TENUE ■ Qu’est-ce que je faisais à marcher dans cette forêt, regardant les arbres, les buissons bouger cachant certainement notre prochain déjeuner. Pour comprendre fallait revenir quelques jours plus tôt, le corps de Raylai était devenu mien, sans pitié je l’ai violé pour qu’il ne soit jamais capable de m’échapper, pourtant c’est ce qu’il essayait de faire... Me fuir. Pensait-il que je n'aurais rien su pour ce voyage ? Qu’il aurait pu prendre des vacances sans que je n’aie décidé de les lui accorder ? Il était toujours aussi impudent et borné, mais au final j’ai choisi sans lui demander de l’accompagner, le maitre c’est moi, pourquoi aurais-je besoin de son autorisation pour profiter de notre relation afin de faire cette petite excursion qui s’annoncer enrichissante, des tas de jouet potentiel, un esclave sexuel qui est une victime qui devient peu à peu mon attraction préférée. Pauvre Raylai, comme je le disais il ne pourrait pas m’échapper, même ici loin de la civilisation, j’agirai telle son ombre, plus il voudra m’éviter, plus je vais le coller. La torture psychologique est une de mes préférés, car petit à petit son esprit sera seulement envahi par mon image, un jour ou l’autre il sera prisonnier de ses chaines que j’ai installées et qui vont finir par se resserrer.

Justement la tente fut montée et ne pensait pas que je me suis occupé de le faire, j’ai la tête à jouer les campeurs ? Demander aux autres de le faire incognito c’est quand même mieux et puis j’ai de nombreuses mains disponibles pour écouter et exécuter mes demandes alors autant en profiter. Dans tous les cas je me retrouvais seul dans les bois, ça ne me dérange pas, je suis sûr que je pourrais échapper à un ours si j’en croisais un, je ne suis pas du genre à me laisser bouffer par une bête affamée. Tout ce que je cherchais c’était Raylai, surtout qu’il a dû se cacher pour ne pas passer de temps à mes côtés, manque de pot pour lui, j’arrive toujours à mes fins et c’est sans problème qu’après quelques minutes de marche, pas très loin du campement je l’aperçus, m’approchant de lui sans aucune hésitation, je croise les bras tout en lui demandant.

« Depuis quand l’esclave fuit son maitre ? » Aucun tact, vraiment.

TENUE ■ j'ignore combien de jour était passé depuis la dernière fois où le drame est arrivé, mais je ne suis pas sorti de ma chambre universitaire. Enfermé à double tour, j'ai écouté London me parler à travers la porte alors que je gardais un silence de mort. J'ai cru qui allait appeler les pompiers, les flics ou que sais-je encore. Parler était difficile, autant que devoir tenir sur mes jambes. Le reflet dans le miroir me donnait envie de vomir et de me rendre le peu que je voulais bien manger. Je sortais la  nuit en cachette pour piquer à la cafétéria, mais je retournais aussitôt me cloîtrer dans ma pénombre en refusant tout contact avec l'extérieur. Fuir, c'était la meilleure solution à mon problème. Pour une fois, j'ai même ignoré les appels de ce connard. Je crois même avoir balancé mon téléphone par la fenêtre, pour ne plus l'entendre sonner. Du coup, je me retrouve sans cellulaire, sans personne. London ne sait rien, ma famille d'accueil non plus et c'est tant mieux. Quant à leurs questions, je les évince en gardant ma bouche close, sans sourire, sans dire un seul mot. Qu'ils me fichent la paix et ça ira beaucoup mieux.

C'est sans compter sur mon meilleur ami qui a dû se douter d'un truc, ou qui s'inquiète réellement de mon état. à force d'insister, j'ai ouvert ma porte pour le laisser entrer... Et je n'aurais pas dû. London m'a inscrit à une sorte de sortie dans la nature, un camping, ou je ne sais trop quoi. ça m'emmerde, parce que je n'ai aucune envie d'y participer. Cela se voit à ma façon de rester coller à la fenêtre du véhicule ou à ne même pas monter ma tente. Je ne sais pas avec qui je suis, ni dans quelle activité. J'ai fuis tout le monde, encore. La foule me perturbe depuis quelques jours, j'ai peur qu'ils remarquent quelque chose et me percent à jour. Du coup je vais me cacher dans la forêt, prétextant trouver des trucs à manger. Seul, je me sens mieux. Sauf que seul, je me recroqueville derrière un tronc et attends que le temps passe. ça aurait été mieux ainsi... Sans entendre sa voix résonner dans ma tête. Le cauchemar me poursuit.

D'un bond, je me relève et me colle à l'arbre, tremblant aussitôt de peur. Mon corps me rappel à l'ordre, comme s'il se souvenait parfaitement de la douleur. « Ne t'approche pas de moi ... » Ma voix est aussi fiable que mes membres, vibrant sous la terreur qu'il m'inflige. Il a eu ce qu'il voulait, non ? Pourquoi revenir à la charge, merde!

TENUE ■ Pour moi il en faisait trop, mes actes étaient censés le rappeler à l’ordre, lui faire comprendre qu’il ne serait jamais libéré du fardeau que je lui mettais sur le dos, il ne m’échappera pas, seule la mort pouvait arrêter notre contrat et encore il poserait une nouvelle fois les pieds en enfer pour avoir succombé à ses faiblesse sans y résister. Je l’ai donc trouvé recroqueviller sur lui-même, de la peine, des regrets ? Non je ne ressens rien de tout ça et ni aujourd’hui, ni demain ça ne changera. Je l’aborde d'une façon nonchalante et sans honte, lui rappelant avec des mots où se trouve sa place, il semblerait qu’il l’ait oublié et mon rôle est de le lui rappeler, sa réaction laisse apparaitre un sourire sur mes lèvres que je ne tente même pas de dissimuler. Il tremble, complètement effrayé, j’ai réussi mon coup, au moins il sait de quoi je suis capable, à ses yeux suis-je enfin synonyme du diable ? Il se colle contre l’arbre comme si cela allait le protéger, mais il ne pourra jamais être sauvé, pas tant que je resterai ancré dans mes désirs de le commander, de le posséder et de lui enlever tout espoir de m’échapper.

