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TENUE ❖ Ça faisait plusieurs jours que nous étions revenu de la croisière, la reprise des cours n’avait pas réussi à me sortir de la tête tous ses moments de rêves passés pendant ses trois mois. Trop de choses se sont déroulés et ça fait même trois mois que je suis en couple avec Berry ! C’est juste dingue et pourtant vrai. Aujourd’hui j’ai décidé de partir voir ma mère pour lui raconter tout ça, autant dire qu’elle a trouvé les évènements assez drôle, elle m’a même envié la balade sur le dos d’éléphant et a gardé l’idée pour un de ses mangas. Mais elle était occupée comme toujours donc je ne suis pas resté longtemps, juste le temps de lui dire bonjour et raconter comment cela c’était passé, une fois fait je suis parti le cœur toujours aussi léger et pourtant bien remplis. Ayant pris le métro jusqu’à la prochaine station, j’arrive à Minato, je pense que Berry devrait être chez lui, envoyant un message pour dire que je vais passer, autant profiter d’être dans le coin pour aller le voir, vu que c’est le weekend. Je ne sais pas si sa mère est présente, mais ça serait bien que je puisse la voir aussi, j’ai l’impression que cela fait une éternité. Marchant en suivant le chemin vers la rue de Berry, la tête perdue dans mon portable, quand je vois une ombre au sol, le temps de lever la tête qu’on m’avait déjà mis un sac dessus pour me la recouvrir, je ne vois rien et j’avoue que même si je n’ai peur de rien, sur le coup je n’ai pas compris la situation jusqu’à ce que je me souvienne de cette nuit où j’ai failli me faire tuer pour avoir entendu une conversation que je n’aurais pas dû... Ralliant les deux, j’essaie de me débattre jusqu’à ce qu’on m’assaille de coup et m’assomme, mon portable s’écrasant au sol, je me fais trimbaler je ne sais où ignorant forcément ce qui m’attend.

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TENUE ❖ ça fait quelques jours que nous étions revenus à Tokyo, et ça n'a pas été facile de revenir à notre routine habituelle. Se pointer à l'heure à l'école, retrouver les dortoirs du campus, revenir au QG du clan, retrouver les vieilles rues de la ville, réfléchir encore à comment procéder pour quitter les Bakuto, manger, dormir, vivre normalement quoi. La vie a reprit son cours et je crois que je m'y fais toujours pas, même après plusieurs jours sur la terre ferme, définitivement ferme. Assis à la table de la cuisine, je raconte à ma mère mes vacances, pendant qu'elle prépare du thé. Je lui parle de nos escales, de mes amis, de Phoenix, des choses que j'ai vu durant les trois derniers mois, de ce que je lui ai ramené. J'en dis tellement que si j'en étais capable, je pourrais en oublier la moitié. Je n'ai pas avoué pour Phoenix, bien que ce ne soit pas un secret à tenir. Ma mère le saura tôt ou tard, peut-être que je lui présenterais mon cadet comme étant mon copain. D'ailleurs en pensant à lui, je reçois justement un message m'annonçant qu'il arrive. Question réponse, je n'ai même pas besoin de lui répondre. Prévenant ma mère de sa visite, elle se réjouit au point de vouloir doubler les doses de sa boisson et préparer des biscuits. Faut toujours qu'elle en fasse trop, mais ça me fait sourire. Ce cadre est parfait ou presque, manque qu'un détail à régler pour que je sois sûr qu'il sera parfaitement parfait. Un quart d'heure s'écoule et je ne vois pas Phoenix. Il ne faut pas autant de temps pour arriver jusqu'ici, non ? Je me permet un sms pour savoir où il en est, attendant sa réponse avec importance. Dix minutes passent, toujours rien. C'est inquiétant, si j'étais quelqu'un de normal, sans rien à me reprocher, je m'en serais pas autant fait mais c'est différent avec moi. Je préviens ma mère que je sors le chercher, déposant un baiser sur sa joue avant de filer dehors, retraçant la route habituelle que l'on emprunte à chaque fois, mais pas de Phoenix. Mon pied écrase un truc dans un bruit sinistre et je me baisse pour ramasser l'objet légèrement abîmé... Un portable ? Je le reconnaîtrais entre mille, mais je m'en assure en l'allumant, tombant sur mon message qui s'affiche directement sur l'écran de verrouillage. Il ne l'a pas ouvert, ni vu. Un mauvais pressentiment me retourne l'estomac et je sens la panique me gagner. Où est-ce qu'il peut être ? Qu'a-t-il trouver d'intéressant pour changer de route et oublier son téléphone ? Impossible, il n'aurait pas pu le laisser là et s'en aller, surtout qu'il est bientôt minuit.

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TENUE ❖ Je suis bien connu pour ne pas être une personne aisément troublée ou affolée, même lorsque je fais face à une situation inhabituelle ou encore que le danger me guette je reste calme, comme si la peur elle-même ne m’était pas accessible, je ne ressens pas ses choses-là alors que je suis humain moi aussi. Je prends la vie un peu trop à la légère parfois, voulant tenter des coups foireux par curiosité, l’appréhension, l’angoisse, ce sont des émotions qui me sont encore inconnues, mais je sais que je pourrais les ressentir le moment venue, tout comme je n’avais jamais aimé quelqu’un et que je commence à savoir ce que cela signifie auprès de Berry. Comme un enfant qui doit tout découvrir en grandissant j’ai encore à apprendre tout simplement. Ce sac sur ma tête m’empêche de respirer ou en tout cas non sans difficulté, des coups m’assomment et surement pendant plusieurs minutes je n’ai pas repris conscience, quand j’ouvre les yeux je suis assis et attaché dans une sorte d’entrepôt, regardant tout autour de moi, j’ai l’impression d’être dans un de ses films de gangsters avec une victime sous contrat, sauf que je ne savaient pas être encore recherché par ses types, s’ils en ont bien après moi à cause de cette nuit il y a quelques mois. Plusieurs gars éloignés s’approche, pas très amical on dirait, mais je souris avec cette naïveté qui me fait croire que tout le monde peut changer. « Pourquoi vous m’avez emmené ici ? » Parce que oui, je questionne toujours et puis j’ai le droit de savoir, j’étais censé rejoindre Berry... D’ailleurs.... « Quelle heure il est ? Je devais me rendre quelque part, donc si vous pouvez faire vit... » Je crois que je pourrais déstabiliser tout le monde avec mon comportement, mais malheureusement ce n’est pas ça qui va me sauver, je n’ai pas le temps de terminer complètement ma phrase qu’un coup s’est déjà écrasé sur mon visage, me faisant saigner de la bouche, arg, j’aime pas ce gout. Il m’attrape les cheveux et me tire la tête en arrière pour me fixer de son regard noir de colère. « Tu étais censé être mort enfoiré. J’aurais dû m’occuper de toi directement. » J’avais raison, ces types sont ceux que Berry a réussis à détourner de moi quand j’ai découvert ses magouilles. « Contact Bishamon, je veux savoir pourquoi il s’en est pas débarrassé. Tout de suite ! » Le ton est froid et je n’ai toujours pas le temps de répondre que sa main agrippe ma mâchoire fortement jusqu’à presque la sentir se craquer sous sa poigne. « Tu dois crever enflure, les insectes n’ont pas leur place ici. » je crois que je me suis réellement foutu dans la merde là, autant je suis curieux de certaines douleurs, autant chaque coup qu’il me porte me fait cracher mes boyaux. J’arrive à souhaiter que Berry ne soit pas impliqué, il va surement être jugé pour m’avoir épargné. J’ignore encore à quel point cela pourrait tout changer.

