TENUE † Le comportement désinvolte des daims ne pourra pas entamer ma bonne humeur de la journée, sauf si l'un d'eux venait à m'écraser. Là je doute de garder le sourire ou l'envie de continuer à ma promener avec ma meilleure amie, mais tant qu'il n'y a aucune incident tragique, tout va bien. Sumiyo prend la place de ce daim ignare, m'étreignant et me bisoutant comme à son habitude. Et c'est elle qui dit ça alors qu'elle est la première coupable ? Je fais la moue tel un gosse que l'on gronde, sur le point de chouiner. Sumiyo me lâche pour aller vers le daim et je serais presque jaloux de la voir le câliner à lui. Pour la peine je propose d'aller chercher les vélos, sans perdre de temps. Au moins, elle a lâché le daim et acquiescé mon idée. Un sourire aux lèvres, je hoche doucement la tête puis cherche où aller. En vérité, je ne sais pas où se trouve les vélos. L'idole accrochée à mon bras, nous nous éloignons des animaux pour aller lire les consignes, en bon citoyen que nous sommes. Elle s'occupe de payer le moyen de transport, ce que je voulais faire par galanterie avant d'être devancé. Sumiyo est trop rapide, à peine le vélo déverrouillé qu'elle grimpe derrière, m'imposant le volant de devant. Superbe. « Tu ne me laisses pas le choix. » Marmonnais-je en prenant place sur la première selle. Sumiyo n'était pas à la bonne hauteur, tandis que j'étais à la perfection, pieds sur les pédales, mains sur le guidon. à croire que la personne précédente était aussi grande que moi. à l'arrière, je l'entends galérer et appeler à l'aide, quittant ma place en roulant des yeux. « Va falloir te muscler. Comment ferais-tu sans moi ? » Plaisantais-je, m'accroupissant devant la selle pour venir la dévisser et la baisser. « Grimpe et dis-moi si ça te va. » Je l'ai descendu à fond, pensant que ce serait parfait pour elle. Après tout, Sumiyo n'est pas bien grande.

TENUE † « Tu ne me laisses pas le choix. » Je clignais des yeux en le regardant trente secondes. L’avait-il mal pris ? Mais les hommes sont toujours devant non ? Ce n’est pas eux qui conduisent le vélo et tout ? Je suis sûre que si je m’étais mise devant il aurait dit la même chose. Hum. Bae. « Tu voulais aller derrière ? » Demandai-je alors que je m’apercevais que j’étais trop petite. Je ne touchais même pas les pédales, la scelle était bien trop haute pour moi. Mon dieu, y’avait eu un géant derrière ou quoi ? Je faisais quand même un mètre soixante-cinq. Je n’étais pas une naine. Pour une taiwanaise. Tss. En tout cas, j’avais besoin d’aide, car je n’arrivais pas à dévisser la scelle. « Va falloir te muscler. Comment ferais-tu sans moi ? » Je fronçais les sourcils en le regardant un peu surprise, comme s’il avait dit, une bêtise. Bon c’était un peu ça en fait. Je lui donnais une petite tape légère sur le dos. « Yah. Qui dit que je serai sans toi ? Tu comptes m’abandonner ? » A mes yeux, on sera toujours ensemble. Je vivrai dans la maison à côté de la sienne, y’a pas de raison qu’on soit éloigné, non ? Pfff. Je ne voyais pas réellement ma vie, sans Bae dedans. Ça me paraissait vide, rien que de l’imaginer en fait. « Grimpe et dis-moi si ça te va. » Je montais dessus, sans rien dire avant de me redressais en restant devant la scelle. « Tu peux la monter un tout petit peu et ça sera parfait, oppa. » Dis-je en attendant qu’il monte un peu la scelle. « Tu comptes vraiment partir ailleurs plus tard ? Genre, on ne se verra pas aussi souvent ? J’espère que non. Sinon, tant pis, je te suis. Je ne veux pas être loin de toi, moi. » Je marquais une pause avant de lever un bras en l’air en signe de détermination. « Je te suivrai au bout du monde ! Y’a pas de Bae sans Sumiyo, ni de Sumiyo sans Bae. C’est un peu comme Jessica et James dans Pokémon ! Nous somme la team Rocket ! » Dis-je en me dandinant pour montrer ma motivation.

