tenue. ∆ « Peut-être que j’essaierai dans quelques mois, mais ça ne me dérange pas vraiment même si je suis curieux il y a des gens qui vivent de leur foi et ne connaissent pas non plus ce que c’est que le plaisir physique je ne suis pas le seul. »Pinçant mes lèvres, je le regardais longuement avant de sentir mes lèvres se redresser, doucement sous l’envie de rire. « Ouais mais bon, on sait tous que les curés sont pédophiles. » Voilà, c’était dit, c’était le cliché du jour façon Kaien Kurosaki. « Non je blague, enfin pas totalement, mais t’as compris. Mais eux c’est un choix, c’est ce qui fait la différence. » Lui n’avait pas choisi. Qui voudrait choisir cette voix de toute façon ? C’était triste mais fallait faire avec de toute façon. Pas le choix. C’était …. Horrible. « je sais. J’ai vécu ça de nombreuses fois, je n’aime pas vraiment avoir des crises devant les gens, voir leurs désarrois quand ils ignorent quoi faire me font me sentir coupable. » « Tu n’as pas à te sentir coupable. Tu ne devrais vraiment pas. Ce n’est pas ta faute. La vie est faite ainsi. Mais ne te sens pas coupable. » et puis ça m’énervait moi qu’il se sente coupable. Comment pouvait-on se sentir coupable ? Il était malade, il était plus affaibli que les autres, pourquoi se sentait-il comme ça ? J’avais envie de lui foutre un kick. Mais je ne le ferai pas. Il ne le méritait pas. Mangeant le gâteau tranquillement, tout en buvant et discutant, je lui annonçais alors que j’allais l’aider pour cette fameuse liste. J’avais de l’argent en pagaille que je n’utilisais pas. Autant que ça serve à quelque chose non ? « Tu vas te ruiner pour réaliser mes rêves, décidément je suis gâté ! Merci. » Secouant la tête je lui fourrageais à nouveau les cheveux amusé. « Pas grave. J’ai tellement d’argent que bon. Autant que ça serve. On ne dirait pas mais j’suis riche. Même si je vis comme un pouilleux. » Parce que je n’aimais pas utiliser cet argent. « Personne le sait, sauf Gin mais toi je peux bien te le dire, je sais que tu tiendras ta langue. » Je bus une gorgée de ma boisson en soupirant par la suite. « Le directeur de l’hôpital, c’est mon géniteur. » Mon ton était sec, démontrant simplement ô combien je ne l’aimais pas.

TENUE ∆ Je le juge du regard a sa réplique, c’est vrai qu’il y avait des tas d'histoires dessus, mais je n’étais pas de ceux capable de juger et de mettre tout le monde dans le même panier, ce n'était pas du tout mon genre, je suis sûr que certains d’entre eux son vraiment fidèle à leurs convictions, je ne suis pas vraiment croyant, disons que je me fais mes propres idées sur ce qui m’attend, j’aimerais savoir et croire qu’il y a vraiment un « après » une fois que je serais mort, mais dans l’immédiat je me fiche de savoir si je vivrais éternellement ou si je disparaîtrais totalement, tout ce qui m’importe c’est de laisser un peu de moi égoïstement dans ceux qui j’aime. Il a raison, dans mon cas je n’ai pas choisi d’être malade, mais c’est la vie et je ne peux malheureusement rien faire ou plutôt si je peux l’accepter, ce que j’ai fait et depuis tout est ok, je n’ai pas peur et je n’ai pas de regret, il me reste encore environ six mois pour comblé ce que je désire faire, ce n'est pas encore fini. Je souris lorsqu’il me dit de ne pas me sentir coupable, hochant la tête. « Ok senpai, je ne le ferai pas alors ~ » Riant, amusé malgré tout, je sais que c’est loin d’être un sujet de discussion comique, mais je préfère le prendre avec légèreté. En fait on a de l’argent tous les deux, mais on n’en fait rien, pour ma part je pourrais surement être extravagant et gaspiller à tout va, j’aurais mes raisons de le faire, mais je ne suis pas comme ça. Le fait que Kaien veille à utiliser son propre argent pour m’aider à réaliser mes « dernier souhaits » me fait plaisir, je sais que ce n’est pas par pitié, mais ça me touche. Curieux de son début de phrase je l’observe en attendant qu’il vende la mèche, je ne suis pas du genre à balancer des choses qu’on me confie de toute manière, au contraire. Son père ? J’ai dû le croiser lors d’une de mes nombreuses visites durant ses six derniers mois, mais je n’aurais jamais pu me douter de ça, cependant le ton qu’il emploie me fait comprendre que quelque chose de cloche. « Tu ne t’entends pas avec ton père ? » Je suis curieux et quand je veux savoir, je demande simplement.

