TENUE† Boum boum. Mon cœur ne faisait que battre la chamade. Comme s’il allait s’en allait de ma poitrine. Joue rougis je portais mes mains à mes lèvres, avant de les mordiller doucement, mangeant alors un peu de mon rouge à lèvre. J’étais amoureuse. Je le savais. C’était pathétique. Surtout de mon senpai. Ça ne mènerait à rien, si ce n’est me distraire. Ah non. Ça le fait déjà. Et si maman l’apprend je suis foutue. Elle va me sermonner jusqu’à la fin des temps. Les fêtes de fin d’années approchaient à grand pas… Alors je n’ai pas pu m’empêcher. J’ai acheté un petit cadeau à Ryoma tout à l’heure. Rien de bien glorieux. Des chocolats de noël. Ils en font en ce moment, c’est la mode et ils semblent bons. Alors voilà. M’éventant en me trouvant stupide, je montais les marches de l’escalier avant de filer dans mon dortoir. Sumire était partie en ville avec je ne sais qui. Moi je voulais rentrer, et parler à Bae. Il était là, je le savais on avait parlé tout à l’heure par Talkie-Walkie. Je me devais de lui montrer ces chocolats. Mais surtout de lui demander son aide. Peut-être devrai-je acheter autre chose ? Une montre ? Un collier ? Un pull ? Ah… je n’en sais rien. Poussant la porte, j’enlevais mes chaussures avant de chercher Bae du regard, mais impossible de le trouver. Il devait être dans sa chambre ? Sautillant, telle une petite fée, j’ouvris sa porte, sans me soucier de savoir s’il pouvait être nu ou pas. Pourquoi serait-il nu ? Je l’avais vu petit nu. Ce n’est pas grave. « Oppa ! Bae ! » Je lui sautais dessus avant de le secouer comme un prunier. Mais lui ne perdait pas de fruit. Je le lâchais avant de me pincer les lèvres. Je lui tendis le cadeau. « Regarde ! Regarde et dis-moi ce que tu en penses. » Je sautais sur place, je ne tenais vraiment plus, telle une gosse.

TENUE † Les fêtes de Noël approchaient à grand pas, justement. Qui dit fête, dit plus de boulot. J'ai eu le temps de faire un gros chapitre spécial pour mon webtoon, comme l'avait demandé bon nombre de lecteur. ça ne me dérange pas de sortir un instant du contexte, surtout pour un shojo. Personne ne pourrait croire que l'auteur de ce webtoon concernant principalement les filles, est un garçon. Un garçon, ça dessine des manhwas ou des mangas d'action, avec du sang, des tripes et des bastons, pas des romantic storys. Accoudé à mon bureau, mon crayon à la main, je réfléchis à une idée de second chapitre pour Noël, tout en schématisant la silhouette d'une fille vêtue d'une robe à bustier mi-longue. Pour l'instant, elle n'a pas de visage, juste un corps grossièrement tracé et des cheveux sans forme, ni coiffure. Dans ma tête, je sais déjà qui je vois comme figure et je sais aussi qu'inconsciemment, je vais recréer celui de ma meilleure amie. Sumiyo est l'un de mes modèles favoris, parce que je connais quasiment tout de son physique. Tandis que je terminais l'esthétique de la robe, en l'imaginant de rouge et de blanc, j'entends la porte de ma chambre s'ouvrir et quelqu'un me sauter sauvagement sur le dos. Pas besoin de me tourner pour savoir qu'il s'agit de Sumiyo, rien qu'à l'entendre piailler dans mon oreille, en me secouant comme un citronnier. Glissant une main dans mes cheveux bruns, je me tourne sur ma chaise une fois qu'elle m'a lâché, remarquant la boîte tendue dans ma direction. « C'est pour moi ? Je croyais qu'on devait attendre Noël pour s'offrir des cadeaux ? » Puis, il me semble qu'elle voulait des cadeaux personnalisés et en commun. D'ailleurs, j'ai déjà dessiné les « poupées » avant d'aller quémander l'aide à ce Nyima et au club de couture. « C'est ... Une boîte de chocolat ? » Ce n'est pas comme si je n'aimais pas les chocolats, mais pourquoi Sumiyo me demande mon avis ? Regardant le cadeau sous plusieurs angles, je cherche à voir s'il y a autre chose avec, collé en dessous. « Banal comme cadeau, non ? » Sans vouloir l'offenser, puisque c'est son idée.

TENUE† « C'est pour moi ? Je croyais qu'on devait attendre Noël pour s'offrir des cadeaux ? » Je fronçais les sourcils à cette annonce. Ah, non ce n’était pas pour lui. Il pensait ça ? Mince, je lui ai pourtant, simplement demandé, de regarder, pas que je les lui offrais. Non ? Ou j’ai mal parlé ? J’ai si mal parlé que ça ? Je me pinçais les lèvres en penchant la tête sur le côté. « C'est ... Une boîte de chocolat ? » J’hochais la tête, de haut en bas. Oui, du chocolat. Ryoma, devait surement aimer le chocolat. J’espère ? Je n’en sais rien en fait. Oh. S’il faut il n’aime pas et… Oh mon dieu, je me devais de faire des recherches sur internet pour savoir s’il aimait le chocolat ou pas. « Banal comme cadeau, non ? » « Ba… Nal ? Banal ? » Je le regardais, offusqué, comme s’il venait de dire, la pire chose au monde. Lui arrachant le paquet des mains je me reculais en le jugeant du regard. « Ne dis pas que mon cadeau est banal… C’est pour Ryoma senpai. » Bougonnai-je en faisant un faible moue. Arrangeant le paquet, je soupirais avant de sourire en coin. Il ne fallait pas que le papier ou quoi soit abimé, non. Je me laissais tomber sur son lit en ruminant. « Si c’est banal alors quoi ? Qu’est-ce que je peux offrir à Ryoma senpai ? Un collier ? Un bracelet ? Les fans doivent déjà lui acheter pleins de choses de ce genre… » Je posais le cadeau sur le lit. Il venait un peu de briser mon moral, j’étais six pieds sous terres là. « Han oppa, je ne sais pas quoi faire. Je veux que Ryoma souris quand je lui offrirai mon cadeau. Tu vois ? Je veux voir son sourire quand il va l’ouvrir. » Je posais mes mains sur mes joues avant de me laisser tomber dos, sur le matelas. « Ah. J’ai l’impression d’être l’héroïne d’un de tes shojo. Un amour à sens unique. »

