Tenue - Une semaine s’était écoulé depuis cette fameuse nuit au bar. J’en faisais toujours des cauchemars la nuit. Je me rappelais tout, sauf du moment où ce Jaxon m’a rapporté chez lui. Quand je me suis réveillée, je suis allé vérifier à la salle de bain si j’avais toujours ma fleur. Heureusement, c’était le cas, mais je n’étais quand même pas rassuré du tout. Certes, il y avait cette fille, la copine de ce Jaxon qui avait été présente dans leur maison mais qui sait. Avec ce que ces deux hommes m’ont fait, j’étais devenue très insécure et j’avais de la difficulté à croire que ce jeune homme avait rien fait. Je me sentais tellement sale que je prends 2 à 3 douches par jour. Je n’imagine pas comment je serais si ces hommes auraient réussit à se rendre jusqu’au bout.

Le samedi au matin, j’avais décidé d’aller faire l’épicerie. J’avais choisi le matin parce qu’ainsi, il n’y aurait pas beaucoup de personne et je pourrais rapidement retourner à l’appartement. J’avais à peine recommencé à manger depuis qu’on m’avait montré à quel point j’étais blanche. Je dois avouer que je me forçais à le faire parce que tout ce que je voulais faire, c’était de vomir tellement je ne me sentais pas bien mentalement. Je n’arrêtais pas de me répéter que j’étais une fille facile, que je l’avais cherché. Ces phrases passaient en boucle dans mon esprit et je ne faisais rien pour les chasser. J’aurais dû rester avec mes amies. J’aurais dû ne rien boire. J’aurais dû m’habiller avec plusieurs couches. J’aurais dû ne pas sortir.

Je passais dans les rayons, revenant plusieurs fois sur mes pas en m’ayant aperçu que j’avais passé tout droit sur les produits que je voulais acheter. Je me retrouvais même à lire à plusieurs reprises la même étiquette d’un produit, perdue dans mes pensées.

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Tenue - J’étais tellement concentré à lire la même étiquette que je ne réalisais pas que j’étais lunatique. Je m’étais tellement renfermé sur moi-même depuis ces derniers moi que je n’avais pas vu le temps passé. Malgré que je fusse devenue renfermé et lunatique, je réussissais quand même à réussir mes examens. Bientôt, ce serait les examens finaux et je devais me tenir prête, mais je devais avouer que je n’avais aucune motivation à étudier. Ma tête était complètement ailleurs et je n’avais vraiment pas envie d’en parler avec une psychologue. J’allais à l’école et c’était tout.

Regardant l’étiquette, je me remémorais ces mains sur mes cuisses, leur visage plutôt flou, leur voix et leur sourire en coin avant d’entendre mon nom. Mon regard vide se posa dans celui d’Hisagi Ichigo. Lorsqu’il posa une main sur mon épaule, je sursautais et échappais la canne en me reculant rapidement. J…Je vais bien. Je créais volontairement une distance en posant le panier entre nous. Ma tête se baissa, fuyant carrément son regard en laissant mes mèches de cheveux couvrir le profil de mon visage. Cela faisait un bon moment que nous ne nous étions pas parlé. J’avais même loupé son anniversaire. Je lui avais acheté un petit quelque chose, mais je n’avais pas été à son anniversaire, m’étant enfermé dans ma chambre à l’université. Je n’avais pas sorti pendant des semaines. Le voir ainsi devant moi me mettais très mal à l’aise. Tout se bousculait dans ma tête. Tout ce que je trouvais à dire c’était ceci : Bon anniversaire en retard… Je serrais la poignée de mon panier, le regard toujours baissé. Mal à l’aise, je répliquais de suite. Je dois y aller. Je tournais les talons avec mon panier que je trainais avec moi. Je me sentais tellement coupable de ce qui m’étais arrivé. Je ne pouvais pas faire face à personne. Je l’avais peut-être mérité. C’est-ce que je pensais, c’est-ce que je me répétais. Personne ne me l’a dit, mais étant anxieuse, je l’anticipais, voir même que je m’imaginais ce que les gens pourraient penser de moi.

Tenue - Je ne savais pas quoi faire d’autre que de fuir, comme à mon habitude. Me recroqueviller dans mon lit pour essayer de chasser le mal qui m’envahissait. C’était une très mauvaise habitude que j’avais prise depuis que ma mère était devenue insupportable. Je voulais me cacher de tout le monde, de vivre ça toute seule et de simplement chasser mes problèmes. Malheureusement, ils revenaient toujours et je finissais par éclater. C’était le cas en ce moment.

