TENUE ★ Je n’aime pas la façon que prends la tournure des évènements, cet abruti... Dans quoi il s’est fourré encore avec ses bêtises, je tente de le rappeler, sans réponse... J’insiste jusqu’à ce qu’il réponde enfin, l’entendant plaisanter je suis soulagé malgré que je reste de marbre à son rire, trop inquiet par ce qui se passe de son côté, pas que je sois du genre à penser au pire, mais je n’ai pas envie qu’il ait bêtement des ennuis parce qu’il s’amuse à faire le faite et à boire ici et là, sale gosse, il va me faire avoir des cheveux blancs. Ginza ? Je l’entends bouger, pendant que j’attrape une veste, il est tard et normalement je ne réagirais pas aussi impulsivement en quittant la maison pour me rendre jusqu’à ma voiture, il me confirme où il se trouve et je dis simplement, en ouvrant la portière de ma voiture : « Bouge pas. » Je raccroche direct, pour démarrer et prendre la route jusqu’au quartier en question, il ne doit pas se faire attraper, même s’il n’a rien fait de mal, le fait de se faire prendre par la police n’a jamais de bonnes conséquences pour la suite et pour son rêve se serait alarmant, la NASA n’accepte pas des jeunes avec un casier ou un avertissement quel qu’il soit. Il me faut quelques minutes pour arriver à l’endroit en question, je vois des patrouilles tourner en rond dans les rues, sérieux qu’est-ce qu’ils ont fait pour ça ? Je prends là où ça semble le plus agité roulant doucement, me garant à une place libre pour prendre la rue. Le portable en main je rappelle le téléphone de Reagan en étant attentif au moindre son. Il ne doit pas être bien loin cet idiot. Ça sonne. Je m’approche et vois des poubelles, me penchant pour regarder derrière. « Yo sale gosse. » Bon en dehors de son degré d’alcool il a l’air d’aller bien, mais par précaution je préfère lui demander : « Ça va ? »

 TENUE ★ Qui aurait pu prévoir que la police débarquerait à une fête d'étudiant ? Sûrement un voisin ingrat qui a prévenu pour tapage nocturne, du coup tout le monde est inclue dans l'affaire. La soirée avait bien commencé, malgré les verres enfilés en si peu de temps et l'ambiance qui a rapidement viré à du grand n'importe quoi. J'étais encore au téléphone avec Inaho quand les flics ont fait leur entrée et ont bouleversés les gens jusqu'à en perdre mon téléphone portable. C'est sous une table que je l'ai retrouvé et que j'ai pu décrocher à un nouvel appel de mon aîné, toujours aussi joueur et amusé par la situation, qui pourtant n'a rien de marrante. Pendant qu'il s'inquiète, moi je plaisante. Après quelques efforts, je parviens à sortir de sous la table -miracle avec mon un mètre quatre vingt deux- et à filer vers l'arrière du jardin, où je parviens à sortir de la résidence après m'être escrimé avec le mur d'enceinte. évidement, avec un coup de trop dans le nez, je trouve le moyen de me casser à moitié la gueule. Les mains égratignées, je boitille jusqu'à un conteneur de poubelle où je reste bien camouflé jusqu'à l'arrivée d'Inaho. Essoufflé, je garde mon portable entre mes mains, manquant de m'assoupir entre temps mais la sonnerie de l'appareil me tire aussitôt de mes pensées. Je n'ai pas le temps de rassembler toute ma tête qu'il m'a déjà trouvé, lui offrant un beau sourire à son surnom. Sale gosse, y a rien à redire. « Hm, je suis juste tombé. » Dis-je en montrant mes mains, sans perdre mon large rictus. Sauf qu'une fois debout et prêt à marcher, je recommence à tanguer et à grimacer. J'ai dû me fouler la cheville, mais ça valait la peine pour éviter la nuit au poste de police. « Je vais très bien ~ » Je ris, m'appuyant sur la poubelle pour tenir droit alors que je meurs de chaud, mes joues tirant sur un rouge tomade. Aussi rouge que ma tignasse en désordre ou mes lèvres naturellement colorées. « ça va toi ? » Bonjour, qui suis-je ? Je ne me rends pas compte que c'est moi qui l'ait tiré jusqu'ici avec mon appel et mes conneries. Demain, ça ira beaucoup mieux.