TENUE † Quand je disais que c'était banal, c'est surtout que tout le monde s'offre des chocolats à noël. Une mère offre des chocolats au maître de son enfant, des collègues de boulot s'échangent ce genre de truc. J'ignore pour qui sont ces chocolats, ou s'ils ont une signification particulière. Sumiyo réagit aussitôt et pas de la meilleure manière, comme si je venais de dire que ses prestations sur scène étaient les pires au monde, ce qui est faux. Ryoma senpai ? J'ai déjà entendu ça quelque part. Qu'est-ce que j'en savais ce qu'aimait une idole ? Ce gars a sûrement de l'argent pour s'offrir ce qu'il veut, à quoi s'attend t'elle ? « Non, la boîte de chocolat est parfaite. » Dis-je, retenant une pointe de sarcasme incontrôlable. L'entendre parler de cette idole à chaque fois me donne presque envie de changer de sujet. Son sourire ? Les filles, alors. J'aurai déjà trouver l'idée parfaite pour ça, mais je ne suis pas une fille et je me vois mal conseiller ma meilleure amie. « Généralement dans les shojos, l'héroïne termine rarement avec l'homme qu'elle aime au départ. » Ce n'est pas pour lui dire que Ryoma ne l'aimera jamais ainsi, mais presque. évitant tout contact visuel avec ma meilleure amie, je fais genre de retourner à mon dessin, tournant ma chaise roulante face à mon bureau. « Prépare lui des gâteaux ? Elles font ça les filles dans les shojos pour séduire l'homme de leur vie. » Ryoma, l'homme de Sumiyo. N'importe quoi. Y avait pas une rumeur qui courait comme quoi il faisait des choses avec son pote... Natsu, c'est ça ? Lâchant un soupir, je continue de tracer les traits de la silhouette, les grossissant de plus en plus jusqu'à voir deux bras, deux jambes. « Je ne vois pas comment tu peux tomber amoureuse d'une idole dans son genre. » Il en a sûrement rien à faire d'elle, si ce n'est ne pas l'avoir dans ses pattes. En même temps, je ne connais pas Ryoma pour le juger, mais le simple fait que ma meilleure amie se dise « amoureuse » de lui ne me donne pas envie de le connaître.

TENUE† « Non, la boîte de chocolat est parfaite. » Mouais. Il avait l’air surtout de changer d’avis, parce que je réagissais de la sorte. Mais bon. Je ne pouvais pas lui en vouloir, il ne pouvait pas savoir, je ne lui avais pas dit directement à quoi était destinée cette fameuse boite aux chocolats. « Généralement dans les shojos, l'héroïne termine rarement avec l'homme qu'elle aime au départ. » … Je ne savais pas comment je devais prendre cette réplique. Il était méchant pour le coup. Même pas il me soutenait. Il aurait pu faire le parfait meilleur ami et simplement… Me soutenir. Non ? J’attendais surement trop de lui… « Prépare lui des gâteaux ? Elles font ça les filles dans les shojos pour séduire l'homme de leur vie. » Je me redressais en regardant le dos de Bae. Je plissais le nez. « C’est pas non plus l’homme de ma vie… N’abuse pas. » Je l’aimais, certes, mais c’était pas l’homme de ma vie non plus. Je n’étais pas non plus stupide à ce point-là. Soupirant, je croisais les jambes en le regardant, qui avait repris le dessin. Ça ne semblait pas l’intéresser que je puisse parler de Ryoma. Merci… « Je ne vois pas comment tu peux tomber amoureuse d'une idole dans son genre. » « Pourquoi ? Pourquoi il ne mériterait pas que je tombe amoureuse de lui ? » Je le regardais avant de me lever et me rapprocher de lui. M’asseyant sur le bureau, sans pour autant le gêner je baissais mon regard sur son dessin. « Je te trouve très méchant Bae en disant ça… » Je mordillais mes lèvres un peu agacée. « En plus tu ne le connais même pas. Comment tu peux te permettre de juger … Une idole dans son genre ? Il t’a fait quelque chose pour que tu dises ça ? » Ryoma était tellement agréable et gentil. Serviable, il ne m’avait jamais repoussé. Il avait toujours été gentil avec moi. « Ryoma a toujours été gentil avec moi, il m’a même donné un cours de piano alors qu’il aurait pu s’entrainer à la place. » Et un cours de tir à l’arc aussi…

TENUE † Je ne sais même pas pourquoi je réagis comme ça, de manière désagréable, presque mauvaise. Sumiyo parle sans arrêt de Ryoma, où du moins, j'y ai droit une fois par jour et j'avoue qu'à force, ça m'agace. C'est ma meilleure amie, je ne peux pas lui en vouloir de tomber amoureuse ou d'être séduite par une idole, mais quand même ... ça ne me plait pas. On dirait qu'elle ne se voit pas elle-même quand elle parle du chanteur, mais je pourrais jurer que c'est écrit sur son front. « Tu en parle comme si c'était le cas. » C'est seulement l'impression qu'elle me donne, comme si elle voulait vraiment être la petite amie de Ryoma. Imperturbable, je continue de faire mon dessin tout en discutant avec elle, ne me rendant pas à quel compte mes paroles peuvent être blessante pour Sumiyo. Celle-ci se rapproche, faisant le commentaire. Ryoma par-ci, ryoma par-là. Je crois que ce prénom va me sortir par les yeux. Sumiyo enchaîne, prenant la défense de l'idole comme si je l'accusais à tord d'être un meurtrier en cavale. « Je n'ai jamais précisé un genre spécial. Dans son genre à lui, quoi. Ce n'était pas méchant. » Je ne pensais que traiter Ryoma de ce « genre-là » soit une insulte, surtout quand je n'ai donné aucun détail. « Je disais juste qu'il paraît intouchable comme garçon, du genre à faire rêver les fans de loin, très loin. » Insistais-je sur la fin. Je ne veux pas qu'il blesse Sumiyo parce qu'il est au-dessus des gens normaux ou un truc dans le genre. Ayant arrêté de dessiner pour relever mes yeux vers elle, je la regarde quelques secondes avant de soupirer. « Ryoma fait beaucoup pour toi. » ça sonne comme un reproche, alors je souris aussitôt pour ne pas qu'elle pense cela. C'est bien si il aide ma meilleure amie, mais ça ne me réjouit pas pour autant de savoir qu'il fait autant pour elle. « Je pourrais presque croire qu'il en fait plus que moi. » Dis-je en riant légèrement, à nouveau pour que ça donne l'image d'une blague.

