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 « une (seconde) rencontre, c'est un instant qui marque le temps et crée un avant et un après. » Feat. Eime

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Ce message a été posté Dim 25 Oct - 0:46
Une (seconde) rencontre, c'est un instant qui marque le temps et crée un avant et un après.


 
feat : Eime & Yong Pal

C’est avec un visage totalement neutre, un regard froid et distancé, une allure hautaine et dédaigneuse, que j’arpente, comme à mes habitudes le couloir de l’hôpital, faisant ma ronde quotidienne. Pendant que je traverse les nombreux couloirs et salles de l’hôpital, j’entends, comme c’est si coutume, les chuchotements désagréables du personnel à mon encontre. Je ne sais pour quelle raison, mais chaque fois que je suis de passage, il y a toujours des murmures qui s’élèvent progressivement, atteignant parfois mes oreilles, me faisant entendre les dires et présupposés du personnels soignant. A vrai dire, je sais pertinemment pourquoi ils sont tous là, à me fixer avec soit cet air admiratif soit cet air détestable. Ce n’est pas que je souhaite me vanter de mes capacités ou même de mon charisme indéniable, comme le disent beaucoup d’infirmières, mais il y a quelque chose dans ma personnalité qui attire immanquablement le regard d’autrui, comme s’ils ont tous le besoin de me fixer avec leurs yeux emplis d’une certaine curiosité et d’une certaine envie. Je sais pertinemment que certains me détestent car je suis un jeune étudiant avec un haut potentiel, qui sait soigner et panser les douleurs des patients, parfois plus efficace qu’un médecin de longue date. Je représente tout ce qu’ils souhaitent être, une sorte de modèle, en tout cas dans le cadre du métier, car pour ce qui est de ma personnalité, beaucoup ne parviennent pas à comprendre comment un tel personnage, tel que moi, désire être médecin, puisqu’il faut être empathique, doux, aimable, avec les patients alors que je suis de nature froid et odieux. Mais il ne faut pas se méprendre, je ne suis pas toujours ainsi, en tout cas pas avec les patients qui demandent vraiment une aide, sachant que je ne prends pas en compte les patients riches qui prennent la place des pauvres parce qu’ils ont juste une petite grippe soignable. Eux, je les méprise, pourtant et malheureusement, ce sont eux qui font vivre l’hôpital et je ne peux nier cette horrible évidence. Quant aux regards admiratifs, ils proviennent essentiellement des femmes, souvent curieuses de savoir quel genre d’homme se cache derrière un tel masque, ayant trop regardé de dramas, et espérant y trouver un chevalier blanc. Tout cela me fait bien rire. Au début, j’avoue avoir détesté cette attention particulière sur moi, car je ne supporte pas l’idée qu’un regard se pose trop longtemps sur moi, que l’on parle en permanence de moi, d’être l’objet d’une réflexion profonde, mais au fur et à mesure, je me suis habitué à cette situation, l’acceptant même. Bien sûr, parfois, j’aimerai faire taire ces messe-basses mais je ne préfère pas perdre mon temps à tenter une quelconque discussion auprès du personnel et puis, de toute manière, ils trouveraient cela anormalement bizarre. Continuant donc mon chemin, laissant les autres débattre de mon cas, j’entends soudainement des voix qui s’élèvent, des plaintes, des cris. D’habitude, je continue mon chemin, laissant de côté mon instinct d’homme assoiffé de curiosité, mais cette fois-ci, j’ai comme un pressentiment, un mauvais pressentiment, et je préfère donc me rendre rapidement au lieu d’où proviennent les voix.

Et mon pressentiment, pour une fois, a bien fait de prendre le dessus. En effet, très rapidement je comprends la situation qui se trouve face à moi. Un homme horriblement blessé tente de rentrer dans l’hôpital, les mains ensanglantés, mais les gardes du corps semblent vouloir l’en empêcher et il n’y a qu’une raison pour laquelle il ne peut entrer dans l’hôpital. Je me dirige vers les secrétaires, demandant des explications, même si je connais parfaitement bien la réponse, avant même de l’avoir. Elles m’expliquent rapidement que cet homme est gravement blessé, mais par, soi-disant, manque d’effectif, il ne peut rentrer dans l’hôpital. A vrai dire, la raison est toute autre. Il suffit de voir les vêtements de cet homme pour comprendre qu’il  n’a tout simplement pas assez de moyen financier pour se faire soigner et que donc, l’hôpital ne peut se permettre d’accueillir un tel homme, aussi démuni et ne pouvant payer ses soins. Parfois il arrive que certains soient acceptés, parce qu’il y a toute de même un quota à respecter, mais la plupart des pauvres sont refusés, par manque de ressource et l’excuse que l’hôpital donne est qu’il n’y a plus de places, pourquoi ? Parce qu’en général les lits sont pris par ces fils de et filles de, qui ne viennent que pour quelques maladies non graves. Ce genre de comportement m’exaspère. Certaines personnes me disent inhumaines, sans émotion, mais lorsque je vois de telles choses, je me demande qui est le plus inhumain entre eux et moi. Je suis répugné de voir de tels comportements et je suis dégouté d’être dans une société où la richesse prend forcément le dessus. Rapidement, les gardes finissent par réussir à le mettre dehors, pendant qu’il supplie encore et encore de rester dans cet hôpital, de donner ses organes s’il le faut, mais qu’il a besoin de soin, qu’il promet de rembourser l’intégralité de ses soins après, mais qu’il a absolument besoin de se faire soigner, que sa vie en dépend et celle de son entourage aussi. Cet homme me fait horriblement pitié et cette image me renvoie à ma propre pauvreté, la situation dans laquelle je suis pour ma sœur, comme mes parents ont souffert de ne pas pouvoir payer tous les frais de soin de ma sœur, de ne pas avoir la capacité de l’emmener en Amérique pour qu’elle se fasse correctement soigner, et lui donner juste la chance de vivre quelques années en plus. J’ai terriblement mal pour ce jeune homme qui ne peut se faire soigner par un hôpital avide de fond, et de richesse. C’est pour cette raison que je suis aussi devenu médecin, pour sauver les personnes qui en ont réellement besoin et pour prendre en charge ce type de patient.

Discrètement, je me rends à l’extérieur, demande au patient, en larmes, de me suivre. Je le rassure et lui dis simplement que je vais l’aider, mais n’ayant pas le droit, normalement, de le faire, il faut qu’il reste discret et surtout qu’il n’en parle à personne, jamais. Au vu de sa détresse, cet homme n’en demande pas plus et me suit simplement. Je tente de l’aider du mieux que je peux car il a beaucoup de mal à marcher et le sang ne cesse de couler de sa jambe. Il faut que je fasse au plus vite avant qu’une catastrophe ne survienne et surtout que la situation s’envenime. C’est avec une douceur inouïe que je l’installe dans une salle d’opération, vide pour le moment. Je regarde aux alentours pour être certain que personne n’est présent pour me voir en action, il ne faudrait pas que ma réputation se modifie à cause de ça. Je préfère que les autres s’éloignent de moi plutôt qu’ils ne vouent un certain culte à ma bravoure et mon côté « véritable médecin ». J’analyse rapidement la plaie et grimace face à l’ampleur de la chose. Bon dieu, comment a-t-on pu ne pas accepter cet homme, certes je suis capable de le soigner, mais il aura besoin, par la suite, de soins plus intenses, surtout qu’il a une prothèse à la jambe et qu’il faut l’amputer. A-t-il les moyens de s’en payer une autre ? L’enjeu est de taille, mais je sais que je dois agir s’il ne veut pas souffrir encore plus et mourir de douleur. Je ne peux pas laisser cet homme et jamais je ne le laisserai. Inspirant profondément, je commence donc à me laver les mains, prenant les plus grandes précautions, et lui fais un sourire d’encouragement. Si une personne m’avait vu à l’instant même, elle aurait eu du mal à croire que c’était bel et bien moi, Yong Pal, cet homme qui ne sourit jamais. « Tout va bien se passer, ne vous en faites pas, je suis là pour vous aider. Dans ce monde, il y a toujours des personnes, comme moi, qui viendront à votre aide. Si je suis devenu médecin c’est pour aider les personnes comme vous qui n’ont pas accès aux soins, tout ça à cause d’un système mal fait. Alors faites-moi confiance ! » dis-je en lui tentant une main amical. Dans ce genre de situation, il faut savoir se serrer les coudes, et prouver que les autres ont tout autant droit à des soins, comme les riches.

