Aujourd'hui, Minh Hien avait rendez-vous. Pas n'importe lequel rendez-vous, il devait voir Suhwan, le garçon qu'il convoitait depuis un bon moment déjà. Le seul garçon qui arrivait à le rendez fou. La nuit dernière, pour pouvoir lui parler et être sûr qu'il ne s'enfuit pas, il avait trouvé bon de se glisser dans sa chambre et de lui sauter dessus littéralement. Peut-être n'était-ce pas une bonne manière mais tant pis, il l'avait fait. Aussi surprenant que ça puisse paraître, le jeune homme lui avait autorisé un rendez-vous. C'est que, d'un côté, il n'avait pas tout fait mal, n'est-ce pas ?

Alors il avait attendu. Attendu tellement longtemps que la matinée lui fut très longue. Pourquoi avait-il dit 16h et non pas plus tôt ? Certes, la tonne de devoir qui pesait sur ses épaules, était grande mais il aurait très bien pu les faire en rentrant le soir, non ? Et puis franchement, comment pouvait-il pencher sur ses études alors que son esprit était ailleurs ? Il soupira en repoussant ses cahiers, assit à son bureau. Il vérifia l'heure. Il avait encore une heure à attendre. Minh Hien était impatient d'origine mais alors là, il l'était deux fois plus. Peut-être qu'il pourrait aller le chercher plus tôt ? Mais déjà que Suhwan lui accordait un rendez-vous, si en plus il le braquait, ça ne serait pas une bonne idée. Il patienta donc encore, essayant de travailler ses mathématiques. Ce qui était très simple, pour lui, devenait très compliqué soudainement. Il n'avait plus les théorèmes ou les différents calculs de fractions devant les yeux, mais le visage du coréen. Suhwan.

Il se leva, il ne pouvait tout simplement pas rester ici à travailler, il ne ferait que n'importe quoi. Il prit donc sa veste et s'échappa à l'extérieur. Il pourrait toujours se rendre tout doucement au point de rencontre, non ? Quitte à flâner un peu dehors. Il s'arrêta dans le carré des fumeurs et s'alluma une cigarette. Il observa longuement son cylindre de papier et de tabac brûler sous ses yeux, n'en tirant que quelques bouffées. L'instant d'après, il se prenait une boisson à un distributeur, favorisant du jus d'orange pour se donner un peu de vitamine, quoi que ce n'est pas vraiment ce qu'il lui manquait. Il vérifia l'heure. 15H58. C'était le moment d'y aller. Son cœur battait à tout rompre. Il se rendit dans l'animalerie et se posta devant une cache. Drôle d'endroit pour un premier rendez-vous. Mais plus les minutes défilaient et plus il s'inquiétait. Suhwan n'était toujours pas là. Peut-être qu'il s'était moqué de lui et ne viendrait jamais ? Il ne partirait pourtant pas et attendra jusqu'à ce qu'il fasse nuit même s'il le faut. Dix minutes de retard. Quinze minutes de retard. Le cœur de Minh Hien avait presque cessé de battre, son visage était fermé et son regard, rivé sur le petit animal face à lui traduisait la frustration et... la colère ?

La porte s'ouvrit et une voix lui parvint. Cette voix. Il était là. Il était venu. Le cœur de Minh Hien avait cessé de battre. Il le regarda longuement, sans vraiment d'expression. Il s'excusait d'être en retard mais... pouvait-on vraiment être en retard à un rendez-vous qu'on a soi-même fixé ? Il soupira et passa son index au travers des barreaux de la cage, caressant la fourrure du rongeur. « J'ai cru que tu ne viendrais pas... » Sa voix était saisissante par la manière dont elle avait de paraître triste, comme s'il avait été blessé de s'imaginer que Suhwan ne viendrait peut-être pas. Comme s'il n'imaginait même pas que ça soit lui mais un mirage. « Je croyais que tu m'avais mentit. » Comment des minutes de retard pouvait lui faire autant de ravage ? Parce que c'était Suhwan, bien évidemment.

