☇ TÂM — Ce ne fut pas Jae qui vint te chercher ce jour là mais un homme de ses rangs que tu avais déjà aperçut. Il avait rejoint ton adresse, celle ton atelier que son Oyabun lui avait donné. Il t'avait demandé d'attendre là bas à 02;00 précise. Alors cet homme vêtu de noir t'attendit en bat de l'immeuble, attendant que tu daignes à descendre pour le rejoindre. Il te conduisit jusqu'au qg du groupe qui se trouvait sur Shibuya. Là, il te laissa aux mains d'autre homme qui t'assurent te mener jusqu'à leur patron qui était déjà sur place depuis un moment déjà. Oui, lorsque le blond avait prévu une opération, rien n'était fait à moitié. Le véhicule abordée était une fourgonnette noire : il fallait rentrer un certains nombre d'hommes en plus des plans, des armes et du matériel. Tu étais mis à l'arrière, personne n'avait eut de geste susceptible de te blesser, sous aucun genre. La route fut d'une demi-heure, tout au plus. Jae t'avait dit que tu seras à l'endroit prévu à 02:45. L'heure affiché juste devant, avec les conducteurs était la même. Ah, les Yakuza et la ponctualité. L'un des hommes en costard appela son leader, le prévenant de ta présence. Tout allait pouvoir débuter.

tenue ☇ Le coup de fil reçus, Jae descendit de son perchoir qu'avait été un arbre durant toute la soirée. Il avait observait l'intérieur, les moindres recoins. Ils avait quatre homme avec lui, sur le terrain, et trois déjà à l'intérieur. Comment ne s'étaient-ils pas fait encore repérés ? La discrétion voyons. Passés maîtres dans l'art, il leur était interdit de faillir à quoi que se soit. Et puis, une mission de cette envergure, une somme astronomique mise en jeu : rien ne pouvait être laissé au hasard. Marchant silencieusement, personne ne pouvait savoir qu'il était là. Finalement, c'était bien lui le lion. Silencieux lorsqu'il s'approchait d'une proie. Enfin, là ; s'approchant de la fourgonnette et donc de tâm : cette petite proie-ci sera pour plus tard. En attendant c'était un plus gros poisson ! Ouvrant la porte latérale, il vint à sourire au peintre comme si de rien n'était alors qu'il venait de débarquer de n'importe où. Super man ? Non. Il pratiquait juste ce métier depuis le milieu de son adolescence, dés sa sortie. Aujourd'hui âgé de vingt sept ans, il en avait fait du chemin ! Regardant l'heure, tout en fumant sa clope - petite décompression, et puis s'il venait à mourir pour une raison inconnue, il aurait fumé (petit rituel), Jae ne la termina pas, la filant au conducteur. Crachant une dernière fois la fumée blanchâtre de la nicotine, il attrapa juste à côté de l'étudiant deux armes à feu munies chacune de silencieux. Les rangeant à leur place, il observa une dernière fois le plan qui se trouvait au centre du véhicule. C'était le plan, parfait, exacte des lieux. Toutes les pièces étaient notées, chaque gardes, entrées, sorties, fenêtres. Un petit rictus se dessina sur les lèvres du coréen et il leva le marque qui se trouvait baissé au niveau de son menton sur le bas de son visage. Au même instant, l'homme au côté passager prit la parole pour un mot. Monsieur. Tout était réglé à la minute prêt. Hochant simplement le visage, l'Oyabun jeta un coup d'œil à Tâm, fermant ensuite la porte. Là, il partit tel un félin en manque de gibier, grimpant jusqu'à la fenêtre au premier étage : c'était simple, un arbre était posté juste devant : il fallait juste tomber sur les bonnes branche ! Elle était déjà ouverte. Ses hommes c'étaient déjà déplacés dans l'ombre et il passait derrière eux jusqu'à atteindre avec facilité la chambre du paternel du taïwanais. Un membre du clan était déjà dans la chambre. Il y avait attendu toute la journée : et Dieu sait que c'était long ! Alors, il entra silencieusement, aucun bruit n'était autorisé. Refermant doucereusement derrière lui, Jae vit son compagnon à côté du lit du géniteur qui dormait déjà bien fermement. Ah, la faiblesse humaine était si simple à atteindre. Sous ce masque, un sourire satisfait se posa sur les pulpes du coréen. Même s'il ne criait pas victoire avant de l'avoir mener à son qg, il était au moins content que jusqu'ici, tout ai fonctionné.

