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 give me some fire and burn with me

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Anonymous
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Ce message a été posté Dim 19 Juil - 18:06
give me some fire and burn with me
Jude & Ethan

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J'avais mal dormi, très mal dormi. Comme presque toutes les nuits depuis que je venais d'emménager au Japon, des cauchemars emplissaient ma tête et je ne parvenais pas vraiment à me concentrer sur mon travail. Je revoyais des fragments de cette période révolue où Ethan était encore une partie si importante de ma vie. J'avais l'impression d'y être, de ressentir les mêmes sensations ; l'ivresse, le plaisir intense, la douleur aussi. Je sentais encore ses mains sur mon corps et sa voix brutale lors de nos disputes, la seconde d'après. Si cette partie de mes rêves était plutôt aléatoire, la fin en était toujours la même : j'étais en cure, et je hurlais pour que l'on me le rende. Je le voyais partout sans qu'il ne soit nulle part. Mes réveils étaient rudes, j'étais éssoufflée, et plus fatiguée encore qu'avant de m'endormir. Je retenais des larmes de souffrance dévaler mon visage. Ça faisait deux ans maintenant. Je ne devais plus faire comme si j'allais bientôt le revoir. C'était fini, tout était fini. La Jude que je m'efforçais de montrer à l'extérieur était bien éloignée de la personne que je cachais au fond de moi. J'étais triste, seule, et effroyablement apeurée. Je me trouvais laide. Je me faisais souvent vomir le matin, avant d'aller travailler ; rien ne passait, avaler devenait de plus en plus difficile. Amère, je constatais avec dégoût que depuis le début de mon trouble, au collège, je n'avais pu manger un petit déjeuner convenable. On ne change pas les mauvaises habitudes.

J'allais devoir faire réajuster ma jupe ; elle glissait sur mes hanches trop fines et que je voyais trop grosses encore. Un jean ferait l'affaire finalement. Je m'habillais lentement, trop épuisée pour faire plus vite. Mon cerveau était vide, tout comme mon appartement. Je faisais si peu de bruit qu'on aurait pu le croire inhabité. Je réarangeais mes cheveux une dernière fois devant le miroir de mon entrée, préparant ma « poker face » et attrapant une paire de lunettes de soleil pour cacher mes cernes. Personne ne devait savoir. Je devais être parfaite, hautaine, intrangisante. Je n'avais pas, je n'avais plus le droit à l'erreur. Jetant un coup d'oeil à mon montre en quittant mon immeuble, je remarquais l'avance que j'avais pris. Seulement neuf heures, et ma conférence commençait à onze. Un soupir m'échappa. Je sortis une cigarette de mon paquet, appréciant la douce odeur de menthol qui s'en dégageait avant de comprendre que j'avais laissé mon briquet chez moi. Je n'avais décidément pas la force de remonter. J'allais bien trouver un fumeur quelque part, non?

Mon agacement augmenta un peu plus en constatant que personne autour de moi ne s'en grillait une. Quelques mètres plus loin, j'interpellais un jeune homme plutôt grand, et qu'a l'instant je n'avais vu que de dos. Je détestais parler aux inconnus, mais il semblait propre sur lui, alors autant tenter sa chance. Ma main se déposa sur son dos, et je demandais aussitôt : « Excusez-moi, auriez-vous du... », il se retourna et la vue de son visage fit louper un battement à mon coeur. « ... feu. », soufflais-je pour terminer ma phrase. J'entrepris d'enlever mes lunettes pour vérifier que je ne faisais pas erreur. Mes mains tremblantes laisser aisément présager de mon état mental. Oui, même à la lumière naturelle, c'était bien lui ; « Ethan. ».

 
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Ce message a été posté Lun 20 Juil - 11:05
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Jude & Ethan

tenue

Ses nuits japonaises ne ressemblaient à aucune autre. Une fois le soleil couché, il ne mettait plus le nez dehors. Il devait quelques fois rentrer chez lui dans la pénombre, lorsqu'il restait tard pour boucler des dossiers, mais la plupart du temps il contemplait les étoiles depuis son balcon, déjà vêtu de son pyjama. Il avait toujours autant de mal à dormir. Alors il passait souvent une bonne partie de ses nuits devant la télévision, à répondre à ses mails avec une cigarette à la main. La seule mauvaise habitude dont il n'avait pas pu se débarrasser. Il fumait toujours autant, presque un paquet par jour. On lui avait tout enlevé, tout. Il estimait qu'il avait encore le droit au tabac. Comme une sorte de compensation pour le reste. Mais il ne trouvait aucun réconfort là-dedans. Il se baladait telle une coquille vide depuis bientôt deux ans. Personne ne semblait pourtant le remarquer. On l'admirait parce qu'il se jetait corps et âme dans le boulot. Cependant, on ne se demandait pas pourquoi. On ne s'interrogeait pas sur ce revirement. De toute manière, ils n'appréciaient pas le Ethan d'avant. Ils avaient l'air de préférer le nouveau et de loin. Le très sérieux. Le très froid mais très intelligent. Celui que le père n'avait plus besoin de récupérer au poste de police toutes les semaines. L'existence désormais calme du jeune cachait un manque plus important que celui des drogues. Il se sentait vide parce qu'elle ne lui appartenait plus. Il essayait de ne pas y penser mais elle frôlait tous les jours ses pensées. Elle le hantait d'une certaine manière. Et ça continuait de le ronger. Même loin d'elle, il souffrait. Il se disait souvent que cette séparation n'avait rien arrangé. Ou pas vraiment en tout cas. Il n'arrivait pas à savoir s'il se sentait mieux avec elle ou mieux sans elle. Il avait l'impression que l'un dans l'autre, ça se valait.

