TENUE † La saint valentin. C’était une fête pour les amoureux, mais je l’avais toujours fêté. Pourquoi ? Car je restais avec Bae en ce jour sacré et on le fêtait ensemble. Nous on faisait la saint valentin du pauvre. Deux amis ensemble. C’était mieux que le passer seul non ? Et cette année, on avait décidé de s’octroyer une journée hors de Tokyo. Tant pis pour les cours, de toute façon, on arrivait à la fin de l’année, donc autant en profiter un peu. C’était bientôt les vacances. Soupirant, on était dans le train en direction du parc ou les biches envahissaient tout. Les daims plus précisément. Et c’était parfait pour passer la journée de la saint Valentin ensemble, non ? Je souris doucement en regardant Bae quelques secondes, avant de prendre mon sac. J’en sortis une grande boite en forme de cœur, enroulé d’un ruban de couleur rouge pourpre. « Joyeux saint Valentin, Bae oppa. » Dis-je en posant la boite sur ses genoux. Bon, je la récupèrerai surement, sauf s’il a de la place dans son sac, mais ça ne me dérangeait pas. « Je les ai fait moi-même. J’espère qu’ils te plairont ? » Marmonnai-je en fronçant les sourcils. J’avais fait des jolis designs en cœur et tout. Après tout c’était Bae, il méritait de bons chocolats… Même si c’est sûr, qu’en supermarché, ils risquent d’être meilleurs que ce que j’ai fait… Mais ils n’étaient pas dégoutant pour autant, je les avais goûté à chaque fournée. Donc bon. J’aurais pu lui offrir autre chose, le chocolat c’est cliché, mais bon c’est la Saint Valentin donc bon… Autant faire dans le simple et le cliché. Même s’il a dû recevoir une tonne de chocolat par des filles du lycée… Sûrement comme chaque année…

TENUE † Comme chaque année, je passe la saint-valentin avec ma meilleure amie, pas parce que je n'ai personne avec qui le passer, mais parce que je veux le faire avec elle. Ce n'est pas les invitations qui manquent, ni les chocolats et les lettres dans mon casier. ça toujours été ainsi depuis le jour où les filles se sont rendu compte que je n'étais pas moche, ni méchant. Sauf que je ne connais quasiment aucune de ces filles et qu'au final, je préfère passer ma journée avec Sumiyo, cette fois-ci en dehors de la grande ville. Je suis content d'aller voir les daims, il n'y a pas de tels animaux à Tokyo, puis j'aime bien prendre le train aussi. Assis sur mon siège, je n'ai pas touché mon portable depuis qu'on est monté dans le véhicule, ne voulant pas voir mes messages, ni mes appels. C'est bizarre, parce que je ne reçois presque rien le reste du temps ou de l'année, juste maintenant parce que c'est un jour « spécial » pour les filles. Mes yeux se posent sur la boîte en forme de cœur qu'elle vient de déposer sur mes genoux, l'observant deux secondes avant de la saisir avec un sourire. « Merci, noona. » Fis-je, tirant sur le ruban rouge pour défaire le nœud et pouvoir ouvrir la boîte. Le couvercle soulevé, je jette un coup d'oeil dedans avant de prendre l'un des chocolats. « Tu as eu le temps de faire ça pour moi ? » Je demande, fourrant le chocolat en cœur dans ma bouche. Hm ~ Il est bon ! Hochant doucement la tête, je lève mon pouce pour dire à ma meilleure amie que c'est un délice. Refermant la boîte, je refais à peu-près bien le nœud et garde la boîte sur mes genoux. « Moi aussi j'ai quelque chose pour toi. » Dis-je en ouvrant mon sac pour en sortir deux poupées, je n'ai pas oublié même après tout ce temps. Je lui donne celle à mon effigie et garde la deuxième qui lui ressemble. « Elles sont ressemblantes, non ? » Bon, je n'ai pas offert de chocolat à ce Nyima pour le remercier mais plutôt des trucs qui lui font plaisir, comme du tissu ou du matériel pour la couture, vu que c'est son dada.

TENUE † Il me tardait d’arriver sur le lieu convenu. Je voulais prendre pleins de photos des daims et aussi les toucher, pouvoir leur faire des câlins et passer un moment agréable avec Bae. En attendant, j’en profitais d’être dans le train pour lui donner son cadeau, à savoir des chocolats, le grand classique, chaque année. « Merci, noona. » Noona ? Je souris doucement à ce surnom, alors que c’était lui le plus âgé. J’étais contente de le voir déballer la petite boite. « Tu as eu le temps de faire ça pour moi ? » j’hochais la tête. « J’ai toujours le temps de tout pour toi. » Après tout il était mon meilleur ami. Si je ne le trouvais pas pour lui, pour qui j’allais le trouver ? Je ferai tout pour Bae, et ce n’était pas nouveau. J’étais contente qu’il apprécie le cadeau. Ce n’était pas grand-chose, c’était même rien, comparé à d’autre cadeaux qu’on pouvait offrir pour la Saint Valentin, mais les grands classiques faisaient parfois bien plus plaisir qu’un cadeau personnalisé, qui pouvait ne pas plaire… « Moi aussi j'ai quelque chose pour toi. » Oh ? Surprise qu’il me parle d’un cadeau pour moi, je le fixais avant de voir les fameuses poupées. Kyaaa. Je pris celle qu’il me tendit avant de sourire franchement. Elles sont trop belles. « Elles sont ressemblantes, non ? » « Elles sont parfaite. Tu es parfait. Dis-donc c’est que je craquerai bien sur ta peluche. » Je lui donne un coup de coude léger pour le taquiner. « On pourra le remercier, vraiment elles sont superbe. » Je m’avançais pour l’embrasser sur la joue. « Je suis contente d’être avec toi Bae. » Je posais ma tête sur son épaule, en guise d’un câlin. J’avais besoin d’un câlin. Et puis l’odeur de Bae était la meilleure de toute.

TENUE † Sumiyo vient de m'offrir des chocolats, comme toute les années. Pourtant, à chaque nouvelle saint-valentin, je fais le mec content de recevoir des chocolats de sa meilleure amie. Je suis content, je ne fais pas semblant. Sauf que ce n'est plus comme avant puisqu'elle est une idole et qu'elle doit avoir un planning plus chargé que par le passé, ce qui laisse peu de place pour la confection des chocolats. En tout cas, ça me touche qu'elle prenne ce temps pour moi. « Je devrais peut-être les garder précieusement ? » Sait-on jamais. Nous ne sommes pas des amoureux pour s'offrir plus, puis de toute façon, je n'ai pas besoin de saint-valentin ou de date précise pour offrir quelque chose à Sumiyo. Si je trouve un bijou qui pourrait lui plaire, je lui achète et lui offre. C'est simple, pas besoin de se compliquer la vie. En retour, je lui donne sa poupée à mon image, lui montrant la seconde qui lui ressemble. « Et moi, alors ? » Je fais mine de bouder, le nez retroussé. Son coup de coude fait partir ma mimique, rapidement remplacé par de la fausse modestie. « Je l'ai déjà remercié. » Avec des mots, mais je l'ai quand même fait. Son bisou, même sur ma joue, me fit doucement frissonner. Nous sommes ensemble, mais comme des meilleurs amis. « Moi aussi. J'espère qu'on sera encore ensemble l'année prochaine. » Ce n'est pas pour lui envoyer un mauvais sort en amour, non non, loin de moi cette idée saugrenu. Sortant mon bras d'entre nous, je le passe par dessus ses épaules pour lui rendre son câlin, ma joue contre sa tête. Le train ne semblait pas loin de notre destination, mais je prenais le temps d'être proche d'elle, jusqu'au dernier moment où l'engin s'arrêterait en gare.