TENUE† « Tu en parle comme si c'était le cas. » Je le regardais en soupirant. « Quoi ? Tu es jaloux ? C’est ça ? Tu as peur qu’il prenne ta place ? » Demandai-je un peu curieuse pour le coup. Parce que bon, personne ne pourrait remplacer Bae, c’était impossible… Même si je sortais avec quelqu’un, Bae, c’était Bae, il avait une place particulière et totalement différente des autres. Ce n’était pas comparable en somme. Il le savait, que personne ne pourrait le remplacer en plus… Peut-être qu’il doutait et que je devais le lui en dissuader ? Mais c’est stupide… Il le savait depuis le temps. Mais je n’aimais pas la façon dont il parlait de Ryoma. A croire qu’il ne l’aimait pas… « Je n'ai jamais précisé un genre spécial. Dans son genre à lui, quoi. Ce n'était pas méchant. » Dans son genre à lui… Je ne comprenais pas trop sa réaction… « Je disais juste qu'il paraît intouchable comme garçon, du genre à faire rêver les fans de loin, très loin. » Je le fixe longuement avant de pencher la tête en arrière en soupirant. « Bae t’abuse ! On se voit souvent. On est dans la même agence. D’habitude les meilleurs amis sont là pour encourager… pas pour décourager… » Pour le coup il était l’anti type du meilleur ami là. Mais je ne lui en voulais pas, il avait surement peur… De quoi ? Que je souffre… Peut-être que je souffrirai oui… Qui sait. De toute façon, je souffrais déjà pour bien d’autres choses, alors un de plus ou un de moins… « Ryoma fait beaucoup pour toi. » Je le fixais avant de sourire à mon tour. « Il en fait plus que certains. »[/color] Je ne le visais pas. Mais je visais tant d’autres, qui au lieu de m’encourager, me grondaient et me tiraient vers le bas. « Je pourrais presque croire qu'il en fait plus que moi. » Je lui donnais une pichenette sur la tête avant de le prendre dans mes bras pour le serrer contre moi. « Absolument pas ! Arrête d’être jaloux ça te va pas. » Je déposais un rapide baiser sur sa joue. « T’es le seul qui fait tout pour moi. » Quoi que je demande il est toujours là pour moi. C’est pas le cas de tout le monde…

TENUE † Jaloux ? Moi ? Je ne vois pas de quoi elle parle. « Quelle place ? » Celle de meilleur ami ? Je n'ai pas de soucis à me faire là-dessus, Ryoma ne sera jamais son meilleur ami. J'aurai eu un doute si c'était un garçon banal, auquel elle n'ait aucun sentiment, mais pas après un type comme Ryoma. Je ne pense pas être aussi pessimiste pour croire qu'un autre garçon puisse prendre ma place, non. Par contre, ça m'agace de voir son « amour » pour cette idole. Aussi étrange que cela puisse paraître, ça m'énerve. Je n'ai rien contre Ryoma, là n'est pas le soucis, c'est juste le fait qu'elle parle sans cesse de lui et qu'elle veuille toujours lui faire plaisir qui me rend irritable. Quoi ? Qu'a-t-il de si magnifique pour attirer ma meilleure amie ? Tch. Décourager ? Je la décourage ? Ce n'est peut-être pas une mauvaise chose, alors. Pourquoi je réagis comme ça ... Moi-même j'ignore la raison de mon comportement soudain et déplacé. à son commentaire, je glisse une main dans mes cheveux, abordant une moue contrariée. Plus que certains ? Qui vise-t-elle ? Interpellé par sa réponse, je la fixe quelques secondes d'un regard intense. Finalement, je lâche ma bombe comme une plaisanterie, mais commence doucement à douter. Sa pichenette et son câlin me font écarquiller les yeux, surpris. Pourquoi ? Jaloux. Suis-je vraiment jaloux ? Pourquoi serais-je jaloux ? Je ne comprends pas tout. Sumiyo agit comme une soeur, ça me frustre. Je ne comprends pas pourquoi ça me frustre autant d'être ainsi vu par ma meilleure amie. J'avais envie de lui répondre à la négative, mais je me suis retenu de justesse. « Hm. » Pourtant, je ne pige toujours pas pourquoi je serais jaloux de Ryoma... Serais-ce la même chose avec un autre garçon ? « Tu es déjà tombée amoureuse avant ? » Demandais-je pour voir si je m'en souviens et si j'avais eu cette réaction à cette époque, ou si c'était vraiment nouveau pour moi.

TENUE† « Quelle place ? » Je levais les yeux au ciel, tout en le regardant. Il le faisait exprès ? Ou il n’avait pas compris ? J’étais un peu perdue. Si ce n’était pas de la jalousie, alors pourquoi il agissait de la sorte ? Car il avait peur que je ne souffre ? Je n’étais pas du tout perdue, non absolument pas. « Ben la tienne. Pas celle du voisin. » Dis-je en le regardant longuement. « J’ai qu’un meilleur ami, c’est toi, personne ne te remplacera. » Je ne voyais même pas comment je pourrais le remplacer ? Ce n’était juste pas possible. C’était mon meilleur ami, depuis toujours, comme un frère même. On avait toujours grandi ensemble, tout fait ensemble… Rien que d’y penser, je trouvais ça très bizarre. Je ne savais pas pour lui, mais pour moi, c’était vraiment bizarre oui. Je voulais le rassurer, je me rapprochais de lui, pour voir ce qu’il dessinait, tout en lui faisant à nouveau la remarque sur la jalousie. « Tu es déjà tombée amoureuse avant ? » Surprise par sa question, je le fixais comme s’il venait de dire une énorme bêtise. « Euh… » Je réfléchis, mais je ne vois même pas pourquoi je prenais le temps de réfléchir vu que la réponse était évidente. « Non. Jamais. C’est la première fois ? » Ca sonnait comme une question, mais je n’avais jamais eu d’attirance pour les garçons. Je veux dire… Il m’arrivait d’en trouver des mignons, oui, mais Ryoma était le premier pour qui mon cœur palpitait de la sorte. Enfin non. Parfois mon cœur palpitait aussi comme ça pour Bae. Mais c’est parce qu’on est meilleur ami. On partage beaucoup de chose. « Et toi alors ? Tu es déjà tombé amoureux ? Tu as une fille dans ton cœur en ce moment ? » J’étais bien curieuse, surtout de savoir ce que ça lui procurait comme sensation.