 TENUE ★J’étais censé réviser ses dossiers et finalement je me retrouve à conduire dans un autre quartier inquiet pour cet idiot... Il ne fait vraiment pas attention, il pourrait réfléchir avant d’agir, sérieusement il m’énerve ce sale gosse, mais malgré tout je fonce quand même le retrouver sans me poser de questions, j’ai simplement attrapé ma veste, pris mes clefs et conduit droit devant jusqu’à son emplacement. Heureusement son téléphone m’indique l’endroit où il se trouve et rapidement j’arrive à le trouver derrière des poubelles, soulagé de le voir en un seul morceau et non pris au filet de la police, là je n’aurais rien pu faire pour l’aider. Tombé ? Ça m’étonne pas avec l’alcool qu’il a du boire, vu la conversation qu’il m’a imposé. Le regardant se redresser, il semble pas si bien qu’il me le confirme, il tient à peine sur ses jambes. « Tu t’es fait mal à la cheville ? » Je ne suis pas aveugle contrairement à ce qu’il peut penser. « La voiture est à côté, on verra ça une fois chez moi, vient. » De toute façon je ne vais pas le laisser là cet abruti. Décidément, ce qu’il ne faut pas faire avec ses gamins. « Ah~ je regrette que tu ais grandi si tu savais. » Sérieusement, il était si innocent avant, bien que toujours aussi chiant. L’aidant à marché, il ne risque plus rien avec moi, j’ai volontairement ignoré sa question de savoir si j’allais bien, il m’a détruit ma nuit avec ses conneries. L’installant sur le siège passager. « Si tu as envie de dégueuler fait le avant que je commence à conduire. » Sait-on jamais. Je vais le tuer un jour où le séquestrer pour qu’il soit clean, j’hésite un peu à vrai dire. « Tu es vraiment chiant, tu n'avais personne d'autres à appeler que moi ? » Oui je râle maintenant et je râlerai surement encore après.

 TENUE ★ Même avec un cerveau si petit que le miens, je ne me suis pas fait prendre par la police. J'ai eu le réflexe de fuir le plus vite et loin possible, avant d'être chopé et emmené. Inaho devrait être fier de moi, même si je ne paie pas d'mine avec ma tronche de joyeux déterré et ma patte folle. Je suis quand même en un seul morceau. Fallait s'en douter, je ne marche pas trop droit à cause de l'alcool, mais en plus je n'ai pas su bien me réceptionner quand j'ai voulu passer par dessus le mur d'enceinte. Ma cheville ? Je baisse les yeux pour la regarder et rigole aussitôt. « Ce n'est rien. » J'évite simplement de m'appuyer dessus, parce qu'elle est légèrement douloureuse. Il me ramène chez lui ? Je relève la tête pour l'observer et souris, encore et toujours. Ce n'était pas si mal de l'avoir téléphoné tout à l'heure, sans ça je serais sûrement déjà dans une voiture de police. « Fallait pas m'abandonner ~ » Ainsi mon hyung aurait pu surveiller mon éducation, mais tout le monde sait que c'était impossible. J'ai grandi comme la plus part des jeunes d'aujourd'hui, bêtement et simplement. Avec son aide, je peux rejoindre sa voiture, m'appuyant contre lui en clopinant sur une jambe. Une fois sur le siège, un soupir m'échappe et je m'enfonce tranquillement sur place. « Hm, non. T'inquiète pas. » Je ne compte pas vomir, sinon je l'aurai déjà fait plus tôt en courant pour me cacher. Je tiens plutôt bien sur ce point-là. Sa question me fait rire, c'est vrai que j'ai tellement d'ami. « Non, tu es le seul à avoir une voiture et le permis. » Qui d'autre pourrais-je joindre dans ces moments-là ? Puis au départ, je l'appelais seulement pour jouer à un jeu, pas pour qu'il se ramène et me sorte d'une embrouille. « Je n'ai pas tellement de véritable ami. » Des connaissances, des potes, mais pas des amis. à nouveau, je me met à rire, glissant une main dans mes cheveux rouges. « J'fais pitié, hein ? Tu peux le dire, ça ne me fait rien. » J'ai l'habitude, à croire que je n'étais pas été fait dans le même moule que les autres.

