Tenue - La mère d’Ichigo, celle avec qui je tournais une publicité, m’avait invité à venir à sa soirée d’Halloween. J’avais accepté avec plaisir, ayant envoyé un message texte à son fils pour savoir s’il allait être présent. Même si je connaissais quand même un peu les gens, je connaissais davantage Ichigo et il était dans ma tranche d’âge. De plus, je n’avais pas tellement d’affinité avec les autres mannequins, préférant rester que dans une relation de travail, même si certain essayait d’un peu trop pousser les choses. Tant qu’on restait quand même professionnel et ami, ça m’allait.

Je me préparais donc avec l’aide de ma très chère coiffeuse et de ma maquilleuse. Même si elles ne voulaient rien savoir que je les paye, je désirais quand même le faire. Je les avais invitées d’ailleurs à venir se joindre à moi au party. Au moins, je me sentirais moins mal si elles refusaient toujours mon argent. De plus, ce party leur permettra de faire de nouvelles rencontres et qui sait, obtenir des contrats plus croustillants. Eh oui, je pensais aux autres. Si elle pouvait trouver mieux ailleurs au niveau du salaire, pourquoi pas. Néanmoins, je serais triste si elles partaient.

Après de longues heures de préparation, je finissais par être habiller de mon costume de pirate, enfilant un verre de contact rouge au lieu du bleu. Ça faisait un peu plus horreur. Je suivais mes amies, embarquant dans la limousine de maman pour se rendre à destination, m’assurant de demander si Ichigo y était déjà en lui envoyant un message texte. Les filles se moquèrent de moi et je ne pus m’empêcher de rougir légèrement, riant tout en secouant la tête. On est des amis, rien de plus. Je l’aime bien, mais en tant qu’ami c’est tout. Dis-je en regardant par la fenêtre. Il commençait à faire sombre dehors. Je me disais que ce n’était que la tombée de la nuit, rien de plus.

Tenue - J’ai peut-être un petit quelque chose pour lui, mais ce n’est pas l’amour fou alors on se calme s’il vous plaît. Les deux stylistes se mirent à faire les fangirl, me disant que l’amour se développait avec le temps, que ça commençait comme ça les relations. Bref, je pris un peu peur, trouvant que j’allais trop vite encore. Ignorant le plus possible les propos des filles, je regardais par la fenêtre. Finalement, ce n’était peut-être pas la nuit qui était tombée. Un vent commençait à souffler, signe qu’un orage se préparait. C’était typique des films d’horreur en fait, tout concordait avec l’halloween. Je crois qu’on allait passer une excellente soirée. Enfin, je l’espère.

Une fois arrivé à destination, je descendis de la limousine tout en recevant finalement une réponse d’Ichigo. Il se trouvait déjà sur place. Il n’avait pas perdu de temps celui-là. Les filles ne manquaient pas de me pincer une joue tout en me taquinant sur mon petit sourire qui s’était dessiné sur mon visage quand j’avais lu le message d’Ichigo. Roh c’est bon, ça va ! Je souris tout le temps. Dis-je en faisant une moue. Elles n’allaient pas me lâcher ces deux-là. Pourtant, je ne pouvais pas dire que j’en étais amoureuse. C’était impossible en si peu de temps. Et puis, on se voyait plus comme de bons amis, rien de plus. Enfin bref, pour le moment, ce qui pressait pour le moment c’était d’entré avant que la pluie de nous tombe sur la tête.

Une fois à l’intérieur, je cherchais du regard mon ami. Quand je le trouvais, je m’excusais auprès de mes copines pour aller faire peur à ce petit vampire. Marchant discrètement, mes pas étant camouflé avec la musique, je m’avançais vers Ichigo qui était assied à une table. Une fois près de lui, je posais mes mains sur ses épaules tout en m’exclamant : T’aurais pus m’avertir que tu venais quand même. Je ris avant de le contourner pour être à sa diagonal. Monsieur chasse ce soir ?

Tenue - Ce n’était pas réellement prévu ? Il n’avait pas envie de sortir en fait ? Ce n’était peut-être pas le type de mec qui fréquente les boîtes de nuit. Il n’était pas le type à être studieux pourtant. En fait, il aimait peut-être la solitude qui sait. Peut-être pas, car je le voyais qu’il aimait bien traîner avec ses copains du baseball. Il était quand même social. D’ailleurs, pour faire un jeu de mot, je lui demandais s’il allait chasser ce soir. Sa réponse fut quand même sec malgré sa bouille enfantine. Je venais de le froisser, je le savais. Ne le prends pas comme ça… Et on me tira dans la foule. Je suivais Ichigo au travers des groupes de personnes. Pas trop le choix puisqu’il me tirait par le bras. Je ne comprenais pas ce qu’il faisait en fait. Il nous apportait ailleurs, dans un coin plus tranquille. On s’entendait parler, c’était déjà mieux.

