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 Quelques mots échappés | Minh Hien

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Anonymous
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Ce message a été posté Dim 17 Mai - 12:34



Quelques mots échappés

Parfois un long discours vaut mieux qu'un non-dit.
Parfois j'aimerais faire un pas vers toi mais je n'y arrive pas.

J'aurais du récupérer ma veste plus tôt. Dès le lendemain. Mais je n'avais pas pu me résoudre à affronter le regard de Minh Hien. Je dormais mal. Manabu avait gentiment accepté de partager ma chambre, au moins jusqu'à ce que le dortoir se remplisse un peu. Mais ce n'était pas ça qui m'inquiétait. Maintenant que je n'avais plus peur qu'une agression nocturne passât inaperçue, tout un tas de pensées m'empêchaient de trouver le sommeil. Des discours contradictoires, des images, des odeurs, des sons. Mes nuits étaient tournées vers le passé. Le retour d'Ayden aurait du me réconforter et me changer les idées mais ça n'était pas le cas. Je culpabilisais vis-à-vis de lui. Je m'étais certes inquiété, mais pas dans la mesure dans laquelle il aurait fallu que je le fisse. Et puis il y avait Ying aussi, pour qui je ne comprenais plus vraiment mes sentiments. Je n'avais de toute façon jamais compris mes sentiments.

Les doigts crispés sur les bretelles de mon cartable, j'arrivai devant la salle de danse. J'avais choisi une heure à laquelle les couloirs étaient vides pour me sentir libre d'y déambuler. J'aurais du me trouver dans une salle vide, comme d'habitude, seulement j'avais décidé qu'aujourd'hui j'étais courageux. C'était sûrement la première fois que l'auto-persuasion fonctionnait. En tout cas, je ne pouvais plus attendre. Je tenais à mon uniforme. Il avait coûté très cher à mes parents alors je ne pouvais pas leur demander de me racheter une veste juste parce que je n'avais pas le courage d'aller récupérer la mienne. Je m'arrêtai devant la porte et jetai un coup d'oeil par la lucarne. Minh Hien était bel et bien là. Oui, j'aurais préféré qu'il ne s'y trouvât pas et que j'eusse à revenir un autre jour. Mais il était là, en train de danser. C'était la première fois que je le voyais faire. Je ne m'attardai pas sur son torse nu. Cela semblait être une fâcheuse habitude chez lui. Peut-être devrais-je échanger ma veste contre un stock de t-shirts ? Il ne devait pas en avoir assez s'il trouvait toujours le moyen de finir sans…
Il semblait différent de d'habitude. A cette pensée, le souvenir de l'animalerie refit surface. Je revoyais son air attristé, ses yeux déçus. J'avais honte de n'avoir pas eu conscience plus tôt que le jeune homme n'était pas qu'un importun optimiste. Tripotant nerveusement la bride de mon sac, je me demandai s'il avait guetté ma venue ces derniers jours. C'était étrange de penser ainsi. Il n'y avait que lui qui aurait pu faire une chose pareille. Personne ne m'attendait jamais nulle part. Pour couper court à ma réflexion, j'entrai dans la salle et laissai la porte ouverte derrière moi.

Je déglutis difficilement, essayant de me concentrer pour ne pas partir en courant. Je ne voulais pas que les pensées qui m'empêchaient de dormir refissent surface maintenant. J'attendis que la musique fût coupée, sans regarder Minh Hien, pour prendre la parole. « Bonjour... » Je me raclai légèrement la gorge en entendant ma voix basse. J'étais loin d'être à l'aise. Et j'avais encore très envie de partir comme j'étais venu. « Je viens récupérer ma veste. » Voilà. Bonjour, veste, au revoir. C'était ça le plan. Et surtout ne pas le regarder. Si je le faisais, je risquais fort de paniquer, ou de fondre en larmes, ou de m'énerver, ou… ou d'avoir une quelconque réaction que je regretterais par la suite.

(c) crackle bones


Anonymous
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Ce message a été posté Mar 2 Juin - 17:53

Quelques mots échappés
 
It's been a long day without you my love.
Combien de temps était passé sans qu'il n'avait eu de nouvelles de lui ? Leur dernière rencontre c'était faite il y a quelques jours mais ça lui semblait être une éternité. Sans aucun doute Minh Hien y était allé un peu fort... Il faut dire qu'il avait un peu forcé la main à Suhwan qui avait, certes apprécié, mais avait détalé très vite ensuite. Est-ce qu'il y avait été tellement fort au point d'être sur de ne plus le revoir ? Les jours passés, Minh Hien avait cherché à l'apercevoir dans les couloirs. Il avait même entreprit de prendre sa douche tard, histoire de savoir s'il pourrait le croiser dans les couloirs mais rien. Pas de nouvelle de lui, pas la vision de sa personne. Est-ce que Minh Hien avait-il perdu toutes les chances qu'il avait d'être avec lui un jour ? C'était toutes ces questions qui le torturait depuis des jours. Alors, tous les soirs, il avait prit l'habitude de danser des heures et des heures, jusqu'à ce que la fatigue le fasse s'écrouler et qu'il soit incapable de bouger. C'était la seule chose qui lui permettait de se vider complètement l'esprit. Ce soir, n'était pas un soir qui dérogerait à la règle. Il s'était donc rendu dans la salle de danse à la même heure tardive qui lui permettait d'être seul. Sans avoir à croiser quelqu'un. En gros, il était tranquille pour faire ce qu'il avait à faire comme tout les soirs habituels.

Pour se faire, il avait toujours la même tenu. Un pantalon noir, des baskets blanches et rien en haut. Parce que, quand il avait chaud, il n'aimait pas la sensation d'un t-shirt collant à sa peau. Et puis personne n'était présent, il pouvait bien se vêtir comme il le voulait. Ça faisait maintenant deux heures qu'il dansait d'arrache-pied, sans se donner une seule minute de repos, à part pour boire une gorgée d'eau quand sa gorge n'y tenait vraiment plus. Un mouvement sur le côté attira son attention et il se stoppa. La porte venait de s'ouvrir et quelqu'un venait de rentrer. C'était Suhwan. C'est quand il n'espérait plus le voir qu'il débarquait. Son cœur manqua un battement et il s'avança près du poste de musique pour l'éteindre et laisser la pièce tomber dans un lourd silence. Un simple bonsoir. Peut-être qu'il s'attendait à autre chose de la part de Suhwan ? Après tout, qu'aurait-il pu dire d'autre ? Sa veste ? Pensait-il qu'il se trimballait avec partout où il allait ? Non, sa veste était dans sa chambre, bien posée et il s'en servait pour humer son parfum quand Suhwan venait à lui manquer, ce qui lui arrivait très fréquemment mais lui dire lui aurait sûrement fait très peur. Il attrapa sa serviette posé sur la rambarde près du miroir et s'en servit pour s'essuyer le visage et le cou. Il avait horriblement chaud. Il s'étira, en se penchant vers l'avant et en attrapant sa cheville, collant son torse contre sa jambe, démontrant alors la puissante souplesse dont il faisait preuve. « J'lai pas sur moi. » Il termina de s'étirer et se redressa, attrapant sa bouteille d'eau au passage pour en boire de longues gorgées. Il s'approcha du banc et s'y laissa tomber, renversant sa tête vers l'arrière, essayant de reprendre un rythme de respiration normale.

« Désolé pour la dernière fois. » Bon, s'excuser n'était peut-être pas la meilleure chose à faire maintenant que tout avait été fait. Il aurait au moins pu s'excuser plus tôt aussi mais le mal était fait et mieux vaux tard que jamais. Pourtant, il s'excusait sans le regretter vraiment. Si c'était à refaire, il le referait sûrement. « Tu n'as plus besoin de m'éviter maintenant, n'est-ce pas ? » Parce qu'il ne faut pas être idiot, il savait parfaitement que Suhwan l'avait évité tout ces jours-ci. Lui demander de ne pas l'éviter serait inutile également, il savait que Suhwan ne ferait rien pour l'approcher maintenant. Il avait sûrement perdu toutes ses chances. Il tourna la tête vers lui et l'observa un instant. Peut-être avait-il joué le con finalement. « Tu me détestes ? » Une question pour connaître une réponse. Et il la voulait franche, même si elle se trouvait être négative. Il fallait qu'il sache maintenant qu'il l'avait sous les yeux. Mais sans l'emprisonner, en effet, il lui laissait la porte derrière lui ouverte. A tout instant Suhwan pourrait partir en courant. Aurait-il seulement la force de le retenir ?

Anonymous
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Ce message a été posté Mar 2 Juin - 18:44



Quelques mots échappés

Parfois un long discours vaut mieux qu'un non-dit.
Parfois j'aimerais faire un pas vers toi mais je n'y arrive pas.

J'étais entré dans cette salle et avais coupé court à la séance de Minh Hien. Son souffle était saccadé. Comme le mien, il y a quelques jours, dans l'animalerie. Je serrai les dents, le temps que ce souvenir disparût. Je ne devais pas penser à ça ; à chaque fois que je le faisais, mes réactions devenaient plus imprévisibles encore ; à chaque fois que je le faisais, les mots de Ying me revenaient en mémoire eux aussi. Alors je chassai cet instant de mon esprit et me concentrai du mieux que je pus sur le présent. Le présent, c'était que Minh Hien n'avait pas ma veste avec lui. « Oh… Alors je... » Je me mordis l'intérieur de la joue pour empêcher ma voix de trembler. Je devais lui dire que je repasserai plus tard. Ou même qu'il n'avait qu'à déposer le vêtement dans mon casier. Oui, c'était bien ça, je n'aurais pas à le voir comme ça, pas à lui parler non plus. Je pourrais simplement continuer mon chemin et faire de mon mieux pour oublier tous ces événements catastrophiques. Mais avant de soumettre l'idée au jeune homme, je devais me calmer. Je n'avais pas pensé une seule seconde que je ressortirais de cette pièce sans ma veste. C'était horrible quand on y réfléchissait. Je m'étais d'une certaine manière habitué à ce que mon camarade fût totalement tourné vers moi. Je ne pouvais pas m'aventurer dans un couloir sans risquer de l'entendre m'interpeller, ni lui adresser la parole sans voir son visage s'illuminer. Je lui avais demandé d'arrêter tout ça, d'arrêter de me poursuivre, d'arrêter de penser à moi. Cela voulait-il dire qu'il m'avait écouté ? L'imprévu ne me réussissait pas. Je devais me calmer avant de céder à la panique.

« Désolé pour la dernière fois. » Un léger sursaut agita mon corps. Bonjour, veste, au revoir. Mon plan venait de tomber à l'eau, de se faire piétiner. A sa question, je levai lentement les yeux vers lui. J'avais peur de le regarder. Par chance, ses yeux à lui n'étaient pas posés sur moi. Il était torse nu mais ce n'était pas ce sur quoi je m'attardais. Silencieusement, incapable de trouver une réponse à lui donner, je contemplais cette ombre, cette démarcation que formait sa mâchoire, juste en-dessous de son oreille, dans le prolongement du lobe. Minh Hien était en sueur et cette ombre que je n'avais jamais remarquée avant ressortait d'autant mieux.
Je fus forcé d'abandonner mon observation lorsqu'il tourna la tête vers moi. Instinctivement, mes grands yeux rejoignirent les siens. « Tu me détestes ? » Mon visage trembla un instant, puis ma gorge et enfin mes mains, crispées autour des bretelles de mon cartable élimé. J'étais à deux doigts de fondre en larmes. Ou peut-être était-ce autre chose. Je ne savais pas vraiment. Même mon corps devenait un mystère pour moi.