 TENUE ★Je ne peux pas l’abandonner, même si ça me fait chier ou en tout cas que j’agis comme tel je serais surement toujours le premier à répondre à ses appels ou à aller le sortir du merdier, c’est comme un petit frère, ça l’a toujours été. Il est blessé à la cheville, mais en rigole comme si ça n’avait aucune importance, il est désespérant ce gosse. Je soupire sans rien dire en lui reprochant simplement d’avoir grandi, mais il balance une « bombe » plutôt inattendu. « Je ne t’ai pas abandonné. » Il aurait pu m’appeler, voyagé, on aurait pu vraiment garder contact, mais on ne l’a pas fait. Maintenant c’est derrière nous et on est à nouveau réunis donc pas la peine de revenir sur cette séparation, je n’avais pas le choix et il le sait. Je le guide jusqu’à la voiture le mettant en garde, je n’ai aucune envie de voir ma voiture recouverte de vomis sur la route. Il m’assure le contraire et à mon tour je prends place sur mon siège en rouspétant comme d’habitude, râler c’est une routine pour moi, surtout avec lui en fait. « Donc en clair tu te sers juste de moi ? Bien, je retiens. » Quel enfoiré. Enfin je suis plus vieux que lui donc je suppose que c’est normal s’il n’a que des amis de son âge. Je l’écoute parler, malgré l’alcool il semble disposer à aborder une conversation « sérieuse » et je souris naturellement en conduisant jusque chez moi. « Moi non plus. » Ajoutais-je sans détour. « J’ai passé toute ma vie à étudier, j’ai rencontré beaucoup, beaucoup de personnes durant mes voyages, mais je n’ai pas de véritable amis non plus. » Je n’ai pas vraiment cherché à en avoir il faut dire, quand on est aussi bosseur et ambitieux que moi on a nos priorités et j’ai les miennes. « On fait pitié. » Je lui lance un regard amusé alors que je m’arrête au feu rouge, mais c’est surement pour ça qu’on se complète malgré tout.

 TENUE ★ Ce n'est pas comme si j'avais déjà pleuré sur une blessure, quelque soit son importance. J'ai toujours joué au plus fort, à celui qui peut supporter n'importe quoi, même une jambe cassée ou une coupure sur le doigt. J'en rigole, m'en vante à la limite, mais ne m’apitoie pas lamentablement sur mon cas. Inaho a la preuve formelle que je suis un idiot, mais que je l'assume sans rechigner. Je suis bête, et alors ? L'alcool me fait dire des trucs que je ne contrôle pas et qui peut paraître gros, voir sérieux selon la façon dont on l'écoute et l'analyse. Je parle d'abandon, comme si je reprochais à Inaho d'être repartit chez lui à la fin de son séjour à Séoul. Il n'avait pas le choix, mais quand on est enfant, c'est difficile à comprendre et à accepter. Aucune réponse, juste un sourire. Quelle importance, nous sommes là ensemble, aujourd'hui. Une fois dans la voiture, je promets sur mon honneur que je ne vomirais pas sur son siège, ni à l'intérieur, ni nulle part. Je peux tenir jusqu'à la maison. Est-ce que je me sers de lui seulement ? « J'ai dis ça ? » Ce n'était pas mon intention, j'aime beaucoup Inaho malgré mon comportement enfantin et parfois insupportable. « Non, moi je t'aime bien même sans voiture, sans permis, sans maison, sans boulot, sans rien. » Un ricanement, je suis pas conscient de mes propres paroles, mais ça me fait rire. C'est vrai, je n'ai pas vraiment d'amis, des vrais amis. Une fois la fin de l'école, chacun ira de son côté et je serais de nouveau seul. « Tu m'as moi, non ? Je ne suis pas ton ami ? » Pourtant, nous sommes dans le même bateau, à voir du monde passer sans être capable de les garder pour soi. Je dis toujours m'en foutre, que cela m'importe peu d'être toujours seul, mais au final je n'aime pas réellement cette solitude. Plus je grandis, et plus je la déteste. Pitié ? Je pouffe de rire. « Tu fais pitié. » Y a deux secondes je ne disais pas ça, quoi que je n'ai pas vraiment besoin de le dire pour qu'on le remarque, mais je pars dans un fou-rire incontrôlable à cause de ma réplique bidon. Même bourré, faut que j'essai de le casser. Finalement je souffle, les larmes aux yeux. « Je m'en fiche de faire pitié, tant que je suis moi. » Tournant ma tête vers lui, je l'observe pendant qu'il est arrêté au feu rouge.