TENUE † Je ne l'ai pas mal pris, loin de là. Disons que si quelque chose se passe, ce sera forcément de ma faute, mais en même temps je ne peux pas donner cette responsabilité à ma meilleure amie. Puis, je suis l'homme, donc je conduis. « Oh non, t'inquiète. » Dis-je avec précipitation, pour ne pas qu'elle croit que je ne veux pas ou quoi. ça ne me dérange pas tant que ça. Rien qu'à voir qu'elle ne touche pas les pédales à l'arrière, c'est mieux que je sois devant. Blague à part, je descend de ma place pour venir l'aider, non sans plaisanter au passage. Le truc doit être trop serré, sûrement que celui d'avant devait être un sportif hors paire. Qui sait. Mes paroles n'étaient pas prémonitoires, elles ne sont même pas sérieuses, pourtant Sumiyo me donne une tape. « Mais non, je plaisantais, idiote ! » Me redressant, je viens frotter ma main sur le haut de son crâne, emmêlant ses mèches. Pour la rassure, je lui souris et tapote sa tête. Testant la selle, je m'accroupis à nouveau pour la relever et la fixer solidement, histoire qu'elle ne descende pas en route. « J'ai dis que je plaisantais, 'Miyo. Je ne compte pas partir loin de toi. » ça m'en coûte de dire ça, parce que j'ignore si je serais capable de la voir aux bras d'un autre homme que moi... Ou elle de me supporter avec une autre fille. C'est étrange, peut-être stupide, mais je ne vois pas non plus l'avenir sans elle. Et quand je pense à cela, ce n'est pas en tant qu'ami. Sumiyo me fait rire avec sa détermination et ses paroles, même s'il y a un côté effrayant dans ses mots. « On devrait peut-être vivre ensemble plus tard ? » Rigolais-je, revenant m'asseoir sur ma selle, le guidons entre les mains. Je préfère en rire, le prendre à la rigolade, plutôt que déboussoler Sumiyo avec mes déclarations bizarres. « Accroches-toi, je vais démarrer ! » Mes mains glissant sur les poignées du vélo, je fais genre d'être sur une moto en imitant le bruit d'un moteur. à la différence qu'on va devoir pédaler pour le faire avancer.

TENUE † « Oh non, t'inquiète. » J’hochais la tête, alors que mes lèvres se pinçaient. Bon. Alors ça va, je ne voulais pas qu’il se sente forcé d’être devant, ce n’était pas le but. Mais comme ça je pourrai contempler son dos à ma guise. J’avais envie de rire de façon narquoise, mais je me retins, manquerait plus qu’il le prenne mal tiens. En attendant, la scelle est trop haute pour moi, et je n’arrive pas à dévisser la chose, donc je lui demande son aide et c’est là, qu’on engage la conversation, sur l’éventualité, qu’il ne puisse plus être là. Hors ce n’était pas envisageable pour moi. Rien que d’y penser, je paniquerai presque. C’est tout de même bizarre, mais on a toujours vécu ensemble, alors ne plus être à ses côtés, ça me ferait trop bizarre. « Mais non, je plaisantais, idiote ! » Je le regardais du coin des yeux. On ne sait jamais, de toute façon, j’étais trop partie dans ma lancée, alors je lançais tous les arguments possible. Mais je ne voulais pas qu’on soit éloigné l’un de l’autre. Je posais une interdiction sur ça. Interdiction de s’éloigner de moi, niveau logement. On était même dans le même dortoir, donc pour dire… « J'ai dit que je plaisantais, 'Miyo. Je ne compte pas partir loin de toi. » « Hum, d’accord. De toute façon, je ferai la moule sur le rocher avec ta jambe. Ou le koala sur une branche. Ou un paresseux. Ce que tu veux, mais je ne te lâcherai pas si jamais ti souhaites partir. » En attendant il finissait d’arranger la scelle, et je m’installais. Parfait. Je pouvais m’asseoir convenablement. « Merci. » J’étais contente qu’il m’ait aidé. « On devrait peut-être vivre ensemble plus tard ? » Je le regardais, ou du moins, son dos, en clignant des yeux. J’aimais bien cette proposition moi. « Accroches-toi, je vais démarrer ! » « Je suis prête ! » Je démarrais en même temps que lui, ça faisait vraiment longtemps le vélo. « Mais c’est une bonne idée. Mais je ne sais pas si … Nos conjoints seront d’accord. Ça risque d’être source de conflit, tu ne crois pas ? » Je pédalais à mon allure, essayant de ne pas aller trop vite, ou trop lentement. « Tu crois qu’on finira par se marier ensemble ? Comme le pense nos parents ? »

