TENUE Quelques jours étaient passé depuis l'assaut des Bakuto pour récupérer le père de Tâm. Plusieurs jours après avoir pleinement profité de mes connaissances en dissection pour ranger ses organes dans des boîtes hermétiques. Plusieurs jours où je n'ai pas oublié la moindre scène, les mêmes scènes qui me reviennent en rêve. Ai-je réellement un coeur pour ne pas être atteint par la souffrance de cet homme agonisant sur une table d'opération, à se vider de son sang sans pouvoir hurler sa douleur ? Plus j'y pense, et plus je me raisonne. C'est mon job, un tic malsain qui fait de moi ce gamin aliéné sans foi ni loi, sans coeur, sans âme. C'est par plaisir personnel que j'ai accepté d'être ce fou sur l’échiquier géant de Kang Jae. Pourtant, ma mémoire photographique ne me permet pas d'être « saint » et je regrette sincèrement de m'en souvenir encore aujourd'hui. Le tic-tac de mon horloge me tient étrangement éveillé, plongé dans la pénombre, je fixe ce plafond à peine éclairé par les lumières de l'extérieur. Qu'est-ce que je ferais demain ? C'est la question que je me pose dans ces moments-là, l'esprit dans le vague. Et si ça tournait mal ? Et si un fou m'attaquait juste parce que je suis un Bakuto, une proie à abattre ? Et si, et si, toujours des « et si » que j'envoie valser en me tournant dans mon lit. Ici à Royal, j'ai un vrai lit avec un sommier et un matelas. ça change du futon dépassé de date qui me sert chez moi. Je pourrais m'acheter n'importe quoi, mais ma mère tient à sa façon de vivre. Elle refuse que je la gâte trop avec des « pense à toi » qui me sortent par les oreilles. Je voudrais lui offrir la cuisine de ses rêves, lui acheter un magnifique et immense lit, refaire son salon. Pourtant, elle persiste à dire que cet argent est durement gagné et qu'il doit me servir d'économie. Si elle savait d'où il venait, elle ne dirait pas la même chose.

Rien que d'y penser, j'en perds totalement le sommeil. Repoussant mes couvertures, je souffle un bon coup en ébouriffant ma tignasse rose. Je n'arrive pas à dormir, c'est peine perdue. Cette envie de marcher me prend au corps et je quitte complètement mon lit pour me changer, troquant ma tenue de nuit pour une tenue de ville. Qui pourrait m'empêcher de sortir ? J'ai tellement l'habitude de faire le mur. Un coup de brosse dans mes cheveux, un peu de parfum pour marquer le coup, dents lavés et casquette sur la tête, me voilà fin prêt à sortir. Je n'oublie pas mon portable, ni mon porte monnaie et encore moins mon précieux yoyo. Il en aura vu des choses celui-là, il mérite sa place dans ma poche.

La porte de ma chambre légèrement ouverte, je jette un coup d'oeil dans le salon commun pour voir si personne n'y traîne. évidement, ils dorment tous à cette heure tardive. J'en profite pour sortir à pas de loup, traverser la pièce et ouvrir l'autre porte pour quitter le dortoir cinq. Adios amigos! C'est le sourire aux lèvres que je rejoins le couloir reliant les autres chambres, fier de mon coup. Il fait noir, mais j'attrape mon portable pour le mettre en mode lampe et éclairer ma route, déjà bien décidé à filer en douce. Quelle belle surprise quand j'entends une porte s'ouvrir, m'arrêtant dans mon élan. Flash coupé, je me plaque contre le mur en attendant que la personne s'en aille, jusqu'à voir les traits de son visage éclairé par la lumière de son dortoir... Phoenix ? Qu'est-ce qu'il fait debout à cette heure-ci ? Il devrait déjà dormir depuis au moins vingt-et-une heure! « Va dormir, sale gosse! » Fis-je à voix basse, d'une façon pressée. Il me gêne, bon sang. Je ne suis pas discret, mais je ne m'attends pas à ce que Phoenix percute quoi que ce soit.

TENUE Un rire résonne dans ma chambre, je me marre comme un idiot malgré l’heure tardive devant un des derniers mangas que j’ai acheté à ma dernière visite à Akihabara. Je me mets trop rapidement dans la peau des personnages prenant tout au sérieux, mon visage change d’expression selon les scènes qui s’enchainent, je suis comme ça, un peu trop authentique et insouciant, égoïste aussi vu que je me fiche de réveiller mes colocataires avec mes réactions parfois disproportionnées. Je suis bruyant, je pense qu’ils ont pris l’habitude avec le temps, je ne crie pas non plus, juste que quand le dortoir est calme ça résonne un peu. Je ne fais pas attention à l’heure, en fait je continue simplement ma soirée, je n’ai pas remarqué la petite aiguille qui avance lentement, mais assurément. Je ne suis pas fatigué, bien trop excité par mon occupation, d’ailleurs je devrai parler des dernières sorties avec Dawn Senpai, il pourra me dire ce qu’il en a pensé, au moins lui il me comprend, c’est un peu mon modèle, mon mentor haha, mais j’aime quand les gens comprennent ma passion et la partagent. Puis au milieu de la nuit je commence à avoir soif, remarquant que ma bouteille est vide je choisis de sortir pour aller m’en acheter une au distributeur dans le couloir, normalement j’ai toujours un stock et on en a aussi dans le frigo, mais j’ai besoin d’un bon jus de fruit bien frais.

Quittant ma chambre, par réflexe j’éteins la lumière et ferme la porte, même si je vais à deux minutes de là, sauf qu’il semblerait que d'autres projet s’offre à moi, sortant de la pièce j’entends une voix, voyant une petite lumière, éclairé aussi par celle de mon dortoir, me demandant une seconde ce qu’il fait là avant de ...

« Ah ! Tu fais le mur !? » Vas-y parler plus fort Phœnix... Je n’ai aucun sens de la discrétion, riant presque fier de l’avoir « démasqué » mais je reprends rapidement pour répondre. « Je ne suis pas fatigué ! Tu fais quoi ? Où tu vas ? » Me plantant devant lui en fermant la porte et éteignant la lumière, je lui dis simplement. « Emmène-moi avec toi ! C’était à faire pas vrai ? » Je souris, seulement éclairé par la lumière qu’il produit avec son appareil, cependant il doit savoir que je ne vais pas lâcher l’affaire, il va devoir se résigner à me trimbaler avec lui.

TENUE 'ai toujours cru que les enfants dormaient à des heures raisonnables, mais certains échappent à la règle. Je ne me considère pas comme un gamin, donc je n'ai pas vraiment de couvre feu non plus. Je dors quand je suis fatigué et je reste éveillé quand je suis en forme. C'est la logique d'un être humain, normalement. Bien que je me souvienne d'une époque où ma mère me courrait après en m'ordonnant d'aller dormir, sinon je ne pourrais pas m'amuser le lendemain et je devrais faire la sieste toute l'après-midi. C'est fini ce temps-là, mais ça ne m'empêche pas d'y penser encore, tandis que je me change pour filer en douce du dortoir. Les autres sont raisonnables, ils dorment paisiblement tandis que d'autres vont faire la java jusqu'à point d'heure et rentrer quand l'envie se fera sentir. Je n'ai aucune limite, pas même une horloge dans la tête pour m'ordonner de rentrer avant la permission de minuit, ou qu'importe quand. Avec mon flash dans le couloir, je me guide sans problème vers la sortie, rapidement interrompu par une porte qui s'ouvre. Si je m'attendais à cela ? Non, je pensais que tout le monde dormait, même les plus ksos de tous. Malheureusement, ce n'est pas le cas de ce lycéen qui semble en forme et me fatigue subitement.

Il m'a vu. Collé contre mon mur, mon portable allumé plaqué contre moi, il m'a remarqué malgré tout. Je grogne contre moi-même, l'écoutant s'extasier pour un rien. « Chuut! Tais-toi! » Mon doigt se plaque contre mes lèvres, pour l'intimer de ce taire, d'être beaucoup moins bruyant. Ouais, je fais le mur dans tout les sens du terme. D'ailleurs, je m'en décolle en toussant légèrement, reprenant une allure assurée et confiante. Ce n'est pas un jeu de cache-cache, qu'il calme ses hardeurs.

Qu'est-ce qu'il fout-là, sérieux ? D'après lui, il n'est pas fatigué, puis il enchaîne des questions qui me font soupirer d'ennuie. ça va être long si je ne m'en débarrasse pas. Une chose à la fois, pitié. « Je sors. Et toi, tu restes là.» Dis-je en appuyant mon index sur son torse, vu qu'il est planté devant moi tel un pot de fleur prenant racine. Quoi ?! Il plaisante ? « Je vais dans des endroits pas fréquentables pour un enfant, alors reste-là avec tes peluches. » Je ne suis pas sympa avec lui, mais je sens qu'il va insister pour m'embêter encore longtemps. « Je vais dans un bar gay pour taper du mâle, tu veux toujours venir ? » Soit il me croit et ma réputation est encore plus mauvaise à ses yeux, soit il en rigole. « Tu n'as pas intérêt à faire du bruit, sinon je t'abandonne en route. » Je dis ça en me faufilant à côté de lui, aidé par ma petite taille. Mon flash rallumé, je peux voir où je vais et ainsi lui permettre de me suivre à travers les couloirs et les escaliers. Ce serait trop dangereux de taper la discute dans le dortoir, surtout si quelqu'un passe par là.

TENUE Je n’ai jamais été un enfant comme les autres, j’avais mes propres règles, en fait je vis à mon allure, quand j’étais petit ma mère faisaient des nuits blanches sans arrêt, je voyais la lumière de son bureau allumée, je l’entendais jeter les papiers au sol quand elle n’arrivait pas à dessiner, je l’écoutais râler, bailler, se lever pour prendre une tonne de café, je ne pouvais pas dormir en sachant qu’elle bossait si durement, alors j’ai commencé à lire. Jour après jour, nuit après nuit, j’allumais ma petite veilleuse et je lisais, souriant quand j’entendais du bruit dans la pièce voisine, elle était là de l’autre côté surement épuisé, mais obligé de continuer. Parfois je m’endormais sur mes bouquins, ma mère me retrouver dans des positions inhumaines au petit matin, mais je le vivais bien, c’est à cette époque où « dormir » est devenu une option. Aujourd’hui j’aime passer du temps à me détendre, faisant ce que je veux, profitant de mes passions. La nuit c’est calme, je ne suis plus chez moi où j’entends la « vie » de l'autre côté du mur, je déteste le silence, mais je me crée ma propre ambiance avec mes lectures.

Cependant, je ne m’attendais pas à rencontrer Berry à peine franchis la porte de mon dortoir, une simple soif m’a mis sur sa route, le timing est parfait et forcément je ne peux pas m’empêcher de m’esclaffer comme un idiot heureux. Je suis loin d’être fatigué, généralement je dors peu, quand je dors beaucoup c’est forcément que je couve quelque chose ou que je suis malade. Dans tous les cas je ne vais pas laisser mon ainé m’échapper aussi facilement.

