j'suis pas parti pour t'faire souffrir. j'te jure grand frère, il m'a vraiment promis du lait à la fraise. t'as pas trouvé mes énigmes ? j't'ai dis que j'allais bien pourtant, j'te l'ai écrit sur plusieurs lignes. j'ai été à la mer, même à l’hôtel, j'ai vu quelques palmiers qui m'ont tout de suite fait pensé à toi. parce t'es le bananier et que j'suis le fraisier ; Satoshi & Hideyoshi
       
       

C'est trop cool d'être dans le nuage. Peter Pan il a trop raison d'avoir appris à voler, parce que comme ça, bah il peut manger la barbe à papa blanche tous les jours, même que je suis sûr qu'elle a le goût du lait, mais le lait nature. La dernière fois, on m'a dit que non, que si les nuages avaient un goût, ça serait vanille et moi je comprend pas trop pourquoi dès que quelque chose est blanc, c'est forcément vanille. Non parce que les gens, vous savez que la vanille c'est noir, bon je vous accorde marron, mais c'est pas blanc, ni beige alors ceux qui trouvent que le blanc c'est vanille, moi je vous conseil trop d'aller voir un médecin pour les yeux. Pas le docteur normal que je dois voir quand j'ai mal au dent, ou au ventre, non non, celui qui a des lunettes. Pour que vous ayez des lunettes aussi... ah mais non, c'est le goût, hm, y a un médecin pour la bouche ? pas pour les dents hein. Faudra que je demande à Satoshi... OH SATOSHI IL ME MANQUE TROP ! J'suis trop trop trop trop trop pressé de le revoir, genre ça fait trop longtemps. C'est trop comme si mon cœur il avait mal, alors que je savais pas qu'il pouvait souffrir, bah oui, parce que sous la peau c'est protégé et les autres ils disent toujours qu'on a une cage autour, une cage ça fait comme une muraille ou une barrière hein hein. Je sais plus le deuxième mot, mais en tout cas je pensais que j'étais invincible avec mon cœur, pourtant depuis une semaine je pleure toujours en regardant la photo de sunnie et de sato sur mon portable (d'ailleurs mon portable il marche plus, j'en ai marre de faire semblant de secouer la tête pour faire genre que j'ai de la musique, faut que je dise aux frères de m'en acheter un nouveau sinon ça va pas aller. Genre, pas du tout quoi !)

Enfin bref c'était trop cool d'être dans le nuage et je suis un peu triste d'être à l’aéroport now (ouais j'ai appris un peu d'anglais you see). Mais bon, j'ai pas le temps de remonter que y a un monsieur qui m'interpelle. Je sais même pas qui c'est, mais comme il me dit qu'il va m’emmener chez moi en voiture, bah je fais pas le ouf : J'ACCEPTE DIRECT. Si j'arrête pas de sourire, ça s'trouve qu'il me fera le tour gratis... ET OUAIS CA MARCHE parce que quand j'arrive en bas de MA MAISON À MOI, bah le monsieur il me dit que tout est réglé, il me dit même bonne soirée (qui dit bonne soirée de nos jours ? Tout le monde ? Beeeeh, depuis quand  :0229: ) en tout cas, maintenant j'ai mal à la mâchoire à force d'avoir trop tiré les lèvres, mais c'est pas grave, je suis à la maisooooooooon !!! alors j'ai plus qu'à prendre mes affaires et à rentrer, je porte ma valise (qui est trop trop trop lourde, mais comme je suis trop trop trop fort c'est pas un problème)(je prend juste une pause à la troisième marche parce que faut pas déconner non plus)(et aussi à toutes les quatre marches, mais je fais les cinq dernières d'un coup !!) comme je sais que la porte elle est jamais fermée, sato dit que c'est cassé et que il a pas de quoi payé, j'ose pas lui proposer de faire une collecte dans les toilettes, je crois qu'il aime pas ceux de l'école, ben je l'ouvre avec un tel fracas que tout l'immeuble il va tomber. « C'EST MOOOOOOOOOOOOOOOOOI » et je saute sur le canapé ; BOOM ! comme ça je réveille tout le monde, ou j'écrase sato, peu importe. JE VEUX TROP LES REVOIR. MAINTENANT.
       