TENUE † J'ignore d'où vient soudainement cette crainte de me perdre ou de me voir partir, surgissant de nulle part comme par magie. Je ne m'attendais pas à ce que Sumiyo me pose ces questions-là, ni qu'elle s'inquiète à ce point pour une chose qui ne risque pas d'arriver de si tôt, voir jamais. Ma famille est à Tokyo, mes amis aussi. Je ne veux pas m'en aller pour un endroit où je serais seul et perdu, ou loin d'elle. Une moule ? Un paresseux ? Un koala ? Elle a de la suite dans les idées, c'est fou. « Un Koala, ça sera très bien. » Je ne suis pas vraiment fan des moules, si elle veut mon avis. Un Koala, c'est mignon et tout doux. La selle réglée à la bonne hauteur, je la laisse s'asseoir et reviens à ma place, mains sur le guidon. Mes paroles ne me choquent pas, j'ai l'impression que c'est banal à souhait. Après tout, elle passe son temps à m'enlacer et m'embrasser sur les joues, cela ne devrait pas la surprendre que je parle de vivre ensemble plus tard. Avant qu'elle ne puisse répondre, je lui dis de s'accrocher, pied sur la pédale pour partir dès qu'elle serait prête. Cela fait, j'actionne le mécanisme et force doucement sur mes jambes pour faire rouler le vélo. Conjoints ? Pinçant mes lèvres, je regarde devant moi en me retenant de dire une nouvelle bêtise. « On vivra tous ensemble ? » Tentais-je de plaisanter, même si ce n'est pas tant amusant pour moi. « ça te dérangerait ? Peut-être qu'ils voient l'avenir ? » Le point positif sur ce vélo, c'est que je ne peux pas voir ma meilleure amie, ni son expression, ni son regard. Rien qui pourrait me faire regretter mes mots. « Marions-nous plus tard. » Riais-je, accentuant l'effet hilarant de ma petite blague, pour ne pas qu'elle pense que je suis sérieux et me rejette gentiment.

TENUE † « Un Koala, ça sera très bien. » Les koalas sont mignons et tout doux. Il paraît, car je n’ai jamais pu en toucher un de toute ma petite vie. Et sauf si je vais en Australie, ce que je doute, je ne pense pas pouvoir en voir. Mais j’ai encore le temps. J’ai toute la vie devant moi, pour pouvoir aller là-bas et les voir. A la fin de l’année, je serai majeure, et je pourrai enfin, me défaire de ma mère. Je pourrai couper les ponts, partir, et faire ce que je voudrai. Car j’aurai l’argent de mon compte en banque. Une fois sur le vélo, la selle de celle-ci réglée comme il faut pour moi, on se mit à pédaler, tout en discutant de nous, plus tard. Je ne saurais réellement dire pourquoi, mais la conversation tournait ainsi depuis quelques minutes. Tant mieux, j’aimais bien parler de ce genre de chose avec Bae, j’aimais me projeter dans le futur avec lui. C’est cool, non ? « On vivra tous ensemble ? » Je souris en fixant son dos. « Pourquoi pas ? Nos enfants seront des meilleurs amis aussi, c’est cool, non ? » Dis-je enthousiaste, même si peut-être que ça plairait pas à certains. Et puis peut-être qu’on finirait par faire ce que nos parents veulent, c’est-à-dire, se marier ? Lui et moi, ensemble quoi. « ça te dérangerait ? Peut-être qu'ils voient l'avenir ? » Non ça ne me dérangerait pas dans le fond ? Je n’en sais rien en fait. Voir l’avenir ? C’est possible ? J’aimerais bien voir mon avenir tiens… Je mordillais mes lèvres, rêvassant un peu sur ma vie future. « Marions-nous plus tard. » Je relevais le regard sur lui, fixant son dos, immense avant de sourire en coin. Se marier ? Ah. J’imaginais la scène. Habillé de blanc, tout ça… « Marions-nous ensemble alors ! » Dis-je en riant doucement. « Quand tu dis plus tard, c’est quand ? Quand on sera majeur ? Plus tard ? 30 ans ? » J’étais curieuse de savoir. J’ai jamais pensé à Bae comme mon mari, mais après tout il est mon frère, mon meilleur ami, mon ami, mon ennemi parfois mais c’est rare ça, alors pourquoi pas mon mari, mon âme sœur mon amant ? J’ai juste à y penser, non ?

