TENUE ☽ Quelqu’un me secoue et me tire de mon sommeil. Pensant qu’il s’agissait de ma mère qui voulait me réveiller pour aller en cours, je ne fais pas un effort pour ouvrir les yeux. Mais étant réveillé, les sensations me reviennent et je me rends compte que je ne suis pas allongé confortablement dans mon lit. J’ai quelque chose qui me rentre dans le dos et ma tête est posée une surface dure. J’ouvre les paupières mais les referme immédiatement en me rendant compte de la lumière aveuglante. Quelle heure est il pour que le soleil soit déjà si haut dans le ciel ? Je me relève difficilement et émets des gémissements de plaintes. Assis sur le sol, j’arrive petit à petit à ouvrir les yeux et je découvre avec surprise que je suis dans un tout nouveau décor.

Toujours un peu sonné, je passe ma main dans mes cheveux et réfléchi à la raison de ma présence ici. Petit bout par petit bout, ma mémoire me revient. Ivy m’avait proposé de sortir la veille et je suis allé la rejoindre dans un bar. Mais ce qui est bizarre est que je ne me souviens pas avoir bu jusqu’à faire un black out. Ce n’est pas dans mes habitudes d’atterrir dans un endroit inconnu le lendemain de soirée. Mon but était d’empêcher Ivy de faire ça. D’ailleurs, où est elle ? Je tourne la tête et arrive plus ou moins à deviner sa silhouette. J’ai pas la foi de me lever mais je n’ai pas le choix. J’ignore tout de ce qu’il s’est passé et ça m’ennuie beaucoup.

Je me lève difficilement pour la rejoindre à la porte. «  Ivy ? Qu’est ce qu’il s’est passé ?  » Mes jambes sont molles mais je tiens encore debout. Je me gratte encore la tête avant de prendre conscience de l’étrange paysage qui s’offre à moi. Le choc est plus efficace qu’un seau d’eau sur la tête car ça m’a bien réveillé. «  Oh my god. On est où ? » Pourquoi il y a une forêt devant nous ? Et pourquoi j’ai chaud comme ça ? Et encore, je ne suis pas au bout de mes surprises car je n’ai pas encore remarqué que je n’ai plus aucune affaire sur moi.

TENUE ☽ J’espère de tout cœur qu’Ivy sait où on est et surtout ce qu’il s’est passé la veille. Vu que le soleil est déjà bien présent dans le ciel, je dois avoir dormi longtemps. J’espère que Shion n’a pas cherché durant ce laps de temps car je l’imagine déjà s’inquiéter de ne pas avoir de réponse de ma part. Mais je l’appellerai quand je saurai un peu plus sur ce que j’ai fait. Je me lève et part rejoindre Ivy près de la porte. Je ne m’attendais pas à voir un tel paysage. Ça existe encore des forêts comme ça à Tokyo ? J’essaye de visualiser ma carte de Tokyo dans ma tête mais mon mal de tête y fait obstacle. Mais qu’est ce que j’ai foutu pour me sentir mal comme ça ? Je tourne la tête vers mon amie, en attendant des explications.

Mes yeux s’écarquillent en gros. « Quoi ?!  » Comment ça se fait que j’ai pris du speed ? Il ne m’est pas encore venu à l’esprit que mon amie pouvait me faire ça. J’essaye d’imaginer où est ce que j’ai pu laisser mon verre quelque part. Mais je ne comprends pas, ce n’est vraiment pas mon style de prendre « malencontreusement » un stupéfiant. Mais en voyant les airs louches d’Ivy, une folle idée me vient à l’esprit. Elle n’a pas osé quand même ? Mon regard se fait plus sévère. « Ivy… » Ma voix laissait à présager la tempête de reproches qui va venir s’abattre sur mon ainée. Je ne comprends pas ce qu’elle entend par « nous sortir de là », un coup de téléphone et ce sera réglé. Pendant qu’elle joue les aventurières improvisée, je tâtonne mes poches à la recherche de mon portable. Rien. Je fouille réellement ma veste et le résultat est le même. Je lache un gros soupire et ferme les yeux pour essayer de rester zen. Il est rare de me voir aussi agacé par une situation, j’essaie toujours de voir le bon point des choses et même s’il y en a, je ne vais pas laisser Ivy sans reproches.

Sauf qu’elle ne me laisse pas un moment de parole car la voilà qui tombe dans un fossé. « Ivy !  » Cette scène aurait pu être comique si je n’étais pas énervé. Je descends rapidement pour la rejoindre, m’inquiétant toujours pour elle. Je viens lui attraper les mains pour l’aider à la relever. « Tu n’as rien ? » Une armée de fourmi s’échappe du lieu d’atterrissage de la maladroite. Je la tire rapidement vers le haut du fossé. Et pendant que je lui laisse le temps de se débarrasser des fourmis sur elle, je fais un topo sur ce qu’il se passe. « Ça signifie que tu ne sais pas non plus où on est c’est ça ? Et j’imagine que tu n’as pas non plus ton portable sur toi ?  » Vu la chaleur qu’il fait, je doute qu’on soit encore au Japon. Je commence à m’inquiéter pour mes proches encore au Japon. Il faut absolument qu’on rentre le plus vite possible ou alors pouvoir passer un coup de fil pour les prévenir que je n’ai rien. « Tu peux marcher ? Il faut qu’on trouve de l’aide.  » Ou au moins des personnes qui pourront nous renseigner sur l’endroit où on est et pour ça, je sens qu’on va devoir marcher longtemps. Hé non, je n’ai pas oublié que je dois réprimander mon ainée.