Gardant mon sourire je m’approche malgré ses mots témoignant de ses craintes, posant ma main sur le tronc derrière, fixant son regard, j’étais fier de ce que je voyais, de ce que j’avais fait et de cette chose que je lui avais enlevé. Arrachant sa fierté et faisant de lui ma poupée, Raylai ne pourra surement pas tomber plus bas désormais.

« Il semblerait que tu es du mal à comprendre, mais plus tu me détesteras et tenteras de me fuir, plus tu auras affaire à moi. Ne pense pas m’échapper, le jeu ne fait que commencer gamin. » Mon regard prouve sans peine les mots que je venais de prononcer, de plus au cas où cela lui aurait échappé, je m’amuse à le torturer en rajoutant. « Tu vas partager toutes tes nuits à mes côtés, j’espère que tu es préparé. » Sadique jusqu’au bout des ongles, mais malheureusement pour Raylai, il ne connaîtra plus la paix pour une durée indéterminée.

TENUE ■ J'étais bien dans mon monde, seul et à l'écart de tout. Je refusais de sympathiser avec les autres, m'enfermant dans ma bulle en caoutchouc. Si London n'avait pas été là, sûrement serais-je encore dans ma chambre à broyer du noir et trembler sous ma couette ? Ou je me serais encore laissé échoué dans un bain sans fin en croyant me purger de cette souillure. Je ne voulais plus jamais le voir de ma vie, quitte à rester enfermé pour des millénaires. Sortir de mon cocon est une source évidente de stresse, mais mon meilleur ami ignore mes malheurs et mes nouvelles craintes. Il doit croire bien faire, alors que je me sens comme un lapin lâché dans une cage aux lions. Quel prédateurs me bouffera en premier ? Que ce soit dans le bus ou à l'arrivée de ce dernier, je n'ai pas voulu coopérer avec les autres, fuyant aussitôt vers le bois. Qu'ils m'oublient tous une bonne fois pour toute.

En boule contre cet arbre, j'avais un semblant de protection, comme si personne ne pourrait me trouver ou me sortir de là. Évidement, ça ne va jamais dans mon sens et quand je l'entends proche de moi, mon sang ne fait qu'un tour. Le diable m'a suivi même jusqu'ici. Il a un radar dans la tête ou bien ? C'est effrayant de savoir que même à l'autre bout du monde, il pourrait me retrouver. A présent debout sur mes deux jambes, je lui fais étonnement face, la peur au ventre. Sa main qui s'appuie sur le tronc derrière moi me donne la nausée, j'ignore même comment je fais pour tenir face à mon cauchemar. Qu'est ce que cela veut dire ? Dois-je lui obéir pour avoir un semblant de tranquillité ? Je ne sais pas, je suis perdu entre ce que dit mon coeur et ce que dit ma tête. Fuir semblait la meilleure solution jusqu'à présent, mais faut croire que je me trompe encore. ses dernières paroles manquent de m'achever et par réflexe, je me penche pour passer sous son bras et filer loin de lui. Hors de question que je subisse cela à nouveau !

Effrayé, je cours un peu plus loin sans savoir où je vais, mais je m’arrête en sentant mon pied glisser. J'étais à deux doigts de tomber dans le vide... le coeur battant, je fixe la descente sans savoir quoi faire, désemparé. Je fuis encore comme un idiot, sourd à ses menaces. J'ai tellement peur ...

TENUE ■ Raylai semblait anéanti depuis cette nuit-là, mais tout ce que j’avais envie de faire de mon côté était de le traumatiser encore plus, de le vider de toute volonté, il pouvait me fuir à travers les arbres ou simplement tenté, mais je le rattraperai où qu’il aille, quoi qu'il fasse, il m’appartient jusqu’à ce que je décide qu’il peut retourner à sa vie inutile, ce qui entre nous n’est pas prêt d’arriver. Il est jeune, qu’est-ce que c’est quelques années à mon service, j’occuperai son esprit et lui ferait connaitre des tortures plus douces et plus folles les unes que les autres, pas tout le monde possèdent cette chance.

J’aime lui imposer la peur, la lire dans ses yeux, que ce mot se reflète sur ma silhouette, il tremble et j’ai sans peine deviné que ma présence en est la cause,  ce qui de mon côté est synonyme d’une jouissance répétitive. Je jubile à l’idée de le ramener en enfer, de nouveau voir ses larmes couler, de le voir se perdre pour devenir ma marionnette, qu’il baisse les armes définitivement. Je recherche à lui enlever malgré moi toute son humanité et toute conscience, pour qu’il n’ait plus de libre arbitre à part les mots qui sortiraient de ma bouche. Un jouet parfait qui ne chercherait qu’à me satisfaire, cette pensée laissa afficher un sourire sur mon visage alors que sans répondre à ma « déclaration » il s’enfuit. Suivant ses pas bien décidés à le rattraper, je le vois « penché » au-dessus du vide, me rapprochant je pose ma main sur son dos sans faire de pression, juste chuchotant a son oreille.

« Alors quoi, tu vas sauter pour m’éviter ? » Je ricanerai presque. Tant de cruauté, je le sais. Mais quand je vois qu’il est effrayé ça me donne juste envie de voir cette peur empirer. Ma main glissant dangereusement le long de son dos, descendant plus bas pour... « Si tu ne fuis pas, qui sait ce qui pourrait t’arriver après tout ~ »

TENUE ■ Dakota ne m'inspire que crainte et désespoir, comme s'il était l'incarnation du diable et qu'il voulait à tout prix me ramener en enfer. Tremblant comme une feuille, je ne peux que me tasser contre l'arbre en espérant qu'il me laisse tranquille et trouve mieux à faire que me pourrir la vie. Il m'a déjà bien brisé depuis notre rencontre, que veut-il de plus ? Je me sens déjà en perdition, toujours sous question. Des pourquoi sans réponse, des comment sans parole. Je regretterai presque de ne pas avoir été avec mes parents dans la voiture, quand ils ont perdus la vie ce jour-là. Je me serais épargné bien des soucis, bien des malheurs et Dakota ne serait rien dans ma vie. Manque de chance, il est bien là.