« Hors de question ! » Je ne reste pas là alors qu’il va s’amuser, je veux y aller avec lui, je ne sais pas du tout où il va, mais tant pis ça sera surement intéressant et encore une fois je suis bien naïf de voir en Berry un « ami » innocent, mais ça comment pourrais-je deviner que ce n’est pas le cas avec ma capacité à faire confiance aussi facilement. Ma naïveté me perdra, je pourrais suivre un meurtrier que je ne me poserai aucune question, même le type louche peut être « gentil » ... (#Rip Phoenix et sa naïveté débordante)

« Raison de plus pour que je t’accompagne, c’est cool le danger ! » Je n’ai pas conscience je crois à quel point il n’y a rien de « cool » là-dedans. Taper du mâle ? Je m’arrête un instant. « Sérieux !? Tu te bats souvent ? » ... Il ne faut pas m’en vouloir je n’ai aucune expérience dans ce genre de chose, alors... « Mais pourquoi des gays, qu’est-ce que tu as contre eux ? » Je prends une mine triste, ils ne font rien de mal après tout. Je sais ce que c’est que des « gay » j’ai lu des mangas dessus ! Puis je ne suis pas non plus sorti d’une lointaine galaxie, juste que je n’ai pas l’esprit « mal tourné » ou assez « perverti » pour comprendre les phrases à double sens. « Mais je viens ! » Rajoutais-je en reprenant un ton enjoué, oubliant toujours qu’on est au milieu de la nuit et qu’accessoirement on tente de s’échapper sans bruit. Gonflant les joues je hoche la tête, faussement résigner à rester calme. Le suivant dans le couloir en attrapant son haut pour ne pas le perdre au détour d’un « virage » on finit par arriver à la sortie, je me contente de faire comme lui, attendant d’être enfin à l’extérieur pour laisser de nouveau ma voix s’échapper.

TENUE J'aime bien dormir, là n'est pas le soucis, mais quand ma mémoire se mêle à mes rêves, ça me coupe aussitôt le sommeil. ça toujours été ainsi depuis que je suis gamin. à l'époque, je subissais les moqueries de mes camarades même en dormant, dans mes songes, puis je revivais les premières scènes de ma descente en enfer, quand j'ai voulu rejoindre mon premier clan. j'étais un merdeux à l'époque, je voulais l'argent facile et mettre à profit mon don pour me souvenir. ça a du bon, je ne vais pas mentir là-dessus, mais ça a aussi du mauvais. à savoir si je préfère l'un ou l'autre, je m'en fiche un peu. De toute façon, c'est comme ça et je ne peux rien changer à cela. Qu'importe si je ferme les yeux, je ne peux pas garder éternellement les paupières closes. J'ai besoin de mes orbes pour voir, pour me guider, même si parfois ça fait un mal de chien. Les souvenirs ne sont pas tous bon, mais on vit avec. Ce soir, ils me hantent encore et c'est la raison qui me pousse à sortir de mon lit et à affronter l'extérieur, la nuit, la débauche, l'animation de cette jeunesse qui grouille quand le soleil se couche. Bref, je me sens d'humeur à m'amuser, même si je ne pensais pas croiser Phoenix au détour d'un couloir. Ce morveux est insupportable. Je pourrais faire un détour par de l'autre côté qu'il me serait quand même tombé dessus. Dieu est contre moi ? C'est quoi son problème à ce vieux barbu qui bois du vin à la place de l'eau, hein ? Je vais lui tailler la barbe avec mon scalpel, sérieux. Bref bref, Phoenix est là, devant moi, impatient et heureux comme un débile. Parfois, je le hais de sourire autant.

Hors de question. Il refuse le môme. Il conteste mes ordres, c'est vraiment emmerdant. Je pourrais le repousser dans sa chambre et fermer la porte, mais je n'ai aucun moyen de bloquer la poignée. Puis, c'est d'un ennui de réfléchir à tout ça. Phoenix ne va pas lâcher le morceau et moi je suis trop las de protester encore et encore. Quoi que, je tente des diversions pour qu'il rebrousse chemin et retourne au lit, parlant franchement et sans honte. Danger, ça ne marche pas avec lui. Ce n'est pas cool de me suivre, quand va-t-il enfin le comprendre ? Ce n'est qu'un seul gosse qui ne réfléchit même pas avec la moitié de son cerveau! Je voudrais le secouer pour que l'autre partie redescende et qu'il puisse avoir la lumière à tout les étages. L'araignée doit partir, faut pas qu'elle reste au plafond trop longtemps.

Parler de gay n'est pas la meilleure idée non plus, surtout quand il ne comprend pas. Bon dieu, quel idiot. « Non, qu'est-ce que tu racontes ? » Je suis un peu perdu, avant qu'il ne poursuit son délire plus loin. Contre eux ? Les gays ? Ah, il n'a pas compris. « Ce n'est pas ce que je voulais dire... Taper, baise quoi. » Bon bon bon. Je ne suis pas sur la bonne route là. « Oublie, c'était une blague. » Autant déconnecter son cerveau avant de perdre le peu qu'il lui reste. Il vient, c'est déjà ça, ou pas. J'en ai marre, il fait comme il veut, mais je ne le materne pas dans les rues de Tokyo, hors de question. ça en place, je me faufile entre lui et le mur pour filer en douce vers la porte de sortie, ne faisant pas tellement attention à lui. évidement, il attrape mon haut et je souffle discrètement pour éviter de faire du bruit. Casse bonbon, je vous jure. Heureusement que mon pull est beaucoup trop large pour moi, sinon je serais mal à l'aise dans un vêtement que l'on tire comme si c'était une laisse pour chien. La porte franchit, je regarde à droit puis à gauche, avant de lancer un regard à Phoenix, baissant mes orbes vers sa main. Il n'a toujours pas lâche l'épais tissu, tant pis. « On passe par le portail de service, okay ? » Parce que c'est mieux que grimper réellement un mur. Moi, je force les serrures avec des épingles à cheveux, comme ça je n’abîme rien. Sur ce, je reprend ma route pour longer les dortoirs et chercher le portail qu'emprunte généralement les employés de l'école. à force de longer le mur d'enceinte, on va tomber dessus un jour ou l'autre. Dans le noir, c'est plutôt compliqué à dire.

TENUE Berry devrait savoir que je suis plutôt un gosse têtu qui n’abandonne pas facilement quand j’ai une idée en tête, ça fait partie de mon caractère j’aime aller au bout de mes projets et lorsque quelque chose m’intéresse je ne suis pas du genre à tourner les talons, bien au contraire. Je n’ai jamais fait le mur, jusque-là ça ne m’était même jamais venue à l’idée bien installé dans mon lit à lire des mangas, je ne voyais pas l’utilité de promener à l’extérieur du campus, puis seul ça n’a aucun intérêt. Donc quand je croise mon nouveau camarade je n’ai aucune intention de le laisser filer sans m’emmener avec lui, imposant clairement ma présence où qu’il décide d’aller ça n’a pas vraiment d’importance. Il peut tenter de m’arrêter en me parlant de danger ou d’autre chose du même genre je suis un gosse fasciner par toutes ses choses, peut-être parce que je n’ai pas encore eu réellement affaire à des situations de la sorte sauf en lisant des mangas qui se terminent toujours bien. Idéaliste et rêveur, imaginatif et confiant, je suis bien trop naïf pour me douter dans quoi je m’engage réellement.

Quand il parle de taper des gays je ne peux que réagir de façon outrageante, pourquoi ? Il n’aime pas les homosexuels . Perso je lis pas mal de yaoi, je suis un adepte de tous les genres qui existent et j’aime vraiment les histoires retranscrites, je ne sais pas vraiment ce que je suis, ce que j’aime, vu que je n’ai jamais éprouvé quoi que ce soit et encore moins eut une expérience réelle dans ce domaine, mais je crois que je suis fasciné par les relations entre hommes, ce qui est étrange dit de cette manière ! Je suis peut-être simplement curieux. Mais il semblerait que j’ai mal compris et je le fixe quand il tente de remettre mon cerveau à l’endroit...

« Baise... ? Tu aimes les hommes !? » Wow ! Phoenix qui comprend quelque chose, clap clap s’il vous plaît ! Mais mon émerveillement passagé redescend quand il dit que c’est une blague sans pensais qu’il pourrait parler de la phrase en elle-même et non de son orientation sexuelle, mais c’est bien trop compliqué pour un innocent comme moi, pas facile de me suivre, moi-même j’ai du mal parfois. Cependant, je suis bien décidé à aller avec lui et ça c’est définitif, du coup c’est difficilement je dois l’avouer que je décide de rester calme le temps du trajet jusqu’à la sortie, tenant Berry par son pull, je ne voudrai pas le perdre dans le noir et me retrouver perdu dans les couloirs. Quand il s’arrête et qu’il m’explique le plan, je hoche la tête lui faisant entièrement confiance, ma main libre affichant un « ok » liant mon pouce et mon index en souriant, excité comme une puce, mais je retiens l’explosion Longeant les murs avec Berry j’attends qu’il me fasse signe qu’on a atteint le portail, la lumière est légère, éclairant à peine nos pas, en fait je me contente d’être « tiré » par le plus vieux accroché à lui sans vraiment savoir où je mets les pieds. « Tu vois quelque chose ? » Demandais-je curieux et impatient. Manquant de tomber en heurtant surement une pierre ou je ne sais quoi, je m’écrase la tête la première sur le dos du plus petit dans un « Outch » retentissant, ça commence bien~

TENUE Phoenix a dû vivre des aventures qu'à travers ses manga, en noir et blanc. Il n'a jamais pensé à sortir de nuit à l'extérieur quand tout le monde lui disait de rester sagement dans son lit. Il n'a pas non plus songé à braver les interdits en se disant que demain pourrait être le dernier jour, alors pourquoi le regretter ? Phoenix n'est pas moi. Phoenix n'a pas peut-être pas la même enfance que moi, il n'a pas dû être confronté à la pauvreté, aux dettes ou même à la violence qui se trame dans la rue, quand tous tournent le dos. Je ne peux pas lui faire goûter une telle expérience, parce que je ne veux pas qu'il sache par quoi  je suis passé jusqu'à aujourd'hui. ça n'a pas toujours été très rose, bien qu'à présent, je fasse plus peur que les autres me font peurs. C'est comme ces créatures, les pokémon, elles évoluent avec le temps et sont de plus en plus grosses, plus en plus imposantes. Je suis semblable à l'une d'entre elle, partant de rien pour tout avoir. Phoenix doit être ce genre de pokémon qui n'a aucune évolution, ou un pikachu qui se refuse justement à grandir pour devenir plus fort, plus robuste. Ce n'est pas à moi de le pousser, même s'il désire me suivre envers et contre tout. Soit, mes excuses ne fonctionnent pas comme prévu, et j'en perds doucement mes convictions. Au pire, tant pis. Qu'il ne vienne pas se plaindre si je l'abandonne au détour d'une ruelle, marchant trop vite pour lui.

Parler gay n'était pas la meilleure idée au monde, surtout quand il ne pige pas mon sous-entendu. C'est le genre de gars lent à la détente, qui prend mot pour mot mes paroles et ça m'agace de devoir lui expliquer ou simplement de me justifier. Je n'ai rien contre les homosexuels, puisque moi-même je suis bisexuel et que j'assume parfaitement de coucher avec mon boss. On va surtout dire que je n'ai pas la cote avec la gente féminine, l'une d'entre elles était même lesbienne, en plus d'être ma meilleure amie. Je ne me prends pas la tête, ça vient comme ça vient, point. Mais ce Phoenix en tient réellement une couche, me forçant à dire les choses telles qu'elles sont vraiment. La lumière s'allume enfin à un étage supérieur, ça fait plaisir à voir. « étonné ? Je n'ai rien contre les filles non plus. » Précisais-je pour ne pas qu'il me range dans la case « gay », parce que ce n'est pas totalement le cas. Bref, ce n'était qu'une blague, bien que je sois bi quand même.

