Loin des yeux loin du coeur. Cette expression ne pouvait pas être plus fausse; Au contraire, leur relation semblait les lier par une attache invisible, un fils conducteur qui aura permis au blond d'avoir la force de se battre et attendre la meilleure opportunité afin de se libérer de ses entraves. Une simple pièce sombre, sans fenêtre, sans autre son que la voix de son kidnappeur. Et dans un monde silencieux, la peur de finalement disparaitre sans laisser de traces. Il mentirait s'il avouait ne pas en avoir fortement voulu à son meilleur ami d'être parti, de ne pas avoir été là au moment de l'accident de ses parents, de voir des adultes qui l'appréciaient autrefois avoir perdu la foie en sa possible existence, quelque part, en Corée. Mais il voyait cet ami en face de lui, encore hagard de cette nouvelle. Ses larmes jouaient les couteaux qui transperçaient ses plaies ouvertes. A cause d'un acte isolé, sa vie fut détruite mais pas que la sienne; Il n'osait pas imaginer la souffrance endurée par ses parents et encore moins celle d'Ewon. Il n'avait pas la possibilité d'effacer les évènements qui les avaient séparés mais aujourd'hui, plus qu'un autre jour, la possibilité de reprendre une réelle place dans sa vie existait.

C'était un acte égoïste car en prenant le risque de lui révéler cette nouvelle, il aurait très bien pu se retrouver face à un avis négatif, détruire le peu de lien qu'il leur rester encore et finalement être obliger de faire une croix sur le seul être humain encore de ce monde auquel il tenait vraiment. Impensable mais vrai. Toute cette confiance s'était envolé, sa confiance en lui également sans oublier la possibilité d'un happy ending. Les contes n'existaient pas, la vie réelle s'avérait bien plus brutale et solitaire qu'il n'y paraissait. "Mais si tu t'accroches à un rêve, tu fini par perdre pieds." Savoir qu'il ne voulait pas l'oublier était un soulagement. Plus encore lorsque cette lueur dans ses yeux venaient appuyer ses propos lui faisait rater un battement de cœur. Loin d'être une entité invisible, il lui restait encore un semblant d'existence grâce à lui. Et c'était plus qu'il ne pouvait l'espérer.

Un rire semblait se frayer un chemin, amusé par sa réaction. Ce n'était surement pas le meilleur des jours pour faire bonne impression mais il se fichait bien des détails. Cette nuit là ressemblait à un cadeau de noël qu'il avait déballé avant l'heure. "Oui je confirme, vraiment lamentable. Et tu sais quoi ? Ce mot je le trouve pas encore assez fort, un vrai loser de pleurer comme une femmelette pour moi ... " Si le début de sa phrase fut dit avec beaucoup d'humour, la fin sembla rester coincé quelque part dans sa gorge, teinté par le réalisme de la situation. Sans un bruit, une larme glissa le long de sa joue, humidifiant sa peau son passage parce qu'il avait compris. Il réalisait que ce n'était sans doute pas la première fois qu'il se mettait dans cet état le jour anniversaire de sa disparition. Il sentit la chaleur de ses mains se poser sur son visage, le forçant à le regarder droit dans les yeux. Encore ce sourire qui réchauffait son coeur tout comme la proximité qui lui était imposée. Sans jamais se débattre, il se laissa juste porté par le moment, souhaitant avant tout être un soutient, une oreille attentive puisqu'il avait une longueur d'avance. "Ok ... " Ses mains glissèrent derrière son dos pour l'entourer et se poser contre son tee shirt, lentement comme un signe pour lui rappeler qu'il était présent, qu'il n'allait pas aller bien loin. "Je gardais un œil sur toi. Les rôles se sont inversés plus d'une fois même si tu t'es jeté à bras le corps contre de vilaines abeilles." Il évinçait la partie où ils s'étaient retrouvés à sauter dans un trou pour s'en sortir, relevant son visage pour l'observer un peu mieux. "Ta présence m'a beaucoup manqué mais c'est aussi ce manque qui m'a aidé à m'enfuir. " Et dans un sourire "Et dire que tes parents ont choisis le Japon non mais manger cru c'est surfait." S'amusant alors de cette culture à laquelle il n'était pas encore habitué.

