■ Il a appris à monter à cheval avant même de savoir marcher, et aujourd’hui encore il se souvient du bonheur qu’il avait à chevaucher avec sa mère au cœur du Sinaï Égyptien ■Il a été élevé dans la foi musulmane, mais après son départ pour la Thaïlande, sans personne pour entretenir la flamme il a petit à petit perdu les préceptes qu’on lui avait enseigné sur sa religion, surtout que son père athée ne voyait pas d’un très bon œil qu’il continu à prier.  ■ Il ne connait que très peu le japonais, et la plupart des mots qu’il connait sont des mots qu’il ne vaut mieux pas utiliser dans la vie courante au risque de se faire passer pour un dépravé. ■Il ne parle presque plus sa langue natale tout comme celle de son père puisqu'il l a finit par les oublier toutes les deux au fil des ans. Aujourd’hui, il essaye d’apprendre le japonais mais seul et dans un tel contexte de vie Anhl n’arrive que très difficilement à tenir une conversation avec quelqu’un. . ■ Sa voix est légèrement défaillante et cassante  depuis qu’il a été sévèrement puni en Thaïlande pour avoir refusé les demandes d’un des hauts placés du gang auquel il avait été vendu. Afin d’asseoir son autorité sur lui, il a été tout bonnement torturé en étant forcé d’avaler une bouteille de vodka cul sec, l’alcool ayant été mélangé avec des micros-particules de verres. Depuis, sa voix a légèrement récupéré de sa superbe mais il reste tout de même peu bavard, ses cordes vocales ayant été durement affectées à l’époque.  ■ Il a une peur bleue des contacts étrangers à son univers, ainsi une simple accolade lui déclenche des crises de paniques terribles. En effet, ce que les autres considèrent comme des marques de respect ou des signes d’affections lui a tendance à les considérer comme des marques de dangers, puisqu’elles lui sont totalement inconnues. ■ Il rêve d’intégrer la Royale Private School depuis qu’un de ses clients lui en ait vaguement parlé et oublié sa carte d’étudiant dans sa chambre, bien qu’il n’ait pas totalement compris ce que cette école représentait exactement il l’identifie à une possible liberté en se disant que si il réussit à l’intégrer il pourrait quitter le club et vivre une véritable vie d’humain à part entière.■ Il ne sort que très peu du club non accompagné, ainsi son sens de l’orientation est tout bonnement inexistant.  ■ Ankh est le seul prostitué masculin du club, de ce fait il est un véritable joyau rare que son patron aime garder jalousement pour ses meilleurs clients. Il est ce que l’on pourrait qualifier de prostitué de luxe, celui-ci n’étant destiné qu’aux riches puissants. ■ Son patron a depuis la révélation de ses origines crée un véritable personnage autour de sa personne afin d'alimenter les fantasmes de ses clients. Ainsi on ne le nomme pas Ankh bien que son nom soit signe de ses origines, mais Anubis. De plus à chacune de ses « réservations » Ankh est paré avec une attention toute particulière, il revêt donc des vêtements richement brodés en hommage au dieu embaumeur ainsi que des bijoux bien souvent offert par ses clients les plus riches.  ■ Lorsqu’il n’est pas dans l’une des chambres à assouvir les fantasmes de pervers en tout genre Ankh se voit dans l’obligation de porter l’un de ces fameux masques en coton, dans le but de préserver le mystère d’après son patron. Ainsi, rares sont les personnes connaissant véritablement son visage, il est un fantôme sans nom ni visages, un orphelin perdu dans une vie loin de ses origines. ■ Lorsque l'argent manque il est quelques fois envoyé dans la rue afin de rapporter quelques billets, même si ce genre de pratique lui reste que très peu attribuée. ■ Ankh est un garçon très timide, il ne parle jamais et à tendance à se renfermer sur lui-même de ce fait son seul véritable ami est un tout jeune chaton qu’on a bien voulu lui offrir après qu’il ait mené à bien un  contrat composé d’énormément de zéro … énormément.  ■ Afin de garder un corps attrayant il est obligé de s’entrainer plusieurs heures par jour, au risque d’être privé de repas. Mais attention, il ne doit pas être trop musclé ou pas assez … C’est qu’il est soumis à des critères assez stricts. ■ Ankh est soumis à un régime interdisant toutes formes de sucres et de gras, il n’a donc jamais goûté à un gâteau, ou une part de pizza. C’est à peine s’il sait ce que sont ces aliments. ■ Bien que son corps soit ce qui lui permet de vivre celui-ci est parsemé de nombreuses cicatrices, souvenirs de nombreuses punitions. ■ Il parle en arabe dans son sommeil bien qu’il ait oublié une grande partie de cette langue.   ■  Il est très curieux et est le premier à poser des questions sur tout et n’importe quoi lorsqu’il arrive à aligner deux mots correctement.  ■ Il est très curieux et est le premier à poser des questions sur tout et n’importe quoi lorsqu’il arrive à aligner deux mots correctement.  ■ Il a une légère cicatrice sur le sourcil droit, qu’il a obtenue après être tombé de cheval lors de sa huitième année ■ Il rêve de remonter un jour sur le dos d’un cheval et de retrouver sa terre natale.  ■ Son père était un égyptologue assez reconnu, et c’est lors d’une campagne scientifique aux alentours des pyramides qu’il a rencontré sa mère pour laquelle il est tombé fou amoureux. ■ Il a été tatoué du chiffre 19 sur son poignet lorsqu’il était en Thaïlande, ce chiffre est tout simplement son numéro de matricule. Là-bas il était connu sous le nom de numéro 19, un prostitué tout simplement. Depuis son arrivée au Japon, il bande volontairement son poignet pour cacher ce chiffre, signe de mauvais souvenirs.  ■ Il a un don pour le dessin qu'il entraîne sur tous les supports qui lui passe sous la main et il rêve de posséder une véritable panoplie d'artiste.