Décision prise, je le somme d'être discret en continuant mon chemin jusqu'à la sortie, là où on doit aller à la base. Accroché à mon pull, Phoenix n'a qu'à me suivre sans faire de bruit, passant porte après porte jusqu'à terminer dehors, profitant de cette brise fraîche pour souffler un coup. J'y vois plutôt bien avec mon téléphone, étant surtout  habitué à prendre ce chemin au moins une nuit sur deux. à sa question, je souris fièrement en tournant mon regard rieur dans sa direction. « Bien sûr, j'ai des yeux de chauve-souris. J'suis un vampire, tu as oublié ? » C'est trop facile de le mener par le bout du nez, même s'il me blase la seconde d'après. J'adore le faire croire n'importe quoi, mais dès qu'il tombe dans la panneau, je le trouve emmerdant. à ne rien y comprendre, le petit berry. Cet idiot manque de se vautrer sur moi, me bousculant plus fortement qu'il ne pourrait le croire. « Fais attention! Tu vas me faire tomber! » Couinais-je en lui lançant un regard faussement sévère. Il m'en faut peu pour tomber, le sait-il ? Un gros soupir franchit la barrière de mes lèvres et je continue d'avancer jusqu'à atteindre le portail de l'arrière cour, là où les élèves ne doivent normalement pas passer. « Tiens mon portable et éclaires-moi la serrure. » Je lui ordonne sans attendre une quelconque réponse, attrapant la main qui tient toujours mon pull pour lui fourrer le portable entre les doigts. Je tire un peu dessus pour qu'il la position au bon endroit, puis je prend un épingle à cheveux dans ma poche et commence à bidouiller la serrure. Il va me prendre pour un cambrioleur, mais pas grave.

TENUE Je n’ai pas eu une vie extraordinaire, cependant il n’y a rien qui soit venue l’entacher tout au long de mon enfance. J’ai beaucoup voyagé, j’ai énormément profité dans les pays où je suis allé et puis j’ai eu le loisir de vivre ma passion à fond, que ce soit les mangas ou la musique, j’ai toujours fait ce que je voulais et je suppose que c’est formidable de pouvoir ne serait-ce qu'affirmer ça sans détour. Pourtant à avoir eu une existence sans souci, sans point noir, j’ai pris l’habitude de superposer la réalité à mes pages de mangas en noir et blanc, pour moi la vie est aussi belle que leur scénario, dans le sens où même après les épreuves il y a toujours une belle fin pour rattraper la dureté des évènements, c’est surement pour cette raison que je n’ai pas peur du danger, que je suis fasciné par les choses comme si au final j’attendais d’en faire l’expérience sans même me demander à quel point la fiction est souvent bien loin du compte et que je pourrai réellement me bruler les ailes et surement d’autre chose en cours de route. Apprendre que Berry aime les hommes me rend curieux, je veux lui poser des tas de questions et me connaissant, elles risquent toutes de franchir mes lèvres tôt ou tard, ce gars-là est tellement intéressant que j’ai l’impression d’en découvrir toujours plus, comment pourrais-je le laisser partir sans moi alors qu’il peut m’apprendre des tas de choses !? Impossible.

« Trop cool ! Faudra que tu me dises comment c’est, ça a l’air génial » ... Phoenix. Je vous avais dit que je ne retiendrai pas ma langue bien longtemps, mais c’est plus fort que moi. Pourtant je dois arrêter là ma curiosité, forcé de me taire le temps qu’on puisse s’échapper, mais je garde en mémoire toutes mes questions pour plus tard ! Il ne va pas y échapper après avoir tapé ma curiosité de plein fouet. Je finis par le suivre faisant confiance à ses yeux pour nous guider dans l’obscurité, sortant ainsi du bâtiment pour longer le mur. Je le questionne et j’aime sa réponse, souriant comme un idiot dans un « héhé » amusé et convaincu. « C’est vrai ! Avec tes dents pointues fufu. » Genre je me souviens bien de ses dents, j’ai adoré quand il me les a montrées. Mais mon assurance disparaît quand je manque de m’écrouler sur le plus petit en lui rentrant dedans, m’écrasant la tête contre son dos. « Genre ! Tu vas me dire que tu es aussi faible pour tomber aussi ridiculeusement ? » L’hôpital se fout de la charité mes amis ! Forcé par ses soins de prendre le portable et d’éclairer la serrure je le regarde faire en me rapprochant un peu plus gigotant un peu trop. « Sérieux ! Tu peux ouvrir les serrures et tout ? Génial, tu as appris comment ?! » je sors de ma grotte, je découvre les infractions, je suis qu’un gosse innocent, faut pas m’en vouloir.

« T’arrive ? Ça y est ? » impatient, moi ? Noon, ce n'est pas vrai. Mais la porte s’ouvre et on est à l’extérieur du campus, je m’empresse de courir content, le portable du Berry à la main, ayant oublié de lui redonner, mais ce n’est pas bien grave !

« On va où, hum ? » Je vais garder son téléphone, je suis motivé à être joueur ce soir, surement l’excitation du moment.

TENUE Que pourrais-je bien lui apprendre d'intéressant sur la vie ? Sûrement qu'elle n'est pas comme dans ses mangas, qu'il n'y a pas toujours d'happy ending et que parfois, faut savoir se salir les mains. C'est étrange, mais je ne veux pas qu'il découvre cette triste réalité qui se cache derrière ses dessins en noir et blanc. Il peut être trop jeune, trop innocent ou qu'importe la raison. Ce ne serait pas fairplay de l'envoyer dans la gueule du loup avec un coup de pied aux fesses. Parler de mon orientation semble l'intéresser, apparemment. Je devrais en rire, mais mon air blasé fait penser le contraire. « T'es sérieux ? Je dois te dire quoi, au juste ? Génial ? Qu'est-ce que tu trouves génial ? » Et dire qu'à notre première rencontre, je posais quasiment pas une seule question, et que là, je ne fais que ça. Pourquoi est-il si curieux à ce sujet-là ? Qu'il teste par lui-même s'il veut savoir, pas la peine que je lui fasse un exposé sur l'homosexualité... Heureusement que le silence s'impose entre nous, sinon je l'aurai laissé là tout seul. Habitué par ce chemin, je retrouve facilement ma route et mes repères en longeant les murs, mes doigts frôlant ses derniers pour ne pas m'en écarter. Finalement, on arrive plutôt vite à la sortie. Comment je fais pour y voir ? Je suis un vampire, voilà tout.

Mes dents pointues, il a retenu ce petit détail de ma morphologie. Superbe! à force, il va vraiment croire que je suis un mort-vivant venu d'outre tombe pour boire le sang des gens naïf et innocent comme lui. Le sang des vierges est meilleur, à ce qu'il paraît! Enfin, puceau pour son cas. Le vampire paye pas de mine quand l'asperge lui rentre dedans et qu'il manque de se vautrer. Il se moque de moi, en plus ... « Je te permet pas d'dire que c'est ridicule. Mes jambes sont plutôt courtes et ... » Cherche pas berry, tu n'as juste pas d'équilibre quand ça bouscule, comme dans le métro. J'ai rapidement besoin de son aide, le forçant à tenir mon portable pour m'éclairer et déverrouiller la serrure à ma façon. « à l'école des sorciers, tu sais avec harry potter et ses potes roux. » Quelle subtilité, je m'en étonne moi-même. Un petit tour par-ci, un petit tour par-là, et ...

« ça y est! » La serrure vient de sauter, un coup sur la poignée et le portail s'ouvre silencieusement sur la pénombre qui persiste autour de l'école. Une fois à l'extérieur, je prend soin de refermer le portail derrière nous avant d'affronter cet idiot de Phoenix qui n'a pas lâché mon téléphone... Tant qu'il ne le fait pas tomber par terre.

« Minato. » Prononçais-je avec un sourire fier, attendant qu'il percute. Ce serait trop demandé à un mec qui n'a jamais mit les pieds dehors en pleine nuit. « Je t’emmène faire un tour en boite, man ~ Le « the crazy » nous attends. » Je me sens d'humeur joueuse à mon tour, faisant signe à Phoenix de me suivre pour rejoindre au plus vite la rue d'en face. Cette fois-ci, ce sera à pied. « Fais attention avec mon portable... Rends-le moi. » Dis-je en tendant ma main vers lui pour récupérer mon bien, avant qu'il ne l'éclate pour de bon.

TENUE Je me doute que montrer une fascination pour les relations entre hommes doit être étrange, mais je suis simplement curieux, totalement emballé à l’idée de savoir comme c’est, je sais pas il pourrait surement me dire l’effet que ça fait ou qu’est-ce qu’il ressent ? Tout et n’importe pourrait me satisfaire, je suis juste avide d'informations réelles, ça me fait en quelque sorte sortir de mon monde en noir et blanc n’est-ce pas ? Du coup face à sa question je souris l’air enjoué. « Tout ! » De cette manière n’est-ce pas assez explicite ? Mais je ne peux pas vraiment m’étendre sur le sujet vu qu’on est dans un endroit qui semble ne pas être propice a la conversation, surtout lorsqu’on est sur le point de sortir en douce. Après quelques minutes ont sort du bâtiment se retrouvant à l’extérieur, je manque de justesse de m’éclater la tête au sol, mais c’est sur Berry qu’elle atterrit, mais le plus petit semble aussi faible qu’il en a l’air en fait... Pour un vampire il manque de force. « C’est vrai qu’elles sont courtes, tu devrais les entrainer un peu plus. » Je ne mâche pas mes mots, ma naïveté m’aide à avoir une franchise déconcertante a bien des reprises. Mais il me surprend rapidement avec son tour de passe-passe, Harry Potter ? Je passe ma bouche en cul-de-poule avant de lui dire. « Je préfère les vampires aux sorciers. »

Il ne lui fallut pas plus de temps pour finalement nous ouvrir les portes de la liberté, mes yeux s’illuminant avec fierté, je m’échappe le premier sans dissimuler mon plaisir d’être dehors, je n’avais jamais pensé à le faire, mais j’ai l’impression qu’avoir fait une chose « interdite » me fait me sentir tellement bien que je serai surement prêt à recommencer ! Gardant le portable du Berry en main je décide d’être joueur en ne lui rendant pas tout de suite, le questionnant sur notre prochaine destination.  « Minato ? » je me demande un instant pourquoi, mais il reprend et je le regarde en rajoutant. « Mais, je n'ai pas l’âge, puis on n'est pas habillé pour aller en boîte si ? On m’a dit que les videurs étaient strictes dans ce genre d’endroit... Même si je n’ai jamais pu y mettre les pieds encore. » Je me rapproche soudainement de lui avec un sourire. « Mais on va y rentrer hein ? Tu vas vraiment m’y emmener !? » J’étais excité, ce n’était pas vraiment des questions, plus des affirmations pour moi-même, mais fallait que je parle de m’étais retenu trop longtemps, enfin... On a tous un point de vue différent sur le « longtemps » mais bon, passons...

« Naaaan~ » Je lui tire la langue, passant son téléphone dans mon dos. « Pas envie héhé. » Un gamin, mais je ne l’ai jamais caché. « Du coup, tu as couché avec beaucoup d’hommes ? » Oui je pose des questions comme ça, paf, sans prévenir. Mais j’ai l’impression qu’on va devoir marcher, donc autant faire la conversation une nouvelle fois.