TENUE † « Je devrais peut-être les garder précieusement ? » Je penchais ma tête sur le côté, un peu dubitative. « Non ? Ce n’est pas industriel, ça risque pas de périr assez vite ? Et puis ça serait du gâchis. Si tu veux l’année prochaine je t’offre autre chose que du chocolat ? » Demandai-je curieuse. S’il préférait autre chose ? Alors je lui offrirai autre chose. Ça ne me dérangeait pas du tout. De toute façon, c’était qu’un jour parmi tant d’autres. Je n’avais pas de la saint Valentin pour lui offrir un cadeau, mais c’était bien le seul ou je lui offrais du chocolat. En attendant, j’étais contente d’avoir les peluches, elles étaient vraiment belles, surtout la sienne. De toute façon, que ça soit en peluche, ou en vrai, Bae était vraiment beau. « Et moi, alors ? » Je ris en lui pinçant légèrement le nez. N’importe quoi. Vraiment. « Je l'ai déjà remercié. » « Toi t’es beau, et ta peluche aussi, t’es parfait. » Dis-je en grattant le dessous de son menton. « Bon si tu l’as déjà remercié, ça va alors. » Peut-être que ce type allait nous prendre pour des fous si je le remerciais encore alors que Bae l’avait fait. En attendant, je me collais contre lui pour lui faire un câlin. « Moi aussi. J'espère qu'on sera encore ensemble l'année prochaine. » Sans rien dire, je profitais des derniers moments dans le train, avant qu’il ne s’arrête. Me redressant, je m’étirais avant de me lever. Les portes venaient de s’ouvrir. Quittant le train en silence et sans encombre, je sautais pieds joint sur le sol avant de lever les bras en l’air et humer l’air pur de la ville. « Ah. Je suis contente. » Je sautillais sur place, avant de regarder autour de nous et passer mon bras autour de celui de Bae. On avait le temps de tout aujourd’hui. Alors autant profiter un maximum. « Tu vas dessiner les daims ? Ou tu n’as pas pris ton matériel ? » J’aimais bien voir Bae dessiner. Certains pourraient s’ennuyer, moi j’aimais à le contempler faire.

TENUE † Je disais cela pour plaisanter seulement, mais sa réponse me fit rire. « C'était pour rire, 'Miyo. » Je savais parfaitement que ce genre de chocolat ne tiendrait pas éternellement et qu'ils risquaient de blanchir, donc de ne plus être bon. De toute évidence, elle m'en fera sûrement à nouveau l'année prochaine, si jamais elle n'oublie pas. « Le chocolat me va. » Répondis-je, ne sachant pas trop ce qu'elle pourrait m'offrir de plus. En échange, je lui donne sa peluche, boudant à son commentaire. évidement, Sumiyo me fait des tonnes de compliment et j'avoue que si elle n'était pas ma meilleure amie depuis aussi longtemps, j'aurai aussitôt rougi. « Merci, merci. » Je ronronne mes remerciements, un grand sourire aux lèvres. Je n'ai rien contre l'idée qu'elle le remercie une nouvelle fois et je ne pense pas que ce garçon soit mécontent non plus, mais bon. Le trajet se continue tranquillement jusqu'à notre arrêt, à Nara. Sumiyo semble vraiment heureuse, je peux le remarquer à sa façon de sortir du train, puis le confirmer à ses paroles. « Hm, moi aussi. » Pour une fois qu'on s'éloigne un peu de Tokyo pour passer une journée ensemble, rien que tous les deux. Dessiner les daims ? Je hoche doucement la tête, mon sac sur l'épaule et Sumiyo accroché à l'autre bras. « J'ai pris mon carnet à croquis et des crayons. » Fis-je pour répondre à ses questions. On aura sûrement tout le temps qu'il faudra pour s'arrêter et dessiner, même si je suis le seul à le faire. « J'aimerai bien m'arrêter pour photographier les temples bouddhistes. » D'après mes renseignements, il y a plusieurs temples, ainsi qu'un sanctuaire, un palais, un parc et un lac, mais j'ignore s'ils sont éloignes les uns des autres ou non. « On devrait peut-être s'arrêter acheter des shika senbei ? » Pour donner à manger aux daims. Ce sont des gâteaux de riz dont les bestiaux raffolent, par contre je suis loin de m'imaginer que l'idée peut être un calvaire si jamais ils viennent tous sur nous pour une galette de riz.

TENUE † « C'était pour rire, 'Miyo. » Je gonflais mes joues avant de rire doucement. Je n’avais même pas vu qu’il riait. C’est pas drôle, je me sentais un peu seule pour le coup, de ne pas avoir compris. Enfin, pas grave, ce n’était pas grave. « Le chocolat me va. » Je pinçais doucement sa joue, avant de soupirer. « Tant mieux alors. Ce n’est pas souvent qu’on t’offre du chocolat fait main faut en profiter. » Je lui tirais la langue pour le narguer un peu. Après avoir eu les poupées, et le rassurer, sur le fait qu’il est tout aussi beau que sa peluche, je me collais contre lui pour lui faire un câlin, le temps que le train arrive en gare. Il ne mit pas longtemps, et on se retrouvait déjà dehors. L’air frais était agréable, et le paysage changeait du tout au tout par rapport à Tokyo. C’était vraiment agréable oui. « J'ai pris mon carnet à croquis et des crayons. » J’hochais la tête, ça ne m’étonnait pas du tout de lui au final, c’était Bae. « J'aimerai bien m'arrêter pour photographier les temples bouddhistes. » « On a qu’à faire ça oui. C’est pour tes dessins ? » C’était une question un peu stupide, je savais que c’était pour ses dessins, il prenait souvent des photos pour ses projets. « On devrait peut-être s'arrêter acheter des shika senbei ? » « Oui, on en achète un gros paquet ? Ou deux ? » Demandai-je en regardant ou on pourrait en acheter. On pouvait en trouver un peu partout à vrai dire. « J’espère que je pourrais faire un câlin à un des daims. Il paraît que certains aiment ça. » D’autres sont plus réticent. Mais n’étaient pas pour autant méchant, on ne voyait pas de scandale sur ça dans les journaux en tout cas.