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Ewon bak & Linh Dan

TENUE ✰ Je n’osais imaginer dans quel enfer il avait vécu durant toutes ces années, je ne pouvais même pas le questionner de peur de le briser en le forçant à en parler, tout ce qui m’importait à cet instant c’était qu’il se trouvait devant moi, j’avais beau me dire que tout ça n'était qu'un rêve, une chose impossible, que cette situation en elle-même était improbable, là je dois avouer que pour une fois depuis longtemps j’aimais vraiment la réalité. Je ne me faisais pas d’idée, je n’étais pas entrain de voir un fantôme, Shaka est là, à côté de moi, le serrant dans mes bras, j’avais presque peur de le voir disparaitre si je le serrais trop fort, mon meilleur ami a toujours eu cette place précieuse et unique dans mon cœur, même dans ma vie, qu’il pense le contraire ou qu’il ait douté de moi je ne peux pas lui en vouloir après tout ce n’est pas moi qui l’ai retrouvé, je n’ai même pas pu le chercher... Je n’étais qu’un enfant, tout ce que je faisais était de prier les adultes d’agir, mais sans succès, aucun ne l’avait retrouvé. Pour ma part je ne voulais simplement pas l’oublier, je ne pouvais pas, la marque qu’il a laissée malgré nos jeunes âges fut assez colossale pour que le vide persiste chaque année un peu plus. Je me fichais royalement de perdre pied, je m’y serai éternellement accroché et je le sais. Mon regard sincère ancré dans le sien prouve que je ne suis pas entrain de mentir, aucun de mes mots n’est surfait, aucun n’est dit à cause de ses soudaines retrouvailles, non, ce sont simplement tous ses sentiments, toutes ses émotions que j’ai gardées en moi pendant neuf ans. Neuf ans... C’est le temps qu’il m’a fallu pour enfin le revoir, mes larmes sont rares, mais aujourd’hui elle accompagne simplement le soulagement que je ressens, sans pudeur elles coulent simplement.

J’avoue que le jour où il m’a reconnu j’étais loin d’être dans mon meilleur jour, la date n’était pas innocente à mon état et j’avais simplement succombé à la douleur comme chaque année. Il me fait rire doucement par sa réaction et ses paroles, il enfonce le couteau dans la plaie en plus. J’étais prêt à lui répondre sur le même ton qu’il avait utilisé, mais sa phrase fut coupée et je ne put qu’observer son visage qui semblait figé, une larme coulant sur sa joue, je souris tendrement en prenant son visage entre mes mains, je suis égoïste, mais je veux qu’il reste avec moi qu’il ne s’en va plus jamais et me laisse rattraper ce temps qu’on a perdu, je veux juste reprendre où nos vis a tous les deux se sont réellement arrêtées. Je suis soulagé qu’il accepte, soupirant d’aise quand il entoure ses bras autour de moi, laissant mes mains glisser dans son dos à leur tours, écoutant ses mots avec attention. Un nouveau sourire amusé par sa remarque, je m’écarte pour le regarder, gardant le silence jusqu’à ce qu’il ait terminé. « Tu n’as pas idée du manque que tu as laissé toutes ces années, je me suis senti si seul Shaka, même en étant entouré j’étais réellement seul sans toi. » C’était dingue, mais pourtant vrai. « Ha, on s’y habitue avec le temps, même si rien ne vaut la cuisine coréenne ! » Je ris, reprenant plus sérieusement non sans une pointe d’hésitation. « D’ailleurs, je réalise mais... tes parents ? » Il a été adopté d’après ce que je sais, du coup ses parents sont mort ? Je ne le savais pas, mes parents ont tue toute histoire concernant Shaka et je n’ai pas pu retourner en Corée depuis... Je suis choqué... « J’ai l’impression d’avoir été emprisonné dans une prison d’ignorance. » Cognant mon front contre le sien en fermant les yeux. « Je suis désolé Shaka, tu as dû être tellement perdu, je m’en veut tellement de ne pas avoir été là avant. » Sans nous voir, sans voir sa famille, j’ose même pas imaginer dans quel état ils ont dû le retrouver... Ce n'est pas de la pitié, mais comment ne pourrais-je rien ressentir devant la situation qu'à vécut celui qui compte le plus pour moi sur cette Terre ? Déglutissant, je me calme pour finalement demander. « Je continue de t’appeler Shaka, Shaka, mais tu préfères peut-être que je t’appelle Linh Dan ? » C’est peut-être idiot comme question surtout que maintenant que je sais qu’il est Shaka il le sera toujours pour moi, mais je ne veux pas le troubler ou le blesser en utilisant ce prénom donné par ses parents, son prénom du passé, alors je préfère demander plutôt que d’être encore une fois égoïste, je le suis déjà bien assez.