TENUE Ce garçon est cinglé, il doit réellement lui manquer une case. Il veut savoir la sensation de coucher avec un homme, ce qu'on ressent durant l'acte charnel ? Je rêve, je ne peux pas lui dire ce que j'ai vécu en couchant avec Kang Jae ou un autre. étrangement, ça me gêne même si je ne laisse rien paraître à ses yeux. Il va me rendre fou, ou me donner l'envie d'aller me jeter d'une falaise. « Non. » Tout simplement, non. Une chance pour moi, l'endroit me permet de fermer la bouche et la sienne au passage, filant en douce jusqu'à dehors avant qu'il ne manque de me faire tomber, lui avec. Haha, très drôle. Je manque de me retourner pour l'étouffer ou le secouer, histoire de remettre son cerveau en place. « Tu as cru que la soupe ça fait grandir ? Désolé, mais non. » Aish, même en m'entraînant, je ne serais pas plus grand. Il est stupide ce gamin. Je préfère passer à autre chose et m'occuper du portail, histoire de ne pas perdre de temps inutilement à savoir combien il possède de neurone. Je suis doué par entraînement, justement. J'ai vu une vidéo sur le sujet, j'ai voulu le refaire et voilà le résultat. « Je peux être les deux, s'tu veux. » On peut s'arranger, mon petit. Mais bon, ce n'est pas trop le sujet là.

Portail ouvert, je le laisse passer en premier pour refermer le portail derrière nous et masquer notre fuite. Phoenix semble content, à la limite de l'extase. Est-ce vraiment la première fois qu'il file en pleine nuit ? Il m'en donne la réponse sans parler, pour une fois. Quant à mon portable, je lui laisse deux minutes avant de réclamer mon bien, répondant d'abord à sa question. Nous filons pour Minato, là où se trouve les night club de la ville. Qu'il parle trop, je préfère encore quand il est silencieux... Je roule des yeux à cause de son dialogue, soupirant de lassitude. « Tu m'as bien prit pour un collégien la première fois, et j'entre facilement là-bas. Avec moi, tu ne crains rien. » Parce qu'ils savent que j'ai l'âge malgré mon apparence, ils ne diront rien pour Phoenix s'il se tait et baisse la tête. Il est con! J'ai fait un pas en arrière quand il s'est approché, avec une tête de merlan frit. « Je te l'ai dit, je suis un pro. » Qu'il doute deux secondes et je l'abandonne là.

Bon, il va me rendre mon téléphone! Il se joue de moi, le cachant dans son dos. « Phoenix. Tout de suite. » Je parle avec autorité comme si j'ordonnais à un chien de se coucher, alors qu'il ferait la sourde oreille. Ce gamin est un clébard indiscipliné. Quoi ?! j'en oublie mon portable, le regardant de travers. Bon okay, il cherche là. « Non, surtout avec mon boss. » Euh... Ce n'est pas ce que je voulais dire. Détourne l'attention, vite. « Sérieux, ce n'est pas si mal de coucher avec un mec. Enfin, je n'ai jamais dominé dans l'acte, mais ça fait un bien fou. Content ? Maintenant rends-moi ça! » Et je me jette sur lui pour essayer de reprendre mon portable, trébuchant bêtement sur un caillou et tombant sur lui. Quand c'est pas un, c'est l'autre... Quelle bande de bras cassés.

TENUE Je n’ai aucune honte à poser des questions, en fait je suis de nature curieux et quand quelque chose m’intéresse j’aime me renseigner et en connaitre davantage. Les relations entre hommes en font partie, en fait j’ai toujours lu des livres, dedans c’est parfois beau et d’autres fois sauvage, mais ça reste troublant, je n’y connais rien du tout en la matière autant avec les hommes qu’avec les femmes, je ne sais même pas de quel côté je me trouve, je suis un novice en quête de réponses, mais Berry ne semble pas vouloir me les donner, qu’il ne pense pas que mon silence signe ma résignation, je suis plus têtu encore qu’il ne le croit.

À l'extérieur je manque de lui tomber dessus, mais il n'est apparemment pas assez solide pour supporter mon poids, c’est frustrant, moi qui pensais qu’il était résistant, je l’encouragement fortement à s’endurcir un peu. « Ce n'est pas le lait qui fait grandir aussi ? Tu en bois ? C’est bizarre... Ta mère n’est pas aussi petite pourtant ? Enfin ce n'est pas grave, t’es mignon. » Voilà que je recommence, mais je ne peux pas m’en empêcher héhé. Du coup je laisse de côté ce petit aparté sur sa taille qui en soi ne me dérange absolument pas, pour admirer un autre de ses talents, il donne l’impression de savoir tout faire, Berry est impressionnant, mais entre un sorcier et un vampire, il faut avouer que le second ne manque pas de classe, pour moi en tout cas il me semble plus intrigant.

« Sérieux ? Cool~ » mais je préfère quand même les hommes suceurs de sang. Une fois dehors je suis curieux de savoir notre destination, en apprenant qu’on va en boîte je suis surpris et totalement excité, encore plus qu’à l'accoutumée, c’est la première fois que j’y mets les pieds, de plus je n’ai pas l’âge donc ce seraient deux choses « interdites » dans la même soirée, trop génial ! J’'affronte le danger dans la nuit et je trouve ça cool, je ne suis pas normal parfois. Je lui fais confiance, de toute façon c’est Berry, avec lui j’y vais les yeux fermés. Quand il tente de récupérer son téléphone je refuse de le lui rendre, jouant avec lui, le cachant dans mon dos, je suis joueur, s’il le veut qu’il vienne le prendre ! Mais on dirait que ma question l’a perturbé, pourquoi, c’est une question comme un autre non ? « Hee !? Tu couches avec ton boss !? » C’est le genre de scénario de manga que je lis tous les jours, waaah, sérieux ? Je me rapproche en enchainant. « Tu fais quoi ? Tu bosses où ? il est comment ? C’est genre le mec en costume dans les bureaux tout ça, ou... » Je laisse mon imagination débordante s’échapper en laissant les questions fusées. « Un bien fou hein ? Mais a ce qui parait c'est douloureux aussi ! » Je souris simplement avant de reprendre. « C’est pour ça que tu es mignon ! » Genre... Par contre quand il me saute dessus pour attraper le portable je lève le bras, plus grand que lui j’en profite un peu avec un sourire narquois incontrôlé, mais il me tombe dessus et le voilà sur moi, j’écarquille les yeux en le regardant, fixant ses iris un instant puis... « T'es petit, mais t'es lourd en fait! » Je l'embête intentionnellement, gardant fermement son portable entre mes doigts, je suis peut-être chiant, mais au moins je sais m’amuser, n’est-ce pas le principal ?

TENUE Je ne suis pas en mousse. Mon équilibre est parfois douteux quand mon corps est bousculé, mais je ne suis pas faible pour autant. Mon répertoire sur les arts martiaux est rempli et varié, de quoi faire peur à n'importe qui. C'est juste qu'il faut toujours une faiblesse chez l'homme pour qu'il soit justement un homme, et pas un dieu. Genre, je pourrais me prendre pour zeus. Pourquoi on parle de soupe et lait ? Petit, petit, petit. Je respire doucement pour ne pas le foutre par terre et l'étouffer sous ma petite taille. « Le lait, c'est pour le calcium. ça renforce les os et permet d'être plus solide. Et arrête de dire que je suis petit et mignon! » C'est le truc qui m'agace sans effort, ça. Je ne perds pas de temps à discuter dans le vide, ouvrant les portes vers le paradis nocturne qui s'offre à nous. Cool, je sais bien que j'suis cool. Modestie à part, vampire ou sorcier, ça n'a pas vraiment d'importance non ? Il sait que j'invente, à moins qu'il croit le moindre de mes bobards ? C'est amusant dans un sens, mais bidon dans l'autre. Même un gamin de cinq ans comprendrait le poteau rose, alors que lui tombe facilement dans le panneau.

Au programme, Minato et ses night club. Il y a une boite branché là-bas qui attire beaucoup de gens, c'est aussi là-bas que je passe le plus clair de mes soirées vagabondes. ça le surprend, autant que je vois un mélange d'émotion dans son regard, comme si c'était formidable d'aller en boite alors qu'on a pas l'âge. Je l'ai fait en étant plus jeune, qu'importe les péripéties ou les refus, je n'ai jamais abandonné pour y aller avant ma majorité. Phoenix devrait me faire confiance, ça va passer comme une lettre à la poste. Enfin, s'il ne réussit pas à me démotiver avant avec ses questions à la con. Déjà qu'il m'empêche de récupérer mon portable, mais voilà qu'il recommence à poser des interrogations indiscrètes, auxquelles je m'en passerais grandement. Mon boss... Je ne parle pas de mon patron au café, surtout que c'est une femme, mais bien de mon chef de gang. Misère, j'ai fait une boulette. « Pourquoi tu ne peux pas oublier, bon sang! Subtilité, tu connais ? Arrête de poser des questions! » Gueulais-je à moitié tandis qu'il se fait son film dans sa tête. « Non! Non non non! » Aaarg! Kang Jae va me trucider si je parle de lui ou des bakuto à un lycéen innocent et à la langue bien pendue. Il est où le bouton reset ?

Pour détourner le sujet -bien que j'ai lamentablement échoué- je ne trouve rien de mieux que de décrire les sentiments durant l'acte. Bah ouais, c'était ma seule option, même s'il a réussit à tout foirer en étant plus rapide que moi. « ça fait mal, mais ce n'est qu'un détail. » C'est évasif, sans trop de détail et... Je le hais. « Pourquoi au juste ? » Il me sidère. Je vois pas ce qu'il trouve de mignon chez moi, puis je veux mon portable! Ce fourbe fait exprès de lever son bras en sachant qu'il est beaucoup plus grand que moi, donc hors portée, mais je ne démords pas pour autant. La chute n'était simplement pas au programme. Mon pied a percuté un truc, secoué mon corps a percuté le siens et nous nous retrouvons au sol comme des abrutis. Lourd ?! « Tu me saoul. » Claquais-je froidement en tendant mon bras pour essayer de choper le siens, toujours trop loin. Mais pourquoi ?! Pourquoi ça ne fonctionne pas ?! J'ai mes deux mains accrochées à la manche de son pull, tirant dessus sans parvenir à ramener mon portable vers moi. J'en oublie presque que je suis allongé sur lui, mon visage proche du siens mais mes yeux obnubilés par mon précieux entre ses doigts. C'est la seule chose qui m'importe dans l'immédiat, récupérer mon téléphone avant qu'il n'en fasse une pièce détaché. Punaise, j'ai dû me fourrer dans des situations pas possible pour pouvoir me le payer..

TENUE « Mais tu es petit et mignon ! » J’insiste, mais ce n'est pas ma faute, il faut assumer ce qu’on est non ? Je souris en reprenant. « Mais Tu es fascinant aussi. » A mes yeux en tout cas, je le vois comme un gars extraordinaire et je ne le cache pas, il m’épate et je suis totalement fan, c’est un peu mon « vampire » personnel, celui que je pourrai suivre partout sans me poser de questions, je suis du genre à faire confiance à tout le monde, ma naïveté n’a pas d’égal, mais au final je m’amuse, je découvre, je ris et vis, qui sans souci que je sois un idiot, moi en tout cas ça ne me dérange pas, en fait je n’en ai même pas conscience, ça aide pas mal comme ça. Minato, les boîtes de nuit, en plus de faire le mur je vais dans un endroit où je n’ai jamais mis les pieds, je ne sais pas comment c’est, de la musique ? De l’amusement ? Je me pose beaucoup de questions, mais ça ne fait qu’éveiller ma curiosité et mon impatience ! Pourtant je suis aussi très porté sur un autre sujet, un peu plus personnel je suppose, mais qui pour moi me parais « banal » après tout je ne pense pas que ce soit honteux ou interdit de vouloir se renseigner sur des choses qui m’intéressent, du moins je ne sais pas si un jour ça pourrait m’intéresser d’essayer vu que je n'ai pas encore penser de cette façon, mais ça me captive et me rend avide d’information.