Naissance ☥ 14 août 1999

Le Sinaï, territoire du dieu Seth, roi des déserts, dieu du mal, du chaos, de la foudre et des ténèbres. Terres désertiques, terres mystiques, terres de vie ; là où naquit à l’aube d’un nouveau jour, sous la chaleur de l’été un petit être que l’on nomma Ankh. Fils du désert et enfant du soleil Ankh était l’incarnation même de l’amour offert par Hathor. Mais de son métissage la communauté n’en tirera rien de bon, et au rang d’enfant bâtard il fut congédié. Il n’avait pas de père, il aurait dû mourir, être laissé là au sol, à la vue des chacals et des serpents. Il aurait dû mourir, mais il était là, encore profondément endormi dans les bras de sa mère. Son fils n’allait pas mourir, il vivra à ses côtés pour toujours et à jamais et obtiendra un jour les honneurs du sang qui coule entre ses veines ; celui de la famille Al-Misrî , gardienne des clés de l’Histoire de leur communauté.

L’année des premières doutes ☥ 17 mai 2005

Six ans s’étaient déjà écoulés depuis la naissance du petit Ankh qui faisait le bonheur de sa mère. Enfant curieux il aimait apprendre et s’instruire à la différence de ses camarades de jeux dont le combat était le loisir favori, et Ankh le punching-ball. Mais contrairement à ce que tout le monde avait cru, Ankh n’était pas qu’un enfant intelligent mais un excellent bagarreur, vif et puissant il s’était endurci au fils des années au point de devenir une véritable tornade et autant vous dire que le jeune métis n’était pas totalement apprécié par les adultes au sein de cette grande famille. Solitaire, il n’était pas très bavard au désespoir de sa mère qui n’avait pas vraiment l’occasion d’entendre sa voix enfantine hormis lors de leurs sorties hebdomadaires où ils se retrouvaient tous les deux au cœur du désert avec pour seul compagnons des chevaux à la robe grisâtre.  
« Maman … Papa, il ne reviendra pas ? demanda tristement l’enfant
— Je ne sais pas mon cœur … Je l’espère, sincèrement. » souffla la jeune femme dans un murmure à peine audible, tandis que bercé par le pas des chevaux se lassa aller à quelques souvenirs du passé, l’homme qu’elle avait un jour aimé était loin d’elle … Loin de son fils. De son magnifique garçon
« Il ne m’a rien laissé maman … Tous les autres enfants ont des pères … ou au moins quelque chose d’eux … Moi je n’ai rien. » murmura alors le jeune homme, avant de renifler bruyamment des larmes s’étant d’ors et déjà mises à couler le long de ses joues de bambin. Immédiatement alertait par ses pleures, sa mère ralentit jusqu’à totalement immobiliser l’équidé, mettant pied à terre elle se rapprocha de son enfant pour glisser sa main sur sa cuisse et murmurer :
« C’est faux Anhk, il t’a laissé quelque chose.
— Quoi donc ? demanda alors l’enfant en essuyant piteusement ses larmes.
— Ton second prénom. Tu ne t’appelles pas Al-Misrî Ankh, mais Al-Misrî Ankh Do Rak … Fleur d’amour, c’était le nom qu’il voulait donner à son enfant. » lui répondit alors sa mère un fin sourire aux lèvres, sourire qui bientôt fut communiquer à son fils, dont le cœur se mit à gonfler de bonheur sous cette révélation. Il avait quelque chose de son père, quelque chose de sincère.