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TENUE ❖ Les choses allaient très bien jusqu'à présent. La croisière fut parfaite, ma mère était heureuse, mon meilleur ami sortait enfin avec quelqu'un qu'il aime en étant aimé en retour, Phoenix sortait avec moi et le reste ne faisait aucune vague. Pourquoi fallait-il que ça change d'un coup ? En trouvant le portable de Phoenix par terre, je me doutais qu'un truc n'allait pas. Quoi, je l'ignore. Ma crainte a toujours été constante depuis la dernière fois où il m'a surpris, mais je pensais lui épargner le danger en faisant bien attention à lui, sauf que... On dirait que j'ai échoué. Mon coeur palpite bruyamment dans ma poitrine quand je fixe l'écran de son téléphone, ne comprenant pas bien ce qu'il se passe. Mon portable sonne et la musique me fait sursauter, manquant l'arrêt cardiaque. Un appel. Je n'ai pas tout les numéros des Bakuto mais apparemment, ils ont le mien. Décrochant, je porte l'appareil à mon visage sans ouvrir la bouche, le laissant débuter. « Bishamon, tu t'es vraiment foutu dans la merde, p'tit con. » ça fait plaisir à entendre. « à qui ai-je l'honneur ? » J'entends un petit rire à l'autre bout du fil, un brouhaha désagréable et la voix d'un autre gars. « Rapplique à la planque, celle de Minato. » Les Bakuto ont plusieurs planques, pour plusieurs groupes de personne. J'en déduis que c'est le groupe de la dernière fois, quand Phoenix nous a surpris. Je ne suis pas bête, les pièces se mettent rapidement en place et je comprends de suite où il est. Agacé, je raccroche, range les deux téléphones dans mes poches et cours jusqu'à la fameuse planque où je parviens si facilement à entrer. Y a personne pour surveiller l'entrée et quand je me retrouve dans l'immense pièce de l'entrepôt, je ne remarque personne à part cette silhouette dans le fond. On dirait qu'il est attaché, en me rapprochant, je peux voir son visage et le sang qui s'est écoulé de sa bouche. Le mien ne fait qu'un tour dans mes veines, tandis que la colère prend le dessus sur la lassitude. « Phoenix... Tu vas bien ? » Demandais-je en m'approchant de lui, inquiet. à mi-chemin, une voix me stop et je m'arrête à quelques pas de Phoenix. « On dirait que tu as mal fait ton boulot, Bishamon. Pourquoi ? »

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TENUE ❖ J’avais bien compris en entendant le gars parler de Bishamon que cela avait un rapport avec Berry, mais j’avais envie de croire qu’il ne le joindrait pas, qu’il ne viendrait pas, une partie de moi avait envie de le voir tandis que l’autre était inhabituellement inquiet à l’idée qu’il soit maltraité par ma faute. Même si pour l’instant c’était moi qui prenais les coups, je n’ai jamais été une personne violente, d’où ma certaine avidité pour ses choses que j’ignore, malgré tout chaque poing est douloureux, mon visage se déforme autant par la souffrance que les marques déjà naissantes de ce traitement sans pitié. Mes côtés sont touchés, mes cheveux arrachés, mes mains attachés dans le dos autour d’une chaise, je ne peux ni me protéger, ni même bouger le petit doigt, subissant simplement. Après plusieurs minutes les coups s’arrêtent me laissant un léger répit. Penché en avant les yeux clos je ne vois pas Berry arrivé, mais je l’entends, les pas approchent et sa voix résonne, partagé entre le soulagement et l’appréhension, ai-je peur de le voir ici ? Je ne sais pas si c’est ce que je ressens, mais en levant le regard pour l’apercevoir mon cœur s’emballe. Je suis trop naïf, bien sûr que cela allait lui retomber dessus, surement que j’aurais dû mourir pour l’empêcher de se retrouver dans cette situation, quel idiot... je suis pathétique finalement. « Qu’est-ce que ça peut faire... tuez-moi et on en parle plus, à quoi bon rendre des comptes maintenant. » Ma voix est faible, mais mes paroles sensées, il ne devrait pas s’en prendre à leur « Bishamon » a-t-il seulement une fois manqué à son devoir avant de m’épargner ? Je l’ignore, mais cette fois c’est ma faute. J’aurais dû fermer les yeux cette nuit-là, ne pas le voir, ne pas les entendre, m’enfuir, mais non je suis trop con pour ça. C’est la première fois que je me remets véritablement en question, surement parce que la situation n’est pas avantageuse et totalement différente de celle qu’on a connue, même menacer par un flingue j’avais l’impression d’être plus heureux et libre, mais cette fois, Berry n’est pas seulement mon ami... Je ne veux pas qu’il souffre. Consciemment ou non, mes sentiments se réveillent en me libérant de certaines émotions jusque-là insoupçonnées.