Voilà qu’il se moquait de ma tenue. Je baissais mon regard sur mon accoutrement, ne sachant pas trop si je devais rire ou non après ce qu’il venait de se passer. Le sentant tirer un peu mon haut, je posais mon regard sur sa main avant de le regarder, ne sachant pas s’il se moquait vraiment de moi ou il essayait juste de trouver un sujet de conversation. Je n’osais pas répondre, me mordant la lèvre avant de m’apercevoir qu’il posait sa veste sur mes épaules, me demandant si je n’avais pas froid. Je secouais doucement ma tête. Écoute Ichi… Je ne voulais pas dire quelque chose de mal, c’était en lien avec ton costume et les belles filles qu’il y a ce soir. Excuse-moi si je t’ai froissé, ce n’était pas mon but. Je baissais doucement ma tête. Définitivement, c’était un sujet taboo de parler des filles avec lui. Je devais sérieusement en prendre note.

Soudainement, tout s’éteint et on entendit un gros coup de tonnerre à peine 2 secondes après que l’électricité fut coupée. Je sentais mon cœur battre à cent mille à l’heure, ayant une peur de la noirceur, surtout avec la tempête qui grondait dehors. Je ne me sentais pas du tout bien à cet instant, tremblant de peur en posant mes mains sur mes oreilles, certaines personnes criant de peur en voyant que rien ne s’allumait.

Tenue - Je ne pouvais pas m’empêcher de m’excuser auprès d’Ichigo car il semblait tellement sur les nerfs que j’avais l’impression que c’était ma faute. Il balaya sa main comme pour me dire de laisser faire, signe qu’en effet, je l’avais froissé. Avant même qu’on échange quoique ce soit, la tempête fit rage, les lumières s’éteignaient, nous laissant dans le noir total, les reflets des éclairs nous éclairant parfois. Posant mes mains sur mes oreilles pour essayer d’assourdir les coups de tonnerres, je vis quelques personnes utiliser leur téléphone pour éclairer. Ce n’était pas une mauvaise idée, mais j’étais paralysée par la peur. Je ne savais pas pourquoi j’avais autant peur d’une tempête la nuit. Je crois que je me sentais plus vulnérable quand je ne voyais pas aussi clair que dans le jour.

Ichigo m’éclaira avec son téléphone et j’avais l’air d’une gamine avec mes mains sur mes oreilles. Néanmoins, il me demanda si j’allais bien, même qu’il me prit dans ses bras, m’invitant à s’assoir à ses côtés. Son bras autour de mes épaules me rassurait, mon cœur battait moins vite, quoiqu’il s’emballât avec ce rapprochement. J’étais tellement surprise que je ne bougeais pas, clignant des yeux sous l’incompréhension avant de rire nerveusement. J’ai l’air d’une gamine… Je riais de moi-même, mon comportement étant un peu exagéré. Pourtant, je ne le faisais pas du tout pour avoir l’attention de mon ami, c’était vraiment réel comme réaction. Je faisais toujours ça quand j’étais chez moi, dans mon lit ou dans une pièce lorsqu’il y avait tempête dehors le soir. Le jour, l’orage ne me dérangeais pas, même si l’électricité manquait, je pouvais quand même être éclairé, donc ça allait. Là, c’était tout noir, comme dans un film d’horreur, ne sachant pas ce qui pouvait bien se cacher dans l’obscurité.

Me sentant confortable et en sécurité avec Ichigo à mes côtés, je me blottis doucement contre lui, serrant doucement son veston contre moi, comme pour me faire une petite couverture. Je me mordillais doucement ma lèvre, entendant les personnes travaillant dans les éclairages qu’il n’avait rien à faire, même la génératrice avait sauté. Je frissonnais, ramenant mes jambes contre moi. Tu ne veux pas aller à la recherche de ta mère pour voir si elle va bien ? On était prit au piège, même à l'extérieur, j'avais cru voir toutes les lumières de la rue éteinte. On était dans le noir total.