L’année du cheval noir ☥ 19 octobre  2008

Il était là devant lui, magnifique, puissant, sauvage et libre … D’une beauté à couper le souffle, et d’une dangerosité sans pareille. Il savait qu’il ne devait pas approcher cet étalon rodant aux alentours du camp, ils avaient bien essayé de l’éloigner mais rien n’y faisait il revenait chaque fois se prélasser au soleil sans pour autant s’approcher de ses congénères. Assis sur un rocher non loin, Ankh était obnubilé par la beauté de l’animal, et voilà plusieurs jours qu’il l’observait avec attention jusqu’à la nuit tombée. Il devrait être en train de jouer avec les autres enfants, mais Ankh n’avait pas d’amis et il ne se sentait pas le besoin d’en avoir. Il le voulait juste lui, il voulait rester là des heures à l’observer, à le voir galoper, piaffer, et faire le beau devant quelques juments. Oui, il était magnifique et aujourd’hui il avait pris la folle décision de l’approcher. Profitant de l’absence de sa mère il quitta son promontoire pour  s’approcher doucement et avec précaution de l’équidé. Se sentant soudainement en danger, celui-ci avait redressé l’encolure observant le petit homme, les oreilles plaquées contre son crâne tandis que sa queue fouettée l’air, tout comme ses sabots frappaient le sol. Il aurait dû avoir peur, oui, mais pourtant il ne se sentait pas le moins du monde apeuré. Lentement il s’approche de lui jusqu’à ce qu’il ne reste que quelques mètres et soudainement un cri interrompit sa marche. Sa mère était là l’implorant de revenir sur ses pas, il avait hésité un instant avant de faire quelque chose de surprenant aux yeux de tous les hommes et femmes présentes. Il s’était assis au sol, sans lâcher l’étalon du regard, sa mère tenta de s’approcher mais à la vue de l’équidé menaçant de charger elle prit la décision de reculer, implorant son enfant de revenir sur ses pas. Mais il ne l’écouta pas, attendant tout simplement. Il attendait quelque chose, quelque chose qui n’aurait jamais dû se produire mais qui pourtant se fit … Le cheval ébène s’approche, lentement, tout doucement, ses sabots frappant délicatement le sol et finalement il s’était penché sur lui, le reniflant un instant. Une douce chaleur s’abattit alors sur le visage de l’enfant, qui en perdit le souffle, les mains légèrement tremblotantes tandis qu’il sentait le souffle brûlant de l’étalon s’abattre sur sa joue. Contre toute attente, l’animal s’était lentement reculé, et tout aussi lentement Ankh se redressa, centimètres par centimètres. Il resta alors ainsi, observant le cheval dans les yeux avant de tendre sa main vers lui. Tout d’abord méfiant, il ne bougea pas avant de tendre son encolure vers le petit homme et là … Il frotta affectueusement son nez contre la paume de la main du métis. Souriant, l’enfant s’approcha alors à nouveau, rassurant l’animal en murmurant quelques paroles dans sa langue avant de finalement déposer sa main sur son encolure, caressant délicatement celle-ci. Au début, l’étalon sursauta, surpris, mais il se mit enfin à apprécier les caresses. Aujourd’hui était un jour nouveau, aujourd’hui Ankh , c'était fait un ami. Un véritable ami.