Ses mots ne m'ont jamais autant fait peur qu'aujourd'hui, et je n'ai qu'une seule envie, fusionner avec le tronc d'arbre. à quel moment suis-je devenu sa chose ? Quand est-ce que j'ai pu être aussi intéressant pour lui, au point de vouloir me détruire ? Je ne comprends pas ses motivations, mais je garde les miennes pour fuir, m'échapper. Je n'attends pas qu'il agisse pour passer sous son bras et m'évader de son emprise. Quelques pas plus loin, je me rends juste compte que ce sera plus difficile à dire qu'à faire. Au bord d'une impasse, sa main dans mon dos m'arrache un frisson d'effroi. Et s'il me poussait dans le vide ? Non, bien sûr que non. Il risquait de perdre définitivement son jouet, et ce n'est pas son but. Sauter, ça aurait été une bonne idée, n'empêche. Suis-je trop stupide pour tenter le coup et être fier de rescapé ? J'en sais rien, mais sa main en mouvement me fait à nouveau peur.

D'un geste brusque, j'essaye de la retirer en me tournant vers lui, la mine d'abord mauvaise avant de perdre des couleurs. Dans ma tentative pour le repousser, mon pied venait de glisser au même endroit, entraînant mon corps. Par réflexe, j'aurai dû me rattraper à Dakota pour ne pas tomber, mais à cette pensée... J'ai eu bien plus peur que de dévaler cette descente. En seulement quelques secondes, je disparais de sa vue pour chuter douloureusement dans le fossé, sans ouvrir ma bouche pour crier. L'un comme l'autre, je m'en fiche finalement.

TENUE ■ Sentir qu’on domine la peur, qu’il ne peut se défaire de notre emprise c’est un sentiment qui nous rend plus fort, Raylai est effrayé par ma présence, par ce que je représente. Il me craint et sait qu’il ne pourra se défaire de ces chaines, prisonnier dans mes filets, dans ma toile, il ne peut que subir et périr entre mes mains, je suis sûr qu’il prendra gout a la douleur un jour, qu’il me la réclamera car c’est ce qui le rendra vivant, au fond je suis peut-être un démon, mais je lui procure une attention qu’il ne retrouvera jamais, même si c’est pour le blessé et le torturer, il devrait en être honoré !

Le suivant jusqu’au fossé où il s’est arrêté, ma main sur lui, je me demande ce qu’il pense, sauter, résister, accepté la fatalité qu’il est mon jouet ? Je ne sais pas vraiment ce qu’il choisira, mais ma paume glisse jusqu’à ses fesses, est-ce assez explicite ? Il va devoir me satisfaire, voir de nouveau la peur se dessiner et son envie de me fuir, je pourrais en rire, si seulement il ne s'était pas mis à jouer les maladroits en glissant, tombant dans ce trou qui nous faisait face. Sur le coup je suis surpris de le voir disparaitre sans tenter de se rattraper ou simplement de m’emporter avec lui... Je ne vois rien, les mains au sol je reprend une expression impassible en essayant tout de même d’apercevoir sa silhouette, mais c’est noir, si je l’appelle il ne répondra pas, si j’envoie une corde il ne l’attrapera pas...

Qu’est-ce que je fous bon sang, pourquoi j’ai envie de le suivre ? Je suis doué avec la hauteur, je surplombe le vide depuis des années, je n’ai aucune peur, juste envié de le retrouver, même s’il doit prier pour m’échapper, il est ma victime, ma propriété et je n’abandonne jamais ce qui m’appartient. Enlevant ma casquette la jetant au sol, laissant mes cheveux blonds apparaitre pour craquer mes doigts et sauter, d’un mur à l’autre, je vole dans ce trou plutôt profond, pour arriver au sol non pas s’en mettre éraflé la main, pestant doucement, je me relève en cherchant Raylai du regard... Il ne voudra pas me voir, mais tant pis, je lui ai dit qu’il ne pourra jamais m’échapper, il en aura la preuve une nouvelle fois...

TENUE ■ Je ne tiens pas à revivre cette fois-là chez lui, quand il a décréter que pleurer serait mon ultime torture. Je ne veux pas le sentir à nouveau en moi, marteler mon corps comme un vulgaire défouloir. Fuir, c'est ma seule option quand j'y pense. Fuir la peur, fuir le danger, fuir l'humanité. J'ai abandonné cette simple parcelle de moi qui me rattache à l'homme, comme si j'avais moi-même honte d'en être un. Ils sont vils, sans foi, sans intérêt, bon à brûler au bûcher... Comme ce Dakota. Un sorcier, un mage noir, une sorte de créature néfaste et sanguinaire. Il ne m'inspire que de la peur à présent, parfois une once de colère mais celle-ci est rapidement effacé par la crainte et l'effroi. Finalement, m'échapper reste encore et toujours ma seule idée, mon seul objectif à atteindre.

Au bord du fossé, je me retiens de piquer une crise de folie quand il dépose sa main sur moi et la fait glisser vers le bas. Depuis la dernière fois, je déteste ce genre de geste. Ma respiration s'accélère aussitôt, tandis que mes paupières s'écarquillent en silence. Je ne vais pas tenir s'il essaye encore de me violer. à cette pensée, je cherche à me dégager et... Tombe dans le vide. Mon pied glisse à nouveau au même endroit, cette fois-ci en entraînant mon corps dans sa chute. Quel idiot... Mais c'est mieux ainsi. Je préfère m'écrouler dans ce trou, que continuer à parler avec ce diable. Plus je suis loin de lui, mieux je me porterai.

La descente est un peu rude, surtout en étant prit par surprise et sans possédé de repère. Mon corps progresse sur plusieurs mètres, tapant de-ci de-là sans parvenir à gérer les secousses. Quel bordel, je suis épuisé avant même d'atteindre le fond, le souffle court et le visage égratigné. Je suis vivant, c'est déjà ça! Quoi que... Une douleur fulgurante remonte dans ma jambe et j'étouffe une plainte aiguë, portant mes mains à mon genou pour en chercher la source. Mon pantalon est méchamment déchiré, mais la blessure ne semble pas externe. Je me suis cassé quelque chose ? Comment je vais faire pour sortir de là ? Est-ce qu'ils vont s'inquiéter en ne me voyant pas revenir ? Trop de question et une grosse perte de temps.