Puis il faut dire que Berry ne m’aide pas à vouloir changer de sujet, m’avouer qu’il fait ça avec son patron me donne des étoiles dans les yeux, je veux savoir comment il est, ce qu’il fait, où ils le font, est-ce interdit ou approuvé ? Je me crois dans un manga où Berry serait le personnage principal, peut-être qu’à force d’en découvrir toujours plus sur lui, je dédierai mon premier livre à son histoire ? Haha, si un jour je prends le même chemin que ma mère ça pourrait être une idée. Mais il ne semble pas vouloir entrer dans les détails, pourtant c’est trop tard, je ne peux pas oublier !

« Maiiis ! Il fallait pas me dire ça, je veux tout savoir maintenant ! » Il me donne même des informations sur l’acte en lui-même, n’empêche qu’avec mon imagination débordante autant vous dire que je vois Berry d’une autre façon, comme les personnes dominés dans mes bouquins, il est mignon en fait, ça casse un peu le côté vampire que je me faisais de lui, mais ça a tout autant son intérêt. « Comment la douleur pourrait n’être qu’un détail ! Ce n'est pas logique, ça fait du bien, mais ça fait mal ? C’est possible d’avoir les deux en même temps ? » Je n’ai jamais expérimenté une telle chose, je suis vraiment trop curieux, faudrait que j’arrête un peu... Mais ça non plus, ça ne me vient pas vraiment à l’esprit.

« Parce que tu es le dominer dans une relation entre hommes ! L'uke est toujours mignon hé hé~ » Je parle naturellement de tout ça, ça ne me gêne même pas, il doit me manquer une case en fait. Mais voilà qu’il tente de reprendre son portable, je joue en l’en empêchant, utilisant ma différence de taille pour le mettre hors de sa portée, il est sur moi, m’écrasant doucement, je ne manque pas de le faire remarquer. Riant à sa remarque je ne le laisse pas atteindre son bien pour autant, le sentant gesticuler sur moi... « Tu vas pas y arriver comme ça~ » Et je le nargue en plus. Mais toujours d'une façon innocente, je ne fais que jouer finalement.

TENUE Il va vite me trouver moins petit et mignon quand je lui aurais imprimé mes cinq doigts dans sa joue, bordel! Calme, Berry. D'accord, je suis petit et je n'ai jamais aimé mangé de la soupe à cause de cette foutue expression, mais de là à dire que je suis mignon... Non désolé, je suis pas d'accord avec lui. Je n'ai rien d'adorable, je ne suis ni un chiot ni un chaton, plutôt un tigre dans la peau d'un hamster. Je suis comme un castor, on me croit inoffensif mais je peux être l'un des animaux le plus dangereux, impulsif, protecteur de son territoire. Fascinant ? Là, je me sens plutôt comme un animal de cirque, une sorte de tigre apprivoisé et je n'aime pas trop ça. Hors du fait qu'il me trouve intéressant, donc qu'il est fan de moi pour x ou y raison, je trouve ça plutôt dérangeant. Il m'admire sans savoir 20% de ma vie, n'est-ce pas un peu trop ? Le jour où il saura 80% de ma vie, peut-être que cette situation sera plus normal. En attendant, je décide de l'amener en boîte de nuit à Minato, là où se réunit la jeunesse dépravée de notre époque, entre alcool et sexe. Juste, il ne touchera ni l'un, ni l'autre. Phoenix est le genre de garçon qui ne connait pas grand chose sur le sujet, sauf à travers des images irréelles. Sûrement la raison qui le pousse à faire son curieux et à être sans gêne sur le sujet. Comment pourrais-je décrire quoi que ce soit sur les relations corporelles avec des  hommes, hein ? Il me prend de court, le môme. Quelle idée de parler de Kang Jae, franchement. Je viens de sauter les deux pieds dans le plat, m'enfonçant doucement dans ma merde. Là, dans l'immédiat, je voudrais me taper la tête contre un mur. Désolé, Jae, j'ai foiré sur l'anonymat et le silence.

« C'est toi qui me fais dire n'importe quoi! » Me plaignais-je à mon tour, ne trouvant rien de mieux que parler de l'acte en lui-même pour qu'il oublie l'histoire du patron. Bon, ça ne m'aide pas et je passe pour une chose que je ne suis pas réellement. Saleté de lycéen! Il m'embrouille à poser trop de question, mon cerveau fonctionnant à toute vitesse pour lui fournir une bonne réponse. Est-ce possible de ressentir douleur et plaisir en même temps ? Pas vraiment, mais il ne me laisse pas développer le sujet non plus. « Non. D'abord tu as mal, puis tu t'y fais et là, ça devient "bon". Tu piges ou pas ? » Non mais franchement, je n'ai que ça à parler avec un mineur puceau, j'vous jure. Il veut un exemple en plus ? Je roule des yeux, lâchant bêtement. « C'est comme boire un café super chaud. Tu te brûles sur le coup, mais une fois que ça passe, c'est bon à savourer. » Ouais, faire l'amour s'est comme boire un café, logique.

Raisonnement refusé! Ce n'est pas parce qu'on me domine que je suis forcément mignon, c'est stupide comme idée! Il m'agace à raconter de la merde et je le foudroie du regard en admettant qu'il me saoul franchement. Mon portable devient subitement plus précieux que ma propre vie et je m'étale sur lui pour le récupérer, avouant à vive voix qu'il me gave. Je ne parviens pas à reprendre l'objet, alors que je pourrais me redresser un peu et l'attraper en avançant... Au lieu de ça, je lui lance un regard noir en l'entendant se moquer. Il me cherche. Sans prévenir, je me penche au dessus de lui en tirant sur le col de son pull pour mordre profondément son cou, quitte à lui percer un peu la peau. Il trouve ça toujours aussi intéressant, hein ? Là, je perds littéralement patience.

Dans mon geste, je me suis à moitié assis sur lui, mon torse collé au siens pour parvenir à chopper sa peau. Je m'en fiche qu'un passant puisse nous voir ainsi, il m'a provoqué à me traiter de mignon ou d'uke. Frapper, ce n'est pas mon truc, mais j'ai d'autres moyens pour atteindre ma cible et lui faire regretter ses paroles, même si c'est complètement sauvage et légèrement violent. Il ne doit plus penser la même chose de moi à présent, sauf s'il est fou ou maso... Généralement, on n'approche plus un chien qui vous a mordu. Peut-être que Phoenix fera de même avec moi ? Même si je ne suis pas un chien, bien que je ne sois pas décidé à lâcher ma prise entre mes dents pointues, y déposant une marque bien visible et colorée.

TENUE En fait pour moi tout ceci est comme un jeu, je ne vois pas le mal, je ne pense même pas vraiment que j’embête Berry avec mes paroles ou mes « constatations » qui à mes yeux sont plus qu’évidente, il se voile la face je pense, mais ça ne changera rien au fait qu’il soit petit et mignon pas vrai ? Dans tous les cas l’autre vérité est que je l’admire vraiment, je n’ai pas besoin de connaitre les gens pour ça, je suis naïf et c’est pourquoi on dit souvent de moi que je suis crédule et pas assez sur mes gardes quand je me fais avoir facilement, mais même en étant piégé ou blessé par des faux-semblants je me relève toujours en me disant que ce n’est rien, la vie continue même en prenant deux claques en plein visage n’est-ce pas ? Puis un autre sujet m’intéresse et il semble l’avoir bien compris vu mes nombreuses questions qui s’enchainent sans peine, lui demandant des détails sur l’acte, son patron, mon innocence me pousse à être curieux, je ne connais rien sur le sujet, je ne sais ni comment c’est, ni ce que ça fait et d’un autre côté je ne suis même pas sûr d’un jour le savoir vu que je ne connais même pas mon orientation me disant à chaque fois « j’ai le temps, je suis encore jeune », mais plus le temps passe en lisant mes bouquins et plus j’ai envie d’avoir de véridiques histoires sous la main, d’avoir de réels témoignages, de pouvoir en parler librement sans me dire que ça pourrait gêner mes interlocuteurs d’aborder un tel sujet, je ne suis pas très futé il faut bien l’avouer, têtu par contre, on ne peut pas le nier.

« Mais, je te demande juste, c’est intéressant ! » Pour moi en tout cas ça l’est vraiment, il finit par me décrire un peu l’acte en lui-même, ne comprenant pas je ne peux même pas rougir ou être intimidé, je n’arrive pas vraiment à cerner les sentiments qu’on peut ressentir, perdu entre la douleur et le plaisir c’est difficile de me faire une idée fixe sans y avoir gouté.

« Je ne bois pas de café, je trouve ça amer... » Grimaçant en voyant que je ne pouvais même pas prendre exemple sur celui qu’il tente de me donner, mais c’est étrange quand même ! Douleur et plaisir ne me semblent pas faire l’affaire ensemble, c’est intrigant et perturbant... Réfléchissant un instant, je tente de comprendre, mais c’est trop compliqué pour moi. N’empêche que c’est toujours le plus mignon qui se retrouve en dessous, donc il ne peut plus nier qu’il le soit surtout après m’avoir dit qu’il a toujours eu cette position... Mais à en croire son regard il n’apprécie pas réellement cette conclusion, tant pis, je me résigne pour l’instant, préférant l’empêcher de récupérer son téléphone, m’amusant à jouer avec, il me tombe dessus, mais ayant le bras plus long je peux sans peine l’empêcher de l’atteindre en riant devant nos jeux d’enfant, même allongé sur le sol et lui sur moi je m’en fiche totalement, je suis tellement à l’ouest que même là je n’ai pas d’arrière pensé... Blasant n’est-ce pas ?

Sentant mon col se faire tirer je... « Qu’est-ce que t... Aaaah ~ » sentant ses dents se planter dans ma peau, grimaçant sous le coup de la surprise, un son aigu et plutôt étrange s’échappe de mes lèvres, c’est quoi ça ? Des frissons parcourent mon corps, incompréhensif, je n’arrive pas à mettre de mots sur ce sentiment, mais après la douleur de la morsure, c’est plaisant... Pinçant ma lèvre je serre son portable entre mes doigts, le tenant fermentant après avoir manqué de le lâché au sol... « On... dirait un vrai vampire là, c’est vraiment incroyable haha. » je ne suis pas normal, ne l’as donc t-il pas compris ? À mes yeux chaque acte, chaque entreprise est vue différemment qu’aux yeux des personnes plus « terre-à-terre ». Mais je ne pensais pas que j’aimerais me faire mordre pour autant, bien qu’une larme ait tout de même glissé sur ma joue à cause de l’impact principal et de la force de sa mâchoire se refermant autour de mon épiderme, je ne peux pas voir de quoi ça à l’air, mais je vais peut-être devenir un vampire maintenant ! Délirons tous ensemble mes amis !