TENUE † Il y avait un peu des deux dans mon comportement, de la jalousie et de la protection. Je ne voulais pas que Sumiyo souffre à cause d'une idole qui est inaccessible, mais en même temps, ça m'agace de la voir rougir au simple fait de prononcer son nom. Dans ma tête, dans mon inconscience, je me demande pourquoi elle ne réagit jamais de la sorte quand ça me concerne. Elle n'est pas timide en me voyant, elle n'hésite jamais à me prendre dans ses bras ou à me faire des bisous. Je suis comme un frère, rien de plus. Aucune réponse, aucune réplique, ne vient à ses paroles. Certes, je ne suis son meilleur ami, le seul, l'unique. Je ne suis « que » son meilleur ami. C'est justement à cause de ces années passées ensemble que mes sentiments sont flou, parfois instable. J'ai toujours eu Sumiyo à mes côtés, si un jour elle se trouve un copain, tout changera. Certes, je serais toujours Bae le meilleur pote, mais qui dit que l'autre accepte les câlins entre meilleurs potes ? Je l'ai dit, je ne veux pas faire souffrir Sumiyo, mais je ne veux pas non plus souffrir à mon tour. Tout en dessinant, je l'interroge sur sa vie sentimentale. ça ne changera rien, mais c'est pour savoir. La première fois, je m'en doutais. Je l'aurai vu si un autre garçon avait franchi cette limite plus tôt, avant Ryoma. C'est seulement avec sa réponse, assez douloureuse en soi, que je me rends compte que je ne suis vraiment qu'un meilleur ami, un petit frère et qu'il n'y aura jamais plus que ça entre nous. « Non, personne. » Fis-je, simplement. Aucune fille ne m'a tapé dans l'oeil, aucune ne sait faire battre mon coeur comme le fait Sumiyo ... Si aucune ne sait le faire, même dans dix ans, alors je serais condamné à ne pas avoir de petite amie, de femme, ni rien de ce genre-là. Faudrait que cette fille soit meilleure que Sumiyo, ou du moins qu'elle me fasse ressentir un peu ou beaucoup plus de chose que ma meilleure amie ... Et ça, je doute que ça existe.

TENUE† C’était une situation, un peu cocasse, de ce que je voyais. Bae, ne semblait pas normal, ou alors c’est moi ? Je ne sais pas ? Je suis un peu perdue, parce que j’apprécie beaucoup Ryoma. Il me fait rougir, il me fait sentir bien… J’aime beaucoup être avec lui, c’est comme avoir son premier amour. Mais à sens unique. Je le sais. Je le sais très bien. Bae, n’est pas obligé de me le faire remarquer de cette façon. Mais je n’y peux rien. Est-ce qu’on contrôle réellement ses sentiments ? J’en sais trop rien, je ne pense pas, sinon ça se saurait non ? En tout cas, je voulais savoir une chose, si lui aussi, avait déjà aimé quelqu’un. Peut-être qu’on pourrait comparer la sensation que ça procure, afin de savoir, si oui ou non j’aimais vraiment Ryoma… « Non, personne. » Je passais ma langue sur mes lèvres, en méditant un peu sur cette réponse. Je ne savais pas trop quoi dire. Me penchant je passais mes bras autour de ses épaules en venant lui faire un câlin. « Je suis désolée si ça te blesse, c’est pas le but tu sais… » Et il savait que j’étais très sincère. Fourrageant ses cheveux je le lâchais avant de me laisser tomber sur son lit en croisant les jambes. Fixant cette boite de chocolat, je me mordillais les lèvres en restant silencieuse un petit moment. Je pense qu’il valait mieux ne plus parler de Ryoma. « Sinon toi, quoi de neuf ? Tu n’as rien à me raconter ? » J’essayais d’embrayer sur autre chose, histoire qu’il puisse oublier ce qu’il venait de se passer. Mais je savais que ça ne serait pas de suite qu’il oublierait cette conversation. Triturant mes mains, je fixais son dos, avant de sourire en coin. Bae avait de belles épaules.

TENUE † Si Sumiyo ne comprend rien à mon comportement, moi non plus. Je ne sais pas pourquoi je réagis de la sorte dès que j'entends le prénom de l'idole sortir d'entre ses lèvres. ça m'énerve, tout simplement. S'il y a une raison valable à mon amertume, je voudrais bien la connaitre. En attendant, je ne me pose pas trop de question et tente de calmer cette sensation de chatouillement plutôt agaçante dans ma poitrine. Sumiyo veut savoir si j'ai aimé ou si j'aime quelqu'un, par amour, mais la réponse me paraît évidente. évidente, mais pas satisfaisante pour autant. Je sais qu'aucune fille ne m'a attiré jusqu'à présent, aucune n'est capable de me faire sentir comme je me sens avec ma meilleure amie et c'est frustrant. Enlacé par les épaules, je décolle deux secondes la pointe de mon crayon sans le lâcher des yeux. « Tu ne m'as pas blessé. » Je ne vois pas en quoi, ni comment elle aurait pu. Sumiyo défait son étreinte, avant de me décoiffer et de s'éloigner, m'arrachant une légère plainte. Je ne me recoiffe par pour autant, laissant mes mèches brunes en pagaille. Finalement, j'abandonne mon dessin à moitié terminé pour fixer celui-ci. « Pas plus qu'hier ? Toujours dans mon webtoon. » Fis-je, comme si ma vie se résumait à ma série sur le net. Tournant ma chaise vers elle, j'ai dû lâcher négligemment mon crayon sur mon bureau en lâchant un gros soupir. « Je prévois d'aider le club de manga et j'ai bientôt une compétition. » Parfois, je zappe mes activités de club, même si j'y vais à chaque fois, j'oublie les compétitions entre écoles. « J'ai parlé avec ce Nyima... Il est d'accord pour les poupées. » ça par contre, je ne l'avais pas du tout oublié. « Et toi, des nouvelles ? » Je ne suis quand même pas le seul à avoir une vie trépidante dans ce bahut.