Le reste fut rapide, coordonné et silencieux. Son double posa rapidement un tissus entre les lèvres du politicien qui voulu crier sous la surprise et la peur mais voilà que le lion lui posa le canon de son arme entre les deux yeux, tout en glissant son index au niveau de ses lèvres afin de faire comprendre au plus vieux de fermer sa gueule. C'est ce qu'il fit, gros creuvard qu'il était pour espérer, du moins, rester en vie. Là, l'Oyabun lui donna un coup sec sur la tête afin qu'il ne bouge plus : l'inconscience, la meilleure des choses. Ils s'occupèrent de lui attacher mains, pieds, jambes avant de mettre la tête du plus vieux dans un sac en tissue noir. La fenêtre ouverte, ils étaient trois en bas : ceux qui étaient à l'intérieur plus un autre. Jetant le corps, ils le rattrapèrent, chacun souffrant pour sa poire. Mais cela fonctionnait et c'était à Jae de sortir d'ici avec son homme de main. Ils rebroussèrent chemin et passèrent par l'entrée du lion. Rapidement, ils rejoignirent les autres.

La porte de la fourgonnette s'ouvrit une nouvelle fois. Cette fois-ci, tout le monde était là. Jae portait le corps inerte du père de Tâm sur l'épaule. Une fois que tous fut rentrés, il posa - non sans grande douceur, le corps du père du concerné en retirant le tissue.  — c'est bien lui ?

Les lumières de la ville. Tout ce monde qui grouillait à ses pieds. Eux vivaient, lui allait mourir. Ce soir serait la chute d'un univers, la chute d'un enfer... Tâm n'avait pas dormi. Depuis plusieurs jours déjà, il avait enchainé les insomnies, ne tenant debout que par les nerfs... pas le café, et d'autres cachets. Le regard vide. Les mains lascives. Il se tenait là, face à ce monde qui ignorait son existence. Tous ignorait la pourriture qui se planquait quelque part en lui, celle qui était là ce soir, celle qui était là quand il allait trop mal à l'hosto, celle qui avait décrété qu'il vivrait, et ce même en rampant ou en devant en recourir à des moyens peu recommandables. Ainsi l'homme qui lui avait fait voir la peur, celui qui lui avait pourtant autrefois donné une épaule, c'était le même qui lui rendrait une liberté. Comme un être qui n'avait jusque là aucune emprise sur vous peut soudainement tenir les rênes de votre vie, sans vous en laisser le choix. Ces êtres que les fils des existences embrassent sans raison pour rendre les vies humaines plus douloureuses ou plus intéressantes. Tout dépendait du point de vue. Hier Tâm avait ce visage souriant et clair, ce soir il était froid, insipide, amer, blanc comme la neige, le regard empreint d'un pétrole qui n'avait qu'une raison: en finir. Il enfila un sous pull noir, au col épais, une chemise par dessus dont il remonta les manches sur les coudes, ne laissant que le noir du sous pull recouvert ses bras. Un jean noir, des rangers, qu'il gardait d'ordinaire pour ses excursions à la sauvage pour l'art. Des gants en tissu noir. Cheveux en arrières, il passa un foulard noir sur ses mèches, serra, puis une casquette militaire de même ton. Il choppa ses clef, ne gardant que la clef de son appart, qu'il accrocha dans une de ses poches en sortant. Pas de portable.  Il range une derrière chose dans sa ranger et attend.  Pas de papiers, qui puisse être perdu par inadvertance. Il descendit en silence, poussa la porte et suivit l'homme qui était arrivé. Ponctuel. Toujours Tâm. Il rentra dans la voiture, puis quelques minutes plus tard, changeait de véhicule. Quand ils arrivèrent au lieu dit, Tâm se décala. Il resta à l'abri des regards dans un coin, par instinct, habitué à ne pas se montrer la nuit, lors de ses excursions en rollers. Il est calme. Trop calme. Son ventre se serre, son cerveau est brouillon, il ne veut pas réfléchir, pas maintenant. On lui fait signe de venir, la fourgonnette. Il entre dedans. On ne l'a pas touché et il valait mieux. Ce soir, il n'est pas d'humeur. On ne fait pas chier un Tâm qui il n'a pas envie de sourire, pas envie de parler, envie de rien, juste que ça passe vite et de voir cette tête d'enfoiré qui avait fait de sa vie un véritable enfer. Tout humain avait ses limites. Les siennes étaient là.