 TENUE ★On se taquine comme ont peu, comme toujours, si je ne le prends pas mal ça ne m’empêche pas de le chercher et de lui dire qu’il se sert de moi à cause de ma voiture, mais au fond je m’en fiche bien que ce soit oui non le cas. Je souris en l’écoutant parler. « Ne me déclare pas ton amour je ne suis pas intéressé. » Je le nargue ouvertement en restant sérieux, alors que comme toujours je sois intérieurement amusé par mon self contrôle devant tous ses commentaires. Puis vient la session confession, il n’a pas de véritable ami d’après lui, je pensais clairement le contraire, mais je ne peux pas cacher que c’est aussi mon cas, j’ai de nombreuses connaissances, des personnes avec qui je m’entends bien, des copains, des copines, mais pas d'amis particuliers qui sortent du lot. « Non, tu ne l’es pas. » Je le regarde sérieusement avant de rire, je le taquine encore. « Tu es un petit frère agaçant, fatiguant, turbulent, un sale gosse frustrant qui grandit trop vite. » Voilà. Mais je l’aime aussi, c’est l’exception dans mes voyages, il est surement celui qui m’a marqué et qui m’a été aussi le plus difficile à quitter. Genre, je fais pitié tout seul . « Petit con. » Arrêté au feu rouge je hausse les épaules. « Tu as raison, mais je ne suis pas sûr que tu sois toi en ce moment. » Le jugeant du regard alors qu’il me regarde en retour, je souris en ajoutant, le pointant du doigt. « Alcoolique. » Je ricane en reprenant la rouge au changement de couleur, roulant jusque chez moi en quelques minutes, trouvant ma place libre, je descends une fois garer. « Si tu n’étais pas un alcoolique débauché je pourrais te trouver mignon. » Haha, mais malheureusement ce n’est pas le cas. Lui tapotant l’épaule d’un air compatissant. « Aller, vient. » J’ouvre la porte le laissant entrer, il peut rester là pour la nuit.

 TENUE ★ Pour une fois que je lui montre mon amour, faut qu'il me recale méchamment. Une moue se forme sur mon visage et je gonfle mes joues, avec ce regard faussement contrarié et les sourcils froncés. L'alcool délie les langues comme on dit, je pourrais avouer n'importe quoi en étant bourré, je n'aurai même pas conscience de le faire. J'ai très peu d'amis, des vrais qui sont là à n'importe quel moment de la journée ou de la nuit, quand tu as besoin d'aide ou juste comme ça. Ma cousine ne compte pas, c'est de la famille. Quant à Inaho, c'est très souvent moi qui squatte chez lui sans trop lui laisser le choix, mais je me demande s'il serait capable de le proposer sans être forcé ? Ah, je ne suis pas son ami ? ça me surprend un peu, malgré mon état. « Aaah, si méchant. » Commentais-je en portant ma main à mon coeur comme s'il venait de me le briser. ça le fait rire en plus, sadique. Petit frère ? Je ne m'attendais pas à être autant considéré mais ça me convient plutôt bien. L'émotion passée, je peux rire à mon tour et me moquer toujours plus de lui. Son « petit con » me fait rire à nouveau, chauffant mes joues et humidifiant mes yeux. « Qu'est-ce que tu racontes ? Je suis toujours Ahn Reagan. » Je n'ai pas changé d'âme ou de corps entre temps, je suis toujours le même lycéen débile et à côté de la plaque. Alcoolique ? Ce n'est pas très sympathique. « Looser. » Rétorquais-je au hasard, hésitant entre le binoclard ou ennuyant, mais il n'a pas de lunette sur lui. La voiture redémarre et je ramène mon regard vers la fenêtre pour regarder défiler le paysage et les trottoirs presque vides. Une fois garé devant chez lui, je défais ma ceinture et ouvre la poitière, faisant bien attention à ne pas me faire mal. « Si tu n'étais pas un vieux ennuyant je pourrais te trouver beau. » Je bougonne légèrement, accroché à sa voiture pour ne pas m'appuyer sur ma cheville. Une nouvelle moue et je le suis vers son appartement, entrant le premier à l'intérieur. « Tu entends quoi par mignon ? » ça m'intrigue de savoir comment il voit la chose. Mignon comme un enfant ? Mignon comme un chiot ? Mignon comme un potentiel petit ami ? Mignon comme quoi ? Dans mon cas, je ne saurais dire comment il est beau.  

