TENUE ••• Plusieurs événements se sont déroulés depuis la dernière discussion sérieuse avec Sasuke. Dans un premier temps, j'ai remis les pieds à l'école après ma semaine de suspension. Les choses ne se sont pas de suite arrangé avec mes élèves, dans le genre chiant, y a pas mieux. Ou pire. Ils se moquaient de moi à mon retour, trouvant rigolo de plaisanter sur mon orientation sexuelle. Alors j'ai haussé la voix. Pour la première fois de ma vie entière, de toute ma scolarité, j'ai laissé ma colère et ma rage parlé pour moi. Je leur ai dit que, s'ils avaient un soucis avec moi ou mes préférences, qu'ils n'hésitent pas à cracher directement le morceau. Rien qu'à m'entendre déballer mes paroles sans bégayer et sans rougir, sans m'aplatir, sans manquer de m'enterrer dans un trou... Bah, ils n'ont rien trouvé à redire. Mieux encore, ils m'ont écouté pour le reste de la journée, et des jours précédents. On dirait qu'ils ont presque peur de moi, dans le sens où ils pensent que je peux encore crier après eux pour me défendre. Ras le bol d'être la victime, celui que l'on pousse vers le fond. Moi aussi je peux jouer à ce petit jeu, tenir la corde et éviter de chuter. Quant au reste de l'école, j'ai joué la carte de l'ignorance, assumant pleinement d'être « différent ». C'est mon problème, c'est moi qui ça regarde. Être bi ou gay ne devrait pas interférer avec mon métier, c'est ce que j'ai voulu et ce que je tente toujours de faire comprendre aux étudiants.

Durant ma semaine de « pause », j'ai doublé mes heures au batting center pour occuper de mon temps et éviter de rester enfermer chez moi, ou chez mes parents. J'aime le refuge, j'adore aider là-bas, mais j'ai besoin d'une dose de sport par jour. Et un footing ne compte pas vraiment pour un mordu dans mon genre. Mes heures supplémentaires n'ont pas été inutile, puisque j'ai fait la connaissance d'un gars plutôt sympathique. Souriant, grand, assez musclé et beau. Sur le coup je me suis arrêté sur le physique, le fixant de trop en cachette et quand nos regards se sont croisé, il est venu me voir pour discuter. Le lendemain, il était encore là. Et les jours suivants. Au bout d'une semaine, il m'a invité à boire un verre dans un café pas très loin et j'ai accepté. Plus je parle avec lui, plus je me sens à l'aise en sa présence. C'est comme .... guérir d'une maladie. Guérir de Sasuke et de mes sentiments pour lui. Je ne peux pas et je ne veux pas perdre mon meilleur ami, alors cette rencontre est la meilleure chose qui puisse m'arriver.

Aujourd'hui aussi il est venu me voir, surtout pour passer du temps en ma présence et m'avouer qu'i me trouvait craquant, avec mon sourire timide et mes joues rouges. Comment ne pas tomber amoureux, hein ? Il me donne envie de revenir encore et encore au boulot, juste pour m'assurer qu'il soit là. Sauf qu'avec le retour des cours, je ne viens bosser qu'en fin de journée, jusqu'au début de la nuit. D'ailleurs c'est bientôt l'heure de fermer, rangeant les différents boxes et les vestiaires. C'est mon travail de nettoyer, de ranger, de compter la caisse, etc. J'ai tout mon temps, même si il y a une heure à respecter pour la fermeture, je ne suis pas obligé de partir pile à l'heure. Et ce n'est pas plus mal.

TENUE ••• Je n’avais pas changé malgré la surprise que la déclaration de Reon avait déclenchée chez moi, je savais qu’il finirait par m’oublier, passer à autre chose et que tout rentrerait dans l’ordre, en tout cas je l’espérais. De mon côté j’ai beaucoup réfléchi aussi à ce que j’allais faire, j’avais bien poussé mon meilleur ami à affronter les choses, mais de mon côté j’avais aussi une décision à prendre. J’avais tourné le dos depuis bien trop longtemps au sport et j’avoue que je me suis finalement lancé pour reprendre ma vie en main. Mon job de rappeur m’a permis de gagner pas mal d’argent et de vivre aisément, mais je ne voulais plus faire ça. C’est pourquoi chaque matin j’allais courir, ça faisait longtemps que je n’avais pas ressenti ça !