TENUE † Elle n'a pas tord, même si certaines filles sont attirés par moi, aucune ne font l'effort de faire des chocolats elles-mêmes. Sumiyo est sûrement la seule, mais je n'en demande pas plus. « C'est vrai, les autres sont tous commercialisés. » Avec la marque du chocolat inscrit sur la boîte, comme si ce n'était pas assez flagrant comme ça. Le reste du trajet se passe l'un contre l'autre, tranquille et en silence. Le paysage a défilé à une allure hallucinante, jusqu'à la sonnerie annonçant notre arrêt. Tant mieux, je commençais à avoir mal aux fesses à force d'être assis sur ce siège. L'endroit change de la grande ville, je ressentirai presque le karma paisible de cet endroit. à la question de Sumiyo, je lui réponds que j'ai pris de quoi dessiner avec moi, comme à chaque fois que je sors. Je ne peux pas me passer de mon carnet, ni de mes crayons. Faut qu'ils soient à portée de main en toute circonstance, même si je m'en sers pas forcément. J'ai même pensé à prendre mon appareil photo pour immortaliser les monuments et les lieux que je n'aurai le temps de schématiser sur place. « Hm, oui. J'ai déjà photographié les temples de Tokyo, mais ceux-ci ne sont pas les mêmes. » Je me demande moi-même l'impression de me justifier. Bon, je suis aussi là pour m'amuser, pas pour dessiner toute la journée, alors je pense aussitôt aux daims et au fait qu'on puisse les nourrir. « Deux gros paquets ? » Apparemment, c'est des voraces, donc faut prévoir de quoi satisfaire tout le monde ! Même s'ils seront beaucoup trop et que l'on risque de se faire manger un bras. « Tu veux le câliner avant ou après avoir ouvert un paquet de shika senbei ? » à mon avis, on devrait leur donner plus tard, après les caresses et papouilles. Les photos sur les sites internet montraient des daims pacifistes, la plus part proche des gens ou allongé tranquillement dans l'herbe du parc comme si c'était tout à fait normal. Nara possède un parc magique.

TENUE † « C'est vrai, les autres sont tous commercialisés. » J’hochais la tête. Oui. Je trouve que ça a plus de sens quand on offre du chocolat fait main. Ça montre aussi en quelque sorte, les sentiments qu’on a pour la personne et à quel point ils sont sincère. C’est pas du tout pour m’en vanter ou quoi, mais je ne me voyais pas offrir des chocolats commercial à Bae. Si je pouvais en offrir à Ryoma, ce n’était pas possible avec Bae. Il méritait bien plus. Même si j’aimais beaucoup Ryoma, et que je vivais sûrement un amour à sens unique, mon amour pour Bae était bien plus fort. Forcément. C’était indéniable. En tout cas j’étais contente d’être avec lui, et il semblait avoir des projets pour son manga, donc du coup, ça fait deux pierres un coup. J’étais contente de moi pour le coup. Soupirant, je regardais autour de nous une fois dehors. Non vraiment, c’était beau. « Hm, oui. J'ai déjà photographié les temples de Tokyo, mais ceux-ci ne sont pas les mêmes. » « Tu vas pouvoir les avoir. On devrait s’organiser ça souvent ? Comme ça tu pourrais prendre plus de photos, t’en pense quoi ? » Bon, j’aurai peut-être du mal avec mon emploi du temps, mais je me débrouillerai bien. Tant que je reste avec Bae, maman est ok. C’était l’un des avantages de le connaitre depuis tout petit. Avec un autre, ça n’aurait pas été possible tout ça… « Deux gros paquets ? » J’hochais la tête. « Un pour toi et un pour moi. C’est parfait comme ça. » « Tu veux le câliner avant ou après avoir ouvert un paquet de shika senbei ? » Je riais avant de me stopper pour le regarder. « Pour le bien de ma santé, je vais le faire avant. » Je n’avais pas envie de me faire grignoter par les daims non plus. « Du coup le planning ? On devrait prendre une carte de la ville ? Ou tu as déjà tout prévu ? » Pour dire vrai, j’avais un peu regardé, comment aller de la gare au parc, mais ça s’arrêtait là.

TENUE † Je n'ai pas une seule fois fait le rapprochement entre la boîte de chocolat que m'avait montré Sumiyo la dernière fois pour Ryoma et celle qu'elle vient tout juste de m'offrir. Je ne me suis pas non plus dit que ceux pour l'idole était déjà tout prêt et que les miens furent préparé par ma meilleure amie. Quand elle s'est pointé avec son cadeau, je n'ai rien trouvé de mieux que faire mon jaloux et ce fut une réaction complètement stupide. Si je réfléchi deux secondes, je pourrais comprendre à travers cette différence que Sumiyo m'aime beaucoup plus de son coup de coeur. En tout cas, moi je l'aime beaucoup plus que les autres filles. Ce n'est pas tous les jeunes de notre génération qui parlent temple ou sanctuaire, c'est tellement ... Vieillot ? « Oui, c'est une très bonne idée ! J'aimerai aussi photographier des moines ou des prêtres. » Et pourquoi pas des églises ou ce genre d'endroit ? J'imagine déjà un nouveau manga héroïque fantastique avec des lieux mystiques dans ce style. Le choix était fait, nous prendrons donc deux paquets de galette. « Parfait. » Souriais-je en hochant doucement la tête, avant de la taquiner. Sa réponse me fit doucement rire, mais c'est une bonne réponse quand même. « Non, je n'ai rien prévu à l'avance. » Et je dis ça naturellement, avec cette esquisse innocente et fière. « Allons-y au petit bonheur la chance, mais je propose que l'on commence par le plus proche ? » Prenant mon portable pour ouvrir la maps, je zieute les noms affichés sur mon écran avant de faire la grimace. « Il y a beaucoup de temple bouddhiste ... Allons directement au parc, il y en a quelques uns là-bas. » Fis-je en lui montrant la route à suivre avec mon téléphone.

TENUE † « Oui, c'est une très bonne idée ! J'aimerai aussi photographier des moines ou des prêtres. » J’hochais la tête. J’étais apte à accepter tout ce qu’il voulait. De toute façon, nous n’allions pas passer toute la journée avec les daims, on se lasserait trop. Donc ça faisait aussi du bien de visiter la ville et de découvrir autre chose que ce que l’on peut voir à Tokyo. « Va pour ça. De toute façon, tu sais que je te suis quoi qu’il arrive. » Je lui tirais la langue pour le taquiner, mais c’est bel et bien vrai. En tout cas, il fallait qu’on se décide où aller d’abord. Donc autant en parler et savoir s’il avait prévu ou pas du tout. « Non, je n'ai rien prévu à l'avance. » Je le regardais, jaugeant son visage avant de rire silencieusement. Je le connaissais par cœur mon petit Bae. « Allons-y au petit bonheur la chance, mais je propose que l'on commence par le plus proche ? » J’hochais la tête. Et c’était quoi le plus proche ? Je le regardais faire avant de me rapprocher pour voir ce qu’il était en train de faire. « Il y a beaucoup de temple bouddhiste ... Allons directement au parc, il y en a quelques uns là-bas. » Je regardais le téléphone en clignant des yeux avant de sourire doucement. « D’accord, faisons ça. Comme ça après on pourra faire tout ce que tu dois faire de façon tranquille. » Dis-je en passant mon bras autour du sien. « J’espère qu’on pourra voir des bébés aussi. Ça doit être trop mignon les bébés de Daims. » Dis-je en imaginant un daim… Plus petit tout simplement. Marchant de longues minutes on arriva bien rapidement au parc, mais même avant qu’on y soit, on pouvait voir au loin des Daims sur le bord de la route. Je kyatais doucement avant de lâcher Bae pour courir vers les Daims. M’arrêtant à quelques mètres, j’avais l’impression que mes yeux allaient sortir de leurs orbites. « Ils sont trop beaux… Pourquoi on vit à Tokyo et pas ici ? » Je ne savais pas s’il était derrière moi, mais en tout cas, j’espérais ne pas parler seule, sinon tant pis.