 TENUE ★On ne peut simplement pas changer notre relation, c’est spontané, ce rapprochement comme cette tendance a se rejeter, c’est « normal » même moi je ne réfléchis pas et agis naturellement avec Reagan. À sa déclaration je le coupe net en lui disant de ne pas m’en faire car je ne suis pas intéressé, c’est bien entendu comique, même si c’est vrai je sais aussi qu’il ne l’est pas de son côté, de toute manière je ne pense même pas à ce genre de chose, je suis hétéro, plus vieux et loin d’être un coureur de jupons, contrairement à cet idiot. Je ne vois en lui qu’un petit frère avec toutes ses qualités et ses défauts, mais soyons honnête, surtout ses défauts haha. « Laisse-moi-en douter. » Il est surtout bourré. Je le juge de mon regard sombre et incompréhensif devant son « insulte » je ne vois pas du tout ce qu’il veut dire. Conduisant la voiture jusque chez moi en m’arrêtant aux feux forcément, on met quelques minutes avant d’arriver sur place où je gare la voiture, sortant tous deux je referme en observant le plus jeune blessé à la cheville, m’assurant qu’il ne force pas dessus pour empirer les choses bêtement. « Ravi de l’apprendre, permet moi de rester ennuyant alors. » Je n’ai aucune envie qu’il me trouve « beau » qu’est-ce que j’aie à gagner si c’était le cas. M’approchant de lui je l’aide à marcher jusqu’à ma porte pour le laisser rentrer en premier et s’installer où il le souhaite. Il me pose de ses questions... Je soupire en retirant ma veste et en allumant la lumière, mes livres ouverts sont éparpillés sur mon bureau, les refermant en les empilant rapidement pour faire de la place, je finis par le me tourner vers lui, m’appuyant contre le bois du meuble, les bras croisés pour répondre. « C’est quoi toutes ses questions, je n'en sais rien. » Je ne fais même pas vraiment de différence entre Mignon et Mignon, je m’en fiche. « Tu veux quelque chose ? » De l’eau, des cachets, un café, a mangé, que sais-je. « Libère ta cheville je vais m’en occupé. » Il ne peut pas rester comme ça sans soin.

 TENUE ★ Douter de quoi ? Qu'est-ce qu'on raconte déjà ? ça prouve justement que je suis bourré mais que je ne veux pas me l'avouer parce que d'après moi, je suis parfaitement capable de gérer la situation. D'un point de vue externe, je dois surtout passer pour un débile, mais ça ne change pas vraiment d'habitude. J'ignore ce qui est différent d'avant ou d'après dans ce genre de situation, mais Inaho semble faire la différence lui. Peut-être pour la soudaine déclaration d'amour ? C'était de l'humour, j'en fais souvent même en étant sobre et bien moi. Sauf que je me souviendrai sûrement pas de tout ça d'ici demain, après avoir pioncé. Voilà la différence entre être saoul et normal, la mémoire et les souvenirs. Le trajet est plutôt rapide, tout paraît se passer à la vitesse supérieure dans ces moments-là mais ce n'est pas pour me déplaire quand je peux enfin descendre de la voiture et boitiller jusqu'à chez lui, sans perdre le fil de notre conversation. Enfin, conversation. ça ne le dérange pas d'être ennuyant ? Il est bizarre comme gars, ça se voit que nous ne sommes pas de la même génération, ni du même monde. AH! Mais ça veut surtout dire qu'il n'a pas envie que je le trouve beau ? Pouahaha! ça me fait rire, sans raison. Inaho m'aide à marcher et me dépose dans un coin, je préfère de loin m'asseoir par terre qu'ailleurs. De toute façon, tout me convient, même l'observer ranger son bordel avec un sourire d'idiot au coin des lèvres. Il n'est même pas capable de me répondre, je souffle et passe ma main dans mes cheveux en les ébouriffant. Quelque chose ? J'en sais rien, j'hausse les épaules pour répondre simplement. Ma cheville ? Je baisse les yeux vers mon pied et ricane à nouveau, comme si ce n'était pas important. Je n'ai même pas pensé à enlever mes chaussures en rentrant, du coup je le fais maintenant. Ma cheville paraît enflée et d'une couleur différente, mais je n'y connais rien. « ça ne fait pas mal. » Ce n'est qu'une entorse, rien de bien alarmant. J'ai déjà vu pire, avec toutes les bêtises que je fais à longueur de temps. « Je veux bien une bière ~ » Dis-je avec mon petit rire, pas du tout préoccupé par tout ça, comme si c'était normal. Je suis jeune, je profite de ma vie même après une soirée festive. Ce n'est jamais terminé pour moi, jamais.