TENUE† « Tu ne m'as pas blessé. » J’étais contente alors si je ne l’avais pas blessée. Ce n’était pas mon but. Je ne pouvais pas blesser Bae de toute façon. Ça ne me ferait bien plus mal qu’autre chose. Inspirant longuement, je laissais l’air s’échapper par mes narines, en silence. Je crois que l’ambiance dans cette chambre est un peu spéciale tout à coup. « Pas plus qu'hier ? Toujours dans mon webtoon. » Son webtoon oui. Il devait le finir, vite. Il devait se dépêcher pour les lecteurs, mais aussi pour lui, je présume. Parfois, j’en viens même à me demander, ce qu’il ferait de ses journées, s’il ne faisait pas du dessin. Je n’arrivais pas à le voir faire autre chose en fait… Ou alors c’est juste une question d’habitude ? L’entendant soupirer, je sortis de mes pensées, relevant la tête pour le regarder. « Je prévois d'aider le club de manga et j'ai bientôt une compétition. » Une compétition ? Je fronçais les sourcils. Je n’étais pas au courant. « Une compétition ? Je suis sûre que tu vas tout défoncer. » Je levais les points en signe de victoire et d’encouragement. Il savait que je croyais en lui. « J'ai parlé avec ce Nyima... Il est d'accord pour les poupées. » Ah les poupées ! Mes yeux pétillent de joie en entendant ça. Trop bien ! Je suis vraiment contente, parce que c’est moi qui aie voulu ces poupées. « Et toi, des nouvelles ? » Je secouais la tête négativement. « Rien, mais je suis contente pour les poupées. Je pourrais te faire des câlins quand tu ne seras pas là. » Je fis une petite tête bizarre avant de me laisser tomber en arrière et fixer le plafond. « Faudra le remercier. On pourra lui offrir du chocolat ? Ça ira tu crois ? » Demandai-je en fermant un peu les yeux. Je posais mes mains sur mon ventre en soupirant. « Ah. Je peux dormir avec toi ce soir ? » J’avais mal au ventre. J’aimais bien dormir avec lui quand j’avais mal.

TENUE † Mes dessins occupent toute mes journées, au détriment des autres matières comme les arts martiaux. Sumiyo sait parfaitement que je pratique ce genre de sport, pourtant elle me voit plus souvent le nez sur une feuille blanche que dans un dojo à pratiquer. Normal qu'elle soit perplexe quand je parle de compétition. « Avec mon club d'arts martiaux. Une compétition entre lycée. » L'informais-je, avant de lui décocher un sourire à ses encouragements. « Je serais le meilleur. » Je lève aussi mon poing, promettant de tout défoncer, comme elle le dit si bien. Puis je parle des poupées et de Nyima, ce garçon du club de couture. Des câlins ? « Quand veux-tu que je ne sois pas là ? » Bon d'accord, je ne peux pas l'accompagner ou la suivre de partout, mais quand même. Je serais presque jaloux d'une poupée qui n'existe pas encore. Remercier Nyima ? « Tu peux toujours lui offrir une boite de chocolat. » Elle m'excusera de ne pas le faire, mais ça paraîtrait trop bizarre venant de moi. « Tu es sûr que tu ne préférerais pas dormir avec Ryoma ? » Je la taquine, malgré ce semblant de pique. Doucement, je me balance sur ma chaise, bougeant de gauche à droite en regardant ma meilleure amie. « Tu viendras à la compétition ? J'aurai besoin de ton soutiens pour gagner. » C'est une excuse, j'ai juste besoin qu'elle soit là. Tournant sur mon siège, je récupère ma feuille et mon crayon, chope un gros livre qui traîne sous mon bureau pour m'en servir d'appuie et continuer à dessiner, mon esquisse tenant en équilibre précaire sur mes jambes croisées en tailleur. Je n'ai pas besoin d'une surface plate pour gribouiller, ni d'un appuie stable.

TENUE† « Avec mon club d'arts martiaux. Une compétition entre lycée. » Oh, trop cool ! Je ne me faisais pas de soucis, il était le meilleur. Il pratiquait les arts martiaux depuis si longtemps… Voilà aussi, pourquoi je me sentais si rassurée en sa compagnie. Je savais qu’il ne pouvait rien m’arriver. « Je serais le meilleur. » « Comme toujours. Je prierai Bouddha pour que tu sois le premier mais loin devant tout le monde. » Je levais mes poings en l’air, dans un signe d’encouragement. J’étais la première supportrice de Bae. Donc, je me devais aussi, d’être présente et de le soutenir dans chacune de ses compétitions. C’était une règle d’or voyons. En attendant, j’étais contente de voir qu’on allait avoir nos poupées, c’est super cool même. « Quand veux-tu que je ne sois pas là ? » « Ben quand tu n’es pas là ? Y’a des moments où tu n’es pas là. » Dis-je en penchant doucement ma tête sur le côté. Quand j’étais à l’agence par exemple. Ou à l’étranger. Bref, quand je n’étais pas avec lui, tout simplement. « Tu peux toujours lui offrir une boite de chocolat. » « Moi ? Et pas nous ? T’as peur qu’il l’interprète mal ? » Je le taquinais bien évidemment, mais c’était de l’humour il le savait parfaitement. M’allongeant sur le lit, je le regardais faire, tout en lui demandant si je pouvais dormir avec lui. Pas que ma chambre soit loin, elle était à côté, mais j’aimais beaucoup dormir avec lui. « Tu es sûr que tu ne préférerais pas dormir avec Ryoma ? » « Yah ! » Dis-je en soupirant. « Je ne dors pas avec d’autres garçons que toi. » C’est tout de même… Dormir avec un autre que Bae… Non. Une fille et un garçon ne devrait pas dormir ensemble. Bon. Bae est différent. On dort ensemble depuis tout petit. « Tu viendras à la compétition ? J'aurai besoin de ton soutien pour gagner. » « Bien sûr que je viendrai, en pompom girl même si tu veux. »[/color] Je le regardais, dessiner, tel un professionnel sans avoir besoin de son bureau avant de bâiller. Restant inerte, sur son lit quelques minutes, je finis par me relever, la tête un peu ailleurs, endormie. « Je vais aller me doucher. » Dis-je en me levant. M’étirant je pris la direction de sa salle de bains avant de faire demi-tour et fouiller dans son armoire. Lui volant un pull et un caleçon je lui tirais la langue avant de filer me laver. C’était toujours plus fun quand je portais ses vêtements.