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Ewon bak & Linh Dan

Certaines parties de sa vie resteraient sceller à jamais dans le fond de son coeur, de peur de faire ressurgir des morceaux de sa vie qu'il souhaitait oublier en bouleversant celle de ses proches au passage. Depuis deux mans maintenant, Linh Dan s'efforçait de survivre avec les moyens du bord, se reconstruire grâces aux différentes thérapies suivies et qu'il continuait de suivre pour son plus grand bien. Au final,pas moins de neuf années s'étaient écoulées bientôt dix d'ailleurs, depuis sa disparition, depuis ce jour où le temps semblait s'être arrêtait, en enfer. Une histoire qui ressemblait à l'un des scénarios attractifs d'un film hollywoodien pourtant. D'ailleurs, il avait pour objectif de publier un livre sur son histoire, les faits les plus marquants, l'abandon des êtres les plus proches pour finalement s'en être sortit indemne ou presque. Une part de sa personnalité s'était perdue en chemin tandis que l'autre s'inventait une nouvelle identité pour tourner la page. Mais voulait il seulement la tourner ?

Se retrouver dans ses bras s'apparentait à une forme de libération qu'il n'attendait plus depuis longtemps, comme s'il pouvait toucher du bout des doigts, son passé, ses souvenir heureux encore ancrés dans son esprit bien qu'ils se floutaient avec le temps. Sa présence le rassurait autant qu'elle pouvait le perturber car dans son personnage maitrisé, il n'avait pas prévu son arrivée. Chacun de ses gestes s'apparentait à une douce torture comme ses sourires craquants qui lui réchauffaient le coeur. "Je pense savoir de quoi tu parles. Tu m'as beaucoup beaucoup manqué."Seulement il ne méritait pas tant d'attention et se refusait à se poser comme une victime bien que ce soit réellement le terme qui le définissait, tout comme Ewon, ou ses parents qui ont attendu son retour sans jamais revoir les traits de son visage. Son visage se baissa doucement pour dissimuler ses traits, tirés par l'image de ses géniteurs qu'il avait aimé si fort, auxquels il n'avait pas eu l'occasion de dire au revoir. Sa réponse fut donnée par un mouvement de droite à gauche. "Ils ont eu un accident de voiture et ne s'en sont pas sortis, d'après ce que les forces de police m'ont dit." Au final, ce n'était que des données rapportées, sans qu'il puisse réellement les voir. Les affaires furent vendues aux enchères, la maison vendue également. "Ewon tu es le seul morceau de ma vie d'avant à encore tenir debout."Ses doigts se contractaient à l'arrière de son tee shirt pour appuyer ses propos comme s'il souhaitait protéger la chose la plus précieuse à ses yeux.