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TENUE ❖ C'était le risque à prendre en me déclarant à mon cadet. Je le mettais en danger en partageant mes sentiments, en voulant l'aimer bien plus qu'une simple personne, mais je pensais le protéger ou me défaire de ce danger avant qu'il nous rattrape. J'ai eu tord de laisser les jours s'écouler sans agir, en croyant que prendre mon temps ne changerait à ma situation. J'ai eu tord de laisser couler quand on m'a prévenu de le faire rapidement. J'entends déjà Jirô me rabâcher qu'il avait raison, qu'il fallait que je mettes un terme à cette histoire et qu'à cause de tout ça, Phoenix est dans de beaux draps. Je ne pense pas à moi. Je m'en fiche d'être blessé ou de redevoir quelque chose à quelqu'un. Le seul souhait que je désire, c'est qu'il aille bien et sois à l'abri. Manque de chance, mon vœu vient de partir en fumée quand ils m'ont contactés et que je me suis ramené en vitesse dans l’entrepôt, voyant Phoenix mal en point. C'est seulement quand il relève son visage que je peux voir l'étendu des dégâts, sentant la haine me submerger. Ces enfoirés ne ressortiront pas d'ici en un seul morceau, ça je peux le jurer. Peut-être que je ressemble à un chaton, mais ce sera mal me connaitre. Les paroles de Phoenix me blesse au plus profond de moi mais je ne peux lui en vouloir. « Ferme-là. Ils ne te toucheront plus. » Je lui promet, sur ma propre vie. Accordant un sourire réconfortant à Phoenix, je prends mon scalpel dans ma poche pour couper les liens et faire signe à Phoenix de s'éloigner de la zone, lui confiant ma petite lame au cas où, avant de me tourner face à la bande qui a finalement surgit dans l'espace vide, ricanant de la scène. « Tu m'as demandé pourquoi je ne l'ai pas tué. Je vais te répondre. Parce que je ne tue pas les gens que j'aime. » Ma voix est froide, loin d'être amical ou indulgente. Je vais me les faire, juste parce qu'ils ont osés le frapper. L'un des gars se rapproche de moi, barre de fer à la main. Ils ont tous une arme, mais j'ai bien plus de savoir faire en combat au corps à corps qu'eux. Je dois d'abord me débarrasser de cette bande avant de pouvoir m'occuper de mon petit ami, mais je n'hésite pas à me lancer dans le tas, évitant le premier coup pour saisir le bras du mec et lui tordre pour qu'il lâche son arme. D'un coup de pied, j'éloigne la barre assez loin pour qu'il ne puisse plus s'en servir, puis je lui assène un coup de coude dans les côtes en le repoussant à plusieurs mètres.  

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TENUE ❖ Je ne regrette pas que Berry se soit déclaré, je ne regrette aucun moment qu’on a partagé et je ne veux même pas imaginer que cela puisse se terminer alors que j’ai enfin trouvé une personne capable de me changer, de m’aimer et de me faire grandir et découvrir toutes ses choses que j’ignore encore. Berry est une source inépuisablement indispensable pour moi, après trois mois ensemble à vivre un rêve éveillé je ne souhaite pas tout jeter même si la réalité nous a rattrapés. Ce monde dans lequel vit Berry ne m’a jamais effrayé, lui il n’a pas changé et je ne suis même pas conscient de ressentir une peur car ça ne m’était jamais arrivé. Je n’ai pas peur pour moi, je n’ai pas peur de ses coups qu’ils m’ont balancé, je crains seulement qu’il paie de prix de mes actes aujourd’hui. Je suis inconscient, insouciant comme toujours pour leur dire de me tuer, mais au diable, je pourrais tester et voir si je suis tel un phœnix ! Berry me dit de la fermer, normalement je le ferai pas et il le sait pourtant je n’ai pas énormément de force pour être aussi bavard qu’à l’accoutumer. Son sourire me fait cependant du bien malgré tout, tentant de lui rendre malgré l’état lamentable de mon visage et le sens au coin de mes lèvres. Je suis libre de mes mouvement, encore bloqué par la position statique que j’avais. J’hésite à m’éloigner comme il me le demande, prenant la lame, je le regarde souhaitant simplement le retenir... Juste l’empêcher de les approcher, s’enfuir ou je ne sais quoi, mais je souris davantage en hochant la tête. Je m’éloigne comme je peux, par chance mes jambes ne sont pas touché, seulement le haut de mon corps, mais je ne compte pas m’enfuir pour autant, je recule simplement pour avoir une vue d’ensemble, Berry sait se battre, pas moi. Les gens qu’il aime...  J’ignore pourquoi mais ça me fait sourire de nouveau et le voir foncer dans le tas et se défendre contre ses types accélèrent les battements de mon cœur, ce n'est pas la première fois qu’il m’impressionne, au contraire. Pourtant c’est... différent. Tout semble différent et je n’ai simplement pas encore pris conscience à quel point ça l’est. Les coups s’enchainent et un des mecs l’attaque en traitre le frappant dans le dos avec sa barre de fer. « Berry ! » Hurlais-je, moi le premier étonné par ce pique dans ma poitrine... Je ne comprends plus rien, mais je n’ai pas le temps de m’interroger que je me suis déjà rué sur lui sans chercher à me protéger davantage. À ses côtés je lui demande accroupi au sol s’il va bien, voyant le gars qui m’a mis dans cet État sortir une arme et la pointer sur nous. « Tu aurais dû le tuer quand on te l’a ordonné. » Depuis le temps que je dis que j’aimerais être touché par une balle c’est peut-être l’occasion. « J’ai un sentiment de déjà-vu, pas toi ? » J’arrive à plaisanter en repensant au braquage, mais même si c’est plus sérieux je reste Phoenix. Ces gars n’ont pas de pitié, s’ils ont l’occasion de nous éliminer ils le feront.

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TENUE ❖ Qu'il ose penser que sa mort serait une solution est inacceptable. Il se reproche sûrement d'avoir été vu ce soir-là, mais je m'accuse moi-même d'être la cause de tout ceci. Si je n'étais pas un membre des Bakuto, Phoenix n'aurait jamais vécu tout cela. Si les Bakuto n'existait pas, nous ne serions pas là. Je ne peux pas en vouloir à Jae qui a monté ce clan pour rivaliser avec son père, je ne peux pas lui en vouloir d'être ce qu'il est, parce que je suis tout autant coupable d'avoir rejoint ce clan ou plutôt d'avoir cédé à sa proposition quand le premier à été vaincu. Phoenix a été kidnappé, frappé et séquestré dans cette fichue planque pour une raison qui nous échappe à tous les deux. Parce que je ne l'ai pas tué ou parce qu'il représente quelque chose pour moi ? Qu'elles sont leurs réelles motivations ? C'est peut-être un témoin gênant, mais jusque là nous n'avons jamais eu de soucis avec cette affaire. Détachant mon copain de ses liens, je lui fais comprendre de ne pas rester là, de se mettre à l'écart. Il est suffisamment amoché comme ça, pas besoin d'en rajouter une couche. Face à mes « potes », je ne compte pas m'enfuir avant d'avoir réglé quelques comptes avec eux. On ne touche pas aux gens que j'aime, fallait qu'ils le sachant avant d'agir bêtement. Je me défends comme un diable, rendant férocement les coups qu'ils tentent de m’asséner mais seul contre quatre, la partie devient rapidement compliqué. Un coup porté dans mon dos manque de me faire tomber, un genou au sol. ça fait mal. Je prends sur moi pour ne pas y penser, mais le temps de me relever, Phoenix a déjà couru à ma rencontre. « Ce n'est rien... » Répondis-je en serrant les dents, lançant un regard furibond à celui qui m'a tapé en traître. Un canon braqué sur nous, le temps semble ralentir et je retiens mon souffle. S'il tire, ça fera bien plus de dégât que ce coup de barre. J'aurai dû, mais je ne l'ai pas fait. « Je ne suis pas votre chien. » Rétorquais-je, non sans l'énerver. Déjà-vu ? La supérette. Sauf qu'il était seul et que j'avais mon... Mon yoyo ! Je le sors de ma poche, réfléchissant vite fait à quoi faire de ça... Finalement, je vise la main de celui qui a tabassé Phoenix, assez près de nous pour que l'objet le touche, dans l'intention de lui faire lâcher son arme. Si je parviens à le désarmer et à prendre le flingue, ça changera la donne. Si c'est pour protéger Phoenix, je n'hésiterai pas à tirer sur eux. 