Il s'assit à coté d'un type plutôt impressionnant, ne disant rien, appuyé coudes sur genoux, et attrapa un pendentif qu'il avait autour du cou, pas la croix, celle là c'était Jae qui l'avait. Il ferma les yeux, inspirant calmement, et récitant une prière intérieurement, les mains jointes sur le front, un peu courbé. Il tuait le temps et gardait son calme. Il était là pour ça pour rien d'autres. Et quand il entendit la porte s'ouvrir à coté de lui, il tourna la tête, un peu étonné, mais Jae reconnaitrait son visage de toute façon, même si le reste était caché. C'était la consigne non? Il expira en le voyant faire, puis baissa les yeux en embrassant son pendentif... Si les dieux existent, pardonnez lui. Pardonnez leur, pour oser faire le ménage à votre place, mais les desseins sont impénétrables n'est-ce pas? Ne nous jugez pas pour ce que nous allons faire. L'opération débuta. Tâm s'est serré dans un coin , pour ne pas les gêner dans leur manœuvre, et avait tenu le regard de Jae un long moment avant de baisser de nouveau les yeux. Il ne lui avait jamais répondu à la question du : pourquoi veux-tu être présent. Faites qu'il ne lui repose pas.

L'attente... rien de plus terrible que de ne pas savoir si on va soi même mourir, être chopé par les flics ou encore réussir... rien n'était certain... et puis, est-ce qu'il allait vraiment ressortir de tout ça indemne... Il avait déjà pris tellement cher dans la gueule... Au moins, il mourrait l'esprit tranquille pour sa mère et les autres... Le sacrifice? Non. C'était autre chose. Quelque chose de plus malsain. L'envie d'assainir son être. Assainir cette puanteur dont il l'avait affublé. Envie de le faire morfler pour le vieux qui avait oser le toucher. Envie de rayer des mémoires cette image du gentil chaton que tout le monde voit comme un mec chanceux et plein d'énergie, sans se soucier du reste. Tâm est tellement plus. Et cet homme ne sera bien plus rien. Quand le fourgon se rouvre... et que le corps est jeté sur le sol du véhicule, les autres hommes montant. Tout va vite. Tâm baisse les yeux à la question de Jae. Il acquiesce de la tête, alors que cette noirceur se réveille, son regard s'en envenimant jusqu'à ce que ça se voit. Il détourne les yeux et remonte son col sur son nez, silencieux. C'est mieux comme ça, on le voit pas surtout pas qu'il serre les dents en n'en plus pouvoir. Ses mains se mettent à se tripoter, les bagues sur ses doigts tournant nerveusement, et d'énervement aussi. Il lui en veut . Il lui en veut tellement. Le trajet est rapide, et le véhicule ne fait pas de bruit pour autant. Personne ne parle et Tâm se fond dans le décor. Les couleurs ont disparu pour laisser place à ce pétrole dont ils sont tous embué dans leur tenue étrange. Peu importe. Quand il arrive dans un endroit couvert, ils descendent tous et Tâm suit , calmement, les mains dans les poches, observant les environs, le visage toujours caché, plus pour qu'on ne voit pas ses mimiques, que pour être discret. Pas une oreille ne dépassent, pas une mèche, coincé sous le foulard noir, lui même sous la casquette. Il rentre avec les autres , dans les derniers, et se cale dans un coin de la pièce où ils semblent tous aller. Il observe quand son regarde se stoppe sur une tête qu'il connait. Berry. Alors c'était vrai. Il le regarde faire... Il va faire quoi avec tout ça...? Ils ont prévu de le torturer? Soit. Peu lui importe. Cette enflure n'a rien qui puisse ne pas être toxique. Il voit mal son foie partir dans le ventre d'une jeune fille, sauf s'il envoie ses morceaux aux laboratoires pour des expériences et avancées sur la médecine. Tâm finit par lâcher Berry des yeux. Il a la gorge séchée, quelque part choqué, mais ce n'est pas important. Il verra ça avec lui plus tard. Pire, ça pourrait bien l'inspirer pour ce qu'il doit lui peindre sur le corps et c'est ça le pire. Le trouvez-vous odieux? Immonde? Décalé? Instable? Il est juste humain. Observez et voyez, la beauté de cet être qui maltraitent ses congénères, les découpent ou leur octroie ou non le droit de passage au paradis, eux même étant déjà de leur vivant en enfer.