Tenue - Je me sentais tellement gamine à réagir ainsi. Je ne pouvais pas m’en empêcher et je me sentais obligé de m’en excuser d’une certaine façon. Sa réaction, au début, me tira une petite moue puisqu’il riait, mais son explication me rendait plutôt curieuse. Il avait déjà vu pire comme phobie ? Je ne crois pas qu’il y a de pire ou de moins pire phobie. C’est psychologique et notre corps réagit fortement, on n’y peut rien. Mais bon… Au moins, on peut travailler sur nos phobies pour les faire partir, ce n’est jamais perdu. Heureusement parce qu’il était hors de question qu’à mes 80 ans, je me cache en dessous de mes couvertures. Soupirant doucement pour calmer mon rythme cardiaque, je décidais de parler de sa mère, regardant les lumières des téléphones un peu partout. Il ne semblait pas du tout inquiet et sourit. On ne sait jamais. Dis-je en serrant mes jambes contre moi, mes bras enlaçant mes jambes de façon assez serrée. J’avais toujours cette peur au fond de moi que quelque chose me surprenne, un truc bruyant qui me fasse sursauter. Je détestais ça. Je n’en frissonnais rien qu’à m’imaginer toutes sortes de scénarios.

Je sortis de mon imagination fertile lorsque j’entendis la question d’Ichigo à propos de ma mère. Lentement, j’haussais mes épaules en soupirant doucement. C’est vrai, elle devait être ici quelque part, mais je n’avais vraiment pas envie d’aller à sa recherche dans cette foule sous les nerfs. Elle doit être ici quelque part, mais je ne m’inquiète pas non plus, elle doit être avec des collègues. Dis-je en me détachant d’Ichigo, trouvant que j’étais peut-être un peu trop dans sa bulle à me blottir ainsi contre lui. D’ailleurs, je devais vraiment lui dire ma pensée. Tu sais, si tu n’as pas envie de rester, tu peux partir, je vais survivre. Moi, je suis obligée de rester. Dis-je doucement sans aucune intonation, ni rien. Je ne voulais vraiment pas être un poids pour lui et je voulais vraiment qu’il le sache. Déjà que je l’avais blasé avec mes mots tout à l’heure.

Tenue - Je le regardais, ne le voyant pas très bien dans le noir. Il ne semblait pas tellement croire en mes paroles. Je baissais légèrement ma tête, jouant avec une mèche de mes cheveux. Tu sais, je penses vraiment ce que je dis. Il y a toujours une solution à tout. Dis-je en tournant la mèche de mes cheveux sur mon doigt. À son expression verbale, je croyais qu’il ne me prenait pas du tout au sérieux, comme si je disais n’importe quoi, ce qui m’affectais légèrement. De ce fait, je m’éloignais un peu de lui, me recroquevillant sur moi-même en lui disant qu’il pouvait partir à tout moment. Sa réponse me fit sourire. Je regardais dehors et sursauta en voyant un éclair déchiré le ciel sombre. Je posais mes mains près de mes oreilles. En effet, tu ne devrais pas sortir. Dis-je en regardant son téléphone. Sa question me fit rire, me changeant un peu les idées. Mais non. C’est juste que je ne veux pas avoir l’air trop dépendante tu vois ? J’avais toujours cette fâcheuse manie de plaire à tout le monde. Je me rabaissais moi-même, vivant de toute façon dans une atmosphère négative. Enfin, je vivais dans cette atmosphère et j’en ai été marqué. Toujours plaire à ma mère.

Aux questions d’Ichigo, je déviais mon regard vers le spectacle de lumière de téléphone, serrant mes jambes avec mes mains. Cette question me rendait toujours nerveuse. En fait, c’est surtout pour ta mère et oui, ça va, entre elle et moi. Il ne savait pas à quel point elle m’avait sermonner pendant des jours parce qu’Ichigo avait osé la confronter. Il ne savait pas qu’elle m’avait claqué au visage pour mon comportement. Il risquait gros en jouant dans le territoire de ma mère et je devais l’en éloigner. Je ne supporterais pas qu’il soit victime de la colère de ma mère, personne ne méritait ça. Tout était bien comme ça. Et toi ? Ça va avec ta mère ? Je lui retournais la question histoire qu’il ne cherche pas à me tirer les verres du nez à propos de ma mère et moi.