L’année des pyramides ☥ 26 août 2009

2009, Ankh venait tout juste de souffler sa dixième bougie en compagnie de sa mère comme chaque année depuis sa naissance. Mais ça ne lui déplaisait pas, puisque sa mère était tout ce dont il avait besoin pour être heureux. Enfin, plus exactement sa mère et lui … Le bel étalon, vous vous souvenez . Voilà deux ans qu’il partageait le quotidien du jeune métis et au contact de l’animal l’enfant c’était petit à petit ouvert au monde. Il était plus souriant, plus confiant, plus heureux ; plus épanoui tout simplement. Devenu, une véritable petite stat aux yeux de ses jeunes camarades il recevait de plus en plus d’invitations à venir jouer au ballon mais il ne désirait que rester au côté de son  cheval. Ils étaient heureux tous les deux, tous les trois. Lui, sa mère et le bel étalon … Mais ce bonheur ne dura guère longtemps. L’année de ses neuf ans, ils entamèrent un long voyage avec sa mère, vers les pyramides. Toujours à dos de cheval, ils montèrent durant de longs jours, de longues nuits, ils passèrent du bon temps ensemble. Ankh était heureux, il avait tout pour être heureux puisqu’ils étaient tous les trois. Mais le malheureux Ankh ne se doutant pas qu’il s'agissait de là de leurs derniers instants de bonheur.

Puis un beau jour, alors que le soleil se levait lentement ils arrivèrent à leur destination finale. Les pyramides. Elles étaient là, grandes, majestueuses, d’une beauté à couper le souffle et soudainement le cœur du jeune homme gonfla dans sa poitrine comme jamais auparavant tant le bonheur était puissant. Il avait tant rêvé de ce moment, de l’instant où il les verrait de ses propres yeux, du moment précis où le soleil percerait le haut de ces tombeaux monumentaux. Ils avaient alors observé le soleil se lever, avant de reprendre la route. Ankh ne savait pas où ils allaient mais il était fou de bonheur. Puis finalement, ils s’arrêtèrent devant les pyramides même après de longues minutes de montes. Sa mère descendit de sa belle jument grise, avant d’inviter son fils à faire de même. Il hésita alors un instant avant de sauter à terre courant rejoindre sa mère sans oublier de lancer à son fidèle compagnon, le sourire aux lèvres.

« Ne bouge pas, je reviens vite ! »

Sur ces mots l’enfant rejoignit sa mère, venant glisser sa petite main dans la sienne tandis qu’un sourire se dessina sur ses lèvres. Un sourire triste, mais lui, il ne le savait pas, il voyait tout en rose. Alors, lorsqu’ils s’approchèrent de ce qui semblait être un lieu de fouille, l’enfant s’extasia longuement sur le travail de ces gens, avant de soudainement reculer lorsqu’un homme s’approcha d’eux. Méfiant, il se cacha alors derrière sa mère, observant l’homme de ses grands yeux. Celui-ci s’arrêta alors devant eux, et ses yeux rencontrèrent ceux de sa mère tandis que l’inconnu se mit à sourire.

« Tu m’as manqué. » souffla-t-il avant de se jeter dans les bras de la femme qu’il avait un jour aimé, surpris par la situation l’enfant resta longtemps interdit, observant les deux adultes avant que ceux-ci ne se lâchent. Sa mère avait les larmes aux yeux, et l’homme à ses côtés semblait sur le point de pleurer. Finalement, son regard se posa enfin sur le jeune enfant, et il s’agenouilla alors venant tendre sa main vers lui.

« Enchanté Do Rak … » murmura-t-il sous l’étonnement d’Ankh qui écarquilla les yeux avant de timidement s’approcher du thaïlandais pour murmurer timidement.

[color:0399=#f19431« Papa ? » [/color]dit-il tandis que l’inconnu hochant la tête, éclatant en sanglots l’enfant vient alors se jeter dans les bras de son géniteur qui passa avec hésitation ses bras autour de son corps.
« Je suis tellement heureux de te rencontrer Do Rak … Tellement heureux » dit-il avant de repousser délicatement l’enfant « laisse-moi voir ton visage. » Lança-t-il avant de venir extirper le métis de son lourd équipement noir, dévoilant petit à petit son visage ; et cette fois-ci se fut à l’archéologue d’éclater en sanglots.