Encore une fois, la vision de Tâm est tellement différente des autres. Ses yeux vont de Jae, au vieux, à ce corps vil dont l'âme est encore plus viscérale. Il voit le corps se faire allongé sans douceur, puis attaché... Et enfin bouger un peu... Se réveille-t-il? Les yeux de Tâm s’obscurcissent. Durs. Lourds de rage, emplis de ce mépris qu'il semble trainer depuis des années, des siècles...

Ce soir est important pour les Bakuto. Un coup de maître à porter à une raclure de la pire espèce. Je n'ai pas tellement de mérite, ni de mépris envers les gens, ils sont ce qu'ils sont; proie, victime, innocent, bourreau ou qu'importe leur place. Je m'en fiche. Kang Jae m'a assigné la mienne quand j'ai rejoint le clan, il m'a permis de rester dealer comme par le passé, comme quand j'étais avec mes anciens « camarades ». Il a compris que je n'étais pas un violent de nature, que je ne tape pas pour m'amuser mais que j'ai une large gamme de connaissance sur les arts martiaux, bien que cela soit une réserve secrète à utiliser en cas d'extrême urgence. Mon talent, c'est la patience et le sadisme. Mon devoir est clair pour tous, je reste au QG et j'attends leur retour, qu'importe ce que je fous jusqu'à ce moment-là. J'ai profité des heures d'absences de Kang Jae pour squatter sa pièce, sac d'école sous le bras, et mes cours étalés un peu partout sur son bureau, installé sur sa chaise. Bref, j'ai pris mes aises pendant qu'il jouait les oiseaux de mauvaise augure, m'occupant de mes devoirs de médecine et autres matières toutes plus importantes et compliqué que les autres. Que pourrais-je faire de plus, de toute évidence ? Je n'allais pas me tourner les pouces dans un coin à regarder l'heure sur mon portable, tout en soufflant « c'est quand qu'ils arrivent ? » Ce n'est pas mon genre. Patient, oui. Flemmard, non. J'ai pu avancer une grosse thèse sur une maladie, remplir des textes aux mots manquant et ainsi de suite jusqu'à qu'un gars de la bande me prévienne. « Ils ne vont pas tarder, Bi. » Bi, Bishamon. C'est ainsi qu'ils me nomment chez les Bakuto.

Mes affaires rangés dans leur sac, je l'ai laissé dans le bureau de Kang Jae pour filer dans « ma » pièce, dans mon jardin secret aux murs blancs et fantomatique, au carrelage luisant et propre. Un mur est longé de bloc en inox, servant de rangement pour mes ustensiles et mes affaires d'intervention. Au centre de la salle, une table de chirurgie, avec une autre table sur roulette préalablement désinfecté par mes soins. Personne ne touche à rien ici, c'est interdit. Le premier qui fouille, je lui arrache les oreilles. ça été dit et redit, pour que l'info monte au cerveau de tout le monde. Le temps qu'ils arrivent jusqu'à moi, j'ouvre plusieurs placard et tiroirs pour en sortir des sachets stériles, pinces, scalpels, ciseaux, curette. Gants aux mains, je recouvre la table roulante d'un tissu bleu avant d'y déposer mon matériel, ajoutant un plateau recourbé -ou haricot-, des compresses, écarteurs, etc. Je prend bien mon temps pour tout mettre en place, sifflotant un air de dessin-animé vieillot comme le monde. C'est cet idiot de Phoenix avec sa passion des manga qui m'a donné l'envie de visionner des génériques stupides, depuis je n'arrête pas de les fredonner joyeusement. Quelques minutes plus tard et ils débarquent enfin avec le fameux corps. Entre nous, je m'en fiche de son identité. Ils le placent sur la table chirurgical et le fixe avec les sangles prévues, maintenant ainsi le corps du « patient ». Pas besoin d'anesthésie, ni de perfusion et encore moins de drain. Je ne ferais pas dans la dentelle avec ce genre de victime-là, surtout que je ne suis pas là pour prendre des pincettes.