Du bruit attire mon attention, et j'ai la sensation de sentir son aura noire jusque là. Avec mon genou blessé, je ne parviens même pas à me redresser, grimaçant de douleur en essayant de me reculer au maximum. Pourquoi faut-il qu'il me suive jusque là, même dans un piège à rat ? Mon pouls s'accélère et j'ai du mal à ravaler ma salive sans paniquer, tentant au mieux de me recroqueviller dans un coin sombre, là où il ne pourrait me trouver.

TENUE ■ Je ne me retiendrais pas de dominer son corps à nouveau, il a supporté la première, les autres devraient être un jeu d’enfant, puis je suis sur de revoir son visage si jouissif avec ses réactions que j’adore. Surtout ses larmes, ah ses larmes, j’aimerais les admirer tous les jours, mais pour le coup j’ai surtout dû sauter dans un trou assez haut pour rejoindre cet idiot... Tomber de façon aussi stupide il y a que lui pour faire ça, enfin une fois arriver en bas, je sais très bien qu’il ne va pas faire un signe de la main pour montrer son emplacement et au mieux il va trouver un coin où se cacher pendant que je tenterai de le trouver, ce gars me fait toujours perdre un temps fou, décidément... Après il se demande pourquoi je dois le punir cet abruti.

Je lève la tête en hauteur, on ne voit pas le sommet, je me demande déjà comment on va remonter, moi je peux escalader et sauter comme j’ai fait pour arrivée ici, mais lui... J’ai comme l’impression qu’il va falloir que je fasse des exceptions et rien qu’avoir ça en tête me fait chier, je n’aime pas devoir m’encombrer, mais il est ma propriété quoi qu'il dise, il m’appartient et je ne peux pas laisser un de mes biens disparaitre comme ça. Faisant donc quelques pas, je marche dans ce trou paumé, essayant de tendre l’oreille au moindre son, moindre bruit qui me signalerait l’endroit où il est, car je sais qu’il est là, il doit même m’observer en ce moment, un sourire se dessine sur mes lèvres à cette idée.

« Je vais te trouver Raylai. Il n’y a personne à part nous dans ce trou et pas beaucoup d’endroits où te cacher non plus. » Imaginant qu’il a dû se mettre là où il se sent en sécurité, loin de la mince lumière qui reflète le sol, j’avance vers l’ombre d’un pas lent et bien stressant, avant de rentrer dans son périmètre. Là je peux voir une silhouette recroqueviller de nouveau, m’accroupissant à sa hauteur sans perdre mon sourire, je reprends. « Tu vois, je t’ai trouvé. » Je dois vraiment être son pire cauchemar, mais je ne veux pas changer ça, j’aime qu’il me déteste, plus il me détestera et plus il pensera à moi. Plus il pensera à moi et plus il ne pourra se passer de moi. Rien qu’à ses pensées je suis impatient de m’ancrer plus profondément en lui, mentalement et physiquement.

« Tu peux essayer de me fuir ici, c’est un cul-de-sac, mais je t’en prie. » Regardant l’endroit où son pantalon est déchiré, je reprends. « Sauf si tu es blessé. » Ce qui ne serait pas étonnant.

TENUE ■ Cette descente au fin fond de ce trou devrait me sauver la mise, échapper à ce fou-furieux et me permettre de respirer deux secondes. Même si au final, j'ai super mal à ma jambe et que mon corps est recouvert de confusion. ça ne change pas d'avant, mais mes bleus n'étaient pas visible tant que je ne portais pas de short. à dire vrai, ma tenue n'était même pas adéquate pour cette saison d'été. Mon pull me donnait chaud, même après cette chute et cette blessure à la jambe. Pourtant, je me sens à l'abri des regards avec un vêtement large, recouvrant mes poignets abîmés et autres traces malsaines. En même temps, je ne pouvais moi-même pas les voir, me protégeant à moitié de mes cauchemars, ceux-ci qui reviennent avec la  présence de Dakota. Si je me croyais hors de danger dans mon trou, j'ai eu tort. J'aurai dû m'en douter qu'il était doué pour sauter dans le vide sans crever, mais de là à me suivre jusque là quand même... Je pensais qu'il me laisserait moisir un peu avant de faire quelque chose, n'importe quoi. Pourquoi il s'embête, franchement ? ça me lasse de devoir échapper à chaque fois au diable, éreinté et à bout de force.

Dans l'incapacité de marcher, je me recule au plus moins en priant pour qu'il ne me retrouve pas. Je suis bête, c'est presque trop facile de me retrouver ici, dans une impasse sans échappatoire. L'espoir fait vivre, mais il m'abandonne de seconde en seconde, tandis que je regarde Dakota progresser dans ma direction. Je le vois, il ne peut pas échapper à mes yeux, même s'ils sont effrayés et plissés. Il va me trouver, quoi que je fasse. Ses mots me font réaliser ô combien je suis minable et piégé, me serrant davantage dans mon coin en fermant les yeux. Je ne veux pas assister au moment où il mettra la main sur moi. Un moment qui arrive plutôt vite. Il m'a trouvé, tel qu'il le dit, mais je ne relève pas ma tête caché contre mon genou valide et replié. Tant pis pour moi, j'ai encore perdu.

Ce n'est pas de la haine qui m'habite à ce moment-là, mais la résignation et le désespoir, comme si j'abandonne déjà la partie sans jouer toute mes cartes. De toute façon, j'ai une mauvaise main. Je l'avais bien vu, merci. Puis ma jambe n'est pas valide à cause de la descente précipité. Elle ne veut pas bouger sans m'arracher des frissons de douleur. « Qu'est-ce que tu comptes faire maintenant ? » Demandais-je sans le regarder pour autant. « Encore me violer ? »

ça semble comme une évidence, surtout avec une patte en moins pour m'enfuir. Il serait assez salaud pour se foutre de ma blessure et faire son affaire. à cette pensée, mon corps est secoué par un frisson, puis envahit de tremblement de plus en plus violent. Je ne tiens pas à refaire une crise d'angoisse, au point de ne plus pouvoir respirer... Qu'il m'achève de suite dans ce cas-là.