Pour calmer l’angoisse qui semble l’animer, je lui pose quelques questions sur lui, sur sa vie, et il me raconte qu’il doit s’occuper de sa mère, qu’il est le seul à pouvoir subvenir à ses besoins, et que s’il ne s’en sort pas, sa mère mourra de chagrin et de toute manière, elle ne pourra s’assumer elle seule.  J’ai l’impression de me retrouver dans son discours. Moi aussi, je suis en charge de ma sœur, enfin disons que je me sens responsable d’elle, que je suis, selon moi, la seule à pouvoir l’aider, à subvenir à ses besoins. Si je ne paie pas ses frais de soin, je doute que mon père ait les capacités de reprendre le flambeau. Je sais que je dois survivre pour ma sœur. Je lui tapote un peu le dos, pour le consoler. La vie d’un pauvre est bien plus terrible et moins paisible que celle d’un homme riche. Quelle injustice ! Le monde est décidément déséquilibré. « Je vous comprends, moi aussi je viens d’une famille très démunie » dis-je simplement sans rentrer dans les détails. Ce patient n’a pas non plus à connaître toute ma vie, même si l’envie de lui faire part de ma propre expérience me tiraille mais je ne dois pas ajouter une source d’angoisse et de peine à ce pauvre jeune homme. Je lui explique alors que je dois l’opérer, mais que pour ça je dois enlever sa prothèse, et qu’il faudra qu’il en reprenne une. A cause de ça, il se braque, soudainement, le regard méfiant, distant. « Ce n’est pas possible, je ne peux pas ! J’ai besoin de ma jambe, si je n’ai plus ma jambe alors je ne pourrai plus travailler et donc je n’aurai plus d’argent, et donc plus personne ne pourra s’occuper de ma mère, vous comprenez ? Je ne peux pas, je préfère souffrir que la changer ». Je soupire de désespoir. J’entends bien que cet homme ne veut pas se séparer de sa jambe, mais s’il veut que je le soigne, alors je dois la retirer. « Je comprends . . . mais comprenez aussi que je ne peux absolument pas vous soigner si vous n’acceptez pas que je l’enlève, préférez-vous mourir que d’être soigné ? Il suffira juste de vous refaire une prothèse, si vous mourrez de toute manière, personne ne pourra aider votre mère » dis-je d’un ton calme et apaisant. L’homme me regarde, semblant chercher de l’aide dans mes yeux et éclate en sanglots en répétant qu’il ne peut pas, qu’il est trop pauvre pour se permettre une telle chose. J’inspire profondément, j’aimerai tellement aider cet homme, mais moi-même je n’ai déjà pas assez de moyens pour payer les soins de ma sœur, je ne suis même pas capable d’avoir les sous nécessaires pour l’aider à aller en Amérique pour guérir totalement, alors comment puis-je aider cet homme . . . ?

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Ce message a été posté Mer 28 Oct - 22:23

Une (seconde) rencontre, c'est un instant qui marque le temps et crée un avant et un après.

Yong Pal




Le jeune médecin appuyait sur la plaie alors que l'ambulance fonçait dans la circulation toute sirène hurlante, repensant à cet homme qu'il avait recousu en clandestin bien deux semaines plus tôt. Tout comme ce patient sous ses doigts, qui voulaient qu'on le laisse mourir, lui aussi n'avait pas voulu se laisser faire... Il ne l'avait pas revu depuis. Allait-il bien? Il n'avait pas osé reprendre de ses nouvelles de peur que ça lui revienne aux oreilles et s'il était à plein moyens, il l'étranglerait probablement cette fois-ci. Ou bien était-il aussi mort? Dans quel cas, il serait responsable et au grand dieu non, ça lui ferait arrêté sa profession. Pourtant il ne cessa d'y penser, sans pour autant délaisser ses soins à la victime. Ils déboulèrent dans les urgences à fond la caisse, le brancard suintant l'hémoglobine, heureusement par un accès différent des urgences classiques, évitant de ce fait aux patients annexes de rencontrés ceux qui étaient dans des états très critiques. Il transmet les constantes, accompagnent jusque dans le bloc pour pouvoir passer la main proprement avec ses collègues et recule lentement, partant, le regard bas comme à son habitude, les manches remontées sur les coudes et le treillis tâché. Il soupire en se regardant et jette un coup d’œil à sa montre. Il aurait du déjà débaucher depuis une heure. Son collègue sort de l'ambulance et lui tend un sac. Il le regarde surpris. Ses affaires? Son collègue lui sourit et lui tape sur l'épaule avec un "Allez , rentre chez toi, le commandant te file deux jours de repos, t'as trop bossé depuis ton dernier repos. C'était du bon boulot." Il est surpris de voir qu'il y a tout dans son sac, et même des rechanges. Il sourit, fatigué, et voit l'infirmière de l'accueil qui lui fait signe alors que ses collègues repartent. Ah oui, il a pas pris sa voiture cette fois-ci, et du coup, l'hosto est plus près de chez lui en bus. Ils ont pensé à tout ou quoi? Il les regardent partir. Bah oui, le dernier dossier est pour lui, il aurait du s'en douter, mais pour deux jours de repos, il voulait bien se taper l'administratif. Il se frotte la joue de ses doigts plein... de... ah oui merde. L'infirmière lui donne un chiffon humide directement issu du chariot de la nana qui est en train de faire le ménage et il s'essuie. Il remplit le dossier puis s'éloigne vers un couloir annexe à l'arrière des urgences pour squatter les toilettes et se changer. Il ressort, toujours en treillis bleue marine avec son logo sur le dos et l'épaule, ranger aux pieds. Il est temps, sa prothèse lui fait un peu mal. Mais une voix le arrive aux oreilles... Il connait... Il s'arrête et se recule, jusqu'à l'angle d'un mur, pour glisser un oeil. Un peu plus loin, il le voit... dans une pièce, avec un jeune homme en larmes. Il le torture ou quoi? Eime plisse les yeux, oh non, ça va pas se passer comme ça! C'est quoi ces conneries. Il avance, toujours en silence, et se recache dans l'angle de la baie vitrée, près de la porte battante, écoutant la conversation... Incroyable... au bout de quelques minutes à faire le petit écureuil de chambrée, Eime sourit comme un con dans le couloir pour lui-même... Ce type est humain... incroyablement humain. Oui, bon, faut pas lui montrer, sinon il va encore cramer sa durite. Et il sourit aussi pour le fait qu'il ait survécu. Ce mec a des couilles et bien dures. Sa belle surprise de la journée. C'est absurde, mais pourquoi il a chaud au coeur là tout de suite... Ce mec a été détestable avec lui. Il devrait le haïr. Oui mais non, pas avec ce qu'il vient d'entendre. Il continue d'écouter et réfléchit... alors le seul problème de ce gamin vient du fait qu'il ne puisse pas s'acheter une vraie bonne prothèse c'est ça.... Encore des salopards qui ont du lui en vendre une qui a fini par lui charcuter la peau. Eime baisse les yeux, son sourire perdu. Ses économies devaient servire pour les prothèses de ses dix prochaines années. Vu son rythme de vie... il doit en changer tous les deux ans pour garder une qualité de déplacement.... Et puis ce ne serait plus que huit ...

Il inspira un grand coup, surtout pour affronter l'homme en face du gamin et non la situation en elle-même, puis il poussa doucement la porte de la main, en silence, pour se glisser dans la pénombre, boitant un peu. Il continue d'écouter, dos au mur, s'essuyant les mains de son précédent nettoyage de fortune, alors qu'il a laissait son sac juste à coté de la porte. Pauvre garçon....Eime ne se voyait pas garder son argent pour lui. Il dit d'une voix calme, sans bouger de son ombre. "Je vais payer ses soins, faites ce qu'il y a à faire s'il vous plait..."

Il s'avance vers le duo, lentement, gardant ses distances avec le médecin qui lui en a fait voir mais il ne fuit pas pour autant son regard. Il le baisse juste par respect. "Excusez-moi, j'ai entendu votre conversation... et avant que ... vous vouliez me contredire, je vous montre pourquoi je vais le faire..." Eime ne faisait jamais ça... Mais pour le coup, c'était justifié. Il leve la jambe et pose le pied sur un petit tabouret, avant de remonter son treillis jusqu'à sa cuisse. Une jambe recouverte d'un bas de laine noire. Il passe ses mains dessus, la ranger restée au pied. Plutôt inhabituelle pour une jambe d'homme, surtout que la cuisse se révèle fine et épilée, pareille à celle d'une femme, mais il ne fait pas cas des regards et pousse le tissu vers le bas jusqu'à mi mollet ou la prothèse se révèle. Le moignon dissimulé dans la prothèse parfaitement emboité dans un système amovible de haut niveau. Inutile de dire qu'elle coute une petite fortune. Il respire doucement, pas trés à l'air et regarde le duo en coin après avoir poussé ses mèches derrière son oreille.