 TENUE ★Je ne suis pas fan des personnes qui boivent, ça altère la mémoire et certaines capacités, puis sur l’instant c’est vraiment déplaisant et agaçant, ça donne l’impression de devoir materner un gosse, bien que Reagan en soi un à mes yeux. Je l’ai ramené chez moi, rangeant mes affaires tout en « discutant » avec lui, je me fiche qu’il me trouve beau ou qu’il soit mignon, qu’est-ce que ça changerait ? Rien. Par contre je suis plus préoccupé par sa cheville, elle doit être enflée et quand il retire sa chaussure je le confirme dans un soupiré. Ça ne fait pas mal ? Normal il est bourré, peut-il seulement sentir la douleur dans cet état ? C’est blasant, je m’accroupis pour palper sa blessure sans un mot, j’ai de quoi le soigner pour la nuit, un bandage un peu de repos devrait être suffisant. « Rêve. » Comme si j’allais lui donner à boire, c’est un mineur et il pense qu’a ça, je lui lance un regard noir, je trouve vraiment ça ennuyant. Il peut profiter de la vie comme il le souhaite, mais qu’il m’implique pas dans ses histoires, ce soir j’ai déjà était plus impliqué que je ne l’aurais dû, il devrait éviter d’être égoïste ce sale gosse. « Et j’en ai pas. » Rajoutais-je, sans mentir. « Contrairement à toi qui te bourres la gueule à la moindre occasion, je ne bois pas, pauvre idiot. » La santé est une chose primordiale dans mon futur métier, je ne fume pas, ne bois pas et ne fréquente pas les lieux qu’il fréquente, c’est comme ça, nous sommes totalement différents. Je suis la sagesse, le sérieux, il est l’inconscience et la folie. Une fois que j’ai terminé de m’occuper de sa cheville je me redresse pour aller chercher de l’eau et lui tendre la bouteille. « Ça tu peux en boire autant que veux. » Ironisons un peu la chose.

 TENUE ★ Bourré ou pas bourré, cheville foulée ou pas foulée, je dirais toujours la même chose pour faire le fort. évidement, la douleur semble moindre en étant saoul, mais une fois sobre, je ferais celui qui n'a rien par fierté. Je passerais de l'idiot inconsciemment à l'idiot insouciant, sans grand changement à l'extérieur. Inaho s'inquiète pour pas grand chose ou c'est moi qui ne le fait pas assez à sa place. Il me refuse la bière et je ne trouve rien de plus intelligent que ricaner telle une hyène. J'aurai dû m'en douter, c'est de Inaho que nous parlons, pas du premier abruti du coin qui s'en fiche des autres. Il ne le laisse pas paraître mais c'est un adulte responsable. Ah bon ? Il n'a pas de bière ? « Comme tu fais ? » Pour vivre sans une goutte d'alcool, même le plus innofenssif qu'il soit ? Oh, c'est ennuyant quand même. Je souffle, consterné par ses mots. Sauf que je ne réalise pas le côté dramatique et réprobateur de son commentaire, je vois que celui toujours aussi pompant que sa propre personnalité. Mon cerveau est vraiment au ralentis, je peine quelques secondes à comprendre qu'il me donne de l'eau à boire, louchant sur la bouteille. « C'est mieux que rien. » Fis-je en attrapant l'objet. Je dévisse le bouchon et porte le goulot à ma bouche pour en boire une grosse gorgée. ça fait du bien, c'est frais et ... ça me tord le ventre en même temps. Une grimace et je me retiens de rendre toute l'alcool que j'ai pu boire ce soir. Finalement, je remet le bouchon à sa place et dépose la bouteille au sol, à côté de moi. « Pourquoi tu es venu ? » si ça semble tant l'agacer ma façon d'agir ou d'être, pourquoi être venu me chercher ? Il a ce genre de raisonnement que je ne peux piger. Relevant mon regard, je le braque sur lui comme pour le sonder, attendant une réponse de sa part. Je me doute que ça l'embête d'être toujours derrière moi, mais si ça ne l'enchante pas, il n'a pas qu'à le faire.