Le blond sentit un contact sur son front, fermant automatiquement les paupières pour profiter de cet instant de calme intérieur. Ses dents se serrer, se remémorant sans mal l'état d'épuisements qui l'avait tout de même conduit à arriver jusqu'à un hôpital puis l'arrivée d'un policier afin de prendre son identité puisque sans papier, sans membre de la famille pour corroborer sa version des faits. Le tout agrémentait d'une touche d'amertume, de peur, de tristesse. Une déchirure profonde qui ressemblait à une cicatrice. La vie était cruelle, ils en faisaient tous les frais. "Stop on ne contrôle pas grand chose à huit ans. Huit ans, que des enfants, des jeunes élevés dans des contes et qui finissent par voir la vérité en face, ce monde est moche. Tu as souffert, j'ai souffert. Qui décide qui en a bavé plus que l'autre ? Pas question de faire ce genre de concours. Tu ne pouvais pas rester en Corée, de toute façon tes parents t'en auraient empêchés et au final, si les rôles étaient inversés, je suis sur que les miens auraient pris la même décision afin de voir leur gosse vivre sans trainer un poids qu'il ne devrait pas avoir à porter." Le japonais était réellement touché par ses paroles un peu trop d'ailleurs parce qu'il se sentait craqueler de l'intérieur. Pas question cependant de montrer sa fragilité au grand jour ce n'était ni le moment ni le lieu. Il se contenait d'être présent, à l'écoute, juste là pour Ewon Bak parce que la nouvelle devait être difficile à digérer. Sa question l'amusait autant qu'elle était touchante. Il possédait deux identités distinctes mais les deux étaient une part de lui."Appelle moi comme tu le souhaites quand nous sommes ensemble mais en classe ce sera Linh Dan pour le bien de ma nouvelle vie incognito." Son histoire avait fait la une des journaux durant des semaines avant de finalement partir dans l'oubli. Son cas fut connus des coréens et des médias aussi, était il risquer de prononcer le nom de Shaka en salle de classe."Ce sera notre secret bien gardé parce que je compte bien reprendre ma place d'une façon ou d'une autre et m'imposer dans ta vie." Son corps recula du sien pour pouvoir l'observer et lui offrir un large sourire, loin d'être les pré programmé qu'il réalisait en cours pour se faire bien voir. "Ce jour devient officiellement celui de nos retrouvailles. L'année prochaine, on fêtera ca ensemble en allant boire un verre puis l'année d'après et encore après." Un moyen comme un autre pour lui faire comprendre qu'il était trop tard pour fuir à l'autre bout du pays pare qu'un anniversaire ca se fêtait, que pour le fêter ils leur fallaient se rencontrer et en profiter. L'une de ses main se serra pour se tendre dans sa direction, le poing en avant lui réclamant un geste identique pour sceller le pacte qu'il venait tout juste de lui proposer. "Il n'existera plus aucun endroit sur terre où te cacher, je te suivrais."

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Ewon bak & Linh Dan

TENUE ✰ Loin l’un de l’autre et pourtant si proche, on ne s’était pas oublié, on vivait surement inconsciemment avec le désir et l’espoir d’un jour se revoir, je ne voulais pas penser au pire, parfois ça m’était arrivé et je sentais cette présence dans mon dos comme s’il était là, à mes côtés, mais au fond j’ai toujours, toujours espéré qu’il soit vivant et revienne. Le revoir à Tokyo, le retrouver si loin de notre maison, de nos souvenirs, de ce lieu qu’ont pensé nous appartenir et où on se sentait en sécurité et en soi un miracle, combien de chance il y avait pour que ça arrive, combien de chance il y avait pour qu’on se retrouve neuf ans plus tard dans la même école, le même dortoir, la même ville, tout était comme relié par le fil du destin, peut-être que notre relation attendait seulement le bon moment pour se remettre en marche, j’avais envie d’y croire, le futur ensemble n’était plus un rêve, c’était la réalité et je voulais marcher sur ce chemin incertain en lui tenant fermement la main. Je ne m’attendais pas du tout cela dit à apprendre la mort de ses parents, je me sentais mal devant cet aveu car je me rendais compte de la solitude et la peur que Shaka a dû ressentir en se retrouvant sans aucun repère... Ça me fait tellement mal, mon cœur était douloureux et j’avais ses crampes qui ne cesser de se manifester, mes larmes étaient déjà bien assez présentes pour que je me mette à sangloter face à cette dure réalité, je préfère profiter du positif, l’avoir retrouvé était mon plus grand souhait.