"Si j'avais pas eu cette prothèse tout petit... après avoir été sauver par les pompiers... j'aurais été condamné, et ... j'n'aurais rien pu faire d'ma vie..." Il touche son genou du bout de ses doigts un peu gêné, mais il sourit doucement. "Je sais à quel point c'est important ... et ... ce que ça peut changer dans la vie d'un handicapé... alors... je le réservais pour autre chose mais j'crois que t'en as plus besoin que moi..." Il regarda gentiment le jeune patient, qui le fixait comme si c'était un ange tombé d'on ne sait où. Eime recouvrit lentement sa prothèse, puis sa cuisse, s'assurant que les anneaux de latex tenaient bien à la peau et sa peau calme et posée reprit en s'asseyant sur ce même tabouret, la jambe droite à cause de la fatigue: "C'est quoi ton nom?" Il osa jeter un regard furtif au médecin, puis rebaissa les yeux. Bon, ok , il était intimidant et il allait probablement lui casser la gueule plus tard parce qu'il osait encore s'inscruster dans sa vie comme ça... "Nahamuro Rihito monsieur..." dit le jeune blessé en larmes... Eime comprit mal mais sourit et le regarda sincèrement. "Ok... moi c'est Eime. Ecoute-moi... si... si je finance ta prothèse et tes soins, tu dois me promettre d'accepter qu'on te surveille régulièrement à l’hôpital et de m'appeler dès que tu as un problème... Et ... si je te donne la possibilité de vivre comme tout le monde, j'veux que tu fasses de ta vie quelque chose de bien...c'est la condition..."

Il se lève et s'approche pour se poser sur la table matelassée du patient et lui prend le visage dans ses mains. Peu lui importe d'être souillé, on doit tout mourir de quelque chose. Il lui relève et penche un peu la tête." Le monde est cruel, tu l'as vu... mais ça ne fait pas de mal de le rendre un peu moins cruel... tu me promets? On devrait tous avoir le droit à une seconde chance...  On fera tous les papiers plus tard, tu es d'accord?" Le patient ne comprend pas ce qui lui arrive et il a bien raison. Des situations comme ça, c'est exceptionnel, mais quelque part, c'est Eime, et des situations exceptionnelles, il en vit constamment. Il pousse ses mèches de ses doigts fins et le serre contre lui doucement. "ça va aller...tout va s'arranger... mais tu dois te laisser soigner ou ça va s'infecter..." Le petit gars, perdu, se laissant perdre dans les bras et fit de même pour éclater en larmes... De son coté Eime, tourna les yeux, pour croiser ceux du médecin et lui faire signe du regard d'y aller, qu'il pouvait le soigner, il va rester. "Tu m'frapperas plus tard", lui murmure-t-il tout bas, à peine audible.

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Ce message a été posté Ven 30 Oct - 22:11
Une (seconde) rencontre, c'est un instant qui marque le temps et crée un avant et un après.


 
feat : Eime & Yong Pal

Je suis tellement absorbé dans ma réflexion à savoir comment dois-je sauver ce jeune homme si pauvre et qui me renvoie à ma propre pauvreté que je n’entends pas les bruits au fond, me signalant la présence d’une personne. Ce n’est que lorsqu’une voix s’élève atteignant mes oreilles que je sursaute, et me retourne brusquement, surpris de voir une autre personne en dehors du patient et moi. Au début dans l’ombre, j’ai du mal à savoir qui est cette personne qui a osé nous déranger et surtout qui m’a concrètement pris en plein flagrant délit. D’habitude il n’y a personne à cette heure-ci qui passe dans ce couloir, pourquoi faut-il que comme par hasard, aujourd’hui, il y ait quelqu’un. J’espère que cette personne n’a rien entendu du tout, qu’elle est juste venue voir la situation, mais ce que j’espère le plus, c’est que cette fameuse personne ne rapporte rien du tout à la hiérarchie. Qu’importe si cette personne ait entendu, mais l’essentiel est que le patient ne soit pas impliqué là-dedans. Je ne veux pas qu’il ait des problèmes, mais aussi, je ne veux pas avoir de problèmes. J’ai encore tant de choses à faire dans cet hôpital et je risque de ne pas réussir mon année si je reçois une mauvaise remarque. Hors, je ne peux pas me permettre d’abandonner alors que je suis si proche du but. Je ne suis quand même pas si malchanceux que cela non ? Personne jusqu’à maintenant n’avait eu l’opportunité de me nuire autant, personne ne m’avait vu aider une personne en difficulté, sans que celle-ci ne paye un seul euro. Si cela se fait, je suis concrètement banni de mes futures fonctions. Peut-être vais-je devoir jouer sur le côté humain de la personne, ce n’est pas bien compliqué n’est-ce pas ? Après, il faudra juste que je fasse taire cette personne à jamais, et ne plus jamais la croiser pour que ma réputation se conserve un minimum.

C’est alors que la personne sort enfin de l’ombre, me permettant ainsi de voir son visage. En quelques secondes, j’ai l’impression qu’un train à grand vitesse vient tout juste de me passer sur le corps. Est-ce une blague ? Lui, ici ? Cet homme ? Encore une fois ? Comment est-ce possible ? Suis-je en plein cauchemar ? Ce n’est pas la réalité n’est-ce pas ? C’est une caméra cachée ? Non mais ce n’est concrètement pas concevable, impensable, inimaginable. Comment cet homme fait-il pour toujours arriver au mauvais moment ? C’est la deuxième fois en un laps de temps record que je le croise et qu’en plus, il me surprend dans une situation délicate. J’espère qu’il n’a rien entendu à ma conversation, ni n’a remarqué à quel point mon comportement est différent. Mais en vue de ses paroles, je doute que ses oreilles n’aient rien capté depuis le début. Pourquoi tant de haine ? Je suis décidément maudit avec cet homme, comment est-ce possible que cela soit toujours lui et uniquement lui ? Encore une fois, cet homme risque d’être impliqué dans ma vie, dans mes problèmes, alors que je n’ai rien demandé. Il faut que je rompe tout lien avec lui avant qu’il ne soit trop tard, mais quel lien ais-je réellement avec cet homme ? En dehors d’une horrible coïncidence, je ne vois pas et malheureusement, je ne peux rien faire contre la coïncidence. Je la subis, sans pouvoir rien y faire, et c’est sûrement la seule chose incontrôlable dans ma vie. Avant même que je ne puisse piper mot pour lui demander de s’en aller, et de nouveau l’enguirlander sur le fait de toujours intervenir dans ma vie, il lève sa jambe et explique pourquoi est-ce qu’il a brusquement envi d’aider cet individu. J’ai un léger et rapide pincement au cœur lorsque je vois l’état de sa jambe. Je repense alors brièvement à la soirée où il a dû me recueillir chez lui et le fait qu’il m’ait aidé alors qu’il n’est concrètement pas en capacité de le faire tout seul. Si j’avais su . . . est-ce que cela aurait changé quelque chose en fait ? Non je doute fortement, mais j’aurai peut-être été légèrement moins violent dans mes gestes, mais j’aurai été le même, de toute manière. Je fixe quelques secondes sa prothèse et détourne le regard. Je comprends son désir de vouloir aider cet enfant, enfin ce jeune homme, et je sais qu’il y a quelque chose qui fait résonnance en lui, une sorte de contre-transfert, que cet homme lui fait penser à lui-même, à sa propre situation, d’où son désir d’aider, mais il n’en a pas le droit, et je ne l’accepterai pas. Je ne veux pas qu’il aide mon patient, surtout si c’est lui qui l’aide. Certes, c’est une opportunité, mais je ne peux l’accepter, je ne peux concevoir une telle offre. Il est hors de question qu’il soit encore mêlé à tout ça. Déjà le fait de le revoir me donne un mal de crâne, et me crispe, mais si en plus je dois accepter quelque chose venant de lui, ça ne me conviendra absolument pas.