TENUE † Il y a se projeter dans le futur et se projeter dans le futur ensemble. Sumiyo doit sûrement se projeter simplement dans le futur, en pensant à un autre homme. Tandis que je songe à un futur avec elle, un futur commun où il n'y aura ni autre femme, ni autre homme entre nous. Sauf que je ne peux pas le dire clairement à ma meilleure amie qui risque de ne pas comprendre ou de ne pas l'accepter. « Ouais, cool. » Même si dans ma vision de l'avenir, nos enfants seraient plutôt frère et soeur. Mes parents approuvent ma relation avec Sumiyo, mais ils ne saisissent pas pourquoi je ne suis pas en couple avec elle depuis tout ce temps. Nous sommes inséparable, toujours fourré ensemble et je suis sûr que plus d'un se pose la même question. Je ne ferais pas comme mes parents veulent, je le ferais parce que moi-même je le veux. C'est surprenant, mais le fait de « demander sa main » à ma meilleure amie accélère les battements de mon coeur, que je joue sur la comédie ou que je sois sérieux. J'aimerai qu'elle ne le prenne pas comme une blague et réfléchisse posément à cette situation, mais en même temps je n'ai pas envie qu'elle se prenne la tête pour une chose qu'elle n'envisage pas ou ne désire pas. Son accord doit être une plaisanterie aussi comme la mienne, et quand je le vois ainsi, je commence doucement à regretter. « Quand tu seras prête ? » à notre majorité, dans dix ou trente ans, cela m'importe peu dans le fond. évidement, c'est une taquinerie. ça vient de notre imagination débordante et parfois je m'en veux de lancer ce genre de sujet stupide et irréel. à cette simple idée de remord, j'ai augmenté ma cadence et pédaler plus vite, voulant sûrement me sortir ces pensées-là de la tête. Je n'ai pas pensé au fait que Sumiyo peinerait à me suivre -elle peut toujours retirer ses pieds des pédales- ou qu'une quelconque gêne se faufile en travers de notre chemin ... Parce que clairement, même si j'ai les yeux sur l'horizon, mon esprit est ailleurs.

TENUE † « Ouais, cool. » Je ne sais pas trop ce qu’a Bae en ce moment, mais je le trouve tout de même bizarre en fonction des réponses qu’il sort. Est-ce que c’est moi, qui me fais des films ? C’est peut-être possible. Peut-être que je suis à fleur de peau ? Je ne saurai dire. En tout cas, je continuais de pédaler, tranquillement, suivant son allure, parce que je ne pouvais pas aller plus lentement ou plus vite que lui. En attendant on se met à parler mariage, et j’essaie de nous projeter dans l’avenir, d’imaginer, ce que pourrait être nos vies plus tard. Que ça soit ensemble ou pas. Le mariage… On avait toujours rejeté nos parents quand ils nous taquinaient avec ça. Peut-être parce qu’on se considérait comme frère et sœur. Mais est-ce que ça peut changer plus tard ? J’ai beau y penser, l’idée même d’imaginer la chose, me met un peu mal à l’aise. Pas que ça soit déroutant, ou quoi. Mais ai-je le droit de penser ainsi ? Je ne veux pas que notre amitié en pâtisse. Combien de personne divorce ? Ou se sépare ? Si on reste amis, on n’aura pas à vivre ce genre d’expérience. « Quand tu seras prête ? » « D’accord. »[/color] Dis-je alors qu’il se mit à pédaler plus fort. Trop fort pour que je suive la cadence. J’enlevais mes pieds des pédales, laissant mes jambes dans le vide alors que je le regardais un peu inquiète. « Bae, ça va ? Fais gaffe, y’a du monde sur le trottoir. » Dis-je en mordillant un peu mes lèvres. En plus on approchait du temple, donc, on pouvait ralentir, non ? D’après le panneau qu’on venait de dépasser, il suffisait de continuer tout droit et de tourner à gauche au fond de la rue. Faudrait pas qu’il la rate. « Faut tourner à gauche au fond de la rue. »

TENUE † Je ne pouvais pas dire à ma meilleure amie qu'à mes yeux notre relation est plus fusionnelle qu'elle ne le pense. C'est déjà une excellente chose que nous soyons meilleurs amis, et pourtant je me demande ce que serait notre vie si nous ne l'étions pas. Et si j'avais rencontré récemment Sumiyo à l'école ? Et si nous étions que des simples amis ? Serait-ce plus simple pour moi d'accepter mes sentiments et de les avouer ? Je ne peux pas le savoir seulement en me questionnant et en ruminant ce sujet dans ma tête. Puis de toute façon, rien de tout cela ne peut arriver, alors autant faire en sorte d'oublier. Parler mariage pourrait être une très mauvaise idée, mais le faire en plaisantant passe un peu mieux. D'accord, ça reste affligeant comme sujet, mais je suis le premier à l'avoir abordé après tout. Sumiyo ne l'a pas rejeté, mais peut-être qu'elle le considère avec ironie, sans grand sérieux. Mais que ce soit pour rire ou en étant sérieux, ça n'en reste pas moins déroutant. Perdu dans mes songes, je ne remarque même pas à l'allure dont je pédale, remuant encore ce qu'il y a à l'intérieur de mon crâne. La voix de ma meilleure amie me tire trop tard de mes pensées, relevant la tête au moment où elle me parle de tourner à gauche. Gauche ? Freinant brusquement, mes mains tire d'un coup sur un côté et je sens les roues du vélo déraper brutalement contre le sol. Par réflexe, je pose un pied à terre pour arrêter le vélo dans un crissement de pneu, laissant une marque sur le bitume. Mon coeur bat plus fort encore que les fois où il s'agite pour Sumiyo, ce qui me laisse une sensation bien plus étrange. « Désolé ! ça va ? Tu n'as rien ? » Questionnais-je, inquiet pour ma meilleure amie. Quelques paires d'yeux sont braqués sur nous, sûrement les fameux piétons sur le trottoir. « J'étais ... Dans mes pensées, pardon. » Au point d'oublier la réalité qui m'entours.