Le réveil fut difficile, comme chaque matin. On aimait dire que si on ne trouvait pas le sommeil c'était parce qu'on se tenait éveillé dans le rêve de quelqu'un. Ethan espérait qu'il apparaissait dans les rêves de Jude chaque soir. Ou sinon dans ses cauchemars. Son chat se frotta à lui longuement pour le tirer des bras de Morphée. Après une bonne dizaine de minutes, il se tira du lit pour le nourrir et fila aussitôt dans la salle de bain. Il ne prit pas la peine de déjeuner et commença plutôt à préparer sa tenue. Il passa un bon moment dans son immense dressing à flâner au milieu des différents costumes Beckford tous plus extravagants les uns que les autres. Mais il décida de rester assez 'soft' aujourd'hui et opta pour un ensemble à poids qui ne conviendrait pas à tout le monde. Il fallait oser mais cela lui allait bien, comme toujours. Il emporta son sac en bandoulière et quitta les lieux après un dernier câlin à son animal.

Son véhicule l'attendait déjà. Il n'eut qu'à grimper dedans. Le trajet dura une petite dizaine de minutes puis ils arrivèrent dans cette zone où se côtoyaient tous les grands buildings des plus grandes marques. Ethan descendit du véhicule et dégaina aussitôt son paquet de cigarettes. Mince, il avait laissé son briquet dans le salon. Il retourna sur ses pas et comme il le prévoyait son chauffeur s'en grillait déjà une. Il lui emprunta donc son feu avant de reprendre la direction du bâtiment qui abritait les locaux de Beckford. Un coup d’œil à sa montre hors de prix et il soupira en se rendant compte qu'il se pointait encore une fois bien trop tôt. Tant pis, cela lui laissera le temps de boire un café et de fumer en toute tranquillité. Ou presque. Il leva les yeux au ciel en entendant cette petite voix qui lui demandait de quoi allumer une cigarette. Quoi ? Elle ne pouvait pas demander à quelqu'un d'autre ? Il se retourna en soupirant. Mais quand il posa son regard sur elle. Il se figea. Impossible. Il cligna plusieurs fois des yeux tout en gardant une expression neutre. Il rêvait. Cela ne pouvait pas être elle. Quelles étaient les chances pour qu'ils se rencontrent ici ? Il frissonna presque quand elle prononça son prénom. Il sentait les problèmes arriver. Ça puait les emmerdes à plein nez même. Ils n'étaient pas sensés se revoir. Ils n'auraient jamais dû. Mais elle ne faisait que lui demander du feu ? Pas vrai ?

Voyant la cigarette entre ses longs doigts toujours aussi fins, il la lui faucha et la glissa lui-même entre ses lèvres qu'il avait tant de fois embrasser. Il approcha son visage du sien pour pouvoir allumer sa cigarette à l'aide de la sienne. Puis il recula de deux pas et entrouvrit les lèvres pour laisser un filet de fumée blanche s'en échappait. Elle n'avait pas changé. « Tu as une mine affreuse. » Et cela l'inquiétait. C'était plus fort que lui. Il la connaissait par cœur. Il détectait le moindre signe. Elle n'allait pas mieux. Oui, finalement, elle n'était pas mieux sans lui. Et quelque part, cela le rassurait.

 
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Ce message a été posté Lun 20 Juil - 14:37
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Jude & Ethan

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Des fois, je me dis que si nous deux, on s'étaient rencontrés dans d'autres circonstances, les choses auraient pu fonctionner. On aurait pu être moins riches, camarades de classes, meilleurs amis puis petits amis. On se disputerait rarement, ou alors à cause de broutilles. L'un comme l'autre, on ne saurait pas ce que « amphétamines », ça voudrait dire.
Mais si on avait été si différents, je ne sais pas si on aurait pu vivre les choses avec tant de puissance. Je ne sais pas ce qui est mieux. Je n'ai toujours pas la réponse.

Vous connaissez ce soulagement quand vous buvez après avoir eu très soif pendant très longtemps? L'eau vous paraît fraîche, limpide, douce ; c'est la meilleure eau que vous n'avez jamais bu. C'est la même sensation quand une douleur persistante s’éteint soudainement. Quand vous respirez après avoir passé un moment en apnée. J'ai passé tellement de temps en apnée, Ethan. Alors pourquoi je n'arrive toujours pas à respirer convenablement? Pourquoi quand je comprends que c'est toi, là, en face de moi, que tu vis, que tu inhale le même air que moi, que je t'ai enfin retrouvé, je ne me sens mieux qu'on court instant? C'est interdit ce qu'on fait là, et tu le sais très bien. La joie de te revoir est coupée par l'appréhension du moment où je vais devoir te perdre une deuxième fois. Je sais que ça va arriver. J'ai envie de pleurer dans tes bras, là. C'est pas bon signe, parce que ça veut dire que je ne suis toujours pas sevrée. Dis-moi que tu n'es pas sevré non plus. C'est quoi cette expression sur ton visage? C'est bien toi, n'est-ce pas? J'espère juste que je ne suis pas entrain de rêver. Parce que si c'est le cas, je risque d'avoir envie de mourir en me réveillant.

Je détaillais les traits de son visage, allant jusqu'à enlever mes lunettes pour mieux en deviner les couleurs. Après avoir prononcé ton prénom, je reste immobile, tremblante comme si j'avais vu un fantôme, à fleur de peau, véritablement. Tu dois les voir, non? Mes cernes. Les marques que tu me laisse chaque nuit. J'observe ta main qui prend ma cigarette des doigts, et te fixe alors que tu la place entre mes lèvres. Tu allumes la mienne à l'aide de la tienne. Aurais-tu perdu ton feu, toi aussi? Je regarde tes cheveux, tes yeux, tes joues, ta bouche, alors que tu es si proche de moi. Embrasse-moi, Ethan. Tu t'écartes et la fumée fait des tourbillons autour de toi avant de disparaître. J'aime le fait de savoir que tu n'as pas arrêté de fumer. Et tu vois, ce que j'ai commencé avec toi, je ne l'ai pas arrêté non plus. J'inspire à mon tour ma cigarette, laissant le menthol mordre ma gorge. J'expire ce nuage blanc sur ton visage, touchant indirectement tes lèvres. « J'ai mal dormi. », répondis-je simplement à sa remarque. Je détournais le regard, cassant ce contact visuel que je détenais depuis tout à l'heure. Il n'avait pas changé. Tant mieux. Ça me rassure. Parce que c'est ce Ethan là qui m'avait manqué.