Je lance un regard noir à cet homme qui vient toujours mettre sa petite graine, comme si l’autre fois ne l’avait pas suffi. Il sait pourtant qu’elle va être ma réaction, il sait qu’il va de nouveau m’énerver, que je ne vais pas l’accepter, alors pourquoi est-ce qu’il vient quand même mettre sa petite graine là-dedans ? Ce mec doit être interné, sérieusement. Malgré l’autre fois, il est quand même venu, il veut quand même aider. Ça m’énerve, mais ce qui m’énerve le plus c’est qu’il m’ait vu ainsi, dans cet état, dans cette autre partie de ma personnalité, je déteste l’idée, à vrai dire, je n’ai qu’une envie, c’est de m’arracher les cheveux. « Non » dis-je d’un ton tranchant alors que mon patient et cet homme s’étreignent. Mon visage, tout comme ma voix, ont brusquement changé, mon visage devenant plus froid, distant, de marbre et ma voix devenant plus cassante et forte. « Tu n’as pas le droit de l’aider, et je ne l’autoriserai pas de toute manière. Tu as eu le malheur de nous écouter et si tu ne l’avais pas fait, tu n’aurais pas proposé une telle chose. C’est par pur hasard que tu es tombé sur nous, et je déteste le hasard, alors non. Nous ne voulons pas de ton aide ». Je sais pertinemment que le patient n’est pas du même avis que moi et je l’inclus malgré lui dans cette spirale, dans ce refus. « Je vais lui payer sa prothèse, donc tu peux retourner de là d’où tu viens, nous n’avons pas besoin de toi. C’est bien triste pour ta jambe et je conçois que tu te sentes impliquer, mais ce patient n’est pas toi, ne le confonds pas avec toi. Tu veux être sympathique avec lui, pour le sauver mais au final n’est-ce pas une manière de te réparer toi-même, de te soigner toi-même ? Tu as besoin de faire cet acte pour toi aussi, donc ta bienveillance, nous n’en voulons clairement pas. Je n’ai en plus pas besoin de quelqu’un d’autre à mes côtés pendant mon opération, tu vas plus être un frein qu’autre chose ». J’ai l’impression que chaque fois que je le vois je refuse toujours son aide, ce qui est normal en soit. Cet homme a le don d'apparaître dans ma vie au mauvais moment et ça me frustre, au plus haut point. Jamais, ô grand jamais dans ma vie je n’ai été face à une telle difficulté, à une telle, fichue, coïncidence. J’ai toujours su écarter les personnes autour de moi, mais lui, j’ai l’impression qu’il est comme limace qui ne veut pas partir de sa salade. « Et puis, on ne t’a jamais appris à ne pas écouter aux portes. J’espère donc que tu vas oublier tout ce que tu viens d’entendre, dans ton intérêt » dis-je d’un air menaçant. Décidément, c’est toujours le même schéma avec lui.


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Ce message a été posté Mer 4 Nov - 21:56

Une (seconde) rencontre, c'est un instant qui marque le temps et crée un avant et un après.

Yong Pal


Eime ne s'attendait pas à ça. Non? Comment ça non? Ah non, il allait pas recommençait. Il ouvrit de grands yeux. Ok, il s'était inscrusté mais trés honnêtement c'était pour le bien de ce jeune homme et puis il n'était pas con, il avait entendu la conversation. Pourquoi ce type ne lui avait pas proposé son aide personnelle avant au lieu de jouer celui qui se fait attendre. Eime avait réagi de manière compatissante et humaine et la réaction de ce docteur "Kim" comme c'était marqué sur sa blouse, commença à lui foutre les nerfs à vif. Quoi, ça lui avait pas suffi la dernière fois? Ouh qu'il l'irritait avec son orgueil de seigneur. Cette fois-ci, il ne baisserait ni le regard, ni la voix, parce qu'il ne s'agissait pas de son petit cul là, mais de celui de quelqu'un d'autre. Eime regarde le jeune homme qui souffre. Son regard est désemparé, il ne comprend pas pourquoi l'autre docteur réagit comme ça. Et ça ça l'agace. On ne fait pas de mal aux patients, juste pour sastisfaire sa fierté personnelle. C'était quoi ce comportement bordel! Indigne d'un professionnel! Et si Eime avait horreur d'une chose c'est qu'un médecin fasse passer ses intérêts personnels avant ceux des nécessiteux. Les pompiers étaient à peine payés ce qu'il méritait pour sauver tous les jours des gens qui la plupart n'avait pas les moyens, et quand on fait ce boulot, on ferme sa gueule, on fait ce pour quoi on est payé et on a pas le droit de laisser son cas personnel prendre le dessus.

Et là... le grand brun commit la bourde à ne pas faire. Penser que Eime avait eu pitié, ou bien s'était reconnu en lui, et se sentait obligé de faire acte de bonté... Il plissa les yeux et son regard s'assombrit tout comme son visage. Ah parce qu'en plus il insinuait qu'il avait quelque chose à soigner? Mais putain, c'était lui qui devait se faire soigner oui! Il était dangereux et insupportable. De quel droit se permettait-il de psychologiser sur son état mental, ou sa nature d'handicapé... Et en plus il lui balance qu'il va être un frein? Ah il le menaçait là? Il était sûr? Ok. Eime se lève, et sourit gentiment au patient, lui passant sa main sur la nuque. "Je reviens...."

De là, il relève un regard noir vers l'autre andouille, il le choppe par la blouse et le pousse sans ménagement en dehors du bloc avant de lui frapper le torse de la main et lui foutre son doigt sous son nez, la voix agacé et le regard sombre, les mèches un peu en vrac. "Tu veux qu'j'te dise, t'es vraiment un sale con. J'ne savais même pas si tu étais en vie ou pas! Alors ok, tu me devais rien, j't'ai aidé et je me suis mis en danger. Tu m'as pourri et humilié comme un connard, juste parce que tu supportais pas de te faire aider. Et là, tu fais la même chose avec ce gosse que j'ai fait pour toi! C'est vraiment l’hôpital qui se fout de la charité! J'me fous que tu sois pas d'accord, parce que là, c'est pas de toi dont il s'agit! Tu sais ce que ça fait de marcher avec un prothèse bon marché? Tu sais ce que ça fait de faire un mauvais pas et de s'enfoncer le vis de fixation dans la chair, mais qu'on doit fermer sa gueule parce que les autres ne doivent pas savoir et qu'on doit finir de bosser?? Est-ce que tu as la moindre idée de ce que ça fait de voir tout le monde te regarder comme un putain d'éclopé, alors que tu veux juste avoir une vie normale et aider ceux que tu aimes? Ne prétends pas savoir quoi que ce soit sur moi, si sur ce gamin. Tu ne vois que par toi. Moi je! Moi je, donc les autres suivent!? Bah tu sais quoi, moi pas. Ce gamin je l'aiderai avec ou sans ton autorisation. Je vais lui donner mon numéro et même l'attendre dehors pour m'assurer que tu l'as pas déchiré, en lui racontant des saloperies sur moi, juste parce que j'ai osé blesser ta fierté un jour! J'y peux rien si t'as pas été foutu de pas te faire blesser ok! Tu es le seul responsable de ce qui s'est passé! Que ça te plaise ou non, c'est ce qui s'est passé!! Tu sais quoi , je crois que ce qui te fait chier, c'est que j'ai vu le coté humain de ta personne... c'est con, mais je la trouve plutôt chouette cette partie là... t'es même imposant en bon docteur... j't'ai admiré pendant quelques minutes... mais t'es tellement con que tu préfères rendre un gamin malheureux parce que ta fierté l'exige. Ose me dire que tu peux sortir 300 000 yens pour une bonne prothèse et que tu peux en mettre le triple voir plus pour les soins que ça implique!? C'est à lui de décider. Tu ne peux pas tout contrôler autour de toi, faut te faire une raison. Maintenant tu sais quoi , tu m'as énervé et c'est super rare, parce que je suis un "gentil" " qu'il fait avec les index à coté de sa tête... Il secoue un peu la tête et soupire... en s'éloignant. "J'vais me chercher un café, je reviens dans une heure... j'te laisse l'opérer tranquille vu que tu sembles savoir ce que tu fais... Et j'dirai rien si c'est ça qui t'inquiète...

Sur ces mots, il s'éloigne rapidement, mais il a mal à la jambe. La nervosité générale n'était jamais bon pour sa jambe, alors il boite forcément. Et il va se poser dans l'allée de l'autre coté de l'hopital, épuisé... pourquoi est-ce qu'il a fallu qu'il le rencontre là ce soir... la veille de son week end. Ses week end sont maudits ... Eime se dit que si jamais il a laissé repartir le gosse avec des béquilles, il le tue sur places... mais pour le moment, il boit un café et réfléchit à comment il peut réagir à tout ça... il a survécu...En fait Eime va passer preque une heure à grommeler.

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Ce message a été posté Jeu 5 Nov - 21:14
Une (seconde) rencontre, c'est un instant qui marque le temps et crée un avant et un après.