Un sourire doux sur les lèvres, j’étais heureux d’être encore important à ses yeux, qu’il puisse seulement s’appuyer sur moi et compter sur moi, de plus c’est ce qu’il représentait aussi à mes yeux, ici j’avais des amis, je trainais avec des camarades, je bossais et j’avais ma famille bien qu’encore une fois nos instants ensemble étaient rares et pourtant il est le seul sur lequel j’ai envie de me rattacher, comme autrefois, il est le seul que je vois. Cognant son front au mien je ne put taire cependant ce sentiment, cette impression dominant mon cœur me bouffant de l’intérieur, être ignorant ou impuissant m’a pesé et me pèse encore. « Hum, je sais et je ne veux pas non plus jouer sur ce terrain-là, mais tout ça m’a rendu fou. » Partir, son absence, l’incapacité de le chercher, toutes ses années chaque évènement, chaque pensée me bouffait tout simplement bien que je me contentais de vivre à fond, cette boîte fermée à clef dans mon organe vital s’était juste ouverte laissant échapper les craintes, les peurs, la tristesse, le manque, les larmes, tout ce que j’ai pu garder et maitrisé pendant neuf ans. Mais ça va mieux maintenant, même si la nouvelle est encore trop fraiche, même si j’ai besoin de réaliser encore plus tout ça, le fait qu’il soit là et me permette de rester à ses côtés me fait sourire en me disant que les jours, les semaines, les mois et années à venir ne seront plus aussi noirs et qu’on va peut-être pouvoir rattraper le temps perdu en faisant abstraction du passé sans pour autant l’oublier car ça, nous savons que c’est impossible, ça restera à jamais ancrer.

Je me demande comment je dois l’appeler, est-ce qu’il se sentirait mal si je continue du nommé par son prénom de naissance ou pas ? Je ne veux pas qu’il se force à accepter mes caprices préférant attendre sa réponse et j’en suis soulagé. « Pour moi tu es autant Shaka que Linh Dan, mais en privé tu seras éternellement mon Shaka, je me sens privilégié dans ce « secret » qu’on peut partager ensemble. » À partir d’aujourd’hui je pourrais l’aider, pour tout et n’importe quoi je serai là. « Tu n’as pas besoin de reprendre ta place Shaka. Tu ne l’as jamais perdu crois-moi. » Ça sonnait comme des déclarations, chaque mot ou parole qu’ont échangé témoigné d’un amour puissant, d’un attachement sans précédent, notre relation était de celle qui pouvait traverser les années sans s’effriter ne faisant que grandir pour mieux se retrouver, je compte bien le laisser faire partie de ma vie tout comme je veux faire partie intégrante de la sienne. Répondant à son sourire, cette expression qu’il m’offrait tant dans le passé, son visage n’était plus flou aujourd’hui, je pouvais le voir distinctement, ses yeux, ses lèvres, son nez, tout était si évident maintenant qu’il se trouvait devant moi, c’est toujours Linh Dan, mais face à cet aveu je le voyais pourtant différemment. Heureux, je hoche la tête avec une expression rayonnante malgré la tête affreuse que je dois avoir. « Hum ! Je pourrais être positivement lamentable haha. » Je ne pouvais que rire face à ma remarque, reprenant rapidement. « Je ne compte pas fuir, ni me cacher, j’ai retrouvé l’endroit où je dois être et je ne vais plus le quitter. » Shaka est cet endroit, celui où je me suis toujours senti en sécurité et je prendrai soin de lui à mon tour dès aujourd’hui. Tapant mon poing contre le sien pour sceller cette promesse, ce pacte. Dès maintenant, nos vies vont changer, mais ce n’est que pour le meilleur, le pire étant déjà derrière nous.

