TENUE ■ Après cette petite escapade de nuit je me suis souvenu de certaines choses, mais j’avais un gros de mal de crâne, je me suis levé sans me rappeler comment j’avais pu me coucher, c’était comique et j’en avais déduit que je m’étais pris ma première cuite. Avais-je fais une connerie ou au contraire est-ce que j’ai été plus sage, je ne sais plus, mais après avoir croisé Berry j’ai réalisé que j’avais fais des miennes, apparemment il m’a demandé de venir acheter un nouveau portable avec lui et j’en déduis que le téléphone que je m’amusais à garder précieusement dans la poche de mon pull a disparu en même temps que le haut en question. Mais bon sang qu’est-ce que j’ai fais au juste haha, je me le demande, du coup il n’a pas fallu longtemps pour que j’accepte sa demande, cinq secondes a tout casser, mais avant ça je m’étais rapidement habillé, j’avais quelque chose à acheter à la supérette avant de le rejoindre, donc je me suis empressé de quitter le dortoir après avoir éteint mon ordinateur encore sur le jeu, oui j’avais tendance le lancer à peine levé pour faire quelques parties, je ne lisais pas mes mangas au réveil sinon je ne m’arrête pas, bien que l’un ou l’autre soit réellement addictif en fait, du moins pour moi. Je devrais envoyer un message à Dawn d’ailleurs, mais je verrai ça en fin de journée.

Hors du campus j’ai remonté l’allée jusqu’à l’épicerie, un coin tranquille, bien souvent occupé par les habitants ou les étudiants de la royale qui ont besoin d’un truc de dernière minute, c’est pratique, abordable et à proximité, tout pour répondre aux attentes d’une clientèle généralisée. Sur place les portes s’ouvre et je fais un sourire à la caissière sans oublier le « bonjour ! » bien motivant et enthousiaste de la journée, passant entre les rayons je me retrouve à celui du papier-cul, mais ce n'est pas ça que je cherche, demi-tour, je finis dans les surgelés, non... pas ça non plus, aller Phoenix, jamais deux sans trois ! Oooh dans le rayon animalier ! Hahaha, non plus. Bon, pose toi deux secondes, qu’est-ce que je suis venue chercher déjà ? Le temps que je réfléchisse j’entends de l’animation vers les caisses, je ne m’attendais pas vraiment à me retrouver dans cette situation, mais il semblerait qu’un homme ne soit pas très très content de ses achats.

Il tient quelque chose en main et automatiquement je sors mon portable pour prendre une photo, faudra que je le montrais à Berry, mais il n’a pas de téléphone pour que je puisse le lui envoyer, zut. Sauf que mon flash a attiré le regard du braqueur, je souris comme un idiot en m’approchant.

« Sérieux ! C’est un vrai ? J’en ai jamais vu avant, wow ! » Le mec me jette un regard dépité comme tout ceux autour en fait et plus je m’approche plus je n’ai pas conscience du danger. « Vous avez acheté des produits périmés ? Ça arrive souvent, en fait faut les prendre au fond, quand ils réapprovisionnent ils mettent toutes les dates les plus récentes devant, faut faire attention ! » Il doit rien comprendre à ce que je raconte, mais tant pis, je suis ouvert à la discussion s’il veut, mais vu comment il me fixe, je crois que je ne vais pas tarder à déguster mes conneries incontrôlées si vous voyez ce que je veux dire.

   
   

TENUE ■ C'est vraiment agaçant de se souvenir en détail d'un truc, bourré ou pas bourré, ça reste dans un coin de ma cervelle pour revenir me hanter plus tard. Là, je n'étais même pas ivre après mon verre de vodka, conscient que Pheonix partait un peu en live à cause de sa bêtise. Résultat, il s'était foutu à moitié à poil, il a ruiné mon portable dans son pull abandonné et par dessus le marché.... Je l'ai embrassé pour qu'il se taise. Heureusement, il n'a pas l'air de s'en souvenir et c'est réellement une bonne chose. Quoi que, je n'ai rien à cacher. Quand je le croise dans le couloir le lendemain, c'est limite si je le force à venir avec moi pour me racheter un portable. Je lui dit seulement de m'attendre dehors, proche de l'épicerie où il doit se rendre pour faire deux trois achats. ça me va, ce n'est pas loin et sur la route. Le temps d'aller chercher mes affaires dans ma chambre, et je prend le chemin jusqu'à la fameuse supérette du coin servant davantage aux étudiants qu'à la population du quartier.

Cet endroit ne m'est pas inconnu pour venir y faire mes courses à l'arrache, quand j'ai besoin d'une chose vite-fait pour l'école ou le dortoir. Les caissières me connaissent pour les nombreux bonbons que j'achète ici, ou les gâteaux et autres sucreries dans le genre. Mes cheveux roses restent dans les mémoires aussi, bien qu'aujourd'hui ils soient à moitié blond très clair et rose sur les racines. J'ai voulu un changement, pour marquer le coup et parce que je m'embêtais ce matin. Qu'importe, ça n'empêche que je suis arrivé un bon quart d'heure après Phoenix et qu'il n'est toujours pas dehors à m'attendre comme prévu "devant" le commerce. Il n'en manque pas une, je vous jure... L'idée de prendre mon portable pour le prévenir me passe rapidement par la tête, avant de me remettre au goût du jour. Je n'ai plus de portable depuis hier, enfin cette nuit.

Deux minutes passent, deux minutes auxquelles je m'ennuie fermement avant d'entendre un groupe de vieille discuter entre elles. Une histoire d'homme étrange avec une main dans son blouson, genre film d'action tout ça... Ouais non, je le sens mal cette histoire. Jetant un coup d'oeil à la supérette, je ne réfléchis pas deux fois avant de contourner le bâtiment pour chercher la porte de service, là où entre les employés. C'est fermé, mais je m'en occupe rapidement en faisant sauter la serrure, ouvrant doucement le battant pour m’infiltrer à l'intérieur, passant la partie privée pour rejoindre le coin client.

C'est calme, étrangement calme. Où sont-ils tous passés, bon sang ? Mes pas me ramènent vers les caisses, mais je me stoppe au coin d'un rayon en voyant le fameux homme au blouson. Le son de cette voix me fait frissonner et sans même le voir, je sais de qui il s'agit; Phoenix. à quoi joue-t-il en parlant avec ce gars armé ? Sérieux, il n'en manque jamais une! Je peux pas le prévenir, ni m'imposer à eux en risquant de briser l'effet de surprise et... Je n'ai pas de portable non plus. Quelle plaie, je vais devoir arranger la situation tout seul.

   
   

TENUE ■ Je suis le genre de personne qui n’a peur de rien, inconscient et naïf, je fonce dans le tas, la veille je ne sais pas ce que j’ai foutu, mais ce matin j’avais mal au crâne et de nombreux trous noirs, j’ignore les bêtises qui se sont passé en détail ni ce que Berry a pu faire pour me reconduire chez moi, mais c’était une sortie mémorable ! Mon premier mur, ma première cuite, puis mon premier baiser, sauf que ce dernier détail est un peu passé aux oubliettes dans tout ça, enfin je m’en souviendrai peut-être plus tard. Dans tous les cas quand je dis que je suis un idiot au point de ne pas avoir conscience du danger c’est la vérité. Un mec avec une arme menace tout le monde et moi ? Je tape la discute avec, c’est normal, totalement logique, je pense que les gens autour me prennent pour un suicidaire ou une sorte de héros raté, mais dans ma tête c’est simplement que je suis intrigué autant par le personnage qu’il est que l’arme qu’il tient, je ne me dis pas qu’il peut me tirer dessus avec où me blesser, voir pire, non ça ne me traverse pas l’esprit bien sûr... abruti de phœnix.

D’ailleurs j’avais rendez-vous avec Berry pas loin, mais je crois que je suis en retard, tant pis, j’ai une bonne raison je crois, n’empêche qu’il ne répond pas à mes interrogations me lançant un regard intrigué par ma bêtise avant de me repousser violemment, mon dos cognant contre le rayon voisin, me prenant des articles sur la tête... Aie ?

Je lève le regard vers lui en grimaçant, alors qu’il me lance un regard froid et mauvais. « Si tu parles encore je te fais taire pour de bon, t'as compris abruti... » ah, je l’ai mis en colère ? N’empêche que je sens une douleur dans le poignet assez vive, je me suis surement mal réceptionné et je peine à me lever grimaçant discrètement, mais une fois debout, je repars à la charge.

« Pas la peine d’être violant, je suis juste curieux de savoir si c’est un vrai, comme dans les mangas et tout ! Sauf que les méchants se font arrêter avant de pouvoir s’échapper avec l'argent. » Je ne me rends pas compte que mes mots peuvent sonner comme une mise en garde et donc froisser le braqueur qui pointe son arme vers moi, mes yeux ronds je m’approche en tendant ma main « valide »... un boulet ? S’il tire, je suis mal, mais ça aussi, je ne le réalise pas, en fait si on résume... Je suis vraiment dangereux pour ma vie, ce n’est pas une blague.   
   

TENUE ■ Il y a des jours comme ça où nous ferions mieux de rester au lit, et je dis ça pour tout le monde. La veille, Phoenix avait ruiné la soirée en buvant de l'alcool, mais il m'a aussi ruiné mon téléphone portable. Du coup, je suis bien obligé de le traîner avec moi pour m'en reprendre un, bien qu'il ne puisse pas servir à grand chose puisque je vais payer la marchandise. Alors pourquoi je lui demande de venir ? Aucune idée, mais les faits sont là. Nous avions donc rendez-vous devant la supérette où il est parti en premier pour s'acheter des trucs. Je suis plutôt patient jusque là, attendant gentiment qu'il sorte pour l'embarquer avec moi en ville, dans un magasin de téléphonie, mais non ... Monsieur prend son temps et même après un quart, je ne vois toujours pas revenir. Il suffise que j'écoute les ragots alentours pour entendre parler d'un gars bizarre qui ne me rassure pas. D'accord, dans quoi il s'est encore fourré ce merdeux ? C'est moi le yakuza dealer, et c'est lui qui attire les fous ? Aucune logique! Un soupir et je réfléchis rapidement à une solution, ne trouvant rien de mieux que passer par la porte de dernière, m'infiltrant dans la partie du personnel. Si quelqu'un me croise là, ce sera pour ma pomme et franchement, je serais marron d'atterrir au commissariat.