Courir, juste pour sentir ses muscles se resserrer, tirer, j’avais pas mal de choses à rattraper et petit à petit j’avais l’impression que je pourrais finalement faire face à cette étiquette qu’on m’a collé, je n’avais rien fait de mal donc je ne vois pas pourquoi je devais continuer à fuir. Je ne suis pas un drogué et en abandonnant tout je leur ai donnée raison... Je me rends compte ô combien j’ai été idiot, mais les regrets ne servent à rien. Je vais faire comme d’habitude et agir comme il me plaît.

Cet après-midi c’est en salle de sports que je suis allé durant deux ou trois heures, le temps de juger si j’avais énormément perdu à force de refuser de m’entrainer, mais en vérité ce n'était pas si catastrophique, j’avais encore la main et ma force, mes muscles, je devrais juste les remettre à niveau comme on dit. Sachant que Reon bosse dans le coin, j’ai acheté quelques cannettes et de quoi grignoter au konbini avant de le rejoindre au batting center. Niveau boisson je n’ai rien pris avec de l’alcool, autant ne pas tenter le diable avec mon best qui a tendance à ne pas vraiment gérer la situation quand il a un coup dans le nez. Poussant la porte je le vois, seul à l’intérieur terminant de ranger les box ou je ne sais quoi. « On dirait que j’arrive juste à temps. » Levant le sachet avec mes achats, il n’y a plus de client donc c’est juste lui et moi.

TENUE ••• Le local et les boxes sont toujours en désordre arrivé au soir. Je commence normalement à les ranger une heure avant la fermeture, puis je continue une fois les portes fermées pour n'avoir personne dans les pattes. Le panneau sur la porte indique que c'est fermé, mais je n'ai pas verrouillé la porte pour autant. Heureusement, sinon mon meilleur ami n'aurait pas pu rentrer et me faire la « surprise ». Je ne m'attendais pas à le voir débarquer ici, même si c'est un endroit fréquenté, avec du va-et-viens continu. à temps pour quoi ? Je regarde le sachet de course, un sourire se dessinant sur mes lèvres. Alors il est venu jusqu'ici pour m'apporter un en-cas ? Lâchant ce que j'étais en train de faire, je me rapproche de lui et lui chipe son sac pour voir les achats à l'intérieur. « En quel honneur ? Du soda ? » Riais-je en prenant une canette. Rien à base d'alcool, je vois qu'il me surveille toujours un peu. Gardant la canette à la main, je farfouille davantage et trouve un melon pan. « Wouah ! Justement je mourrais de faim ! » ça me redonne de l'énergie, rendant le sachet à Sasuke pour qu'il puisse se servir à son tour. Je ne pense pas qu'il ait tout amené rien que pour moi. « J'étais en train de ranger, installe-toi. » Je lui indique les bancs servant de coin repos pour les clients. M'asseyant sur l'un d'eux, j'ouvre ma canette et bois une grosse gorgée, lâchant un son de bien-être. Y a rien de mieux que le sucré et le gazeux ! « Alors ? Pourquoi es-tu là ? Tu es venu me chercher pour me raccompagner ? Tu sais que j'ai vingt-quatre ans ? » Bavard, à croire que je n'ai jamais rien dit de gênant à Sake.