TENUE † Je ne sais pas trop ce qu’avait Bae, mais il semblait un peu dans son monde aujourd’hui. Est-ce parce qu’on voit des Daims ? Ou parce qu’on va aller dans des temples qu’il pourra prendre en photo pour mieux dessiner dans ses mangas ? Je ne sais pas, peut-être qu’il a une amoureuse, et qu’il aurait préféré passer la journée avec elle qu’avec moi ? Je n’ai pas pensé à lui demander s’il n’avait rien de prévu aujourd’hui, au final, peut-être que je me suis imposée… Et que j’ai ruiné son rendez-vous. Je ne vois que cette solution possible, et ça me peine, car il aurait dû m’en parler. Ce n’est pas grave, je l’aurai passé seule, après tout on était en âge d’avoir un amoureux. Moi j’aimais bien Ryoma, même si depuis le temps… Je savais que c’était peine perdu. Il pédalait très fort, au point où je ne pouvais même pas le suivre. Il m’inquiétait un peu, en tout cas je lui parlais, en indiquant que la destination était à gauche. Et qu’on y arrivait bientôt, au vu de l’allure à laquelle on avançait… Gauche ratée. Il freina brusquement, me surprenant alors que je tentais, de ne pas tomber du vélo. Immobile, je posais un pied au sol avant de soupirer. « Désolé ! Ça va ? Tu n'as rien ? » Je regardais autour de nous avant de soupirer. On avait fait le show pour quelques personnes en tout cas… « J'étais ... Dans mes pensées, pardon. » « Pas de souci… Fais attention quand même… Si je me blesse ma mère va me tuer. » Dis-je en soupirant. Et l’agence aussi. Et je n’ai pas envie qu’elle m’interdise de voir Bae, car je me blesse en sa compagnie. « Tu vas bien toi ? Tu veux qu’on rentre ? T’as l’air bizarre… Tu ne tombes pas malade hein ? » Car il m’inquiétait vraiment pour le coup. D’habitude, il n’est pas comme ça…

TENUE † Ce n'est pas Sumiyo le problème, mais moi. Cette journée est parfaite, rien ne cloche là-dedans. Au contraire, elle est même trop parfaite. C'est la saint-valentin et je la passe avec ma meilleure amie. Jusque là, ce n'est pas non plus un soucis, mais pour elle je ne suis que son meilleur ami et je le resterai. ça trotte dans ma tête et j'en perds rapidement le fil, entre songe et réalité, tout se mélange. Quand elle me ramène à moi, je me rends soudainement compte à l'allure où je pédale et freine brusquement, manquant de nous envoyer dans le décor. à part m'excuser et prendre de ses nouvelles, je ne sais pas quoi faire de plus. Sumiyo semble en parfaite santé, heureusement. « Oui, désolé. » Ce n'est pas tant pour sa mère que je m'inquiète, mais bel et bien pour elle. Si elle se blesse par ma faute, je m'en voudrais terriblement. Quant à sa mère ou à son agence, c'est le dernier de mes préoccupations. « Non ! 'fin, ça va, je vais bien. Je te promets que ça va. » Insistais-je, lâchant un sourire pour la rassurer. Je n'ai aucun symptômes alarmant, rien qui démontre un quelconque début de maladie. « Continuons. » Attendant qu'elle repose ses pieds sur les pédales, je décris un demi-cercle pour revenir légèrement en arrière et prendre le chemin désormais à notre droite. Il faut rouler encore sur une bonne distance, entre la nature quasiment sauvage, pour atteindre l'un des temples. C'est dingue, mais même éloigné du parc, il y a des daims un peu partout dans l'espace vert, entre les arbres, proche d'un ruisseau coupant le terrain en deux. Je n'en reviens pas tellement c'est magnifique, à en couper le souffle. Arrêtant le vélo, je fais signe à Sumiyo de descendre et de le déposer dans un coin, pour ne pas s'encombrer durant notre visite. « C'est super beau ... » J'ai bien fait de prendre mon appareil photo, mais aussi mon calepin et mes crayons. J'en avais presque oublié mon sac à dos, aussi lourd qu'une plume.