Il y a de l'agitation dans la boutique, des gens qui chuchotent d'une façon effrayée, puis un gars qui discute normalement. J'aurai dû m'en douter qu'il serait débile à ce point, tant qu'à faire, autant taper la discute avec un méchant armé. Phoenix me blase par moment, je vous jure. Néanmoins, blasant ou pas, je n'aime pas la façon qu'à ce sale type de le repousser violemment contre un rayon. ça dégénère mais Phoenix n'a pas l'air de bien le comprendre, c'est agaçant d'être si insouciant à son âge. Il a mal, je le vois à sa grimace et j'ignore ce qui me retient à ma place... Mon sang est entrain de bouillir dans mes veines, mes yeux à présent braqués sur le cambrioleur.

L'idiot. Il provoque ouvertement le gars, parlant de police et de manga. Normal qu'il pointe son flingue sur lui, mais ça m'énerve de voir Phoenix en danger. C'est de sa faute, s'il restait un peu tranquille. Il compte faire quoi avec sa main pointé vers l'arme ? Un râle discret et je me force à sortir de ma cachette, discrètement pour m'approcher de mon camarade et saisir son vêtement. Un croche pied et je fais tomber le plus jeune au sol, un coup de feu retentissant juste au dessus de sa tête et proche de mon visage. Ouf! Il a perdu une balle dans le vide, pas mal non ? Je ne perds pas de temps à plaisanter, attrapant le bras du braqueur pour essayer de le tordre et de le désarmer... Manque de bol, il pèse son poids et me repousse d'un coup de bras, m'éloignant ainsi de lui et de Phoenix.

« Fais pas le con, idiot! Ferme-là! » Je dis ça pour Phoenix, le fusillant du regard pour qu'il arrête sa provocation. Nous ne sommes pas dans la merde, j'ai pas envie de le sortir de là avec une balle dans le corps. « Qu'est-ce que vous voulez ? La caisse ? Prenez-là. » Ouais, je m'en fiche de cette supérette et de son fond de caisse, je tiens à éviter les morts inutiles ou les blessés.

   
   

TENUE ■ Parler avec un braqueur, personne ne m’a jamais dit que c’était aussi dangereux, quoi ? J’aurai dû le deviner tout seul ? Mais bon je ne suis pas assez docile pour rester sagement assis sans rien faire et puis je peux voir les gens apeurés autour ou encore me traitant d’idiot et de fou, mais même avec cette douleur dans le poignet je repars à la chasse, je me relève et lui parle à nouveau, je n’ai pas conscience de ce qui peut m’arriver, le fait que je puisse être tué par cet homme ne me traverse pas l’esprit, pour moi il veut juste régler un problème, certes avec une arme ce n'est pas la meilleure solution, mais après qui sait, c’est peut-être une arme à Bille ? Ou un jouet ? Non, quand il le dirige vers moi, je lève ma main valide pour le toucher et à ce moment-là j’aurai juste pu me faire réellement tué si Berry n’avait pas déboulé de je ne sais où en tirant sur mon vêtement pour nous jeter à terre. Le coup est parti et vu le bruit je n’ai plus aucun doute sur le fait que ce ne soit pas un « faux ». Mon ami lui saute dessus pour tenter de lui arracher le flingue, mais il se fait envoyé plus loin à l’opposé de ma position, fixant le mec toujours les fesses au sol avec un regard grincheux du fait qu’il s’en prenne à mon camarade, je me relève en secouant mes vêtements enlevant la poussière inexistante en balançant :

« Bordel, c’est pas cool, arrêtez vos bêtises on ne vous à rien fait espèce de déglinguer ! » Phoenix ou le gars qui n’a jamais appris à tourner sept fois sa langue dans sa bouche. D’ailleurs Berry m’a devancé en me demandant de la fermer, mais c’est plus facile à dire qu’à faire, je regarde mon pote, j’ai l’impression qu’on est dans la merde, oui je m’en rends compte que maintenant haha, il me faut un temps d’adaptation. Je me fais encore repousser, mais... « Aie ! » il en a pas marre ? Ou alors je le cherche inconsciemment ? Dans tous les cas je ne vais pas sortir en un seul morceau d’ici si je continue, je me redresse encore, les gens doivent me regarde comme l’abruti que je suis, mais au moins malgré moi en étant la « cible » de ce gars, eux sont en paix non ? Comme les héros dans les mangas, bien que pour le coup je ne souhaite que passer devant le braqueur l’air de rien pour rejoindre Berry, mais l’enfoiré me chope en serrant son bras autour de mon cou, hein... Pourquoi ? « Tu me saoules gamin, tu cherches à crever ma parole. » Je tape sur son bras en tentant de répondre. « Pas vrai-ment, je voulais juste changer de côté... » Il serre encore, mais c’est vrai bon sang ! S'il veut la caisse qu’il la prenne, même si ce n'est pas sympa pour le commerce, mais... Je regarde Berry, il a surement une idée en tête, je ne suis pas son « fan » pour rien, il va surement trouver une solution.
 
   

TENUE ■ Phoenix a un grain, c'est confirmé. N'importe qui éviterait de parler avec un mec louche et armé, qui gueule contre une caissière pour quelques yens. Phoenix, c'est l'exception à la règle, celui qui va à contre sens des personnes normales. Il me sidère, me laisse sans voix alors que je suis caché derrière un rayon de la supérette, vaillant à ce qu'il ne fasse pas des bêtises. Sauf qu'il en a déjà faite pas mal jusqu'à maintenant, et ça ne fait que cinq minutes que je suis là. Quand ce fou pointe son arme sur mon camarade, je ressens un truc à l'intérieur de moi qui me pousse à réagir au quart de tour, à me précipiter rapidement mais discrètement vers eux. L'homme ne me remarque pas de suite, tandis que je fais tomber mon cadet au sol pour lui éviter un coup dans le crâne. Peut-être n'aurait-il pas tiré sans mon intervention, mais je ne voulais pas prendre le risque d'en savoir davantage si j'étais resté à ma place. L'instant d'après, je tente de le désarmer avec une prise d'art martial, mais ma taille et ma corpulence ne joue pas en ma faveur et je me sens rejeté un peu plus loin, le regard noir. Phoenix se prépare déjà à se relever, mais j'essaye de l'intercepter en lui criant dessus... Trop tard. Cet idiot ouvre déjà la bouche et ce n'est pas pour faire plaisir au braqueur. Quand est-ce qu'il va aller dans mon sens un peu ? Sérieux, ce gamin mérite des claques! Il m'insupporte quand il agit sans réfléchir, sans réaliser le danger ou sans penser à sa propre personne. Il a bien vu que l'arme n'était pas fausse, il a bien compris que la situation était dangereuse... Alors pourquoi ?

Mon regard assassin se dirige vers le brun, lui intimant secrètement qu'il va souffrir quand on sortira de là. Provoquer un sale type avec un flingue, c'est comme agiter un drapeau rouge devant un taureau. Pas sûr qu'il puisse éviter la balle comme on peut éviter un coup de corne. ça aurait pu se tasser gentiment s'il était resté de son côté, mais non, fallait que monsieur bouge et attire encore plus l'attention sur lui. Pas étonnant que le braqueur l'attrape et le tienne au cou avec son bras, lui coupant doucement mais sûrement l'arrivée d'air. Je dois faire quelque chose, réfléchis, réfléchis, réfléchis. Une lueur proche de la démence s'illumine dans mes pupilles, mais je chasse mon idée glauque de ma tête pour en revenir à l'événement présent. Je dois pas céder à cette envie qui me tord les boyaux, je dois être soft avec ce gars-là. « Ce n'est pas seulement la caisse qui t'intéresse à mon avis. Rançon ? Réduction de peine ? Des conditions ? » J'épluche les possibilités qui le retiennent ici, puisqu'il ne tient pas vraiment à prendre les sous de la supérette. Ce serait trop peu, sûrement. « Je vais te faire une offre. Tu relâches ce gamin et je te donne ce que tu veux. » à croire que je joue dans la même cour que Phoenix, mais le gars se contente de rire en pointant son canon sur moi, hilare. « Tu es marrant, toi aussi. Je pourrais effectivement demander une rançon pour toute les personnes présentes... » Il parlait sans voir que je m'étais rapproché, prenant mon yoyo dans un coin de la tête. L'objet revient dans mes doigts et j'ordonne à Phoenix de se dégager de là en vitesse, maintenant que le gars est perturbé par le coup surprise.
   
   

TENUE ■ Je ne serais jamais quelqu’un de raisonnable, j’ai l’impression que mon monde tourne à l’opposé de celui des autres, quand je vois la peur sur le visage des gens autour de moi je ne pense qu’à questionner le braqueur, lui parler et pire, l’approcher. Pourquoi suis-je aussi fou ? Inconscient surtout, le danger m’attire sans que j’en aie réellement conscience, je fonce toujours au-delà des ennuis sans prendre une seconde pour me poser et réfléchir tout simplement. Qu’est-ce que je vais y gagner à parler avec lui, va-t-il m’écouter ? Non je ne pense pas, la preuve après quelques échanges et même la naissance de quelques blessures je me retrouve avec une arme pointer sur moi, vivre, mourir, même là je ne tremble pas me demandant si le pistolet est un vrai, sérieusement je dois apparaitre comme le pire des deux à ne pas saisir l’ampleur de la situation, comme si j’étais suicidaire au fond... Berry a surgi et m’a surement sauvé la vie, le coup parti il tente de désarmer l’agresseur, mais sans succès et au lieu de faire figure basse je repars à la charge. Malgré le message du Berry me disant de me taire ça doit être plus fort que moi, je suis plutôt difficile à gérer comme gosse en fait...