« Tu es si beau mon enfant, tu es magnifique. » murmura l’Asiatique avec un fin sourire tandis qu’il reprit son enfant dans ses bras, jusqu’à ce qu’il ne décide de le quitter pour proposer à son ancienne amante de passer la journée avec lui, pour visiter la ville.

Sous le regard suppliant de son fils, l’Égyptienne n’avait pu dire non et c’est donc comme ça qu’ils avaient passé la journée tous les trois. Ankh présentant même son fidèle ami à son père, qui n’était visiblement pas à l’aise avec un tel animal, mais pour son fils il aurait tout fait. La nuit étant finalement tombé, ils s’étaient retrouvés autour d’un repas chaud et c’est vers la fin de la soirée que sa mère quitta la table.

« Maman ? On part déjà ? s’étonna alors l’enfant, tandis que sa mère secoua la tête
— Non trésor, toi tu restes ici … C’est moi qui pars. lui dit-elle les larmes aux yeux tandis que ne comprenant pas les mots de sa mère Ankh se redressa pour agripper sa main.
— Mais … Pourquoi ? Je … Pourquoi tu pars ? » lui demanda-t-il, alors que celle-ci s’agenouilla devant lui pour caresser sa joue avec tout l’amour du monde.

« Il est temps pour toi de prendre ton envol petit ange. Tu ne te plais pas avec nous, je le sais même si tu me dis le contraire. Et … Je ne veux que ton bonheur tu comprends ? commença la jeune femme, essuyant légèrement ses larmes tandis que l’enfant s’exclama :

— Mais je suis heureux avec toi ! cria-t-il, faisant sursauter sa mère qui a la vue des larmes ravageant les joues de son fils vient le prendre dans ses bras.
— Je vais me marier Ankh et tu n’aimes pas celui qui m’est promis, tu ne seras jamais plus heureux avec moi. Tu auras constamment peur, tu seras constamment rejeté et je ne veux pas qu’une merveille comme toi souffre autant. Reste ici mon enfant, débute une nouvelle vie, apprends à connaître ton père … Fais de grandes études, fais ce qu’il te plaît et reviens-moi un jour. Tu peux faire ça pour moi pas vrai ? le supplia-t-elle, alors qu’Ankh se mit à renifler bruyamment, avant de hocher la tête.
— D’a… D’accord. Je deviendrais quelqu’un maman, je deviendrais un grand homme et je reviendrais te voir. Promets-moi de m’attendre, maman … Promets-le-moi.
— Je te le promets Ankh Do Rak. Je t’en fais la promesse. » Répondit-elle en souriant avant d’embrasser une dernière fois son fils avant de disparaitre le cœur brisé en mille morceaux, elle avait pris la bonne décision. Elle le savait.


L’année des derniers adieux ☥ 15 février 2011

« Ne me regardes pas comme ça je t’en prie … Ne rends pas la chose plus difficile qu’elle ne l’est déjà. » murmura Ankh, son front collé contre le chanfrein de son compagnon de route « Tu sais que je n’ai pas le choix, papa a terminé sa fouille annuelle. Il repart en Thaïlande demain et … Je pars avec lui. J’aurais tellement aimé t’avoir à mes côtés, mais c’est impossible mon tout beau. Nous ne sommes pas assez riches. » expliqua-t-il à son cheval, avant de se reculer ne cessant de le caresser tendrement « mais prends le bon côté des choses, tu vas retrouver ta vie sauvage. Ta véritable vie, on s’est éclaté tous les deux tu sais . Je t’aime vraiment, alors je t’en prie pars, rejoins ma mère, rejoins le désert et ta maison. Et je te promets, je te promets que je reviendrais te retrouver, toi … Et maman. Je te le jure. » acheva-t-il entre deux sanglots avant de commencer à déboucler un à un l’harnachement du cheval jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien. « Voilà … C’est l’heure … A … Adieu. » dit-il en déposant l’équipement au sol avant de sauter à l’encolure de l’étalon pour l’enlacer une dernière fois. « Je t’aime, ne m’oublie pas. » lui dit-il déposant un petit bisou sur le bout de son nez, l’animal venant tendrement le pousser du bout du nez réclamant de l’affection et c’est ce que fit Ankh jusqu’à ce qu’il ne se recule de plusieurs pas. « Pars maintenant. » lui dit-il en souriant légèrement mais l’animal ne semblait pas vouloir bouger « Pars ! Pars ! » hurla-t-il les larmes dévalant ses joues et finalement, l’étalon s’élança au galop après un dernier regard à son ami et Ankh attendit, il attendit de ne plus le voir pour s’écrouler au sol. Il venait de perdre son seul ami et il avait mal terriblement mal.