TENUE ■ Si Raylai pensait que je ne pourrais pas le suivre dans un trou paumé, il se trompait. Je ne sais pas pourquoi je l’ai suivi, mais pour moi il est mon jouet et je ne laisse pas mes « jouets » m’échapper ou peut-être est-ce lui en particulier ? Il me donne réellement envie de m’acharner dessus, de le traumatiser et le torturer, je ne sais pas pourquoi alors qu’il est la plus « innocente » de mes victimes, mais il n’y a parfois aucune raison, juste des envies. Et là je l’ai poursuivi jusqu’ici, il me fuit, je le suis, n’est-ce pas ce que dis le dicton ? Dans tous les cas me voilà dans cette fosse à le chercher et je sais qu’il me voit, m’observe, essaie de fuir ou du moins souhaitant que je ne le trouve pas, mais c’est peine perdue et je ne mets pas longtemps à le trouver, dans l'ombre assis, la tête cachée sur ses genoux, il a peur ? Je souris, j’aime ce sentiment, celui quand on me craint assez pour ne même pas souhaitez-me regarder, mais je le questionne, lui parle et sans lever les yeux vers moi je pouffe à ses mots, je suis cruel devant cette chose qui le tourmente, je pourrais en effet le violer, ici personne ne nous verrait et résigné comme il l’est, il ne demanderait pas d’aide autour de lui pas vrai ? J’aurais juste à l’allonger, baisser son pantalon et lui faire comme la dernière fois, jusqu’à ce qu’il s’épuise et s’évanouisse, c’est une idée alléchante, mais je me contente de me redresser et répondre.

« J’aurai tout le temps de faire ça plus tard, on va cohabiter ensemble après tout, mais si tu veux tant que ça que je te prenne ici, tu n’as qu’à le dire tu sais. » Je garde se sourire fier sur le visage. Avant de jeter un regard à sa jambe. « Raylai. » Dis-je sérieusement en affichant un regard froid et neutre à la fois. « Qui t’a autorisé à te blesser ? » fixant sa jambe, je remonte mon regard jusqu’à lui, attrapant son visage entre mes mains pour qu’il me regarde, mon expression est franche et toujours aussi glaciale, répétant : « Qui t’a autorisé à te blesser ? » Je suis celui qui commande, il devrait éviter de faire l’idiot avec ses conneries, maintenant j’allais vraiment devoir le porter, enfin si j'avais un peu de bon sens... ! Lâchant son visage sans aucune douceur, je soupire et ma main se pose sur sa jambe en appuyant dessus sans aucune délicatesse, observant son expression.

« Abruti, jouet inutile... Ta de la chance que je n’ai pas envie de te jeter. » Ironie, pauvre Raylai. « Lève-toi. » Sadique un jour sadique toujours, comme s’il pouvait se lever, mais tant pis, un ordre est un ordre après tout, non ?

TENUE ■ Pourquoi est-ce que je me cache dans un trou de souris alors que le serpent s'est déjà infiltré ? Je suis bête, parfois désespéré et sans logique. Il m'a trouvé avant même que j'ai pu réellement lui échapper. à dire vrai, il ne m'a jamais perdu de vue. Dans ce cul de sac, il a une chance sur moins dix de me retrouver, il a même toute ses chances. Il suffit qu'il fasse deux pas et nous voilà en face à face, même si je ne le regarde pas, tremblant de peur à me cachant derrière mon seul genou valide. Qu'il se décide à agir, je ne protesterai pas. Il le sait. Il sait que je suis soumis et à sa merci, quitte à ce qu'il recommence l'impensable. S'il veut se vider encore une fois les couilles, qu'il recommence à sa guise. J'ai juste l'impression que mon corps n'est même plus à moi, qu'il ne m'appartient plus. Un traître, c'est simplement un traître, un scélérat. Du moment où Dakota a déposer sa marque, cette enveloppe n'est plus la mienne. Je ne suis qu'une âme perdue dans un récipient sans valeur. Cohabiter ? Qui a dit que je voulais cohabiter avec cet enfoiré ? Aah j'oubliais que je n'avais même plus le choix dans cette histoire. Je m'en moque à présent. à sa réplique, j'hausse les épaules. Il peut bien prendre cela pour un oui ou pour un non, ça m'est égal.

Mon prénom dans sa bouche me donne un horrible frisson, comme s'il venait de m'affliger un nouveau coup de fouet. Qu'est-ce qu'il me veut à la fin ? Me faut-il l'autorisation pour m'arracher une jambe ? Je comptais encore l'ignorer, mais il a prévu le coup en attrapant mon visage entre ses doigts pour me forcer à le regarder. La lueur dans mes yeux est éteinte et je le fixe avec un air absent et las. Quelle question stupide, alors je lui fournis une réponse aussi stupide. « Dis cela à ces... trucs ? Tu devrais les punir aussi, qui sait ? » Je ne devrais pas jouer de la raillerie avec lui, mais la douleur me rend aigri et de mauvaise humeur. à quoi s'attendait-il, franchement ? Je n'ai pas choisi de me faire mal en tombant... Ni même de tomber, d'ailleurs! a-t-il perdu une moitié de cerveau en voulant me réduire à néant ? Je me mordille la lèvre aussitôt qu'il relâche mon visage, légèrement en colère face à son geste sans douceur, puis une grimace vient déformer mon visage. ça fait mal!

Mes lèvres pincées, je me retiens de gémir à cause de la douleur, plissant les yeux en ravalant difficilement ma salive. Ne rien montrer, c'est le seul ordre qui tourne dans ma tête. Pourquoi s'énerve-t-il comme ça pour si peu ? Lève-toi. Son ordre résonne comme un nouveau coup de fouet. Il le fait exprès, ma parole... Je prends sur moi pour attraper une racine d'arbre, la serrant difficilement entre mes doigts pour me hisser sur ma jambe valide. J'ai mal, mais je suis toujours résigné. « Pourquoi tu t'emportes pour si peu ? Tu as bien fait pire, non ? Tu devras bien me jeter le jour où je te servirai plus à rien, de toute façon. » Je garde cette idée en tête, tentant de faire quelques pas en boitant, cahin-caha.

TENUE ■ Je déteste ne pas maitriser les choses, sa blessure je ne l’ai pas prévu ni même autorisé, voilà pourquoi ça m’énerve, son corps m’appartient, il est mon bien, mon jouet et je déteste avoir un jouet cassé. Du coup je le fixe froidement pour lui faire comprendre, ses marques, ses douleurs, je suis le seul à pouvoir les lui infliger, c’est simple non ? Mais après que je l’ai répété une seconde fois il daigne enfin répondre, regardant un peu plus loin ce qui ressemble à un rocher recouvert de terre et je soupire.