Je ne pense même pas au fait qu’il puisse me tuer pour de bon, je suis agacé un peu qu’il s’en soit pris aussi à mon ami et je me retrouve à lui faire la leçon comme si je parlais à un pote, je crois que je vais bientôt devoir faire mon testament, bien qu’en fait je n’aie rien à léguer de toute façon. Bref quand je disais que je n’ai pas peur du danger je pense que Berry est témoin de ma débilité profonde à jouer avec ma vie et bien sûr ça se retourne contre moi quand je veux le rejoindre et que je me fais choper par le cou sentant soudainement ma respiration se couper sous la force du type possédant l’arme, les gens autour ont lancé un cris de surprise général en le voyant me prendre en otage, mais même là, je tente de me débattre, avant de poser mon regard dans celui de mon camarade. En fait je dois vraiment être maso sur les bords. J’écoute les mots du Berry qui échange avec le type alors que je grimace devant la force qui se resserre, puis tandis qu’il semble parler un bruit comme un coup résonne et fait réagir le braqueur, automatiquement je mords le bras qui me retient en y mettant toute ma force et autant dire que je n’y vais pas de mainmorte, la pression relâchée, c’est grâce à la diversion du Berry que je me peux m’en dégager et le rejoindre, mais il a toujours son arme...

« Berry, on fait quoi, il faut lui prendre son flingue non ? » On pourrait aussi tout aussi bien se cacher ou s’enfuir, mais non, moi je suis d’humeur à tenter le diable, faut qu’il m’arrête sérieusement en plus la douleur dans mon poignet m’handicape un peu. « On se croirait dans un film ! » Phoenix ou le manque de réalisme, bonsoir la galère.

 
   

TENUE ■ Il y a plusieurs cas de personne dans la vie. Ceux qui ont peur de tout et n'ose jamais rien, puis ceux qui n'ont peur de rien et ose la moindre chose. Phoenix est plutôt du genre inconscient et insouciant, il ne doit pas réaliser dans quelle merde il est, ni ce qu'il fait vraiment ou ce que cela lui en coûte. S'il se loupe, il risque gros. En même temps, il n'a rien à réussir. Alors où est le soucis ? Phoenix devrait se calmer, rester dans un coin et attendre que les choses s'arrangent pas elles-mêmes, mais non. En faisant cela, il m'oblige à sortir de ma cachette et à me « battre » contre l'agresseur sans parvenir à le désarçonner. Je suis déçu, d'habitude j'arrive à tout par moi-même. Peut-être que j'ai voulu être léger, sans me trahir mais du coup, je me suis un peu raté sur mon geste chevaleresque. L'homme a toujours son arme et je suis à l'opposé de Phoenix à cause de ça. Bien que je l'avertisse de se taire, il n'en fait qu'à sa tête. Je suis blasé dans un sens qu'il ne m'écoute pas et retourne au devant des ennuies. L'autre en face ne va pas être tendre si jamais il l'emmerde réellement. Phoenix pige rien, c'est vraiment un gosse indiscipliné. Faut toujours qu'il en fasse des tonnes, ouvre sa bouche pour rien et termine dans une situation pas possible à laquelle je me serais  bien passé. Parce que monsieur s'attire évidement les foudres du braqueur.

La seconde suivante où il a voulu me rejoindre, Le sale type l'attrape par le cou, serrant de son bras en l'empêchant de résister. Stupide pigeon! Il a beau bouger, l'autre maîtrise parfaitement sa force et le retient contre lui. Bon, réfléchissons. Ce type ne doit pas être bien intelligent, et seul contre tous, il doit avoir les yeux partout. Suffise que je le déstabilise en parlant et en le forçant à parler, pour pouvoir l'attaquer.... à coup de yoyo. Oui, le truc que je garde toujours dans ma poche pour jouer avec, quand je m'ennuie. Bah ce même yoyo percute la tête de l'homme et Phoenix en profite pour le mordre et se dégager. Bien, une bonne chose de faite. Le brun revient vers moi et me questionne sur l'arme, mais je l'arrête de suite avec un regard noir. « Tu veux franchement qu'il te canarde ? » Non sérieux, ce n'est pas la meilleure idée qu'il soit. Si on tente de fuir, les autres personnes ici risquent gros. Je suis peut-être un Yakuza, mais je refuse d'abandonner des innocents à un triste sort. « Tu es complètement timbré, Phoenix. » Repris-je en attrapant son bras, là où il a mal. « Tu ne peux rien faire avec ça, reste à l'écart. » S'il continue à s'agiter, il va vraiment se casser quelque chose. En attendant, l'homme bouge et reprend ses esprits.

« Bande d'petit bâtard.. » Mes yeux sont braqués sur Phoenix, qu'il ne recommence pas à jouer les hercules, puis je soupire. Ma main tapote l'épaule de mon camarade et je me redresse pour faire face à l'autre type, l'air sérieux. Je sais me battre, même si je n'aime pas tellement ça et préfère rester spectateur. Mes vidéos et mes cours d'arts martiaux ne devraient pas m'être inutile. C'est un cas sérieux, pas une plaisanterie. Surtout quand l'autre pointe à nouveau son arme vers nous, m'imposant un temps de réaction réduit. « Fait diversion, je dois me rapprocher de lui. »
   
   

TENUE ■  Il y a des fois où je devrai peut-être réfléchir avant d’agir, mais c’est un peu trop me demander, je suis plutôt celui qui agis et subit les conséquences. Ma vie est comme ça, comme dans un manga où le héros affronte tout sans rien risquer parce que c’est le plus fort et qu’il ne peut pas mourir, je devrai avoir les pieds plus ancrés dans la réalité en me disant clairement que je risque ma peau, mais ça aussi, ça me semble totalement fou et insensé. Cette arme, le coup de feu, Berry, nos regards, nos mots échangés, rien ne m’empêche de bouger et de tenter de me rendre à ses côtés comme si cet homme n’était pas là, comme s’il ne me verrait pas, comme s’il allait me laisser passer sans broncher, mais c’était trop lui demander... Il m’a attrapé et la pression autour de mon cou est vraiment abusée et va surement laisser une marque, j’ai l’impression d’avoir une corde qui serre et m’étouffe, bien entendu il ne va surement pas me tuer, enfin je crois... Inconscient jusqu’au bout. Mais j’aime pas forcément cette sensation et heureusement j’ai un allier de taille dans tout ça, Berry est celui sur qui je peux compter du moins j’ai cette impression qu’il peut me sortir de là et je ne me suis pas trompé. Un coup de yoyo, je le mords et me dégage de son emprise, libre mais pas pour autant plus sage. Le regard que me lance mon ami me fais bien comprendre qu’il n’est pas d’accord avec moi, autant que ses mots auxquels je réponds. « Tu t’es déjà pris une balle ? » Demandais-je pour savoir si ça faisait mal, si je peux survivre, je n’ai pas peur de tenter l’expérience, mais ça aussi... C’est mon côté un peu -beaucoup- « idiot » qui ne réalise pas l’ampleur de la situation.

Le plus gros bémol dans cette histoire, c’est la grosse douleur dans mon poignet et ma grimace quand j’appuie dessus est incontrôlable, je jette un regard au Berry suite à ses mots avant de sourire avec cet air totalement innocent et surement un peu agaçant. « j’ai toujours une main valide ! » Chuchotais-je pour lui faire comprendre que je peux l’aider malgré tout, avec cet air déterminé, mais je ne sais même pas ce que je pourrais faire. L’homme s’adresse à nous, surement en colère de se faire ainsi « malmener » par les gosses que nous sommes, mais on ne va pas rester tranquille ! Du moins ce n'est pas dans mes projets que de m’asseoir et attendre gentiment qu’il s’en aille, c’est pas cool du tout et à mon avis il n'acceptera pas cette porte de sortie.

Je sens la main du Berry sur mon épaule et mon regard s’ancre dans le sien dans un silence rassurant, le regardant se lever, j’attends un peu avant de voir le flingue dans notre direction, me relevant à mon tour je fixe le braqueur en écoutant la requête du Berry. « Roger ! » Soufflais-je motivé et totalement encourageant -ou pas vraiment- Faire diversion ? Je m’échappe dans un rayon pour attirer le regard du mec armé et même un coup de feu est tiré, passant de l’autre côté pour qu’il détourne son attention sur moi, de cette manière je laisse à mon camarade l'occasion de le prendre par surprise, quitte à être blessé je suis assez dingue pour ne pas craindre le danger, alors bon.

   

TENUE ■ Même s'il est stupide et immature, je ne peux pas laisser mon cadet risquer sa vie avec autant d'insouciance. Il aime bien provoquer le danger, mais je n'aime pas le savoir blesser. C'est fou, parce que jusqu'à maintenant, j'ai toujours dit que nous n'étions pas pote. Mensonge ? Bah en fait, ce n'est juste pas encore au programme et il m'agace de toute façon. Heureusement que je suis là pour le sortir de cette mauvaise passe, sinon il serait encore dans les bras de ce taré à manquer d'air ou à mourir asphyxié. Phoenix devrait savoir qu'il ne faut jamais jouer avec feu, ni provoquer un gars avec une arme à la main. Suffit d'un coup de folie pour faire pencher la balance du mauvais côté et perdre la partie. Pour cette fois, il s'en sort plutôt bien, même si  j'ai remarqué son soucis au poignet. Il a mal ? Tordu ? Manquait plus que cela, une entorse. Il me met les  nerfs à vif, mon regard de tueur braqué sur lui sans hésitation. Encore un faux pas, et c'est lui qui passe l'arme à gauche. Sa question me surprend, il va sûrement le remarquer en voyant mes yeux s'ouvrir davantage, l'étonnement dans les pupilles. « Non! Bien sûr que non! » Répliquais-je rapidement, agacé. Même en étant dans le côté obscure de la force, je n'ai jamais reçu une seule balle. ça doit faire mal, sûrement. Je me suis déjà fait rouer de coup à plusieurs reprises, mais ce n'est rien comparé à une telle blessure. « Ne cherche même pas à savoir l'effet que ça fait, idiot. » J'ai l'impression de lire dans sa tête comme dans un livre ouvert, ça devient facile et énervant.