« Je déteste… Je déteste l'un de mes amis. C'est quelqu'un de très précieux pour moi. Non… Je déteste ce qu'il m'a dit. A cause de toi ! Avant je lui faisais confiance. J'allais dormir avec lui quand… Ah oui, à cause de toi aussi, je n'arrive plus à dormir dans mon lit. Alors j'allais dormir avec lui. Maintenant, je dois dormir avec quelqu'un qui me fait peur pour ne pas être tout seul. Je dors avec lui parce que j'espère que toi aussi tu aies peur de lui et que… que tu ne viennes pas me faire… du mal. » Je ne pleurais pas. Certains mots avaient du mal à franchir mes lèvres mais je n'arrivais de toute façon pas à les retenir. D'autres arrivaient encore, en vrac, lâchés d'une voix qui s'intensifiait peu à peu, qui débordait de sincérité. « Je déteste t'éviter. Parce que ça veut dire que je tiens pour acquis le fait que tu me chercheras toujours. Je déteste mon ami mais toi, toi ça doit te faire plaisir parce que tu dis que tu es mieux que lui, que tu es le soleil et… et tout ça ! Et je déteste que tu ne m'écoutes pas, que tu fasses des choses quand je te demande de t'en abstenir. Ça fait beaucoup de raisons de te détester mais… Je déteste le fait que je ne te déteste pas ! »

J'avais peur de le regarder, pourtant je n'avais pas cillé une seule seconde. Peu à peu, je réalisais que je n'avais pas peur de lui. J'avais peur de moi. De mes réactions, de mes émotions, de mes mots...

(c) crackle bones


Anonymous
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Ce message a été posté Mar 2 Juin - 19:39

Quelques mots échappés
It's been a long day without you my love.
Minh Hien avait beau le regarder sous toutes les coutures, il n'arrivait pas à ne pas l'aimer. Il n'arrivait même pas à se dire pourquoi lui et pas un autre ? Il n'était pas sensé s'amouracher de quelqu'un dans la mesure où il n'était pas capable de donner tout son temps à quelqu'un. Il n'était pas capable d'aimer quelqu'un d'autre plus qu'il n'aimait sa petite personne. Il était arrogant et égoïste. Il n'aimait pas partager et penser à quelqu'un d'autre ne devrait pas lui arriver. Mais depuis qu'il avait croisé le regard de Suhwan, tout avait été bouleversé. Il ne pouvait plus se résoudre à aimer quelqu'un à part lui. Il ne pouvait regarder que lui et ne penser qu'à lui. Il avait aperçu toute sa fragilité, il avait pu frôlé sa peur du bout de ses doigts et il avait ressenti la forte envie de le prendre sous son aile et d'empêcher quiconque de l'atteindre. Il désirait qu'entre ses bras, il puisse se sentir puissant et invincible. Mais comment réussir à le prendre dans ses bras alors que quand il fait un pas en avant, Suhwan en fait deux vers l'arrière. Il était pratiquement impossible pour Minh Hien de pouvoir le toucher ou le frôler du bout de ses doigts. Il ne cessait de s'éloigner, chaque jour de plus en plus. Plus il s'éloignait et plus Minh Hien avait du mal à respirer, à penser, à réfléchir. Plus il s'éloignait et plus il avait l'impression de souffrir.

Son regard se cloua dans le sien et un frisson parsema sa peau de granule. Bien qu'il avait chaud, bien qu'il transpirait, le frisson qui remonta le long de son corps le fit trembler. Pourquoi devait-il rester si loin de lui ? Ne pouvait-il pas essayer de s'en rapprocher ? Alors qu'il eut une brève de cette idée, Suhwan prit la parole, coupant court à tout déplacement de sa part. Il l'écouta, il ne pouvait pas faire autrement. Suhwan était si bien parti que Minh remarqua que jamais il n'avait autant parlé avec lui en une seule fois. Ses paroles eurent l'effet d'une douche froide. Des milliers de lames le lacéraient toutes en même temps. Et juste après, c'est son cœur lui-même qui dansait dans sa poitrine en frappant contre sa cage thoracique. Heureusement qu'il ne se sentait pas malade, sinon il aurait pu penser être en pleine crise cardiaque. Il ne le détestait pas. Et il n'aimait pas ça ? Minh Hien ne pu s'empêcher d'avoir un très faible sourire et un sentiment de soulagement. Qu'il ne le déteste pas lui suffisait amplement. Finalement, il avait encore toutes ses chances. Suhwan venait de balayer ses peurs en une fraction de seconde.

« Que tu ne me détestes pas, ça me suffit. » Après tout, il ne pouvait pas s'attendre à ce que Suhwan accepte ses sentiments immédiatement. Bien que la dernière fois, il s'était déclaré à lui en bonne et due forme. Minh ne pouvait pas s'attendre à ce que Suhwan accepte les sentiments amoureux du garçon qui lui avait forcé la main pour une première expérience sexuelle bien qu'elle fut courte. Il se leva et s'approcha du lycéen. La porte était ouverte, il pourrait se sauver, mais il ne le ferait pas, n'est-ce pas ? Ses doigts glissèrent sur la joue du jeune homme, frôlant sa douce peau du bout de ses doigts jusqu'à perdre ses phalanges dans sa nuque, sur la naissance de ses cheveux. « Je déteste quand je ne te vois pas. Ça me fait peur, je m'inquiète pour toi à chaque moment. Je déteste ne pas savoir ce que tu fais, si tu vas bien. Juste t'apercevoir de loin me suffirait. Je déteste quand tu me repousses, quand tu n'écoutes pas ce que j'ai à te dire... mais ce que je déteste le plus c'est de savoir que tu dors avec quelqu'un d'autre que moi. Si je promets de ne plus jamais revenir dans ta chambre, pourrais-tu dormir seul ? » Il attrapa délicatement son menton pour lui relever la tête. Quand ses yeux rencontrèrent les siens, il lui adressa un sourire rassurant. Il avait tellement envie de l'embrasser. Il avait envie de le toucher, de le recevoir, collé contre son corps. Seulement il se retint. Il empêcha sa propre envie de passer avant la sienne. Il se décolla de lui, constatant qu'il serait dur de se retenir s'il restait trop près de lui, alors il s'éloigna un peu, s'en retournant vers le grand miroir pour reprendre ses étirements là où il les avait laissé. Une façon de s'occuper pour s'empêcher de complètement lui sauter dessus.

« Veux-tu que j'abandonne, Suhwan ? Veux-tu que je cesse de t'aimer ? Que je m'éloigne ? Que je disparaisse ? » Il le regardait au travers du reflet dans le miroir. Il savait à quoi il jouait à cet instant précis. Il voulait juste entendre Suhwan lui dire qu'il ne voulait pas qu'il arrête tout ça. Il voulait l'entendre dire qu'il ne voulait pas qu'il s'arrête de l'aimer. « Si tu veux que je stoppe tout ça, tu n'as qu'à me le dire. A moins que ça te plaise de savoir que je suis amoureux de toi ? » Il le fixait, sans ciller, attendant la moindre de ses réactions. Il ne pouvait s'empêcher d'essayer de le piéger pour arriver à ses fins.

Anonymous
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Ce message a été posté Mar 2 Juin - 20:22



Quelques mots échappés

Parfois un long discours vaut mieux qu'un non-dit.
Parfois j'aimerais faire un pas vers toi mais je n'y arrive pas.

C'était très étrange comme sensation. J'avais sûrement cédé à la panique, pourtant je ne me sentais pas particulièrement angoissé. Je n'avais pas l'impression d'être en colère non plus. Je n'étais pas triste, je ne pleurais pas. J'avais vidé mon sac, d'une façon qui m'était tout bonnement étrangère. Si j'avais eu le recul nécessaire, j'aurais sûrement été très fier de moi. Parce que pour la première fois de ma vie, j'avais agi à peu près comme une personne normale. Dans cette salle, face à Minh Hien, j'avais juste parlé. Rien d'autre. Bien sûr, j'étais confus. Les mots me manquaient pour déterminer ce qui me travaillait à ce point, pour qualifier les sentiments qui m'avaient poussé à déballer tout ça d'un coup. En fait, j'avais encore plein de choses à dire. Mais le jeune homme, en parlant, en se levant, avait arrêté le flot de paroles.

Mon coeur battait fort dans ma poitrine et je craignais que ce fût du à l'angoisse. Je ne voulais pas suffoquer devant lui, ni m'enfuir de nouveau. J'étais entré ici à reculons et j'avais eu dans l'idée de partir le plus vite possible. A présent, j'avais besoin que les mots que je venais de prononcer trouvassent une réponse. Comme si les laisser en suspens ici leur ferait perdre de leur sens. J'eus tout de même envie de faire un pas en arrière quand les doigts de Minh Hien rencontrèrent ma peau. Je n'en fis pourtant rien. Mon corps s'était légèrement raidi et je fixais malgré moi la mâchoire du danseur. Cette ombre, allez savoir pourquoi, avait quelque chose d'hypnotique. Cela ne m'empêcha pas d'entendre ce qu'il avait à me dire. L'écrivain novice en moi releva la construction de son monologue, semblable à celle que j'avais employée.

De toutes les choses que détestaient Minh Hien, la plus surprenante était celle qu'il prenait le plus à coeur. Lorsqu'il releva mon visage, je me surpris à être jaloux de lui. J'avais l'impression que ma vie était devenue terriblement compliquée, pleine de choix que je ne voulais pas faire, de pensées à chasser en permanence, de désirs à refouler, de sentiments inavouables. Mais la sienne… Dans la sienne, la pire chose qui pouvait arriver, c'était que je dormisse avec quelqu'un ? « Je ne crois pas… J'ai peur… que n'importe qui vienne dans ma chambre pendant la nuit. » Il avait ouvert cette porte que je pensais sécurisante et j'avais réalisé que tous ceux qui me terrorisaient la journée pouvaient eux aussi mettre un pied dans cet endroit devenu hostile. Il y avait un lit vide dans cette pièce. Ma meilleure amie l'avait quitté et m'avait laissé seul avec mon anxiété. Quand j'étais avec Mitsuo, au moins, je pouvais juste arrêter de penser et m'endormir pendant quelques heures. Minh Hien pouvait bien me sourire autant qu'il voulait et me promettre toutes sortes de choses, dormir seul m'était devenu impossible.

Le jeune homme s'éloigna de nouveau. J'avais l'air bête, planté bien droit au milieu de cette salle, accroché à mon cartable comme à ma propre vie. Avec du recul, j'aurais vu que je n'agissais toujours pas comme une personne normale.
Tout en s'étirant, il reprit la parole, si calmement que j'en fus déstabilisé. Il posait des questions dont il avait déjà les réponses. Ne le lui avais-je pas dit juste avant ? Je détestais tenir pour acquis le fait qu'il me chercherait toujours. A bien y réfléchir, peut-être que cette phrase prêtait à confusion. C'était vrai, j'avais été surpris et sûrement assez déçu, du moins désarçonné d'apprendre qu'il n'avait pas espéré ma venue aujourd'hui. S'il l'avait fait, ma veste serait là, prête à m'être rendue. Est-ce que ça voulait dire que j'avais envie qu'il m'attendît aujourd'hui ? Sûrement… Pourtant je détestais ça, je l'avais dit, non ? Alors que j'étais perdu dans des réflexions qui me dépassaient, il remua un peu plus le couteau dans la plaie. Ce n'était pas la première fois qu'il me demandait ça. J'avais déjà répondu et il ne m'avait pas écouté. J'avais pleuré et supplié mais il n'avait pas écouté. « Je voudrais... » Je n'avais pas son aisance, encore moins sa franchise. J'avais toujours eu du mal à m'exprimer, d'autant plus quand j'en venais à mes envies. Je baissai les yeux, incapable de soutenir le regard de Minh Hien pendant que je cherchais le courage de demander. Je ne demandais jamais rien. Etait-ce parce que j'avais peur du refus, du jugement ou de déranger ? « J'aimerais... » Cette formulation était plus juste. J'étais attaché aux détails et je voulais que ma requête fût prise comme un souhait. Mais le reste de la phrase, je la prononçai du bout des lèvres, sentant la honte m'envahir aussitôt que je l'eus dit. « …un câlin. » Timidement, je jetai un regard furtif au miroir qui me renvoyait l'image du jeune homme. J'avais cette drôle de sensation dans le ventre, qui me faisait presque mal. Mes yeux se posèrent de nouveau sur le parquet alors que mes bras retombaient le long de mon corps.