Qui craquerait en premier, c'était pas si simple à deviner finalement. J'avais besoin de le toucher de toute façon. Et puis le mal était fait, on s'était vus. Je ne sais pas ce qu'il fait au Japon, s'il y habite ou s'il y est en vacances. J'ai l'étrange pressentiment que notre temps est compté. J'inspirais une nouvelle bouffée de tabac, me rapprochant de lui peu à peu. Je déposais ma main sur son torse, lentement, me hissant sur mes pieds pour permettre à nos lèvres de se frôler presque. J'étais comme en transe, dans une autre galaxie, ailleurs. Mes mouvements n'étaient dictés que par un instinct basique. La fumée s'échappa de ma bouche, soufflant cette vapeur toxique sur ses lèvres. « Ethan.. », murmurais-je, le suppliant presque. Je ne pouvais décidément pas le laisser filer comme ça.

 
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Ce message a été posté Lun 20 Juil - 15:33
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Jude & Ethan

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Pendant presque deux ans, son prénom n'avait franchi la barrière de ses lèvres qu'une seule et unique fois. Lors de sa première séance de thérapie. Après ça, sa psychiatre n'avait plus jamais réussi à discuter de leur relation. Il refusait de mentionner la jeune femme et tentait d'éteindre ses sentiments, d'effacer ses souvenirs. Ethan cachait un bon nombre de ses blessures de cette manière. Il semblait que la plus vive portait bien ce nom si délicat mais qu'il refusait de prononcer. Jude. Elle apparaissait à la fois comme le problème mais aussi la solution. Naturellement, il n'avait pas sombré juste à cause de cette fille. Il était même évident qu'il l'avait plutôt entraînée dans sa chute.

Il déambulait sans véritable but. Tel un robot, on le disait sans cœur et parfois même sans âme. Il consacrait toute sa vie à son boulot. Il accordait son entière attention à mener à bien ses projets mais surtout à assurer que la marque Beckford préserve son image. Après tant d'années à l'avoir mise en danger, il veillait désormais à se comporter en gentleman. Ce que son père avait toujours attendu de lui. Leurs rapports ne s'étaient pas améliorés. De toute manière, ils ne se parlaient que très peu. Encore moins maintenant qu'il se trouvait au Japon. Il avait accepté cette place en partie pour ça. Pour lui échapper un peu plus. Mais aussi parce que c'était l'occasion ou jamais pour lui de faire ses preuves. Sauf qu'un obstacle de taille venait de se glisser sur sa route.

Ethan détaillait la jeune femme de la tête aux pieds sans aucune discrétion. Il n'avait jamais caché son attirance pour elle. Même à l'époque, quand elle sortait encore avec son meilleur ami, il ne se gênait pas pour la reluquer ou pour lui rentrer dedans ouvertement. Mais là, il ne se contentait pas de se rincer l’œil. Il vérifiait qu'elle était comme dans ses souvenirs. Il s'attardait pour s'assurer qu'il ne se trompait pas. Mais à sa manière d'énoncer son prénom, il comprit. Le frisson qui chatouilla sa colonne vertébrale lui rappela ce qu'il essayait de faire taire. Ce qu'il avait presque réussi à enfouir. Le simple fait de la revoir bouleversait son équilibre encore trop récent pour s'avérer résistant.

À sa manière d'allumer la cigarette de la demoiselle, on comprenait rapidement qu'une de ses barrières s'effondrait. Il ne se sentait pas rester loin d'elle. Il avait déjà passé deux ans sans elle. Mais une petite voix dans sa tête l'intima de faire attention et de garder ses distances. Alors il se recula rapidement, fermant les yeux en sentant la fumée de sa cigarette mentholée. Elle continuait d'acheter ces horreurs. Il faisait de son mieux pour rester calme. Il résistait à ses pulsions. S'il s'écoutait, il la traînerait dans son bureau et inutile de préciser ce qu'ils y feraient. Il avait malgré tout l'air détendu. Bien plus qu'elle. Son visage ne trahissait aucune de ses émotions. Il était passé maître dans cet art. « Depuis quand tu me mens ? » Une simple question rhétorique. Il n'attendait pas réellement de réponse. Il détestait juste sa petite comédie. Il voyait tout. Ses jambes trop fines qu'elle avait essayé de cacher avec un pantalon. Ses cernes et son teint terne. Il imaginait qu'elle traversait de nouveau une mauvaise période. Et quelque part, cela lui brisait le cœur de ne pas pouvoir la serrer dans ses bras.

Il se crispa quand elle s'approcha. Serrant le poing. Que faisait-elle ? Son cœur s'affola dans sa poitrine lui rappelant sa présence. Son sang froid flancha. Ses lèvres articulèrent à nous son prénom. Effrayé par ce contact, il posa sa main sur la sienne. Puis plus rien. Il n'osait plus bouger. Maintenant que leurs bouches se trouvaient si proches. Cela faisait si longtemps. Son souffle sur sa peau, l'odeur de ses cigarettes à la con. Tout ça lui manquait tellement. Une bataille semait la pagaille dans ses idées. Il ne parvenait plus à mettre de l'ordre dans ses pensées. Il n'avait envie que d'une chose. L'embrasser. Redécouvrir cette sensation si grisante. Sentir à nouveau sa douceur. Sa main se nicha dans sa nuque puis dans ses longs cheveux et cette fois, sa bouche frôla vraiment la sienne. Mais non, il ne pouvait pas faire ça. Il ferma les yeux et grimaça. À contre coeur, il la laissa. Un pas en arrière. Juste un. « On ne peut pas faire ça. » Quand était-il devenu le plus raisonnable des deux ? Il n'arrivait pas à la regarder dans les yeux. Il fixait sa cigarette qui se consumait entre ses doigts avant qu'il ne tire une nouvelle latte plus longue que les autres comme pour calmer ses nerfs.