S'il croit me prend pour un idiot, il fait fausse route. Je suis pas stupide au point d'ignorer sa blessure au poignet ou de faire semblant alors qu'il grimace trop souvent. Une main valide... Je soupire, las. « Elle ne le sera pas longtemps si tu continues comme ça. » C'est vrai, il va vraiment être handicapé à force. L'autre con se réveille et j'ai un mauvais pressentiment. Je ne suis pas un justicier, même si je n'aime pas la méchanceté gratuite. Un mafieux ne devrait même pas s'inquiéter de cela, alors pourquoi je m'en fais pour des otages ? Je suis trop jeune, sûrement. Trop humain, sinon ? De toute façon, Phoenix ne risque pas de rester les bras croisés, ni de fuir ou encore moins d'attendre. à tout les coups, il va vouloir imiter un héros de bande-dessiné, et à la fin, c'est moi qui vais lui faire le portrait. Bon, reprenons là où nous nous sommes arrêtés. Le gars a une marque rouge sur le côté de la tête, un tic à son bras après la morsure de Phoenix et il vocifère vulgairement depuis quelques minutes. La situation est critique, mon cher Watson.

Impossible de faire demi-tour, je dois prendre une décision et vite. à commencer par mettre Phoenix au parfum, même si je ne révèle pas mon plan et lui demande seulement de faire diversion. C'est un singe, il ne risque pas d'échouer là-dessus. L'idée en tête, je vois le plus jeune filer dans un rayon et s'attirer l'attention du braqueur, même un coup de feu.  J'espère qu'il a pu l'éviter, soufflant en le voyant apparaître de l'autre côté. C'est bon, le gars ne me regarde pas. Il s'occupe de viser Phoenix, pendant que je me rapproche de lui dans son dos, les yeux d'abord fixé sur le haut de son corps, puis vers ses jambes. Sans hésitation, je l’interpelle pour qu'il se tourne vers moi, attendant le bon angle de son genou pour abattre adroitement mon pied dessus et sentir l'os craquer sinistrement, suivit d'un cri de douleur. Bon sang! C'est la première fois que je tente ça sur quelqu'un depuis que je l'ai vu sur une vidéo! Le gars souffre à mort, tenant sur une jambe, une main sur sa blessure et l'autre relevant son arme vers moi. Je plonge par terre, sans réfléchir, le coeur battant comme un dingue. J'ai réussi un super coup, merde quoi. Où sont les caméras de surveillance ? Je veux un exemplaire, je suis trop fort.
   
   

TENUE ■  Un jour peut-être que je comprendrai l’ampleur de la situation, je repenserai à tout ça en voyant à quel point j’étais inconscient et complètement fou, mais pour l’instant ce n’est pas dans mes projets, pour une raison que j’ignore le danger m’attire et je pense que Berry a dû le remarquer, je suis un gosse qui ne s’arrête jamais, comme lors de notre dernière sortie, je n’avais peur de rien parce que j’étais tout simplement excité par le monde qui s'offrait à moi, aujourd’hui c’est pareil. J’ai mal et les coups de feu sont surprenants, mais je n’ai pas peur, si je dois être blessé par cette bille de plombs alors peut-être que ça me calmera, que je comprendrai ma douleur, mais pour le moment je suis curieux, est-ce qu’il a déjà été blessé de cette façon lui ? Enfin il faut dire que ce n’est pas commun, ça doit même paraître totalement absurde comme question, mais ça me parait pourtant intéressant à demander. « Oh, d’accord. » Répondis-je simplement avec un sourire. Mais Berry me démasque, il semble me connaitre de mieux en mieux et ça élargit cette esquisse gamine sur mon visage. « Non, bien sûr~ » Je ne suis pas super-convaincant, en fait je dois réellement avoir des tendances masochistes sans même le remarquer... C’est même certain, mais ma blessure au poignet est malgré tout inconfortable et je grimace à chaque fois que je force dessus, c’est douloureux. Mais j’ai toujours une main valide pour l’aider, je peux être toujours utile à défaut des apparences.

« Pourquoi tu dis ça ? » Bien qu’on échange des mots de façon tout à fait banal le braqueur ne va pas nous laisser bien longtemps se jouer de lui, se relevant en pointant son arme vers nous, je suis prêt à suivre le plan du Berry sans discuter, on n'a pas vraiment le choix et même si je ne sais pas ce qu’il a en tête je lui fais confiance, je dois juste faire diversion ce n'est pas la mer à boire ! Me mettant à courir entre les rayons j’évite de justesse le coup de feu dans un rire nerveux, je suis totalement fou ma parole, mais ça je laisse aux autres le constater, moi je suis plutôt entrain de m’amuser de la situation, non mais vraiment... Je suis phœnix, je pourrais renaitre de mes cendres qui sait ! Keke. Me pointant à l’opposé le braqueur est surement prêt à me tirer dessus, me prenant pour cible, mon regard trône sur l’arme à feu, surveillant son doigt qui s’abaisse dangereusement, avant que les mouvements et la voix du Berry ne le perturbent et me fasse lever le regard sur lui également, observant sa prise rapide, mais efficace, il a réussi à désarçonner le criminel et mes yeux brilles devant cette action incroyable.

« Wow, tu gères Berry ! » Dis-je en levant les deux pouces, hors le geste brusque de m'ont poignet me fis à nouveau grimacer, souriant bêtement pour dissimuler cette douleur inconsciemment. Profitant des cris de souffrance du braqueur je m’approche rapidement pour arracher le flingue de ses mains ! « Oooh, c’est lourd mine de rien. » « En... Enfoiré, rends-moi ça ! » Je regarde le mec au sol et lui tire la langue de façon agaçante. « Dis, tu as déjà reçu une balle ? » Le gars me regarde avec cet air pas très serein, alors que je pointe le pistolet vers lui. « Hé hé~ » rôle inversé, quoi, comment ça je peux être flippant ? Mais au moins on peut prévenir la police maintenant, non ? Je transpire malgré moi, forçant sur la prise, je vais vraiment me rompre le poignet à force de ne pas tenir compte de la blessure qui pourrait s’aggraver.


   

TENUE ■ Qu'importe ce que je fais ou avec qui, je ne me suis jamais fait tirer dessus. Phoenix ne devrait pas trop chercher à savoir si cela fait mal ou non, parce qu'il aura forcément la réponse à laquelle il s'attends. ça doit très mal, beaucoup trop mal. Je préfère le dissuader, le stopper dans ses pensées avant qu'il n'aille trop loin et y songe de trop. Je ne sais pas trop si je dois le croire quand il me dit « Non, bien sûr », venant de lui, c'est presque une sorte de mensonge. S'il veut se faire mal, qu'il porte un élastique au poignet et se claque avec. En plus, il a déjà mal à son poignet et ça devrait le calmer aussitôt, alors pourquoi est-il si stupide en réalité ? « Parce que tu es complètement chiant. » Répondis-je simplement avec un dernier regard, avant de mettre le plan en marche.

Phoenix s'en va d'un côté sous le regard furieux du braqueur qui pointe son arme dans sa direction et tire. Sur le coup, j'ai vraiment peur pour Phoenix qui n'émet aucun bruit, jusqu'à le voir apparaître dans mon champ de vision. C'est bon, j'ai suffisamment de temps pour m'approcher de lui, me mettre en position et l’interpeller brusquement pour abattre mon pied sur son genou. Il casse, l'os se brise dans un bruit cassant et un fin sourire s'étire sur mes lèvres. Le gars se tord de douleur, sur le sol, injurant contre le monde entier. à le voir souffrir, il doit nous maudire mais surtout avoir l'envie de me tuer. « Trois fois rien. » Dis-je en me vantant un peu, le torse bombé. Il flatte mon égo, mais ce n'est pas étonnant à voir vu mon sourire fier. Le braqueur mit à terre, Phoenix récupère son arme pour la pointer sur lui. Il est stupide, à quoi pense-t-il en faisant ça ?

Le mec flippe à mort face à l'amusement malsain de cet idiot, et j'en profite pour m'approcher de lui et piquer le flingue. « Arrête tes bêtises, les flics ne vont pas tarder. » Même si à sa place, j'aurai tiré sans hésiter. L'arme en main, je m'accroupis devant le gars pour le regarder sérieusement et chuchoter entre nous deux. « C'est peut-être un gosse curieux, mais moi je suis loin d'être comme lui. » Mes yeux doivent l'effrayer, parce qu'il ne sait plus quoi dire, tandis que je tape sa tête avec la crosse pour l'assommer. Là au moins, il n'embêtera plus personne. Je me redresse et me tourne vers Phoenix, toujours l'arme en main. « Quant à toi, il faut s'occuper de ton poignet avant de le casser. » Maintenant que nous sommes sur place, autant se servir dans les rayons.
   
   

TENUE ■  Je me découvre moi-même, ce désir de savoir les choses ne m’a jamais quitté, mais de là à me questionner sur des sujets aussi dingues, je ne pensais pas que j’étais curieux à ce point, j’ai envie de savoir la douleur que procure une balle, est-ce aussi douloureux qu’on le dit où les gens exagère-t-il au fond ? Je ne sais pas vraiment pourquoi je demande ça, mais Berry me traite de chiant et le connaissant le mot est surement faible, mais je suis déjà parti dans les rayons évitant le coup de feu, puis il suffit de quelques secondes pour que mon ami passe a l’action et brise le genou de l’agresseur, la douleur se lit sur son visage et je suis presque contente de le voir souffrir de cette façon, après nous avons fait chier, il aurait dû m’écouter dès le début. L’arme en main, c’est plutôt lourd en fait, je n’en avais jamais tenu de toute ma vie, mais c’est classe ! Je comprends pourquoi les gens aiment porter des flingues, on se sent puissant avec, quand je la pointe en questionnant le braqueur je lis la peur dans ses yeux, enfin je ne lis pas vraiment ce genre de choses, mais disons que le calme dont il fait preuve me confirme qu’on a enfin eu raison de cet homme un peu trop gourmand. C’est idiot de faire ça, non vraiment.

« Hé hé~ » J’aurais pu tirer, mais je voulais surtout l’effrayer, il m’a laissé une marque autour du cou et un poignet blessé, puis tous ses gens effrayés et les actes contre Berry, il mériterait que je le fasse, mais je ne suis pas un tueur, même si je suis fan de manga, je sais quand même peser le pour et le contre dans certaines situations critiques. Mon camarade en profite pour l’assommer et nous voilà tranquille, la moitié des otages sont sortir de la supérette sans tarder, entre les merci et les « idiots » que j’entends, mon cœur balance.