S'il ne voulait pas le faire attendre, il serait venu immédiatement. Il n'aurait pas prit la peine de laisser les minutes grandir et devenir insoutenable pour lui. Et si ça se trouve même, ça l'avait peut-être amusé de se savoir en retard, de l'avoir fait attendre. Un peu comme une vengeance à la nuit dernière ? Il pinça les lèvres pendant que son index continuait de sillonner la fourrure du rongeur au travers de la cage au barreau étroit. S'il n'était pas en train de mentir, que faisait-il alors ? Minh Hien inclina légèrement la tête, gardant son regard rivé sur l'animal qui, lui, continuait de roupiller comme si de rien n'était en se laissant gratouiller par le doigt du vietnamien. Ah, ce que les animaux ont parfois la belle vie. Il leur en fallait si peur pour se sentir bien, être heureux, tandis que les hommes en demande toujours plus pour ne pas se sentir mieux. Minh Hien s'était sentit tellement heureux toutes la journée à l'idée de le voir, tellement excité à attendre les heures défilées et Suhwan n'avait pas eu envie de venir ? Il avait eu peur qui plus est ? Minh Hien soupira, retirant son doigt de la cage, laissant retomber son bras le long de son corps et, ainsi, éviter le toucher de Suhwan. Pour la première fois il avait évité son toucher alors qu'il en rêvait depuis tellement longtemps. Mais il faut dire que la déception de s'apercevoir qu'il n'avait été que le seul impatient à cette rencontre avait fait redescendre toute l'adrénaline.

« Parce que je te fais si peur que ça ? »

Il ne comprenait vraiment pas. Lui, il ne le frappait pas, ne l'insultait pas. Il ne le bousculait pas dans les couloirs et ne lui faisait aucune crasse mais c'est de lui que Suhwan avait peur ? Lui crier combien il était un garçon passionnant, tendre et beau, c'est ça qui lui faisait peur ? Le regard de Minh Hien était toujours rivés sur le petit rongeur qui, lui, ne s'inquiétait de rien et continuait de pioncer. S'il aimait les animaux ? « Non. » Au moins, la réponse était clair. Il se retourna et fit face à une autre cage, cette fois, son visage se radoucit. « Je n'aime pas les animaux pourtant je viens ici très souvent. » C'est logique non ? Il n'aime pas les animaux mais il vient en voir tous les jours. Minh Hien n'a jamais vraiment eut de logique. Un chat se trouvait dans la cage. Un magnifique chat blanc. Il n'en connaissait ni la race, ni le nom, mais ce chat lui rappelait quelqu'un. C'est pour cette raison qu'il venait souvent ici. L'animal approcha dès que Minh Hien approcha sa main. C'était comme un contact entre eux deux indéfinissable.

« Dès que je l'ai vu, c'est à toi qu'il m'a rappelé. La façon qu'il a de regarder de tout les côtés comme toi, la façon qu'il a de manger, la façon qu'il a de se rouler en boule. Chaque geste me fait penser à toi. »

Il fit sauter le loquet de la cage. Il était interdit de les ouvrir si nous n'étions pas des étudiants travaillant en zoologie mais peu importe, Minh Hien bravait cet interdit depuis tellement longtemps. Il attrapa le chat au poil angora et ce dernier se lova immédiatement entre ses bras, nichant sa tête contre son torse en quête de câlins. Mais jamais tu n'agirais comme ça avec moi... Là est la fatalité. Le sourire de Minh Hien réapparut pendant qu'il grattait le sommet du crâne du chat, qui se mit à ronronner instantanément. Suhwan voyait une part de lui qu'il n'avait sûrement jamais vu. Le type doux, calme, nostalgique. Fabuleux contraste avec ce qu'il avait vu cette nuit.