TENUE ••• Je savais très bien que Reon serait ici et je voulais simplement le voir, je n'avais rien de mieux à faire de toute façon. Puis ça faisait longtemps que je n’avais pas mis un pied dans un batting. à peine ai-je le temps de lui montrer le sachet qu’il est déjà venu le chercher pour fouiller dedans. « Faut une raison pour venir voir mon best. » Ce n’est pas la première fois que je lui dis ça, mais on dirait que ça ne lui est toujours pas rentré dans le crâne. « Tu espérais que je t’apporte de l’alcool, rêve pas trop. » Je souris en le taquinant, il doit se douter que je ne suis pas celui qui fera en sorte de le rendre soûl, surtout après tout ce qui lui arrive dans ces moments-là. « Mange, c’est fait pour. » J’ai pris quelques trucs à grignoter donc il peut se servir, laissant le sac sur le banc quand je m’installe, j’attrape une canette pour l’ouvrir et boire une gorgée, regardant les boxes. « Tu as bientôt terminé ? » J’imagine que c’est toujours du boulot de tous les rangers un à un. Je pose mon regard sur mon best qui m’interroge et je hausse les épaules. « J’avais envie de te voir, c’est interdit ? » Je n'ai pas d’excuses, je ne pense pas qu’il faille une de toute manière. « Tu pourrais en avoir quarante ça ne changerait rien. » Je ris en venant lui donner un petit coup sur son crâne. « Tu as l’air de bonne humeur, ça fait plaisir à voir. » C’est sûr que contrairement à ses périodes de déprime je préfère le voir ainsi, même s’il pourrait un peu se forcer pour pas m’inquiéter. Je ne suis pas resté figé sur sa déclaration, perdre mon meilleur ami à cause de ses sentiments ne m’est jamais venu à l’esprit de toute façon. « Tout est rentré dans l’ordre finalement ? Tu te sens comment ? »

TENUE ••• Sake peut venir quand il veut, ce n'est qu'une question réthorique. Je ne m'inquiète pas de sa visite, au contraire, je suis vraiment content qu'il se donne la peine de monter jusqu'au batting center où je bosse. Celui-ci est arrivé avec un sachet de course que j'ai eu l'audace de lui piquer pour fouiner dedans et trouver mon bonheur. « Tu viens quand tu veux. » Fis-je, tirant une bouteille de soda. ça me convient, l'alcool ne m'attira pas des masses en sachant comment je termine à chaque fois. « Je n'ai jamais dis ça. » J'ouvre la bouteille, buvant une petite gorgée avec plaisir. Dans le sachet, il y a aussi de quoi manger, prenant une brioche. ça tombe bien, je commençais à mourir de faim. M'installant sur l'un des bancs, je pose ma bouteille à côté de moi pour ouvrir le sachet du melon pan et croquer dedans. Hum ~ Mon ventre se met à grogner au même moment, sûrement heureux d'être nourri. « Dans pas longtemps. » Répondis-je, regardant aussi les boxes. Ils ne sont pas trop en bordel, ça devrait être rapide. « Non, pas du tout. Je suis content de te voir ici. » Ce n'est pas le genre d'endroit où il traîne d'habitude, à cause de son aversion pour le sport. Quarante, mais bien sûr. Lâchant un léger ricanement, je pioche un nouveau bout de ma brioche. « Je le suis. » De bonne humeur, je veux dire. Malgré ma déclaration et mon râteau, je vais bien. Une autre bouchée et je souris, prenant le temps d'avaler avant de lui répondre. « Très bien. Franchement, j'ai dit les quatre vérités à mes élèves et maintenant ils m'écoutent. Enfin, y a toujours des hauts et des bas, mais ils sont plus cool qu'avant. » ça m'aide beaucoup dans mon travail, sinon ce serait encore un enfer. « Les rumeurs se sont calmés, finalement. Je n'avais qu'à dire que j'étais gay et que j'assumais pour qu'ils la ferment. Ce n'est pas génial ? Je devrais m'assumer plus souvent. » Je ris, prenant mon soda pour en boire. « Et toi ? Qu'as-tu fait aujourd'hui ? »