TENUE † C'est justement parce que je sais qu'elle me suivra où que j'irai que je lui dis ce que j'ai envie de faire, puis je ne peux pas la forcer non plus à me suivre partout si ça ne lui plait pas. Donc je m'attends presque à ce qu'elle me donne son avis, favorable ou pas. Si jamais ça la dérange de traîner vers les temples, on peut faire tout autre chose. Malheureusement, je n'ai rien prévu pour la journée, pensant faire les choses comme elles viendraient. Ma proposition paraît plausible au début, jusqu'à ce que je regarde le plan et grimace. Il y a des tonnes de temples et sanctuaires dans le coin, quant au parc, il est quasiment à l'autre bout. Finalement, j'opte pour le plus loin en premier et là où nous avons le plus envie d'aller. « Hm, tu as raison, puis j'ai hâte de voir les daims. » Les architectures bouddhistes peuvent attendre un petit moment, le temps de caresser et nourrir les cerfs. « Tu veux en ramener un à Tokyo ? » Plaisantais-je, sachant parfaitement que l'on ne peut pas. C'est déjà étrange d'avoir autant d'animaux censés être sauvage dans un parc au beau milieu d'une ville, comme de parfait bestiaux de compagnie. Marchant le long des rues vers le parc, je ne m'attendais pas à voir des daims en dehors, encore moins que ma meilleure amie me lâche pour courir vers eux. « Attends ! » Je tente de la prévenir, ne sachant comment pourrait réagir les daims en voyant une personne s'approcher d'eux. Rejoignant Sumiyo, j'attrape sa main par mesure de sécurité, tout en regardant les bêtes. C'est comme si ... Ils s'en fichaient totalement que l'on soit là. « Parce qu'on n'a pas eu le choix ? » à la base, je ne suis pas de Tokyo, mes parents sont parti vivre là-bas bien après ma naissance, mais sans ce déménagement jamais je n'aurai pu rencontrer Sumiyo. « Ils n'ont pas l'air sauvages, ni dangereux. » à vrai dire, ça me surprend un peu. J'ai déjà entendu parler de Nara et de ses daims, mais de là à croire qu'ils sont vraiment dociles... Je suis étonné. « On dirait vraiment des animaux de compagnie, genre ... Des ânes ? » Bah quoi ? C'est gentils et amicaux les ânes, bien que je n'ai pas eu la chance d'en voir beaucoup en étant enfermé dans une grande ville comme Tokyo. En fait, nous sommes séparés de la campagne et des animaux plus imposant, ce qui est dommage. à part les écuries de Royal et ses chevaux, il n'y a pas grand choix.

TENUE † « Hm, tu as raison, puis j'ai hâte de voir les daims. » Je le savais, nous étions deux impatients. On voulait voir les daims sans trop attendre. On aimait les animaux, ce n’était pas nouveau de toute façon. J’aime tellement ça. « Tu veux en ramener un à Tokyo ? » Je penchais ma tête en arrière, avant de ricaner. « Si seulement. Mais je doute qu’on passe inaperçu avec un daim dans les bras. » Et puis, on risquerait de se faire gronder par la police, non ? En tout cas, tant pis, j’allais profiter un maximum d’eux aujourd’hui. Je ne m’ennuierais pas une seule seconde, c’est tout ce qui compte, non ? Sans se prendre la tête. Une journée tranquille. Me mettant à courir vers eux une fois arrivé, j’entendis Bae, me dire d’attendre. Je ralentissais le pas, histoire de l’attendre un peu. Mais j’étais tout de même pressée d’y être. Sa main attrapant la mienne, je le laissais faire en me demandant, pourquoi on vivait sur Tokyo et pas ici. « Parce qu'on n'a pas eu le choix ? » « Vrai. On ne choisit pas sa famille ni ses origines. » On ne demande pas à naître et pourtant, on vient au monde, dans une famille et on construit sa vie. C’est ainsi qu’est la vie. « Ils n'ont pas l'air sauvages, ni dangereux. » « C’est sûrement parce qu’ils sont habitués aux humains ? Paraît que l’île des lapins c’est pareil, ils n’ont pas peur des humains. » C’était une belle comparaison, mais c’était aussi une île à visiter. Juste pour les milliers de lapins qui vivent là-bas. « On dirait vraiment des animaux de compagnie, genre ... Des ânes ? » Je souris doucement avant de lever ma main libre. « Bourriquet dans Winnie l’ourson ! Il est trop mignon. » Je pouffais doucement avant de m’approcher d’un daim. M’accroupissant, alors que celui-ci était allongé, tranquillement sans bouger, je croisais son regard avant de lui sourire. Approchant ma main doucement je caressais son museau. Pelage rêche mais doux. « Tu devrais prendre une photo Bae. » Dis-je sans détourner le regard. Je voulais avoir un souvenir de ce genre.

TENUE † Il est clair que ramener un daim chez nous ne passerait pas inaperçu et j'imagine déjà les mauvaises langues prêtes à parler dans notre dos pour nous traiter de tout les noms. Les daims sont bien là où ils sont et il ne serait pas très intelligent de les déloger par plaisir personnel. Même s'ils donnent envie d'être adopté, faut savoir résister et penser qu'ils sont très bien ici, à Nara. Sumiyo s'en va au pas de course vers les animaux, mais je la retiens surtout par mesure de sécurité, avant de la rejoindre et de tenir sa main. C'est difficile de savoir pourquoi nous vivons à Tokyo, mais d'après moi les adultes nous ont pas laissés le choix. « Exactement. » Mais on pourra choisir plus tard où nous décideront d'aller, une fois liberté des grandes personnes. Ramenant mon attention sur les daims, je parle de leur comportement à l'aise, trouvant cela un peu étonnant. « Lîle des lapins ? C'est étrange quand même qu'il existe des endroits comme ça où les animaux sont mieux qu'ailleurs. Paraît qu'il y a une île avec des chats aussi. » Et je crois que cette île-là est au Japon ou quelque part en Asie. C'est plutôt amusant de comparé ces cerfs à des ânes, genre comme une ferme ouverte au publique au beau milieu d'une ville. Bourriquet ? Je ris, approuvant son choix d'un mouvement de tête. Lâchant la main de ma meilleure amie, je la laisse caresser l'un des daims couché, profitant pour regarder autour de nous et chercher un endroit où acheter de la nourriture. Une photo ? Ramenant mon regard vers elle, je souris en fouillant dans mon sac pour en sortir mon appareil photo. Réglant ce dernier, j'évite d'activer le flash pour ne pas effrayer la bête, cadrant correctement avec le petit écran numérique. « Et... Voilà ! » Fis-je une fois la photo prise, j'en profite pour en prendre d'autres sous différents angles, ainsi que le reste du parc qui nous entoure. « On continue ? » Y a tellement à voir ici que ce serait dommage de s'éterniser à cette même place. Ce daim-là n'est que le début ! Nous en verrons des centaines d'autres, dans des coins différents.