(c) crackle bones


Anonymous
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Ce message a été posté Mar 2 Juin - 21:58

Quelques mots échappés
It's been a long day without you my love.
Pourquoi Suhwan ne reculait-il pas quand Minh Hien le touchait ? Bien entendu qu'il en fut surpris et en profita légèrement pour frôler encore et encore la peau de sa nuque du bout de ses doigts. Est-ce que des choses avaient changés pour Suhwan ? Est-ce que, peut-être, c'était-il aperçu de quelque chose ? Avait-il, finalement, des sentiments à son égard ? Après tout, il ne fallait pas être né de la dernière pluie pour savoir ces choses-là. S'il ne l'aimait pas, il lui dirait clairement et ne chercherait pas à le revoir. Là, en l’occurrence, ça n'était pas le cas. Il était en effet trop passif pour quelqu'un qui ne l'aimerait pas du tout. Ça mettait la puce à l'oreille et, si ça se trouve, Minh se faisait de fausses idées... Mais peu importe, il se plaisait à se raccrocher à ce faible espoir. Savoir que Suhwan l'aimerait peut-être. « Tu ne voudras sûrement pas dormir avec moi... mais si je reste devant ton pallier, jusqu'à ce que tu t'endormes, est-ce que ça t'irai ? » C'était une idée franchement saugrenue. Qui se plairait à attendre, sur le pallier d'une porte, toute une nuit, sur un sol dur, pour faire attention que personne n'entre ? Est-ce que Minh était à ce point amoureux au point de faire des choses complètement folle ? Rien que de dire ça, il se frappa intérieurement. Il était idiot. Jamais Suhwan n'accepterait de le savoir derrière sa porte en sachant qu'il pourrait y rentrer.

Il s'éloigna, pensant que Suhwan ne répondrait pas à sa demande, ne sachant même pas s'il en avait seulement envie. Et puis il fallait qu'il s'éloigne le temps de reprendre ses esprits. Depuis un moment qu'il n'avait pas revu ce visage, il ne fallait pas qu'il traîne trop proche de lui, sinon il ferait encore quelque chose que Suhwan ne voudrait pas. Alors qu'il s'étirait, des questions lui venait. Il ne pouvait pas s'empêcher de le chercher. En fait, il cherchait au fond de lui quelque chose qui, peut-être, lui assurerait que Suhwan n'était pas indifférent. Qu'il avait toutes les chances de son côté. Qu'il pourrait peut-être, tenté de lui voler son cœur comme il lui avait volé le sien sans le vouloir. Suhwan était à lui, ça il le pensait vraiment et il n'hésitait pas à dire à tout le monde qu'il était éprit de lui. C'était de toute façon ce garçon et pas un autre. Même les filles n'arrivaient pas à détourner son regard et n'y parviendrait plus maintenant. C'était trop tard.

Un câlin ? L'avait-il bien entendu ? Il se retourna vers lui, comme s'il attendait qu'il répète mais il n'en fit rien. Voulait-il vraiment se trouver contre lui ? Minh Hien s'approcha, jusqu'à être face à lui. Devait-il faire ce qu'il lui demandait ? Bien sûr que oui. Il n'allait pas laisser passer l'occasion. Il leva ses bras et posa ses mains sur chacune de ses épaules et l'attira à lui. Il fit glisser ses mains de ses épaules à son dos pour le serrer contre lui, tendrement, doucement, comme s'il cherchait à ne pas l'effrayer par des gestes trop brusques. Il le tenait contre lui et il ne pu s'empêcher de nicher son visage dans ses cheveux pour en humer son doux parfum. Cette odeur qui lui avait tant manqué et dont il se délectait à présent. Il le serra un peu plus fort, sans pour autant l'étouffer. Suhwan pouvait-il se rendre compte combien, entre ses bras, il pouvait être en sécurité ? Se sentait-il seulement en sécurité auprès de lui ? Il soupira, fermant les yeux, en totale léthargie. « Tu m'as manqué, tu sais... » ça avait été un murmure mais parfaitement audible pour Suhwan. Son cœur avait implosé. Il était bien mieux. Alors qu'il avait été nerveux et joueur loin de lui, maintenant qu'il se trouvait contre lui, il avait envie de douceur et de tendresse. Rien de plus. Il tourna légèrement la tête pour que ses lèvres puissent frôler le creux de son cou et y laisser l'emprunte de ses lèvres par un délicat baiser. Si seulement Suhwan pouvait se rendre compte de l'effet qu'il lui faisait.

Ses mains glissèrent dans son dos, s'arrêtant dans le creux de ses reins. Leur corps plus proche que jamais, il avait déjà chaud mais là, il était bouillant. Il n'en fallait pas moins pour que son corps ne tire la sonnette d'alarme. Minh Hien, t'es trop près, ça devient dangereux. Il faut dire que l'attirance physique que lui procurait Suhwan ne s'était en aucun cas dissipé et il était toujours autant attiré par lui. S'il restait encore un peu plus contre lui, il finirait par être démasqué et Suhwan pourrait en être apeuré, choqué ou dégoûté, au choix. Ses doigts tremblèrent légèrement sur son dos. « Suhwan... » Un murmure, une supplique. Pouvait-il encore se retenir ou finirait-il par lui sauter dessus ?

Anonymous
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Ce message a été posté Mar 2 Juin - 22:41



Quelques mots échappés

Parfois un long discours vaut mieux qu'un non-dit.
Parfois j'aimerais faire un pas vers toi mais je n'y arrive pas.

La proposition de Minh Hien me toucha. C'était dans ce genre de moments que j'avais l'impression d'en apprendre plus sur lui. Comme lors de notre rendez-vous à l'animalerie, la première fois où j'avais vu de la tristesse dans son regard. Je m'en voulais encore de l'avoir mal jugé. Alors je ne pus qu'acquiescer légèrement. J'étais sûr que le savoir de l'autre côté de ma porte n'était pas la solution ; mes pensées s'en donneraient à coeur joie et moi je passerais une autre nuit blanche. Mais j'avais tant de fois décrit des rêves brisés, des sentiments méprisés ou des désirs ignorés dans mes écrits que je ne pouvais pas refuser la proposition du jeune homme. Minh Hien était du genre à réparer ses erreurs ; je venais tout juste de le comprendre.

Et j'avais demandé cette étreinte, à mi-voix, sans oser le regarder. J'avais réclamer quelque chose dont je n'étais vraiment pas sûr du résultat. Les mots de Ying ne m'avaient certes pas plus, mais il m'avait appris à m'écouter, à écouter mon intuition et mes envies. J'avais eu envie de fuir en l'entendant parce que j'étais intimement persuadé qu'il ne me comprenait pas et que ses paroles n'étaient pas bonnes pour moi ; et je l'avais fait. Depuis, c'était dur, mais je ne regrettais pas de m'être écouté. Je devais prendre le temps de régler certaines choses avant de revenir vers lui. Ça commençait avec Minh Hien. J'étais perdu et j'avais envie qu'il arrêtât de me poser des questions auxquelles je ne trouvais aucune réponse. Je lui avais demandé un câlin, sans vraiment en connaître la raison. Peut-être que si j'y réfléchissais calmement, le soir dans mon lit, au lieu de chasser toutes les pensées qui me ramenaient vers lui, j'aurais su que j'avais besoin de vérifier certaines choses.

Les baskets blanches entrèrent dans mon champ de vision. J'appréhendais le moment où il me serrerait contre lui. Heureusement, Minh Hien y alla en douceur. Je me sentis délicatement happé par sa chaleur, son odeur. Il n'y avait pas de parfum qui venait parasiter ce que dégageait son corps. C'était lui, transpirant, mais lui. Tout bas, je l'entendis me dire que je lui avais manqué. Au fond, j'en fus un peu rassuré. Je m'étais trompé sur beaucoup de choses à son propos, mais pas sur la façon dont il me voyait. C'était étrange, que quelqu'un me vît, moi. On me regardait, oui, mais comme un gamin à protéger. Un gamin qu'on emmenait manger un bon repas puis essayer des attractions à sensation, à qui on apprenait à se détendre. Minh Hien ne me regardait pas ainsi. Cela me faisait peur qu'il osât me toucher, me dire toutes ces choses avec autant d'aplomb. Ça me faisait peur parce que c'était la première fois.
Lentement, je vins poser mes mains sur son dos. Mais je les en retirai aussitôt. Sa peau était collante et je n'aimais pas vraiment ça. Alors je refis un essai, plus bas, sur ses hanches que recouvrait son pantalon. Je respirais tout doucement, le plus discrètement possible. Je me sentais minuscule entre ses bras. S'il n'y avait pas eu un flot incessant de pensées troublantes dans mon esprit, je me serais sûrement senti bien. Un frisson parcourut mon échine quand je sentis ses lèvres sur ma peau. A cet endroit, je venais tout juste de retirer le pansement qui cachait la marque qu'il avait laissée.

Derrière lui, dans le grand miroir, je pouvais nous voir tous les deux. Mes grands yeux hébétés, idiots, mes grands yeux qui cherchaient ce que je devais faire, ce que je pouvais faire. Je ne voyais que ça dans le grand miroir. Minh Hien avait avalé le reste de mon corps. J'étais à l'abri. Si je ne voyais que mes yeux, alors personne ne me voyait. Pour achever de m'en convaincre, j'abaissai mes paupières. « Quand je pense à toi... » Je sentais le coeur du jeune homme contre ma poitrine. Cette sensation, ajoutée au bruit du sang qui battait à mes tempes, me transportait totalement ailleurs. Je repris, toujours dans un murmure : « ...j'ai chaud. Comme... » Je n'arrivais pas à le dire. Je n'arrivais pas à décrire ce que m'inspirait Minh Hien. Alors je préférai en arriver directement à la conclusion. « Je veux ré-essayer… » Mes joues s'étaient empourprées. Etait-ce l'embarras ou seulement mon corps qui réagissait contre celui du danseur ? Les yeux toujours fermés, je tournai la tête et cherchai maladroitement ses lèvres. Je paniquais légèrement. Mes mains tremblaient et mon souffle s'emballait en même temps que mon coeur. Je me sentais nul de ne pas savoir dire clairement ce que je désirais, ni même de le faire comprendre par des gestes que Minh Hien n'avait eu aucun mal à faire la dernière fois. Pourquoi ce baiser semblait-il si compliqué à amorcer ? Je heurtais sa joue, sa tempe, incapable de rouvrir la bouche pour lui demander de l'aide. Je le sentis alors bouger contre moi et enfin je trouvai sa bouche. Le premier contact fut léger, semblable à un effleurement. Mais, avant d'être tenté de me défiler, j'affirmai ma volonté en reprenant ses lèvres charnues. Il allait devoir m'aider un peu s'il voulait bien accéder à ma demande. Parce que je n'étais pas du tout doué pour ce genre de choses.

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Ce message a été posté Mar 2 Juin - 23:44

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Qu'il refuse sa proposition l'aurait franchement embêté. Qu'est-ce qu'il aurait pu trouver d'autre pour empêcher quiconque de dormir avec lui ? Savoir Suhwan dans le même lit qu'un autre, l'irritait tout particulièrement et Suhwan avait de la chance de ne pas le voir s'énerver soudainement. A la place, il accepta et la surprise se lu sur son visage. S'il acceptait, il n'y avait plus aucun problème dans ce cas. Il était étonnant la façon dont agissait Suhwan, comme s'il avait soudainement changé. Est-ce que quelque chose lui était arrivé pour qu'il soit tout autrement ? Après tout, c'était lui qui l'avait repoussé et lui avait hurlé dessus. Mis à part ça, tout allait pour le mieux maintenant et Minh Hien allait devoir s'y faire. Il n'aurait jamais pensé que tout aurait été aussi facile avec lui. En vérité, il ne s'était même pas imaginé le voir ici aujourd'hui. Peut-être avait-il faillit jeter l'éponge ? Peut-être s'était-il résolu au fait que Suhwan ne l'aimerait probablement jamais ? Mais pourtant, à cet instant, Minh Hien venait d'être reboosté. Il était certain à présent qu'il était capable de le faire craquer et de le faire tomber amoureux. Il avait retrouvé tous ses buts. Il avait retrouvé son courage et sa motivation.