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TENUE ❖ Je pense qu’on a tous les deux une vision qui diffère à cet instant, le voir se battre, me protéger où me venger, que sais-je ce qui se passe dans la tête de Berry, mais c’est cool ! Il a toujours été mon héros alors le voir là comme ça étaler quatre types tout seul... Mais dès qu’il se fait frapper en traitre par une barre de fer je n’hésite pas à foncer vers lui, je sais que je peux le gêner, mais je ne veux pas rester à rien faire pendant qu’ont le prend pour punching-ball, par chance ça se calme, sauf que c’est à un flingue qu’on fait face, je me remémore quelques souvenirs bien que je fus celui qui foncé sous l’arme dans le braquage sans peur toujours et qu’il m’a évité le pire avec son yoyo, inconsciemment je lui donne une idée de nous sortir de ce pétrin. Forcément on lui reproche de ne pas m’avoir tué, mais c’était à prévoir vu que c’est la raison pour laquelle nous sommes ici. Je ne l’ai dit à personne, si j’avais voulu parler je l’aurais déjà fait. Berry est en colère cela se sent comme si c’était palpable, mais je peux le comprendre. Quand il lance son yoyo un coup part et la balle semble avoir ricoché sur le bras de Berry, mais il a lâché son arme et je me jette dessus pour la pointer à mon tour dans leur direction, questionnant mon copain. « Ça va !? » Je ne sais pas s’il est juste éraflé ou non, mais son geste nous permet de prendre l’avantage. Un des types avance trop prêt et je tire au sol devant lui pour qu’il ne s’aventure pas trop près. « Vous devriez nous laisser et partir maintenant. » J’ignore s’ils vont abandonner et me laisser vivre ou pas, mais tant qu'on peux les éloigner pour l'instant ça sera toujours ça de gagné.

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TENUE ❖ Protéger ou venger, ça revient au même pour moi puisqu'ils ont touchés à Phoenix et qu'ils peuvent encore le faire. Cette fois-ci, je suis sur mes gardes et sur place pour lui venir en aide, l'empêchant ainsi d'être blessé à nouveau. Je m'en veux suffisamment pour les coups qu'il a dû recevoir avant mon intervention, mais je trouverai une manière de m'excuser plus tard, quand on sera sortie de là. Pour l'instant, ils sont bien décidés à régler son compte à Phoenix et à me punir par la même occasion. Comparé à lui, je ne risque pas la mort puisque je suis un complice, mais les témoins ont beaucoup moins de chance. Je fais en sorte de ne pas subir trop de dégât, déviant et ripostant autant que possible avant d'être arrêté par un coup douloureux dans le dos. Phoenix me rejoint et j'ai le soulagement le savoir proche de moi, si jamais il faut le défendre d'une nouvelle attaque. Celle-ci ne tarde pas à arriver, ce n'est qu'une menace mais ça peut vite devenir dangereux si nous ne faisons rien. Or, Phoenix me rappel un détail important du passé et c'est grâce à ça que je saisis mon yoyo et vise la main de l'homme tenant l'arme. Le coup part dans ma direction, mais il ne fait que m'effleurer le bras, trouant plus ma veste en jean que ma peau. Mon cadet a eu le temps et l'opportunité pour prendre le pistolet et le pointer en retour sur les autres, nous donnant un avantage. « Plus de peur que de mal. » On s'en sort bien pour le moment, ils n'osent pas s'approcher tant que Phoenix tient l'arme dans la main. Peut-il seulement viser quelqu'un sans ciller ? J'ai bien peur que non et dans le fond, je ne préfère pas qu'il le fasse. L'espoir fait vivre, j'ai cru l'espace de dix secondes qu'ils allaient filer en courant, mais ils sont toujours là, à se lancer des regards. Je reconnais ce genre d'échange visuel, c'est une bonne technique dans un groupe plutôt soudé. Ils se donnent des ordres par le regard et je comprends aussitôt qu'il ne vont pas abandonner. « Phoenix donne-moi l'arme! » Si quelqu'un doit se salir les mains, ce sera moi. C'est aussi une faille que je crée et qui permet aux autres de revenir à la charge. Ils sont quatre contre deux, un fait diversion pendant qu'un autre attaque, et même si on tire, on ne pourra pas tous les toucher. J'ai au moins le réflexe de me positionner devant le plus jeune avant qu'il ne soit touché, prenant le coup de couteau à sa place.

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TENUE ❖ Je suis un témoin gênant, ils savent que je sais pour leur échange et ils ne veulent pas prendre le risque de me laisser en vie, sauf que même si me prendre une balle ne me fait pas peur, je n’ai pas envie de mourir pour autant, encore moins maintenant que j’ai trouvé une place qui me convient et me rend encore plus heureux et curieux aux côtés de Berry. J’ai encore trop de choses à vivre, à découvrir, tous les deux on commence à peine et je ne veux pas que ces gars nous arrêtent, prendre des coups je peux encaisser, je peux tout encaisser, mais je n’accepterai pas que mon petit ami prenne par ma faute. Déjà quand le coup de feu part avec l’intervention de Berry j’ai peur qu’elle ne l’ait touché mais cette dernière n’a fait que l’effleure, un soupire de soulagement s’échappe de mes lèvres alors que je souris en lâchant de façon toujours aussi innocente et insouciante. « Tu aurais pu me dire si ça faisait mal. » Un peu d'humour. Il saura de quoi je parle avec mon avidité malsaine envers les choses comme les armes à feu ou autres. J’ai l’arme dans les mains et j’attends en ne sachant pas vraiment ce qu’ils ont prévu, Berry les connaît mieux que moi, tous ses regards sont incompréhensibles à mes yeux, de simples échanges sans importance. J’allais donner le pistolet au plus petit, mais nos adversaires ont sauté sur l’occasion pour nous attaquer, prêt à me tuer sans aucun doute, Berry s’interpose et je ne vois pas de suite qu’il s’est pris un couteau, se trouvant devant moi c’est lorsque du sang coule sur le sol que je comprends alors que le gars l’a retiré, me laissant voir l’arme blanche ensanglantée de rouge, du sang de la personne que j’aime et par réflexe je tire avec l’arme blessant celui qui a frappé Berry en criant de rage. Les gars entourent leur pote blessé tandis que je me laisse tomber au sol pour être au niveau de Berry. « Ça va ? Tu saignes ! » Je ne sais pas quoi faire mettant ma main contre la blessure en appuyant dessus. « Ce n'est pas parce que t’es mon héros que tu dois te sacrifier pour moi. » Je ne sais pas trop ce qui se passe dans ma tête, mais je suis rempli de tellement d’émotion toute plus forte les unes que les autres et finalement je ne me rends même pas compte que j’ai des larmes qui coulent sur mes joues, explosant intérieurement, trop de nouvelle chose qui s’impose. « Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? » Je ne sais pas comment les arrêter tout seul honnêtement et Berry blessé cela risque d’être compliqué, je ne suis pas défaitiste loin de là, mais même si j’ai l’impression d’être dans un manga, tout ça c’est la réalité.