TENUE † Même si on ne choisit pas sa famille et ses origines il y a une chose dont je suis très contente. C'était bien le fait de vivre en tant que voisine de Bae. Je ne pouvais pas le nier. Ça serait pathétique. Si je devais changer ma vie je changerai tout oui. Sauf lui. Je souhaiterai qu'il soit toujours mon voisin et qu'on soit toujours les meilleurs amis du monde. Inséparable et en osmose comme jamais. Je sais très bien que je serai malheureuse sans lui je plissais le nez à cette pensée. "Lîle des lapins ? C'est étrange quand même qu'il existe des endroits comme ça où les animaux sont mieux qu'ailleurs. Paraît qu'il y a une île avec des chats aussi." je le regardais avant d'hocher la tête. Il avait raison, c'était bizarre mais rien ne m'étonnais dans le fond. "C'est vrai. Mais je trouve ça cool moi. Quand on voit ce que les humains font aux animaux... on est pas plus méritant qu'eux. Les animaux étaient là avant nous et on est en train d'éteindre pas mal d'espèce." Ce que je trouvais particulièrement horrible d'ailleurs. On était rien ni personne pour choisir de leur vie. C'est triste. Finissant par arriver vers les daims, je m'approchais de l'un deux en demandant a Bae de nous prendre en photo. Je voulais un souvenir avec un des daims. Il était allongé tellement calme. C'était le moment parfait. Le laissant faire je me relevais quand il me demandais de continuer. "Oui, on a tellement à voir. Et puis tu me laisseras te prendre en photo avec un daim ? Ou tu ne veux même pas de photo ? " peut-être que lui s'en fichait. J'en sais trop rien. Attrapant sa main je marchais à ses côtés avant de voir des daims faire leur vie. Comme si nous n'étions pas là. "Tiens on peut acheter à manger pour eux là-bas ? " je pointais un petit vendeur dans la rue ou d'autres personnes étaient en train d'acheter. Voyant un daim marcher vers nous, je me collais contre Bae avant de masser mon bras autour de son cou. Pas que j'ai peur que l'animal me mange mais je ne sais pas. Un réflexe.

TENUE † Sincèrement, il n'y aurait rien à changer dans ma vie actuelle. Elle est trop « parfaite » d'après moi. Ma famille est soudée et toujours là pour l'autre, mon boulot en tant que mangaka me plait, j'ai des amis et Sumiyo est là. Qu'aurais-je à modifier ? Rien, parce que tout est nickel. à savoir si ça le restera, aucune idée, mais je préfère me dire que oui. Quoi que je fasse, quoi qu'il se passe, le plus important ne changera pas. Tant que ma famille reste la même et tant que Sumiyo ne m'oublie pas, je serais heureux. Elle n'a pas tord pour les animaux, les dinosaures étaient là avant les humains, la planète était déjà envahi de bête et bestiole avant notre arrivée, et pourtant elle ne s'en portait pas plus mal. Les humains sont destructeurs et peu regardant de la nature, ne se rendant même pas compte qu'il tue leur propre habitat. Avec les nombreux films catastrophiques sur la fin du monde, certains devraient réfléchir et agir, or ce n'est pas le cas. Nous courrons très certainement à notre perte mais notre génération ne sera pas là pour le voir, seul nos enfants ou petits enfants vivront dans cet enfer que nous aurons engendrer. La réalité est triste, mais que pouvons-nous, nous les petits citoyens d'une grande ville dans un monde immense ? à part faire le tri sélectif et économiser les ressources, pas grand chose. « Où est-ce qu'on a merdé pour en arriver là ? » Demandais-je l'air énigmatique, comme une question sur la vie entière. Y a forcément un maillon qui est devenu faible pour rendre l'humain aussi bête qu'une bête elle-même. Bête dans tous les sens du terme, autant moralement que consciencieusement. Cet endroit valait vraiment le détour, rien que pour les daims. Je pris l'un d'eux avec ma meilleure amie en photo, ainsi que les alentours avant de proposer de poursuivre notre route. « Bien sûr, tu sais comment ça fonctionne ? » Fis-je en montrant mon appareil, certains qu'elle sait s'en servir mieux que moi. « ça ne me dérange pas si c'est toi qui me photographie. » Et un petit sourire malicieux, un. Main dans la main, nous continuons de marcher à travers le parc, voyant d'autres cerfs. « Génial ! Allons-y ! » J'ai déjà hâte de les nourrir, mais à peine fis-je un pas vers le vendeur que je sens Sumiyo me coller soudainement. Mon coeur s'est affolé l'espace de trente secondes, faisant monter le sang jusqu'à mes joues. « Qu-qu'est-ce qu'il y a ? » Bégayais-je honteusement, ne comprenant pas de suite que c'était à cause du daim. Mon coeur ne doit pas comprendre lui non plus, parce qu'il a manqué de mourir pour trois fois rien. Après tout, ce n'est pas la première fois que Miyo est proche de moi comme ça, mais ça doit être l'effet de surprise.

TENUE † « Où est-ce qu'on a merdé pour en arriver là ? » C’était une très bonne question, mais ce n’était pas à nous d’y répondre. Parce qu’à ce moment-là, nous n’étions pas encore nés. Nous n’y étions pour rien dans ce désastre à, l’erreur, le mal était déjà fait depuis un bon moment malheureusement. C’est triste mais il fallait faire avec. On n’avait pas le choix de toute façon. Même si ça continuera dans le futur. Mais j’osais espérer qu’un jour quelqu’un pourra faire quelque chose pour les animaux. Et non pas seulement les humains. « Va savoir. C’est il y a bien longtemps. Mais je doute qu’en parler, puisse réellement changer les choses… » Et c’est bien ça qui est triste. A mes yeux, la mondialisation en était aussi en parti une grande cause. Mais ce n’était que mon avis. Une fois avec les daims, il me prit en photo avec l’un d’eux, et alors qu’on marchait pour s’éloigner un peu et continuer notre journée, je proposais qu’il soit aussi en photo avec l’un d’eux. Je voulais un souvenir de lui avec. Pourquoi il n’y aurait que des photos de moi ? « Bien sûr, tu sais comment ça fonctionne ? » Je regardais son appareil photo avant d’hocher la tête. Oui. Enfin, il suffisait, je pense, d’appuyer sur le bouton pour prendre la photo non ? Et peut-être de zoomer. Mais bon. Je devrais me débrouiller. « ça ne me dérange pas si c'est toi qui me photographie. » Je souris doucement en prenant l’appareil photo. « Pas de soucis alors. Promis tu seras tout beau sur l’écran. » Je le rassurais, parce que bon. Mon but n’était pas de faire une photo toute moche non plus. J’attendais qu’il se place à côté d’un daim, pour le prendre en photo. Regardant la photo je souris avant de lui rendre son appareil. « C’est parfait. » Dis-je simplement avant de lui prendre la main. On devait avancer, et ne pas rester là. De toute façon, il y avait des daims un peu partout. Tellement partout, que l’un d’eux me fit un peu peur. Je ne saurais dire pourquoi exactement, mais en tout cas, oui, il me fit peur. Peut-être parce que je ne voulais pas qu’il me touche en marchant ? Je ne sais pas. Dans tous les cas, je me collais à Bae, en passant un bras autour de son cou. « Qu-qu'est-ce qu'il y a ? » Je regardais l’animal passer, alors qu’il était tout paisible. C’était tout de même beau à voir de si près. « Rien, le daim était près de moi, je ne sais pas j’ai eu peur. » Pour autant je ne bougeais pas, restant contre Bae avant de rire doucement. « T’as l’air paniqué ? Ça ne va pas ? » Je passais mon second bras autour de son cou avant de le serrer un peu plus fort contre moi. « Mon petit oppa. Je sens ton cœur. » Je le taquinais légèrement. J'aimais bien le taquiner.