Donc, il ne lui faisait pas peur. Pourquoi alors semblait-il paniquer à chaque fois qu'il l'approchait ? Suhwan était peut-être aussi contradictoire que lui. Minh Hien imaginait sûrement tout un tas de chose, parfois il se pouvait que ses pensées soient fausse, mais de dire qu'il n'avait pas peur alors qu'il l'évitait et même le fuyait serait un euphémisme. Comment pouvait-il encore mentir à lui-même ? S'il ne lui faisait pas peur, alors il n'aurait pas eu peur de venir, n'est-ce pas ? Sans vouloir relever cette question, Minh Hien préféra l'ignorer. Il se détourna et retrouva le chat qu'il avait si souvent rencontré par le passé. Depuis que Suhwan était apparut à sa vue, depuis ses premiers pas ici et qu'il avait trouvé autant de similitude chez ses deux petites choses. Ce chat et Suhwan avait autant les mêmes habitudes que le même regard, deux grands yeux ronds. Il laissa le chat se lover, tout ronronnant, contre lui et tout en le gardant dans ses bras, il fit quelque pas dans la pièce. Il pouvait être aussi doux que brute, il pouvait être aussi calme que bruyant. Minh Hien était tout un tas de contraires qui rendait, parfois, les gens fous. Alors si Suhwan était comme lui, pleins de contraires, ça ne pouvait que fonctionner entre eux, non ? Ils sauraient se comprendre.

La voix de Suhwan se fit proche et il n'eut qu'à se retourner pour lui faire face. Il jeta un coup d'oeil au chat puis au jeune homme face à lui, avant de sourire légèrement. Est-ce que ce chat l'aimait ? Sans aucun doute. Est-ce qu'il en était de même de la part de Suhwan, lui qui n'aimait pas forcément les animaux sans pour autant les détester ? « Disons juste que j'ai fais en sorte qu'il m'aime. » Tout comme il ferait en sorte que Suhwan l'aime. Chaque mot qu'il pouvait dire était calculé pour être aussi bien adressé à quelque chose qu'à lui. Tout était calculé comme sur du papier à musique. Le chat, d'ailleurs, dormait paisiblement contre lui, comme si ça faisait des années qu'il pouvait se connaître et qu'il avait apprit à dormir dans ses bras. Minh Hien ne détacha pas son regard de celui du jeune homme face à lui. « Chacun est libre de ses choix, Suhwan. Aimez-vous les uns les autres, c'est pas ce qui est dit ? Ce n'est pas un affront, une maladie d'aimer un homme. C'est juste l'amour. Quoi que tu fasses, tu ne pourras pas contrôler tes sentiments. » Si encore il pouvait en avoir. Il détourna le regard et sourit en apercevant l'oreille du chaton bouger sous le rêve qu'il pouvait faire. Minh Hien glissa ses doigts sur le museau et nicha ses doigts dans la fourrure épaisse et si douce. Il n'avait pas vraiment voulu revenir là-dessus mais au moins de lui expliquer les choses, un peu. Ceci tout en lui citant une citation de la bible bien entendu. Comme quoi, même dieu ne pouvait pas calculer ça.

« Je t'aime Suhwan. » Là, c'était cash, direct, clair et net. Pas de fioriture, juste du concret. Il avait également planté son regard dans le sien. Un regard sérieux. Un regard sincère. Puis il sourit et le contourna. Il retourna à la cage du chat et le fit retourner à l'intérieur, n'oubliant pas de refermer le loquet pour ne pas craindre que l'animal ne s'échappe. Sinon, ils seraient dans de beaux draps.

Minh hien n'était peut-être pas croyant à 100 pourcent, mais il y a des choses auxquels il croit et ses choses l'aident à trouver le bon sens à sa vie. Il ne pratique peut-être pas les prières et ne se rend jamais dans les églises mais il pense que rien n'aurait pu être fait sans la présence d'une force divine. Alors oui, il pourrait aisément parlementer avec Suhwan pendant des heures sur le fait que dieu ne pourrait rien faire contre leur orientation sexuel. Qu'il ne pourrait jamais prétendre obliger deux êtres à s'aimer comme à se désaimer. C'était complètement impossible. Et pourtant c'est ce que Minh Hien tentait de faire avec lui. Il tentait de faire en sorte qu'il l'aime, peu importe le reste. Juste de faire en sorte.