       

Satoshi n'allait jamais le retrouver et son cœur se serrait toujours plus en se faisant la remarque. Il n'allait jamais s'en remettre s'il lui arrivait quelque chose. Satoshi s'était toujours donné comme mission de les protéger, l'un comme l'autre, d'en faire de bonnes personnes, du moins, au mieux qu'il pouvait. C'était leur grand frère, il n'avait lui-même jamais eu réellement une éducation. Jin Ki n'avait jamais pris un rôle de parent. Seulement le rôle de tortionnaire. Devant la télévision, il zappait de chaine en chaine, son téléphone déchargé posé plus loin, il n'y faisait plus du tout attention. A quoi bon ? Satoshi avait du mal à se concentrer pour ses cours, il devait penser à tellement de choses. Le porno faisait une petite rentrée d'argent mais pas grand chose au final, pas assez pour nourrir Kwan Sun et lui. Il avait un peu de mal à joindre les deux bouts, à continuer ses recherches. Puis, avec tout ça, il commençait à clairement être en manque de cannabis mais qu'est-ce qu'il pouvait faire ? Sucer son dealer ? Il commençait peut-être à un peu trop y penser.

Kwan Sun était sorti, il ne rentrerait pas tard, il le lui avait promis. Un soupir arracha ses lèvres, il sentait qu'il allait finir par s'endormir devant la télévision. Ses yeux se fermèrent un peu avant qu'il ne sursaute. Il avait fait un rêve, ce genre de rêve court. Comme s'il pouvait entendre la voix de Hideyoshi prévenir de son retour comme chaque fois qu'il terminait les cours. Son petit-frère lui manquait, oui, un peu trop. Soupirant, il se redressa. Dormir dans son lit serait sûrement mieux.

Un cri de surprise vint cependant l'arrêter en sentant quelque chose lui tomber dessus et son coeur rata un battement. Hideyoshi. Restant un instant ahuri, Satoshi se redressa avant de finalement le repousser en arrière. « Hide... » Ses lèvres se pincèrent, il n'arrivait pas à y croire, il avait l'impression de rêver. Il était là. Vivant. Et il allait bien. « Yoshi... » Sa voix était légèrement brisé par l'émotion. Il était vraiment là. Un incroyable sentiment de soulagement le gagnait. Ces deux mois à le chercher l'avait littéralement épuisé, il n'en pouvait tout simplement plus. Et toujours sans qu'il ne se contrôle, sa main se leva pour venir violemment s'écraser contre sa joue. « Crétin, t'étais où ?! » Attrapant ses épaules, il le secoua avec un peu trop de virulences alors que sa voix s'élevait. « Ça fait deux mois que je te cherche, qu'on a plus de frics à force de tout claquer pour te retrouver et tu reviens, la bouche en coeur ? T'es vraiment un con... »

Ses doigts resserrèrent doucement leur emprise sur ses épaules. Il avait envie de le frapper, de hurler, ça ne lui ressemblait tellement pas. Mais il était à bout. Il avait eu si peur. « On a eu tellement peur... » Dans un geste plus doux, il l'attira contre lui pour le serrer dans ses bras. Le plus idiot de tout les frères. Il s'était inquiété, mais il n'allait pas pleurer. Ou juste un peu.

j'suis pas parti pour t'faire souffrir. j'te jure grand frère, il m'a vraiment promis du lait à la fraise. t'as pas trouvé mes énigmes ? j't'ai dis que j'allais bien pourtant, j'te l'ai écrit sur plusieurs lignes. j'ai été à la mer, même à l’hôtel, j'ai vu quelques palmiers qui m'ont tout de suite fait pensé à toi. parce t'es le bananier et que j'suis le fraisier ; Satoshi & Hideyoshi
       
       