« Pour l’instant le seul que je veux punir c’est toi, tu aurais dû l’éviter. » Je suis sérieux, mais je peste intérieurement, je ne peux pas profiter de lui et le torturer à ma guise avec cette jambe abimée, quoique... Il n’a qu’à forcé dessus et prendre sur lui, après tout qu’il souffre ou non c’est son problème et il a vécu pire entre mes mains, lui-même le dit après que je lui ai ordonné de se lever, je ne l’aide même pas le regardant s’accrocher à une sorte de racine pour se redresser. Au moins il obéit, ça c’est une bonne chose, il se souvient de qui commande. Mais je me plante devant lui avec un sourire non dissimuler, mon regard dans le sien, je lui réponds.

« Qui sait. Mais n’espère pas trop, contrairement aux apparences je suis plutôt possessif avec mes jouets. » Je lui fais clairement comprendre qu’il ne retrouvera pas sa liberté de sitôt et ça, c’est s'il la retrouve un jour. « Puis... » Me penchant pour chuchoter à son oreille. « Pour ce qui est du « pire » si tu détestes ça, ton corps lui semble apprécié~ » Touchant ses fesses pour appuyer mes dires, je garde se sourire sadique avant de m’éloigner un peu. « Aller faut qu’on remonte. » En passant sur le rocher qui a « blessé » Raylai, je l’envoie valser d’un coup de pied hargneux, ça c’est fait. Regardant vers le plus jeune, je me demande comment le faire sortir de là...

« ... Fais chier. » Je pose mes fesses aux sols en regardant la distance entrent ici et là sortie en réfléchissant un instant. Agacé, je me lève et m’avance d’un pas décidé pour rejoindre le blond, le poussant pour qu’il tombe au sol, de là, accroupie je déchire un bout de SES vêtements, faut pas non plus abuser et je le mets dans sa bouche. «  Pour le coup je n'ai aucune envie de t’entendre gueuler. » Je déchire un peu plus le tissu autour de sa jambe et touche sans douceur pour voir ce qu’elle a, avant de comprendre qu’elle est déboitée... « T’’es en mousse ma parole. » Je cherche un bois, mine de rien je suis calé dans plusieurs choses derrière mes apparences, bien que je n’aime pas « aider » les gens. « Je me fiche que tu as mal soyons clair, donc ne compte pas sur moi pour être doux. » Même si c’est évident... Mais je peux bien la remettre en place et faire une rapide attèle le temps de sortir de là, après je l’abandonnerai au responsable, je n'ai pas que ça à faire que jouer les docteurs merde.

CRACK

Un son signifiant que la manipulation avait réussi -enfin normalement-, je cale le bois et l’entoure avec le vêtement que j’ai déchiré plus tôt. Maintenant faut toujours sortir de là...

TENUE ■ Il me prend pour quoi, au juste ? Genre, comme si j'aurai pu éviter de tomber dans ce trou... Par quel miracle, au juste ? Il a fait une école de cirque ou mangé un clown, je sais pas. Je ne peux pas être plus blasé que maintenant, même s'il se montre menaçant et froid envers moi. « Désolé, je n'ai pas des supers pouvoirs. » Ta gueule, Ray. J'entends déjà ma conscience me susurrer à l'oreille, avec l'intelligence dont je ne fais pas réellement preuve. Je ne cherche pas la mouise, mais juste à lui faire comprendre que je n'y suis pour rien. C'est de SA faute. C'est lui qui me brusque, me violente. Normal que je réagisse hâtivement, sans contrôler mes gestes. Les ordres sont les ordres, après tout. Il m'a demandé de me levé, je me suis levé. Qu'importe la douleur qui irradit dans ma jambe, je me suis accroché au premier truc qui dépasse pour me hisser sur mon pied valide. Là, je peux avancer comme je peux, avant qu'il ne se fiche au milieu de ma route. Quoi encore ? Il m'insupporte à force. Possessif, oui. Désespéré, non. Quand il m'aura brisé et trop utilisé, il me jettera. C'est ainsi que fonctionne un gosse, à moins qu'il ne trouve mieux ailleurs.

Finalement, je ne suis pas si triste qu'il insiste sur ma liberté perdue... Peut-être que je m'y suis fait ? Puis ? Hein ? Comment ça mon corps semble apprécié ? Il rêve, mon corps le déteste autant que moi. « Compte là-dessus, on te déteste l'un comme l'autre. » Répondis-je sans détour, sûr de moi. Je tente au mieux de garder mon calme quand il me touche, ne cillant même pas. à l'intérieur, j'ai peur, mais à l'extérieur je ne veux rien laisser paraître. Mon coeur ralentit quand il s'éloigne et je garde une bonne distance entre nous, marchant à ma façon. Pourquoi il s'énerve contre ce rocher ? Même s'il m'a blessé, qu'est-ce que ça peut bien lui faire, hein ? Une jambe en moins ne devrait pas changer sa vie... Je ne comprends pas ce fou, et je ne le comprendrais jamais de la vie.

Dakota semble vraiment réfléchir. Pour une fois, je ne dis rien et l'observe en silence. Pourquoi se donne-t-il tout ce mal ? Il pourrait juste partir et me laisser me débrouiller...  Comme il a déjà fait auparavant. Puis, j'aurais vraiment préféré qu'il me délaisse à mon sort plutôt qu'être poussé au sol et perdre des bouts de vêtements. YAH! Ce pull n'est pas à moi, bordel! Enfin si, mais ils me l'ont offerts... Puis, il a arraché un morceau de manche, dévoilant l'un de mes poignets blessés. Merde, je ne veux pas que les autres voient ça. Par réflexe, je rabats ma main vers mon torse, effrayé. La seconde suivante, je me retrouve bâillonné par mon propre vêtement... Qu'est-ce qu'il va faire, hein ? Gueuler ? Pourquoi ? Je le sens pas... Aie. Il n'a aucune qualité d'un médecin, sérieux. Une brute épaisse sans cerveau. « Hmmhm! » Il a tout compris.