Voyant Ichigo me barrer la route, ma tête se baissa automatiquement. Je voyais ses doigts s’avancer vers mon menton et je tremblais de tout mon être, mon regard poser dans celui du jeune homme. Je ne me sentais vraiment pas à l’aise, voulant fuir, mais mon corps ne bougea pas. D’un côté, je savais qu’Ichigo ne me ferait jamais de mal, mais d’un autre, je ne voulais pas qu’il me touche. Je fermais mes yeux lorsqu’il dégagea mes cheveux derrière mon oreille, tremblante comme une feuille. À sa question, je réouvris mes yeux pour plonger mon regard dans le sien, ne lui répondant pas. Je ne lui répondais tout simplement pas, restant immobile comme une statue, sursautant et me raidissant lorsqu’il caressa ma joue. J’étais partagée entre des émotions qui se battaient furieusement en moi : celui de dégoût, de peur, de tristesse, de honte, de désespoir et d’une envie qu’on me serre fort dans des bras réconfortants. Je ne savais plus comment réagir tellement j’étais perdue.

Finalement, j’hochais légèrement la tête à sa dernière question et laissa toutes mes choses dans la rangée. Je voulais sortir d’ici, loin des regards trop curieux. Je me sentais coincée, j’avais besoin d’air avant que je ne perdre conscience. Je me sentais sur le point d’éclater et je ne voulais pas. Je ne voulais pas lui faire vivre quelque chose dont je croyais être de ma faute. Il allait me juger. Il allait me traiter de fille facile comme tous les autres et je ne voulais pas l’entendre. J’avais peur de l’entendre. Mon anxiété commença à grimper et je pris les devant pour aller à l’extérieur.

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Tenue - Je ne réagissais pas lorsqu’il me prit la main pour sortir de cet endroit. Je me contentais de suivre silencieusement. Son long soupir me fit sentir mal. J’interprétais ce soupir comme étant négatif, comme si j’étais un poids pour lui. Alors je le suivais sans rien dire pour ne pas l’énervé encore plus. Une fois à l’extérieur, ma tête était restée baissée, mon regard posé sur le trottoir alors qu’Ichigo râlait pour je ne sais quoi. Je me contentais de rester dans mon coin, pensant que j’étais un poids lourd pour lui en ce moment. En fait, ma mère réagissait un peu de cette façon quand je n’allais pas bien. Elle me disait que je faisais encore une « scène » pour rien, que je me plaignais pour rien et que j’étais lourde à agir comme une victime. À force de vivre ça, j’interprétais les soupirs comme étant négatif.

Finalement, je vis du coin de l’œil qu’Ichigo avait trouvé un distributeur de boisson et alla se chercher quelque chose. Je restais planté là, jouant nerveusement avec mes mains en ayant cette mine triste et sombre. Je fuyais tous les regards, ne voulant pas être ici en ce moment. J’aurais dû rester dans le dortoir. J’avais l’impression que tous les regards étaient posés sur moi et ça me rendait dingue. Toutes sortes de scénarios se déroulaient en tête, croyant que la plupart me jugeais du regard et ça, je ne le supportais pas, surtout après ce qu’il s’était passé il y a quelques mois. Cette mésaventure avait resté marqué et je n’avais pas envie d’aller consulter une psychologue pour me remettre en question. Je n’avais pas besoin de ça.

Je vis l’ombre d’Ichigo revenir auprès de moi et fut obligé de le suivre jusqu’à un muret où il s’installa et m’aida à m’y assoir. Telle une poupée, je me laissais faire, restant toujours muette et neutre. Il me posa à nouveau la fameuse question. Mon attention se porta sur mes mains qui jouait nerveusement ensemble alors que j’hésitais à répondre. J’étais sur le point de craquer, de me mettre à pleurer. Je détestais cette question qui me ramenais à la réalité, devant mon problème dont je refusais de lui parler. Je détournais mon regard en secouant la tête pour lui faire comprendre que je n’avais pas envie d’en parler. En fait, si j’en parlais, j’allais craquer et je ne voulais pas, sans compter qu’il allait me juger sur cette mésaventure. Non, j’avais trop peur de lui dire. J’avais tellement honte. Je me remémorais cette scène dans le bar. Je ne pouvais pas m’empêcher de la revivre. Puis, soudainement, je paniquais en sentant quelque chose m’effleurer la cuisse. NE ME TOUCHES PAS ! On était assieds l’un près de l’autre et rien que de sentir sa chaleur me fis perdre la tête. Le vent avait simplement fouetté ma cuisse et je le réalisais en regardant autour de moi comme un chaton apeuré. Je me distançais légèrement en réalisant qu’il ne m’avait aucunement touché. Mon cœur débattait et l’anxiété s’empara de moi, terminant en crise. Je descendis du muret, prête à partir.