La maison de Gabriel était grande. Si grande que j'en avais presque oublié à quel point la vie avec mes frères étaient plus petite, mais ils m'avaient tellement tellement et tellement manqué que vivre dans des cartons avec eux ça m'aurait même pas dérangé ! Les murs un peu sales, la cuisine en mauvais état et ce salon sombre, on me le disait souvent, c'était moche. Moche et miteux, mais c'était ma maison et c'était la meilleure au monde pour moi, parce qu'il y avait Sunnie et Satoshi, et que je les aimais de tout mon cœur (même que je suis sûr d'être amoureux ! une copine elle m'a dit que quand on aimait quelqu'un on avait des étoiles dans les yeux, des papillons dans le ventre et on avait le cœur qui battait très fort) et quand je me jette sur Sato pour le prendre dans mes bras, je ressens tout ça. Tout ça, puis une vague immense de tristesse... il ne m'avait jamais repoussé avant. Je le vois à ses yeux, à son expression, c'est comme si j'avais fait une bêtise. Mais Sato, il est pas en colère cette fois, non, il est triste. Même moi j'arrive à le voir et ça me fait mal, très très mal. Je comprends pas pourquoi.... « Yoshi... » OH NON ! Mario ! je secoue la tête si fort que je suis sûr de me casser le cou et je tremble de TOUT mon être avant de regarder partout dans la pièce pour voir si les champignons arrivent pas pour me faire du mal, c'est dangereux, je me souviens qu'un jour ils ont essayé de me manger le pied et c'était atroce ! « AAAAAAAAAH non ! pas Yoshi ou je va---- » j'ai pas le temps de finir. J'ai pas le temps de comprendre. Je... je ne sais pas ce qui se passé, Satoshi ne... il ne m'a jamais tapé avant, mais là, c'est bien sa main qui a claqué sur ma joue et... je ne sais pas comment réagir, tout mon corps il est comme paralysé, je comprend pas ! je comprend pas ! pourquoi j'ai si peur, pourquoi ça me fait si mal, j'ai déjà pris des coups mais... mais y a quelque chose de bizarre, y a un monsieur que je connais pas qui apparaît dans ma tête et j'suis terrifié « Ça fait deux mois que je te cherche, qu'on a plus de frics à force de tout claquer pour te retrouver et tu reviens, la bouche en coeur ? T'es vraiment un con... » j'entends à peine ce qu'il me dit, je reste comme un imbécile à ne rien faire si ce n'est porter ma main à ma joue. Et ça brûle. Beaucoup. J'ai plus envie de rire, j'ai plus envie de sourire, je sens les larmes qui coulent sur mes joues, mais un moon ça ne pleure pas, ça ne pleure pas ! Mes doigts sont si serrés que ça me fait mal, mais pas aussi mal que la douleur dans mon cœur.. je suis secoué je comprend rien, tout est embrouillé dans ma tête et quand mon grand frère me prend dans ses bras, je bouge pas, je fais toujours rien parce que je ne sais pas comment réagir. « par... pardon... » j'ai rien fait de mal, non j'ai pas fait de bêtise cette fois ! alors pourquoi il me gifle ! je lui en veux ! oh oui je lui en veux ! mais quand il resserre ses bras autour de moi, je passe mes bras autour de sa taille et je continue de pleurer contre son torse, je vais lui mouiller son t-shirt pour la peine. « tu... tu m'as frappé ... pourquoi ? je... satoshi j'ai mal. » à la joue. Mais encore plus dans ma poitrine, j'ai l'impression d'étouffer. Et c'est comme une impression de déjà vue... je comprends pas... pourquoi je me sens comme ça ?
       
       

Satoshi avait eu peur, tellement peur, il avait imaginé le pire pour son petit frère, il l'avait imaginé mort, il l'avait imaginé entre les mains de personnes malfaisantes. Hideyoshi ne comprenait pas, il ne réalisait pas. Ce que c'était que de s'occuper d'eux depuis toutes ces années, d'avoir sacrifié tellement pour être sûr qu'ils allaient bien, pour finalement risquer de les perdre. Il voulait faire en sorte qu'ils puissent devenir indépendant, qu'un jour, ils puissent s'en sortir sans lui, mais ne semblait jamais arriver, comme s'il allait rester éternellement prisonnier de ce rôle de père qu'il avait pas choisi, qu'il n'avait même jamais désiré. Parfois, il en voulait au monde entier de lui avoir infligé ça, parfois il le vivait bien. Il aimait ses frères plus que tout, mais ce n'était pas facile, ça ne l'avait jamais été.

Lever sa main sur lui, jamais auparavant il ne l'avait fait. Jamais il n'aurait imaginé le faire. Sa main tremblait un peu et il ne réfléchit pas davantage, serrant son frère dans ses bras, désespérément. Il n'était pas comme Jin Ki, Satoshi n'était pas violent, du moins, c'était ce qu'il se répétait. C'était un cas isolé, sous la peur, la pression qui retombait, il en avait assez de tout ça, de cette vie, de devoir toujours faire attention à eu. Un soupir quitta ses lèvres, il essuya les quelques larmes qui menaçaient de couler du revers la main, écoutant les paroles de son frère.

« Pardon, je voulais pas te frapper... J'ai eu si peur... » Fermant les yeux un peu plus fort, le Coréen remarqua que la colère était toujours là, toujours en lui, mais il ne pouvait pas lutter contre. Il devait rester calme, il ne devait pas s'en prendre physiquement à lui. Kwan Sun n'était pas là, il aurait préféré qu'il soit là, pour le calmer, d'une façon ou d'une autre. « T'étais où ? Avec qui ? Pourquoi tu m'as jamais appelé ? » De temps en temps; pour dire qu'il allait bien. Ce n'était pas trop demandé, ce n'était pas si terrible à faire, si ?