 
feat : Eime & Yong Pal

Je ne sais pour quelle raison je réagis de manière si vive, si intense, si violente. En temps normal, je sais que j’aurai réagi à peu près de la même façon, mais pas totalement et pas de manière aussi abrupte. Certes je me sens quelque peu déconcerté d’avoir été entendu, qu’on me surprenne ainsi, à aider un patient en difficulté, à sourire, à être rassurant, ce qui n’est franchement pas coutume mais je sais pertinemment que je n’ai pas à réagir de la sorte, à refuser toute aide extérieure, surtout si elle me permet de sauver mon patient. Ne suis-je pas un médecin qui met avant tout son patient sur un piédestal ? Ne suis-je pas un médecin qui est prêt à tout pour son patient, au point de risquer de se faire virer, de ne plus pouvoir continuer mes études de médecin alors que c’est le seul but dans ma vie, la seule manière de sauver ma sœur ? Ne suis-je pas en train de mettre en danger la santé de ma sœur, sa survie, la possibilité de l’aider ? Bien sûr que si, alors cela prouve bien, quelque part, que je suis un médecin attention, hors du commun, qui cache cet aspect de lui, qui préfère qu’on ne s’aperçoive que des mauvaises choses, des mauvais côtés, quitte à être perçu comme un mauvais médecin qui ne pense qu’à lui. Alors pourquoi ne puis-je pas accepter l’offre de cet homme ? Il peut, il a les moyens, d’aider mon patient, d’aider cet homme souffrant, c’est une chance unique qui ne se reproduira pas deux fois, alors pourquoi quelque chose me bloque. Bien sûr, en temps normal je n’accepte pas d’aide, faut-il déjà que j’en reçoive, mais lorsqu’il s’agit de mes patients, ne suis pas capable du pire comme du mauvais ? De mettre de côtés mes habitudes ? Je devrai, je le sais, mais je n’y arrive pas. Est-ce que si l’offre venait de quelqu’un d’autre j’aurai accepté ? Je ne sais pas car je n’ai jamais été dans une telle situation, en tout cas, pas dans mes souvenirs, je suis toujours parvenu à aider le patient, sans aucune encombre, sans forcément dépenser des sommes faramineuses, mais là, la situation est toute autre, c’est la vie du patient qui est en danger, je dois accepter. Il le faut, mais je n’y parviens pas. Que l’on me punisse pour cet acte horrible ! Je suis dans l’incapacité d’aider cet homme, d’accepter l’offre d’Eime tout bonnement parce que c’est lui. Je crois qu’il est là le problème, alors que cela ne devrait pas en être un. Abusé des personnes qui ont les moyens pour aider les plus démunis a toujours été l’un des principes dans ma vie, j’ai soutiré beaucoup d’argents à des personnes riches et je le fais toujours, alors pourquoi ne suis-je pas capable de le faire actuellement ? Pour ce patient ? A cause de cet homme ? Pourquoi faut-il que cet homme modifie toujours ce que j’ai toujours été ? Sors donc de mon chemin . . . car je crains le pire.

Je suis assez surpris de la force qu’il utilise pour me prendre et me mettre dehors. Tiens, je ne savais pas qu’il pouvait être aussi violent, comme quoi, toujours se méfiait du loup qui sommeille dans l’agneau. Je le laisse déblatérer toutes les paroles qu’il a à me dire, sans broncher, ni sourciller, je l’écoute, le fixant simplement. Je sais qu’il a raison et que je devrai accepter son aide pour aider le patient, car il en va de sa vie, de son avenir. Je suis médecin et si je l’ai pris à part, c’est bien pour l’aider et je vais l’aider. Je ne mets pas mon titre de médecin en jeu juste pour m’amuser ni parce que ça me fait plaisir, mais il ne semble pas prendre en compte que ce que je suis en train de faire est illégal, alors je préfère le laisser penser que je suis mauvais. De toute manière, je n’ai pas à lui prouver le contraire. Je sais qu’en plus, même si je refuse, il va quand même s’entêter, je l’ai bien vu l’autre fois, cet homme est têtu, la pire tête de mule du monde très certainement. Alors même si je refuse, même si je dis oui, il le fera, ça ne changera rien, mais moi, en tant que Yong Pal je ne peux juste pas dire oui, je ne peux pas accepter son aide par pudeur, par égo, très certainement un mélange de tout. Cet homme m’a déjà aidé une fois, il ne peut pas le faire une deuxième fois, ce n’est pas dans mon code, ce n’est pas moi. Il empiète déjà sur ce terrain-là. Comme il l’a si bien dit le fait qu’il me voit si humain me déplait fortement, je déteste qu’une personne voit cette part de moi, et lui il l’a vu, alors oui je ne peux pas supporter cette idée, oui il a totalement raison, du début jusqu’à la fin, mais que puis-je faire ? Je suis ce que je suis. Je n’y peux rien et ce n’est pas cet homme, cet inconnu qui va me faire changer. Même s’il m’impression par sa ferveur, par le fait qu’il ne soit jamais déstabilise, qu’il est le premier à me tenir autant tête, à me voir dans autant de situations si parallèles, même si cet homme m’intrigue par sa force, même si . . . toutes ces choses, je ne peux pas lui permettre d’entrer dans ma vie, de me voir sous un nouveau jour. Cet homme . . . cet homme . . . je ne sais même pas quoi en penser, quoi dire, mais je sais qu’il m’exaspère, qu’il m’intrigue, que je ne l’apprécie guère mais à la fois il y a quelque chose . . . Je suis tombé sur la tête, le fait qu’il m’enguirlande doit très certainement me déstabiliser, mais je dois rester moi-même. Je le laisse donc partir sans rien dire, n’essayant même pas de l’arrêter, ou même de défouler, à mon tour, sur lui. Je me contente de rentrer dans la salle et d’opérer, de m’occuper de mon patient comme il se doit.

Une trentaine de minutes après, finissant l’opération, je demande au patient de rester dans la salle encore quelques minutes pour se reposer, le temps que je règle certaines choses. Je sors discrètement de la pièce et pars rejoindre cet homme. J’espère qu’il s’est calmé depuis et que cela lui a fait du bien de jeter son dévolu sur moi. Moi qui pensais qu’il était un homme faible, incapable de survivre, je suis surpris de voir que je me suis lourdement trompé et qu’il a plus d’un tour dans son sac. Je suis rassuré de savoir qu’il peut savoir dans ce monde, il le mérite. C’est un homme bien. Même si sa présence m’insupporte, soi-disant, je sais qu’il est quelqu’un de valeur. Oubliant ses pensées, je finis par le trouver et me contente simplement d’avancer vers lui, le regard neutre. « J’ai fini, donc si vous souhaitez venir voir le patient et voir avec lui les modalités pour sa nouvelle prothèse, je vous en prie, suivez-moi » dis-je en le vouvoyant soudainement, maintenant une distance entre lui et moi. Je dois garder mon sang froid et surtout ne pas flancher, je dois rester moi-même. Je n’attends pas sa réponse et me dirige vers la salle où se trouve le patient, sans un mot. Avant d’arriver dans la pièce, je m’arrête un moment et finis par me tourner vers lui. « Tu . . . hum . . . vous avez bien raison sur certains points. Je suis un sale con et je l’affirme totalement, je vous ai pourri et c’est clairement dans ma nature. Je ne sais pas ce que ça fait que de porter une prothèse et j’en suis bien heureux et j’en suis navré pour vous mais de toute manière, n’étant pas concerné, je ne peux pas vous comprendre » dis-je avec une petite ironie, « Je ne vois que par moi et heureusement, je me contrefiche des autres, de ce qu’ils pensent ou ressentent, il n’y a que moi qui compte », ça se voit tellement, au point que je ne suis absolument pas du genre à aider les patients en difficulté, me mettant moi-même en danger, non pas du tout, mais ça, je préfère le garder pour moi, après tout, autant que cet homme conserve une opinion négative de moi, « je ne veux pas de votre aide, mais comme vous l’avez si bien soulevé, j’aurai beau refusé vous allez tout de même aider ce pauvre homme, donc après moi je dis juste que je refuse, vous faites ce que vous voulez après, je ne peux pas tout contrôler, comme vous l’avez si bien dit, et je ne peux donc pas vous contrôler. Mais sachez une chose . . . il y a une différence entre votre monde et mon monde. Juste par votre comportement, ça se voit que vous êtes nés avec une cuillère en or et que donc vous ne savez pas aller au-delà de ce que vous voyez. Cet homme a besoin d’aide, certes, c’est un fait, mais avez-vous pensé à sa fierté juste une seconde, avez-vous pensé à comment il allait se sentir en rentrant chez lui en se disant que c’est un parfait inconnu qui lui a payé sa prothèse alors qu’il a toujours survécu de lui-même. Sachez très cher que la chose essentielle pour un homme pauvre et ce qui lui reste de plus précieux c’est sa fierté. Même si là il demande de l’aide, même s’il supplie pour qu’on puisse l’aider, il y a derrière tout un processus. Il n’est pas là que pour demander à ce qu’on le soigne, c’est bien plus profond. Imaginez, une femme qui se rend souvent dans une structure pur chirurgie esthétique, sa première demande est de modifier son nez, que va faire le chirurgien ? Il va l’opérer, tout simplement, mais voilà, quelques semaines après elle revient, demandant de refaire encore son nez ou une autre partie de son visage et puis, malgré toutes les opérations que vous semblez lui faire, elle revient toujours, insatisfaite, pourquoi pensez-vous qu’elle revient à chaque fois ? En tant que chirurgien vous n’avez entendu que sa première demande, celle de se faire opérer, sans écouter ce qu’il y a derrière. Cet homme a besoin d’aide, il a besoin d’une nouvelle prothèse, c’est certain, mais pensez aussi à sa fierté de pauvre, à ce qu’il a de précieux et qu’il vient de perdre en venant demander de l’aide. Alors c’est bien de vouloir l’aider, parce que vous, vous avez de l’argent à dépenser, parce que vous, vous en avez les moyens, mais lui que va-t-il penser après avoir reçu sa prothèse ? Avez-vous pensé à ça ? Non je doute, alors oui sur le moment il vous répondra qu’il en a besoin, que vous êtes un bon samaritain, son sauveur, mais en rentrant ce soir il va cogiter, repenser à ça et il va pleurer d’avoir perdu la seule chose qui lui est précieuse, sa fierté. Il va se sentir sale d’avoir été pris en pitié et je pense que ça, vous le savez, ce qu’on ressent lorsque l’on est pris par pitié. Donc allez-y aidez le, mais faites le bien ». J’avoue que mon discours était parti bien loin, essayant d’éviter certains sujets ennuyeux et centrés sur moi, à vrai dire, et je l’avoue totalement, j’avais essayé de ne pas parler de moi, pour rester calme, pour ne pas déborder, pour ne pas en venir à parler de moi. En tout cas, j’étais assez fier de moi, j’avais su garder mon sang-froid, j’avais su garder le même ton tout au long de mon discours, gardant ce regard distant et ce visage si neutre, n’exprimant aucun sentiment. Yong Pal est enfin de retour, je suis rassuré. Mais pour combien de temps encore ? « et au passage, je n’ai pas de compte à vous rendre, et à ce que je sache je ne pouvais pas t’e .  . .  vous envoyez un pigeon voyageur pour vous prévenir de ma santé ». Non mais c'est vrai est-ce que j'avais son numéro moi ? Non pas du tout et même si je l'avais eu, je ne l'aurai sûrement pas contacté.