Alors Suhwan ne répondit pas, pas maintenant du moins. Le jeune vietnamien eut le temps de glisser le chat dans sa cage avant que la douce mélodie de la voix de Suhwan ne se fasse entendre. Il ne savait pas ? Il n'avait jamais fait ? Au vu de la tournure de sa phrase, peut-être était-ce bien de ça dont il parlait ? Minh Hien se tourna vers lui, constatant sa timidité. Qu'est-ce qui pourrait être plus gênant que de parler de sexe ? Est-ce pour ça qu'il avait rougie à la vue de son corps ? Son regard détailla le visage de Suhwan, puis un léger sourire tendre se profila sur ses lèvres, son visage se détendant. Il hocha la tête, ses doigts se refermant sur la main du coréen. « Il n'y a rien de vraiment difficile. Il suffit de te laisser porter. » Il avança, faisant reculer Suhwan sous le mouvement, ce dernier se retrouvant contre un meuble qui contenait certainement toutes les nourritures animales servant à nourrir chaque espèce présente ici. Son regard était fixé dans le sien. « Je peux t'apprendre, Suhwan. » Son visage devenait plus proche, leur souffle se confondait. Un frisson, leur corps se rapprochait. Presque comme s'ils étaient déjà capable de ne faire qu'un. C'est ce qu'aurait aimé Minh Hien, ne faire qu'un avec lui, qu'il soit sa moitié. Sa main toujours dans la sienne, sa dexte se posa sur la hanche du lycéen. Il ne pouvait que l'aider à apprendre chacun de ses gestes. Il ne pouvait que l'aider dans cette quête et, ainsi, il l'aimerait peut-être en retour. Ses lèvres se pincèrent et s'entrouvrirent. Il ne pouvait plus se retenir. Alors, abandonnant toutes barrières, Minh Hien se laissa à l'embrasser, délicatement, tendrement, presque comme s'il lui apprenait même à embrasser. Il serait capable de tout lui apprendre. Être l'unique personne à le toucher, le caresser, le posséder. Être celui qui aurait l'exclusivité sans en laisser à personne. Suhwan était à lui après tout.

Sa main quitta sa hanche pour remonter sous son t-shirt mais passant cette fois dans son dos. Le bout de ses doigts tracèrent le chemin que formait le creux de son dos, s'arrêtant sur ses reins et y effectuer une pression ferme et douce à la fois pour que leur bassin s'entrechoque, faisant perdre la tête à Minh Hien sous son propre geste. Lui qui rêvait de ça avec Suhwan se laissait emporter par un simulacre de sensations. Il se laissait emporter par tout un tas de demande que formulait son cerveau dont chaque terminaison nerveuse avait complètement grillées. Il le désirait si fort qu'il ne pouvait plus rien cacher de son attirance. Il le voulait si fort qu'il ne pouvait plus nier qu'il aimerait le faire sien, là, maintenant, tout de suite. Oubliant le lieu, le moment et surtout oubliant même les principes.

Minh Hien sentait les lèvres de Suhwan contre les siennes et c'est ce qui avait fait que son cerveau ne répondait plus. Ou bien il répondait trop justement. Ce combat intérieur qui lui disait de ne pas aller trop vite, de faire doucement, de ne pas le traumatiser. Il fallait qu'il se stoppe avant que ça ne soit trop tard. Entre leur lèvre, un gémissement échappa de la part de Suhwan et ça suffit à Minh Hien pour perdre le peu de raison qui lui restait. C'était comme si, inconsciemment, il lui avait demandé de continuer, même si ça n'était peut-être pas vraiment le cas. Le désir se lisait dans chacun de ses gestes, c'était pousser le vice encore plus loin. Sa peau était douce et chaude, elle se réchauffait à mesure que Minh Hien le caressait, le frôlait, l'embrassait. Il ne laissait plus la place à l'air de rentrer et leur souffle se fit aussi court à l'un comme à l'autre. Il le voulait. Il le voulait si fort qu'il en avait même oublié que la porte pouvait très bien s'ouvrir d'un instant à l'autre et les dévoiler. Mais c'était un jour de congé, non ? Tout le monde préférait s'évader plutôt que de rester dans l'enceinte de l'école, non ? Peu importe, même un séisme ne pourrait pas le déloger. Il happa une énième fois les lèvres de Minh hien, glissant sa langue contre pour l'aider à approfondir le baiser. Mais c'est là qu'une main le repoussa, sèchement, le faisant reculer à peine mais assez pour que le baiser et le contact s'arrête. Son regard fixa le sien. Non, il ne pouvait pas juste arrêter. Suhwan ne pouvait pas ne pas vouloir. Certes, il avait peur mais quiconque aurait peur pour une première fois.