Le bruit sinistre de l'os qui craque n'est pas la seule chose qui m'a fait pousser un hurlement étouffé... Mais surtout la sensation qu'il me brise la jambe en deux et réduire mes os en morceau. Heureusement qu'il a foutu un truc dans ma bouche, sinon il m'aurait entendu braillé comme un cochon que l'on égorge. C'est terrible comme ça fait mal. Limite si je ne tourne pas de l'oeil, sentant des sueurs froides me remonter dans le corps. Une vague de chaud, un boum-boum dans ma tête, et j'ai la sensation que je vais rendre les armes. Accroche-toi. Puis, pourquoi il fait ça ? Je le hais. Pourquoi il fait les premiers soins ? Je le déteste plus que tout au monde... Alors pourquoi il s'emmerde à me pourrir ?

TENUE ■ Mes mots semblent complètement hors de propos, mais je m’entête, il n’avait pas le droit de se blesser, je ne l’ai pas non plus poussé dans le trou, mais il m’agace avec ses répliques, il devrait simplement se taire ou approuver, mais non, il me nargue et me cherche. Il ne comprend décidément rien... Je soupire d’agacement, me retenant de lui donner une nouvelle punition extrême, mais il les cherche les emmerdes qu’il ne vienne pas se plaindre ensuite ! Au moins le point positif c’est qu’il obéit, en même temps s’il ne faisait pas je l’aurais détruit, je pense qu’il a compris qu’il ne devait pas discuter les ordres, même s’il y a encore un certain boulot à faire sur son comportement, ses remarques agaçantes et idiotes. J’en profite pour lui rappeler qu’il ne risque pas de retrouver sa liberté de sitôt et que malgré le fait qu’il « fuit » les actes que j’ai commis, son corps lui a semblé plutôt aimer ça. Mais sa réplique me fait sourire, j’aime entendre ce genre de chose, ce à quoi je réponds.

« Hum, je vois. Tant mieux alors~ » ce serait embêtant qu’il m’apprécie alors que je rêve de le torturer et de le faire souffrir, faudrait être maso, quoique... Je suis bien sadique quand on y pense. Cherchant un moyen de sortir de là je vire la chose qui semble l’avoir blessé d’un bon coup de pied, sérieux ça me fait chier, remonter avec un gars estropié ce n'est pas le plus aisé et je ne peux pas abandonner un jouet ici...  Donc voilà, je soupire et réfléchis, avant de me souvenir de sa blessure et de le pousser à s’allonger sur le sol, déchirant son vêtement pour lui mettre dans la bouche, étouffant ainsi ses mots et ses cris, je remets en place l’os qui semble déplacé, le bruit semble prouver qu’il s’est remis comme il faut. Voyant qu’il est dans un sale était à cause de la douleur je ris doucement en me penchant sur lui. « Quoi, c’est plus douloureux que ta première fois ? » Je le nargue ouvertement, mais le terrain est trop tentant, je sais qu’il veut oublier, mais je ne le laisserai pas faire, je domine autant son corps que son esprit, c’est ce qu’il finira par comprendre aussi. Finalement je le laisse étendu là, me relevant en faisant craquer mes doigts, je pense que je n’ai pas le choix. M'accroupissant sans le regarder je balance. « Sérieusement je n’ai pas envie de rester dans ce trou, donc lèves-toi et grimpe. » Je ne le dirai pas deux fois, ça me pèse déjà, aider ce n’est pas mon point fort, au contraire, mais pour le coup on dirait que je dois faire un choix. Je lui jette un regard mauvais l’air de dire « bouge-toi » me fichant bien qu’il ait mal, j’ai fais les premiers soins il peut le supporter non ! Bref, qu’il ne pense pas une seconde que je fasse ça par gentillesse, une fois en haut je reprends les choses en mains.

TENUE ■ Sa façon de parler est proche d'un gamin renfrogner qui n'est jamais content de rien, c'est agaçant. Comment aurais-je pu éviter le bord du gouffre quand il s'amuse à jouer de mes craintes ? Il m'a touché, je n'ai pas voulu, il m'a fait peur, je suis tombé. Point, pourquoi il s'entête à croire l'impossible ? De toute façon, je le déteste. Alors il peut dire ce qu'il veut, je ne serais jamais d'accord avec lui. Il m'a fait du mal, je m'en tiens à ça. Je le nargue, ne pouvant résister à cette envie malsaine d'être énervant avec mes paroles déplacées. Il me cherche, il me trouve. C'est un jeu dangereux, il est le chat, je suis la souris. Puis, il croit franchement que je vais dire amen à ses idioties ? Faut pas pousser mémé dans les orties, non plus. Je suis tombé par mégarde, qu'est-ce que j'y peux, hein ? Au moins, j'obéis d'une certaine manière quand il me dit de me lever. Je pourrais me débrouiller tout seul, surtout sans son aide en fait. Moins il m'approche, mieux je me sens. Il devrait s'en douter, non ? Puisqu'il m'a déjà détruit. Comme si je pouvais aimer sa violence et le fait qu'il soit dégueulasse à mourir. Il m'a violé, qu'est-ce que je pourrais bien aimer à cela, hein ? Il est déjanter, je le déteste autant corps et âme.