Minh Hien ne pourrait jamais le voir comme un ami. Il ne pourrait jamais le voir comme un bon copain avec qui on peut s'amuser sans ambiguïté. Jamais il ne le pourrait parce qu'il en était amoureux. Ça s'était fait sur un premier regard, comment aurait-il pu en être autrement ? Comment pourrait-il faire semblant et cacher ses sentiments ? C'était impossible pour lui et maintenant que Suhwan connaissait ses sentiments, lui non plus ne pourrait pas faire comme si de rien n'était. Ils savaient l'un et l'autre et ils pouvaient peut-être vivre avec ? Peut-être pourraient-ils même apprendre à s'aimer en retour ? C'était ce qu'espérait Minh et il était presque sûr qu'il y parviendrait un jour si seulement il faisait tout pour. Et il s'en donnerait les moyens. Quand il pensait à Minh ? Où il voulait en venir ? Ses propos suivant cessèrent de lui faire battre son cœur. Il avait chaud quand il pensait à lui ? Comme quoi ? Toutes ces questions dévalèrent dans sa tête alors qu'il redressait légèrement la tête. Est-ce que Suhwan essayait de lui faire comprendre quelque chose ? Ce coup-ci, c'est Minh Hien qui avait chaud. Chaud d'avoir entendu ce genre de chose de la bouche de Suhwan. Son corps frémit et ses yeux se fermèrent sous son touché. Suhwan avait changé mais c'était un changement qui allait finir par rendre fou Minh Hien. Complètement fou.

Réessayer... Il ne fallait pas être con pour comprendre. Minh avait comprit. Il n'y a qu'une chose qu'ils avaient essayé. Tout du moins, que Minh avait essayé. Il releva la tête, juste à temps pour sentir les lèvres de Suhwan contre sa joue, sa tempe. Il cherchait quelque chose. Minh aussi. En une fraction de seconde, leurs lèvres se frôlèrent mais ceci, pour mieux se retrouver puisque l'instant d'après, elles se scellaient dans un délicat baiser. Une bouffée d'adrénaline s'empara du corps de Minh Hien qui constata combien il avait été faible jusque-là. C'était comme s'il venait de sortir la tête de l'eau après y être resté immergé pendant de longues minutes. Suhwan. Ce baiser. C'était sûrement un rêve et il finirait par se réveiller alors autant en profiter avant que tout ça ne s'arrête trop vite.

Les mains de Minh Hien agrippèrent les hanches de Suhwan et le maintient contre lui, son souffle court percutant les lèvres du lycéen qu'il avait quitté un petit instant. Mais pour rapidement les reprendre, comme si l'embrasser était devenu vital. Il n'avait pas envie d'être ici. Pas envie d'être vu. Pas envie que quiconque les ennuies, les dérange dans cet instant qui leur appartenait à eux seul. Il attrapa la main de Suhwan et quitta ses lèvres, sa main appuya sur l'extincteur pour se retrouver dans un noir complet. Seul la pièce des vestiaires au fond était allumée. Pièce dans laquelle il se dirigea avant de fermer la porte derrière eux. Son regard se posa sur Suhwan qu'il avait entrainé ici, espérant qu'il n'ai peur de rien. Pour une fois... « ...fais moi confiance... » c'était seulement ce qu'il lui demandait. Aveuglément. Se faire confiance sans avoir peur de quoi que ce soit. Il s'empara à nouveau de ses lèvres, bien qu'un peu plus fougueusement que plus tôt. Parce qu'il ne pouvait plus se retenir. Il avait voulu, il avait rêvé, et maintenant il avait. Ses doigts de sa main droite jouèrent dans ses cheveux tandis que sa dextre glissait doucement le long de ses côtes pour atteindre les boutons de sa chemise avec lesquels il jouait, comme attendant un signal qui lui donnerait le feu vert pour les lui détacher. Pour une fois, il attendrait qu'il soit d'accord.

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Ce message a été posté Mer 3 Juin - 16:57



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Parfois un long discours vaut mieux qu'un non-dit.
Parfois j'aimerais faire un pas vers toi mais je n'y arrive pas.

D'abord le câlin, maintenant le baiser… Je ne devais pas être moi-même aujourd'hui. J'étais entré dans cette pièce avec la ferme intention de ne pas adresser un regard à celui qui me torturait mais j'avais failli ; à présent les événements, ainsi que mes réactions, s'enchaînaient en cascade. Je voulais vraiment ré-essayer, comme je le lui avais murmuré. Mais était-ce avec lui que je voulais faire ça ? J'avais toujours eu dans l'idée de me donner à quelqu'un que j'aimerais. J'avais aimé Ayden, j'en étais presque certain ; maintenant notre relation n'était plus basée que sur une solide amitié. J'aimais Ying, j'en étais quasiment sûr ; mais lui en aimait un autre, lui était persuadé que j'étais destiné à Minh Hien. Je n'avais plus aucune certitude depuis que je m'étais confié à celui que je voyais comme un ange. Quelque chose avait changé en moi.

Minh Hien m'embrassait. Il amorçait ce qui allait suivre en douceur, même si je le sentais fébrile. J'étais tendu pour ma part et incapable de bouger. Je me contentais de ce qu'il me donnait ; peut-être était-ce déjà trop pour moi. Quelques jours auparavant, il avait forcé l'accès à ma bouche. Il m'avait volé mon premier baiser et j'avais détesté ça. Je m'étais senti en colère, triste ; mais aujourd'hui, c'était moi qui avais réclamé cette étreinte. Etais-je devenu fou ? Je ne savais plus vraiment ce que je faisais.

Soudain, tout s'arrêta. Je réalisai que j'avais retenu mon souffle jusqu'au moment où les lèvres de Minh Hien avaient quitté les miennes. Il faisait sombre quand je rouvris les yeux. Le jeune homme m'entraînait déjà ailleurs, loin des vitres qui nous exposaient aux étudiants. Mon coeur battait à tout rompre dans ma poitrine. J'avais peur. Ying avait dit qu'il avait eu mal. J'avais vu le sang sur les vêtements qu'il m'avait montré. Allais-je saigner moi aussi ? Je ne m'étais jamais posé ce genre de questions auparavant. Peut-être aurais-je du commencer par ça avant de demander des choses si effrayantes.
Mes mains rejoignirent les bretelles de mon cartable et je commençais à l'enlever quand mon camarade ouvrit enfin la bouche. Il n'eut pas le temps de voir mes grands yeux pleins d'appréhension. Mon sac produisit un bruit sourd en s'écrasant au sol. Il avait glissé de mes bras quand Minh Hien s'était de nouveau emparé de mes lèvres. Je l'avais mal jugé par le passé alors j'avais décidé de lui accorder le bénéfice du doute. Cela voulait-il dire que je lui faisais confiance ? J'allais bien devoir m'y résoudre si je voulais aller jusqu'au bout… Nous l'avions déjà fait, oui, mais j'aurais été bien incapable de reproduire les gestes qu'il avait eu. J'avais le sentiment de replonger dans l'inconnu. J'avais du mal à me concentrer sur ce baiser, à me détendre ou me laisser aller. Je cherchais un endroit où poser mes mains qui, jusque là, pendaient le long de mon corps. Ses bras étaient collants, son dos aussi, de même que sa taille. A chaque fois, mes doigts tentaient de s'y poser, puis s'en détachaient aussitôt. Alors, comme tout à l'heure, ils trouvèrent une place inconfortable sur ses hanches. Si nous continuions, j'allais sentir sa peau contre la mienne, non ? C'était ce qu'il voulait, puisqu'il avait déjà dans l'idée d'ouvrir ma chemise.

J'échappai doucement à la caresse de ses lèvres et rouvris les yeux, fixant mon regard sur son épaule pour éviter le sien. « Tu… colles... » Je n'étais pas vraiment à l'aise avec le fait de le lui faire remarquer. Mes joues étaient pourpres et ma voix hésitantes. Seulement je voulais de bonnes conditions. La dernière fois, le souvenir était resté négatif parce que je ne voulais pas de ce que Minh Hien me donnait. Aujourd'hui, je voulais vraiment que ça se passât mieux. « Et... » Je fermai un instant les yeux afin de me calmer. Si je cédais à la panique, mes efforts n'auraient servi à rien. Tout en respirant le plus calmement possible, je défis le premier bouton de ma chemise. J'espérais ainsi lui montrer que si je pouvais avoir l'air réticent, j'étais tout de même enclin à le faire. « Qu'est-ce qui va se passer… exactement ? » Peut-être que si je le savais à l'avance, j'arriverais à le laisser me toucher. Je plongeai mes grands yeux dans les siens, faisant de mon mieux pour ne pas trembler. Je lui faisais probablement confiance en fin de compte.

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Ce message a été posté Mer 3 Juin - 17:54

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C'était étrange. Ça aurait du lui mettre la puce à l'oreille. Suhwan qui ne désirait rien de lui, qui le fuis comme la peste et maintenant, un Suhwan qui le demande et en redemande ? C'était vraiment trop étrange. Que s'était-il passé dans sa petite tête ? Avait-il seulement l'ombre d'un sentiment à son égard ? Ou bien peut-être qu'il désirait juste se remettre en question ? Si c'était le cas, c'était franchement déguelasse pour Minh Hien qui, lui, avait de réels sentiments à son égard. Lui donner de faux espoirs serait cruel. Pour l'heure, il ne désirait pas y penser. Il ne souhaitait pas se remettre en question et, il faut l'avouer, ne désirait que profiter de l'instant sans se poser de question. Juste faire ce qu'il avait toujours voulu faire, point.

Pour ne pas que des regards indiscrets participent à tout ça, il avait mit la salle de danse hors tension et s'était réfugié, avec Suhwan, dans les vestiaires qu'il se contenta juste de fermer, sans pour autant tourner le loquet de sécurité. Qui viendrait les déranger de toute façon ? Personne il faut l'espérer. Le baiser avait reprit mais il fut plus court que le premier. C'est Suhwan qui y mit fin et, un instant, Minh Hien eut peur qu'il ne veuille tout arrêter. Il collait ? Ça pouvait être le cas puisque Minh s'était longuement dépensé dans la danse. Un faible sourire amusé s'afficha sur ses lèvres. Il aurait peut-être pu prendre une douche mais avait-il pensé qu'il croiserait le jeune lycéen aujourd'hui ? Que feraient-ils exactement ? D'habitude, Minh n'aurait pas eu de gêne à le lui dire et aurait employé les termes exactes sans passer par quatre chemins mais là, c'était différent. Il se sentait gêné par les mots et ne savait pas du tout lesquels employer. Devrait-il lui dire qu'il coucherait ensemble ? Déjà, est-ce que Suhwan le voulait ? Ou désirait-il juste ce qu'il s'était passé la dernière fois ? Il faut préciser que Minh ne pourrait peut-être pas s'arrêter à de simples caresses cette fois... Comment lui dire ? Comment lui faire comprendre ? Minh Hien se mordit la lèvre et jeta un regard tout autour de lui jusqu'à ce que la cabine de douche lui donne une réponse. Certes elle n'était pas concrète mais ça pouvait suffire.

« Rejoins-moi sous la douche. »

C'est tout ce qu'il avait trouvé à lui dire. Non, Suhwan ne semblait pas sale ou quoi que ce soit, mais puisque Minh avait besoin de se laver, Suhwan n'avait qu'à venir avec lui. C'était une proposition vraiment directe mais Suhwan saurait que, sous la douche, ils seraient nus. Ça lui ouvrait l'idée de toutes les choses qui pourraient se passer. Minh Hien mit ses paroles à exécution et disparu dans la cabine, la laissant entrouverte pour que Suhwan puisse s'y glisser. Il ôta ses vêtements et se jeta littéralement sous le jet d'eau qu'il avait allumé. L'eau froide coula d'abord, lui faisant reprendre ses esprits puis elle se réchauffa et se mit à la bonne température, le faisant frissonner de bien être. Il se sentait nerveux. Pourtant, ça ne serait pas la première fois qu'il ferait ce genre de chose. C'est surtout parce que c'est Suhwan... Parce que c'est lui qu'il attendait ? Il regarda vers l'arrière et, n'y tenant plus, passa sa main dans l'embrasure de la cabine pour attirer Suhwan à l'intérieur. Trempé, Suhwan encore dans ses vêtements, il n'eut aucune gêne à le tremper en se collant contre lui. Ses lèvres tout proche de son oreille, il se donna un élan pour tout lui avouer.