TENUE † Bae n’était pas dans son assiette aujourd’hui. Ça pouvait arriver, je ne lui en voulais pas. On avait tous une période à un moment donné ou on ne se sentait pas bien. Et aujourd’hui c’était le cas pour lui. Je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas si je souhaite le savoir, même si on connait tout l’un de l’autre, il y a des choses qu’on ne se dit pas, je sais qu’il a des secrets pour moi, comme moi j’en ai pour lui. Même si actuellement, je n’en ai pas pour lui. Après tout c’est le seul à savoir que j’ai le béguin pour Ryoma senpai… Alors bon… On ne peut pas dire que je lui cache quoi que ce soit au final. J’ai beau l’écouter, je ne sais que dire, je reste alors, simplement silencieuse, pendant qu’on reprend la route. On fait demi-tour, afin de filer en direction du temple. Je regardais le paysage en même temps, c’est tout de même beau, on ne peut pas le nier. Finissant par descendre du vélo, je regardais autour de moi, c’était comme dans un paradis. « C'est super beau ... » J’hochais la tête à ses paroles, avant de suivre le petit chemin et m’accroupir pour regarder devant moi. C’était vraiment beau. Sortant mon téléphone, je mis le mode appareil photo pour prendre des photos. Profitant de prendre des daims au loin en photo. Bizarrement, le lieu m’apaisait, surement parce que c’était un lieu spirituel. Me redressant, j’avançais vers le temple, croisant quelques personnes, qui pareil, ne faisaient pas de bruit. Regardant de temps en temps Bae, je souris avant de m’aventurer dans le temple en lui-même et marcher en sautillant pour faire le tour de celui-ci. Le soleil présent, embellissait tout. Je finis par me trouver devant une petite fontaine d’eau, pour y lire les instructions. On pouvait en boire une coupelle, apparemment c’est bon. Mais il faut faire un vœu avant. Je fronce les sourcils, avant de faire un vœu et en boire une gorgée. Je me tournais pour faire signe à Bae de venir ici pour qu’il fasse la même chose.

TENUE † Je pourrais tout lui dire, si ça ne la concernait pas directement. J'ignore comment interpréter toute ces choses qui se passent dans ma vie ou dans ma tête. Peut-être que si j'avais moi aussi le béguin pour une quelconque personne -en dehors d'elle- j'en parlerai sans hésiter, mais ce n'est pas le cas. Je ne suis pas amoureux d'une fille de ma classe ou de l'école, ni du club, ni de rien du tout. Je ne peux pas non plus dire que je sois amoureux d'elle sans être sûr et certains. C'est confus. Disons que ce n'est pas ma journée, mais je crains fort que demain ou après demain ne le soit pas non plus si je continue à réfléchir autant. Si Sumiyo ne comprend rien, moi non plus. Je n'ai peut-être pas non plus envie de savoir ce qu'il se trame dans ma caboche, et en même temps, je voudrais me comprendre moi-même. Oubliant l'accident de tout à l'heure, je prends le bon chemin vers le temple, roulant beaucoup plus doucement et avec prudence cette fois-ci. Le paysage m'a coupé le souffle en relevant la tête de la route, tombant sur un décor presque paradisiaque mais façon sauvage et forestier. Le vélo garé, je commente l'image que j'ai sous les yeux, une flamme dans les pupilles. Sur feuille, ça doit être encore plus beau. Mon appareil photo entre les mains, j'imite ma meilleure amie en mitraillant les alentours, puis le temple. J'ai besoin d'autant de détail que possible, puis ça fera toujours des tonnes de souvenir à ramener à ma famille. à plusieurs reprises, j'ai inclus Sumiyo dans le cadre, faisant mine de rien. Je l'ai même prise devant la fontaine, à lire les instructions. Durant une bonne minute, je l'ai scruté de mon objectif, appuyant sur le bouton quand elle fit son vœu, quand elle but la coupelle, et même quand elle se tourna vers moi pour me faire signe. Abaissant mon appareil, je lui souris et me rapproche, laissant tomber l'objet par sa sangle le temps de faire un vœu et de boire l'eau de la fontaine. C'est seulement après que j'ouvre la bouche. « Tu es sûr que c'est hygiénique ? » Après tout, on ne sait pas d'où vient l'eau. Est-elle buvable ? Bon, ils ne proposeraient pas de faire un vœu si ce n'était pas le cas. « Tu crois qu'il y a des moines ici ? » J'aimerai les photographier, eux aussi. Il y a trop d'information à traiter dans cet endroit, mais ce n'est pas plus mal.