Tenue - < Et bien je ne peux pas me permettre de te laisser seul >. Mon regard se posa sur Ichigo malgré la pénombre. Un petit sourire se dessinait sur mes lèvres, étouffant un petit rire amusé. Merci, c’est gentil. Je te paierais une glace pour te remercier. Je voulais sincèrement le remercier de rester avec moi surtout que rien ne lui obligeait à le faire. Je savais que je pouvais être une plaie colleuse et me la jouer princesse en danger même si je ne faisais vraiment pas exprès. On me l’a répété souvent, même au lycée dans le temps. Pourtant, je gardais tout pour moi et encaissait sans rien dire. Pourquoi disait-on que je me la jouais princesse en danger alors que je ne me plaignais pas ? J’avais arrêté de le faire justement parce qu’on me reprochait de trop évacuer se que je ressentais. Je ne savais vraiment plus quoi faire, alors j’avais opté de garder tout pour moi. Mais voilà que j’avais peur d’être trop pénible et je l’étais à force de demander si je l’étais. Compliqué je vous jure.

Parlant de nos mères, je clignais des yeux lorsqu’il répliqua à propos de la sienne. < Ma mère ? Ma mère ne t’oblige pas à rester >. Secouant mes mains, je repris ma phrase. Ah non non ! Je suis ici pour elle, pour lui faire bonne impression. Je ne m’y sens pas obligé, ne t’inquiète pas. Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire. Je suis là de mon plein gré. Dis-je maladroitement, essayant d’expliquer ce que j’ai voulu dire. Je soupirais, le cœur me débattant légèrement, me sentant mal d’avoir dit quelque chose qu’il ne fallait pas. Un coup de tonnerre puissant me fit sursauter. Mes bras se serra davantage autour de mes jambes, écrasant littéralement ma poitrine, me coupant un peu ma respiration. J’avais tellement peur que je ne me rendais pas compte que je m’étouffais. À la proposition d’Ichigo, j’Hochais doucement la tête. Tout pour m’empêcher de faire une crise de cœur avec cette tempête. Dis-je en faisant une moue, prenant une écouteur en l’insérant dans mon oreille, me rapprochant un peu plus d’Ichigo avant que son fil ne se brise. Je posais ma tête contre le mur et ferma mes yeux, me concentrant sur sa musique le plus possible, lui laissant le champ libre pour la choisir, n’ayant pas de préférence. Et puis, c’était son Ipod après tout.

Tenue - Mais qu’est-ce que je disais. Sa question me fit réaliser que j’avais l’air d’une folle ou encore pire, d’une désespérer. Lentement, je baissais ma tête, réfléchissant un peu à quoi répondre. Être entièrement honnête ou pas ? En fait, il n’avait pas besoin de connaître mon envie irrépressible de plaire à tout le monde. C’était mon problème à moi, alors je n’allais que lui dire ce qu’il avait besoin de savoir. Parce qu’elle a toujours été là pour moi et je ne veux pas paraître égocentrique ou tête enflé en m’éclipsant de son party. Expliquais-je du mieux que je le pouvais. C’est vrai qu’elle était comme une seconde mère pour moi au niveau des secrets et de ses conseils. Je crois que sans elle, j’aurais déjà craqué depuis longtemps.

Quand Ichigo proposa sa musique, je ne refusais pas. J’aurais enfin un moyen de me changer les idées avant d’éclater en sanglot en position fœtus. Cette tempête me rendait très nerveuse puisqu’elle n’était pas du tout pareil comme les autres. Tout était sombre partout, la pluie et le vent faisaient bourdonner les fenêtres sans parler des éclairs et du tonnerre qui déchirait la nuit noire. Ce scénario était typique d’un film d’horreur et je dois avouer que mon imagination commençait à me jouer des tours. Je me concentrais donc sur sa musique provenant de Shôjô, ne jugeant pas. J’hochais plutôt la tête. J’ai hâte d’entendre. Dis-je tout simplement. Je sursautais au début de la chanson, posant ma main sur mon cœur qui battait rapidement. Oh mon dieu, j’ai faillis mourir. M’exclamais-je en calmant ma respiration. Je continuais à écouter la musique, bougeant doucement ma tête au rythme de la musique. Ce n’était pas mal tout compte fait. Je ne savais pas que tu aimais les Shôjôs. Tu en lis beaucoup ? Demandais-je tout en écoutant la musique.