 
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Ce message a été posté Lun 20 Juil - 19:08
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Jude & Ethan

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Je me souviens des premiers jours comme si c'était hier. De ses regards insistants au lycée, alors que je sortais encore avec son meilleur ami. On blaguait là-dessus avec mon fiancé de l'époque. On se plaisait à dire qu'Ethan avait le béguin pour moi. J'ai découvert, en me jetant dans ses bras à la suite de ma rupture, que c'était bien loin d'être un « béguin ». Ma première fois, c'est lui qui me l'a prise. Quoi qu'on puisse penser, ça avait été une jolie nuit. Entraînant toute les suivantes avec elle.Après ça, j'ai touché à tellement de drogues que je ne saurais toute les nommer. Je voulais faire comme lui, qu'il m'accepte malgré mon passé de « petite fille sage ». Il a eu vite fait de me faire plonger avec lui dans les abysses du monde de la nuit. Jude et Ethan, à cette période, c'était deux noms que l'on ne pouvait dissocier. Les amis, les amants ; le couple éternel. Que rien n'entachait. Il a couché avec un nombre incalculable de filles et de gars ; moi aussi. A ce titre, je ne sais pas si on peut vraiment parler de couple. Je n'étais pas amoureuse de lui. Mais chaque centimètre de ma peau lui appartenait, comme chaque centimètre de la sienne m'appartenait. C'était une évidence. On ne pouvait pas vraiment mettre de mot sur notre relation. On ne peut toujours pas d'ailleurs.

Si on se détruisait l'un l'autre comme ça, il restait tout de même le seul endroit où j'étais en sécurité. J'avais meilleure mine avec tout nos excès que maintenant, à cause de mes mauvaises nuits. D'ailleurs à quand remontait la dernière fois où j'avais passé une bonne nuit? Une vraie bonne nuit? J'étais stressée tout le temps. Je devais sourire, plaire. Faire comme si jamais rien ne s'était passé. Comme si Ethan n'avait jamais fait partie de ma vie. Comme si j'avais été malheureuse, perdue à ses côtés. Alors que c'était tout l'inverse. Mentir. On me demandait de mentir. La seule personne à qui je disais la vérité m'a été arrachée. Je me disais souvent que si nos chemins se croisaient, je ferai comme si de rien n'était. Je continuerais de jouer mon rôle et repousserais ses avances. Je savais au fond de moi que je n'aurais envie que d'une chose ; l'embrasser. Sentir ses bras autour de moi, sa voix rauque à mes oreilles. J'étais loin de me douter qu'il allait réapparaître, soudainement.
Et si je l'avais su, est-ce que ça aurait vraiment changé quelque chose?

Je sentais évidemment son regard sur moi, qui m'analysais. Je savais qu'il allait remarquer ma perte de poids. Perte dont j'étais si fière devant ma mère, et qui me semblait honteuse devant ses yeux. Je ne voulais pas qu'il me voie dans cet état, mais moi même je ne pouvais détacher mes yeux de son visage. J'imprimais son image dans ma tête pour la retenir, comme si demain déjà nous allions nous quitter pour de vrai. Je voulais qu'il reste. Rester avec lui, maintenant. C'est la fin de la douleur non? Quitter Ethan m'a fait plus de mal encore que de le rencontrer. Je ne supporterais pas de le perdre encore.

Lui souffler la fumée sur le visage, ça voulait dire : « regarde-moi. Faisons simplement comme on avait l'habitude de faire avant, tu veux? ». Se chercher. Se trouver. C'était une provocation, un appel, un rappel, même. Son mouvement de recul et ses yeux fermés auraient du m'arrêter, mais je ne pouvais pas. Je ne voulais pas qu'il me résiste, je voulais qu'il s'abandonne comme je l'avais si souvent fait pour lui. Il gardait un air neutre et sans émotions sur le visage. Tu ne ressens rien, Ethan? Sa remarque sur ma mine affreuse, ça c'était lui, celui que j'attendais. Inquiet, au fond, je pense. J'ai l'air si défectueuse que ça? « Depuis quand tu te mens ? », parce que c'est ce qu'il faisait non? Ma voix s'était brisée sur cette phrase. Ça a été l'élément déclencheur, la source qui déferla sur mes principes. Sa froideur me rendait triste. Je brûlais de l'intérieur à chacun de ses gestes, à chaque nouveau souffle, à chaque nouveau regard. Et c'est comme si lui ne voulais rien ressentir. Mon cœur se serra. Personne ne nous voyait de toute façon. Alors c'était ça, je ne lui convenais plus? Il devait me trouver tellement laide pour être distant à ce point là.

J'ai parfaitement senti sa tension quand je me suis approchée de lui. Je priais pour en être la cause, mais dans le bon sens du terme. Je ne voulais pas qu'il se sente pressé, obligé, alors que je ne semblais plus lui plaire. Cette fumée qui nous séparaient, cette supplication que je murmurais tout contre ses lèvres... C'était une autorisation. Il pouvait m'embrasser. J'en avait envie, maintenant plus que tout au monde. Sa main sur ma nuque me fit réprimer un long et puissant frisson. Ce contact, c'était ça, ça dont j'avais besoin. De le retrouver pour me sentir vivante, alors que je n'étais qu'une épave ces derniers temps. Nos bouches se frôlèrent une seconde fois, comme on avait l'habitude de le faire avant de s'embrasser. Mon cœur était suspendu, il n'attendais que ça, qu'une chose. Mais Ethan se sépara, disant qu'on ne pouvait pas faire ça, reculant même d'un pas. Mes yeux qui s'étaient fermés sans que je ne m'en rende compte s'ouvrir, dévoilant de grosses larmes qui menaçaient de couler. « Tu joues à quoi, là, Ethan? », sifflais-je, les sourcils froncés, et sous le coup de l'émotion presque en colère. Je le repoussais un peu plus, mes mains appuyant fortement sur son buste avant de reculer à mon tour. « T'es vraiment un con, tu le sais ça? », répliquais-je, laissant cette fois-ci mes larmes couler pour de vrai. Je pris une grande inspiration ; je savais pertinemment que ça n'étais pas moi, ni nous, mais tout, tout le reste qui posait problème. J'essuyais aussitôt mes larmes avec mes poignets et mes doigts, chuchotant, sanglotant presque : « En fait c'est moi qui suis conne. ». Je n'arrivais plus à le regarder. J'étais réveillée.