TENUE ••• Au fond je n’avais pas vraiment besoin que Reon me dise que je puisse venir ou non, quand j’avais envie de le voir j’y allais. J’étais comme ça, spontané et sans prise de tête, au pire si je venais dans un moment inapproprié ou quoi, bah je repassais après ou patienté, ce n'était pas compliqué. Fallait juste assumer. Avec Reon je n’avais aucun problème pour ça, je m’imposais facilement et même s’il ne voulait pas me voir je m’incrustais quand même. Je l’ai prouvé à plusieurs reprises et au final je n’ai jamais regretté ou pensé avoir eu tort. Buvant une gorgée de la canette, je le sens de bonne humeur et je n’hésite pas à le lui dire, le questionne par la même occasion, content d’apprendre que tout c’est arrangé et qu’il a pu finalement prendre son courage à deux mains pour avancer et non rester sur son canapé à pleurer et attendre que les choses s’arrangent toutes seules. « Il y aura toujours des hauts et des bas, mais faut pas que tu déprimes quand ça ne va pas. » C’est aussi simple que ça. De toute façon il n’a pas besoin d’avoir plus de choses à porter sur ses épaules qu’il n’en a déjà. « Tu prends confiance en toi, je suis fier. » On dirait un papa qui félicite son enfant, mais je garde le sourire en le regardant. « Tu n’as aucune honte à avoir, tu fuyais ce que tu étais, personne n’aurait pu l’accepter à ta place. » Maintenant qu’il l’assume les autres n’ont aucun moyen de pression, bien sûr ils peuvent encore parler, se moquer, le juger, mais si Reon reste en accord avec ses principes et bien dans ses souliers, ça ne devrait pas le perturber. « Au moins tu as compris. » Qu’il faut qu’il s’assume. Posant ma canette sur le banc, je soupire et relâche mes épaules. « J’ai fais du sport. » Aussi surprenant que ça puisse être. « Il est temps pour moi aussi d’arrêter de fuir. » Je lui lance un regard en biais. « Tu ne penses pas ? » Je trouve qu’on est bien parti tous les deux pour un nouveau départ.

TENUE ••• J'agis souvent de manière détournée, pour ne pas affronter directement mes problèmes mais jusqu'à présent, ça ne m'a jamais vraiment aidé. Alors que, quand je fais ça à mes soucis, les choses semblent rentrer plus facilement dans l'ordre. C'est ce qui c'est passé avec mes élèves, quand j'ai haussé la voix pour me faire entendre et respecter. Ce n'est pas dit qu'ils recommencent à me prendre la tête, mais au moins je sais comment réagir. Quant aux photos, même si j'ignore qui est l'auteur de ce sale coup, j'ai décidé d'être adulte et de passer par dessus, assumant mon choix d'orientation. Quand on hoche la tête aux mauvaises langues, elles ne savent plus quoi dire, ni comment attaquer. « Est-ce que j'ai l'air de déprimer ? » Fis-je, écartant les bras comment pour me faire inspecter par un agent de sécurité dans un aéroport. Sa fierté, c'est l'une des choses qui m'importe beaucoup venant de mon meilleur ami, ça veut dire que je n'ai pas besoin de me cacher derrière lui ou de trop compter sur lui. « Je fais de mon mieux. » Pour prendre et garder confiance en moi. Quant à ce que je suis, il a raison, je suis le seul à pouvoir l'assumer pleinement. Personne ne fera ma vie à ma place, alors c'est mon droit de préférer telle chose à telle chose. Hochant doucement ma tête, j'approuve ses paroles avec une mine souriante. « Du sport ?! » M'écriais-je, étonné. « Alors... Tu as attendu que je te lâche pour reprendre le sport ? » Plaisantais-je, n'ayant pas remis le sujet sur le tapis depuis un long moment. J'avais promis de ne pas le forcer, mais finalement, il a décidé par lui-même. « Je suis fier de toi, Sake. » Sans perdre mon esquisse, je lève le bras pour décoiffer sa tignasse comme une caresse amicale. « Et comment ça se passe avec Sakura ? » Pour cette histoire de bébé. J'aurai peut-être l'occasion de lui parler de ce garçon et de lui prouver que je vais mieux. Que je peux me battre pour les bonnes choses.

