TENUE ••• Quelqu’un un jour, a dit : « Un danseur danse parce que son sang danse dans ses veines. » ! 

Les mains levées au-dessus de la tête, les jambes croisées, jambes légèrement fléchies, ses pieds dénudés à même le sol, reflet balancé au visage par le miroir baigné par les néons de la lumière, la musique commence à filtrer l’espace, de cette surface gelée :  Perfect de Ed Sheeran. Un pas puis deux pas en arrière avant que les bras baillent dans un élan à l’arrière de son corps pendant le jet de jambes et de finir par tournoyer sur lui-même. Sa danse, elle part du tronc, de la respiration, elle représente un "geste de la vie"  simple. C’est ce qu’il ressent en ce moment.. Il a beau sauté, atterrir sur la glace dans une glissade, le dos cambré dans un arc, tout est simple. Il ne réfléchit plus. Tout ce qui l’intéresse, c’est d’exprimer des sentiments qui brûlent en lui, qu’importe si ses membres lui font mal, que son corps est éreinté. Il n’est qu’un feu qui brûle sur la piste, bercé par la mélodie qui sort de la chaine hifi. La salle de danse est son sanctuaire avec la piste glacée ou bien encore l'asphalte goudronneux des pistes de courses. Comme les païens qui priaient et apportaient des offrandes, lui c’est son propre corps qu’il donne. Un tempo lent, des mouvements amples des bras, des jambes qui dessinent des lignes dans l'espace, c’est ainsi qu’il se laisse aller, comme possédé par le dieu de la Danse. Il reproduit les pas comme celui du pas de  ceux de l'acte II du "Lac des Cygnes".  Yulia, était en train de jouer avec l'équilibre et l'aplomb, au travers de grands développés, des attitudes et des arabesques, tel un adage, il essaie de représenter, de constituer l’'éclat poétique et lyrics qui se prêtent particulièrement à l'expression de l'émoi amoureux qui ressort de cette chanson. Ses gestes sont gracieux, même quand il tournoie sans s’arrêter, les paupières closes, un bras levé en l’air, l’autre contre sa poitrine avant de se laisser tomber avec un genou sur le parquet reluisant et d’avancer avec la tête et l’autre bras en arrière et de faire un nouveau tour sur lui-même. Tout cela, avant d’embrasser l’asphalte glacée et durcie de tout son buste, les bras imitant le battement d’ailes des cygnes avant leur envolée. Tout comme eux, il se relève pour mieux fouler tout l’espace autour de lui par des petits pas qui quittent le sol dans des petits foulements de pieds.

Il n’entendait la musique qu’à l’aide de ses écouteurs, mais s’il avait dit qu’il voulait simplement entrainer, aujourd’hui, en se retrouvant dans cette patinoire de l’école, il avait décidé de s’élancer. Il n’y avait personne, alors personne ne pourrait le surprendre n’est-ce pas ? Une dernière pirouette, un changement de jambe et voilà que le tout était terminé. C’est essoufflé, le coeur battant qu’il se stoppe et décide de jeter en arrière sa tête, se passant ses mains dans les cheveux, sens se rendre compte qu’il pourrait y avoir une personne avec lui.