Le vietnamien ne voulait pas que tout ce stoppe. Égoïstement, il profita de toujours tenir sa main pour le tirer à lui, le décollant du meuble contre lequel il s'était trouvé. Suhwan, incapable de faire autrement sous ce geste, se cogna contre le corps de Minh Hien qui récupéra son autre main. « Ne me fuis pas encore. » C'est tout ce qu'il avait pu lui murmurer au creux de l'oreille. Puis ils disparurent derrière les cages, Minh Hien ayant allongé Suhwan au sol, disparaissant à la vue de quiconque. Il ne pouvait pas faire comme si le désir n'était pas là et il savait que Suhwan en ressentait tout autant, il l'avait sentit dans ses gestes tremblants, dans son gémissement, dans son souffle rapide. Son corps épousa le sien, ses lèvres se lovèrent sur la peau de son cou qu'il parsemait de baiser et ses hanches se plaquèrent aux siennes dans un geste purement explicite. Les mains de Suhwan était dans les siennes, leur doigt entremêlé, l'empêchant de le repousser encore. L'empêchant de se dérober à lui. Son souffle chaud percutait sa peau, et il ne se gêna pas pour effectuait, sur son cou, un suçon. Une marque. Comme s'il était déjà sien. Non sans avoir envie de l'embrasser, il ne savait plus s'il voulait son cou ou ses lèvres, alors il alternait entre les deux, son bassin se pressant de plus en plus au sien, échappant lui aussi un gémissement équivoque. Ce n'était plus la peine de lui demander des choses raisonnables ou rationnels, il ne pouvait plus distinguer le bien du mal. Le désir se lisait sur son corps, dans ses yeux, dans son souffle devenu erratique.

Il relâcha sa main pour qu'il puisse venir la poser sur le pantalon de Suhwan et y faire sauter le premier bouton. Ses doigts jouaient sur sa cuisse, remontaient et retournait à sa cuisse sans savoir vraiment où elles voulaient se trouver elles aussi. Mais ceci, se rapprochant toujours plus du point de non retour. Ses doigts frôlant le bord de son boxer, grapillant quelques centimètres pour frôler ce qui se cachait dessous. Suhwan, suis-je le premier à te faire ça? Des questions silencieuses sans réponse mais qu'il devinait juste.

Minh Hien ne pouvait pas se retenir. Il ne pouvait plus aller à l'encontre de tout ce qu'il ressentait. L'arrêter mais comment ? Suhwan le voulait-il vraiment lui aussi ? Ses doigts qui courraient sur son corps, avait-il vraiment envie de ne plus les sentir ? Ses lèvres qui parsemaient sa peau de baiser, ne voulait-il pas les sentir davantage ? Minh Hien savait que la peur de l'inconnu pouvait être présente mais si Minh Hien n'essayait pas, comment pouvait-il penser ne pas aimer ? Quiconque était entré dans l'âge adulte à ce niveau ne pouvait qu'aimer. Ou alors dans certaines circonstances, pouvaient détester ça. Mais là, était-ce si terrible ? Minh Hien ne lui faisait pas de mal et, au contraire, voulait lui procurer un tas d'autre chose. « Ce que je rêvais de faire depuis longtemps... »