 TENUE ★ Je ne savais pas que ne pas avoir d’alcool était un crime. L’entendre me demander comment je fais et assez agaçant, je ne peux que le juger du regard en silence, en plus il galère à parler le pauvre petit, je ne lui fais pas remarquer bien entendu, mais ça serait bien qu’il décuve rapidement, j’ai l’impression que si je parle avec lui tout finira aux oubliettes et sois honnête je n’ai aucune envie de parler et perdre du temps pour rien. En échange je lui donne de l’eau, ça par contre j’en ai pleins le frigo, les robinets etc. Il peut en boire autant qu’il le souhaite. « En effet. » Au moins il le sait, je le regarde boire et grimacer ensuite, sérieux je me demande dans quel état doit se trouver son organisme en ce moment, une mitraillette de soupirs s’échappe d’entre mes lèvres, c’est désespérant. J’ai soigné sa cheville et lui ai donné à boire, maintenant il peut se débrouiller seul, dormir, prendre une douche, il a le libre choix, même si je préfère encore qu’il reporte la douche à demain, sait-on jamais qu’il se noie dans l’eau. À sa question je le regarde, m’asseyant sur ma chaise devant mon bureau appuyant mon coude contre, pour lui répondre finalement. « Parce que tu m’as appelé. » Quelle question, c’est logique non ? Il a beau être agaçant et totalement différent de moi, Reagan fait en quelque chose parti de moi, notre rencontre date pas d’hier et même s’il a évolué différemment et qu’on passe plus de temps à se chercher et jouer au chat et à la souris, je serais là pour lui, je râlerai certes, mais je serais quand même là. Sauf que je n’ai pas envie de détailler tout ça ou de lui livrer mes pensées dans son état. « Tu devrais dormir. » Demain est un autre jour ... Quoique, vu l’heure je n'ai pas vraiment d’espoir pour cette journée.

 TENUE ★ Mon organisme doit me détester à mort, toujours à le malmener entre mauvaise bouffe et alcool, une chance que je ne fume pas ou très rarement. Oui, ça m'arrive de tirer sur la clope du voisin pour faire le malin, mais qui ne l'a jamais fait ? à part Inaho, bien sûr. Lui, c'est un saint à l'état pur. Je suis sûr que ses poumons sont roses et son foie nickel. Buvant un peu d'eau, je me rends doucement compte de ma limite, celle que j'ai failli franchir ce soir à trop boire et faire le con. Inaho n'a pas tellement tord, je ne devrais pas faire tout ça, c'est mal pour mon corps et mon cerveau. Déjà qu'il n'est pas très opérationnel, si en plus je le maltraite. Ma cheville semble en meilleur état que le bordel dans ma tête, ce n'est pas étonnant. Pour l'instant, je n'ai aucune envie de m'assumer, ni de vouloir faire quoi que ce soit. Je reste là, sur le sol, à comater. Il est venu parce que je l'ai appelé. ça paraît simple, tellement banal que ça me fait rire. Bah ouais, à quoi je m'attendais ? Je ris plus fort, me laissant tomber en arrière sur le sol. Dormir ? Ouais, bonne idée. Je ferme les yeux, restant à même le sol. « Hm, ouais. éteint la lumière, please. » Je lève le bras pour claquer des doigts, comme si c'était mon larbin. Là encore, ça me fait rigoler et je repars dans un fou-rire, sans queue ni tête. ça va être dure de dormir dans mon état, j'ai plutôt envie de m'esclaffer jusqu'au lendemain. C'est râpé pour Inaho, s'il croyait se débarrasser rapidement de moi. à moins de m'assommer, je ne vois pas ce qu'il pourrait faire de plus.