TENUE † Il est vrai que nous n'étions pas né quand la terre a commencé à se sentir mal, nous n'étions pas là quand les premiers hommes qui ont permis à évolution de faire un bond mais aussi de détruire la planète. Ce n'est pas de notre faute, pourtant on en subit beaucoup les conséquences. Sumiyo a raison, nous ne pouvons rien faire pour aider la terre, ni ses habitants à aller mieux. « Ce serait bien. » De changer les choses avec des mots, mais faut voir la réalité en face, nous sommes impuissants. Mieux vaut en revenir à nos moutons, ou plutôt à nos daims qui sont accessibles et dociles. Ma meilleure amie propose de jouer les photographes et de m'avoir comme modèle, ce que je ne refuse pas. De toute évidence, je n'ai aucune raison de lui dire non. Au contraire, si ça peut lui faire plaisir. Sa promesse me fit sourire, mais j'ai confiance en elle, je sais qu'elle saura prendre des belles photos de moi, des daims, du paysage, tout ça. Proche d'un daim, je fais bien attention à mes gestes, désireux d'en caresser un. L'animal ne se rebiffe pas, comme si je n'existais même pas à ses petits yeux noirs. Je suis là, mais il s'en fiche. La photo prise, je remercie le daim comme si c'était un collègue de shooting et retourne vers Sumiyo. Mon appareil autour de mon cou et la main de Sumiyo dans la mienne, nous pouvons continuer de marcher. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle puisse avoir peur d'un daim, après son manège de tout à l'heure et pourtant mon coeur m'a envoyé un signal si évident que j'ai cru mourir. Sa réponse m'a surtout fait mourir de honte ... « Tu m'as fait peur ! » C'est un micro mensonge, parce qu'il y a une petite part de vérité. J'ai eu peur de sa réaction sur le coup, mais en même temps mon coeur s'est affolé sans raison. Je comprends pas moi-même. Sumiyo se colle à moi en m'enlaçant et je ne sais pas si mon organe recommence à faire des siennes ou si j'entends des bruits. « Normal, tu es collée à moi. » Feintais-je en essayant de garder mon air le plus serein et les couleurs habituelles de mon visage. Mon coeur bat, c'est normal. S'il ne battrait pas, y aurait du soucis à se faire. « J'arrive pas à croire que tu puisses avoir peur d'un daim... » Alors qu'elle courrait après quelques instants plutôt, telle une enfant.

TENUE † Le daim était là, il voulait passer, je ne pouvais pas l’en empêcher. Je n’étais qu’une simple humaine, et lui était le maitre, c’était son territoire, pas le mien. Je n’avais pas peur, mais de le voir marcher, avec autant d’aisance, sans aucune crainte de l’homme, me faisait tout à coup peur. On n’a pas l’habitude de voir les animaux de ce type si confiant et marcher à nos côtés, comme si nous nous connaissions depuis toujours. Alors oui, je dois l’avouer, j’ai eu peur. Et je me suis réfugiée dans les bras de mon ami, mon meilleur ami. Mon tout. Et apparemment lui, il a eu peur de moi. C’est cool, on se fait peur l’un et l’autre. « Tu m'as fait peur ! » Je ne pus m’empêcher de rire. Parce que Bae était trop mignon quand il a peur. « Heureusement qu’on n’a pas vu de fantôme. » Je le taquinais, en sachant pertinemment, à quel point il a horreur de ce genre de chose. En tout cas, j’en profitais pour le prendre, totalement dans mes bras et le serrer tout contre moi. Un gros câlin, comme je les aime. Je sens son cœur battre, tellement, je suis collée à lui. « Normal, tu es collée à moi. » D’habitude, je ne le sens pas autant… Cette fois c’est différent, non ? Ou alors c’est parce qu’il a eu peur, son cœur c’est emballé. « J'arrive pas à croire que tu puisses avoir peur d'un daim... » Je riais doucement avant de me reculer pour lui pincer le nez en douceur. « Je sais pas pourquoi j’ai eu peur. Mais regarde-les… Ils marchent avec tellement d’aisance. Ils s’en fichent de nous croiser, de nous toucher etc. C’est comme si je me retrouvais dans la jungle. L’homme n’a pas sa place ici. On est des invités. » Dis-je avant de me reculer totalement et enfoncer mes mains dans mes poches. « Tu crois qu’il y en a aussi vers les temples ou tu veux aller ? » J’étais bien curieuse de savoir en tout cas. « D’ailleurs, on peut louer des vélos si tu veux ? Ça sera plus rapide pour y aller non ? » C’était une proposition comme une autre, mais ça faisait longtemps qu’on avait pas fait de vélos. En tout cas, pour ma part.