Sur la route, Jae avait posé sa tête sur le siège qui se trouvait derrière lui. Ce n’est pas parce qu’il était l’Oyabun qu’il devait impérativement se trouver à la première place dans ce genre de situation. Alors non, il ne conduisait pas, n’était pas devant. Cela le rapprochait davantage de ses hommes ce qui était honorable. Lorsqu’ils devaient agir, il le faisait avec eux et non pas derrière un téléphone ou des feuilles. Autrement, à quoi servirait-il véritablement. Savoir être sur le terrain, savoir tout gérer en même temps, c’est ce qui forgé un caractère digne d’un leader. Alors voilà, la route ne fut pas si longue que cela – ou du moins tout dépendait pour qui. Les yeux fermés, la fatigue commençait à se lire sur son visage, encore plus d’habitude. Et oui Jae, il fallait que tu apprennes à dormir, peut-être que tu irais mieux et que tu arrêterais de finir t’es paquets de clopes aussi rapidement et te bourrer de putain de sucrerie pour tenir debout. Lorsqu’ils furent proches du qg, il se redressa légèrement, retirant ce qu’il portait au niveau des mains, posant également sur le côté son arme à feu, détachant son katana dans son dos en le posant au même endroit. Les membres du clan qui l’avaient suivit firent de même, un par un sous un temps non définit – quand ils en avaient envie finalement. Le véhicule à l’arrête, un petit soupire s’extirpa des lèvres du plus âgé et il se leva, ouvrant la porte coulissante. Descendant en premier, il attrapa le corps encore inerte du père de Tâm en le portant comme un sac à patate jusqu’à la table de Berry. Saluant le rosé d’un sourire, l’attachant avec lui, il le regarda ensuite légèrement avant de se décaler, s’asseyant sur l’un des sièges que l’apprenti chirurgien avait dans sa pièce. Jae vit Tâm s’approcher de son père qui commençait à lentement émerger du coup qu’il avait prit dans la gueule. Il paniquait. Ah ! Enfin cela commençait à devenir intéressant : c’est ce que pensait le blondinet. Le règlement de compte du peintre, il n’y prit pas part même en tendant l’oreille. Il s’en fichait de ce qui se disait mais afficha un large sourire en le voyant lui planter un couteau dans le bras. De plus en plus intéressant, oui ! Cela lui plaisait et d’ailleurs, il jeta un coup d’œil au petit rose, satisfait, content, jubilant presque et demandant à la limite des pop-corn. Mais non, il ne fit rien, croisant simplement les bras contre son buste, attendant que cela se termine. Le malade se recula donc, et là, Berry pouvait enfin faire mumuse comme il l’entendait. Il attendait le feu vert. Et bien, Jae aimait tellement ses petits protégés qu’il tourna légèrement avec le siège, regardant les autres membres du clan. Tous étaient silencieux, droits et regardaient la scène. Ils virent leur leader et tous hochèrent la tête. Pourquoi demander à tout le monde ? Parce que dés l’instant où Berry poserait sa première marque, il faudra agir vite en ce qui concernait le reste. Placer la glace, les affaires pour apporter le tout une fois terminer – trouver des receveurs (bien que se soit le plus rapide dans la procédure) et tout le train train. Enfin, Jae donc se tourna une nouvelle fois vers Berry, un large rictus sur ses pulpes. tu peux y aller Berry. Une certaine souplesse dans sa voix, le blond se mit à rire (oui, dans de telles circonstances) sous les propositions du plus jeune. fait ce que bon te semble mais ne tarde pas trop, nous n’avons pas toute la nuit non plus. Parce qu’après ça Jae allait devoir repartir pour une seconde affaire. Sa nuit allait être longue. Mais voilà, il ne voulait pas partir, parce que premièrement, regarde Berry faire c’était kiffant ; parce qu’il l’aimait pour son petit côté caché quelque part, et qu’ensuite, il ne pouvait pas laisser Tâm tout seul ici, avec tout son clan alors qu’il était un inconnu. Comme un gamin devant la scène, regardant chaque geste du petit homme, Jae prit finalement dans sa poche une sucette… Oui, manger maintenant, et alors ? Autrement, il n’allait pas tenir. Mais voilà que sans aucune retenue, il en sortit une seconde, la jetant à Berry après l’avoir rapidement interpellé. Faire ça, regarder ça avec une petite sucrerie : comme au cinéma, ce n’était pas plus mal et franchement fun. Enfin… Ouais, quand on était des tordus pas possible et inimaginable. De temps en temps tout de même, il posait les yeux sur le peintre. C’était de son père dont il était question et même s’il lui vouait une haine certaine, comment être sur que de le voir se faire charcuter n’allait pas le choquer au moins un minium ? Parce que oui, Jae et Berry n’avait aucuns problèmes car c’était leur milieu, leur domaine. Tâm lui était un étranger à leurs méthodes.