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Tenue - Je ne me sentais pas du tout à l’aise assise à ses côtés. Déjà qu’il me gênait un peu, là, c’était pire, mais avec un sentiment de honte et de peur. Pourtant, Ichigo n’était pas du tout le genre de garçon à femmes, à vouloir s’essayer pour n’avoir que du plaisir. Mais je ne pouvais pas m’empêcher d’être anxieuse en sa présence. Je crois que c’était beaucoup plus de la honte qui me faisait sentir aussi mal à l’aise. Je sentais son regard sur moi, un regard qui me détaillais. Un coup de vent sur ma cuisse et hop, je perdis les pédales en lui criant de ne pas me toucher. J’entendis sa réplique, mais je ne réagis pas, descendant du muret en tremblant. Tout devenait flou en une seconde, j’entendais ma respiration, mes mains devenant moite alors que je regardais un peu partout d’un regard paniqué. À sa question, je passais une main tremblante sur mon front. J’avais envie de le lui dire, de lui faire part de mon cauchemar pour me soulager la conscience, mais j’avais tellement peur des représailles. Je ne savais pas quoi faire.

Je pris une grande respiration et me retourna pour le regarder. En fait, je regardais le sol, ne pouvant pas le regarder dans les yeux. Là, c’était trop me demander. J’ai… été dans un bar avec des amis… Deux mecs ont glissé un truc et… j’ai perdu tout usage de mon corps… Je me mordais ma lèvre en me mettant à pleurer, ne pouvant plus me retenir. Ils… m’ont emporté dans une salle et… Ils m’ont poussé contre le lit… alors que je ne pouvais rien faire… Je fermais mes yeux, les larmes coulant toujours à flot. L’un d’eux s’est mis à me caresser… Sa main… je la sens encore sur ma cuisse qui relève ma jupe… Et je n’avais plus… mon chandail… Je sanglotais. Un jeune homme que j’avais aidé plus tôt est venu juste à temps alors que le deuxième avait son jeans baissé… J’éclatais en sanglot. Ensuite je me suis réveillé chez le jeune homme et sa copine… Je tombais assise sur le sol, en crise de larmes, tremblant de tout mon corps alors que je cachais mon visage avec mes mains. Je ne l’ai pas fait exprès… Je n’ai rien cherché… Je n’étais pas habillée d’une façon trop provocatrice… J’avais une bouteille d’eau quand c’est arrivé… J’arrivais à peine à respirer sous mes sanglots, étant tellement sous le choc.


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Tenue - Je commençais à être habitué au sarcasme d’Ichigo, mais je gardais ce réflexe de l’observer pour savoir s’il était sérieux ou non. Dans ce cas-ci, non puisqu’il rajouta que ça ne faisait pas de moi une mauvaise personne et que ce que je ressentais était humain. Un petit sourire se dessina sur mes lèvres, gonflant néanmoins mes joues. Il avait néanmoins confirmé que j’étais une folle. Yah… Tu veux vraiment voir ce qu’est une folle ? Dis-je en le regardant avec mes joues gonflées et une mine d’enfant, croisant mes bras sous ma poitrine. Je sursautais légèrement en sentant sa main caresser mon visage et eut ce serrement au cœur. Ce serrement que je connaissais un peu trop. Cette naïveté de tomber sous le charme trop rapidement sous les gestes doux d’un jeune homme. Par réflexe, je fronçais mes sourcils en détournant ma tête. C’était un peu le parfait timing puisqu’il me demanda de ne pas rester seule pour ne pas finir par faire de conneries. S’il savait. Je ne m’étais pas fait de mal, mais j’en étais tout près et on m’en avait empêché. Heureusement, car je l’avais fait sous l’impulsivité et mes crises d’anxiété.

Je sortis de mes pensées en l’entendant parler de ma mère. Lui en parler ? Une nouvelle angoisse s’empara de moi et je secouais ma tête, ayant entendu sa dernière phrase, mais j’étais trop angoissé par l’idée d’en parler avec ma mère que c’était comme si j’avais ignoré son conseil. Je ne… Veux pas lui en parler. Ma mère était imprévisible et je ne savais pas du tout si elle allait me juger ou non. J’étais dans le néant comme avec Ichigo, ce qui est normal puisque je ne le connaissais pas très bien encore. Mais pour ma mère, ce n’était pas normal que je ne sache pas si elle allait m’appuyer ou se plaindre que j’avais encore sortie dans un bar avec mes amies dont elle n’aimait pas.