Ouvrant la porte de la pièce, je lui lance un regard froid, « entrez maintenant et ne faites pas de bruit,  je n’aimerai pas voir débarquer des infirmières intriguées par une telle agitation de votre part ». Je regarde autour de nous et referme délicatement la porte.

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Ce message a été posté Mar 10 Nov - 23:44

Une (seconde) rencontre, c'est un instant qui marque le temps et crée un avant et un après.

Yong Pal


Il regardait les minutes défiler. Ça lui paraissait tellement long et en plus, la soirée avançait... mais finalement, quand il se dit qu'il attendrait cinq petites minutes de plus, il fut surpris d'entendre une voix familière. Il releva les yeux de son café. Il le vouvoyait maintenant ? Les sourcils haussés, il se leva et le suivit calmement, évitant de trop faire remarquer son boitement. Personne ne savait et ne devait savoir. Et bien sûr qu'il le vouvoyez... Devant les autres, il valait mieux, il n'était pas sensé se connaître après tout. Tout était illégal entre eux, même leur conflit. Personne n'était au courant. Des terroristes du relationnel. En douce et avec violence... Eime suivait Yong Pal et une infirmière s'arrêta pour lui faire la bise et lui demanda ce qui lui était arrivé à la jambe. Eime se contenta de dire doucement et fatigué : « C'est rien c'est ma tendinite qui reprend avec la différence de pression atmosphérique. » Et l'infirmière qui partit limite dans un début de compassion : « Oh ma mère a la même chose, je compatis pleinement ! Je vois que vous êtes occupé, je vous laisse... » Elle passa à coté de lui et lui murmura à l'oreille :  « Faites attention à vous avec cet homme... » et s'éloigna. Eime s'arrêta deux secondes et fixa le sol, affichant aux yeux de Yong pal un tout autre visage. Celui du mec blasé, du mec qui en a marre des gens faussement compatissant et qui sans connaître les autres se permettent de les juger. Bordel ce qu'il détestait ça. Le regard dans le visage devant lui, il inspire et soupire profondément... sa langue passant sur ses dents du style : Tu compatis que dalle, t'as pas idée de ce que ça fait. Et ne parles pas comme ça d'un homme que tu ne connais que l'enveloppe externe... Il baisse les yeux et avança de nouveau. Au fond de lui, sa conscience maussade gueulait un gros -sale conne- et lui , restait le gentil Eime tolérant qui préférait passé au dessus des choses que de se pourrir l'existence avec des choses que personne ne comprendrait jamais de toute façon... Même à Roy, il ne disait pas tout. Il avait assez à faire, surtout depuis son agression.

Ce qui l'inquiétait surtout c'était le calme de cet homme. Il n'avait ni hurler, ni frapper alors que son discours avait été cent fois plus corrosif que leur première rencontre pour la fierté de ce jeune médecin. Allait-il le tuer à la sortie de l’hôpital ? Pire ? C'était quoi 'pire que tuer' ? Avait-il touché un point sensible ? Le patient avait-il juste refuser de se faire soigner si Eime ne prenait pas en charge les frais ? Non, il était trop effrayé pour affronter le brun. Alors quoi... Eime se stoppa net en fait de lui. Il s'était retourné. Grand dieu, il va le frapper ? De stress, il se mordit la lèvre et eut un recul d'un coup. Oui non mais là , ça suffit pas. S'il veut t'en foutre une, il a le bras assez long hein. La seule chose qu'il peut pas faire là, c'est te coller un coup de boule et pas sur que ça se voit pas sur son front après.
Il croyait rêver. Il lui disait qu'il avait raison ? What ? Eime haussa les sourcils surpris et regarda autour de lui. Il est où le vrai docteur Kim ? Il le fixe de nouveau, mais sérieusement. Yong Pal ne s'en rendait pas compte, mais plus le temps passé, même leur rencontre avait été courte... elles avaient été suffisante pour que le petit médecin pompier se sente peu à peu captivé par cette personnalité merdique... compliquée... profonde. Ce mec était fascinant... Affirmer et s'enfoncer dans l'espoir qu'il lui foute la paix peut-être ? Il affirmait se contrefoutre des autres et pourtant il avait aidé ce gamin... Il acceptait d'être mal vu des autres... pourquoi ? Pour se protéger ? Pour avoir la paix ? Pour ne pas décevoir ? Il se punissait ? De quoi... autant de questions qui se fracassaient dans son crâne en bordel et qui ne sortait pas. Parfois il est préférable de n'en poser aucune...

En revanche, la partie sur le fait qu'il ne puisse pas tout contrôler le sêchait... Alors c'était aussi ça ? Il était imprévisible, incontrôlable, et c'était ça aussi qui l'insupportait parce qu'il ébranlait son univers. Et forcément, après un aveu pareil, les paroles cassantes suivent, histoire de se redonner un peu de charisme et de nouveau contrôler la situation.

« Il n'y a aucune différence entre votre monde et le mien. Si vous êtes curieux... cherchez à savoir pourquoi au lieu de rester sur vos préjugés. En faisant ça vous ne valez pas plus que cette infirmière que j'ai croisé. Avoir de l'argent ne veut pas dire être pourri. Cet argent était prévu pour mes futures prothèses. En lui donnant je me prive d'une prothèse qui m'aurait été bénéfique à l'avenir. Mais ça vous ne pouviez pas le savoir puisque vous avez le trouille de connaître les autres. Les connaître, ça veut aussi dire les laisser vous connaître, et je crois qu'en fait, c'est de ça dont vous avez peur... 
Quand on est dans son état, on a plus de fierté. On donnerait tout pour survivre... Cessez de me prendre pour un ignorant. J'ai traversé ce qu'il vit. Je sais ce que ça fait de ne voir personne vous tendre la main et de ramper seul... Ne comparez pas sa prothèse au mal être d'une bonne femme qui n'assume pas son nez. Il y a chirurgie esthétique et chirurgie vitale. Il perd peut-être sa fierté mais il la retrouvera en devenant quelqu'un. Je lui offre la possibilité de prouver qu'il vaut quelque chose, qu'il n'est pas juste un pauvre qu'on oublie... qu'il compte et qu'il y a le droit comme les autres. C'est vous qui l'appelez le « pauvre » pas moi. Pour moi c'est juste quelqu'un qui n'a pas la chance qu'il devrait avoir.  
Et je n'ai rien à me faire racheter, j'ai ma conscience pour moi. Mais je ne veux pas qu'il vive ce que moi j'ai vécu... Je ne lui donne pas mon argent mais mon aide, et je vais faire en sorte de l'épauler aussi. Il pourra se racheter s'il a envie à l'avenir, je ne l'en empêcherai pas. Mais je trouve absurde de priver une personne de sa chance de survivre pour une question de fierté mal placée. Sachez -trés cher-
" Bah oui, autant utiliser le même terme que lui, " que la vie a plus de valeur qu'une conscience mal foutue... mais je vous apprends rien. »