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TENUE ❖ J'aurai dû régler ce soucis dès le départ, j'aurai dû en parler avec Jae pour éviter qu'une telle scène se déroule. Il aurait pu comprendre pourquoi je ne l'ai pas fait et pourquoi je tiens tant à Phoenix. Mais je n'ai pas agis comme il fallait et nous en sommes là. La balle n'a pas fait d'énorme dégât, je l'ai senti passé mais c'est tout. La douleur n'est pas immense, on dirait plutôt un pincement. Je vais survivre, comparé au coup dans le dos qui a failli me couper le souffle sous la surprise occasionnée. Phoenix me questionne mais je le rassure rapidement, plus de peur que de mal. « Idiot, évidement que ça fait mal de se faire tirer dessus. » Malgré la situation, on trouve le moyen de parler ou de plaisanter, enfin plus lui que moi parce que je n'ai pas la tête à rigoler. Ce n'est pas parce qu'il est curieux de savoir l'effet que ça fait d'être dans le collimateur d'une arme à feu qu'il faut forcément tester. Quand on croyait prendre le dessus, la situation nous échappe à nouveau et je n'ai pas le temps de récupérer l'arme des mains de mon cadet que j'interpose entre lui et la lame du couteau. C'est un acte complètement stupide, mais j'ai promis de le protéger. J'avais aussi promis de quitter le clan avant que Phoenix ne soit impliqué, mais ça c'est loupé. Il ne me reste qu'à réparer mon erreur, si j'arrive à tenir le coup. La douleur est fulgurante, le tranchant a percé ma peau au niveau des côtes. La différence de taille a joué sur l'emplacement, et j'ignore s'il a touché un point vital ou pas. Je ne réalise même pas à quel point la situation tourne au vinaigre, je ne sais même pas ce qu'on fait là, maintenant. L'adrénaline me permet de rester lucide et de ne pas céder à la panique, même si j'ai mal. « ça va, ça va. Un peu de désinfectant et un gros pansement, et ça ira mieux. » Un peu d'humour. Pheonix a quand même tiré sur l'un des gars, ce que je croyais infaisable venant de lui. « Hey, tu remontes dans mon estime. » Il n'a jamais été bien bas non plus, mais l'image innocente et enfantine que j'avais de lui commence à s'estomper pour quelque chose d'un peu plus mature et classe. Ses larmes me font beaucoup plus mal que le coup de couteau, c'est mon coeur qui est touché, pas ma peau. « Appelle la police. J'ai nos portables dans la poche ... Va-t-en et appelle les. » Nous ne pourrons pas nous en sortir à deux, même si je suis capable de me relever et de tenir le coup. Je prends des risques à dénoncer mes collègues, mais je préfère milles fois mieux aller en prison que savoir Phoenix à la morgue.

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TENUE ❖ Je n’ai pas pris conscience avant du danger, je le savais pourtant mais je n’y faisais pas attention, je m’en fiche totalement de mettre les deux pieds dans des histoires louches et d’être pris pour cible, c’est mon insouciance qui me fait croire que tout le monde peut changer, tout le monde peut avoir un bon côté, j’ai toujours cru en çà et aujourd’hui ça se retourne contre moi, mais aussi contre Berry. Content que la balle ne l’ai pas atteint je plaisante tout de même parce que c’est ce qui me ressemble le plus. Je lui souris à ses paroles, peut-être que je vais finir par le découvrir par moi-même à force, vu la situation cela ne serait pas étonnante, mais pour le moment c’est moi qui aie l’arme entre les mains, bien que j’aille la donner au plus vieux, mais les type nous ont pris de court et on se retrouve à nouveau acculé par leur nombre et leur attaque. Berry se faisant même planter à ma place, je panique totalement, c’est rare que je me montre ainsi, rare que je puisse même être inquiet ou avoir peur, c’est sans aucun doute la première fois et ce flot m’oppresse alors que Berry devient ma priorité, tirant même sur un des types sans hésiter. Il a beau dire que ça va, le sang sur ma main alors que j’appuie sur la plaie ne s’arrête pas et il n’a pas besoin de faire semblant, la douleur se lit sur son visage. « Pourquoi ? » Pourquoi est-ce que je remonte dans son estime au juste ? Je suis en train de pleurer sans même m’en rendre compte, j’ai vraiment envie que ça s’arrête et de soigner cette blessure dès maintenant. Je lance des regards noirs à ses gars les maudissant d’avoir attaqué Berry, que ce soit intentionnel ou non, que je fus leur cible ou non, le fait est que c’est lui qui est blessé. « Hors de question... » Soufflais-je immédiatement. « Tu penses vraiment que je vais te laisser ? » Il devrait savoir que même si c’est vital je ne m’éloignerai pas de lui et mon regard bien que larmoyant et déterminé. « Il faut te soigner, ça saigne beaucoup. » J’en oublierai presque les autres gars qui vont vouloir me tuer à nouveau pour avoir tiré sur l’un des leurs, mais Berry m’importe plus que tout ce qui serait capable de me faire. C’est un langage de sourd entre nous, voulant se protéger mutuellement, depuis quand est-ce comme ça ? Je l’ignore, je n’avais pas idée que les choses avaient réellement évolué à ce stade, je suis en train de comprendre ce que j’aurais dû comprendre depuis longtemps. Je déchire un morceau du t-shirt sous mon pull pour le poser sur sa plaie et appuyer fort, attrapant la main de Berry pour qu’il la pose dessus. « C’est moi qu’ils veulent, pas toi. Je peux détourner leur attention pendant que tu appelles la police. » Même si je m’enfuie avec les portables ils me courront après de toute façon, je dois juste endurer jusqu’à ce que les flics arrivent, ce n’est pas sorcier et j’ai toujours l’arme à côté.