L’année de l’enfer ☥ 25 mars 2012

Voilà un an que le jeune Ankh avait quitté sa terre natale qu’était l’Égypte, deux ans qu’il avait quitté sa mère et un an qu’il avait rendu sa liberté à son ami … Trois ans qu’il vivait avec son père, et s'il avait su … Si seulement il avait su, il n’aurait jamais pris l’avion, il aurait fait demi-tour quitte à parcourir des milliers de kilomètres pour rejoindre sa famille. Sa vraie famille. En Thaïlande, rien n’était plus pareil, il n’arrivait pas à s’intégrer, il ne se faisait pas d’ami mais surtout il était seul. Son père n’était jamais là, enchaînant bars sur bars en oubliant presque qu’il avait un fils à la maison ; qui tous les soirs sans exception l’attendait patiemment après avoir préparé un repas. Ankh avait tout juste treize ans lorsque son père perdit son boulot au retour d’Égypte, depuis il avait sombré dans l’alcool et tous les bons moments qu’ils avaient passés ensemble en Égypte avaient disparu. Tous. Pourtant Ankh n’avait pas cessé d’aimer son père, celui-ci buvait certes, mais il ne lui avait jamais fait de mal. Du moins jusqu’à ce jour où des hommes en noir s’étaient invités à la maison, son père s’était alors tourné vers lui pour lui demander d’aller faire ses valises. Bien sûr il n’avait rien compris de la situation et rapidement tout avait dérapé, on avait entassé ses affaires personnelles dans un sac et on l’avait amené loin de son père. Il avait hurlé et pleuré jusqu’à ce que son père ne s’approche de lui pour murmurer

« Je reviendrai te chercher, je te le promets … » Cette année-là … Fut l’année de la descente aux enfers du jeune adolescent. L’année où il fut entrainé dans un trafic de prostitution contre son gré.

L’année du pays du soleil levant ☥ 18 avril 2015

Assis dans l’avion du côté vitre, l’adolescent de tout juste seize ans observe avec attention la terre s’éloigner petit à petit jusqu’à disparaître entièrement derrière les nuages. Un soupir s’extirpe alors de ses fines lèvres tandis qu’il jette un regard à l’homme à ses côtés, celui-ci l’ayant acheté au gang dans lequel il avait été formé durant quatre l’an. Celui-ci  l’ayant sorti de l’enfer, pour un autre. Le regard vide Ankh dépose sa tête contre le hublot de l’avion commençant à mordiller l’intérieur de sa joue avant de pousser un petit couinement. Il avait oublié ce foutu piercing à la langue et nom d’un chien celui-ci le faisait souffrir, d’ailleurs il ne comprenait pas tellement l’utilité de cet objet que son nouveau patron avait exigé avant leur départ de Thaïlande. Néanmoins il ne s’attarda guère plus de temps sur celui-ci, laissant son regard se poser sur ce numéro tatoué à l'encre noire sur son poignet. Il le haïssait plus que tout, ce chiffre qui n’avait de cesse de lui rappeler qu’il n’était qu’un numéro, qu’un prostitué… Ce vulgaire chiffre qui ne faisait de lui qu’un esclave ni plus ni moins. Les larmes aux yeux l’adolescent s’empressa de les essuyer du revers de sa main, avant de fermer les yeux avant son arrivée prochaine au Japon dans sa nouvelle maison … Son nouvel enfer. Il avait peur, il était terrifié mais encore une fois un petit sourire se dessina sur ses lèvres tandis qu’il s’endormit. Il souriait parce qu’il était l’enfant du soleil et qu’il se devait de sourire, d’espérer, de croire que tout irait mieux un jour. Le destin allait tout arranger, il en était certain.

L’année de la dernière chance ☥ 26 août 2018


« Je reviendrai te chercher, je te le promets. » voici la phrase qu’il retient jour après jour mais aujourd’hui alors qu’il vient de fêter ses dix-neuf an il l’attend toujours …