TENUE Nous n'avons pas la même définition du mot « intéressant », je pense. Il a beau être innocent, ça ne change pas qu'il soit indélicat avec ses questions perverses et ses remarques désopilantes. J'ai perdu l'adjectif « innocent » en l'écoutant parler et me questionner, je vous jure. Au départ, je le voyais comme une pauvre petite chose sans connaissance dans la vie, mais là d'un coup, je le compare plus à ce genre de parasite qui grouille partout sans qu'on les remarque et qui nous pourrisse la vie. C'est un vrai virus ce gamin! D'abord il me trouve mignon et petit, même si je le suis je n'approuve pas, puis il l'ouvre trop quand je fais la gaffe d'ajouter mon patron à la conversation. Dommage qu'il n'existe pas une touche off ou reset pour le faire taire ou oublier. Ce n'est pas évident de détourner la conversation quand il a l'idée déjà bien en tête, et qu'il ne lâche pas le morceau. C'est ma faute, j'aurai dû peser mes mots et faire attention à mes réponses, trop tard. Malgré tout, je tente ma chance en parlant de l'acte en lui-même, omettant le possible partenaire, qu'il soit uke ou seme, donc sans parler de mon « patron ». Ce gars a un soucis psychologie, je vous jure. Il ignore carrément tout sur ce sujet, ne comprenant pas qu'on puisse ressentir du plaisir à travers de la douleur. Pourtant, c'est très simple à piger. D'abord ça fait mal, après ça fait du bien. Puis, pourquoi je m'embête à lui expliquer, hein ? Il pourrait se débrouiller, continuer à visualiser à travers des bouquins et attendre l'occasion pour découvrir par lui-même, avec quelqu'un.

Ah. Bon, changeons le café pour qu'il percute mieux, alors. « Du chocolat chaud ? Du thé ? Une boisson quelconque, tu vois le truc ? » Je ne vais pas lui faire une liste non plus. Il est stupide, café ou chocolat, ça importe peu pour saisir l'illusion que je tente de mettre en place. Ce n'est pas bien difficile d'allier la douleur au plaisir, quand on comprend que beaucoup de joie résulte de la peine. Un coeur brisé par exemple, ça doit être le même procédé. Phoenix a le chic pour aborder des sujets chiants et énervant, me traitant d'uke mignon toujours en dessous. Il n'a pas tord, mais je refuse de l'admettre aussi facilement. Je pourrais le tuer d'un regard, jusqu'à vouloir reprendre mon portable, louper mon coup et terminer sur lui. Ce sale morveux est plus grand que moi! Bon, ils sont tous presque plus grand que moi, sauf Zander. Ce phoenix est juste une foutue asperge avec une moitié de cerveau, et voilà qu'il s'en sert pour m'empêcher de reprendre mon bien. Il devrait savoir que me mettre en rogne n'est pas la meilleure solution.

à cela, je ne trouve rien de mieux que dévoiler son cou et y planter mes crocs dedans, sans douceur. Je mords son épiderme jusqu'au sang, me fichant d'avoir un goût dégueulasse dans la bouche. Je le blesse pour me venger, montrant bien que je ne suis pas un mignon petit animal facile à caresser. Son cri me fait frissonner aussi, sans raison. Je ne m'attendais pas à l'entendre monter dans les aigus, ni à pousser un cri d'ailleurs. Bon, ce n'était pas un exemple de douleur-plaisir, non plus... J'ai réussi mon coup sans le vouloir, ne suis-je pas super fort ? Non, bah non pas vraiment. Il ne réagit même pas par peur, mais toujours par fascination. Je craque, lâchant sa peau  pour me redresser et le fixer dans les yeux, le coin des lèvres rougit par une fine couche de son sang. Je l'ai vraiment blessé avec ma violence. « Je pourrais t'arracher la jugulaire que tu trouverais toujours ça fascinant. Stupide gamin. » Malgré tout, je rougis de frustration, essuyant mes lèvres d'un revers de la main, agacé par sa façon d'agir. Il n'est pas normal, je le sais depuis le début mais faut croire que je n'ai pas encore trouvé la limite de sa stupidité.

Ignorant la larme coulant sur sa joue, je me redresse et me décolle de lui. J'abandonne, tant pis pour mon portable. « J'bouge. » Dis-je d'une manière contrariée, prenant les devants en m'éloignant de lui. Il fait comme il veut, mais je vais à Minato sans lui s'il faut. Mon portable ? Bah là, je m'en fiche royalement de ce truc. Jae pourrait me téléphoner pour une mission que je m'en fou aussi. J'ai le seum comme on dit, frustré par ma petite taille et mon côté mignon, alors que je suis un mafieux instable et psychopathe sur les bords. Bordel, faut faire quoi pour être badass! Mon pied chute sur un canette qui traîne au sol, l'objet s'envolant furieusement dans le noir, sans savoir où il atterrit. Je m'en fiche, là je m'en fiche d'absolument tout.

TENUE Il doit surement avoir l’impression de parler avec un sourd, je ne cesse de le questionner comme si j’attendais un truc plus croustillant, une information supplémentaire, quelque chose qui me ferait penser « wow génial ! » Bon ce n’est pas compliqué quand on me connait, mais cela dit lorsqu’il me parle de douleur et de plaisir, j’ai du mal à faire le rapprochement, même avec son exemple de café je suis largué, chocolat au lait, thé, je peux saisir vite fait ce qu’il tente de me faire comprendre, mais je n’arrive pas à associer boire une boisson chaude avec le fait de coucher avec un homme, je suis imaginatif, bourré d’image dans ma tête qui défile, mais sur ce sujet je suis tellement novice qu’il est dur de tenter de cerner la chose quand on n'a aucune idée de justement ce que ça peut donner. Faisant la moue, montrant que je ne suis pas convaincu, le sujet change voyant un Berry me sauter dessus pour récupérer son bien, je me moque de lui sans méchanceté intentionnelle, juste que le fait de lui afficher sa petite taille à nouveau en jouant sur justement nos dix centimètres de différence, je l’empêche d’atteindre son téléphone portable.

Mais il faut croire que Berry a plus d’un tour dans son sac, je ne m’y attendais pas du tout, ce genre de chose n’arrive que dans les mangas pour moi, me faire mordre à sang par les « crocs » que j’admirai, ça doit sembler maso d’aimer ça, pourtant c’est mon cas. Certes je pourrais être embarrassé par ce son incontrôlé qui a franchi mes lèvres, je ne soupçonnai même pas avoir une telle voix montant dans les aigus sur le coup de la surprise. Mais finalement j’apprécie ce contact, la douleur est partie emportant une larme avec elle pour laisser place à une sorte d’incompréhension, mais plutôt positive finalement. J’aimais ça, j’avais l’impression d'avoir réellement un vampire sur moi, bien entendu je ne suis pas assez futé pour comprendre que je viens de vivre un exemple de ce qu’il tentait de m’expliquer avec son café et le reste. Surtout que je suis plus du genre à attendre qu’il refroidisse avant de le boire, du coup je ne me brule pas... Mais je garde ça pour moi, préoccupé encore par cette scène, ma tête assimile tout ça comme pour en garder une trace, en voyant que j’aime ça Berry comprend qu’il ne pourra pas aller bien loin avec une énergumène comme moi. Toujours aussi fasciné par lui ou ses dents pointues.

« Héhé~ » Lâchais-je fièrement à sa remarque. Pas normal. Stupide. 100% d’accord avec ça. Je me redresse la paume de ma main posée sur mon cou a l’endroit où ses dents ont laissé leur marque. Son portable dans l’autre, je me demande à quoi ressemble la trace, je devrai regarder en arrivant en boîte, pour l’instant je suis redressé à le regarder s’éloigner, il semble être étrangement agité... Frappant dans des canettes j’accélère le pas pour le rattraper en le fixant et demandant presque immédiatement.

« Tu boudes ? » Genre, il boude, non mais sérieux. Je profite d’avoir son portable en main pour enregistrer mon numéro sans lui demander son avis, je m’impose un peu avant de lui rendre. « Tiens, soit par en colère, je te le rends ! » Je suis surement à l’ouest sur les raisons qui le frustre, mais encore une fois les déductions (les bonnes) ne sont pas mon point fort.

TENUE Les explications n'ont jamais été mon fort, surtout quand on sait que coucher avec quelqu'un n'est pas similaire à boire un café. La notion de douleur puis de plaisir y est la même, mais ce n'est pas réellement pareil. évidement que Phoenix ne pige rien, qu'il soit perdu et me prenne sûrement pour un timbré, un mauvais professeur. Je peux lui expliquer la raison de la douleur, comment fait le corps pour éprouver cette sensation désagréable après une quelconque blessure, mais trouver un exemple pour le sexe, c'est une autre histoire. J'étudie la médecine, pas l'érotisme. D'ailleurs, je n'ai jamais eu de succès avec les filles et les mecs, à part mon boss... Bah, c'est restreint. Phoenix me regarde comme une idole, mais je ne vaux pas mieux qu'un autre adolescent de vingt ans, quoi. Bon, pour un gamin de dix sept ans qui n'a jamais rien fait et ne connait donc rien à tout ça, c'est normal qu'il puisse m'admirer pour trois fois rien. Quant à cette notion justement, j'ai trouvé la solution sans même m'en rendre compte. Suffit qu'il m'énerve en plaisantant sur ma taille, mon portable hors portée, pour que je plante mes dents dans son cou tel un vampire. Je sens le sang perler légèrement contre ma langue, cette dernière frôlant son épiderme frissonnant à cause de mon coup en traite. Il m'a cherché, il ne peut se plaindre qu'à lui-même.

Ce sera sûrement la première fois qu'il pourra retransmettre une scène d'un manga dans la vie réelle, quand un mec mesurant dix centimètre de moins que lui a mordu son cou avec férocité, jurant presque être un tigre vampire. Son cri aigu parviens jusqu'à mes oreilles, se répercutant lentement dans mon crâne comme un écho dans une montagne. Je l'ai mordu, voyez le truc étrange et un peu pervers de la situation, même si je n'ai fait cela que par vengeance et pour qu'il me rende mon téléphone. Au moins, il a un exemple de douleur-plaisir, n'est-ce pas trop fort ? On s'en fiche du café, voilà! Je suis à bout, une veine sûrement visible sur mon front. Cet idiot m'a poussé vers mes limites, perdant doucement mon calme. Il ne comprend rien à rien, c'est agaçant! Il n'est pas sensé aimer ça, ni se réjouir de garder une marque sur sa peau... Je désespère, quittant son corps pour me relever et râler dans mon coin. Il est trop débile, de toute façon. Tant pis, j'abandonne pour mon portable. Qu'il le garde si cela lui fait plaisir, je verrais plus tard comment le récupérer si jamais j'ai toujours la foi de vouloir le reprendre.

Agacé, je le laisse un peu en plan pour m'éloigner, prenant les devants sans me tourner dans sa direction. Je suis énervé, pas besoin de faire un dessin pour qu'il saisisse. Si je boude ? Non c'est pire, mais nous n'allons pas jouer sur les mots hein ? « Oh tu crois ? » Répliquais-je avec sarcasme, levant mes yeux noirs vers lui. Je ne souris pas, tirant une tronche pas contente et une moue haineuse. Je ne sais pas ce qu'il fout avec mon portable et je m'en contre-fiche d'ailleurs. « Garde-le, je m'en fiche. » Bah ouais, je boude vraiment. Ignorant son geste, je trace sans récupérer mon bien. Qu'il le mette dans sa poche, ou ailleurs en attendant. Je continue simplement de marcher dans les rues de Tokyo, prenant les petites ruelles sans crainte pour rejoindre le bon quartier. Si jamais on croise quelqu'un, il va sûrement s'enfuir ou tracer sa route. évidement, ils ne me reconnaîtront jamais sous cette apparence, mais le timbre de ma voix devrait en dissuader des tonnes.