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TENUE ❖ Nous sommes reliés désormais, si l'un a un soucis, l'autre est concerné aussi. Je ne veux pas que Phoenix affronte ça seul, autant que lui ne veut sûrement pas que je sois blessé. Il a fallut que ça arrive pour prendre conscience de certaines choses, mais si nous parvenons à sortir de là, je promets que ça ne se reproduira pas. Mes blessures sont superficielles, ça guérira avec un peu de temps mais tant qu'il n'a rien, je m'en fiche d'avoir mal. La situation aurait pu être à notre avantage si je n'avais pas voulu récupérer l'arme des mains de Phoenix, perdant un temps précieux et donnant à l'ennemie l'occasion d'attaquer. Ce n'est sûrement pas la première fois que je suis blessé avec les interventions du clan, mais de là à être planté par un couteau. J'étudie la médecine, je sais que le principal facteur de danger est la grosse perte de sang, mais il est difficile de soigner ça, ici. « Tu n'es plus ... Un enfant... » Articulais-je au mieux, passant outre la douleur qui irradie dans une partie de mon corps. On doit se sortir de là, je ne compte pas mourir, ni le laisser se faire tuer, mais on a besoin des flics. évidement, Phoenix ne veut pas fuir seul avec un téléphone pour prévenir les autorités et je me retrouve avec un moineau borné sur les bras. « J'aurai dû m'en douter... » Marmonnais-je dans ma barbe, tandis qu'il déchire un morceau de son t-shirt pour l'appliquer contre la plaie. Ce n'est pas le moment de se disputer sur ce que l'on doit faire, surtout que j'ai tendance à facilement céder contre lui. Phoenix dépose ma main sur la blessure et je presse doucement dessus, soupirant. « Hors de question. » Qu'est-ce qu'il veut dire par détourner l'attention ? Je fronce les sourcils, lançant un regard à la bande qui reprennent doucement leurs esprits. Celui touché par la balle saigne au niveau de l'épaule mais ça ne paraît pas assez grave pour les retenir tous. Un seul reste avec le blessé tandis que les deux autres nous affronte. Deux contre deux, ou plutôt un. Je serre les dents, agacé par cette éventualité. Repoussant légèrement mon cadet, je m'appuie sur son épaule pour me redresser et retirer ma veste que je cherche à passer autour de ma taille, pressant ainsi l'entaille assez fortement. « Je peux tenir debout. Comment.... Comment comptes-tu détourner leur attention ? » Demandais-je, prenant mon portable dans ma poche de pantalon. Il y a du réseau, ouf. « S'ils s'approchent trop près de toi, tu tires. Vise les jambes. » ça ne les tuera pas et ils seront hors circuit.

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TENUE ❖ Tout ce qui importe pour l’instant c’est qu’on sorte de là et si possible tous deux vivants parce que ce serait dommage de devoir tout perdre comme ça, je suis déjà bien assez en colère pour tirer sur eux, ils ont blessé Berry et j’ai l’impression d’être poussé par l’adrénaline ou mes propres sentiments que je ne soupçonnais pas d’être la cause de cette détermination et de ce courage, je risque gros et je le sais, je ne veux tuer personne, mais si Berry est en danger je ne peux pas le faire passer après et je le sais. Je ne peux pas l’aider ici, a part empêcher le sang de couler en bloquant la plaie je n’ai aucun moyen de le soigner. Plus un enfant ? Je ne comprends pas, mais je pourrais toujours lui demander plus tard, pour l’instant ça ne va pas tarder à se gâter de l’autre côté et faut trouver un moyen de sortir de là. Fuir seul pour appeler les flics ? Hors de question, je ne le laisse pas derrière peu importer que ce soit insouciant ou dangereux, je suis naïf, mais pas lâche. Je ne me pardonnerai jamais de m’éloigner de Berry, je ne l’accepterai pas. Et il doit le savoir aussi. Je souris doucement, mes larmes glissent et sèchent sur mes joues tandis que ma main est ensanglantée par le sang chaud de mon petit ami, il faut qu’on se dépêche et je ne voit qu’une solution, c’est moi qu’ils veulent... Pas Berry. On n'a pas vraiment le choix, de toute façon ils m’ont déjà rué de coup et je suis sûr qu’ils ne voudront pas me tuer rapidement, mais se venger d’avoir blessé un des leurs avant. J’aide le plus vieux à se lever, il compresse la plaie avec sa veste et je reprends l’arme bien en main pour nous protéger de ses deux gars qui avancent vers nous. « Je l’ignore, mais je dois le faire, ne t’inquiète pas je ne vais pas mourir. » Plaisantais-je, je suis phœnix après tout. Lui souriant pour le rassurer, il doit avant tout contacter la police pour nous sortir de là, c’est notre seule solution. Même si on s’enfuit, ils nous retrouveront, on ne sera jamais tranquille et je le comprends rien qu’aux regards qu’ils me lancent, noir et déterminé. Comme des lions prêts à sauter sur leur proie pour la déchiqueter en morceaux sans pitié. Je ne sais pas si je suis un bon viseur, mais je ferai au mieux. Un des types se met à courir vers moi je tire pour l’arrêter et l’autre fait de même, je tire, tire au sol, mais y a plus de balle à force et je me retrouve face à deux prédateurs sans aucune arme pour nous protéger. Autant prier pour que les forces de l’ordre arrive vite.