TENUE † La journée avec Bae était agréable. J’ai toujours aimé passer des journées de la sorte avec lui. Même s’il s’était comporté un peu de façon bizarre tout à l’heure, ce n’était pas bien grave, je lui pardonnais tout. N’était-ce pas ça la vraie amitié ? Moi je pense que si, alors je passais à autre chose, nous avions mieux à faire, que de nous prendre la tête pour ce genre de chose de toute façon. Marchant dans le temple, je contemplais un peu tout ce qui m’entourait, en silence, car le lieu donnait l’envie de se taire, tout simplement. Je pouvais voir Bae, du coin de l’œil, prendre des photos. Faisant une prière, je bus une gorgée, d’eau, avant de lui faire signe de venir lui, aussi, à son tour faire la même chose. Je ne sais pas si ça marche réellement, mais ça ne coutait rien de le faire pour autant. Le regardant faire, je souris doucement avant de me rapprocher de lui, une fois qu’il eut fini. « Tu es sûr que c'est hygiénique ? » J’haussais les épaules. « Je ne sais pas, je pense ? Quelqu’un doit entretenir tout ça pour que ça reste tout de même un minimum bon. » je parlais surtout de la grande cuillère en bois pour prendre et boire l’eau. C’était un temple avec beaucoup de visiteur, donc je pense qu’ils font en sorte que tout soit très hygiénique. « Tu crois qu'il y a des moines ici ? » je regardais un autour de nous avant de passer mon bras autour du sien et me coller contre lui. « On a qu’à regardait partout pour voir ? Il doit bien y avoir quelqu’un pour s’occuper du temple, donc j’ai envie de dire oui ? » dis-je en posant ma tête sur son épaule. « Tu veux les prendre en photo ? »

TENUE † L'endroit est digne d'une carte postale, j'en oublierai presque le sujet de discussion précédent avec ma meilleure amie. Je sais que c'est temporaire, que tôt ou tard j'y songerai à nouveau, mais tant que mon attention est occupé par quelque chose, ça va. Photographiant le temple et ses alentours, je ne sais pas si je dois être époustouflé par les clichés ou le paysage sous mes yeux. La luminosité des lieux rends les prises magnifiques, de quoi me donner des bons résultats. Rejoignant ma meilleure amie, celle-ci semble faire une prière au temple, me faisant signe de venir à mon tour. Je ne sais qui prier, ni quoi demander. Je n'ai pas besoin d'aide pour mon manhwa, ni pour mes études ou mon boulot. Ma vie est très bien comme ça, alors je tourne mon souhait vers Sumiyo, secrètement. Il n'y a pas de mot précis à donner, juste qu'il ou ils fassent quelque chose pour elle. C'est seulement après avoir bu l'eau que je m'interroge et pose la question à Sumiyo, à demi sceptique. « J'espère bien, je ne voudrais pas que l'on tombe malade. » Nous avons tellement à faire que ce ne serait pas convenable d'être malade. Reposant la cuillère en bois à sa place, je me redresse et jette un coup d'oeil autour de moi, cherchant une moine ou quelqu'un vivant ou travaillant dans ce temple. « Allons-y. » Sumiyo accroché à mon bras, je souris et commence à marcher dans la résidence. « Oui, ça pourrait beaucoup m'aider. » Pour le moment je ne sais pas pour quoi, mais je suis sûr que je pourrais en faire bon usage par la suite. Parcourant un peu le temps, nous arrivons dans une salle haute en plafond, décorée de statues et de bougies un peu partout. Prenant quelques photos, j'adresse une prière de remerciement à la statue face à moi, puis fais signe à Sumiyo de continuer. Au bout d'un moment, nous arrivons à un passage menant au jardin, de l'autre côté du temple. C'est là où je vois un monsieur s'occuper de l'herbe, vêtu de la tenue typique du moine, bien qu'il ne soit pas orange comme je le croyais. Sans le déranger, je le prends en photo de dos puis regarde le rendu sur le petit écran. « C'est cool, j'ai pu faire pleins de photo. » Souriais-je en regardant les autres clichés, la plus part avec Sumiyo, ainsi que pas mal de daims.

TENUE †« J'espère bien, je ne voudrais pas que l'on tombe malade. » Je secouais la tête de façon négative. « Mais non, ne t’inquiète pas Bae, et puis on tombe rarement malade, alors ne nous porte pas la poisse, tout ira bien. » Dis-je alors qu’on se mit à visiter le temple tout en silence. Je le suivais sans rien dire, le regardant prendre des photos la plus part du temps. Je regardais bien évidemment les décors et tout ça, mais bizarrement, je préférais regarder Bae prendre tout ça en photo que le voir de mes propres yeux. Souriant doucement, je m’inclinais légèrement vers la grande statue, avant de rapidement faire une prière. Le silence n’était pas pesant du tout, au contraire, il était apaisant. C’était agréable, même si je sais très bien, que je ne pourrais pas vivre dans ces conditions comme ça, toute ma vie. Une fois de temps en temps, oui, mais tout le temps, mon dieu, non. Le suivant, à son signe de main, je pressais le pas, sans pour autant courir, on m’a toujours dit, de ne pas courir dans un lieu sacré, alors je l’évite au maximum. Je me pinçais doucement les lèvres en voyant la personne s’occuper du jardin. Je regardais Bae prendre les photos, me plaçant derrière lui, pour voir aussi les photos. « C'est cool, j'ai pu faire pleins de photo. » Je posais ma tête sur son épaule avant de passer mes mains sur sa taille, pour le serrer contre moi. « Oui, tu veux qu’on aille ailleurs ? Qu’on rentre ? Dis-moi tout oppa. » dis-je avant de le lâcher, et me baisser pour sentir une fleur qui se trouvait dans le parterre ou on se trouvait. De couleur rosé, elle était magnifique. « J’aime les fleurs. » dis-je en reniflant à nouveau son doux parfum.