Il le regarde dans les yeux et les baisse en posant sa main sur son torse une courte seconde. « Je suis content que vous soyez en vie... j'ai eu peur après que vous soyiez parti... » Il eut un maigre sourire sans le regarder dans les yeux, esquivant le fait qu'il n'avait pas de compte à lui rendre. Certes, mais, ça s'appelait juste être … correct ? Humain ? Vrai qu'il n'avait pas son numéro. Il le laisse ouvrir la porte, passe sans un bruit et voit le patient dans un état propre et soigné. Du bon travail. Il n'en doutait même pas de toute façon, aussi bizarre que ça puisse paraître. Il cherche un truc des yeux en sorte un dossier en papier de plusieurs pages de son haut de chemise d'uniforme bleu marine, avant de s'approcher du jeune homme avec le dossier, attrapant un support solide et lavable et lui donne le dossier avec un sourire compatissant. Il comprit rapidement qu'il devait remplir sa partie. Il patienta en silence, regardant la jambe du patient. Inconsciemment, il eut besoin de s'asseoir. Il avait sa propre jambe qui le démangeait... Il posa sa tête en arrière sur le mur et ferma les yeux, sa main pressant et décompressant son muscle supérieur de cuisse. Des souvenirs de quand il était tout jeune lui revenait en tête... Les fois où il s'était blessé au sang... Il regarde de nouveau le jeune qui lui rend le dossier et du coup, il vérifie tout et complète sa partie, puis fait les feuilles suivantes. Il en vient à tendre le dossier au docteur Kim, pour une signature, approuvant le dossier vu qu'il l'a soigné. « Vous pouvez le déclarer. Ça vous évitera les ennuis, je prends l'hospitalisation de ce soir à ma charge. Je vais le raccompagner chez lui et on discutera de toutes les formalités d'usage en privé. Si vous avez le moindre soucis, contactez moi. » Bien sûr que tous ses numéros étaient dans le dossier, il n'était pas sot, il savait qu'il le verrait et c'était fait pour. Il n'aurait plus d'excuses après ça. « Il y a d'autres procédures à faire ou bien je peux le ramener chez lui ? » Il observa le médecin attentivement. Il avait pris le dossier à l'accueil de l'autre coté, mais il ne connaissait pas les autres mesures à prendre. Après tout, lui, il était pompier urgentiste... il ne connaissait que ce secteur. Pour le reste, il était aussi doué qu'un simple patient.

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Ce message a été posté Ven 13 Nov - 22:43
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feat : Eime & Yong Pal

Je ne sais pas pour quelle raison j’ai le besoin de me justifier auprès de cet homme, je ne sais vraiment pas pourquoi je perds autant de temps dans des discours aussi futiles, ce n’est pas mon genre de parler autant à quelqu’un comme lui. Je me rends compte à quel point malgré mon désir de rester le plus naturellement possible, c’est-à-dire en restant celui que je suis toujours au regard des autres, je n’y arrive pas, je finis toujours par lâcher une partie de mon masque. Fort heureusement, je ne l’enlève pas entièrement, mais cet homme a le don de me faire sortir de ma limite, de révéler indirectement des choses sur mon compte, ce que je n’apprécie pas du tout. En même temps, il y a quelque chose qui me pousse à ce que cet homme comprenne un peu mon fonctionnement, je ne veux pas non plus qu’il soit plus indulgent, plus compatissant, qu’il m’apprécie réellement pour ce que je suis et non pour ce que je semble être, mais, je suis poussé par une force invisible à lui donner quelques indices sur mon compte, comme si les choses s’échappaient de ma bouche. Il a très bien compris par exemple que ma crainte est, en effet, de m’approcher des autres, que les autres découvrent qui je suis vraiment, qu’ils sachent que derrière ce masque que je porte se cache un tout autre homme. Je ne veux simplement pas me mêler à la vie des autres et je ne veux pas mêler ma vie à celles des autres. Ma vie est trop dangereuse, compliquée pour qu’elle soit entremêlée à d’autres vies. Je connais le danger que l’on risque de prendre en devenant proche de moi. Et puis, je ne suis pas quelqu’un de fréquentable. Pourtant, auparavant, j’étais un garçon sociable, toujours souriant, qui appréciait la compagnie des autres, je n’étais pas ainsi, aussi froid et reclus de la société. Néanmoins, depuis l’accident de ma sœur, j’ai l’impression d’avoir radicalement changé, ce n’est même pas une impression c’est un fait. J’ai le sentiment que si on s’approche trop de moi quelque chose de grave surviendra, que je ne suis pas quelqu’un de bon, que les autres peuvent être blessés par ma faute et que j’ai moyen d’être blessé à mon tour. J’ai appris que l’on ne peut compter que sur soi-même, que les autres, riches surtout, me regardaient toujours de haut, comme si je n’étais qu’un pauvre insecte tentant de survivre. J’ai rapidement compris que moins on s’enlise dans une relation et mieux on se porte. Autrui est souvent affaire de problème, de discordance, de blessure, et j’en passe. J’ai des raisons de ne pas vouloir qu’on me connaisse et j’ai aussi des raisons de ne pas vouloir connaître autrui. Dans tous les cas, il a raison, j’ai peur, cependant, cette peur me fait grandir et me permet de survivre dans ce monde, alors qu’importe, je suis bien ainsi.

Je continue à l’écouter, malgré certains points qui me dérangent dans ses propos, mais je n’en dis rien, je l’écoute juste. Cet homme a un bon raisonnement et je me dis que j’ai sûrement trouvé un rival à ma taille dans l’art de tenir un long discours. Bien sûr, je ne suis pas en accord avec tout ce qu’il dit, car tout dépend du point de vue, de la position adoptée. Il a raison sur le fait que oui cet homme peut, peut-être, retrouver une certaine fierté, en fonction de comment il vit la chose, s’il voit cela comme une seconde chance unique pour rebondir au mieux, prenant ainsi de très bonnes résolutions, ou alors il peut très bien sombrer dans une certaine dépression, à cause de cette amputation, de cet évènement, de cette nouvelle prothèse. Il est difficile de savoir comment un patient va réagir à certaines choses, comment il va vivre certaines opérations. Certes sur le moment, les patients sont joyeux, remercient le personnel de les avoir aidé, bref on se sent alors aidant, on a l’impression d’avoir réussi quelque chose et puis au final, il se passe quelque chose qui pousse le patient dans un certain changement négatif ou positif, son environnement se voit modifier et au final, au lieu de l’aider, cela n’a fait qu’empirer sa situation. Certes il a été soigné, mais ce n’est que physique. M’enfin, dans tous les cas, j’espère que cet homme a bien raison et qu’il survivra, ce patient, et quant à lui, qu’il l’aidera, jusqu’au bout. Mais je n’en doute pas, après tout à cause de ce patient, il s’enlève une chance d’avoir une nouvelle prothèse, comme il l’a si bien dit, j’en ai presque de la pitié pour lui, mais je trouve cela en même temps courageux. Je chasse tout de même rapidement ses pensées positives de ma tête pour rebondir sur du négatif. Je ne dois pas commencer à trouver cela bien ce qu’il fait, au contraire, je dois rester sur mes positions. J’esquisse un léger sourire, ironique, par la suite, trouvant cet homme bien naïf, mais espérant qu’il garde cette naïveté, ce côté si « monde parfait ». C’est incroyable à quel point sa pensée est si positive, contrairement à la mienne, qui est plus sombre que lumineuse. Toutefois je ne suis pas d’accord avec lui, la vie n’est pas forcément plus importante que sa propre conscience, tout dépend de comment on considère la vie. Personnellement, pour moi, la vie n’a aucune valeur, en tout cas, je pars du principe que ma vie ne vaut rien tandis que ma conscience, elle, c’est d’un tout autre niveau. « Tant mieux pour vous si vous pensez ainsi, ce n’est pas mon cas » dis-je sans m’attarder davantage, j’aurai tellement de choses à dire, et à redire, mais quelle en sera la finalité ? Il redira autre chose sur mes propos jusqu’à n’en plus finir.