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Ewon bak & Linh Dan

Le poids des années de séparation se ressentaient comme une lame aiguisée d'un couteau ayant fait plusieurs blessures graves proches de leur coeur. Le tout agrémenté de cicatrices impossible à effacer. Même le temps n'arriverait pas à balayer l'absence de ce lien qui les unissait tous les deux. Mais quel lien ? Son visage l'observait par moment de façon à engraver les contours dans sa mémoire comme l'idée saugrenue de le voir disparaitre du jour au lendemain de sa vie; Et s'il baissait sa garde une nouvelle fois pour le laisser entré, il n'arriverait pas à la laisser partir au ça non. Ce serait une épreuve bien plus difficile que la première car le blond n'avait plus que lui dans sa vie hormis ses parents adoptifs qu'il n'arrivait pas encore à qualifier de parents. C'était encore trop tôt pour faire de nouveau confiance à des adultes que ce soit eux, ses professeurs ou son thérapeute d'ailleurs. Pourtant il lui fallait avancer et dans deux ans, il gagnerait la majorité japonaise, de quoi lui donner le tournis; En attendant, ses bras le serrer fortement, ses mains étaient posées contre son dos pour approcher leurs deux corps au plus près l'un de l'autre sans lui laisser le choix. Ce simple contact suffisait à l'apaiser comme la face d'un aimant ayant trouvé sa moitié.

Linh Dan n'arrivait pas encore à mettre un nom sur ce qu'il ressentait pour Ewon. Entre la peine de le revoir, celle qui se liait à son histoire dramatique, la joie de retrouver ses épaules solides qui l'avaient aider à avoir une enfance agréable jusqu'à ses huit ans et ce baiser volé partager au cours d'une soirée tout aussi bizarre; C'était trop en une fois, les questions se multipliaient pour réapprendre à se connaître. Étrange non de se sentir si éloigné d'une personne qui était autrefois, le seul et l'unique meilleur des meilleurs. "Partage ta folie avec moi." Le blond n'était pas le seul à avoir souffert de leur séparation. Il en était conscient au point de vouloir lui tendre la main, trouver un moyen de supprimer la douleur pour la remplacer par des éléments positifs. "Tu peux t'appuyer sur moi, je suis bien plus fort qu'avant." enfin la force était relative, il pensait d'ailleurs à la force mentale et non physique en gringalet qu'il était. L'idée de pouvoir continuer à vivre devenait plus facile puisqu'il était au courant de son secret, ce nom qu'il était incapable autrefois de prononcer de peur d'éveilleur les curieux eau courant de son affaire délaissé dans les affaire classée trop rapidement.

Le lycéen le délaissa un instant pour s'installer un peu plus loin sur la chaise qu'il tira vers lui avant de la diriger correctement. De quoi lui offrir une assise de choix. "Ah ... ok" Le temps pour lui de réfléchir à l'information qu'il venait tout juste de lui donner; Il n'avait jamais perdu sa place ? Une révélation qui ne faisait qu'amplifier sa joie à demi étouffer par la peur qu'au lendemain tout disparaitrait comme le mirage d'un oasis perdu en plein désert que pourrait voir un assoiffé avant son dernier souffle. Et si pour changer une nouvelle date anniversaire était proclamée, loin d'être triste, négative ou encore difficile à vivre, ce serait l'occasion de créer leur nouveau point de départ dans la vie. Comme un évènement important dans leur existence, un virage qui les conduit vers une nouvelle direction. "Nous seront deux alors car pas question de te laisser fêté ca tout seul lamentable ou non. D'ailleurs ca commence maintenant" Il attrapa rapidement le paquet de chips au crevette qu'il avait dissimulé sous son bureau avant de les lui lancer tout sourire aux lèvres. Il lui manquait de quoi boire mais il n'avait rien de bien intéressant dans sa chambre et encore moins l'envie de redescendre pour aller en chercher. "C'est tout ce que j'ai mais ca fera l'affaire." Bien sur leur nouvelle promesse n'était pas passée à la trappe conscient qu'à présent, il allait devoir lâcher du lest en terme de cachoterie.