TENUE † C'est justement quand nous parlons d'un truc que ça se produit, même si je ne souhaite pas que l'on tombe malade. Nous ne sommes pas venu jusqu'ici pour ça, donc autant faire attention. Faisant la moue, je ne réponds pas mais laisse présager que je ne suis pas trop d'accord avec ma meilleure amie. Continuant la visite du temps, je prends des clichés par-ci par-là, prenant mon temps pour enregistrer les détails de l'endroit qui sont magnifiques. C'est à peine si, à l'oeil nu, je remarque les gravures dans les colonnes ou le bois, dans les statues, les pots, tout ça. Il y a des détails auxquels personne ne fait attention et qui, pourtant, mérite vraiment le détour. Terminant avec l'intérieur, je fais signe à Sumiyo de me suivre vers un chemin menant à un jardin. C'est calme, silencieux, vide. Le peu de gens qui se promène dans cet endroit sont aussi discret que le lieu en lui-même. Mon appareil toujours à la main, je ne cesse de photographier les zones qui me plaisent et qui pourraient me servir, jusqu'à tomber sur un moine. Je ne suis pas venu jusque là pour rien, finalement. Prenant encore quelques clichés, je sens ma meilleure amie se coller à moi et m'interroger. « Rentrons. On pourra toujours s'arrêter sur le retour. » Si jamais on voit quelque chose qui nous intéresse ou quoi. En tout cas, ça a été une très bonne journée, j'ai récolté de quoi faire pour mes prochaines idées. « Moi aussi. » Répondis-je, la prenant en photo avec moins de discrétion. J'ignore ce que j'aime le plus entre la fleur et ma meilleure amie, parce qu'elle est beaucoup plus belle que les pétales colorées. « Soyons encore ensemble la prochaine fois. » à la prochaine saint-valentin, même si ça cache un désir inavoué. Un désir d'être bien plus que son meilleur ami, bien plus qu'un frère de coeur. Terminant avec mon appareil, je le tends à Sumiyo avec un sourire. « Je te le laisse pour le retour. » Si elle veut, bien sûr. Je ne la force pas à l'utiliser, mais je suis sûr qu'elle fera des belles prises.

TENUE † « Rentrons. On pourra toujours s'arrêter sur le retour. » J’hochais la tête. Je suivais le maitre. Je n’étais pas bien difficile, s’il disait rentrons, alors on rentre. Je marchais toujours comme ça, sur la décision de Bae, j’aimais bien toujours faire ce qu’il avait envie lui. D’abord ses envies, les miennes passent après. Toujours. « D’accord rentrons alors. » Dis-je avant de me pencher, vers une fleur, plus que belle. Son odeur était enivrante, je ne pouvais pas le nier. Je fermais les yeux, pour me délecter de ce parfum. Un frisson s’empara rapidement de moi au passage. « Soyons encore ensemble la prochaine fois. » Je relevais le regard vers lui, avant de sourire franchement. Me redressant, j’hochais la tête. « Et l’année suivante, et ainsi de suite. Ça serait bizarre de faire la St Valentin sans toi. » J’étais sincère. Je ne préférais pas imaginer en fait, parce que ça serait vraiment trop bizarre. Inspirant longuement, je le regardais faire d’autres photos, avant de me le tendre. « Je te le laisse pour le retour. » Je le pris avant de sourire en coin. « Ok, merci Bae. » Je ne perdis pas de temps, pour prendre des photos. Je n’étais pas une super bonne photographe comme lui, mais ça va, je n’étais pas si mal non plus. Restant encore un peu moment au temple, on finit par prendre le chemin du retour, avec notre tandem. Pédalant, cette fois, sans faire de dégâts ou autre, on remit le vélo à sa place, avant de prendre la direction de la gare. On en profitait même pour s’acheter un petit truc à grignoter, parce que la journée passait très vite, et que nos estomacs, ne semblaient pas vouloir rester sans nourriture. Une fois le train en gare, on monta dedans pour s’asseoir à côté. Sans attendre, sachant qu’on avait encore pas mal de temps avant d’être sur Tokyo, je posais ma tête sur son épaule, pour m’endormir. C’était une bonne journée.