« Comment tu veux t’en occuper ? » Demandais-je avec cet air innocent et mon regard ancré dans le sien avant de dévier sur l’arme. « Tu veux pas tenter de tirer sur moi ? » Je parais sérieux sur le coup, je vais surement me prendre un regard noir, mais je ris doucement, en lâchant. « Je plaisante rooh~ bon alors docteur, que dois-je faire ? » Je souris toujours avec cet air innocent.



   

TENUE ■ Quel sale gamin inconscient, il ne pèse vraiment pas le poids des choses. Généralement, une arme à feu donne cette impression d'être puissant, d'être plus fort que la moyenne, mais ça ne veut rien dire à mes yeux. Certes, une balle va plus vite qu'un mouvement physique, et ça fait autant mal. Pourtant, je n'aime pas cette méthode d'amadouer, de blesser ou de tuer quelqu'un avec un truc aussi stupide. Quant à Phoenix, il pose trop de question inutile et je ne manque pas de lui dire mon avis sur le problème. Même si je ne suis pas clean, ça n'empêche que je n'approuve pas toujours ce moyen de se battre. La preuve, je préfère utiliser les arts martiaux, bien que je déteste me battre. Je suis un « marchand » pas un combattant. L'action s'enchaîne, mon cadet fait diversion pendant que je pète la jambe du braqueur qui grogne sa douleur une fois à terre. Il a voulu tenter le diable à  jouer les gros bras, mais voilà qu'il se tortille en râlant, l'insulte facile. C'est le genre de sale type à ne pas avoir de couille, à ouvrir sa bouche parce qu'il possède un moyen de persuasion, mais une fois neutralisé, il n'en mène pas large. Finalement, c'est Phoenix qui récupère son arme et la pointe sur le méchant, l'air subitement effrayant mais débile à la fois. Ce n'est pas le genre d'expérience qu'on devrait faire dans la vie, qu'il me croit.

L'arme en ma possession, je m'en sers pour assommer notre assaillant et avoir le calme, enfin. Ce n'est pas tous les jours qu'on arrête un cambrioleur avec des otages, même si j'ai l'habitude d'être dans l'envers du décor, de l'autre côté du rideau. Le méchant neutralisé, les pauvres clients peuvent s'échapper d'ici sans réclamer leur reste, quant à nous... Bah nous restons là. Qu'ils soient compatissant ou au contraire agacés, cela m'importe peu. Je n'ai pas voulu sauver leur peau, juste récupérer mon « ami » en bon état. Est-il vraiment mon pote ? J'en sais trop rien, cela me dépasse et je ne pense qu'à son poignet qui a morflé. « As-tu oublié que je suis en médecine ? » Je souffle aussitôt, las. Est-ce qu'il va être intelligent ou pas ? Quant à sa seconde question, je lui lance un regard froid et noir. « Arrête tes bêtises, ce n'est pas un jeu. » Une blague ? J'ai pas trop l'air de rire là.

« écoute, ce n'est pas une plaisanterie à faire, okay ? Tu pourrais mourir avec une seule balle, alors ne demande jamais une telle chose, idiot. » Je me gratte la nuque en disant cela, plus que sérieux. J'ai vu des gens agoniser à cause d'une balle, puis mourir. Ce n'est pas amusant, ce n'est pas non plus un jeu. Déposant l'arme sur une étagère, j'attrape le bras valide de Phoenix pour le tirer à ma suite vers le rayon pharmacie et hygiène. à quelques pas, il y a des cartons avec des gros achats, j'en prend un pour le déposer au sol et lui montrer du doigts. « Assis-toi. » Le temps qu'il s’exécute, je récupère une bombe contre la douleur pour asperger son poignet. « Bouge pas de là, je reviens. »

Un tour dans plusieurs rayons et je prend un sachet de glaçon, une bouteille d'eau, des sachets hermétiques et une serviette pour revenir vers lui. Dans le sachet, j'y met quelques glaçons avec de l'eau, puis je ferme solidement le tout pour l'enrouler dans la fine serviette et la déposer contre sa blessure. « Garde ça contre ton poignet, ça empêchera un œdème de se former et cela réduit le risque d'hématome aussi. » Bon peut-être qu'il pige rien, mais je lui fais comprendre que c'est bien pour sa blessure, le temps de faire une radio et d'être directement prit en charge par un médecin. « Tu vas devoir passer une radio quand même. » Dis-je en me redressant et en m'étirant, un boucan nous parvenant à quelques pas de nous. Sûrement la police qui gère le braqueur blessé et agonisant. Mieux ne vaudrait pas s'éterniser ici.
   
   

TENUE ■  Mon poignet pouvait être douloureux je pouvais le supporter, du moins j’étais rempli de cette adrénaline qui parcourait tout mon corps, tenir une arme n’est pas donné à tout le monde, menacer quelqu’un non plus et paraître sadique alors qu’on est totalement dépourvu d’un tel sentiment est encore pire. Je suis curieux, innocent et idiot, fonçant dans le tas je me retrouve à dire des choses que j’ai pu lire dans les livres où a carrément demander l'impossible, serais-je capable de prendre une balle ? Ou est-ce que je mourrais sous la douleur que cet acte procure ? Je l’ignore totalement, mais devant la réaction du Berry je préfère ne pas continuer à plaisanter là-dessus, il veut s’occuper de ma blessure et un court instant j’ai bien oublié qu’il était un futur médecin, ma mémoire peut malheureusement faire défaut. Berry pouvait être vraiment « adulte » parfois, malgré son apparence, ses mots sont imposants et il paraît vraiment sérieux dans le ton qu’il emploie, je me sens gamin à côté, mais c’est surement parce que je le suis . En tout cas maintenant que tout est redevenu calme je peux sentir cette douleur se lancer avec plus de force, grimaçant sans pour autant me plaindre, j’ai joué avec le feu, j’ai forcé et les conséquences s’imposent d’elles-mêmes.

Le suivant dans le bon rayon, je l’observe faire en me tenant discrètement la main, à sa demande je m’exécute, prenant place sur un de ces cartons assez solide pour supporter mon poids, je ne suis pas bien gros en même temps. Grand et fin, c’est tout moi, un gosse quoi. Le fait que je sois calme et ne bronche pas doit souligner la douleur que je tais, habituellement je suis une pipelette et là, j’agis en écoutant les lèvres closent. Mon camarade s’éloigne et je souffle en appuyant sur l’endroit de mes douleurs, cherchant à sentir si un truc cloche, Berry revient bien assez vite et je souris en le regardant faire, sentant la serviette entourant les glaçons contre mon poignet, je finis par lâcher. « C’est la première fois que j’ai une blessure de guerre fufu, c’est cool~ » non, pas vraiment en fait, mais on ne me change pas. « Tu penses que c’est nécessaire, ça va passer non ? » Inconscient, insouciant, de quoi rendre fou Berry, mais je n’ai pas forcément envie d’aller à l’hôpital et encore moins tout seul, donc bon. Entendant le grabuge à l’entrée du magasin, je lance un nouveau regard au plus vieux en demandant. « On fait quoi ? Ils risquent de nous retenir s’ils nous voient, y a pas une autre sortie ? » Je n'ai pas envie de répondre aux questions des flics, je suis curieux, mais pas dans ce sens-là.

« On doit toujours aller acheter ton téléphone en plus ! » Un nouveau sourire, je ne veux pas que ma blessure l’empêche de terminer ses projets pour la journée, je peux toujours voir mon poignet plus tard. Vive le sens des priorités haha.

   

TENUE ■ Ce gamin est stupide, mais j'ai dû le répéter trop de fois pour qu'il ne le sache pas. C'est bien le genre d'abruti à poser des questions aussi débiles que lui et cela avec un air innocent. Je devrais le détester, il me rappelle moi à une époque lointaine. Je devrais peut-être le secouer, lui faire prendre conscience que l’insouciance est une mauvaise chose et qu'il devrait s'armer de méfiance. Au contraire, il est trop lâche, dans le sens où il ne fait attention à rien. En ce moment même, je lui fait encore la morale pour plusieurs détails, sur plusieurs sujets, tout en le forçant à me suivre dans un rayon pour soigner sa blessure. Qu'il ne me prenne pas pour une idiot, j'ai bien vu qu'il s'était fait mal au poignet à cause d'une mauvaise réception. D'ailleurs, il en perdrait presque la parole. Ce n'est pas un spray contre la douleur qui va l'aider, mais ce n'est pas non plus ici que je pourrais faire des miracles. Je suis étudiant en médecine, spécialiser dans la dissection, pas les soins. Pourtant, je tente un minimum de le soulager pour éviter la pire blessure, un os cassé.

De retour après mon rapide coup dans les rayons, je reviens avec de quoi apaiser sa blessure, procédant calmement en écoutant le silence. Le temps d'enrouler mon système autour de son poignet, Phoenix trouve la meilleure réplique à sortir. Un regard et je soupire, encore plus agacé. « Tu es vraiment étrange. » Pourquoi veut-il tant être blessé ? Qu'est-ce qu'il y a de cool là-dedans surtout ? Je ne comprends pas, mais je n'essaye même  pas de comprendre. « Ce n'est pas une simple coupure ou un petit bleu, tu pourrais avoir le poignet cassé aussi. » En gros, non tu n'es pas le choix. « Si tu as peur, je pourrais venir avec toi. J'ai déjà fait des stages dans un hôpital, je t'emmènerai là-bas. » Dis-je pour le rassurer, encore et toujours après lui pour l'aider. Décidément, il me rend vraiment humain.