Relâchant le plus jeune, il se laissa tomber vers le fond du canapé, fixant droit devant lui, peinant à croire que son angoisse pouvait se terminer désormais. Il était rentré, sain et sauf. « On s'est vraiment inquiété. » Ses lèvres se pincèrent, il tenta de remettre de l'ordre dans ses idées, de retrouver son calme. « Ne refais plus jamais ça. » Sinon, il ne savait pas ce qu'il ferait. Abandonner, sans doute. Il était totalement au bout de ses forces.

j'suis pas parti pour t'faire souffrir. j'te jure grand frère, il m'a vraiment promis du lait à la fraise. t'as pas trouvé mes énigmes ? j't'ai dis que j'allais bien pourtant, j'te l'ai écrit sur plusieurs lignes. j'ai été à la mer, même à l’hôtel, j'ai vu quelques palmiers qui m'ont tout de suite fait pensé à toi. parce t'es le bananier et que j'suis le fraisier ; Satoshi & Hideyoshi
       
       

Il y a toujours cette sensation au fond de moi. Qui m'écrase et me rend aussi silencieux que peureux. J'ai déjà eu peur, plus d'une fois (parfois pour tout) ou pour rien. Alors que là... là tout est différent. J'ai peur de Satoshi. J'ai peur du battement de mon cœur (trop rapide) trop douloureux. Les yeux dans le vague et la respiration courte, je n'ai jamais, jamais, jamais été comme ça de ma vie. Je ne sais pas... je ne sais pas pourquoi, comment, ce qui se passe ((je me perds)) loin de mon frère. Et je me raccroche à lui, je secoue la tête, j'enlève ces images de ma tête ; il y a des cris, des pleurs, des coups... du sang. Beaucoup de sang. J'ai peur, c'est le mien ? Non, je ne crois pas, je n'ai jamais saigné autant. Je crois. J'sais pas, j'sais plus ! Et je sens mon corps qui tremble, j'ai froid, j'ai très froid parce que pour la première fois de ma vie, j'ai envie de m'éloigner de Satoshi, de me cacher dans un coin de la pièce, de plus jamais sortir. Non, j'ai plus envie ((la force)) de rire. « Pardon, je voulais pas te frapper... J'ai eu si peur... » je crois que... je crois pas que ce soit le fait qu'il me frappe qui me fait si peur. En fait, je comprends ((un peu)) ce qui s'passe, il a pas eu mes lettres ? c'est pas grave s'il m'en colle une de temps en temps, quand je fais une bêtise pas vrai ? Non, le problème c'est cette silhouette, dans ma tête, elle m'empêche de bouger. « T'étais où ? Avec qui ? Pourquoi tu m'as jamais appelé ? » Y A TROP DE CHOSE DANS MON CRÂNE ! Ses excuses, son coup, ses questions et ces images que je connais pas ! je sais pas comment faire, quoi dire, j'ai l'impression qu'on me force à me noyer et que je ne sais plus nager. « j'ai... oublié mon portable... mais je vous... le-lettres, je vous en ai envoyé pleins ! » je l'avais fait ! j'ai demandé à gabriel du papier et j'ai écris, j'ai tout raconté ! mon départ, mon arrivée, mes aventures, j'ai tout dis, j'ai TOUT dis, je mérite pas cette claque, non je n'ai rien fait.

Quand Satoshi me lâche, je bouge pas, je viens pas le prendre dans mes bras et si j'ai envie de lui dire ou j'étais, y a aucun sons qui sort de mes lèvres. Comme si on m'avait coupé la langue. Je sens plus mon corps non plus et je continue de pleurer, je sais pas pourquoi, ça se déverse tout seul, j'arrive pas à arrêter mes larmes. Je l'écoute vaguement, mais je suis focalisé sur ce qui ressemble parfois à mes cauchemars.  « elles veulent pas partir ... satoshi, ces images, elles s'en vont pas ! » c'est parce qu'il m'a tapé, qu'elles restent là ? c'est parce que je leur ai fait de la peine ? C'est ça ? C'est à cause de moi ??? « Je suis désolé, je suis désolé, je le referais plus, mais enlève moi ça de la tête s'il te plait, je le referais plus, c'est vrai, plus jamais » je le promet à qui veut l'entendre, je le promet même à peter, mais je veux qu'elles s'en aillent, que je puisse lui raconter mes histoires, prendre un lait à la fraise avec lui et regarder la télé, même si elle marche pas très bien. j'vous jure que je serais sage.