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TENUE ❖ Nos choix ne sont pas multiples, l'ennemi ne nous laisse pas beaucoup d'option dans cette bataille et je n'ai aucune envie que cette histoire finisse mal, bien qu'elle soit déjà suffisamment compliqué comme ça. Phoenix a plusieurs contusions sur le corps dû aux coups, quant à moi j'ai une plaie ouverte au niveau des côtes et si le sang ne s'arrête pas de couler, je risque de tourner de l'oeil. Pour le moment, nous ne pouvons pas faire grand chose et j'ai bien peur que cela soit définitif. Phoenix refuse de fuir pour appeler la police mais je ne veux pas qu'il reste seul ici non plus. On doit trouver un accord, sinon nous sommes morts. Il est vraiment borné pour un gamin, borné et armé. Il ne veut toujours pas coopérer avec mes idées et je me dois de prendre des bonnes décisions pour ne pas causer davantage de dégât. D'accord, il assurera la défense pendant que je tente de joindre la police. ça ne me plait vraiment pas comme solution, mais nous n'avons pas d'autres choix, puisqu'ils veulent la peau de Phoenix et non la mienne. Une fois sur mes jambes, je me bats avec ma veste pour l'enrouler autour de ma blessure, ralentissant le saignement qui imbibe lentement le tissu. « Tu as intérêt. » Soufflais-je en donnant une tape dans son bras, l'avertissant mentalement. Je m'éloigne doucement de lui, sortant mon portable de ma poche pour composer le numéro de la police, pendant que Phoenix tire sur les gars. évidement, le flingue est rapidement vide et je presse la personne à l'autre bout du fil. Ils veulent des détails et je balance l'adresse de l'entrepôt, exagérant la situation pour qu'ils aillent un peu plus vite. Le temps qu'ils pigent et s'activent, Phoenix se retrouve acculé par les deux gars qui ne se gênent pas pour l'attaquer... C'est plus fort que moi, je ne peux pas le laisser se faire battre sans réagir. Passant outre la douleur, je mets toute mon énergie dans mon bras pour balancer mon portable à la tête d'un des gars, priant pour que le coup l'assomme direct.  

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TENUE ❖ Même si on n'a pas beaucoup de choix il faut qu’on se débrouille avec les solutions qu’on a, je suis clairement moins intelligent que Berry et s’il a une autre idée je l’écouterai, tant qu’il ne me demande pas de m’éloigner et de m’enfuir je ferais ce qu’il veut, mais pour le moment tout ce que je peux faire c’est me barricader devant lui pendant qu’il appelle la police et le protéger, bien que je sois en réalité celui qui est visé. Je ne compte pas mourir ici, je pourrais tomber de fatigue à cause des coups et du traitement infligé, mais pas avant d’en avoir terminé, la situation me maintient éveillé et me fait oublier la moindre douleur. Puis je pense surtout à Berry et à ses blessures, à côté je me fiche de ses hématomes ou des bleues qui colorent mon visage et mon torse. Je tire avec l’arme pour les empêcher d’avancer, mais fallait forcément que le chargeur se vide et je n’ai plus aucune munition, me trouvant à la merci de ses hommes . D’ailleurs ils ne se font pas prier pour me sauter dessus dès que je suis vulnérable et sans défense, si un m’a chopé, l’autre se fait assommer par un objet qui a volé direct en plein dans sa tête. Je regarde derrière moi et comprends que Berry a balancé son portable lorsque ce dernier s’écrase au sol. « À cette allure tu vas encore devoir en acheter un autre. » Je souris en me rappelant que je suis la cause de l’enterrement de son premier portable, mais mon sourire s’efface quand l’autre type me tord le bras pour me torturer et me mettre à terre. Genoux au sol je tente de ne pas crier sous la douleur qu’il me fait subir, me contentant de grimacer en lui lançant un regard toujours aussi déterminé, il ne va pas me faire flancher, je ne suis pas aussi facile à faire tomber, surement à cause de ma façon d’être qui n’abandonne jamais. Ce n’est surement qu’une question de minutes avant que la police n’arrive, tout sera bientôt terminé j’en suis sûr.

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TENUE ❖ Les rôles sont rapidement attribués, il assure mes arrières pendant que je préviens la police. Certes, ça ne me plait pas de laisser Phoenix à la merci de ces imbéciles, mais je ne pourrais pas tenir indéfiniment contre eux avec une telle blessure. De toute façon, je surveille l'action à distance et même si je suis occupé à parlementer avec un agent têtu et incapable d'être rapide, je fais en sorte que mon petit ami ne soit pas désavantagé. Terminant l'appel, je peux ainsi me libérer d'un fardeau et lui venir en aide, balançant mon portable telle une balle de base-ball. Le gars le reçoit quasiment au coin de l'oeil, perdant l'équilibre et se crashant au sol pour s'assommer un bon coup et nous foutre la paix. Bien, deux et demi contre deux. Je souris, fier d'avoir réussi mon coup. « T'inquiète. J'ai l'habitude. » Il m'a déjà cassé l'ancien en volant le garder dans la poche de sa veste, veste qu'il a fait tomber dans la foule et qui a terminé piétiné, comme mon téléphone. La plaisanterie tourne court quand l'autre gars encore en service tord le bras de phoenix et fait monter la panique en moi. J'avance de quelques pas dans sa direction, cherchant de quoi me défendre. Mon scalpel... Phoenix a dû la lâcher dans le feu de l'action. Je le récupère et profite qu'il soit occupé à malmener le plus jeune pour l'attaquer, sauf que ma force est largement réduite et que ma tentative n'est pas suffisante pour le déstabiliser. à bout de souffle, je déglutis en sentant ma tête tourner. J'atteins ma limite, et il suffit d'un coup de pied pour me faire tomber au sol, les côtes en ébullition. Quel idiot, j'ai donné à l'autre une arme pour s'en prendre à Phoenix... Même si la police arrive dans les cinq prochaines minutes, ça donne trop de temps à ces cons pour en finir avec lui. Je n'arrive même pas à ouvrir la bouche pour supplier mon cadet de partir, ou simplement de rester à l'écart jusqu'à ce que les autorités interviennent.

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TENUE ❖ On pourra dire en tout cas que cette nuit aura été unique, c’est la première fois que je suis victime d’une telle chose et heureusement parce que ce n'est tout de même pas la joie, s’inquiéter et avoir peur, j’aurais voulu ne jamais savoir ce que ça fait, les battements de mon cœur qui sont oppressants et douloureux j’aurais aimé ne pas les ressentir. Malheureusement les choses tournent de façon à ce que je sois capable de faire face à ses émotions et même si Berry malgré sa blessure en assomme un, l’autre m’a déjà tordu le bras, position de faiblesse je n’ai aucun moyen de lui résister, je ne sais pas me battre. Mon copain malgré sa blessure tente de m’aider, mais ça se termine en échec et le type a récupéré le scalpel que j’avais sur moi tout a l’heure me le posant sur le cou. Un seul geste et il peut réellement me tuer, je tente de réfléchir, Berry est au sol et perd toujours du sang, il faut agir vite, mais que puis-je faire ? Je ne peux pas m’enfuir et de toute façon je ne le ferai pas, pas sans Berry, je peux sentir mon bras craqué sous la pression qu’il y impose, serrant les dents sous la douleur, les larmes coulent de rage, réalisant que je ne suis pas capable de nous sortir de là ou de sauver le plus vieux. Mais je ne suis pas non plus du genre à attendre que tout se passe, avec mon bras libre j’attrape le poignet avec lequel il tient la lame et bien qu’il puisse m’entailler la gorge ce n’est pas assez profonde pour me tuer, ça saigne, mais c’est raisonnable le repoussant dans un acte désespéré en récupérant mon bras douloureux pour ramper vers Berry. « Reste tranquille. » Chuchotais-je en reposant ma main sur sa plaie, je suis idiot oui, je devrais m’éloigner le plus loin possible, mais c’est auprès de lui que je reviens. Il ne faut pas cinq minutes à l’un des gars pour me choper par les cheveux et me tirer en corps le sol quelques mètres plus loin, me balançant comme une merde avant de braquer une arme vers moi, ils n’en avaient pas qu’une forcément... Je déglutis avec les yeux rivés sur le canon, si le coup part, je suis mort. Puis une lumière bleue éclaire l’extérieur à travers les petits carreaux de l’entrepôt, les gyrophares de police annonce leurs arrivés et les gars restant semblent s’affoler, tandis que le chef lui balance d’en terminer avec moi, le son du tire raisonne, mais la balle ne fait que m’effleurer aussi, car un autre coup à frapper entre-temps, les flics sont entré dans l’entrepôt et ont dévié l’arme du tireur, on dirait qu’on est sauvé finalement.