« Je pense qu'il peut se passer beaucoup de chose. La seule question c'est si tu le veux... » ses mains détachaient les boutons de sa chemise. « Tu sais combien j'en ai envie... mais je veux être sur que tu es près à te donner à moi. » La chemise quitta les frêles épaules de Suhwan pour tomber sur le sol de la cabine. Minh fit glisser ses mains sur le torse offert, comme il l'avait déjà fait, seulement cette fois il prit tout son temps. Ses lèvres frolèrent les joues du lycéen, sa respiration devenue tremblante. « Je serais doux, je te le promet. Si tu me fais confiance, tu n'auras pas mal. » Au contraire de ce que lui avait dit Ying. Le contexte était totalement différent. Minh n'avait pas l'intention de jouer au brute avec Suhwan. Il posa ses mains sur le pantalon du jeune homme et le défit, faisant tomber ce dernier au sol. Il ne lui restait plus qu'un tout dernier rempart à franchir mais pour ça, il attendit que les neurones de Suhwan se remette en place. Il savait qu'il fallait un temps d'adaptation. Il était capable d'attendre, pour lui. Uniquement pour lui.

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Ce message a été posté Mer 3 Juin - 18:40



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Parfois un long discours vaut mieux qu'un non-dit.
Parfois j'aimerais faire un pas vers toi mais je n'y arrive pas.

Minh Hien avait l'air embarrassé par ma question. Avais-je dit quelque chose de mal ? Mes lèvres entrouvertes étaient encore humides de son baiser. Mon coeur battait si fort dans ma poitrine que je ne savais plus vraiment si c'était la peur ou autre chose qui me guidait. Je lui demandais juste de me rassurer, de me donner des raisons de lui faire confiance. Au lieu de ça, il me demanda de venir avec lui sous la douche. La surprise se lisait sur mon visage quand je jetai un coup d'oeil à la cabine. Minh Hien n'était déjà plus près de moi. Instinctivement, j'eus envie de le retenir. J'avais besoin qu'il me serrât contre lui, qu'il me dît juste que tout irait pour le mieux.
Il se dénuda et disparut, me laissant seul. Je retirai d'abord mes chaussures, hébété par cette situation déstabilisante. De mes doigts légèrement tremblants, je défis les premiers boutons de ma chemise, m'efforçant de me faire à l'idée qu'il allait me voir nu, entièrement. Des tas de questions se bousculaient dans ma tête. Des questions auxquelles je n'eus pas le temps de trouver des réponses. L'eau chaude nous entourait peu à peu d'une vapeur derrière laquelle je me sentais un peu à l'abri. Je regardais Minh Hien sans comprendre, sans non plus pouvoir lui dire que j'étais encore habillé, que je devais d'abord retirer mes vêtements pour le rejoindre. Il en doutait sûrement mais c'était mon intention. J'avais seulement besoin d'un peu plus de temps que lui pour enlever mon uniforme.

J'étais contre lui, même si ce n'était pas ce que j'avais espéré. Dans un geste machinal, je posai mes mains à plat sur son torse nu. Je ne comptais pas le repousser. Pas quand il me parlait si gentiment. Je n'avais jamais aimé sa façon de s'adresser à moi ; sa voix était trop forte dans les couloirs et on se retournait pour nous regarder car il attirait forcément l'attention. Je n'aimais pas non plus cette manie de toujours me placer dans l'embarras ou de me brusquer. Mais là, tandis qu'il retirait ma chemise, il était différent. Sa voix était douce et chaude à mon oreille. Sous ma paume, je sentais battre son coeur, presque aussi rapidement et fort que le mien. Avec lui, moi aussi j'étais différent. J'osais me mettre en colère, dire ce dont j'avais envie. C'était difficile mais je le faisais. Je me sentais un peu plus libre quand il était là. Mais j'étais toujours Su Hwan, terrifié par la moindre nouveauté, le plus petit affrontement ou les sentiments. Puisque je faisais l'effort d'essayer de le comprendre, j'espérais qu'il fît pareil.

Je n'avais plus ma chemise, mon pantalon était sur mes chevilles. Minh Hien avait moins de vêtements que moi, pourtant je me sentais particulièrement vulnérable. Je relevai les yeux sur lui et pris doucement ses mains pour les poser sur mon dos. Alors je me rapprochai et nos peaux entrèrent en contact, me faisant frissonner. Moi aussi j'enroulai mes bras autour de son buste. Je voulais qu'il me serrât un moment contre lui. « On peut rester un peu comme ça ? Après… » Je n'arrivais pas à le dire en le regardant. Alors je glissai mon visage dans son cou et y trouvai refuge. Là, à l'endroit qui avait retenu mon attention tout à l'heure, tout près de sa mâchoire. « Après on fera tout ce que tu voudras. » D'abord je voulais entendre et sentir l'eau couler sur mon corps. Je voulais fermer les yeux et me concentrer sur le souffle du jeune homme. J'avais chaud et mon ventre se crispait comme la dernière fois que mon camarade m'avait touché. Je me souvenais de ce qu'il avait fait, de la manière dont il l'avait fait. Il m'avait embrassé d'abord ; ma bouche, puis ma peau. Alors c'était plutôt timidement que j'effleurai la peau mate de son cou, du bout des lèvres, comme une esquisse de consentement. Je ne savais pas ce que je devais faire ensuite. Comme j'avais envie de le faire, ma bouche suivit la ligne de sa mâchoire, lentement, jusqu'à son menton. Là, je rouvris les yeux pour le regarder. Ses cheveux tombaient sur son visage mais j'arrivais encore à voir ses traits fins. Mes paupières s'abaissèrent de nouveau et mes lèvres se faufilèrent jusqu'aux siennes. Je ne voulais pas avoir mal. Mais ce n'était pas pour ça que je lui faisais confiance. C'était sa voix douce et chaude, les battements de son coeur, son souffle plus court encore que le mien ; c'était tout ça qui faisait que j'avais confiance en lui.

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Ce message a été posté Mer 3 Juin - 22:00

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C'est con quand même de ne pas savoir quoi faire dans un moment comme celui-ci. Ce n'est pas comme s'il n'avait jamais souhaité ça, bien au contraire. Il en rêvait, depuis tellement de temps. Maintenant qu'il se trouvait devant le fait accompli, il ne savait plus quoi faire ni quoi dire. C'était comme s'il n'avait jamais connu ça, comme si c'était la première fois. Et ça ne l'était pas. Suhwan était loin d'être le premier. Même s'il n'y en avait pas eu beaucoup avant lui. Seulement deux pour être plus exact. Mais Suhwan l'intimidait. Il se disait qu'il ne pouvait pas échouer. Il ne pouvait pas ne pas y arriver ou faire un pas de travers. Il ne devait pas... Sinon, il se sentirait vraiment mal à chaque fois. Alors c'est un peu comme s'il s'agissait d'une épreuve. D'une grosse épreuve et il ne pouvais pas échouer à ce moment-là.

Minh Hien était maintenant dans la douche, sous l'eau. Ses cheveux lui collait au visage, la tête baissée en laissant l'eau le réveiller un peu. C'était à lui de se remettre les neurones en place, il en avait bien besoin... Finalement il trouva le temps trop long. Certes Suhwan prenait son temps pour se déshabiller mais Minh ne pouvait pas attendre plus longtemps avant de l'avoir face à lui. Il avait passé des semaines à l'attendre, autant dire qu'il ne pourrait pas l'attendre un jour de plus. Il le fit rentrer et le colla directement à lui. Il le prit littéralement dans ses bras, comme pour être sûr qu'il ne pourrait pas se volatiliser. Pour une fois, il fallait avouer que Minh Hien était discret mais démonstratif. Il était doux, tendre, presque trop adorable. Pas comme quand il était dans les couloir à hurler qu'il l'aime, à sauter comme un fou et surtout à le rendre mal à l'aise par ses agissements. Non, là c'était différent, il agissait comme quelqu'un de normal. Mais c'était anormal pour eux deux d'être normaux.

Minh Hien n'avait plus de vêtement. Ça faisait un moment qu'il était nu ; depuis qu'il était entré dans la douche en fait. Et il n'osait pas affronter le regard de Suhwan. Est-ce que son corps lui plaisait ? Est-ce qu'il était assez bien fait pour lui ? Ses muscles, son corps, le reste ? Tout. Il espérait qu'il le trouverait attirant. Peut-être même irrésistible ? Son ego ne pouvait pas s'empêcher de s'en poser la question. Quand Suhwan fut à demi-nu à son tour, il se colla contre lui, arrachant un violent frisson à Minh qui sentit ses muscles se crisper. Il avait la totalité du corps de Suhwan contre le sien. Son cœur battait d'autant plus et il ressentit cette vague de désir l'envelopper des pieds à la tête. Déjà, son corps s'éveillait. Faire tout ce qu'il voudrait ? Il ne bougea pas d'un pouce, le tenant contre lui comme il l'avait voulu, réfléchissant à ce qu'il voudrait. Tout. Tout de lui. Le toucher, l'embrasser, le caresser, le posséder. Il ferma les yeux, s'imaginant Suhwan totalement offert à lui. Il se sentit submergé par une nouvelle vague de désir. Bon dieu, ça devenait de plus en plus fort.

La douceur des lèvres de Suhwan. Son souffle, se promenant tout comme ses lèvres sur sa machoir, son menton. Sa peau se granula de mille frissons malgré qu'il fasse chaud. Malgré que l'eau, coulant sur leur corps, soit chaude. Inutile de préciser que c'était l'effet que lui faisait Suhwan. Son souffle s'affola et, les yeux toujours clos, il laissa ses lèvres aller à la rencontre des siennes. Il les happa. L'embrassant avec la plus grande douceur dont il pouvait faire preuve. Il avait besoin de ce genre d'attention avec lui. Il en avait besoin, ne sachant pas si ça pourrait, ou non, durer. Ses mains ne restèrent pas inactives et glissèrent sur le corps du jeune homme, frôlant la peau de ses hanches du bout de ses doigts. Il avait besoin de le toucher... Il interrompit le baiser, nichant sa bouche au creux de son cou. « Ce que je veux, c'est de te faire mien. » Dans tous les sens du terme d'ailleurs. Il avait envie de lui, inutile de le préciser. Ses mains coulèrent jusqu'à ses fesses, qu'il agrippa avant de coller ses hanches contre les siennes, ceci lui arrachant un faible gémissement. Bon dieu, il allait perdre la tête à un moment donné...

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Ce message a été posté Mer 3 Juin - 22:44



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Parfois un long discours vaut mieux qu'un non-dit.
Parfois j'aimerais faire un pas vers toi mais je n'y arrive pas.

Durant ce court laps de temps où Minh Hien avait patienté, je m'étais fait à l'idée. J'étais presque nu devant lui mais ce n'était pas grave puisqu'il était nu lui aussi. C'était ça relativiser, non ? Ayden aurait été fier de moi. L'eau coulait sur mon corps, mon visage, m'aidait à me détendre. Dans son dos, mes doigts faisaient de légers mouvements. Sa peau ne collait plus, elle était humide et agréable à toucher. J'avais besoin de trouver un peu de moi en Minh Hien. Cela me rassurait, me confortait dans l'idée que les choses se passeraient bien. J'avais aussi besoin de trouver un peu de Minh Hien en moi. Comme nos souffles chauds et tremblants ou nos coeurs qui n'avaient plus un rythme normal. Savoir qu'à ce moment précis, je partageais les mêmes sensations que lui, qu'il avait les mêmes réactions que moi, ça me laissait penser que nous saurions instinctivement quoi faire. Ça me laissait penser que j'avais une part de normalité et que si tout le monde y arrivait, je pouvais le faire aussi.

Quand je rouvris les yeux et que je le visage de Minh Hien, je sus que j'avais envie de l'embrasser. Je n'en étais pas presque sûr, j'en étais certain. Alors que je m'apprêtais à me saisir de ses lèvres comme si je voulais qu'elles fussent à moi, il me devança et je ne pus que répondre, participer à cet échange qui avait fait faire une envolée à mon coeur. Il me surprenait à chaque seconde et confirmait ma décision. Je n'avais pas peur puisqu'il était doux. Il faisait attention, je le sentais bien. Il était différent de la nuit où il m'avait rendu visite dans ma chambre. J'étais différent de l'autre jour, dans l'animalerie. Je frémissais sous ses doigts mais cette fois je ne lui demandais pas d'arrêter. J'aimais ça. C'était comme un livre haletant, un thriller dont on redoute la fin sans pouvoir se détacher de la lecture ; on veut connaître la suite, on ne cesse de se demander quelle idée géniale aura eu l'auteur, on est époustouflé par son imagination sans limite. J'étais pendu aux lèvres de Minh Hien, jamais cette expression n'avait eu plus de sens à mes yeux.