TENUE † « N'oublie pas de jeter une pièce dans la fontaine. » Après elle peut prier qui elle veut, même le dieu crapaud, tant qu'elle adresse une prière pour moi et mes compétitions d'arts martiaux. Je sais très bien qu'il y a des moments où je ne suis pas avec elle ou qu'elle n'est pas avec moi. Sumiyo avait raison, je souffle pour seule réponse. évidement qu'il pourrait se méprendre si je lui offrais quoi que ce soit, surtout des chocolats. « Ce sont des trucs de fille, d'offrir des chocolats. » Même si je peux être un peu fleur bleue sur les bords, je n'irai pas donner une boîte de friandise à un mec que je connais à peine, même s'il me rend un précieux service. Quand elle parle de dormir avec moi je ne peux pas m'empêcher d'être légèrement, très légèrement, sarcastique. Son « oppa » est une bonne excuse pour l'agacer et m'agacer par la même occasion. « Oh, c'est vrai ça ? » Demandais-je, relevant mes yeux de mon dessin, un sourire au coin des lèvres. Je ne sais pas si je devrais bien prendre le fait qu'une fille et un garçon ne peuvent pas dormir ensemble, alors qu'elle le fait si bien avec moi. Heureusement qu'elle n'a pas formulé sa phrase ainsi, sinon je l'aurai plutôt mal prit.. Pour un garçon. Parlant de ma compétition, j'affiche une mine faussement dégoûté quand elle émet le fait de se déguiser en pompom-girl. « Ne me met pas la honte, s'il te plait. » Je la charrie, traçant les traits du visage de mon personnage, semblable à ceux de Sumiyo. « Fais comme chez toi ~ » Elle sait où se trouve la salle de bain, ainsi que mes vêtements. « N'oublie pas de les laver avant de me les rendre ! » Dis-je, terminant une grosse partie de mon boulot. Tournant sur ma chaise, je pose mes affaires sur mon bureau et me redresse, m'étirant dans une longue plainte. J'ai soif. Traînant des pieds, je vais allumer la machine à café en attendant qu'elle se lave, sortant deux capsules de chocolat, ainsi que deux tasses.

TENUE† « N'oublie pas de jeter une pièce dans la fontaine. » Sa remarque me fait rire. Je n’oublierai pas, promis. Même si je me demande si ça marche vraiment. A part, peut-être perdre un peu d’argent… Mais ça, ce n’était que secondaire. Je ne manquais pas d’argent. Je le savais parfaitement. Quand je serais majeure, je pourrais toucher mon compte en banque… Et depuis toute petite… Il doit y en avoir dessus. Est-ce que j’aurais assez pour payer un voyage à Bae ? « Ce sont des trucs de fille, d'offrir des chocolats. » Je souris doucement en levant les yeux au ciel. « Pourtant pour le white day, les garçons offrent beaucoup de chocolats aux filles. » Je lui tirais la langue pour le taquiner. Bien évidemment c’était différent, même si ce jour-ci c’était surtout purement commercial, comme la saint Valentin. En attendant, il ne se gêna pas pour me taquiner vis-à-vis de Ryoma, comme quoi je n’avais qu’à dormir avec lui. Mais je ne voulais pas dormir avec lui. Et puis, je me voyais mal aller chez Ryoma pour lui dire, coucou je peux dormir avec toi ? Il va me fermer la porte au nez ouais. Et puis même non. Je ne pourrais pas dormir, trop excitée à l’idée de dormir avec lui. « Oh, c'est vrai ça ? » « Pourquoi ? Tu aimerais que je dorme avec d’autres garçons que toi ? Je vais pas dormir avec des « inconnus » » Et puis même non. Il me parlait de sa compétition, s’il le voulait, je pourrais venir en pompon girl pour l’encourager. J’en étais bien capable en plus. Il le savait. « Ne me met pas la honte, s'il te plait. » Amusée, je ne répondis rien, le regardant simplement dessiner pendant quelques instants. Bae était vraiment passionné par le dessin. Et je le trouvais encore plus beau quand il dessinait. Sentant mon cœur s’emballer doucement je souris avant de me lever pour aller me doucher, non sans prendre au passage ses affaires à lui. « Fais comme chez toi ~ N'oublie pas de les laver avant de me les rendre ! » Comme si j’allais lui rendre des vêtements sales. Filant dans la salle de bains, je me déshabillais rapidement avant de me doucher. Et puis ce que j’aimais c’était utiliser le shampoing et le savon de Bae. Je sentais l’homme ? Enfin, je sentais son parfum, et ça, ça j’adorais énormément. Coupant l’eau, j’égouttais mes cheveux avant d’attraper une serviette pour les sécher et les enrouler dedans. Séchée, et habillée le pull tombant mi-cuisse, je pris mes affaires avant de filer dans ma chambre. Bae avait migré dans la cuisine et l’odeur du chocolat me fit sourire. Rangeant mes affaires, je vins sur la pointe des pieds le rejoindre avant de me coller contre son dos. « On dirait que tu es tout froid comme je sors de la douche. » Dis-je en posant mes mains chaudes sur ses joues.