Tenue - Je le regardais avant de sourire légèrement. Je ne connaissais pas sa mère autant que lui, je dois l’avouer. Mais j’agissais ainsi avec tout le monde. Mon côté vouloir plaire à tout le monde l’emportais souvent. Je ne m’en rendais pas compte, mais ça me rendait malade. Je sais qu’elle est très gentille, mais c’est un réflexe chez moi de plaire aux gens alors… C’est instinctif. Je me frottais la nuque avant de finalement me concentrer sur la musique au lieu de me concentrer sur ce qui nous entourait. Je tombais comme dans un petit monde, me laissant emporter par cette musique rythmée jusqu’à ce qu’on parle de Shôjo. Je le regardais, clignant des yeux en étant surprise par son côté un peu plus féminin. Lui qui semblait être fermé, voilà que je découvrais une toute autre personnalité. Il commençait lentement à me plaire, je devais l’avouer. Il n’était pas le mec froid et fermé que j’avais rencontré dans ce parc.

Relâchant mes jambes, je m’assieds en tailleur. Il dessinait aussi. C’était différent de taguer sur un mur de la ville. Il m’avouait qu’il préférait les dessins des Shôjos, ce qui m’étonnais. Ce qui attirait mon attention, c’était qu’il dessinait mieux les femmes. Je souris en gloussant de rire. Un vrai homme quoi. Je lui tirais ma langue pour ne pas qu’il prenne ces mots trop au sérieux. Bien sûr, je le taquinais. Plus sérieusement, j’aimerais bien voir tes dessins. Je suis curieuse de voir à quoi ils ressemblent. Je replaçais doucement l’écouteur dans mon oreille. Enfin, si tu veux bien me les montrer. Soudainement, un lampadaire tomba de la rue en se faisant percuter par une voiture et éclata une fenêtre. Je sursautais, les cris me perçant les oreilles. Personne n’avait été blessé, seulement effrayé. Je retirais l’écouteur de mon oreille et me leva pour voir si le conducteur allait bien. Il semblait secouer et affolé par cette tempête. Je soupirais de nervosité en posant mes mains sur mes bras et chercha du regard la mère d’Ichigo et ma mère.

Tenue - J’étais comme un livre ouvert à ceux dont j’avais confiance. Avec Ichigo, je n’hésitais pas à lui dire que j’aimais plaire aux gens. C’est vrai, on m’avait élevé ainsi, à plaire physiquement aux autres. Néanmoins, je ne désirais pas ça. Je préférais qu’on m’apprécie, qu’on me trouve gentille et attachante. Pour moi, quelqu’un qui ne préférait que mon physique ne valût pas ma confiance. J’en avais assez eu d’expérience avec la gente masculine de mon lycée et de l’université. Je ne croyais pas que les gens pouvaient être aussi malveillant. Maintenant, je faisais attention à qui donner ma confiance, surtout lorsqu’il était question d’homme. Ces lions sont toujours affamés par le corps. Ichigo était différent, mais je ne pouvais pas me cacher que j’avais encore une crainte.

La conversation déviant sur le talent de dessinateur d’Ichigo, je lui demandais de voir ses œuvres. Ça va, tu as bien le droit d’aimer les grosses poitrines. Dis-je calmement en souriant en évitant d’en rajouter davantage. J’avais vraiment envie de voir ce talent. Je le jalousais un peu dans un sens car quand j’étais plus jeune, j’aimais bien dessiner. Dessiné des dessins déjà imprimé parce que niveau création de quelque chose, j’étais vraiment nulle et ma mère ne me laissait pas trop de temps pour des hobbies. Elle qui voulait que je devienne mannequin sous ses conseils ne me lâchait pas d’une semelle. Heureusement que je peux nager à ma guise. Cela me permet de garder la forme et en même temps d’aérer mes esprits. D’ailleurs j’avais commencé à me demander si c’était vraiment pour moi que je faisais ce métier ou pour ma mère qui voulait combler son rêve d’enfant. Je ne savais plus trop.

Au moment où Ichigo allait me montrer son dessin, un fracas se fit entendre à l’extérieur. Je me levais, regardant la scène, clignant mes yeux en tremblotant toujours. Je sursautais légèrement en sentant les mains d’Ichigo sur mes bras, continuant à regarder la tempête à l’extérieur qui semblait peu à peu se calmer. Ça…Ça va, merci. Je lui souris avant de fermer mes yeux sous les lumières qui éclairaient finalement la pièce. La tempête s’était enfin calmée. Je passais mes mains sur mes yeux sans toucher à mon maquillage, voulant laisser le temps à mes yeux de s’ajuster à la lumière. Je couinais en clignant à plusieurs reprises des yeux, retrouvant peu à peu ma vision du jour. Je crois que la fête est terminé pour ce soir… Je ris en regardant autour de nous les gens qui commençaient à s’en aller.