Ses mains glissèrent le long de ses côtes, ses doigts attrapèrent le bord de son pantalon et le lui baissa sur ses cuisses, ses lèvres, quant à elle, avait retrouvé les siennes, cherchant à lui faire perdre la tête ou à essayer du moins. C'était peut-être compliqué puisque tout était nouveau pour lui. Il lui mordilla légèrement la mâchoire, tout en descendant ses baisers. Une de ses mains quitta le pantalon de Suhwan pour venir lui soulever le sien. Un corps fin mais bien dessiné, un corps qu'il enviait et qu'il découvrait pour la première fois. C'était un corps qui l'attirait grandement et qui eut vite fait de lui faire perdre la tête. Sa bouche trouva le réconfort de la peau de son torse, soufflant sur ses tétons pour que ces derniers, comme attiré, pointe vers lui. Il se pencha et en prit un entre ses lèvres, le faisant rouler sur sa langue. Ses mains redescendirent jusqu'à ses hanches, caressant sa peau qu'il avait partiellement dénudée. Il le voulait, ça se sentait dans chacun de ses gestes, dans chaque réaction de son corps. Il avait envie et le désir devenait quelque peu insupportable dans son pantalon. Il avait réellement envie de ne faire qu'un avec lui, le posséder et sans vraiment se rendre compte que tout ça était un peu rapide. Il glissa à nouveau ses lèvres jusqu'à son oreille, son bassin cognant contre le sien, sentant l'un et l'autre le désir qui, malgré tout, les avait enveloppé. « Ne te retiens plus Suhwan... » C'était ce qu'il souhaitait. L'entendre. Entendre chacune de ses respirations, chaque gémissements. Son corps le demandait, l'appelait. Ses reins allaient et venaient contre les siens, comme s'il cherchait déjà à s'unir à lui.

N'en pouvant plus, il fit glisser sa main le long du torse puis du ventre du coréen. Ses doigts chatouillèrent son bas-ventre puis, doucement, s'infiltrèrent sous le tissu. Peut-être n'avait-il pas le droit de toucher cet endroit. Peut-être ne devait-il pas, tout simplement, mais il le faisait tout de même. Il le faisait comme si c'était plus fort que lui - et ça l'était. C'était délicieux de le sentir dans la paume de sa main. Ses yeux se fermèrent et il posa son front contre le sien, respirant bruyamment. Ses doigts essayait de faire grimper le plaisir et le sang qui affluait sous le dessous de sa ceinture le faisait palpiter, il le sentait. Il était le premier à le toucher de cette façon, du moins il espérait. Il espérait être privilégié, le seul à faire ce genre de chose sur son corps. Ses doigts se refermèrent sur le cylindre de chaire, le caressant en de doux mouvements. Minh Hien avait comme seul objectif de lui faire perdre la tête. Et peut-être qu'il y arriverait finalement. Peut-être que ça ne serait pas aussi difficile...

Sa peau était exquise il aurait adoré y poser ses lèvres. Il aurait tant aimé pouvoir y glisser sa langue, ses doigts, son corps même. Il aurait tant aimé pouvoir faire glisser son corps contre le sien, sentir ses cuisses entourer sa taille, se serrer et se desserrer au fur et à mesure que le plaisir deviendrait trop grand. Mais il n'allait pas faire ça, ici, alors que jamais personne n'avait pu le toucher. Il aurait aimé le faire sien mais il voulait que ça vienne de lui. Que, peut-être, Suhwan en demande plus. Tant pis si ça ne serait pas là, maintenant. Tant pis s'il se frustrait lui-même, il aurait eu au moins le plaisir de le toucher. Sa bouche zigzagua jusqu'à son lobe d'oreille et le happa tandis que le lycéen venait gémir contre son oreille à lui. Quelle douce mélodie. Quelle tendre chose qui parvenait à son ouïe. Un son si magnifique qu'il aurait tout donné pour l'entendre encore et encore. S'il avait pu, il l'aurait enregistré pour pouvoir se la passer en boucle, mais ça ferait foncièrement très pervers.