Ah oui, la police. Je ne crains rien, puisque je n'ai jamais été choppé et que je n'ai pas de casier, ni de drogue sur moi... Mais quand même, je n'ai aucune envie de papoter avec eux. « On file par derrière, suis-moi. » Par-là où je suis passé, plutôt. Mon téléphone ? Ah oui! Je l'avais un peu oublié avec tout ça. « Pas faux. » Un sourire pointe le bout de son nez, et j'attends qu'il se lève de son carton pour me faufiler vers l'arrière du magasin, vers la partie employé. Les flics ne sont pas arrivés jusque là encore, nous avons le temps de passer et de disparaître de la circulation... Même si je ne risque pas de passer incognito avec ma tignasse rose. Je penserais à changer de couleur, pour ne pas avoir d'ennuie avec l'autorité plus tard.

« On va chercher mon portable, mais demain au plus tard tu vas voir pour ton poignet. » Sinon il aura affaire avec moi.
   
   

TENUE ■  Étrange ? C’était peut-être bien le mot, mais ça m’amuse moi, j’ai surement des questions ou une vision différente, mais mon monde est ainsi fait et on ne change pas les fondations aussi facilement. La douleur est certes agaçante, mais ce sera pire si je ne l’accepte pas, alors je préfère voir le bon côté des choses, Berry tente de m’aider à la soigner, je ne me suis pas pris une balle, seul mon poignet est inconfortablement douloureux, je m’en sors plutôt bien si on regarde de cette manière non ? Aller à l’hôpital ne m’emballe pas vraiment, pas du tout même, mais Berry avec ses mots me fait comprendre que je n’ai pas le choix et que derrière cette sensation aiguë pourrait se trouver une blessure plus grave qu’elle n’y paraît, me serais-je vraiment fait mal à ce point ? Une mauvaise réception peut vraiment être dangereuse haha, quel dommage. Si j’ai le poignet cassé comme il le suggère est-ce que je vais avoir un plâtre ? Ah, comment je vais tenir mes livres ou jouer ? J’espère ne pas en venir à ce cas de figure assez compliquer et limiter. « C’est vrai ? Je veux bien que tu viennes alors ! Je n’ai pas peur, mais ... » Je n’ai simplement pas envie de m’y rendre seul, je ne sais pas vraiment pourquoi, peut-être parce que je ne sais pas comment ça va se passer ? Je suis curieux, mais j’aime avoir quand même quelqu’un avec moi, je suis encore un gosse haha. « C’est cool ! Merci. » Un nouveau sourire innocent et voilà que les flics se ramènent. Je pense que le mieux est de sortir par une autre porte, ils vont me forcer à aller voir un médecin et nous poser des tas de questions, pour l’instant j’ai surtout envie de retrouver l’air frais et continuer nos projets initiaux.

« Je te suis ! » Dis-je simplement en me levant de mon carton pour marcher dans les pas du Berry, j’ai fais du bruit comme un idiot, mais les policiers ne devraient pas arriver à temps pour nous retenir. Nous voilà à l’extérieur, s’éloignant donc de l’épicerie, quand mes pas s’arrête. « Ah ! Je n'ai pas acheté ce qu’il me fallait du coup ! » Non sans blague... Bon je ne pense pas que je peux faire mes courses pour l’instant, une petite mine contrariée, je hausse les épaules, tant pis, reprenant mon engouement habituel, je tiens la glace sur mon poignet.

« Tu viens avec moi de toute façon non ? Donc je n’aurais pas le choix que d’y aller ! » Je suis sûr que Berry me remettra à l’ordre si ce n’est pas le cas. « Tu sais déjà le genre de téléphone que tu veux, tu vas reprendre le même qu’avant ? Faudra que je chipe ton numéro, d’ailleurs tu gardes le même ? Si c’est le cas je l’ai déjà ! » Ok Phoenix, doucement... Je parle trop non ? Mais de cette façon j’oublie aussi la douleur dans mes mouvements trop brusques, faut dire qu’être raisonnable ne fait pas vraiment partie de mes qualités.

   

TENUE ■ Si monsieur faisait un peu plus attention à lui, plutôt que jouer le cascadeur en folie, peut-être qu'il n'aurait pas à passer une radio pour son poignet douloureux. Il ne devrait même pas broncher quand je lui ordonne d'aller à la clinique, au moins pour s'assurer qu'il n'est pas cassé et qu'il pourra toujours s'en servir sans soucis. Il croit que je dis ça pour l'embêter ? Loin de là, sinon je le laisserai dans sa mouise et continuerais ma route. Là, je le force carrément à me suivre, promettant ainsi de l'accompagner. Ce n'est pas gentil de ma part, non ? Après tout, je pourrais le laisser se débrouiller ou carrément, le laisser avoir mal sans bouger le petit doigt. Berry le gentil, il n'y aura pas droit tous les jours. « Mais ? » Je n'aime pas quand il y a toujours un « mais » quelque part. ça veut dire qu'il a quelque chose à discuter, alors que non, je ne lui laisse pas tellement le choix. De toute façon, je ne peux inconsciemment pas abandonner ce gamin à son sort, ni lui dire d'être grand. Je le materne légèrement, mais ce n'est plus trop un soucis avec lui. Quand on est suffisamment timbré pour vouloir tester l'effet d'une balle, faut vraiment faire attention. « De rien. » Dis-je dans un soupir, sans réellement le regarder. Ce n'est rien, une routine avec ce gamin.

La police n'est pas loin et je ne tiens pas à m'éterniser ici, faisant signe à Phoenix de me suivre vers la porte arrière, celle servant au personnel du magasin. Je suis entré par-là, je ressors donc par-là. à l'extérieur, je peux entre le remue-ménage des forces de l'ordre, ils parlent fort à travers l'agitation de la rue voisine. Plus  je suis loin de là, mieux je me porte. « On ira faire tes courses ailleurs, ce n'est pas grave. » Pourquoi se compliquer la vie quand on peut faire au plus facile ? Au pire, il verra ça un autre jour, plus tard, je ne sais pas quand. à mon avis, il pensera à sa blessure avant ses courses, surtout si je suis dans les parages. Je ne tiens pas à terminer avec un moineau pleurnichard sur le dos qui n'aura rien de ce que je lui conseille. « Voilà, c'est exactement ça! Je vais t'y traîner. » Et ce n'est pas pour lui faire peur, oh non.

« Pas du tout. Un nouveau modèle, ça devrait le faire, mais je ne connais pas tellement les nouvelles modes. Tu as quelque chose à me conseiller ? » Je marche généralement au coup de coeur, sans suivre les dernières sorties. Quant à mon numéro de téléphone, je l'ignore. « Je vais devoir me refaire une carte, la mienne est morte avec mon portable. » Je n'accuse personne, loin de là. Peut-être qu'un peu, mais Phoenix doit se douter que je le vise. « Je demanderais sur place, sinon tu seras le premier à avoir le nouveau. » Tout en parlant, je cherche un marchand de portable, de base là où j'ai acheté le miens. à cette heure-ci, les commerces sont pleins à craquer et je vois déjà le monde grouiller dans la boutique. « C'est bondé, on peut repasser plus tard. » Je n'ai pas la foi de me battre pour un portable, surtout avec les nouveaux modèles en vente. « Tu veux boire un truc ? » Demandais-je, même si je suis plus tenté pour l'emmener faire une radio de son poignet.
   
   

TENUE ■ Je dois vraiment avoir un problème pour avoir envie de faire des expériences suicides, mais je pense que je suis simplement remplis d’inconscience et qu’a ce stade même la douleur ne m’effraie pas, j’ai mal, mon poignet me lance au moindre mouvement et pourtant je continue de rester borné et ancré sur mes positions en étant toujours plus fou et débile au fur et à mesure que les secondes passent, bien entendu c’est encore des actes irréfléchis auxquels je ne vois pas le mal, mais bon par chance j’ai Berry. Mon sauveur, mon héros, il est cool et depuis quelques jours il remplit un peu mon entourage social, hier, aujourd’hui, on passe du temps ensemble et j’adore ça, il me propose même de m’accompagner à l’hôpital, de quoi me rassurer car l’idée de me rendre seul ne m’enchante pas, je ne suis pas de ceux qui fréquentent ce genre de lieux quotidiennement malgré mon taux de conneries exagérées. « rien ? » Un sourire et je le remercie simplement pour sa proposition, un échange simple, mais cool et gentil, de toute façon je sais que je peux compter sur Tagada, il est un chic type avec plein de tours dans son sac, de quoi m’impressionner encore et toujours.

On s’enfuit bien vite avant que les policiers ne remarquent notre présence et dehors je réalise qu’au final je n’ai pas pris ce que j’étais venu chercher, bon en même temps je pense avoir une bonne raison vue ce qui est arrivé, mais ça m’embête un peu, tant pis, comme Berry le souligne je pourrais toujours aller les prendre ailleurs, je vais survivre, reprenant mon engouement malgré mon poignet douloureux.  « Keke, je compte sur toi alors. » Genre je suis le « blessé » mais aussi celui qui m’amuse le plus de cette situation, c’est le monde à l’envers, mais pour l’instant on avait prévu d’acheter le nouveau portable de Berry, du coup je change la conversation en le questionnant sur ses envies et ses préférences sans oublier certains détails importants pour moi.

« Ça dépend aussi ton budget, mais on va voir ça sur place, pourquoi pas un blackberry ?~ » Je ris de ma bêtise, mais je suis aussi excité à l'idée de l'aider dans sa quête, je ne comprends toujours pas comment je peux être « coupable » de la disparition de son téléphone, je ne me souviens de rien, du coup je suis dans le flou. « Le pauvre... » Ça sonne ironique et pourtant je suis sincère, un petit rire discret et joyeux devant la suite, je suis le premier à l’avoir fufufu, je pourrais peut-être le harceler officiellement. « Plus tard ? Quand ? Tu dois en avoir besoin non, tu es sûr que tu ne veux pas qu’on entre ou qu’on en cherche un autre ? » Même si c’est vrai que c’est bondé, il doit y avoir un moyen de se faire une place ou de trouver un autre vendeur identique dans les parages non ?

« Oh oui ! Ça m’a donné soif cette histoire, tu veux aller où ? » Je grimace en lever la main oubliant que j’ai mal, je suis stupide. « Aie aie... » Soupirais-je avant de relever la tête en agissant comme si de rien étais, m’en fichant un peu -beaucoup- en ne réfléchissant pas aux conséquences.