 
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Ce message a été posté Mer 22 Juil - 15:16
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Jude & Ethan

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Menteur. On le traitait souvent de menteur. À l'époque, c'était encore la plus gentille chose qu'on pouvait lui dire. Il baratinait les filles. Il les menait en bateau. Sortait avec une tout en sortant avec une autre. Et il inventait des histoires folles pour s'en tirer. Il aimait aussi raconter n'importe quoi à son père pour s'éviter des ennuis. Mais par dessus tout, il adorait les mensonges qu'il servait au poste de police. Il n'existait qu'une personne à laquelle il ne se sentait pas mentir. Pour autant, il ne lui parlait pas à cœur ouvert. Il appréciait que Jude se confie à lui mais l'inverse ne se produisait jamais. Il ne lui mentait pas. Mais il ne lui parlait pas non plus. Ethan était depuis toujours cet être insaisissable. Impossible de le comprendre. Aucune âme ne parvenait à déchiffrer ses regards. Il ne laissait personne lire ses pensées.

Au fond, il n'était honnête qu'avec lui-même. Ou du moins il réussissait à l'être avant. Maintenant, tout avait changé. Pour se protéger, il fallait qu'il joue un rôle différent du sien. Il se forçait à rentrer dans le moule que son père avait prévu pour lui. Il s'y accommodait plutôt bien d'ailleurs. Tant qu'il laissait ses émotions de côté, tant qu'il éteignait ses sentiments et faisait taire son cœur. Tout roulait comme sur des roulettes. Il ne cilla pas à son retour de bâton. Bien conscient qu'elle tentait d'obtenir une réa ction de sa part. Il se devait de rester ferme et fort. Il n'avait pas fait tous ces efforts pour rien. « Je ne suis plus la même personne. » Se justifia-t-il calmement. Il enterrait autant que possible la tempête qui déferlait en lui. Il se trouvait plutôt bon. Il ne pensait pas réussir à garder autant son sang froid. C'est pourquoi tout ce temps, il avait espéré ne jamais la revoir. Même si elle lui manquait, même si ce manque créait un gouffre dans sa poitrine. Il avait souhaité de tout son cœur ne pas recroiser sa route afin de ne pas rechuter, de ne pas redevenir faible.

Cette proximité le déstabilisa. Un instant, il perdit le contrôle. Il laissa son instinct prendre le relais. Il lui criait de la toucher, de la serrer, de la broyer. Ses doigts se nouèrent à ses cheveux. Il tira même légèrement dessus. Mais quand sa bouche frôla la sienne, ce fut comme si on tirait une sonnette d'alarme. La seconde suivante, il s'était éloigné. Incapable de la regarder. Mais Jude ne semblait pas prête à accepter ça. Il ne comprenait pas pourquoi. Voulait-elle encore souffrir ? Ne se souvenait-elle pas que le feu brûle ? Ethan resta solide quand elle le bouscula. Il préserva son équilibre et ne changea pas d'expression. Avant, il se serait emporté. Avec quelqu'un d'autre, il aurait même pété les plombs. Mais c'était Jude, et il voulait juste garder ses distances. « À rien, tu es la seule à jouer. » Était-ce clair maintenant ? Il ne se sentait pas prêt à remettre la machine en marche. Il ne voulait pas la blesser une nouvelle fois. Deux ans à déambuler, mort de l'intérieur, pas question de réduire ça à néant pour si peu. Il ne s'était pas sacrifié pour la voir couler.

Mais les larmes de Jude l'avaient toujours fait flancher. Dès qu'elle avait rompu et qu'elle était venu pleurer dans ses bras, il avait craqué. Il lui avait volé sa première fois au milieu de ses larmes, s'en délectant presque. Comme s'il aurait voulu en être le responsable. Après ça, il suffisait de pleurer pour obtenir tout ce qu'elle désirait de sa part. Il tira la dernière latte de sa cigarette et l'écrasa avec son talon. Peut être que s'il ne la regardait pas, il allait pouvoir tenir. Il ricana lorsqu'elle l'insulta. Habitué à pire. « Je sais. » Tu m'aimes comme ça ? Faillit-il ajouter. Mais il se retint. Quand en revanche, elle se traita de conne. Il leva les yeux.

Il craqua, une fois encore, pour ses perles salées. Il se détestait d'avance. Pourtant, il soupira en implorant le ciel de lui pardonner. Il brisa la distance qu'il tentait de garder entre eux et posa sa ses mains sur ses joues humides. « Arrête de faire la gamine. » Il la sermonnait et l’implorait de cesser cette comédie. Il sentait les regards des quelques passants matinaux sur eux. Il se savait inconscient de rester planté là où tous les employés de l'entreprise passaient. Mais il n'arrivait pas à résister. Ses lèvres effleuraient sa peau pour cueillir ses larmes. Le vrai Ethan aurait fait ça. Et puis il passa ses bras autour d'elle, l'attira contre lui avant de la serrer fort, comme si sa vie en dépendait. Sa joue collée contre sa tête, il poussa un long soupir. Ils ne devaient pas se revoir. Il ne fallait pas qu'ils se revoient. « Je ne veux plus te revoir. » Murmura-t-il à son oreille. Il lui enfonçait volontairement un poignard dans le cœur. Il fallait qu'elle le déteste.