Sa main coula le long de son corps jusqu'à son bas-ventre, puis plus bas, encore plus bas. Ses doigts s'arrêtèrent qu'une fois qu'ils eurent trouvé le fruit défendu. Ce qu'aucun homme ou femme, n'avait pu lui toucher, il le savait maintenant vu qu'il était devenu très sensible et très incontrôlable. Mais mis à part ça, son propre plaisir était comblé. Il avait le bonheur de le sentir frémir, de le sentir trembler, de l'entendre gémir autant qu'il se tordait sous ses caresses intimes. Des caresses qui augmentèrent d'intensité jusqu'à ce qu'il éclate de plaisir. Il sourit, tout contre sa peau, pendant qu'il le laissait redescendre sur terre. Alors il ne s'était pas trompé, il avait aimé malgré tout. Il lui laissa un temps de répit, le temps de reprendre conscience de tout ça puis il se redressa légèrement. Suhwan était si adorable de se cacher de cette façon. Il devinait sa gêne et c'est ce qui l'excita d'autant plus. Il ôta son t-shirt, s'en servant pour nettoyer le désagrément que le plaisir avait causé chez Suhwan. Minh Hien se pencha ensuite pour attraper ses fines mains et pouvoir regarder son visage. Il lui adressa un sourire bienveillant, rassurant, satisfait. « Tu es adorable, vraiment. » Tout en se mordillant la langue, il approcha les mains de Suhwan de son torse et les posa sur sa peau brûlante. Il lui fit tracer le contour de ses muscles, les descendant jusqu'à son propre ventre, sans jamais quitter son regard. « Quand tu me touches, c'est le même effet que je ressens, tu sais ? » Le même état de transe, le même plaisir, la même explosion de joie. C'était comme une sensation jusque là redécouverte. Mais il ne fallait pas qu'il abuse, alors qu'il faisait descendre les mains de Suhwan jusqu'à son pantalon, il les remonta, au niveau de ses pectoraux et les relâcha, le laissant libre de ses mouvements. « Je suis le premier, n'est-ce pas ? Laisse-moi être le seul. » Une invitation à être à lui et que lui soi sien, mais de façon détournée.

Il fallait qu'il le laisse respirer, qu'il lui laisse prendre en compte tout ça. Qu'il lui laisse peut-être cet instant de réflexion qui serait sûrement bénéfique. Après tout, qui pourrait lui apporter autant de plaisir ? Lui seul. C'était peut-être arrogant de penser ça mais c'était Minh Hien. Il était arrogant et il croyait dur comme fer être le seul capable de le combler sur tout les domaines. Il se releva, reprenant son t-shirt souillé qu'il fourra dans son sac. Traîner torse-nu dans RPS ? Pourquoi pas, il s'en fichait et beaucoup admirait son corps, ça ne serait que leur donner une occasion de plus de le regarder. Et puis, son torse, beaucoup l'avait déjà vu alors ça ne le gênait pas tant que ça. Pudique ? Pas du tout.

Faire l'amour... Si Minh Hien avait entendu ça de la bouche de Suhwan, il aurait rit. Non pas méchamment mais parce qu'ils étaient loin d'avoir faire l'amour. Ceci n'avait été qu'une ébauche de préliminaire, mais ça aurait pu être amusant de l'entendre, histoire que Suhwan puisse encore plus montrer toute son innocence au vietnamien qui aurait, alors, encore plus fondu. Alors qu'il rangeait son sac, il sentit un vêtement se poser sur ses épaules. Intrigué, il regarda et constata que c'était simplement la veste de Suhwan. Un sourire apparut sur ses lèvres. Un sourire amusé. Suhwan ne voulait pas qu'il sorte torse-nu ? Pourquoi donc ? Parce qu'il serait peut-être jaloux qu'il montre son corps aux autres ? Cette pensée amusa Minh Hien qui regarda le jeune homme reculer jusqu'à se cogner à une cage. Un petit rire lui échappa. Où avait-il donc la tête ? Encore à ce qu'il venait faire ? Il inclina la tête. Le suivre aurait pu être tentant mais il ne le ferait pas. Suhwan semblait préoccuper. Tout un tas de questions devaient lui passer par la tête. Mais c'était amusant. Et encore plus adorable de voir son attitude.

Alors que Suhwan détalait comme un lapin vers la sortie, Minh Hien ne pu s'empêcher de lui crier quelques mots. « Si tu ne sais pas où me trouver, va à la salle de danse un de ses quatre pour ta veste au moins. » Oui. Il espérait que, cette fois, ça soit lui qui le trouve. Que ça soit lui qui le cherche et non l'inverse. Minh Hien ne pu s'empêcher de ricaner encore, seul dans son coin. Suhwan était vraiment adorable, attachant. Il aimerait pouvoir le croquer. Il garda la veste sur ses épaules, prit son sac et quitta les lieux à son tour. A quand la prochaine rencontre ?