Arriver à Minato, je jette un coup d'oeil à l'animation de la rue où nous avons atterrit. Les jeunes grouillent proche de la boîte de nuit ou des bars alentours. Normalement, je squatte un bar pas trop débordé, mais ce soir j'ai envie de changement. Lorgnant rapidement le môme toujours à mes trousses, j'attends un peu avant d'ouvrir ma bouche. « Tu n'as pas intérêt à l'ouvrir devant le videur, sinon je te laisse dehors. Compris ? » Je peux toujours rentrer, qu'importe le moyen mais s'il foire sa chance, tant pis pour lui. Tant qu'il reste dans mon dos et me laisse gérer, ça ira. Attendant son accord, je fais genre de chercher mon portable pour voir mes sms... Me souvenant que je l'ai laissé à Phoenix, mince. Un soupir à fendre l'âme et je me mordille la lèvre pour ne pas m'agacer moi-même. J'ai des idées parfois, complètement stupide.

TENUE La sensation de se faire mordre est vraiment étrange, je n’avais jamais expérimenté une telle chose et j’avoue que ça m’a réellement surpris sur le moment, sentir ses dents pénétrer dans ma peau ce fut à la fois douloureux et excitant, je suis toujours aussi fasciné par ce petit gars, il me surprend et me montre sans peine des choses que je ne soupçonne pas, sauf que ça il ne doit peut-être pas en avoir conscience. Du coup même cette larme qui coule sur mon visage à cause de cette pointe aiguë et de cette coupure soudaine ne me dérange pas, je me fiche bien que mon cou laisse apparaitre du sang ou des marques quelconque, mais j’avoue que ce qui m’a choqué fut en premier lieu cette voix qui était la mienne, enfin... je crois. Ce son je ne pensais pas que je pourrai un jour le laisser s’échapper, c’est étrange, mais je n’en comprends pas vraiment les raisons, je suis encore comme un petit bonhomme rempli de questions qui attend que quelqu’un vienne lui en donner les réponses.

Berry comprend rapidement que plus que de me faire fuir, ça m’émerveille, je n’ai jamais dit que j’étais un gosse normal et il va bien finir par le comprendre, même si moi-même je n’en ai pas réellement conscience. D'autres à ma place prendraient peurs, ils fuiraient et finalement ils couperaient surement les ponts avec le jeune garçon, mais pas moi. Moi j’en veux plus, je veux encore le suivre et découvrir cette vie que je ne connais qu’à travers mes mangas, le voir bouder est assez mignon, mais je me retiens de le lui dire, tentant de lui donner son téléphone portable pour qu’il ne soit pas en colère, je ne faisais que m’amuser au fond, mais il refuse de le prendre, du coup je fais une moue avant de le ranger dans ma poche, tant pis, je vais le garder en attendant qu’il se calme un peu, ce n’est pas comme si j’avais le choix et apparemment il semblait distrait par d'autres choses, je me demande si je l’ai vraiment agacé, pourquoi ? Qu’est-ce que j’ai fais ? Il est celui qui m’a attaqué et pourtant il est celui qui est énervé ? Je ne comprends pas tout, mais je ne me pose pas de question non plus, le suivant à travers les ruelles sans me dire que ce genre d’endroit pourrait être dangereux, non bien entendu je suis avec Berry, de quoi je pourrais avoir peur... Ouai en fait, je n’ai jamais peur, vu que je suis trop con et naïf pour me dire que le danger n’est pas une chose dans lequel on plonge tête baissée.

Je ne sais pas pendant combien de temps nous avons marché, mais on finit par arriver à Minato, là je remarque que le quartier est beaucoup plus animé que l’endroit où nous étions, on peut entendre la musique à travers la boîte, les gens rire et faire du bruit, puis je pose mes yeux un peu partout sans hésiter, fixant les gens, les relookant, je risque surement de m’attirer les foudres des gens, mais je n’y pense pas vraiment, pour changer. Ne regardant pas devant moi je heurte Berry en lui rentrant dedans, jamais deux sans trois n’est-ce pas ? Je le regarde en prenant une mine faussement désolée, avant de l’écouter.

« Fais-moi confiance ! » Genre, je n’aurais surement pas confiance en moi-même en fait, mais je ne compte pas rester dehors alors qu’il ferait la fête tout seul, j’avais envie de le suivre, du coup je reste calme aux mesures du possible avant d’attendre ses instructions. Je ne pense pas à lui rendre son téléphone, en fait je n’en ai aucune envie, il boude et ça me donne matière à l’embêter, d’ailleurs mon cou me lance encore, je me demande si la marque est toujours visible, bien entendu je ne me doute pas qu’elle risque d’y rester un moment, vu que c’est la première fois qu’on m’attaque de cette façon.

« On y va ? » Prenant un sourire impatient, j’aborde le pas avant de m’arrêter avec un large sourire pour le regarder, attendant qu’il passe devant, c’est lui qui mène, moi je le suis.

TENUE De base, je ne montre pas ce côté agressif et animal à qui que ce soit, même pas pour les histoire des Bakuto. Le seul être sur terre en dehors de Phoenix qui a pu subir mes crocs, c'est mon meilleur ami. Sinon, je suis du genre à cacher mon jeu, à prendre sur moi et surtout, à ne pas mordre n'importe qui. Attendez, je met pas ma bouche, ni mes lèvres et encore moins ma dent n'importe où. Donc, Phoenix n'est pas n'importe qui ? Wow, je me pose des questions avec moi-même, de plus en plus préoccupé. D'après parce que ma taille est un vrai soucis dans ma vie de tous les jours, après parce que mon côté cute est un deuxième soucis dans ma vie de tous les jours, puis là je ne sais plus trop quoi penser de toute cela. J'en viens à râler, à bouder, à faire le sale gosse pas content qui refuse ce qu'il voulait deux secondes après simplement parce qu'il est vexé. Mon portable reste donc avec Phoenix, bien à l'abri dans sa poche j'espère. Autant l'avouer, je me prend un peu la tête pour rien là. Je m'énerve pour rien, je fais la gueule pour rien, je refuse mon téléphone pour rien, et bref. Tout ça pour rien. L'autre moineau n'est pas dérangé, il sourit toujours l'air indifférent à son malheur -bien qu'il ne doit pas en avoir- et continue à me suivre à travers les ruelles louches de Tokyo. Je suis un vrai passe-partout, me faufilant même dans des endroits lugubres et étroits, quitte à semer un peu mon camarade.

à ses yeux, je dois une sorte de chien de garde, un chien des enfers même. Il me suit sans crainte, sans se dire qu'on pourrait se faire agresser ou quoi. Je me demande s'il réfléchit à tout, au moins ? S'il se pose une seule question ? à sa place, je me méfierai des inconnus, qu'importe l'apparence ou s'il sait son nom. Entre nous, ça ne veut rien dire. Il ignore énormément d'information sur moi, et rien que cela, il devrait garder ses distances ou être sur ses gardes. Il est trop inconscient, du genre à voir la vie en rose ou à penser que les poules voles ou qu'un trésor se trouve en bout d'arc-en-ciel. à force de traîner avec moi, il va vite se rendre compte que ce monde n'est pas aussi beau qu'on le pense. Dernière le quotidien se cache une vérité moins joyeuse, qui tourne souvent autour de la violence, de l'argent, du pouvoir et etc. Je ne vais pas lui faire une leçon, il n'a pas vraiment à savoir tout ça non plus. Phoenix est innocent, je ne tiens pas à l'erroné avec mon mode de vie.

Minato est le centre des festivités, une fois la nuit tombée. Y a un peu de tout ici, pour tout les goûts et les couleurs. Les gens s'amusent joyeusement, entre alcool et drogue, musique et rire. Des fois je me demande si c'est bien saint d'être là ? Est-ce que la jeunesse a une once d'angélisme ? Du moment où tu touches à la boisson, rien n'est plus serein ou innocent. Encore une fois, Phoenix me rentre dedans et je fais un pas en avant sans perdre mon équilibre. Mettons les choses au clair, pour ne pas perdre plus de temps. Je lui impose quelques règles pour une meilleure conduite et surtout, pour n'avoir aucun problème avec qui que ce soit. « Justement, j'ai un doute. » Répondis-je sans entrain, l'air ennuyé. Il m'excusera mon manque de confiance, mais quand on connait l'énergumène qu'il est...

« Ouais, allons-y. » Nous n'allons pas rester là à prendre racine, quand même. Je peux pas lui faire entièrement confiance pour être irréprochable, mais je vais devoir m'y forcer maintenant qu'il est là. En plus, il a mon portable. Je suis trop borné pour le réclamer maintenant, je verrais ça plus tard quand j'y penserai à nouveau. Au pire, il pourra lire mes message ou répondre à mes appels, même si je risque de le tuer après. Les trucs du clan passent aussi par-là, même si ce n'est pas très intelligent. Normalement, personne n'a le droit de toucher mon portable. Normalement, mais plus rien n'est normal.

Passant devant lui, je roule des yeux après avoir lancé un regard à Phoenix, prenant place dans la file qui  nous mène rapidement à l'entrée, là où le videur s'amuse à recaler les gens. Quand ses yeux se posent sur moi, un large sourire s'étant sur ses lèvres. Ce n'est pas le genre de gars grand et baraqué, moche et désagréable à regarder... Au contraire. C'est l'anti-image du videur, celui-là. « Oh! Mais c'est le garçon qui a essayé de draguer la serveuse l'autre soir! Salut Tagada ! Tu viens avec un ami ? Cool, entre! Rei serait ravie de te revoir, haha! » Ouais, j'étais un peu... Bref, je lui souris avec innocent et choppe le bras de Phoenix pour le tirer à l'intérieur. Ce con parle fort, toute la file et même la boîte entière a dû l'entendre. « Aucun commentaire, okay ? Tu veux boire un truc ? »  Soyons clair à nouveau, je ne veux pas l'entendre poser des questions sur mes précédentes soirées ici. En plus, j'étais là avec Peach, de quoi ne pas passer inaperçu.

TENUE Si je suis du genre à être énormément curieux sur les choses, je suis aussi celui qui se remet le moins en question. Je peux avoir trente-six mille interrogations qui s’échappent de mes lèvres les unes après les autres, je ne penserai pas que j’ai tort de demander, pas honte d’aborder n’importe quel sujet, c’est justement parce que je ne pense pas aux conséquences ou au malaise que mes mots peuvent procurer que je peux rapidement passer pour un sale gosse égoïste, mais je ne vais pas changer quelque chose dont je n’ai aucunement conscience, c’est impossible. Berry fait la gueule, je ne sais pas pourquoi, mais son visage montre sans peine qu’il est vexé et en colère, mais malgré mes tentatives pour le calmer rien n’y fait et au final je ne sais même pas ce qu’il a, tant pis je le suis à travers les ruelles, totalement détendu, sans aucune peur ou appréhension quelconque, je suis tellement content d’être sorti, de découvrir tout ça et ma naïveté m’immunise contre le danger, du moins pour l’instant, donc je garde mon sourire en toutes circonstances avant qu’on arrive à Minato. Là je laisse mon regard vagabonder partout, sur les gens, leurs vêtements, leur visage parfois étrange -oui je ne me doute pas qu’il se drogue ou compagnie, c’est trop me demander - ils boivent en riant, c’est animé, comme si ici tout était vivant la nuit, c’est excitant, mais à force de m’extasier à regarder partout sauf devant moi, c’est Berry que je heurte, heureusement il n’est pas tombé cette fois, mais je garde mon sourire en acceptant de rester calme devant le videur, lui disant de me faire confiance. Il doute, mais ce n’est pas grave, j’aborde déjà le pas vers l’entrée, mais je l’attends ne sachant pas comment passer, le suivant de prêt, j’observe le videur sans détourner le regard, de toute façon j’affronte tout le monde sans exception, ça pourrait être le chef de la mafia ou autres, que je laisserai mes iris se poser dans les siens sans même trembler de peur, être stupide a du bon malgré tout, ça peut passer pour du courage, mais c’est surtout de l’inconscience.