 
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Ce message a été posté Mer 22 Juil - 22:26
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Jude & Ethan

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Est-ce qu'il m'avait déjà menti? Moi je l'avais fait rarement. C'est comme si Ethan avait toujours réussit à lire en moi comme dans un livre ouvert. Quoi que je dise, c'est comme s'il le savait déjà. C'était l'inverse pour lui. Il m'avait toujours intriguée, fascinée. J'en savais peu sur sa vie, ses sentiments, ses réflexions. Il m'exprimait toujours ce qu'il ressentait avec son corps. Sa peau, sa bouche, ses mains. Son regard. Sa façon de me tenir, de me parler, de me toucher en disait long sur son état mental, en général. Je ne savais de lui que ce qu'il voulait bien me montrer. C'était très déstabilisant. Mais en même temps, je savais que j'étais la seule avec qui il se lâchait comme ça. Est-ce que c'était toujours le cas? Pourquoi aucune de mes questions ne trouvaient de réponses dans son regard? Ethan, pendant ses deux ans, as-tu pensé tes blessures avec quelqu'un d'autre? Parce que les miennes sont encore ouvertes, tu sais.

Je le cherchais. Je testais ses réflexes, nos réflexes. Il savait très bien que je le provoquais, mais ne cilla pas. Il agissait comme une statue, une pierre dépourvue de sentiments. Et moi qui avait tant besoin de retrouver chez lui des signes de notre passé. La cigarette qu'il fumait m'avait fait plaisir. Mais les rares fois où j'avais pu m'imaginer le revoir, je voyais plus de passion. Plus la même personne? Je le regardais en fronçant les sourcils. Je ne pouvais pas le croire, je ne voulais pas le croire. Il était si sérieux, si impassible. Me revoir ne lui faisait rien? J'avais pleuré silencieusement des nuits durant pour retrouver sa chaleur ; tout me manquait, horriblement. Nos disputes comme nos réconciliations. Et observer ce visage que je pensais avoir oublié, là, juste en face de moi, à quelques centimètres, ça n'aidait pas mon cœur à se calmer. Je ne savais pas quoi lui répondre. Je n'avais pas la force de préparer une réplique cinglante. Je me sentais toute petite, faible, et idiote.

C'est pour ça que j'avais recherché à le toucher. Pour vérifier si son corps et sa bouche exprimaient la même chose. J'avais susurré son prénom en frôlant presque ses lèvres. Il avait pu lire dans mon regard mon désir et mon impatience. Ses doigts dans mes cheveux firent accélérer mon cœur. Sa poigne tirait déjà presque trop fort, mais ça n'avait pas d'importance ; c'était lui, là. Celui que j'attendais. Il se recula, comme s'il avait eu un écart de folie l'espace de quelques secondes. Je l'avais, mon espoir. Il était encore là, le garçon impatient, rude et passionné que je connaissais. Il fallait juste le bousculer un peu. Mais ça serait jouer à un jeu dangereux. Jeu si plaisant mais si violent à la fois. Jude, as-tu vraiment envie de replonger après avoir souffert si longtemps pour être sevrée? C'était par la colère que mes émotions contradictoires s'exprimèrent, sur le coup. Il avait tout à fait raison. J'étais la seule à m'emporter, à laisser des vagues de sentiments diriger mon corps. Je devais avoir l'air d'une folle, sérieusement. Je faisais ma petite comédie alors qu'il regardait ça avec agacement, presque. « On en est là, alors? Je te suis si étrangère? Ça te fait rien, que dalle de me revoir? J'en doute moi, tu vois. », affirmais-je, plus sûre que jamais, empruntant un peu vite ce chemin facile mais aussi semé d'embûches.

Et puis j'avais craqué. Je l'avais traité de con, j'étais au bord des larmes, complètement désemparée. Je ne savais pas quoi faire. On était loin d'avoir une conversation constructive, là. J'étais entrain de passer par toutes les émotions possibles et inimaginables. La surprise, la joie, le désir, la colère et maintenant la tristesse. C'était ça, Ethan, pour moi. Une introduction à tant de sentiments contradictoires en une fois. Lui qui avait si souvent régit mon monde était entrain de le détruire avec tant de froideur. Et il avait raison, il luttait et moi je faisais tout pour réduire ses efforts à néant. J'avais juste besoin de savoir que nous deux, ça avait été fort, et puissant, et magique. Qu'il avait ressenti ça comme moi. Je remarquais que ma cigarette avait glissé de mes doigts quand je le vis jeter la sienne. Il ricanait comme un idiot, et moi, blessée, je pleurais maintenant sans retenue. Ses yeux se relevèrent vers mon visage quand il entendit l'insulte que je me destinais. Je me sentais faible, inutile et idiote. J'avais l'impression de réagir excessivement, pour tout. J'étais à fleur de peau. Et il s'en contrecarrait. C'était ça qu'il entendait par « je ne suis plus la même personne »?

Je ne m'attendais pas à ça. Je savais que me voir pleurer le rendait souvent fébrile, et quelque part ça m'avait toujours fait plaisir. Mais dans cette situation, je le voyais plutôt partir, tout simplement. Je retint mon souffle et fit dériver mon regard vers le sien en sentant ses mains sur mes joues. Le voilà, le vrai Ethan revenait, par fragments, mais il était là. Réanimant le feu à l'aide de la braise qu'il tentait d'éteindre il y a quelques minutes encore. Contrairement à lui, j'étais complètement absorbée dans notre bulle. Il était plus mature clairement. Alors que je semblais restée au même point. Gamine, donc. Je fermais les yeux en sentant ses lèvres sur mes joues, retenant mes larmes de couler un peu plus. J'imprimais dans mon cerveau son geste, oubliant tout ce qu'il venait de faire au profit de cet instant de tendresse. « J'y arrive pas. », murmurais-je pour lui répondre, alors qu'il me prit dans ses bras pour me serrer fort contre lui. J'agrippais fermement le tissu sur son dos, me calmant quelques instants. C'était son odeur. Celle qui m'avait enlacée avec lui tant de fois quand j'avais besoin de réconfort. Mes larmes redoublèrent à ses mots. C'était vraiment fini, il fallait que ça s'arrête. On se disait adieu une nouvelle fois. « Je te déteste, Ethan. Je vois pas pourquoi j'aurais envie de te revoir. », arrivais-je à articuler, toujours collée à lui. Encore une fois, j'étais une enfant qui jouait à « je dis l'inverse de ce que je pense ». Je savais qu'il l'avait comprit. J'avais mal, si mal, si vous saviez. Je me relevais légèrement, la tête tournée vers lui, les yeux dans les siens. « Juste une fois, avant que tout ça se termine, dis-moi quelque chose de gentil. Ou même de vraiment horrible si tu veux. Dis-moi à quoi tu penses quand tu me vois. J'ai besoin que tu sois sincère. ». Je te lâcherais pas, sinon ; sous-entendu. Jude, ou comment tendre le bâton pour se faire battre.