TENUE ••• Je secoue la tête quand il m’interroge sur sa déprime, je ne parlais pas de l’instant présent, mais plus des situations qui pourraient l’inciter à retomber dans ce mood qu’il a tendance à avoir quand les choses ne vont pas ou qu’il est dépassé par les évènements. « Heureusement, non. » Gardant mon esquisse. « Je préfère te voir comme ça. » Comme je lui dis, je suis fier de lui, dû fait qu’il se relève et surmonte les épreuves comme un adulte. Faut qu’il affronte les gens qui veulent le rabaisser. Quand il m’interroge, je réponds naturellement, bien que cela soit surprenant, même moi j’ai encore du mal à réaliser que j’ai recommencé à faire du sport. Disons que je suis toujours entrain de pousser Reon à aller vers l’avant alors que de mon côté je fuyais ce que j’aimais par fierté. Je pense qu’il est temps pour moi aussi d’arrêter de me voiler la face, je veux reprendre le sport, refaire des activités que j’aime et cela même si je suis jugé ou méprisé pour mon passé. « Surpris ? » Je ris, voyant bien qu’il est étonné par mon aveu. « C’est grâce à toi que j’ai pu faire le premier pas, d’une certaine façon. » Reon ne m’a jamais lâché et quand vraiment j’ai voulu arrêter en lui disant de ne plus m’en parler, ça m’a juste fait prendre conscience que je fuyais encore. « Merci~ » au moins on est fier l’un de l’autre. Je bois une nouvelle gorgée en soupirant, adossé au mur. « Sakura ? Ah, pour le bébé ? » Je hausse les épaules, j’attends les résultats donc pour l’instant ça va. « Je te dirais quand elle sera enceinte t’inquiète pas tonton. » Je le taquine, mais pour le futur bébé Reon sera un oncle vu qu’il est comme mon frère, tout comme avec Neji. « Et toi, du nouveau ? »

TENUE ••• Je n'ai pas sa force de caractère, il me faut toujours plus de temps pour me relever quand je chute. Alors quand une situation cocasse me tombe dessus, j'ai du mal à gérer sans paniquer. Mais là dans l'immédiat, je vais bien. Je m'en sors, plutôt. Disons que je survis. C'est mieux qu'être à l'agonie, même si je ne sais jamais quand est-ce que je pourrais retomber dans cet état de profonde déprime où aucune solution semble me sourire. Autant profiter que je sois ainsi, mais je ne promets rien. « Moi aussi. » Je préfère me voir comme ça, me sentir comme ça. J'ai la sensation d'être normal, comme tout le monde. ça ne m'est pas arrivé depuis un moment. La nouvelle de Sasuke me surprend, mais en même temps, elle me fait très plaisir. Savoir qu'il compte reprendre le sport est la meilleure chose que j'entends depuis des années ! Enfin, c'est un peu exagéré, mais après toute les fois à le pousser vers le sport sans résultat, ça fait du bien. à sa question, je souris et hoche ma tête. « J'avais abandonné l'idée de te revoir jouer. » Pour moi, Sake ne voulait pas remonter sur le devant de la scène. C'est triste. Et affligeant, parce qu'il me fait la morale mais n'agit pas en conséquence de son côté. Grâce à moi ? Je rougis légèrement, masquant cette gêne par un petit rire. « Plutôt à cause de moi. » Plaisantais-je, je l'ai fait souffrir à trop vouloir le pousser vers le sport. Je me suis excusé et je lui ai même dit que je n'en reparlerai pas, mais finalement il s'est décidé par lui-même. Chacun remonte dans l'estime de l'autre, on dirait. L'atmosphère est légère, autant en profiter pour le questionner sur Sakura et le futur bébé. à le voir réagir et à l'entendre me répondre, on pourrait croire qu'il s'en moque. Il sera quand même le père. Le vrai père. « Je ne m'inquiète pas. » Je lui souris, ayant confiance en lui. Moi ? Mon sourire se fait plus faible, plus fin, et mes joues reprennent cette douce couleur rose. « Je me soigne. » C'est difficile d'avouer que j'ai rencontré quelqu'un, ce n'est pas officiel et ... Nous ne faisons que flirter. « Il se peut que j'ai rencontré un gars. Enfin, c'est plutôt lui qui m'a trouvé. » Justement ici, au batting.