Je suis, je dois l’avouer, assez surpris de sa réaction vis-à-vis de ma prétendue « santé ». C’est étrange d’entendre quelqu’un me dit qu’il était inquiet, pour moi. Ça me surprend tellement que sur le coup, j’ai quelques secondes d’hésitation, me demandant si j’avais bien entendu ses propos. Il avait quoi ? Peur pour moi ? Ce n’est pas commun, vraiment pas. Je ne sais pas pourquoi cet homme avait eu peur, après tout, nous ne nous connaissons pas non ? Alors il n’avait pas à être inquiet, surtout pour un homme tel que moi. Je ne le mérite pas. Personne ne devrait être inquiet pour moi. « Il n’y avait aucune raison de l’être » dis-je dans un murmure presque inaudible. Nous revenons donc vers le patient pour faire les démarches obligatoires et pour conclure enfin et en finir avec tout ça. J’espère que cette fois-ci ça sera la dernière fois que je verrai cet homme, quoique, mon petit doigt me dit que ça risque malheureusement de ne pas être le cas. Le regardant du coin de l’œil, je vois son air si abattu, il n’a pas vraiment l’air bien et je me demande bien ce qui lui arrive, mais je ne préfère pas m’attarder sur ce détail. C’est son problème s’il est mal n’est-ce pas ? En quoi suis-je concerné par son mal être ? Malgré moi, je garde un œil sur lui pendant la procédure, sait-on jamais s’il tourne de l’œil. Je prends le dossier du patient dans mes mains et lui fais un simple hochement de la tête. Je jette un rapide coup d’œil au dossier, pour voir si tout est en ordre. J’ai bien envie de lui dire de ne pas trop s’impliquer non plus dans la vie du patient, mais je sais pertinemment qu’il sera contre mon avis, pour ne pas changer à ses habitudes. « Normalement, il n’y a rien d’autre à faire, je m’occuperai des autres choses si besoin, ce ne sera qu’une question administrative après ». Je me tourne vers le patient et lui précise qu’il peut rentrer chez lui, que tout est en ordre et qu’il peut dès à présent de nouveau aider sa mère et survivre le plus possible. Je précise quelque chose dans l’oreille du patient, et celui-ci me répond affirmatif de la tête. Je me tourne alors vers Eime. « Par contre, je vais le raccompagner. J’ai besoin de vérifier certaines petites choses ». A vrai dire, et au fond de moi, même si je ne veux pas me l’avouer, je ne veux pas que cet homme s’épuise à conduire ce patient, surtout qu’il n’a pas vraiment l’air très bien et puis, je pense que ce patient doit lui rappeler certaines choses désagréables, et puis, de toute façon je dois m’occuper encore de certaines petites formalités que je verrai avec le patient. Je n’ai pas de voiture, mais je vais prendre une voiture de l’hôpital, il m’arrive d’en prendre une, de temps en temps, pour certains besoins.


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Ce message a été posté Mar 17 Nov - 1:06

Une (seconde) rencontre, c'est un instant qui marque le temps et crée un avant et un après.

Yong Pal


Etait-il sûr de lui en faisant ça? Est-ce qu'il avait la certitude que ça marcherait et qu'il allait obtenir gain de cause? Non. Ce type le rendait perplexe et remettait en cause toute la source de son existence et le bien qu'il prodiguait autour de lui. Etait-ce bon? Etait-ce le meilleur choix? Il lui cassait les c... cacahuètes, mais il devait avouer que lui qui disait y'a trois semaines qu'il s'ennuyait parfois de l'humain, pour le coup, cet homme réhaussait sa curiosité en l'humain. Certes, il le foutait sur les nerfs, ce qui nétait pas non plus une bonne chose au vu de sa nervosité en sa présence, mais il faisait au mieux pour la cacher. Ils étaient le jour et la nuit, Eime puisant dans l'univers son énergie et sa joie de vivre, dans un sentiment profondément humaniste et sincère et cet homme en face de lui, ne semblait que muer par l'énergie de sa propre existence. De quoi avait-il peur? Ne sait-il pas qu'un corps ne peut s'auto-nourrir éternellement?

Le docteur Kim avait exprimé son désaccord quand à une opinion de Eime, mais n'était-ce pas ce qu'il faisait depuis le début? Eime était passé outre et il avait vu en coin son hésitation sans pour autant renchérir dessus. Ils s'étaient en quelque sorte affronté et les deux avaient été perturbés, pour une raison X mais c'était bien là un fait établi. Après tout, qui pourrait se vanter de l'avoir foutu en vrac, alors qu'il croisait des gens infernaux dans ses interventions...? Alors pourquoi cet homme en particulier l'avait touché? Depuis cette nuit où ses yeux avaient touché le trottoir souillé de sang en rentrant du taf c'était comme si le destin lui foutait ce gars sur son chemin par hasard à chaque fois... Et dans des situations bien compliquées. Des situations qu'aurait préféré éviter Eime mais il s'était senti obligé de l'aider, attiré par un quelconque besoin de s'approcher. Ce type était peut-être dangereux mais ça ne lui faisait pas peur. Bon ok, en fait peut-être un peu , mais même s'il savait pour sa prothèse, il ne le regardait pas comme une bête, ou comme une handicapé. Il avait été traité comme un humain ordinaire, monsieur tout le monde, avant comme maintenant. C'était peut-être anodin pour ce type mais pour Eime c'était un constat de taille. Il appréciait. Que ce soit sa franchise, son caractère de merde, son coté refoulé ou cette espèce de pancarte avec d'inscrit: "Vas y approche moi que je te fracasse en deux si tu m'énerves". Il avait encore la sensation des ciseaux qui râpaient le long de sa gorge... Et cette force... et... ok, non, sa phrase de "il n'y avait aucune raison de l'être", lui donne envie de l'étrangler. Bah non bien sur! T'as juste failli mourir! Quel con je vous jure! Il ne faisait rien pour se rattraper. Désespérant.

Après avoir réglé les premières formalités avec le patient, Eime sent un coup de barre violent et ressent le besoin de faire gaffe, mais il n'en démord pas, n'écoutant que sa conscience qui lui dit de ne pas abandonner ce jeune homme. Bizarrement, il croise le regard du docteur à plusieurs reprises mais juste en coin. Quoi? Qu'est-ce qu'il a fait encore? Il fomente un plan pour le tuer en douce, pour avoir une fois de plus interférer dans ses plans machiavéliques de faux méchant. Il va l'appeler GRU comme dans le dessin animé de moi moche et méchant tiens. Le type qui fait parti des méchants mais qui pourrait lire des histoires cutes aux enfants et le lendemain irait explosé la tronche de son voisin parce qu'il fait chier son chien dans son jardin. L'idée de cette scène le fait sourire et se pincer les lèvres sans raison. Tellement lui, ce Gru. Qui a des flingues chez lui, mais fait des crêpes comme un dieu parce que la bouffe c'est sacré. Il le voit tellement sorti l'arme énorme pour dégommer un stand de jeux de fête forraine, juste parce que le mec a triché et qu'il veut sa putain de peluche. EX-PLO-SEEE! Eime se dit qu'il est grave fatigué et se passe la main sur le visage en se levant pour voir si tout est bon et de ce fait aussi ramener le patient.

Mais ça aurait été trop facile que cet homme soit docile jusqu'à la fin. Parce que oui, faut bien le reconnaitre au fond... comparé à la dernière fois, il a été carrément docile. Il ne l'a pas agressé avec un scalpel ou aplati la tête dans le mur. Il s'en sort bien! Ouaaaais! Ou pas. Bah voyons. Non. Non. Et non. Il ne veut pas qu'il le ramène chez lui! Il veut le faire lui et ... et ... mais ah putain il l'énerve! Oui... il l'énerve et vu son état, il ne peut pas se manifester encore autrement qu'en fronçant les sourcils face à lui et se dit qu'il ne faut pas se fâcher devant ce jeune homme et qu'il en a assez vu pour ce soir. Quel viciosité... Faire ça alors qu'il sait qu'il ne lui ferait pas l'afront de se fighter avec lui en direct... Il le hait ! Voilà! Non! Si et puis si ! Non, en fait il a même pas la force de le hair, n'empêche qu'il l'énerve quand même. Un peu. Il a juste la force de faire une moue sur le coté et de baisser les yeux à ce qu'il dit. Il n'a pas tord de toute façon. Peu importe la raison qui le pousse à lui dire que c'est lui qui s'en charge, le fait est que Eime est fatigué et que se pousser à bout pourrait bien le pousser à son tour à finir sur le brancard des urgences et... Oh non, il tomberait sur lui et il se ferait plaisir à le terroriser et il ne pourrait pas s'enfuir! Non! Rien que cette idée était bizarre et lui foutait les frissons. Il n'était pas si fier au fond de lui et il savait que physiquement si l'autre s'énervait, il était mort.

Alors il se contenta de faire une moue résolue et un oui léger de la tête, en appui sur le lit taché, avant de se décaler vers son sac de sport. Il glissa le numéro de son portable et son nom dans la main du patient sur un bout de papier et salua poliment, s'inclinant devant les deux hommes, avant de se décaler et de sortir lentement, un peu perplexe, jetant un dernier regard au gamin, lui souriant sincèrement avec un petit "t'en fais pas, ça va aller. Appelle moi si tu as un soucis. "  Il les laisse passer et se mord la lèvre. Ne pas parler, ne pas parler, tu vas encore te manger un truc dans la gueule... il ne peut pas s'en empêcher. Il s'appuie contre le mur, le sac sur l'épaule, les voyant s'éloigner avec difficulté.. "Merci ..." c'était sincère et ça se sentait. Il baissa les yeux et prit la direction opposée avant qu'il n'ait pu avoir le temps de répondre quoi que ce soit, c'était mieux comme ça. Il attendrait un coup de fil pour toute cette histoire. Il avait aussi pris le numéro du patient et son nom sur le dossier. Un dernier mot et il inspira profondément. Autant rentrer chez lui...


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« une (seconde) rencontre, c'est un instant qui marque le temps et crée un avant et un après. » Feat. Eime

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