Mais lui en avait décidé autrement. Hébété par des sensations qui me dépassaient, je me retrouvai la bouche ouverte, à chercher un peu d'air pour ranimer mes poumons. Je pouvais respirer mais la pression dans mon ventre s'était étendue à ma poitrine. Les mots de Minh Hien avaient un sens sans vraiment en avoir pour moi. Ils étaient l'ouverture à la fin du chapitre, cette phrase qui me donnait envie, non, qui m'obligeait à en lire un peu plus. Ils étaient aussi la piqûre de rappel, celle qui me disait que je n'avais pas le droit de me tromper, quoi que j'eusse à vérifier ce soir.
Un petit bruit m'échappa quand je sentis mon corps réagir contre le sien. C'était comme un sursaut, une bouffée de chaleur. J'avais, dans un réflexe, posé mes mains sur ses bras. Et je le repoussai doucement. Mes grands yeux plongèrent dans les siens. J'étais incapable de parler maintenant alors je n'avais que mon regard pour lui dire que je n'étais pas en train de me défiler. Assez maladroitement, j'achevai de me dévêtir. Mes joues étaient rougies par la gêne. Mais nous étions à égalité maintenant, je voulais que nous fussions semblables, au moins ce soir.

Je m'approchai de nouveau de Minh Hien et pris sa main pour la glisser dans ma nuque. Il pouvait bien faire ce qu'il voulait de l'autre, je voulais que celle-ci fût posée juste ici. Elle avait déjà été là et j'avais trouvé ça plaisant et rassurant. Le jeune homme avait de grandes mains qui m'impressionnaient. Quand elles se promenaient sur moi, j'avais l'impression qu'elles me pétrissaient tout entier. Les miennes glissèrent timidement sur son torse. Nous étions nus, tous les deux et bel et bien dans le même état.
Cette fois, je pris vraiment les devants. Je voulais l'embrasser, pas seulement lui répondre. Alors je repris ses lèvres un peu plus fermement, espérant qu'il me laisserait mener au moins cette danse. Il avait dit et fait tant de choses… Je pouvais bien avancer un peu vers lui à mon tour, non ? Et même si mon baiser était maladroit, il était avant tout instinctif.

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Ce message a été posté Jeu 4 Juin - 12:35

Quelques mots échappés
 
It's been a long day without you my love.
Minh n'avait jamais vraiment eu cette attraction physique. Il n'avait jamais eu cette forte envie de vouloir une personne rien que pour lui. Sauf pour Suhwan évidemment. C'était comme une évidence : il devait lui appartenir. Ce n'est pas quelque chose qu'il pouvait éviter ou oublier, c'était une envie si forte qu'il devait la combler. Le savoir, l'imaginer avec quelqu'un d'autre était impensable. Il n'arrivait même pas à s'en faire une image. Pour lui, Suhwan devait être à ses côtés, toujours, à chaque instant de la journée. Il ne pourrait le libérer qu'aux heures de cours et le reprendre ensuite. La sensation de possessivité était devenue complètement ingérable pour lui. Il avait l'impression que, loin de lui, il risquait de disparaître et de ne plus lui revenir. C'était ça l'amour ? C'était ce genre de sentiments qui vous faisait aimer quelqu'un ? C'était ça qui obligeait les gens à devenir égoïste et jaloux pour la moindre chose ? Minh Hien n'en avait pas l'habitude, ça ne lui arrivait qu'une seule fois. Il voulait tout de Suhwan. Il le voulait comme sa chose, son bien le plus précieux. Cette personne rendait les autres fous de haine, mais pour Minh c'était être fou de lui. Personne ne pourrait plus le toucher, l'agresser, le martyriser. Il serait capable du pire, comme il en avait déjà été capable par le passé. Combien de fois avait-il tabasser ceux qui s'en prenait à lui sans que Suhwan n'en sache rien ? Minh Hien serait là pour lui, dorénavant, même si c'était pour marcher dans ses pas, le suivre comme son ombre. Est-ce que Suhwan apprécierait ? Est-ce qu'il finirait par étouffer dans ses bras ? Mais si Suhwan faisait tout ça, était-ce parce qu'il l'aimait finalement un peu ? Si Minh Hien se posait autant de questions, c'est parce que lui-même n'en connaissait pas toutes les réponses. Savoir tout de Suhwan était un combat épique. Mais alors savoir tout de lui-même l'était encore plus.

Rien à voir avec tout ce qu'ils avaient vécut jusque-là. C'était comme si tout avait été balayé, comme si jamais rien d'autre ne s'était passé. La douceur, la tendresse, étaient au rendez-vous. Comme si jamais Minh Hien n'avait eu, osé, forcer la main à Suhwan pour de tels actes. Comme si tout se faisait naturellement. Mais peut-être que Suhwan avait seulement eu peur, non pas de Minh Hien ni de ce qu'il lui avait fait, mais seulement des choses nouvelles qui s'étaient manifestées soudainement. Peut-être que c'était ça qui lui avait fait le plus peur. De savoir qu'il pouvait être apprécié plus que personne n'avait pu l'apprécier. Minh Hien ne l'appréciait pas, il l'aimait, et ça c'était différent. Il ne pouvait pas se contenter de le regarder de loin, de lui parler de loin. Il devait s'approcher, jusqu'à pouvoir le frôler, le toucher. Il était devenu une attraction si forte. Un poison qui coulait dans ses veines et qui finirait par le rendre fou. Il l'était déjà. C'était totalement différent de ce qu'ils avaient déjà vécut auparavant. Là, c'était voulu, c'était même désiré. Ils le voulaient comme si c'était leur dernier acte à faire sur cette terre.

Cette bouffée de chaleur l'étouffait. Peu importe qu'il respire, il avait l'impression de ne pas avaler d'air. Il pouvait presque croire qu'il allait finir par agoniser d'asphyxie. Il cherchait l'air mais ne le trouvait nul part, et un rien que leurs lèvres s'étaient séparés, il désirait les retrouver, comme si leur baiser était devenu vital. Il ne pouvait plus faire autrement maintenant que Suhwan lui avait offert ce dont il rêvait, il fallait qu'il l'embrasse encore et encore. Et c'est Suhwan qui prit les devant, cette fois, ne cessant d'étonner Minh Hien qui étouffa davantage. Tout ce qui le parcourait à cet instant était indéfinissable. Il ne parvenait même plus à réfléchir, il était foutu. Alors que Suhwan l'avait repoussé pour que leur corps ne se touchent plus, il ramena son corps contre le sien, cognant à nouveau  leurs hanches. Un hoquet lui échappa. Sa tête lui tourna. Il laissait Suhwan mener la danse pour le baiser mais c'était lui qui prenait les devant pour les caresses. Sa main immobile dans sa nuque le maintenait contre lui, sa jumelle glissait le long de son corps, caressant chaque parcelle de sa peau. Ils en avaient envie, ça se lisait dans leur geste, sur leur corps, dans leur esprit, tout était clair comme de l'eau de roche.

Délicatement, il le plaqua contre le mur de la douche, le tenant fermement mais avec cette douceur qui ne pouvait pas effrayer Suhwan, du moins il l'espérait. Ses doigts s'accrochèrent à ses cuisses, glissèrent sur ses fesses, ses hanches ne cessaient de se frotter contre les siennes, faisant grimper la tension électrisante qui les animait. Cette fois, Minh Hien en avait envie, à tel point qu'il peinait à se retenir de ne pas le posséder immédiatement. Il n'oubliait pas qu'il fallait qu'il soit doux pour ne pas le faire souffrir. Ses doigts, déjà humide par l'eau de la douche, n'eut aucun mal à venir le préparer en douceur, histoire d'être sûr qu'il s'habitue à une intrusion en lui. Pour le rassurer, le consoler, il l'embrassait, mordillait ses lèvres, jouait avec sa bouche. Peu importe tout ce qu'il devait faire, il ferait tout pour le détendre et leur permettre de le faire sans la moindre douleur, seulement avec beaucoup de plaisir. Puis au bout d'un petit instant, il cessa son intrusion pour remonter ses mains le long de son dos. En douceur, il vint lui murmurer au creux de l'oreille : « Est-ce que je peux, maintenant ? Je ne peux pas me retenir plus longtemps... » Il lui donnait le choix. Il lui donnait presque l'honneur de choisir de s'offrir à lui entièrement ou non, cette fois, pour le non-retour. Délicatement, il le fit se retourner, face contre le mur, collant son torse contre son dos, le tenant prisonnier entre le mur carrelé et lui. Ses lèvres glissèrent sur sa nuque, ses épaules, ses hanches se collèrent contre ses fesses. Cette fois, c'était la dernière étape et il espérait tout de même que Suhwan ne l'arrête pas maintenant. Pas à la porte de son envie. Pas pour cette dernière étape. Pas pour leur première fois.

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Ce message a été posté Jeu 4 Juin - 17:07



Quelques mots échappés

Parfois un long discours vaut mieux qu'un non-dit.
Parfois j'aimerais faire un pas vers toi mais je n'y arrive pas.

Je n'arrivais plus à penser. J'aurais du me poser mille questions, sentir l'angoisse et la peur m'envahir, j'aurais du paniquer au moment où je m'étais retrouvé nu contre le corps du jeune homme. Pourtant, je n'arrivais plus à rien. Pour la première fois de ma vie, mon cerveau semblait s'être arrêté. Il n'y avait rien pour parasiter ce moment. Je ne pensais plus, je ressentais. Je ne cherchais plus la cause de mes frissons, je les vivais pleinement. Je ne me demandais plus si je devais agir, j'assumais chaque envie. Tout ça aurait du me terrifier mais je ne pouvais plus avoir peur. La peur était irrationnelle, rattachée à des choses que j'imaginais ou appréhendais. Je n'étais pas dans mon monde, j'étais dans le présent, accroché à Minh Hien, comme relié à lui par ce baiser qui aurait du me sembler fou. Non, tout venait naturellement. Je me laissais guider par mon camarade et je ne culpabilisais plus. Moi qui me sentais pitoyable d'être aussi novice, je ne m'en inquiétais plus.

Les doigts de Minh Hien couraient sur mon corps et me donnaient l'impression de brûler de l'intérieur. Il avait promis que je n'aurais pas mal, pourtant mon bas ventre était douloureux. C'était étrange d'ailleurs, car cette douleur se mêlait à quelque chose de très agréable. Mes mains ne bougeaient pas sur son torse. Non pas que je ne voulais pas le toucher moi aussi, mais je n'arrivais plus à guider mes membres. Les sensations que provoquait Minh Hien m'obnubilaient et entravaient ma concentration. Je ne bougeais pas, parce que je n'y arrivais pas. Seules mes lèvres, douces et avides à la fois, remuaient contre leurs jumelles. Mon bassin aussi. Comme un réflexe mécanique, mes hanches répondaient à leurs semblables.

Mon dos rejoignit le carrelage froid et cette différence de température me fit gémir faiblement. Mes sens étaient décuplés à force que Minh Hien cherchât à les éveiller. Comme si j'avais compris où il voulait en venir, je me raidis légèrement quand ses mains rejoignirent mes fesses. Pourtant, je ne savais pas du tout ce qui allait se passer. J'étais même tellement loin de le savoir que je rouvris les yeux, surpris, dans un gémissement, lorsque Minh Hien prit sur lui d'aller plus loin. Je m'accrochai instinctivement à sa nuque, comme si je lui ordonnais de rester tout contre ma bouche. Je n'avais pas peur, mais mon corps savait comment faire en sorte que je restasse calme. C'était très étrange comme sensation. Etrange mais pas totalement désagréable. Mon corps était pétri de désir et se fichait bien à présent des tortures qu'on pourrait lui infliger.