TENUE † Je n'ai pas trop fait attention au daim comparé à Sumiyo, par contre j'ai bien fait attention à son mouvement serré, ayant pensé à tout sauf à quelque chose de raisonnable. Normalement ça ne me fait rien qu'elle se colle contre moi, mais là... Je ne sais pas, il y a eu quelque chose en moi qui a sursauté et battu si fort que j'ai cru le perdre l'espace de deux secondes, ou plus. Fantôme ? Je fais une grimace significatif traduisant de mon horreur pour ces choses-là. Dans notre cas, le fantôme d'un daim. « On dirait vraiment que tu en as vu un. » Rétorquais-je en parlant de sa réaction plus tôt. Sumiyo m'enlace, et je maudis cette petite chose en moi de faire autant de vacarme. Elle le remarque, mais je nie, trouvant une excuse bidon pour expliquer pourquoi ça fait du bruit. ça tape si fort qu'elle peut le percevoir ... De torse à poitrine, surtout. Comme un génie, je détourne le sujet en parlant d'elle, priant pour qu'elle ne revienne pas sur mon organe palpitant. Tirant une grimace à son geste, je me masse le nez là où elle m'a pincé. « Il n'allait pas te manger, ils sont herbivores. » Je me moque d'elle, même s'il pourrait nous attaquer pour moins que ça. Je ne pense pas que ces daims soient violents, ils savent que nous ne sommes pas là pour les embêter ou piquer leur territoire. « J'en ai aucune idée ? » Je ne suis jamais venu ici, je ne peux pas savoir. On le découvrira en allant sur place, à mon avis. « Bonne idée ! ça fait une éternité que je n'ai pas fait de vélo. » C'est plus pour le fait d'en faire que pour me déplacer astucieusement, parce que marcher ou rouler, aucun des deux ne me dérangent. En attendant, j'attrape sa main pour reprendre notre marche et me dirige vers l'un des vendeurs de nourriture, achetant deux sachets dont un que je donne à Sumiyo. « Restons un peu ici avant de prendre des vélos. » Et d'aller aux temples. Je lui souris, ouvrant le sachet dans un bruit qui alarme le moindre daim à cent mètres à la ronde, à croire qu'ils reconnaissent tous ce son comme le saint Graal. « Tu es prête à courir s'ils commencent à manger nos vêtements ? » Plaisantais-je en choppant une galette dans le sachet. Va surtout falloir être rapide pour les nourrir sans se faire bouffer.

TENUE † « On dirait vraiment que tu en as vu un. » Je plissais les nez en prenant un petit air boudeur, signe que je me rebellais un peu, mais je ne disais rien, car bon, quoi que je dise, il se moquera de moi, jusqu’à la fin des temps, et il avait bien raison. Dans le cas contraire, j’aurais fait de même. Je le faisais déjà quand on allait dans un lieu, soit disant hanté. En tout cas, le daim, ne m’a pas mangé, bon, il ne m’aurait jamais mangé, mais voilà. Il venait de passer, il était derrière nous même, si d’autres ne se trouvaient pas loin de nous. En fait, y’en avait partout. Tout partout, on était entouré d’animaux à quatre pattes. « Il n'allait pas te manger, ils sont herbivores. » « On sait jamais. Imagine il devient fou. » Excuse totalement bidon. Autant l’avouer. C’était juste pour avoir de quoi dire. En tout cas, maintenant on pouvait s’éloigner et continuer notre petite balade. Même si je me demandais s’il y en avait aussi dans les temples ou nous devions aller pour lui. « J'en ai aucune idée ? » « On verra en y allant alors. » S’il faut il n’y en a pas un seul. En tout cas, le mieux serait de prendre un vélo pour y aller, d’une ça serait plus rapide, et puis, ça faisait longtemps qu’on en avait pas fait. Alors autant en profiter et rendre cette journée vraiment agréable. « Bonne idée ! ça fait une éternité que je n'ai pas fait de vélo. » « On prendra un tandem ? »[/color] C’est cool les tandems, ça me plait bien d’en faire avec Bae. Mains dans la main, on partit un peu plus loin pour acheter la nourriture. Je restais près de lui, et en entendant le paquet s’ouvrir, je riais doucement. On allait se faire attaquer par une horde de petit Bambi, j’en suis sûre. « Tu es prête à courir s'ils commencent à manger nos vêtements ? » « Yah ! »Dis-je simplement en ouvrant mon paquet avant de renifler l’intérieur de celui-ci. Ca ne sentait pas si mauvais que ça. Sortant un biscuit, je le regardais avant de voir quelques daims, approcher. C’était trop mignon. Tendant la main, à plat, la galette dessus, je me mis à rire en sentant la langue de l’animal lécher ma peau. Ça me faisait des chatouilles. « C’est trop drôle. J’espère qu’il ne va pas me bouffer la main sans faire exprès. » J’ai filé la droite en plus, alors non, qu’il se retienne. Après avoir donné plusieurs gâteaux, je m’éloignais des daims avant de m’asseoir sur un banc libre. Bon, ce n’était pas forcément la meilleure des solutions, puisque l’un d’eux me suivis pour s’asseoir tranquillement, à côté de moi. Ah bah fait comme chez toi oui. « Je me suis fait un nouvel ami, Bae. Fait gaffe, il est plus mignon que toi. » Je le taquinais, bien évidemment.

TENUE † à charge de revanche, comme qui dirait. Sumiyo en aurait fait autant dans un lieu hanté, je peux bien en profiter deux minutes pour me jouer de sa soudaine peur irrationnelle pour un daim qui ne fait que passer et nous ignorer royalement. Fou ? Je la regarde en haussant un sourcil. « C'est peut-être toi qui est folle ? » J'en rajoute un peu, la taquinant gentiment. Par contre j'ignore s'il y a des daims vers les temples. Peut-être pas, vu que ce sont des endroits sacrés. Peut-être même qu'ils les interdissent et les éloignent pour ne pas qu'ils fassent des dégâts ? J'en sais rien et je pense qu'on le saura seulement en étant sur place. Ma meilleure amie dit tout haut ce que je pensais tout bas et j'approuve d'un hochement de tête. Sumiyo propose de prendre des vélos pour aller jusqu'aux temples et je trouve cette idée formidable. Un tandem ? Il me fait bien dix secondes pour réfléchir, ne trouvant rien d'hilarant à répondre. « Ouais, pourquoi pas. » Finalement je n'ai aucune raison de lui refuser cela, puis ça nous fera travailler ensemble, coude à coude. Prenant sa main, je la guide vers l'un des vendeurs pour acheter des sachets de nourriture et lui en donner un. Les daims sont vifs, ils ont de suite compris où était la bouffe en se tournant vers nous, l'air intéressé. Sumiyo s'occupait d'un cerf tandis que je me chargeais d'un autre, ou deux autres. Ils affluent rapidement vers nous, tel des affamés. « Au pire tends la galette. » Dis-je en m'exécutant moi-même, tant la galette d'un bord pour que l'animal saisisse l'autre côté et la mange. Pendant que ma best va s'asseoir sur un banc, je continue de vider mon sachet à quelques pas d'elle, n'ayant pas vu le daim la suivre avant qu'elle ne me parle. « Tu t'intéresses aux daims maintenant ? » Souriais-je avec ironie. « J'ai quand même plus de chance que lui. » Ma plaisanterie est peut-être de trop, mais je fais genre de n'avoir rien dit d'étrange en refilant un nouveau morceau à l'un des animaux à côté de moi. Mon sachet est rapidement vide, ne restant que des miettes. Indignés, les daims se sont éloignés de moi pour chercher quelqu'un d'autre à dépouiller. « On dirait que j'ai moins de charme que toi, 'Miyo. » Enfin, ça c'est avant de sentir un museau se presser contre la poche de mon manteau, à la recherche d'une dernière sucrerie.