Je pouffe de rire en écoutant les mots prononcer par le « gardien » à l’entrée, me retrouvant rapidement à l’intérieur. Je suis passé, je ne sais même pas comment, il ne vérifie pas les identités ? Ou peut-être est-ce l’effet Berry comme il me l’avait dit ! De quoi être encore plus en admiration haha, sauf que...

« Tagada... C’est cool ! Puis c’est qui Rei ? » Je suis curieux, juste curieux ! « Yep ! Pina colada ! Pina colada ! » Je ne précise pas « sans alcool » mais j’aime tellement ça que s'ils en servent, je vais me saouler avec. « Tu danses aussi quand tu viens ici ? C’est animé en tout cas ! J’aime cette ambiance héhé. » J’ai les yeux brillant en regardant autour de moi, puis je sens toujours mon cou me picoter, mais ça m’amuse plus que ça ne me gêne. Je me suis fais mordre par un vampire, c’est que du bonheur !

« C’est quelle serveuse que tu as dragué ? » Curieux et bavard un jour, curieux et bavard toujours.

TENUE Ma crise de colère n'a aucune importance. Je la met donc de côté en arrivant à Minato, oubliant complètement que j'ai laissé mon portable à Phoenix. Quand je pique ma crise, je fais toujours des trucs pas intelligent, après j'y pense et je me trouve un peu bête. Même si c'est le cas maintenant, je ne laisse rien paraître en continuant ma route vers l'une des boîtes branchées du quartier, le « the crazy ». Phoenix doit être en admiration devant les diverses enseignes illuminant la rue, mais moi je les connais déjà sur le bout des doigts. Elles me sont familières, autant qu'elles sont enregistrées dans mon esprit, pour une durée illimité. Ce n'est pas un endroit aussi joyeux qu'on le pense, les gens présents sont des cas particuliers, certains viennent là pour s'amuser, d'autre pour oublier leur vie, quelques uns sont des habitués. Un mélange de toute sorte qui n'a rien à faire avec le gamin que je traîne et qui me rentre à chaque fois dedans. Il a intérêt à rester calme, que ce soit devant le videur ou à l'intérieur du club. Je connais plus ou moins les gens qui bossent ici, puisque je viens souvent à Minato pour m'occuper durant mes nuits d'insomnies ou quand j'ai simplement l'envie de m'amuser. ça arrive plutôt souvent, malgré mon apparence de bon enfant. Phoenix est une sorte d'extraterrestre ici, heureusement que je ne peux pas le voir quand il est dans mon dos et qu'il fixe les gens dans les yeux. De toute façon, le videur est plus concentré sur moi que sur lui, une chance. Il en oublie de s'inquiéter pour le plus jeune, pensant qu'il est dans le même cas désespéré avec une allure de collégien mais un âge d'étudiant universitaire. Faut dire, il m'a tellement pas cru la première fois que je me suis pointé devant lui. Bon, il m'a mit à la honte face à Phoenix, rien de très étonnant quand on connait le caractère enjoué de ce mec.

à peine à l'intérieur qu'il ouvre sa bouche et me fait soupirer. Je n'ai aucune envie de l'écouter, vraiment. N'ai-je pas dit « aucun commentaire » ? Alors pourquoi il pose des tonnes et des tonnes de question! « C'est personne. Je t'ai dit pas de question. » Râlais-je un bon coup avant de lui demander s'il voulait boire. évidement, il s'emporte et je le fusille du regard. Pas d'alcool, j'ai dit. J'ai l'impression de parler dans le vide avec lui, comme s'il était carrément sourd. Si seulement il était muet.

« C'est le principe d'une boîte de nuit, non ? Je ne viens pas là seulement pour boire ou chercher un coup. » Surtout que mes coups se résument à des folles me tirant les joues, tout en disant que je suis mignon ou à croquer... Sérieux, ça me coupe l'envie d'être un dragueur et je termine par boire plus qu'autre chose, ou danser quand ça me passe par la tête. Tout en parlant, j'avance vers le bar ou je tente de commander à boire. Une pina colada sans alcool et une vodka fraise -parce que je suis grand MOI-. « Tu es obligé de poser cette question ? » Des serveuses, il y en a des tonnes. Le barman s'occupe de nos boissons, déposant nos verres sur le bois du comptoir avec un petit sourire avant de repartir à ses occupations.

Heureusement que je pense à tout, je me suis juré de faire attention à ce gosse, histoire de ne pas le retrouver la tête dans la cuvette. « Tu n'as pas intérêt à commander autre chose que ta pina colada sans alcool. » Avertissement, sinon il se débrouille pour le reste de la soirée. « Tu sais danser ? »

TENUE À mon âge beaucoup on déjà pas mal d’expérience, pas seulement avec les relations physiques où de mon côté c’est le néant au point que je questionne Berry sur la question sans aucune hésitation, mais aussi sur le reste. Je suis un gosse calme et passionné, mais qui n’a jamais réellement enfreint le règlement avant maintenant, alors forcément quand je vois Minato totalement éclairer, le nombre de personnes présente est hallucinante, je me doutais que dans les boîtes de nuit il y aurait des tas de gens, de jeunes, de groupes, bref c’était à prévoir, mais je découvre avec des yeux curieux. Même devant le videur après que Berry m’ait demandé de rester calme, je l’observe avec une certaine insistance, étonné par ailleurs qu’il me laisse entrer sans rien demander, mais quand on voit Berry, je me dis qu’il doit penser que je suis un de ces potes entrant dans le « tu ne fais pas ton âge » haha, mais c’est une bonne chose, car me voilà maintenant à l’intérieur de la boîte, me frayant un chemin en suivant de près mon partenaire de la soirée. Bien entendu, même s’il me dit de ne pas faire de commentaires ça passe à la trappe avec moi, je suis déjà entrain de le questionner ! Mais ça ne lui plaît pas vu qu’il ne répond pas, m’arrachant une expression de déception. « Tu n'es pas drôle... » Il me laisse avec mes questions, mais je veux savoir, ça me frustre. « C’est la serveuse ? » J’insiste en plus. Principe ou non, c’est la première fois que je viens, donc je fais le constat des lieux à voix haute tout simplement. « C’est bon à savoir hé hé~ puis tu as ton patron ! » Genre je remets une couche, les yeux toujours aussi brillant devant cette nouvelle apprise plus tôt. Je ne suis pas tenable parfois.

Quand il me demande ce que je veux boire, ça me paraît évident ! C’est ma boisson préférée, partout où je vais quand je peux en trouver je commande et j’enchaine les verres, j’adore ça ! Mais bien entendu je ne bois pas celle avec l’alcool dedans, sinon je pense que je risque d’empirer mon état, enfin je suppose ? Toujours curieux pour tout et pour rien, je veux savoir qui est la serveuse qu’il a draguée, simplement parce que j’aime voir de mes propres yeux les personnes dont j’entends parler, c’est comme ce ou cette Rei !

« Ne t’inquiète pas, j’aime trop ça pour avoir envie d’autre chose, puis si je me saoul je ne sais pas ce que ça va donner, ça pourrait être marrant non ? » Je ris en imaginant les dégâts que je pourrais faire ou peut-être que ça n’a aucun effet sur moi ? Je l’ignore encore ça aussi, je suis trop clean.

« Je ne sais pas, je ne danse pas souvent, pourquoi, tu veux danser ? » Je lui offre un large sourire en me montrant du doigt. « Avec moi ? » Je ris encore, mais j’ai juste envie de m’amuser, sans prise de tête -quoique ce soit difficile avec Phoenix de se prendre la tête-. Tirant sur mon haut, je le montre à Berry. « Dis, j’ai encore une marque ? » je ne vois pas donc je le questionne sans me dire que les gens autour pourraient la voir, pour moi ce n’est rien du tout, mais avec la chaleur de la pièce j’aimerais pouvoir retirer mon pull, sauf que... « Il fait chaud ici, j’aurai dû mettre un truc plus léger ! »

TENUE Les seules fois où il a dû voir ce monde nocturne doit être dans ses mangas sans couleur, où il est plutôt difficile de se plonger dans la réelle ambiance d'un tel lieu animé et agité. La musique s'entends facilement à chaque coin de rue, ainsi que l'agitation de la population présente dans les différents clubs, bars ou rues. Je le laisse savourer quelques minutes, avant de me pointer devant le vider auquel il se doit d'être calme, sans faille. Phoenix respect mes paroles, jusqu'à être à l'intérieur et vider son sac de question. Je le repousse un peu, avec mauvaise fois. Qu'est-ce qu'il ne comprends pas dans « aucun commentaire » hein ? Sérieux, ce garçon n'écoute jamais quand je parle, qu'il ne s'étonne pas si je suis froid et piquant à la fois. Pas drôle ? Je n'ai jamais dit que je le serais. Pourquoi il me parle encore de la serveuse ? « Tu ne peux pas l'oublier ? » M'agaçais-je en le regardant en biais, mécontent. Il ne lâche jamais le morceau, pire qu'un chien sur son os à ronger. Bordel, je vais le mordre encore. « YAH! Oublie ça aussi, d'accord ?! » Non mais franchement, parler de Kang Jae ici... Je me sens rougir faiblement, détournant mes yeux pour éviter de balancer une nouvelle connerie. Autant commander à boire, tout en évitant de prendre des trucs pas bon pour lui. Je me doute sans même savoir précisément qu'il n'a jamais vu ce genre de truc qui te brûle la trachée à chaque gorgée. Je préfère de loin le restreindre, plutôt que devoir jouer les chaperons et courir après un gosse bourré, limite surexcité.

L'alcool est à proscrire pour Phoenix, surtout quand il confirme mes doutes en disant n'avoir jamais touché à cela, du moins qu'il ne sait pas l'effet que cela pourrait donner une fois saoul. « Non. » Il s'attendait à quelque chose d'autre ? Ce n'est pas étonnant que je sois négatif, ne tenant réellement pas à le voir bourré ou ivre mort dans son petit monde étrange. « Commande toujours sans alcool. » Sait-on jamais s'il réclame un autre verre au barman du coin. Il ne risque pas de tomber sur la fameuse sérieuse, et même si le barman est mignon, il ne rentre pas franchement dans la catégorie « fille ». J'espère qu'il va oublier ça, et passer à autre chose.

Danser ? Je réfléchis vite fait à cette question. Ai-je réellement envie de danser ? Avec lui ? Pardon ? Je manque de m'étouffer en ravalant ma salive, le regardant avec des gros yeux. « T'es sérieux ? » Comment ça, danser avec lui ? Je lance un coup d'oeil à la piste où se déchaîne des gens, remarquant bien vite la façon de se coller l'un à l'autre pour faire un truc... Bref, j'épargne les détails. Mes yeux se ramènent vers son cou qu'il me montre et je souris fièrement. « Ouep, c'est bleu. » J'exagère un peu, mais la couleur de sa peau a réellement viré autour des deux petits trous percés dans son épiderme. Chaud ? Il n'a rien vu. Je ne réponds pas à sa remarque, ricanant sournoisement.

« Viens. » Me contentais-je de dire en attrapant son pull entre mes doigts, le tirant vers la foule qui grouille et bouge. Au bon endroit, je lui lance un regard amusé et me rapproche dangereusement de lui, faisant exprès de me déhancher contre lui. C'est de la danse techniquement, bien que ce soit les filles qui utilisent ça pour chauffer un gars et que... Je ne suis pas une fille et je ne cherche pas à le chauffer de la même façon. C'est simplement du collé-serré, en face à face.