A peine eut-il le temps d’arriver, d’aligner trois mots que le jeune homme flancha. Ecarquillant les yeux, le rattrapant de justesse avant qu’il ne percute le sol trop violement, Jae releva son visage vers l’intérieur du bâtiment. « Kang ? Tâm ? Vous êtes où ? » - Là. Répondant cependant sans grande conviction, redressant doucement le peintre qui se trouvait donc désormais dans ses bras. Allant pour le soulever, il entendit la voix moqueuse de son sbire. « Il est trop sensible pour ce genre de choses. Tu aurais dû le prévenir qu’il tournerait de l’œil, bravo boss. » Comment lui faire comprendre que son ironie… Etant assez dérangeante en sois bien que se soit le but. Parce qu’il allait devoir le rentrer au dortoir sans être vu par son collègue et les élèves vivants avec Tâm. Une vraie partie de plaisir en somme. Qu’est-ce que j’en savais qu’il tomberait. Il avait cas pas rester. Râlant, comme d’habitude, il prit appuie et souleva l’étudiant, le portant comme une princesse. Oui, métaphore peu agréable pour un homme mais c’était comme ça ! – Quand même mieux que le sac à patate… Non ? « Si jamais tu veux l’allonger, je te débarrasse la table. » Berry devrait gagner un prix pour ses petites touches constantes. Secouant légèrement la tête, le blond soupira vulgairement. Occupe toi de la laver plutôt, et perd pas d’temps. Un petit sourire tout de même, l’Oyabun partit jusqu’à sa voiture personnelle, ouvrant les portières arrières … Comme il put ! Allongeant le plus jeune, penché au dessus de lui donc, il observa durant un court instant son visage. Angélique, pour ne pas changer. Mais alors pourquoi agir en démon ? Tenter de se mettre dans la peau d’un autre n’est pas une option saine et dépourvue d’épreuve, bien au contraire. Le lion était le mieux placé pour le savoir. Jamais, il n’avait agit en bienfaiteur. – Que de mensonge, et ton fils ? Certes, la seule personne qu’il avait été capable de sauver. Tous autour de lui finissaient un pied dans la tombe ou voir complètement. Au fond, quelque part là, dans ce cœur bien trop sombre résidait un certain espoir : il voulait que Tâm vive. Peut-être pour lui, peut-être à sa place oui pour avoir réalisé ce que lui souhaitait depuis sa plus tendre enfance. Le jalouser ? Non, jamais. Il était heureux pour le peintre sans véritablement le montrer : il comprenait cette haine, mieux que quiconque.

Sortant du véhicule, fermant la porte en allant donc à sa place, le mafieux partit en direction de l’académie. Garé un peu en retrait, il se posa une petite minute, la tête sur le volant. Epuisé. Voilà un coup de moue Jae ? Non. Il lâcha un soupire, sortant de sa voiture. Passé à l’arrière, le mafieux tira sur les jambes de l’inconscient afin de le faire glisser, l’attrapant ensuite, le mettant sur son épaule droite. Pas le choix il devait avoir une main libre pour le déplacement. Sortant ses clés (fraîchement récupérées dans sa voiture), Jae ouvrit le petit portillon de derrière, ne passant pas par l’entrée principale. Silencieusement, le refermant lentement, il monta jusqu’au onzième dortoir. Cherchant dans son trousseau la bonne clé, il déverrouilla ainsi la porte, tel un félin. Il les savait deux… Une fille, un garçon. La chambre de ce dernier était plus proche de celle de Tâm que celle de la jeune femme… Alors autant faire attention, encore une fois. Connaissant les lieux (sans commentaire), Jae se dirigea donc jusqu’à la chambre du jeune peintre. Heureusement celle-ci n’était pas fermée… Autrement, imaginez la pure galère. Fermant derrière lui, il poussa de son pied droit un pot de peinture qui était sur sa route, de l’autre ensuite une toile. Un vrai foutoire cette chambre. Posant le corps inerte sur le matelas, il soupira longuement. Il le laisserait comme ça, après, il penserait qu’il l’aurait dessapé pour se faire plaisir. Hors, il n’était pas dans cet univers ce soir. Le passant cependant sous la couette, tout de même, en lui ayant retirer chaussures et chaussette, le blond posa ses mains au niveau de ses hanches, lâchant un autre soupire. Tu m’en auras fait voir toi. Drôle de phrase venant de sa part. Ce n’était pas à Tâm de se plaindre ? Finalement, il ne resta pas longtemps, sortant de la même manière qu’à son arrivée, repartant alors pour le QG. Il allait aider Berry pour le reste car de toute manière, il ne trouverait pas le sommeil.