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Ewon bak & Linh Dan

TENUE ✰ Ce fut long, tous les deux les savons, ses années séparées ont été douloureuses et parfois difficile à surmonter, au début je me souviens du manque, après ce manque s’est dissimulé avec les années sans jamais réellement s’effacer et aujourd’hui, neuf ans plus tard ce sentiment peut définitivement me quitter. Je l’ai retrouvé, il m’a retrouvé, je ne veux plus jamais le voir s’en aller, c’est étrange nous sommes meilleurs mais et pourtant ces sentiments sont beaucoup plus fort, un ami ça s’oublie on vit sans lui, on se rappelle des bons moments et on est nostalgique, mais pour Shaka rien de tout ça n’a été le cas. Il m’a manqué comme un frère, comme la personne que j’aimais plus que tout, aucune de mes « amantes » d’un soir présente pour me faire oublier n’a été utile, je ne me suis jamais détourné de sa route, pas une fois je n’ai quitté ce chemin sur lequel nous marchons ensemble. Pourquoi ? Je ne sais pas, qu’est-ce que nous sommes ? Je l’ignore. Mais je sais qu’il est la personne que j’affectionne le plus, la seule que j’ai aimé à ce point, hier ou aujourd’hui, c’est le seul, c’est tout.

Partageons donc notre folie, je souris à ces paroles hochant la tête. « Soyons fou alors. » Souffrance ou délivrance, douleur ou bonheur, rire ou pleur, on sera ensemble et on partagera nos états d’âme à partir de maintenant, bien sûr au début ça va être étrange, notre complicité va devoir reprendre sa place petit à petit, même si je sais que nos sentiments sont encore présents nous avons vécu tous les deux éloignés pendants si longtemps qu’on va devoir créer nos marques à nouveau, mais on va y arriver, doucement et surement. Cette souffrance qui nous a pesées toutes ces années, elle sera notre force à l’avenir. Je souris tendrement à ses mots, je sais... Même si je semble beaucoup plus fort et que même si physiquement c’est le cas, petit il m’a déjà montré cette force mentale qu’il avait et je sais qu’elle est toujours là, il a su ce relevé de cette histoire, revenu, je n’en doute pas. Je compterai sur lui comme je veux qu’il compte sur moi. S'il a tout perdu, je veux qu’il m’ait, moi. Je serai toujours là.

Cette place, Shaka l’a toujours eu, dans mon cœur ou dans ma tête, mon meilleur ami n’a jamais disparu, personne n’a jamais pris cet endroit qu’il a su dominer en déposant une empreinte impossible à effacer, voilà tout, c’est la réalité. Je le regarde s’éloigner, alors qu’on parle de cette date comme d’un futur anniversaire pour nos retrouvailles, je trouve ça génial de marquer les bons jours, jusque-là les anniversaires que j’ai dû fêter avaient un goût amer. « Maintenant ? » Je le regarde me lancer un paquet de chips, je ris en hochant la tête, ouvrant le sachet pour en prendre quelques-uns et me lever, pour le donner à Shaka. « Il nous en faut pas beaucoup, je suis déjà heureux comme ça~ » ça suffit pour notre « premier » anniversaire non ? Je lui souris en m’appuyant contre le meuble à côté de lui.

C’est le commencement d'une nouvelle vie, il est temps de surmonter le passé et d’avancer, c’est le plus beau cadeau qui m’ait été donner ses neuf dernières années.

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Ewon bak & Linh Dan