 
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Ce message a été posté Jeu 23 Juil - 22:47
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Jude & Ethan

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Comment rester insensible ? Ethan pensait y arriver. Il attendait et pensait avoir obtenu de ces deux années à se battre avec lui-même une certaine force. Mais cette dernière ne paraissait pas suffisante maintenant que son regard croisait à nouveau le sien. Il luttait. Il essayait de se rendre imperméable à toutes ces émotions qui se bousculaient en lui. Pour ça, il préférait mettre de côté tous ses souvenirs. Il appuyait sur le bouton off de ses sentiments. Il balayait tout ce qui avait de l'importance pour lui autrefois. Il se préservait en restant à bonne distance. Il jouait la comédie pour se convaincre lui-même plus que pour la repousser. Plus il se disait que ça ne lui faisait rien, plus il sentait qu'il oubliait les battements de son cœur.

Mais elle le testait et il faiblissait. Il n'avait jamais pu lui résister. Il la voulait depuis leur première rencontre. Et dès qu'il l'avait eue, il s'était assuré de la faire sienne. De la posséder. Entièrement. Corps, cœur et âme. Il ne lui avait rien laissé. Il lui avait tout volé. Elle ne se trompait pas. Ce que Jude affirmait relevait malheureusement de la plus simple vérité. C'était presque scientifique. À son contact, il ne pouvait que réagir. Une espèce de suite logique. Ou pire, de malédiction. Il se donnait du mal pour garder la tête haute, pour ne pas perdre la face. Mais il ignorait si cela suffirait. La voix de la raison lui hurlait de partir, de fuir tant qu'il en était encore temps. Plutôt que de discuter bien gentiment, il ferait mieux de la planter là. Il en avait conscience. Il n'arrivait pas à se résoudre à la laisser. Quelque chose le retenait. Elle le retenait. Cela recommençait. Il ne fallait pas qu'il la laisse avoir le dessus. Elle lui tapait sur les nerfs à se comporter comme une gamine. Si c'était pour agir ainsi ensuite, pourquoi était-il parti faire sa vie à l'autre bout du monde sans elle ? Il comprenait ce qu'elle attendait de lui. Qu'il éclate comme il aurait éclaté du temps où ils se gâchaient.

« C'est quoi cette scène que tu me fais ? Arrête d'être aussi idiote tu veux ? Tu m'emmerdes. » Ethan ne jurait plus. Il avait banni les mots vulgaires de son vocabulaire pour le bien de son image. Mais Jude avait le don de faire ressortir ses vices. Oh, il n'était pas quelqu'un de bien avant. Ne l'était toujours pas d'ailleurs. Mais quand leur histoire avait débuté, il avait complètement perdu le contrôle de lui-même. Chacune de ses réactions était démultipliée. Il se montrait plus violent aussi. Il se droguait plus, augmentait les doses quitte à risquer une overdose. Il était à fleur de peau à cause d'elle. Elle lui attaquait les nerfs. Elle le bouffait. Elle le rongeait de l'intérieur sans même qu'elle s'en rende compte. Jude prenait toute la place. Elle dévorait son âme. Elle le consumait. Et l'inverse aussi.

Il ne comptait plus toutes ces fois où il l'avait faite pleurer. Parce qu'il essayait de la rendre jalouse. Parce qu'il fréquentait d'autres filles. Parce qu'il la frappait. Parce qu'ils se disputaient. Parce qu'ils s'aimaient. Ou se détestaient. Ces sentiments si destructeurs l'un comme l'autre se ressemblaient tant qu'il les confondait encore. Dès les premières larmes, il s'avoua vaincu. Il rendit les armes. Au moins le temps de les recueillir. Il les savoura. Elle pleurait pour lui. À cause de lui. Comme avant. Et ça lui faisait un bien fou. Autant que ça le détruisait. Il n'avait pas le droit de la tenir contre lui mais ne réussit pas à se retenir. Il la serra comme s'il en avait besoin pour survivre. Et en fait, c'était un peu le cas. « Alors arrête de pleurer. » Tu sais que ça me rend dingue. Il faillit le dire mais garda ça pour lui. Elle ne devait pas connaître ses sentiments ni se rendre compte qu'elle le bouleversait. Il était enfin devenu fort pour ça. Pour rendre muet son cœur.

Elle mouillait sa chemise. Il s'en délectait. Mais il fallait qu'elle parte. Cela ne marchait pas. Ils ne fonctionnaient pas ensemble. Ils se pourrissaient. Ils savaient comment tout ça allait se terminer. À nouveau, les paroles de sa Jude l'amusèrent. Il pouffa de rire. Il lisait en elle comme dans un livre ouvert. Si adorable. Il luttait véritablement pour ne pas céder. Quelque chose de gentil ? Lui avait-il seulement un jour dit quelque chose de vraiment gentil ? Peut être qu'il lui avait dit qu'il la trouvait belle mais rien de plus. En revanche, quelque chose d'horrible, oui, elle en avait même pris l'habitude à la fin. Quand à ce qu'il pensait quand il la voyait, il ne pouvait pas lui dire. Il l'ignorait lui-même. Tout était sur off. Plus rien ne fonctionnait à ce niveau là. Il souffla longuement et recula son visage de manière à pouvoir la regarder. « Tu n'es plus ma vie. » Il se détacha de leur étreinte pour poser ses mains sur ses épaules. « Tu es pire que ça. » Il glissa ses doigts dans ses cheveux pour remettre une mèche derrière son oreille. Elle était sa drogue. La pire qui existe. La plus dévastatrice. Il s'éloigna à nouveau d'elle pour se mettre en sécurité et se rendre hors de portée. « Dégage maintenant. » Et ça, il le pensait.