Finalement, je décidais de changer un peu la discussion. Je vais déjà mieux. J’étais inquiète de savoir comment tu allais réagir. Je soupirais. Mon anxiété me fait croire à toutes sortes de choses… Dis-je en riant jaune.


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Tenue - Je commençais à être habitué au sarcasme d’Ichigo, mais je gardais ce réflexe de l’observer pour savoir s’il était sérieux ou non. Dans ce cas-ci, non puisqu’il rajouta que ça ne faisait pas de moi une mauvaise personne et que ce que je ressentais était humain. Un petit sourire se dessina sur mes lèvres, gonflant néanmoins mes joues. Il avait néanmoins confirmé que j’étais une folle. Yah… Tu veux vraiment voir ce qu’est une folle ? Dis-je en le regardant avec mes joues gonflées et une mine d’enfant, croisant mes bras sous ma poitrine. Je sursautais légèrement en sentant sa main caresser mon visage et eut ce serrement au cœur. Ce serrement que je connaissais un peu trop. Cette naïveté de tomber sous le charme trop rapidement sous les gestes doux d’un jeune homme. Par réflexe, je fronçais mes sourcils en détournant ma tête. C’était un peu le parfait timing puisqu’il me demanda de ne pas rester seule pour ne pas finir par faire de conneries. S’il savait. Je ne m’étais pas fait de mal, mais j’en étais tout près et on m’en avait empêché. Heureusement, car je l’avais fait sous l’impulsivité et mes crises d’anxiété.

Je sortis de mes pensées en l’entendant parler de ma mère. Lui en parler ? Une nouvelle angoisse s’empara de moi et je secouais ma tête, ayant entendu sa dernière phrase, mais j’étais trop angoissé par l’idée d’en parler avec ma mère que c’était comme si j’avais ignoré son conseil. Je ne… Veux pas lui en parler. Ma mère était imprévisible et je ne savais pas du tout si elle allait me juger ou non. J’étais dans le néant comme avec Ichigo, ce qui est normal puisque je ne le connaissais pas très bien encore. Mais pour ma mère, ce n’était pas normal que je ne sache pas si elle allait m’appuyer ou se plaindre que j’avais encore sortie dans un bar avec mes amies dont elle n’aimait pas.

Finalement, je décidais de changer un peu la discussion. Je vais déjà mieux. J’étais inquiète de savoir comment tu allais réagir. Je soupirais. Mon anxiété me fait croire à toutes sortes de choses… Dis-je en riant jaune.


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Tenue - Rien que de m’imaginer en parler à ma mère me créer cette anxiété, voulant tout simplement fuir. J’avais peur de sa réaction, elle était vraiment trop imprévisible. Je… finirais de toute façon par le lui dire. Certes, il avait raison. Les choses finissent toujours par se savoir, mais je préférais les garder pour moi-même. J’étais ainsi faites. Une combattante, c’est-ce que j’étais. Je suis forte, mais jusqu’à quel point ? Je préférais ne pas y penser. Jusque-là. Tout allait bien. Non ?

Me posant la fameuse question sur pourquoi j’avais peur qu’il me juge, je baissais légèrement ma tête une fois remise sur mes pieds. Il était quand même mignon à me rassurer. Mais il oubliait qu’il m’avait traité de je ne sais plus quoi la première fois qu’on s’était rencontré. Alors oui, j’ai eu peur de son jugement. Parce que… Tu es mon ami Ichigo… Et… La perception des autres, surtout mes amis à propos de moi est… disons… importante... Je ne veux pas déplaire à cause d’un faux pas. Je le regardais avant de sentir mon téléphone vibrer. Je posais mon regard sur ma main qui fouillait dans la poche de mon jeans à la rechercher de mon appareil électronique. Lorsque je vis le nom de ma mère, je me mordais ma lèvre inférieure et reculait d’un pas, faisant signe à Ichigo d’attendre une minute. Je répondis au téléphone, acquiesçant quelques fois avant de lui expliquer où j’étais. Elle voulait me voir en urgence. Je ne sais pas exactement pourquoi, mais je devais rapidement quitter, sinon je sentais qu’elle allait me balancer que je prenais trop de temps, ce dont je n’avais pas envie d’entendre. J’étais déjà dans un moral bas, alors je n’avais pas besoin de critique. Je regardais Ichigo en rangeant mon téléphone à sa place. Je dois y aller… ma mère m’appelle d’urgence et je ne veux pas traîner. Merci pour tout, Ichigo. Je m’inclinais légèrement devant lui, affichant un léger sourire et tourna les talons, courant le plus vite possible vers la maison de ma mère. Attendre l’autobus prendrait plus de temps que si je courais jusqu’à chez ma mère.


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