   

TENUE ■ Après cette courte discussion dans le supermarché, nous laissons celui-ci derrière nous pour filer hors du commerce et rejoindre la rue, l'air de rien. Nous n'avons pas assisté à un braquage, ni même intercepté un fou furieux avec une arme. Du moins, c'est l'impression que nous devons donner aux gens que l'on croise, la tête dans les nuages ou l'esprit occupé. Ce n'est pas plus mal, je ne aucune envie d'expliquer cet épisode à qui que ce soit, et Phoenix devrait en faire de même. Oublions, c'est la moindre des choses à faire. Même si je sais que je ne pourrais jamais oublier les images imprimées dans ma rétine. Quant à ses courses, il pourra toujours les faire ailleurs. Hors de question que je revienne en arrière pour deux ou trois produits trouvable n'importe où en ville. Qu'est-ce que l'on va dire à la police ? "salut, j'ai oublié de faire mes courses après avoir immobilisé un braqueur" ajoutez à cela un "bonne journée" et c'est la formule du succès assuré. Non, je préfère encore qu'il change de marque ou s'en passe carrément pour aujourd'hui. « T'inquiète. » Dans un sens, il devrait réellement s'inquiéter. Non mais sérieux, un mafieux qui promet d'emmener un gamin faire ses courses, normal. Il devrait y avoir plus important qu'un portable, comme passer une radio, mais non. Quand il a quelque chose en tête, il ne l'a pas ailleurs. J'abandonne le scanner pour l'instant, mais qu'il ne soit pas rassuré pour demain ou les jours à venir.

Mon budget, en voilà un sujet de discussion intéressante quand on ne sait pas comment je gagne ma vie. Je fais mine de réfléchir, comme si j'avais un quota à respecter sur mon compte bancaire. « Peu importe, tant qu'il marche. » Blackberry ? Il se fout de ma tête, en fait ? Je lui lance un regard inquisiteur, avant d'hausser les épaules. Ouais non, ça ne vaut pas la peine de râler pour si peu. évidement, il ne se souvient de rien cet idiot. Autant qu'il reste dans son brouillard, moi je continuerai à avancer sans lui. Dans tout les cas, il sera sûrement le premier à avoir mon nouveau numéro, surtout s'il m'aide à choisir mon téléphone. Logique, non ? « Hum, on pourrait continuer un peu plus loin, mais ça risque d'être partout pareil. » C'est l'heure de pointe, faut pas trop chercher. Au pire, nous ne sommes pas à une près, n'est-ce pas ?

« On trouvera en route. » N'importe où, tant qu'il y a à boire. Ce Phoenix est vraiment un abruti, il peut pas rester en place et garder son bras blessé à l'abri ? Il m'agace. « évite d'agiter ta main. » Dis-je en le forçant à s'arrêter pour prendre la serviette, la dérouler et l'attacher derrière sa nuque pour soutenir son bras. « Comme ça, tu vas arrêter les gestes brusques. » Je ne fais pas du tout attention à lui, pas du tout. Bon, au moins, j'ai trouvé un endroit où s'arrêter pour boire.

« On s'arrête là, ça a l'air bien. » L'air, mais peut-être pas la chanson ? L'enseigne est basique, avec un nom potable et quand on rentre, c'est tout aussi banal que l'extérieur. Là, personne ne risque de nous embêter. Je me dirige vers le centre de la pièce, prenant place à une table contre le mur. « Tu veux boire quoi ? Oublie la pina colada. » Direct, sans hésiter.
   
   

TENUE ■ Je ne m’inquiète pas vraiment, tant que Berry est là j’ai l’impression que tout va, quand je repense à ses prises dans le magasin j’en ris encore, il est incroyable, sa « petite » taille ne l’empêche en aucun cas de s’imposer et de me faire l’admirer encore plus a chaque fois, mais je suis content de l’entendre dire qu’il m’accompagnera, je ne sais pas vraiment quand j’irai, ni ce que je peux bien avoir au poignet pour souffrir au moindre mouvement, mais ça va passer ! Je suis têtu, borné et peu enclin à être raisonnable, donc ça n’étonnera personne de me voir repousser mes visites chez le médecin. Du coup plus que d’aller passer une radio je préfère encore revenir à ce qu’on avait initialement prévu, acheter son téléphone portable, je ne sais pas s'il a un budget à mettre dedans ou s’il s’en fiche royalement, pour ma part je connais un peu les téléphones, mais ce n’est pas mon dada non plus, je suis plus mangas et jeux vidéo que le reste de la technologie électronique. Mais je sais qu’il existe des blackberry et forcément je ne peux pas m’empêcher de lui en faire la remarque. Je ris, mais il ne relève pas ma petite blague, dommage je boudine un peu devant son manque de réaction alors qu’il hausse les épaules l’air de s’en ficher un peu, tristesse je me suis pris un vent froid.

Les boutiques de téléphone sont blindées et Berry ne semble pas prêt d’attendre parmi toute cette foule pour obtenir un nouveau mobile, je le propose de voir ailleurs ou de faire une place pour acheter son bien, mais il préfère surement attendre que le monde ait disparu pour être tranquille, du coup boire un verre pour patienter et aussi une bonne idée, je crève de soif, mais dans mon élan j’en oublie que j’ai une blessure et mes gestes trop brusques me font souffrir, grimaçant de douleur en ne pouvant taire des sons témoignant de ce malaise soudain. Je souris comme un idiot aux mots du Berry, éviter de bouger c’est difficile pour moi, dès que je suis « excité » j’en oublie mon poignet. Un vrai boulet.

Mes pas s’arrête au rythme de ceux du Berry alors qu’il s’occupe de moi, trouvant le moyen de bloquer mes mouvements avec la serviette, je le regarde faire en le fixant un sourire aux lèvres, il est rassurant et sait comment agir. « Merci~ désolé j’ai tendance à oublier que j’ai mal héhé. » Au moins j’avoue moi-même que je suis un idiot avec cet aveu. Je le suis lorsqu’il a trouvé un endroit qui lui plaît, entrant en marchant dans ses pas pour m’asseoir en face de lui.

« Ah, pourquoi ? » J’en avais déjà oublié que mon état était déplorable à cause de cette boisson la veille, bien que je la bois sans alcool. Je joue avec mes lèvres avant de réfléchir en regardant en direction du bar. « Un sirop de fraise alors ! » J’avais envie d’un truc frais et sucré. « Au fait, comment il fait ton patron pour t’appeler si tu n’as pas de téléphone ? » Oui je me souvenais de cette conversation qu’on avait eue avant le mega blanc dans mon esprit. « On devrait vraiment y retourner après, puis je veux pouvoir t’appeler aussi~ » Je suis honnête, j’avais pris son numéro pour pouvoir parler avec lui et m’en rapprocher, alors j’avais hâte.

« Tu travailles quand d’ailleurs ? Demain tu es sûr libre pour l’hôpital ? Sinon on peut y aller un autre jour. » Qu’est-ce que je disais déjà ? Haha.


   

TENUE ■ La foule n'a jamais été mon truc, moins j'en vois, mieux je me porte. ça grouille, se bouscule et au final, ça ne sert à rien de se presser. Phoenix n'a pas à s'en faire, je peux attendre une petite heure ou deux, au pire je repasserai plus tard, voir demain. Je ne suis pas impatient d'avoir un nouveau téléphone, même si c'est très important pour moi. Jae ne peut pas me joindre sans ça, même si je l'ai prévenu. Enfin, il sait juste que je l'ai fait tomber, pas que Phoenix me l'a ruiné en retirant son pull alors qu'il était dans la poche. Bref! Autant boire un coup en attendant que le monde se vide, qu'ils retournent à leurs occupations ou filent ailleurs tout simplement. Puis, ce n'est pas tous les jours que j'invite Phoenix à boire un truc avec moi, non ? Des occasions comme celles-ci, il en verra rarement. évidement, faut toujours qu'il agisse avec inconscience et que je le réprimande tel un parent ou un grand frère. Il est chiant, je vous promet. C'est un gosse qui ne tient pas en place, qui s'agite et aggrave sûrement sa blessure. Déjà qu'il n'est pas en route pour l'hôpital, qu'il ne me force pas à appeler une ambulance. Je serais capab- Ah merde, mais je fais comment sans téléphone ? J'en piquerais un à quelqu'un pour deux secondes, y aura pas mort d'homme.

Agacé, je m'arrête pour qu'il fasse de même, prenant la serviette pour la passer autour de son cou et soutenir son poignet. Ce n'est pas très pratique, et peut-être même que ça ne tiendra pas la route, mais c'est le moins que je puisse faire pour qu'il minimise les dégâts. « Tu es trop stupide pour t'en souvenir. » Soufflais-je aussitôt, en fixant la serviette blanche solidement accrochée. Bon, ça devrait le faire jusqu'à qu'il retourne chez lui ou aux dortoirs. Détournant mon attention de lui, je trouve rapidement un coin tranquille pour nous installer, prenant place à une table tandis que Phoenix s'assoit en face de moi.

Pas de Pina Colada, sans hésiter. La dernière fois, il a merdé et moi aussi. Je repense à mon geste, râlant dans ma barbe invisible. Sirop de fraise, d'accord ça marche. Pendant que je fais signe à un serveur de s'approcher, je manque de m'étouffer avec ma salive. « YAH! Je l'ai prévenu que je serais injoignable jusqu'à me racheter un téléphone. Il se débrouille. » Bon sang, il pose des questions débiles. Ah ? Il est sérieux ? Pour m'emmerder, c'est le premier. « Hm, on ira après. » Acceptais-je calmement. Entre temps, je commande deux sirops à la fraise à l'homme qui s'était approché de nous.

« Je travaille après les cours et les après-midi pendant les week-end. Ouais, mais faudra se bouger tôt le matin. » Je préfère ne pas dire que je bosse de nuit, ou en fin de soirée. Au lieu de ça, je donne mes horaires du café où je travaille, supposant qu'il ne cherche pas trop à en savoir. Le serveur revient deux minutes plus tard avec nos verres, les déposant en face de nous. Je le remercie et porte la paille à mes lèvres. « Pourquoi tu veux m'appeler, au juste ? » C'est sorti comme ça, même si ce n'est pas tellement important dans le fond. Il fait ce qu'il veut, mais faut croire que je cherche un sujet de conversation pour m'éviter le blanc.
   