tenue. ∆ « Ok senpai, je ne le ferai pas alors ~ » Je lui souris doucement en signe de reconnaissance. Je ne lui donnais pas d’ordre, il le savait, c’était simplement des conseils, une sorte de conseil d’un senpai, d’un grand frère ou tout ce qu’il voudrait. Mais j’étais content qu’il le prenne ainsi. Soupirant, je lui parlais plus ou moins de mon père. Du moins, pourquoi j’avais autant d’argent et pourquoi je pouvais l’aider sans aucun souci. Autant que l’argent serve à quelque chose, non ? Et si c’était pour aider Kellian dans tout ce qu’il voulait faire, alors je m’en porterais mieux. J’aurais aidé mon ami avant qu’il ne puisse plus rien faire… « Tu ne t’entends pas avec ton père ? » Soupirant longuement, je me grattais le sourcil en réfléchissant à comment lui expliquer le pourquoi du comment. Posant mon verre, je m’adossais contre le meuble de la cuisine en haussant les épaules. « Ma mère était sa maitresse, quand elle est tombée enceinte elle est rentrée sur Sapporo. Je n’ai jamais eu de père. Du moins, jusqu’à il y a 3 ans. Son fils est mort dans un accident de voiture… Il n’avait plus d’héritier pour l’hôpital. Sauf moi, le bâtard, tout à coup devenu super important. » M’enfin bon, c’était pas pour autant que j’avais une quelconque relation avec sa femme ou le reste de sa famille. Et ça ne me dérangeait pas d’ailleurs. Je n’en voulais pas de relation avec eux. « Il ne m’a pas trop laissé le choix. Je ne voulais pas au début. Venir me voir uniquement car il n’avait pas d’autre issue… Si son fils n’était pas mort, je n’aurais jamais connu cet homme. Il m’a menacé avec un clan de mafieux. Pire, il a menacé de tuer ma propre mère pour que j’accepte. C’est pour ça que je suis là. Et je dois t’avouer qu’il me tarde qu’il crève. Son hôpital je n’en veux pas. Je le revendrais. » A qui j’en savais rien, mais je m’en débarrasserais. Je ne voulais même pas être médecin moi.

TENUE ∆ Je sais bien que ce n’était pas un ordre, plus une simple demande que j’acceptais de réaliser, puis il avait raison et je n’étais pas quelqu’un qui avait des regrets, bien entendu que si je me retrouve à mettre quelqu’un dans l’embarras à cause de ma situation ça me fait me sentir coupable parce que même si de mon côté je n’ai rien demandé, la personne en face n’a rien demandé non plus, mais c’est la vie et je fais ce que je peux pour résister et éviter que ce genre de chose se produise. J’ai des crises de plus en plus fréquemment et j’en aurais encore avec les mois à venir approchant de la « fin » pourtant même Kaien ne m’a pas encore vu dans un état lamentable, ça prouve bien que j’arrive à me contrôler ou alors simplement que j’ai de la chance ? Je ne sais pas, peut-être est-ce un tout, tout simplement. En tout cas je me contente de sourire avant de devenir curieux sur la situation de mon ainé, il ne semble pas entretenir une bonne relation avec son père et ça me donne envie d’en savoir davantage, du coup je l’écoute parler sans l’interrompre et je comprends au fût et à mesure de l’avancer de ses mots à quel point il se trouve dans une situation compliquée et surtout loin d’être banale finalement. « Je ne m’attendais pas à un truc du genre, on dirait un scénario de drama ton histoire ! » Je suis sérieux je ne me moque pas, puis je peux parler avec la mienne, ce n'est pas mieux. « Il faut croire qu’on est branché dramatique tous les deux » Je souris, entre moi et ma maladie et lui et sa « famille » on fait bien la paire. « Il aurait pu trouver un successeur parmi les médecins qu’il aurait formés, ça aurait surement été plus simple que te forcer à prendre cette route, surtout qu’un docteur qui ne veut pas l’être ça craint. » Moi je veux le devenir, mais je ne peux qu’atteindre ma seconde année, c’est ma limite, pourtant je ne suis pas envieux ou jaloux de mes camarades, au contraire, j’espère qu’un jour la médecine pourra soigner n’importe quoi et sauver de nombreuses vies, en étant malade et en vivant dans un hôpital j’ai pu voir à quel point c’est difficile, même pour les dons d’organes, si les gens étaient plus nombreux à le faire les listes ne seraient pas aussi longue, bien entendu encore une fois je ne fais aucun reproche, surtout que je n’ai jamais espéré la mort de quelqu’un pour obtenir son cœur, mais je ne suis pas le seul en attente et avec toute la bonne volonté de vivre on est cruellement destiné à mourir, c’est injuste quand on sait qu’on pourrait être sauvé non ?