 
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Ce message a été posté Ven 24 Juil - 11:43
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Jude & Ethan

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Sans savoir pourquoi, je voulais qu'il craque, qu'il me prouve que je lui avais manqué, que j'étais une partie si importante de sa vie. Pendant le temps que l'on avait passé ensemble, je lui avais montré plus d'une fois à quel point son existence régissait ma vie. Je ne le quittais pas, engueulais les filles qui s'en approchaient, faisais tout pour qu'il ne regarde que moi. Tout pour lui plaire. Je m'efforçais de comprendre ses goûts pour faire au mieux. J'avais gaffé, plusieurs fois, en lui préparant des plats qu'il a détesté, allant jusqu'à me prendre des remarques désobligeantes parce que j'agissais comme une « épouse ». J'avais arrêté, après ça. On s'était engueulé à cause de ça, si vous saviez. Puis on s'était réconciliés, évidemment. Comme si je pouvais lui en vouloir longtemps. Lui était plus discret dans ses attentions. Il s'inquiétait pour ma santé, avec des remarques nonchalantes, histoire de me le faire comprendre sans le dire pour de vrai. Il n'avait pas à faire d'efforts pour me comprendre, c'est comme si le premier jour il savait déjà tout. Alors quoi, même après deux ans sans l'avoir revu, je n'étais pas plus avancée. Mais ce côté inaccessible, je me plaisais à le contourner pour lui prouver qu'il ne pouvait pas me résister. Et ça marchait d'habitude. Aujourd'hui, il avait fallu batailler un peu plus.

J'agissais comme une gamine inconsciente, aucun doute là dessus. J'étais entrain de foutre en l'air deux ans de restriction pour mes propres caprices. Véritablement ridicule et immature. Je voulais prendre le risque qu'il m'embrasse là, dans la rue, même si c'était fou, parce qu'on replongerait pour sur, l'un comme l'autre. Mon cœur battait la chamade rien qu'a le voir, et ça me rendait folle de le voir se retenir. J'étais sur le point de craquer, et je me disais que si ça n'était pas le cas pour lui, ça voulait dire que je ne comptais pas à ses yeux. Oui, c'était très immature et très idiot de ma part sûrement, mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Il réveillait ce qu'il y avait de pire en moi. Mais étrangement, c'est ce que je voulais. Après être redevenue la petite fille sage d'avant notre rencontre, je voulais qu'il comprenne que j'avais besoin de me dévergonder encore dans ses bras. A mes risques et périls. Les insultes revenaient. C'était presque masochiste de dire ça, mais j'étais heureuse de le voir revenir à lui comme ça. « Tu m'as manqué, d'accord? Et c'est toi qui m'emmerde, enculé. », je le regardais droit dans les yeux, un air de défi très prononcé, les bras croisés en face de lui.

Je pleurais maintenant. De frustration, de tristesse, de joie de le retrouver. Le nombre de fois où j'avais pleuré par sa faute... je ne les comptais même plus. Il m'avait fait tellement de mal. J'avais haï ses conquêtes, ses mots blessants, ses coups. J'aimais tellement le voir revenir vers moi pour me prendre dans ses bras après ça. On couchait souvent ensemble pour s'excuser. Il m'embrassait simplement et tout était pardonné. On avait se genre de relation très complexe. On ne parlait pas assez, mais il n'aurait pas fallu parler plus pour ne pas briser cette compréhension commune et silencieuse. J'étais tellement désemparée face à lui et à ses mots durs que je n'avais pu faire autrement. Les larmes avaient coulé toute seules. Je le voulais si fort que savoir qu'il était en face de moi et que c'était impossible, ça me tuait. Sur le coup, je n'avais même pas pensé qu'il pourrait me prendre dans ses bras après ça. Je me rappelais avec bonheur que c'était son point faible. J'obtenais tout ce que je voulais avec des larmes. Je le serrais si fort contre moi et il me serrait si fort contre lui, qu'on était au bord de l’asphyxie tous les deux. Ses mots me firent simplement hocher la tête contre son torse. Comme si ça allait être aussi simple.  

Je pensais bêtement que maintenant qu'on était des adultes « responsables », tout pourrait reprendre, de façon plus raisonnée. Est-ce qu'Ethan et moi arriveront un jour à être raisonnés? Je veux dire, on est le feu et la glace, le blanc et le noir, le jour et la nuit. On dit que les contraires s'attirent, pas de souci à ce niveau là, mais est-ce qu'on réussirait à vivre ensemble pour autant? Pourquoi même en sachant que c'était impossible, même en ayant bouclé mon cœur pendant deux longues années,  je n'arrivait pas à me faire une raison? Si demain il venait me voir pour me dire qu'on partait en Argentine avec un groupe de hippies pour fumer et baiser toute la nuit, je le suivrais, c'est sûr. Comme je l'avais toujours fait. Le suivre. Je lui avais posé cette question pour déjà qu'il comprenne comment je me sentais face à tout ça, mais aussi parce que j'attendais véritablement de lui une réponse sincère. Je voulais savoir comment il se sentait, comment il me voyait, là tout de suite. Je me laissais faire, le laissait reculer légèrement et poser ses mains sur mes épaules. Je le regardais dans les yeux, mes yeux humides et un peu rouges. Un sanglot m'échappa à ses mots. « Merci. », murmurais-je, la main sur la bouche à cause de l'émotion. C'était pire que ce que je voulais attendre. J'adorais le sentir toucher mes cheveux. Je frôlais doucement sa main de mes doigts avant qu'il ne se recule définitivement. C'était suffisamment clair.

Après un dernier regard, je remis mes lunettes de soleil sur mon nez. Je tournais les talons, peinant à marcher correctement, un peu sous le choc. C'était vraiment fini? On terminait là, alors. Je jetais un coup d’œil, quelques pas plus tard à l'arrière ; mais il n'était déjà plus là. Il fallait vivre maintenant, Jude.

 
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