TENUE † Nous sommes vraiment entrain de parler white day et saint valentin ? Je fronce le nez, tirant une légère grimace. « Oui, mais c'est seulement pour le white day et des garçons aux filles. » Enfin, j'en sais rien si des garçons offrent des chocolats à d'autres garçons, mais ce n'est pas ce que je ferais, puis je ne vais pas rendre des chocolats alors que je ne répondrais pas favorablement aux demandes de ces filles. C'est comme distribuer des faux espoirs, ce n'est pas cool pour elles. Sumiyo m'a donné des bonnes opportunités pour me moquer d'elle avec Ryoma, son crush. Je n'aime pas le fait qu'elle soit après lui, mais si je peux réussir à en rire ou à en jouer, plutôt que m'énerver dessus. évidement, elle ne rigole pas à ma taquinerie, prenant plus des couleurs qu'autre chose. Bon, j'ai compris qu'elle ne pourrait même pas s'asseoir sur le même fauteuil que lui sans piquer un phare. « Tu en serais capable ? » Je ne réponds pas au fait que je n'aimerai pas la savoir dans un lit avec un autre garçon. Non, ça m'énerverait encore plus que son amourette pour l'idole. Sumiyo est ma meilleure amie, elle fait ce qu'elle veut de sa vie sentimentale et amoureuse, pourtant je n'approuve pas certaines situations. En vérité, je serais content que ma meilleure amie se pointe à ma compétition en pompom-girl, mais je préfère ne pas le dire et garder cette pensée pour moi. Finalement, Sumiyo décide d'aller se doucher pendant que je dessine, prenant des affaires dans mes tiroirs. Elle sait où se trouve chaque vêtement, chaque chose dans ma chambre. J'ai le temps de terminer une grosse partie de mon dessin durant les quelques minutes où elle se douche, laissant l'autre moitié pour plus tard. J'ai toujours de quoi faire avec mes dessins, je ne suis pas sans boulot, néanmoins je n'ai aucune envie de me surcharger d'un coup au point de négliger la visite de ma meilleure amie. D'ailleurs, je lâche mon travail pour quitter ma chaise et aller nous préparer des chocolats chauds dans le coin cuisine. Encore une fois, elle se colle dans mon dos et je souris discrètement. « Réchauffe-moi dans ce cas. » Je frissonne quand même à ses doigts contre mes joues, lâchant un léger rire. Une tasse entre les mains, je pivote de façon à pouvoir lui montrer et lui donner. « Tiens, bois ça. » ça devrait nous réchauffer davantage et égayer un peu plus notre journée aussi. Ainsi qu'oublier la petite, minuscule, prise de tête. « J'ai des guimauves et des biscuits, ça te dit ? » à moins qu'elle soit au régime, mais faut pas trop l'être avec moi.

TENUE† « Oui, mais c'est seulement pour le white day et des garçons aux filles. » Je souris à cette remarque. C’était bien une remarque de Bae. J’aurais dû m’y attendre tiens. Mais je trouvais qu’il restait égal à lui-même dans le fond. C’était Bae, tout simplement. « T’es mignon, oppa. » Dis-je en mordillant ma lèvre inférieure. Parce que c’était bien vrai. Et puis sa réaction, quand il m’annonça que j’avais qu’à dormir avec Ryoma senpai. Mais je ne comptais pas dormir avec Ryoma senpai, ni avec d’autres garçons, c’était un peu bizarre non ? Je sais qu’une fille ne devrait pas dormir avec un homme comme ça, mais avec Bae c’était différent. Pas que je ne le considérais pas comme un homme. Mais je pouvais dormir en toute tranquillité avec lui. Il n’allait pas me sauter dessus ou autre, non ? « Tu en serais capable ? » Je secouais vivement la tête de droite à gauche. « Ça va pas ? Non, non. » Je ne pourrais même pas dormir de la nuit tout court même. Je ne peux dormir qu’avec Bae et Sumire. Ça s’arrête là. La conversation, terminée, je me levais pour aller prendre une douche, prenant tout ce dont j’aurai besoin pour me doucher. Finissant de me doucher, j’enfilais les vêtements que j’avais pris à Bae, avant de le rejoindre dans la cuisine, ou l’odeur du chocolat flottait. Une odeur, bien plus qu’alléchante. Agréable, oui. « Réchauffe-moi dans ce cas. » Je souris doucement avant de poser totalement mes mains sur ses joues, avant de le voir se tourner plus ou moins vers moi. « Tiens, bois ça » J’attrapais la tasse fumante avant de sourire. « Merci, hum, ça sent bon. » j’humais l’odeur qui émanait de la tasse avant de soupirer longuement. « J'ai des guimauves et des biscuits, ça te dit ? » « Non, non, prends-les toi. Faut que je surveille mon poids. » Dis-je en buvant une gorgée avant de frissonner. C’était tellement délicieux. Déjà que le chocolat était calorique, s’il m’ajoutait ça, j’allais mourir. Relevant le regard vers mon meilleur ami, qui venait de boire, je posais mon pouce sur ses lèvres avant de rire doucement. « J’aurai pu faire le coup de baiser. J’y ai pas pensé tiens. »

TENUE † J'ignore complètement comment Sumiyo me considère, si c'est en tant qu'homme ou en tant que petit garçon, mais dans le fond je ne voudrais même pas savoir. Certes, j'ai bien compris que j'étais son meilleur ami, mais ça ne veut pas tout dire. Elle pourrait être mon amie enfance et refuser de dormir avec moi parce que je suis un homme, après tout. Faut croire que Miyo me voit comme le petit garçon que j'étais dans notre enfance, inoffensif et innocent, ce qui n'est pas totalement faux. Sa réponse me fit légèrement sourire, bien que je cherche à cacher cette esquisse en pinçant mes lèvres. Je m'en doutais qu'elle ne pourrait jamais dormir avec un autre gars que moi, qu'importe à quoi je ressemble à ses yeux. Le temps qu'elle se douche, je m'occupe de préparer des chocolats chauds, installé du côté de la cuisine. Sumiyo ressort après quelques minutes de la salle de bain et me rejoint directement. Elle fume encore à cause de la température excessivement chaude de l'eau, c'est marrant. Même ses mains sont bouillantes dès qu'elles entrent en contact avec mes joues fraîches. J'en frissonne à peine nos peaux qui se frôlent. La tasse devrait davantage la réchauffer, je lui propose même de quoi grignoter mais ma meilleure amie refuse. « J'oubliais, ton régime. » Fis-je, soufflant doucement sur le liquide chocolaté. Je ne comprendrais jamais ce besoin de vouloir être mince, belle et parfaite. J'ai toujours apprécier Sumiyo, qu'elle soit potelée ou fine. Buvant une gorgée, je me contente finalement de ma boisson pour ne pas donner envie à la star. « Tu n'es pas amoureuse de moi, que je sache ? » C'est une plaisanterie, vu qu'elle parle de baiser. « Mes lèvres sont réservés à ma future copine. » En même temps, je glisse mon index et mon pouce sur mes lippes comme si je fermais une fermeture éclaire, tournant mes doigts à la fin tel une clé dans un cadenas. Ramenant la tasse à ma bouche, j'en bois une nouvelle gorgée avec envie, lâchant un soupir d'aise. « Tu crois qu'on sera où dans dix ans ? » Demandais-je subitement, une fois le mug éloigné de mon visage pour parler. Dix ans, ça paraît super loin, mais le temps passe si vite.