TENUE † « C'est peut-être toi qui est folle ? » Mes sourcils se fronçaient sous cette annonce, violente de la part de mon meilleur ami. Bien évidemment, je ne le prenais pas mal. Si je devais pendre cette réflexion, mal, alors on n’était pas sortie de l’auberge, et on ferait que se disputer, tout le temps. « Je suis une folle toute mignonne alors. » Je passais ma main dans mes cheveux, telle une pub pour shampoing. Autant assumer la chose et répliquer de façon à le laisser pantois. En tout cas, je proposais une balade en tandem, pour pouvoir partager ce moment bien ensemble, et j’étais contente de voir qu’il acceptait. Bon, je savais que Bae, ne pouvait pratiquement rien me refuser. Et quand je réfléchissais, je me demandais bien ce qu’il pouvait me refuser en fait ? C’était vraiment, une bonne question ça. Un jour il faudrait que je lui demande ce qu’il serait capable de me refuser. On ne sait jamais après tout. La nourriture des animaux en poche et en main, on s’approchait plus ou moins d’eux, pour pouvoir leur donner à manger. Mais bon, l’odeur les attirait, donc pas besoin de faire d’effort de ce point-là. En tout cas ils étaient trop mignon, à venir prendre à manger comme ça. « Tu t'intéresses aux daims maintenant ? » Je souris à cette phrase avant d’hocher la tête. Les daims sont mignon, j’aimerais bien en capturer un pour chez moi. Dommage, les pokéball, ça n’existent pas. « J'ai quand même plus de chance que lui. » Je me tournais vers lui amusée de sa réponse. « Evidemment. T’as plus de chance que quiconque oppa. » Et ça il le savait, il serait toujours le premier dans mon cœur. Quoi qu’il arrive quoi qu’il se passe. Il pouvait m’appeler en pleine nuit, pour me dire qu’il a tué quelqu’un, je serai la première à l’aider pour cacher le corps. C’est ça la vraie amitié. Et je savais que s’il y a bien une chose dont il ne doit pas douter, c’est de mon amitié pour lui. « On dirait que j'ai moins de charme que toi, 'Miyo. » Je me tournais vers lui, regardant le daim qui était avec lui, avant de me rapprocher d’eux. « C’est peut-être parce que c’est un mâle ? » Je rigole doucement avant de caresser la tête du daim puis prendre Bae dans mes bras. « T’as raison petit daim. C’est mon mien. Mon frère et meilleur ami. Je suis jalouse ne l’approche pas trop. » Dis-je en serrant Bae dans mes bras en le secouant pour le taquiner.

TENUE † Une folle mignonne ? Un fin sourire sur les lèvres, je viens la décoiffer, sentant le coin de ma bouche s'étirer davantage. Ouais, folle mais mignonne. L'idée de Sumiyo est bonne, mais je me rends compte que le trois quart des idées de ma meilleure amie sont superbe, grandiose, à faire pâlir les grands inventeurs et innovateurs. Bon, pour le moment nous en sommes toujours à nourrir les daims, ceux-ci se rapprochant tel des vautours pour piquer de quoi se mettre sous la dent. Ils sont adorables, impressionnants, mais vraiment beaux. Sumiyo a l'air conquise par ces animaux, mais je ne suis pas jaloux d'eux, quand même pas. Ryoma à la rigueur, mais pas un cerf. Au contraire, je me sens plutôt confiant face à eux, comme si j'avais beaucoup plus de chance de rentrer avec Sumiyo, et c'est le cas. Ah ? Quel genre de chance ? J'aimerai bien le savoir, mais je ne veux pas paraître trop étrange à ses yeux. « Je le savais déjà. » Fis-je sans perdre ma fausse confiance en moi, bombant fièrement le torse. Je sais qu'au fond de moi, je ne suis pas plus avancé sur mes sentiments et mes pensées semblent vouloir m'embrouiller un peu plus. Un mâle ? Je n'ai pas trop regardé en dessous pour en juger. Celui-ci se laisse caresser, m'arrachant une moue. Mâle ou pas, il pourrait être plus sympathique avec ceux qui leur achètent à manger. Dans les bras de Sumiyo, je me pince les lèvres à ses paroles, avant d'être secoué. « Doucement, je vais être malade. » Je ris, pas du tout malade. Mais bon, je ne peux m'empêcher de repenser à ses mots. Frère, meilleur ami. Jalouse. Pourquoi je me prends autant la tête avec cette histoire ? Sumiyo m'aime comme son frère, son meilleur ami. à quel point serait-elle jalouse ? Et si je trouvais une copine, accepterait-elle le fait que je sois en couple ou amoureux ? C'est mal, mais des fois j'aimerai juste tester et voir la réaction de ma meilleure amie. Hélas, je ne peux pas jouer avec les sentiments d'une autre fille pour évaluer les miens, les nôtres... Mais suis-je vraiment à l'écoute de mes propres principes pour ne pas déraper et tenter le diable ? Pour le moment je refrène ce diable qui chuchote à mon oreille. « Et si on allait chercher un vélo ? »

TENUE † « Je le savais déjà. » Je souris amusée. Je savais qu’il le savait déjà. Mais j’aimais bien le lui rappeler. Après tout on est ami depuis longtemps, et si on est ami depuis si longtemps, c’est aussi parce qu’on se prouve souvent qu’on s’aime, qu’on tient à l’autre, et qu’on est bien avec. Au final, ça marche sûrement, comme un couple ? Je n’en sais rien, je n’ai jamais été en couple. Mais une amitié, c’est tout aussi fragile qu’un amour. Et je ne veux pas perdre mon meilleur ami, pour une bêtise. Même si je me doutais qu’il ne m’abandonnerait pas pour si peu. Pas après tout ce temps passer ensemble. On a grandi ensemble, ce n’est pas rien tout de même. En tout cas, le daim ne semblait pas être très réceptif et démonstratif avec Bae. Ce qui est dommage, bon, il est tombé sur un daim pas sympa, c’est clairement pas cool, mais moi, je comptais bien lui montrer que je l’aimais. En le secouant et le câlinant. « Doucement, je vais être malade. » Je riais avec lui avant d’arrêter de le secouer et lui faire un bisou dans sa nuque. « C’est pas le moment d’être malade oppa. La journée ne fait que commencer. » Susurrai-je en le lâchant. Caressant le daim, je m’accroupissais pour être à son niveau, avant de le regarder dans les yeux. Son expression me faisait frissonner. Que pouvait penser les animaux. Je me demandais bien. J’étais tellement curieuse. Je le caressais au niveau du flan avant de venir lui faire un câlin. Il est si mignon. Je veux le kidnapper. « Et si on allait chercher un vélo ? » Je me relevais en hochant la tête. « Oui, allons-y. » Je fis un signe d’adieux au daim avant de passer mon bras autour de celui de Bae pour chercher des vélos. On n’avait pas besoin d’aller bien loin. Dans les grandes villes, il y a beaucoup de points de locations pour les vélos. Je m’approchais pour lire les consignes rapidement. Ouvrant mon sac, je cherchais mon portemonnaie pour sortir le nombre de pièce qu’il fallait mettre pour que la sécurité se déverrouille et qu’on puisse prendre le vélo. « Tu te mets devant ? » Dis-je en me plaçant directement derrière pour monter avant de rire. [color#b00058]« On va baisser la scelle avant. »[/color] Je ne touchais pas les pédales. Je descendis avant de forcer. Mais impossible. « Oppa, à l’aide. » Je riais alors que j’arrivais pas à dévisser ce qui tenait la scelle.