Quand nos lèvres se séparèrent, je respirais bruyamment près de l'oreille de Minh Hien. Mes yeux restèrent fermés. Je tremblais des pieds à la tête, déjà ivre du plaisir qu'il me procurait. Je ne savais pas ce qu'il voulait, enfin pas vraiment. Mais j'acquiesçai tandis qu'il m'amenait à regarder le mur. Un instant, j'eus besoin de vérifier qu'il était toujours là. Ma main chercha sa hanche, puis rejoignit le mur froid. « Tu peux, oui... » J'avais murmuré ça faiblement, presque comme une supplique. Les baisers de Minh Hien me rendaient fou. Chacun d'eux déferlait sur ma peau comme une onde de choc. J'étais pris de sursauts et mes soupirs étaient incontrôlables. C'était déjà trop pour moi qui n'étais pas habitué à ressentir autant. Mon bas ventre se tordait douloureusement, me faisait gémir malgré moi. « Minh… Hien... » Il ne me touchait pas, pas là où le plaisir venait de se concentrer si soudainement. Je passai une main tremblante derrière moi et attrapai maladroitement sa nuque, me raccrochant à lui alors que des plaintes lascives m'échappaient.

Minh Hien – ou n'importe qui ayant de basiques connaissances en biologie – devait se trouver forcé de constater que je venais de jouir. User de ma main n'était pas dans mes habitudes et c'était seulement la deuxième fois que quelqu'un me touchait. Alors mon corps inexpérimenté avait craqué, comme la dernière fois. Je n'avais plus mal, au contraire. J'avais extrêmement chaud et le plaisir irradiait dans mon corps. Mais je ne voulais pas que ça s'arrêtât là. Alors, quand j'eus enfin une pensée, je l'exprimai à voix haute, jetant un petit regard à mon camarade par-dessus mon épaule. « P-Pardon… On peut… Tu peux quand même, hein ? » La dernière fois, tout s'était arrêté quand j'avais fait ça. Ce n'était pas volontaire, vraiment pas ! Voilà, je me sentais nul de nouveau. Pourtant, j'avais envie de continuer, je voulais aller plus loin. Le désir était loin de s'être évanoui et je ne me sentais pas prêt à ressortir de cette douche.

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Ce message a été posté Jeu 4 Juin - 22:35

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Minh Hien ne pouvait plus attendre. Il fallait qu'il le fasse. C'est un peu comme dans l'animalerie, il n'avait pas pu se contrôler et quoi qu'avait dit Suhwan, il avait fait ce qu'il avait envie, agissant comme un égoïste. A ce moment-là, il n'avait pas réfléchis à ce que pouvait penser Minh Hien. Il avait eut envie de le toucher et il l'avait fait, occultant les protestations de ce dernier. Finalement, aujourd'hui, il en était autrement. Minh faisait attention à ce qu'il voulait, à ce que Suhwan désirait. Il ne souhaitait qu'une chose : pouvoir être en totale harmonie avec lui. Qu'ils partagent quelque chose qu'ils désiraient à deux. Qu'ils puissent se donner l'un à l'autre sans avoir peur, sans croire que l'autre ne lui veut du mal. Tout était douceur, tendresse, délicatesse. Minhien n'avait plus rien de l'homme qui avait quasiment violé Suhwan à l'animalerie.

Minh constata que Suhwan ne réagit pas mal à la préparation qu'il lui infligea. Peut-être, alors, était-il vraiment près pour aller plus loin ? Peut-être qu'il en avait vraiment envie ? Il faut dire que Minh Hien s'arrangeait pour lui donner l'envie. Il pouvait bien le torturer pour ça. Leurs lèvres jouaient entre elles pendant tout l'instant où il occupa ses mains, de sorte à le détendre et à le rassurer. Il était là, près de lui et il ne partirait pas. Il ne l'abandonnerait pas. En toute vérité, il ne l'abandonnerait plus jamais. Il fera tout son possible pour ne plus jamais le quitter des yeux. Qui sait ce qui pourrait arriver à son Suhwan s'il le laissait s'échapper un peu trop loin ? Pire qu'un père et son enfant. Il l'aimait d'un amour sincère et il ne souhaitait pas que quelqu'un, quelque chose, se mette en travers de leur route, les empêchant de vivre ce qu'ils avaient à vivre. Pourvu qu'on les laisse en paix, faire ce qu'ils avaient à faire. Même si, peut-être, leur histoire ne sera pas une partie de plaisir. Il y a souvent des obstacles qu'il se faut de savoir franchir. Est-ce qu'ils seront un de ceux qui y parviendront ? Seront-ils seulement un couple un jour ? S'ils sautaient le pas, ce soir, seront-ils un couple ?

Suhwan se retrouva ensuite face contre le mur, le corps de Minh épousant le sien à la perfection. C'est comme s'ils étaient fait l'un pour l'autre. Ses lèvres jouaient sur sa nuque, dans son cou et sa main l'aida en de douce caresse à se mener, très rapidement, au sommet de la jouissance. Comment avait-il pu être aussi rapide ? L'excitation était-elle autant à son comble ? Il en fut, toute fois, très honoré. S'il lui faisait autant d'effet, c'était assez pour lui. Son souffle chaud s'échoua contre sa joue alors que Suhwan avait légèrement tourné la tête dans sa direction. Le faire quand même ? Bien sûr que Minh y tenait. Il n'aurait certainement pas pu faire autrement. Il en avait envie. Un bref sourire s'afficha sur les lèvres du danseur qui agrippa délicatement les hanches de son amant. « Tu viens déjà, à peine que je te touche... Es-tu autant excité ? » Il avait envie d'entendre sa réponse. Ou peut-être avait-il juste l'envie de le voir rougir, de le voir gêné alors qu'il était encore bercé par son précédent plaisir. Finalement, les habitudes ne se perdaient peut-être pas si facilement. « Oui je vais le faire... parce que j'ai vraiment envie de toi, Suhwan. » Alors qu'il murmurait le prénom du jeune homme au creux de son oreille, il prit possession de son corps. Il le pénétra avec la plus grande douceur dont il pouvait faire preuve. Le sentir était une vraie délivrance, une douce souffrance également. C'était tellement délicieux qu'il en émit un grondement tout en nichant son visage dans son cou, respirant de façon erratique.

Suhwan était le premier à lui faire autant d'effet, mais le premier qui le rendait complètement fou. Fou de cette façon. Fou de ne pas pouvoir respirer convenablement. Le danseur patienta un instant, de sorte à lui laisser le temps de s'habituer à l'intrusion. Il savait qu'une première fois n'était pas agréable si elle était faites trop rapidement, alors il lui donnait le temps. Il donnait le temps à son corps d'assumer ce qui se passait. Trop tard pour revenir en arrière, cette fois, ils étaient unis. Ses mains glissèrent sur ses hanches, se stoppant sur ses flancs et sur son ventre, le maintenant contre lui, comme s'il avait peur qu'il ne se dérobe et que le contact s'arrête. Les secondes défilaient et, lentement, Minh Hien se mit à se mouvoir. Doucement, pour ne pas lui faire mal. Mais finalement, il sentait son corps se détendre malgré lui, habitué à la présence. Le danseur prit l'initiative d'accélérer alors, son souffle se saccadant de plus en plus. Sa bouche cherchait de l'air, s'ouvrant et se refermant, parfois sur la peau de sa nuque, parfois sur son cou. Ses jambes tremblaient et il avait l'impression qu'il ne tiendrait pas bien longtemps debout. Mais pourtant si, il arriva à tenir debout, et ce, jusqu'à son plaisir. L'explosion se rependit dans tout son corps. Un ouragan était passé en lui, balayant tout soucis, tout temps, tout mot, toute vision. Les yeux clos, il reprenait difficilement sa respiration, constatant qu'il ne s'était pas retiré pour jouir, peut-être un problème pour Suhwan. « Désolé... pour... » Il n'allait pas faire de détail. Il n'avait pas envie de parler de ce genre de chose. Il se retira lentement et le retourna pour le serrer contre lui, son visage dans ses cheveux – encore. L'eau continuait de couler sur eux et Minh Hien ne disait rien. Il ne pouvait rien dire. Il était devenu muet. Muet de bonheur. Ses bras raffermirent leur prise autour du corps de Suhwan, qu'il ne désirait lâcher pour rien au monde, ni qu'on le lui retire. « Ne disparaît plus jamais... » Il lui avait murmuré ses mots. Des mots au sens profond.  

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Ce message a été posté Jeu 4 Juin - 23:26



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Parfois un long discours vaut mieux qu'un non-dit.
Parfois j'aimerais faire un pas vers toi mais je n'y arrive pas.

Des choses, beaucoup de choses avaient changé. Minh Hien avait placé au creux de mon ventre une soif que je ne connaissais que trop bien. C'était celle de la fin du chapitre, celle qui annonçait la fin du roman. Encore quelques pages et on en serait au dénouement. J'allais savoir ce qui se trouvait dans les mots qu'avait prononcés le jeune homme. Je voulais savoir. Alors ma seule inquiétude à présent, c'était de savoir s'il me laisserait lire le dernier chapitre. S'il ne le faisait pas, ma réaction serait certainement démesurée. Déjà parce que mon désir était trop important pour que je pusse l'ignorer. Ensuite parce que je savais que ce serait de ma faute ; la honte, en même temps que le sentiment d'échec qui allait avec, m'envahirait. Et je prendrais certainement la fuite, encore. Je voulais lire le dernier chapitre. Je voulais savoir ce qui allait se passer. J'avais besoin de savoir si ce serait douloureux ou plaisant ; si j'aimerais ça ou non ; si j'arriverais à vivre la chose comme une personne normale ; si, en fin de compte, j'aurais envie de recommencer.

Quelques caresses et beaucoup de tendresse avaient eu raison de moi. C'était la deuxième fois que cela m'arrivait mais dans cette douche, c'était bien plus intense qu'à l'animalerie. J'avais eu l'impression de flotter pendant un moment ; seuls les bras fermes de Minh Hien avaient semblé me retenir sur terre. Je tremblais encore de plaisir mais déjà je m'inquiétais des répercussions. Dans mon dos, Minh Hien s'en amusait, me mettant dans l'embarras. C'était ça, être excité ? Alors j'étais sûrement très excité. Et c'était certainement une mauvaise chose étant donné la formulation qu'avait employée le jeune homme. Ce n'était donc pas normal d'être aussi excité ? Il ne me laissa pas le temps d'y penser plus. Je fermai les yeux et gémis de surprise.

Je n'avais jamais pensé que les choses se passeraient ainsi, qu'il entrerait… là. Et c'était étrange. Et douloureux. Mais il y avait son souffle sur ma peau et ses mains sur mon corps. Je n'étais pas tout seul. De sa nuque, mes doigts glissèrent jusqu'à son avant-bras. J'avais besoin de le toucher, de sentir qu'il était là, même si je l'entendais, même s'il était en moi, même si son torse épousait mon dos. J'avais vraiment besoin de sentir que je n'étais pas tout seul. Je voulais être sûr qu'il ne m'avait pas menti. Il avait dit que je n'aurais pas mal. Bien que mes lèvres fussent pincées pour retenir mes plaintes, j'avais mal. Mes reins semblaient brûler.

Cette sensation s'estompa peu à peu, heureusement. Je retrouvais le réflexe de respirer et mes doigts se détendaient sur le bras de Minh Hien. Il bougeait. Je ne me rendais même pas compte des faibles sons que laissait échapper ma gorge. C'était seulement la sensation la plus étrange que j'avais ressentie de toute ma vie. Plus il allait vite, plus j'avais l'impression qu'il se fondait dans mon corps. Je ne le voyais pas et je le regrettais un peu. Ce soir, il était mon miroir. J'aurais voulu le voir. Au lieu de ça, j'étais forcé d'être submergé par son plaisir, de ressentir avec lui le plaisir qui montait, montait… Mon front prit appui sur ma main toujours posée sur la paroi. J'étais à bout de souffle. Je sentais que ça allait recommencé. J'étais trop excité, encore une fois. Les baisers de Minh Hien semblaient appeler ce point de non retour. Au fond de moi, alors que je sentais quelque chose de chaud, de brûlant se déverser en moi, pendant que j'étais moi-même en train de retrouver ce flottement délicieux, au fond de moi je savais que personne d'autre que lui ne me toucherait. Jamais.

Et puis, tout devint calme. Il y avait le bruit de nos respirations, encore courtes, et celui de l'eau, rien d'autre. Si, Minh Hien qui s'excusait. Pour quoi ? Là encore, je n'avais pas compris. Mais comme il me prenait dans ses bras, je m'en fichais totalement. Mon corps frissonnait contre le sien et je sentais quelque chose couler entre mes cuisses, en plus de l'eau. Mais je ne dis rien. Je me serrai contre lui, les paupières closes, ayant l'impression que mon corps allait me lâcher. C'était comme une immense fatigue, une soudaine et immense paix qui m'avait envahi tout entier. Mon cerveau ne s'était pas encore remis à fonctionner alors je me sentais bien, vraiment bien. Mon souffle avait quelque chose d'agréablement surpris. J'étais subjugué par ce que je venais de vivre parce que je l'avais vécu pleinement. Je m'étais laissé aller et je ne le regrettais pas. Jusqu'à ce qu'il ouvrît la bouche.