TENUE† « J'oubliais, ton régime. » Je pinçais mes lèvres en haussant les épaules. Le régime… Si ma mère ne me complexait pas autant, peut-être que je n’aurais pas à faire ça… Mais au moins c’était la seule chose ou elle me félicitait. J’étais plus mince que Sumire, de quelques grammes, mais c’était bien important aux yeux de notre mère, qui pour une fois, disait à Sumire de prendre exemple sur moi et de mincir tout autant. C’était plaisant à entendre, de ne pas se faire critiquer. « Quand l’agence et maman arrêteront de parler de régime, peut-être que je pourrais retrouver un poids normal. » Même si dans le fond, je me demande si c’est possible, au vu de comment j’agis vis-à-vis de la nourriture. C’est assez compliqué, mais je n’y pouvais rien. Le fait de vouloir devenir meilleur que ma sœur, me faisait faire des choses dont je n’étais pas forcément fière. « Tu n'es pas amoureuse de moi, que je sache ? » Je clignais des yeux à cette question, qui me surprit un peu trop. En fait, je ne m’attendais pas à ce qu’il me balance ça. « Mes lèvres sont réservés à ma future copine. » Je le regardais faire en fronçant les sourcils. Mordillant mes lèvres, je ne pus me retenir de rire. « Je suis sûre que quand on était petit, on s’est déjà embrassé. » Tous les enfants le font non ? Alors peut-être qu’on l’a fait ? Enfin, j’espére que cette réponse ne va pas le faire pleurer, car ses lèvres, risquent de ne plus être « vierge » pour sa futur petit copine. D’ailleurs, ça me fait bizarre qu’il parle de petite copine, bizarrement, oui, ça ne me plait pas. Je ne veux pas le partager. « Tu crois qu'on sera où dans dix ans ? » Soupirant fortement, j’haussais les épaules. « On travaillera ? On aura peut-être notre propre famille ? Qui sait ? » Mais je n’étais pas si sûre de ça pour autant en fait.

TENUE † Sumiyo ne s'inquiète pas seulement de son physique, mais aussi du regard de sa mère et du fait d'avoir un avantage sur sa soeur. Malheureusement, je ne peux rien dire là-dessus et laisser faire ma meilleure amie. évidement, je n'apprécie pas tellement le fait qu'elle se batte avec sa soeur pour une histoire de poids, à qui est la plus maigre, la plus jolie, la plus félicitée ou regardée par sa mère. ça ne me regarde pas. « J'espère que ça arrivera un jour. » Et rapidement, parce que j'ai peur de la voir se rendre malade pour plaire à x ou y. J'aime Sumiyo qu'importe sa taille de vêtement ou qu'elle soit gourmande. Je ne sais plus comment j'en suis venu à parler amour et bisous, mais c'est bien là. Sumiyo remet en doute mes paroles et je fronce le nez, ne me souvenant pas vraiment de toute les choses qu'on a pu faire en étant gosse. « Comment être sûr ? » Que l'on s'est déjà embrassé en étant petit. Je ne vais pas pleurer, c'était une blague à la base. Ce serait débile de me réserver pour ma "petite amie" sans savoir comment les choses pourraient évoluer. à la fin, c'est juste des désires romantiques, comme les premières fois exclusives. Sumiyo sait déjà que je rêve d'une histoire d'amour comme dans les sojos, donc je rêve forcément d'être en couple et de vivre une histoire extraordinaire, comme son prince attendant sa princesse charmante. Mais bon, j'ai le temps pour ça. Le temps, mais peut-être pas la patience. « J'aurai 27 ans dans dix ans... Tu crois que je serais déjà marié et père de famille ? » C'est une plaisanterie, même si je cherche une part de vérité. Dix ans, ça peut paraître loin, et il peut se passer tellement de chose entre temps. Pourtant, je trouve cela relativement court pour une relation, un mariage, une famille, tout ça. « Ta mère ne te laissera jamais rencontrer un homme, non ? Ni avoir des enfants ? » Déjà qu'elle se saigne l'estomac pour perdre du poids, alors je n'ose pas imaginer le jour où elle veut un bébé. Je ne pense pas que sa mère la laisse faire, ni à elle, ni à Sumire.

TENUE† « J'espère que ça arrivera un jour. » Ca on ne le saura que si ça arrive vraiment. En clair, moi-même, je n’étais pas sûre que ça puisse arriver. Maman était tellement à fond sur le poids. Le fait de me mettre souvent à vomir en était bien la preuve, et je trouvais ça triste. J’étais consciente de mon état, je n’étais pas idiote, mais je n’y pouvais rien, c’était parfois la seule solution que je trouvais. Pourquoi ? Car j’avais envie de sucre, de chocolat, et que j’étais tellement affamé, que ça me faisait grossir directement. Je suis pathétique. « Ne t’inquiète pas va. Je vais bien. » En attendant, on parle de premier baiser, et je ne sais pas pourquoi, j’en viens à dire, qu’on s’est peut-être embrassé quand on était plus jeune et qu’on ne s’en souvient pas. Comme beaucoup de gosse quoi. « Comment être sûr ? » Bonne question. Je le regardais en plissant les yeux avant de rire doucement. « J’allais te proposer de nous embrasser. Mais on est plus jeune, c’est débile. Je ne vais pas te voler ton premier baiser, tu vas me détester après. En tout cas, je ne veux pas que le mien se fasse à la télé… » dis-je en me mordillant les lèvres. Je trouvais que ça serait du gâchis, que d’embrasser un acteur pour un film ou un drama… En tout cas, je trouvais notre conversation fort intéressante, même si elle me faisait réfléchir à ce que je pourrais être dans dix ans. Je n’y avais jamais réellement réfléchis… donc bon… « J'aurai 27 ans dans dix ans... Tu crois que je serais déjà marié et père de famille ? » Je le regardais en essayant d’imaginer tout ça. Peut-être ? Pour autant, je me demandais si on serait toujours aussi proche ? Est-ce qu’on pourra l’être ? Malgré notre famille et le reste ? « Ta mère ne te laissera jamais rencontrer un homme, non ? Ni avoir des enfants ? » Je baissais la tête en me grattant le cuir chevelu. Il avait totalement raison, c’est le pire. « Maman ne veut pas qu’on ait de petit-ami oui… Elle dit qu’on a le temps pour ça. Que la carrière passe avant… » Je soupirais doucement avant de le regarder. « Le seul homme qu’elle accepte c’est toi. Ah. Nos familles sont bizarres. » Entre ses frères et ma mère.