Tant mieux pour lui, pensais-je en reniflant nerveusement. Il me met sous pression, quand j'y songe. J'aurai réellement préféré qu'il reste en haut ou qu'il retourne au camp en faisant genre de n'avoir rien vu. Au pire, je serais mort dans ce trou. Pourtant non, il reste et continue à s'entêter. Pourquoi faire ? Je ne suis pas si précieux quand on y réfléchi. Je n'ai aucune valeur, rien à donner, rien à prouver. à part mon corps, qu'est-ce qu'il gagne à être si mauvais et méchant ? Je ne comprends pas ce genre de psychopathe, mais ça me tue d'être la cible. à présent allongé sur le sol, je ne peux protester qu'il m'entrave la bouche avec un morceau de mon vêtement déchiré. J'aurai dû m'en douter qu'il ferait ça... Toucher ma blessure, puis remettre l'os en place sans prévenir. Je hurle de douleur, manquant de tourner de l'oeil. Le tissu retient ma voix, étouffant ma peine et ma souffrance, mais mes yeux doivent en dire long. à sa remarque, je lui lance un regard noir de haine comme je n'ai jamais pu lui envoyer. Une sorte de menace silencieuse, l'air de dire que ce n'est pas la même chose. Si je ne pleures pas, alors c'est supportable. Je suis épuisé, soupirant de lassitude. Bordel, quelle plaie. Je n'aurai pas dû venir ici, même si mon meilleur ami pensait bien faire. « Je ne t'ai rien demandé. » Persistais-je en fixant son dos, les sourcils froncés. Je ne monterais pas sur son dos, si c'est ce qu'il attends de moi. Jamais de la vie, je préfère encore crever dans ce trou à rat. Son regard me fait peur et je déglutis difficilement. Finalement, mes convictions ne sont pas solides et je me résigne à me redresser pour me placer sur son dos. Dois-je passer mes bras autour de son cou ou ? J'en sais trop rien et je perds rapidement mes moyens. « Comment tu vas faire pour remonter comme ça ? Je peux me débrouiller sans toi. » Ou pas, mais j'aime y croire encore un peu. Je sens qu'il va encore râler et être méchant, mais je finirai par avoir l'habitude.

TENUE ■ Il m’agace à se blesser sérieusement et me voilà entrain de lui remettre l’os en place, depuis quand suis-je devenu assez gentil pour l’aider ? Heureusement que je n’y vais pas en douceur on pourrait se faire de mauvaises idées sur mon compte ! Je vous jure ce gamin m’aura tout fait, tomber dans un trou, se déboiter la jambe et maintenant je dois le remonter... J’aime le regard qu’il me lance face à ma remarque, j’aurais presque envie de venir lui chercher ses larmes, de les lui faire de nouveau couler à flots comme cette nuit-là, un sourire sadique prend place et me voilà bien emmerdé, je peux sauter et remonter seul sans problème, mais je dois aussi le remonter lui, je soupire et m’incline en lui disant de grimper, je ne le dirai pas deux fois et à sa première remarque je reste silencieux en lançant un regard explicite et glacial, il a intérêt à se bouger où il va très vite le regretter. Il capitule et heureusement pour lui, montant sur mon dos, je mets mes mains sous ses cuisses et lui fait signe de la tête de se cramponner.

« La ferme. Tu sais aussi bien que moi que tu ne peux pas, alors arrête de parler pour rien dire, ça me fait déjà bien chié là. » Sérieux, qu’il ne commence pas avec ses bêtises. Si j’avais pu l’éviter, croyez-moi, je l’aurais fait... Soufflant un bon coup, je saute sur le mur, avant de passer de l’un à l’autre et malgré le poids de Raylai et le manque de manœuvres je suis arrivé à remonter en haut et a le jeter au sol. « Bon sang, la prochaine fois regarde où tu marches. » Je sais, je dois donner l’impression d’être culotté, mais je le suis, de plus Raylai est mon jouet il n’a pas à discuter mes ordres ou même à tenter de m’ignorer, il doit bien finir par rentrer ça dans sa petite tête d’abruti. Agacé, je le regarde et...

« Lève-toi, à moins que tu veux ramper tout seul ? » Juste quand je dis ça, je vois des jeunes arriver. « Oye ! » Ils viennent vers nous. « Cet imbécile s’est déboité la jambe, emmené le à la tente des soins où je sais pas où. » Je ne leur laisse pas le choix, me penchant sur le blond pour lui souffler. « On se voit à la tente après~ » un nouveau sourire et je m’éloigne sans rien rajouter. Il peut se débrouiller sans moi, pas vrai ?

TENUE ■ La prochaine fois, je penserais à me rompre le cou sur ce rocher pour éviter une telle scène. Il est stupide de croire que j'ai pu le faire exprès ou être coupable de ma chute. Je n'ai rien prévu, c'est ce qu'on appel un pur hasard, un coup du destin, ou allez savoir quoi de mieux. En tout cas, je n'y suis pour absolument rien. Qu'il me remboîte la jambe ou me fasse grimper sur son dos pour sortir de là ne changera rien à mon point de vue. Je le hais, quoi qu'il fasse, je le haïrai toujours. Mais une fois appuyé contre lui, je ne sais que faire de plus. Ses mains sous mes cuisses, j'hésite à me tenir même quand il me fait un signe de tête. J'ai peur malgré moi, malgré la petite voix dans ma tête qui tente de m'encourager. Au final, je me résigne à passer mes bras autour de son cou et me tenir fermement à lui, mon menton posé contre son épaule. Je n'aime pas cette proximité, mais je prend sur moi pour ne pas d'étaler comme un lapin. Il est toujours aussi méchant, mais j'y suis habitué depuis le temps... Quel désastre de s'accoutumer à une telle chose, comme si ça pourrait devenir une évidence. Je ne veux pas d'une telle routine.

La montée est mouvementé mais je ne bronche pas une seule fois pendant qu'il grimpe comme un singe jusqu'en haut. C'est surprenant, mais je fais en sorte de ne pas m'extasié devant son talent. Surtout pas quand il me jette par terre comme un sac à patate et que je me réceptionne au mieux pour ne pas m'écrouler sur ma jambe blessée. Enfoiré, pensais-je en serrant les dents, la sueur sur mon front. « Comme si j'avais fait exprès... » Je grince des dents en essayant de me redresser, mais en vain. Je n'ai aucun appui, aucune prise. Le souffle court, j'encaisse ses paroles en fronçant les sourcils, le regard braqué vers le sol. Il m'énerve, merde. Il voit très bien que je ne peux pas me relever tout seul avec cette jambe attelée. Pourtant je fais l'effort et parviens à me redresser au mieux, la jambe tremblante. Au même moment, il interpelle un groupe qui passe par là.

Je ne tiens pas à avoir de l'aide, mais Dakota ne m'en laisse pas le choix. La tente... Je l'avais oublié. Je n'ai aucune envie de rester avec lui dans cette tente, mais je trouverai bien un truc pour l'éviter. En attendant, je laisse la petite bande de garçon m'emmener vers quelqu'un de caler en médecine pour soigner ma jambe et me donner de quoi faire passer la douleur. J'espère juste ne pas le recroiser quoi qu'il arrive, même si je dois dormir dehors, loin du camp. Je m'en fiche, tant que le diable n'est pas après moi.