » Fronçant les sourcils, je ne pus m’empêcher de rire un peu. Bon ce n’était pas méchant, mais quand même. « Ça t’arrives souvent de sortir des mots si vieux ? C’est l’effet Tokyo ? Ils parlent souvent comme ça ? Ou c’est juste toi ? » Ok, je me foutais de lui ouvertement là, mais c’était vraiment pas méchant. Me levant, j’attrapais mon sac en soupirant. « On va boire un coup ? Ou tu veux aller quelque part pour… Lambiner ? » Je pouffais doucement avant de cesser de rire. « Pardon. Ce n’est pas méchant vraiment. Je trouve ça sympathique. » C’est vrai, c’était cool d’entendre de vieux mots de la sorte. Sortant des vestiaires je frissonnais légèrement sous le changement de températures. Si dedans il faisait bon, surtout dans les vestiaires, là, il faisait vraiment froid. L’hiver était bel et bien là. Ruminant, je cherchais dans mon sac ma veste pour l’enfiler, ainsi que mon écharpe. Baillant, je m’étirais avant d’enfouir mes mains dans mes poches. « Tu veux qu’on boive le coup au dortoir ? » C’était t’être pas une bonne idée de proposer là-bas non ?

TENUE. ∆ C’était amusant de me pavaner à poil devant lui, pas que je sois du genre à faire exprès de me dévêtir pour montrer mon corps, mais je pouvais imaginer ce qui se tramer dans sa tête, j’espère en tout cas que ça le rende aussi fou que moi. C’est un vrai bordel, tout ça est un vrai bordel. Je souris doucement pendant que je me rhabille, il voulait dormir non . Mais je comprends ce qu’il veut dire, je pense la même chose, même épuisé je préfère attendre le soir pour bien me reposer et casser mon lit comme on dit. Je ne fais pas vraiment attention aux mots que j’emploie, faut dire que j’ai un langage bien personnel, j’y peux rien. L’entendre rire me fait penser que j’ai encore dit un truc louche. « C’est si vieux que ça ? » J’en sais rien moi ! « Je parle comme ça, c’est comme mon accent, j’ai un langage différent, tu vois je suis une pièce rare, un exemplaire unique, faut faire gaffe je vaux cher. » Je rigole en me prenant au jeu, puis une fois habillé, je pris mon sac et répondis à sa question sans tarder. « Allons boire un verre, je peux lambiner après. » Je souris et hochant la tête. « T’inquiète j’ai l’habitude, venant de toi ça me fait moins chié » Je savais bien que ce n’était pas méchant, donc je le prenais à la rigolade aussi, tant que je le faisais rire ça m’aller, vous avez ce qu’on dit : femme qui rit à moitié dans ton lit. Bon là ce n'est pas une femme, mais... Bref, fuck. « Chez moi ou chez toi ? » C’était étrange dit comme ça, mais au point où on en était ce n'était pas à ça prêt, même si c’était un peu dangereux de se retrouver seul dans une chambre.

tenue. ∆ « C’est si vieux que ça ? » Franchement ? Je n’en savais rien, mais ce n’était pas un mot qu’on entendait souvent. Alors ça devait l‘être un minimum je présume… « Je parle comme ça, c’est comme mon accent, j’ai un langage différent, tu vois je suis une pièce rare, un exemplaire unique, faut faire gaffe je vaux cher. » Tournant le regard vers lui, je plongeais mes yeux dans les siens avant de les baisser vers ses chevilles et donner un léger coup de pied à l’une d’elle. « Ça va sinon les chevilles ? T’as besoin d’aide pour les dégonfler un peu ? Je veux bien me porter volontaire pour cette lourde tâche et te faire redescendre sur terre hum. » Dis-je le sourcil arqué vers le haut. Bien évidemment je le narguais, mais c’était encore plus drôle de le narguer sans sourire ni rien. Bon j’avais du mal à retenir mes lèvres. Mais soit. Il savait pertinemment, du moins, je suppose, que je n’étais pas sérieux… « Allons boire un verre, je peux lambiner après. » Let’s Go. « T’inquiète j’ai l’habitude, venant de toi ça me fait moins chier. » « Cool. Bon allons lambiner. Ça me dérange pas de lambiner. J’aime ça. » J’avais l’impression de parler comme mon grand-père sérieux, ça faisait trop bizarre. Mais j’allais m’habituer. Enfin, pourquoi je devrais m’habituer ? Ça veut dire que je prévoyais de rester plus de temps que ça avec lui ? Ah… C’était trop bizarre tout ça. « Chez moi ou chez toi ? » Pourquoi… Pourquoi cette proposition, me faisait penser aux films Américain, ou le mec après avoir bu un verre avec la meuf, lui propose chez lui ou chez elle pour baiser ? Bordel j’avais l’impression de choisir l’endroit pour aller faire une partie de jambes en l’air… Je devenais fou ma parole. Ça n’allait plus là. « Chez moi, y’a jamais personne, on sera plus tranquille. Enfin si y’a Dawn, mais il geek, alors… C’est comme s’il n’était pas là. » Ouais, ouais. Chez moi, plus tranquille… Genre pour boire un putain de café y’avait besoin qu’on soit seul. J’allais finir par me jeter par une fenêtre moi. Soupirant fortement, j’emboitais le pas vers les dortoirs en ruminant intérieurement. J’étais con putain. « Sinon, t’as quel âge ? » Ouais, vachement intéressant ça.