TENUE ••• Si nous étions pareils ça se saurait, après tout c’est parce que Reon est ainsi qu’il a « besoin » de moi et je suis content qu’il puisse s’appuyer sur mes épaules quand ça ne va pas. J’ai appris ses sentiments récemment et j’avoue que ce genre de chose aurait pu mettre de la distance entre nous, seulement c’est mon meilleur ami et moi-même je n’ai aucune envie de m’éloigner de lui, je préfère continuer de le soutenir quoi qu'il fasse en espérant qu’il finisse par surmonter l’épreuve et me voit à nouveau comme un ami, uniquement son ami. Malgré tout je suis là à ses côtés et j’y resterais parce que c’est ma place. Je ne suis pas une girouette qui peut changer du jour au lendemain, j’ai des émotions aussi, des sentiments et comme je lui ai dit je suis beaucoup plus fidèle en amitié qu’en amour, il n’a donc aucune raison de s’en faire de ce côté. Je suis juste heureux qu’il se soit relevé et qu’il finisse par agir et non plus se cacher par peur du monde ou du regard des gens. Finalement c’est aussi ce que je faisais, avec le sport. Reprendre me permet de passer au-delà de mes regrets, je dois arrêter de vivre dans le passé et je pense que c’est Reon qui m’a permis de réaliser ma bêtise, sans aucun doute. « J’avais abandonné l’idée de jouer. » Dis-je en ping-pong à sa remarque avant de reprendre. « Que ce soit grâce ou à cause de toi, il n’en reste pas moins que tu es la raison. » C’est le plus important non ? Concernant Sakura il saura comment ça se passe en temps voulu, je lui dirais tout de toute façon. Souriant simplement, je ne prends forcément conscience que le prochain bébé soit mon enfant, le vrai, parce qu’à mes yeux Neji l’est déjà. Si cela doit être différent je l’expérimenterais surement quand le moment viendra. « Vraiment ? C’est une bonne chose. Finalement ce n’était peut-être pas une si mauvaise idée de faire ton comming-out. » Je le taquine, mais je suis vraiment heureux qu’il puisse s’ouvrir à d’autres personnes et s’intéresser à eux. « N’oublie pas de rester prudent. » Faut bien que je le mette en garde vu qu’il est un peu -beaucoup- naïf. Seulement je ne peux pas l’empêcher de vivre ou tenter des choses, il est un adulte aussi et le couver ne l’aidera pas.

TENUE ••• Il m'est déjà arrivé de vouloir m'éloigner de Sasuke, par crainte. à cause de ma maladie, puis de mes sentiments. J'ai souvent été manipulé par mes émotions, oubliant parfois qui j'étais ou ce que je voulais réellement. Sans mon meilleur ami, je serais perdu, à la dérive. Il est comme une bouée, il me tient à la surface et m'empêche de me noyer. Je ne peux pas en faire autant pour lui, du moins c'est ce que je croyais avant qu'il ne m'apprenne la nouvelle sur le sport. Sa reprise, quelle surprise ! Je ne m'attendais pas à l'entendre, ni aujourd'hui, ni demain, ni jusqu'à ma mort. Pour moi, Sasuke avait fait une croix sur le sport, sur le basket. J'étais triste, évidement. Je l'ai connu un ballon à la main, avec une place en or dans une équipe, un jeu inimitable et des sourires de vainqueur à chacun de ses matchs. Puis il a tout perdu le jour où ils l'ont piégé. Je voulais le revoir, ce Sasuke du passé qui avait déjà conquis mon coeur. Si j'avais abandonné l'idée de le voir jouer à nouveau, Sake avait abandonné l'idée de jouer tout court. à cette remarque, mon sourire s'étend sur mon visage, fièrement. « J'espère que ce sera positif pour toi. » De reprendre le sport, de se relancer dans le basket ou dans n'importe quel autre domaine. Si c'est à cause de ou grâce à moi, je suis content d'en être la raison. Mon comportement, aussi puéril et blessant a-t-il pu être, l'a touché de manière à réfléchir et se remettre en question, jusqu'à trouver une solution, jusqu'à prendre une décision. Je m'intéresse aussi à Sakura, à son envie d'avoir un deuxième enfant avec Sasuke. Je sais que, ça ne se fera pas de façon naturelle, mais je m'interroge quand même pour eux. Autant en profiter pour parler de ma propre connaissance, du garçon qui revient presque chaque soir pour me voir ici. « Idiot. » Mon coming-out, n'importe quoi. ça me fait rire, même si je le traite d'idiot. « Je fais attention, ne t'inquiète pas. Il paraît très sincère en tout cas. » Pour le peu que j'ai appris sur lui, il n'a pas l'air d'un grand méchant loup. « Il serait temps que je vole de mes propres ailes. » Il est toujours mon meilleur ami et j'aurai toujours besoin de lui, mais je dois grandir et continuer sur ma voie.