tenue. ∆ « Je ne m’attendais pas à un truc du genre, on dirait un scénario de drama ton histoire ! » N’est-ce pas ? Ça faisait drama, sauf que là pour le coup ce n’était pas du tout un drama, mais c’était bel et bien ma vie à moi. « Il faut croire qu’on est branché dramatique tous les deux » Ouais… Enfin, malheureusement lui avait une vie bien plus dramatique que la mienne… Ce n’était pas quelque chose de facile… Et je ne savais pas comment il faisait, mais il le faisait… peut-être qu’une fois seul, il pleurait ? « Il aurait pu trouver un successeur parmi les médecins qu’il aurait formés, ça aurait surement été plus simple que te forcer à prendre cette route, surtout qu’un docteur qui ne veut pas l’être ça craint » Je posais mes coudes sur la table en soupirant. Il aurait pu en effet, ça aurait été bien plus simple. Autant pour lui que pour moi. Mais apparemment il tenait à ce que ça reste dans la famille… Famille dont je ne faisais pas réellement parti. Je n’avais pas envie de me prendre la tête ou quoi que ce soit sur l’héritage qui ne m’intéressait pas. « Vie de merde quoi. Je lui avais proposé cette idée en plus, mais il tient à ce que ça reste dans la famille. Et il ne veut surtout pas que ça aille à la famille de sa sœur. J’ai des cousins je les connais même pas. Je crois qu’il n’a pas dit que j’étais son fils…. C’est un putain de pataquès mon gars. » Même moi j’y comprenais plus rien à force. Soupirant longuement, je plantais ma cuillère dans le mug cake avant de finir de le manger et le rincer pour le mettre au lave-vaisselle. « Tu fais quoi demain après ta visite à l’hôpital ? » J’avais bien envie de le rejoindre et de lui payer un truc à manger pour lui remonter le moral. Même s’il ne disait rien, je restais persuadé qu’au fond de lui il était triste… Ce n’était pas facile du tout…

TENUE ∆ C’était étrange parfois de se dire qu’on pouvait avoir des vis que d'autres regarder à la télé, plaignant les acteurs ou l’histoire en ce disant « heureusement que ce n’est qu’un film » mais malheureusement il y a des gens en vrai qui vivent ce genre d’histoire, la réalité n’est pas rose, on a tous des épreuves à passer, à surmonter et parfois même avec toute l’envie de les dépasser on ne peut simplement pas le faire, c’est comme ça. Je me dis que son père abuse un peu -beaucoup- même si je ne juge pas les gens et encore moins lorsque je ne les connais pas, je pourrais surement donner une excuse à cet homme pour ses actes, mais je ne suis pas naïf, je suis peut-être compatissant, gentil et tout ce qui peut être dans cette famille d’adjectifs, je suis loin d’être idiots et je peux comprendre que ce soit compliqué pour Kaien, ce n'est pas une vie facile. « On dirait que ça va encore plus loin, si c’est une histoire de famille, de nom, de sang, tu vas avoir du mal à t’en débarrasser, mais fais les choses comme tu le sens, qui sait tu aimera peut-être la médecine avec le temps, ton père est surement un frein dans tout ça, tu ne veux pas aller dans son sens et je peux comprendre, mais faire quelque chose qu’on ne veut pas est encore plus pesant, c’est comme... vouloir absolument faire quelque chose sans le pouvoir, c’est frustrant. » Je rigole, mais c’est un peu la même chose tout en étant deux opposés, en tout cas j’espère qu’il trouvera une solution à tout ça et qu’il se libérera de ce fardeau. « Je ne sais pas encore, mais si tu veux qu’on fasse un truc je peux t’appeler quand c’est terminé~ » Je souris, je ne dis jamais non a une sortie entre amis, je préfère le faire pendant que j’en ai l’occasion, on ne peut pas savoir quand sera la « dernière ».

tenue. ∆ « On dirait que ça va encore plus loin, si c’est une histoire de famille, de nom, de sang, tu vas avoir du mal à t’en débarrasser, mais fais les choses comme tu le sens, qui sait tu aimeras peut-être la médecine avec le temps, ton père est surement un frein dans tout ça, tu ne veux pas aller dans son sens et je peux comprendre, mais faire quelque chose qu’on ne veut pas est encore plus pesant, c’est comme... vouloir absolument faire quelque chose sans le pouvoir, c’est frustrant. » Il avait raison et c’était exactement ce que je ressentais. Et je ne voulais pas qu’on me force à faire quoi que ce soit. Je n’étais pas du genre à vivre la vie d’une autre personne ou autre. Je voulais profiter de ma vie comme bon me semblait, et faire ce que j’avais envie. Même si depuis deux ans, bientôt trois ans, ce n’était plus le cas. C’était un peu déprimant d’ailleurs. Parce que ma vie sur Sapporo me manquait. Et ma mère me manquait aussi. Tout me manquait en fait. « Qui vivra verra, de toute façon, j’y réfléchirais le moment venu… » Pas besoin de se prendre la tête maintenant, alors que je savais parfaitement que tout allait bien, il n’allait pas crever. Sauf s’il avait un accident quelconque. « Je ne sais pas encore, mais si tu veux qu’on fasse un truc je peux t’appeler quand c’est terminé~ » Je souris longuement avant d’hocher la tête. « Ça me va. Comme ça je te rejoindrai ou quoi. » Rangeant tout ce que j’avais sorti, je pris sa tasse une fois son cake fini pour la laver à sa place. « Je vais me poser un peu, le vieux que je suis a besoin d’une petite sieste. » Je lui pinçais la joue l’air de rien, avant de filer dans ma chambre. Me jetant sur mon lit, je soufflais en roulant sur le dos, pour fixer le plafond. Dure vie.