C'était comme un retour brutal à la réalité. D'un seul coup, mes angoisses étaient revenues. J'étais dans le même état qu'en entrant dans la salle de danse : perdu. Oh ! Maintenant je savais ce que je voulais. Je savais que, de toute façon, je n'avais plus le choix. Ying avait raison : j'étais à Minh Hien désormais. Non, ce qui me faisait peur, c'était tout le reste. Comment devait-on se comporter avec quelqu'un comme lui ? Que devais-je faire ? Il y avait plein d'autres choses qui tournaient dans ma tête, mais je m'efforçais de me concentrer sur le problème le plus urgent pour ne pas céder à la panique. Je commençai par me détacher de Minh Hien, le plus délicatement possible. Aussitôt, mes yeux se posèrent sur mes vêtements trempés. Ils formaient un petit tas que je regardai un moment. Comment allais-je faire pour regagner le dortoir sans mon uniforme ? Ça, c'était un vrai problème. Un problème concret, qui devait avoir une solution simple. Une solution que je ne parvenais pas à trouver. Alors je relevai timidement les yeux pour trouver ceux du jeune homme. « Je dois… les remettre ? » J'étais clairement en train de l'appeler à l'aide. Je ne reconnaissais pas ma voix. Elle oscillait, tantôt fluette, tantôt rauque. Ma respiration devenait difficile, mais cette fois ça n'avait rien à voir avec le plaisir ou l'excitation. J'étais à deux doigts de faire une crise d'angoisse. Cet uniforme trempé n'était pas une raison de se mettre dans un tel état ; ils ne faisaient que cacher la montage, l'immense montagne de ce qui m'apparaissait comme d'immenses problèmes. J'avais besoin de son aide, maintenant. « Minh Hien... » J'étais à deux doigts de pleurer et mon ton devenait implorant. Tout ça parce que sa requête soulevait des points que je n'arriverais pas à aborder avec lui. Je devais retrouver ma chambre. Non, Mitsuo. Ou Ying. J'avais besoin d'un endroit rassurant.

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Ce message a été posté Ven 5 Juin - 14:37

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Minh connaissait cet acte. Pas Suhwan. Il pouvait donc parfaitement comprendre qu'il se soit très vite crispé et légèrement paniqué face à l'intrusion. Mais ça n'en était pas moins délicieux pour Minh, fatalement. Tout ce qu'il fit, c'était de le rassurer par des caresses et des baisers. Bien sûr qu'il regretta, un moment, de ne pas l'avoir face à lui. Pour l'embrasser, il ne pouvait se contenter que de sa nuque ou de sa joue. Il posa son front contre l'arrière de son crâne et se mit en mouvement, augmentant d'intensité au fur et à mesure, c'était une véritable délivrance pour lui. Lui qui en avait rêvé jour et nuit. A chaque instant qu'il le voyait, il y avait ces images dans son esprit et il se rendit compte que tout ce qu'il avait imaginé, n'était pas aussi délicieux que ce qu'il vivait maintenant. Il perdait la notion du temps. Il perdait la notion de tout. Il n'était plus lui. Suhwan l'avait rendu fou, ça y est.

Tout s'arrêta, peut-être trop vite au goût de Minh hien. Il ne pouvait pas trop s'en demander, lui aussi avait été excité au point de ne pas pouvoir tenir l'allure longtemps. Pour une première fois, c'était peut-être dramatique ? Ou pas. Suhwan ne semblait pas en être déçu. En fait, Minh Hien ne parvenait même pas à savoir si Suhwan ressentait quelque chose. Alors qu'il s'était retiré et qu'il l'avait prit contre lui, il aperçut son regard un court instant et il n'arrivait pas à comprendre ce qu'il pouvait ressentir. Il n'arrivait à ne rien lire dans ses yeux. Comment ça pouvait être possible ? Comment pouvait-il ne pas s'en rendre compte ? Un instant, une légère panique remonta dans tout le corps de Minh, le faisant trembler. Pourquoi Suhwan ne disait rien ? Pourquoi il ne commentait pas ses paroles ? Pourquoi le... repoussait-il maintenant ? Voilà, c'était fait, ils avaient couché ensemble et c'était tout maintenant ? Comment devraient-ils faire maintenant ? Comment se comporter ? Est-ce qu'ils étaient finalement le couple dont Suhwan rêvait ? Probablement pas. Ou peut-être que si ? Mais Suhwan n'avait pas répondu au fait qu'il ne voulait pas le voir disparaître à nouveau. Alors est-ce parce qu'il ne désirait pas revenir à lui ? Est-ce qu'il avait juste voulu se rendre compte, savoir s'il pouvait l'aimer après avoir couché avec lui ? Si c'était le cas, Minh Hien aurait de quoi être en colère. On ne se servait pas de lui et encore moins de jouer avec ses sentiments. C'était profondément cruel. Il avait besoin de savoir. Avant même que Minh Hien puisse lui poser la question, Suhwan parla de... de ses vêtements. Rien à voir donc. Décontenancé, Minh hocha la tête.« Non, j'ai des rechanges propres si tu veux... tu me les rendras plus tard. »

Il attrapa sa serviette qu'il lui donna histoire de s'essuyer et lui désigna son sac noir à l'extérieur de la douche. Dedans se trouvait un pantalon et un t-shirt, certes ils seront grand mais ça pourrait lui convenir le temps qu'il ne rejoigne sa chambre. Minh, lui, avait besoin de se laver, après tout, il ne l'avait pas encore fait. Il observa Suhwan et hocha la tête. « Suhwan, pourquoi t'es comme ça soudainement ? » Il ne voulait pas qu'il lui dise quelque chose qui pourrait le blesser. Minh n'avait plus envie d'avoir mal. Suhwan ne pouvait pas se contenter de venir et de disparaître ensuite. Il devait choisir, il devait faire un choix et pour de bon. « Tu ne peux pas juste te contenter de me faire attendre. Ne joue pas avec moi. » Il avait bien entendu le son de sa voix et son attitude qui venait de changer du tout au tout. Il avait l'impression de faire un bond en arrière, au jour de l'animalerie. Il ne pouvait pas continuer d'être le suhwan hésitant et apeuré. Plus maintenant. Encore une fois, Minh Hien s'emporta. « C'est quoi au juste ? Un essai ? Tu te donnes juste le temps de réfléchir après tout ça ? A un moment donné, Suhwan, il va falloir que tu te poses. Je ne peux pas me contenter de te voir fuir à chaque fois. » Il était peut-être un peu dur avec lui, mais est-ce que Suhwan ne l'était pas également ?

S'il ne lui avait pas encore redonné sa veste d'uniforme, c'est parce qu'il avait espéré le revoir. Ce qui c'était passé. Et il se reverrait puisqu'il ne lui avait encore pas donné. En fin de compte, cette veste était sûrement un moyen d'être sur de pouvoir le revoir. Mais une fois qu'il lui aura redonné, le reverra t-il ? Ou Suhwan disparaîtra pour de bon ? Toutes ses questions le rendait malade. Il poussa un profond soupir et se détourna pour retourner sous le jet d'eau et se laver. S'il restait face à Suhwan encore une seconde de plus, il pourrait faire quelque chose de regrettable et ce n'était pas son but. Il ne voulait pas le faire fuir délibérément. Peut-être que Suhwan irait s'habiller et lui demanderait de rester avec lui. Peut-être. Ou pas.

Anonymous
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Ce message a été posté Ven 5 Juin - 17:55



Quelques mots échappés

Parfois un long discours vaut mieux qu'un non-dit.
Parfois j'aimerais faire un pas vers toi mais je n'y arrive pas.

Mes yeux bordés de larmes étaient, comme mon sourire idiot, un moyen de communiquer. Ils étaient le signal d'alarme qui me signifiait que j'allais craquer. Je devais bien le reconnaître, j'avais pris l'habitude de trouver une réaction lorsqu'on voyait mes larmes. Certains s'inquiétaient, me réconfortaient, d'autres s'en allaient, d'autres encore redoublaient de violence à mon égard. Mais cela ne fit pas d'effet à Minh Hien. Mon coeur se serra. Je parlais de mes vêtements mais, au fond, j'en demandais bien plus au jeune homme. J'aurais aimé qu'il réagît… Je jetai un coup d'oeil au sac qu'il venait de me désigner et cachai mon corps nu dans la serviette qu'il m'avait donnée. Je me sentais mal, vraiment. Et le contraste était tel que j'avais beaucoup de mal à le supporter. Naïvement, j'avais pensé que Minh Hien saurait quoi faire…

Au moment où je m'apprêtais à sortir de la douche, il reprit la parole. Sa question me figea sur place. J'avais envie de lui parler, de lui poser les questions qui me torturaient soudain, mais je n'y arrivais pas. J'étais mort de honte. Personne ne demandait ce genre de choses, j'en étais sûr. Les gens faisaient ça naturellement. Je m'en voulais de ne pas être normal. L'air me manquait et les larmes menaçaient de rouler sur mes joues quand je relevai la tête vers lui. Le faire attendre ? Nous venions de… de faire l'amour. Je ne le faisais plus attendre. Si ? De quoi parlait-il ? Je ne comprenais rien, j'étais perdu. Instinctivement, je fis un pas en arrière. La façon dont il me parlait me faisait peur. Comment pouvait-il être si doux puis si agressif la seconde d'après ? J'avais besoin de sortir de cette cabine. J'étais convaincu que je pourrais mieux respirer en dehors. Je devais me rhabiller aussi. Mais je ne pouvais pas laisser mon uniforme ici, alors je le ramassai de mes mains tremblantes et le serrai contre moi. Mon regard était plein d'incompréhension, de peur, de tristesse quand il se posa de nouveau sur Minh Hien. « Je dois juste… m'en aller. Je n'ai rien dit, rien fait... » Une larme roula sur ma joue. C'était tout ce que j'arrivais à faire, lui rappeler qu'il ne devait pas être en colère. Ce que nous venions d'échanger avait vraiment été magique et nous étions en train de tout gâcher. Tous les moments importants de ma vie s'étaient déroulés ainsi. Est-ce que ça finirait par s'arrêter un jour ?

Je sortis de la douche en trébuchant, me rattrapant de justesse au petit banc à côté. Je titubai jusqu'au sac de Minh Hien et pris à peine le temps de me sécher avant d'enfiler ses vêtements. J'avais fondu en larmes aussitôt que j'avais échappé à son regard. Est-ce que ce n'était pas ce qu'il voulait ? J'avais fait beaucoup d'efforts ce soir et j'avais été fier de moi jusque là. Je m'étais senti étrangement bien et ça aurait pu continuer si ma nature angoissée n'avait pas repris le dessus. C'était de ma faute. Maintenant que j'étais habillé, je voulais seulement partir. Je n'avais pas oublié ce que m'avait demandé Minh Hien mais, ce soir, j'avais besoin de dormir dans un endroit sûr, familier, tout seul. Ni Ying ni Mitsuo ne m'aideraient. J'avais besoin d'être seul.
En repensant aux paroles de Minh Hien, j'avais du mal à m'y retrouver. Ses mots semblaient me demander de rester mais son ton me poussait à partir. Pour moi qui ne savais ni comment me comporter, ni comment agir, devoir m'adapter à une situation et à quelqu'un qui m'étaient inconnus n'était vraiment pas évident.

Je m'approchai de la vitre de la douche et y posai le bout de mes doigts. J'eus un peu de mal à parler et je ne savais pas s'il m'entendait. « Bonne nuit. A demain... » Je déposai la serviette près de la cabine, puis je filais avec mon uniforme trempé jusqu'à la bibliothèque. Je n'arriverais pas à trouver le sommeil cette nuit, alors j'allais faire de mon mieux pour répondre à mes questions par moi-même. J'aurais tellement voulu que Minh Hien me serrât encore un peu dans ses bras...

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Quelques mots échappés | Minh Hien

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