TENUE. ∆ Je fais pas vraiment attention aux mots que j’emploie en même temps on m’a souvent dit que j’avais une façon de m’exprimer qui était quelque peu différente, mais ça ne m’empêche pas de continuer, je ne fais pas gaffe et je ne suis pas du genre à me reprendre quand je sors un mot étrange, faut-il encore qu’on me le fasse remarquer. Je préfère m’en amuser, du moins quand je sais que ce n’est pas quelqu’un que je déteste qui me cherche dessus, sinon je suis beaucoup moins altruiste. Bouffonnant un peu sur ma valeur dû à cette capacité rare, je ris en écoutant sa réponse, hochant la tête négativement. « Ça va aller merci, elles sont très bien comme ça. » Un clin d’œil et nous voilà à parler de boire un verre ensemble, j’ai le temps de me reposer ce soir, après tout c’est de la « bonne » fatigue qu’on ressent après une telle séance de sport. « Tant mieux si t’aime ça, par contre tu sembles aussi aimer te moquer de moi, 'tention » Lui lançant un regard faussement vexé, avant de sourire et lui donner un coup d’épaule pour appuyer la plaisanterie. Maintenant faut savoir où on va, chez lui, chez moi ? J’attends sa réponse, bien que ma question soit un peu étrange au vu de la situation, ce qui n’a pas dû lui échapper non plus, nos phrases ont tendance à être tout le temps bourré de double sens, mais c’est difficile de garder contenance quand on est perdu comme on l’est émotionnellement. « Un endroit tranquille où on sera seul ? Hum. » C’est tentant, mais ça risque d’être un peu pesant. Après qui c’est comment ça peut tourner, je ne préfère pas y penser pour l’instant. « Je te suis. » Le laissant passer devant, je reste à ses côtés, alors qu’il me questionne sur mon âge... « Le même que le tien. » Je rigole en lui lançant un regard amusé, c’est marqué sur nos profils skype donc je connais son âge, par contre pour la ville ce n’était pas précisé c’est pourquoi je n’avais jamais su qu’il se trouvait au même endroit que moi.

tenue. ∆ « Ça va aller merci, elles sont très bien comme ça. » Je souris doucement amusé. Il avait une bonne répartie, c’est ce que j’appréciais avec lui. On ne s’ennuyait jamais. C’était plaisant de parler avec lui. Jamais je ne m’étais ennuyé en lui parlant. Jamais non. Je le taquine alors sur sa façon de parler. Parce que franchement entre lui et moi, fallait que je le lui dise. Il parlait vraiment comme un vieux parfois. Même souvent. Non vraiment souvent. Si je devais compter le nombre de mots vieillot qu’il avait sortie depuis qu’on se connaissait, la liste serait trop longue. Le faisait-il exprès ou pas ? Je n’en savais rien, apparemment non, c’était comme son accent tout droit sorti de l’univers d’à côté. Non vraiment Hyoga, était bel et bien à part. Un homme différent sur cette planète appelé terre. « Tant mieux si t’aime ça, par contre tu sembles aussi aimer te moquer de moi, 'tention » Je lui lançais un regard amusé et taquin à la fois, un peu narquois. « Hum ? Quoi ? Tu vas me taper sinon ? Bouuuuh, j’ai peur. Attention. Non j’ai pas peur. » Je le défiais ? Peut-être bien. J’avais l’habitude de me battre, mais je ne me voyais pas pour autant me battre avec lui… ça serait bien trop bizarre, non ? Puis on se décida, ou du moins je choisis le lieu ou on allait le boire notre café. A savoir chez moi. Et bien évidemment sans pouvoir m’empêcher de sortir une sorte de phrase chelou, qui voulait dire plus de choses qu’elle ne devrait. C’était trop bizarre. « Un endroit tranquille où on sera seul ? Hum. » Oui… Un endroit tranquille… ça craignait bordel ! « Je te suis. » ça ne m’étonnait même pas de lui… Le contraire m’aurait par contre étonné. Sans rien répondre, je pris la direction des dortoirs. J’avais la boule au ventre, voilà, comme si j’étais en train de ramener une meuf. Putain mais ça n’allait pas sérieux. On allait simplement boire un café, rien d’autre. J’en profitais pour lui demander son âge, histoire d’en apprendre plus sur lui. Pourquoi, je n’en savais rien. « Le même que le tien. » Ah ? « T’as regardé sur skype ? J’aurais dû faire pareil tiens. Je n’y pense jamais. » Mais lui y avait pensé… Pourquoi rien que cette idée me rendait chaud ? Soupirant, pour moi-même, je pressais le pas un peu énervé. Sans rien dire d’autre, on arriva dans le bâtiment des dortoirs. Entrant je filais devant ma porte, sortant les clés pour ouvrir. Entrant j’enlevais mes chaussures avant de le laisser passer et fermer la porte. « Tu peux poser mes affaires dans ma chambre si tu veux. » Je partis en direction de celle-ci avant de poser mon sac au sol et soupirer. « Tu veux boire quoi alors ? Café ? Autre chose ? »