TENUE ■  Je n’ai jamais trouvé la foule gênante, je me fais toujours une place là où je veux aller, me faufilant entre deux corps, mais en même temps je ne me pose pas vraiment de question du coup ça aide pas mal. Si j’avais été à la place du Berry je serais surement rentré en m’insérant entre les gens, farfouillant à droite et à gauche jusqu’à trouver un téléphone et un technicien, vendeur pour demander de l’aide si besoin. Mais bon je suis trop occupé à me faire mal dans mes gestes brusques, je ne peux même pas imaginer à quel point je dois être blasant quand j’agis de cette façon, alors quand il se rapproche pour me caler la serviette afin que j’évite d’empirer les choses je le laisse faire avec un petit sourire, il peut dire parfois des mots peu enclin a notre relation, il prend soin de moi malgré tout. Je fais une petite moue qui dure seulement quelques secondes quand il me traite de stupide avant de pouffer, ne pouvant pas jouer la comédie bien longtemps.

Du coup au lieu de s’attarder à attendre que la foule s’en aille je le suis dans un bar quelque peu isolé, installé à l’abri des regards, tranquille contre un mur, il me soumet de ne pas commander ma boisson favorite, du coup je me rabats sur un sirop de fraise, le laissant demander nos verres au serveur je ne perds pas une minute pour remettre l’affaire de son patron sur le tapis, dire qu’il couche avec lui, je suis toujours curieux malgré tout, je n'ai pas eu assez d’information à mon gout, devrais-je être plus direct pour en récolter davantage ? Mais que suis-je censé demander ? Au fond je ne connais rien à tout ça, à part ce que j’ai pu voir ou apercevoir dans mes mangas, je suis un novice complet.

« Tu coups vous vous voyez quand pour le faire ? » Je suis un idiot quand même, mais bon je ne saisissent pas vraiment leurs relations. « OK ! » Un large sourire je suis content qu’il accepte qu’on y retourne, ce serai dommage de devoir revenir alors que nous sommes à côté et puis je veux avoir son numéro et lui téléphoner ou le SMS quand je le souhaite, s'il va acheter son portable sans moi ce ne sera pas pareil.

Pour notre visite à l’hôpital je me questionne sur son temps, il semble être quand même occupé entre ses cours et son boulot alors quand est-ce qu’il pourra m’emmener, je n’irais pas tout seul et je pense qu’il a bien compris que je n’étais pas très raisonnable. « Je risque d’oublier, rappel moi le avec ton nouveau portable. » Comment j’en profite, heureusement que je suis rempli d’innocence et du coup on ne soupçonne pas que je puisse faire exprès et en jouer, ce qui forcément n’est pas le cas, vu que je suis trop naïf pour ça. « Pour parler ? Pour qu’on devienne proche ? Je ne sais pas ! Mais j’aime pouvoir appeler mes amis ! » Je m’excite tout seul, mais bon je suis comme ça.

« Pourquoi, tu ne veux pas que je t’appelle ? Je peux aussi envoyer plein de messages ! Puis comme ça je pourrais t’accompagner quand tu sortiras de nouveau la nuit, je ne me souviens pas vraiment de notre première fois... » Le serveur arrive pile à ce moment-là et vu comme j’ai terminé ma phrase il a dû surement interpréter autre chose vue son regard et son sourire, sauf que là aussi, je suis trop naïf pour m’en rendre compte ou pour comprendre ce qu'il peut penser, le fixant simplement en retour.


   

TENUE ■ De quoi se plaint-il ? Phoenix a l'occasion de boire un verre avec moi sans que je râle ou refuse une quelconque demande de sa part. Cette fois, c'est moi qui tend la perche pour qu'il s'accroche, imposant quand même mes conditions, à savoir aucune boisson à base d'alcool et pas de pina colada non plus. Ce truc va me sortir par les yeux sans jamais avoir goûté. Quand je dis détester la foule, ce n'est pas pour m'engouffrer dans un shop bondé, mais Phoenix semble avoir pigé pour une fois. Tant mieux, je n'ai pas envie de faire un dessin, surtout sans feuille, ni portable. Quoi que, des fois je me demande s'il a vraiment un cerveau... Sa question sur mon patron me laisse presque sans voix, si je ne pensais pas à gueuler mon « yah » favoris, tel un avertissement. Mon patron, ce n'est pas  le genre à traîner dans un bureau avec un costard et une cravate. Kang Jae est très loin de cette image, même si mon cadet l'ignore complètement et se plonge dans l'un de ses mangas pour décrire l'univers irréel de mon lien. J'en roule des yeux, lâchant un gros soupir en désirant une seule chose, changer de sujet.

Pardon ? Temps mort. Il vient de dire quoi là ? Cette question me laisse un goût acide dans la bouche et si j'avais un fusil dans les rétines, sûrement qu'il serait déjà mort. « Peut-être ce soir, quand je te lâcherais au coin d'une rue déserte. » Je dis n'importe quoi, oubliant que Phoenix croit à mes mensonges. « Je plaisante, jamais. » Je n'ai pas de date prévue, ni de valeur sûre pour passer la nuit avec mon leader. Puis merde, il n'a pas à savoir ça! J'ai une envie soudaine de me taper la tête contre la table et me plaindre jusqu'au coucher du soleil, quitte à louper ma vente de portable. De toute façon, je suis piéger avec ce pigeon sur les bask'.

« Tu ne perds pas le nord, en fait. » Dis-je en soufflant, pour cette histoire de lui rappeler avec mon nouveau portable. S'il croit passer à travers mon rayon x, il se fourre le doigt dans l'oeil. J'ai bien vu qu'il profite de la situation, même s'il n'a pas besoin de tout ça pour avoir mon numéro de téléphone ou juste un sms de ma part. Quoi que, il a le droit de douter. Proche, amis, tout ça dans la même phrase s'il vous plait. Une grimace apparaît sur mon visage, tandis que je porte la paille à mes lèvres. Il se fait trop de film, c'est effrayant. « Franchement, tu n'as jamais été aussi agaçant que maintenant. » Soufflais-je en faisant des bulles dans mon verre de fraise. Il me saoul, je pense qu'il doit le remarquer à ma tête de six pieds d'long.

« Tu n'as pas l'impression de déranger, Phoenix ? » Je demande simplement en relevant mes yeux vers lui, tout en aspirant une gorgée. Il tape trop l'incruste, n'a-t-il pas d'autres amis dans son bahut ? « écoute, je ne vais pas t'inviter à toutes mes soirées noctures, la dernière fois s'était un cas de force et un pur hasard. évite les messages et les appels, je n'aime pas être harcelé. » Je réduis vachement la liste de possibilité, soufflant pour la énième fois. Je ne sais pas quoi faire avec ce gamin, sérieux. Pourquoi est-il aussi collant ? « Tu es comme ça avec tout le monde ? » Ou c'est seulement avec moi qu'il insiste à ce point ? Dans ce cas, pourquoi moi ? Je me pose trop de question, passant une main dans mes cheveux pour les ébouriffer brusquement et d'une manière préoccupée. Il m'agace, franchement.
   

TENUE ■  Est-ce que je pose trop de questions ? Est-ce que je suis trop direct ? On me le dis souvent, mais cela rentre d’une oreille et ressort de l’autre, alors bon, je continue simplement sur ma lancée, curieux, toujours curieux du moins détails, qu’il soit personnel ou non je fonce dans le tas en osant une question que d'autres seraient embarrassés de simplement penser. Mon expression change à sa réponse, alors que j’allais dire une connerie, mais cette fois il faut croire que j’ai eu un éclair de génie et je me suis retenu de l’exprimer, je crois que Berry m’aurait tué haha ! Un sourire s’identifie sur mes lèvres en croyant à ses paroles alors qu’une mine déçut revient quand il dit plaisanter. « Mince. » Pourquoi mince ? Parce que : « J’aurais voulu avoir les détails~ » Bon j’aurai quand même dit une bêtise, mais ça faut pas m’en vouloir, je ne prends simplement pas conscience de certaines choses, Berry a dû s’en rendre compte déjà.

« Pourquoi tu dis ça ? » Ah ! Pour le portable ? Bah en même temps je m’assure qu’il me donne bien son numéro aussi héhé, mais je n’en doute pas, j’ai réussi à l’avoir la première fois, bien que cela ne fût que pour quelques minutes ? Tristesse. Agaçant ? Pourquoi suis-je agaçant, je le fixe en essayant de comprendre ce que j’ai faits. Encore à cause de mes paroles ? Je réfléchis intensément comme un idiot, comme si ce n’était pas une évidence, torturant mon esprit un instant. « Je te dérange ? » Demandais-je tout naturellement, je ne comprends pas où il veut en venir, qu’est-ce que j’ai faits ? Je grimace devant ses mots, mais je m’en fiche, même s’il dit ça je trouverais bien le moyen de m’incruster, pour les appels et les SMS, je suis un poison, il ne pourra pas y échapper. « Je ne vois pas ce qu’il y a de mal à ça. » Dis-je en buvant dans mon verre, relevant seulement les yeux vers lui à sa question. « Je ne sais pas, je ne me suis jamais posé la question, surement ? J’en ai aucune idée. » Un large sourire et je repris. « Mais je veux vraiment être ami avec toi~ T’es trop cool. » L’avantage d’être un « gamin » innocent, c’est de pouvoir dire tout et n’importe quoi sans aucune crainte. Buvant rapidement à la paille, je finis mon verre trop vite, bien trop vite sans m’en rendre compte, aspirant de l’air, je joue avec les glaçons. Levant le bras j’oublie ma blessure et forcément j’ai faits encore un geste brusque avec celui qui est entouré par la serviette, grimaçant à nouveau... Boulet.com. Je serre les dents sans rien dire en levant l’autre bras comme si de rien n’était.

« Je peux en avoir un autre s’il vous plaît ! » M’exclamais-je, même si je suis un sale gosse, au moins je ne suis pas un pleurnichard, surement encore mon inconscience qui fait des siennes en repoussant mes limites.