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TENUE ❖ Ce sera surtout la nuit la plus longue qu'on aura vécu depuis que l'on se connait. Peut-être pas la plus longue de ma vie parce que j'en ai connu d'autres dans ce genre-là, mais ce sera la plus éprouvante de toute. Phoenix s'est fait maîtriser et mon intervention, bien que de bonne volonté, est repoussé par l'adversaire, me mettant rapidement à terre sans la force de pouvoir me relever à nouveau. J'en ai trop fait pour le moment, je dois récupérer un peu, mais j'ai bien peur que ce soit trop tard pour Phoenix. Celui a une lame sous la gorge et c'est impuissant que je le regarde se faire menacer, serrant les dents jusqu'à m'en faire craquer la mâchoire. Le coup de pied a sûrement agrandit la plaie, permettant au sang de couler un peu plus et de tâcher davantage mes vêtements. Même si je ne le désire pas, la fatigue commence à se faire sentir et j'ai mal de partout à vouloir tenir éveillé et conscient. Quand son bras craque, je fais l'effort d'essayer de me redresser sur un coude, mais je parviens à peine à bouger. Mon dos revient rapidement se plaquer contre le sol et je suis bien forcé de fermer les paupières juste au moment où Phoenix parvient à se dégager de son agresser, non sans une belle entaille dans le cou. Tranquille ? Je voudrais le rassurer et lui dire que tout va bien, mais mon esprit est trop éparse pour le rassembler. Les mots ne sont qu'un brouillon, un bordel dans ma tête qui tourne. Rouvrant les yeux, je croise le regard de Phoenix, ma main se posant difficilement sur la sienne. Le contact ne dure pas longtemps avant qu'il ne soit jeté plus loin, et que je cède à l'affolement. Je ne suis pas un super-héro et nous ne sommes pas dans un manga où le personnage principal se relève toujours par miracle. Je suis tout simplement à bout de force, mais légèrement rassuré quand la police débarque. Malheureusement pour moi, c'est au moment où les coups de feu s'enchaînent que je tombe dans les pommes, priant une dernière fois pour que Phoenix soit saint et sauf.

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TENUE ❖ Je pense que c’est l’agitation et l’adrénaline qui me permet d’accepter les blessures et de tenir bon, tout comme Berry a repoussé ses limites j’ai repoussé les miennes, je suis physiquement épuisé, mon corps a été tabassé pendant de longues minutes sans pitié, puis l’entaille sur ma gorge saigne quand même, bien que cela n’est pas profond, je peux au moins profiter de quelques secondes de répit en m’approchant de Berry, il est à bout, mais il doit tenir le coup tout comme je le fais aussi de mon côté. S’il bouge sa blessure va empirer, pas besoin d’être médecin pour le savoir du coup malgré la crainte des évènements qui vont suivre il doit rester tranquille, ce qui va m’arriver n’est plus de son ressort malheureusement, mais je ne lui en veut pas, ça ne me traverse même pas l’esprit, peu importe ce qui arrive je suis aussi fautif dans l’histoire et aucun de nous n’a à prendre le blâme. Tiré par les cheveux, frottant le sol jusqu’à me faire jeté, je me retrouve à genoux devant une arme à feu, j’avoue avoir pensé que c’était la fin, Mais les coups se sont entremêlé et j’ai était seulement touché par la balle, on doit être chanceux malgré tout, comme quoi, il ne faut pas perdre espoir, les policiers échangent des tirs avec les voyous et tout se termine assez rapidement, je n’ai pas vraiment suivi ce qui se passer, blessures, morts, arrestations, j’ignore un peu tout ça pour soufflé en ressentant tout à coup toute la douleur que j’avais mise de côté, grimaçant et posant ma main sur mon cou, je me trace un chemin pour revenir près de Berry qui s’est évanouie, ça m’inquiète vraiment, mon cœur s’affole et je ne sais pas ce que je dois faire, une ambulance est apparemment en chemin d’après les flics qui m’ont rejoint, demandant si ça va, ils voient bien qu’on est dans un sale état, mais rapidement les secours sont là et nous sommes transportés à l’hôpital.


Sur place Berry a était emmené en urgence pour s’occuper de sa plaie, il a perdu beaucoup de sang, de mon côté vu que je suis conscient je peux être pris en charge par un médecin qui m’installe dans une pièce pour s’occuper de mes blessures, me permettant de me reposer un peu, les policiers veulent un compte rendu, deux inspecteurs m’interroge et j’évite de parler de Berry bien entendu, j’explique seulement qu’ils me sont tombés dessus, ce n’est pas bien difficile à croire vu la situation.


Après un temps de repos Berry semble s’être réveillé, je m’empresse de me rendre dans la pièce où ils l’ont installé, j’ai des pansements partout, mais je me sens étonnamment bien, surtout d’avoir survécu à toute cette histoire, j’ai qu’une hâte c’est de retrouver Berry pour l’instant, car ce soir j’ai réalisé pas mal de choses que j’étais trop aveugle et naïf pour voir. Ouvrant la porte je n'attends pas pour m'exclamer : « Berry ! »

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TENUE ❖ J'aurai préféré que l'adrénaline me tienne un peu plus longtemps debout, mais faut croire que la quantité de sang écoulé fut trop importante pour me permettre un tel exploit. ça me donne tout simplement l'impression d'abandonner Phoenix à son sort, alors que les gars se fichent pas mal de moi. Ils n'en ont qu'après le plus jeune de nous deux, et ça me tue de voir à quel point je suis faible et inefficace dans ces moments-là. Phoenix se bat seul, tandis que je suis incapable de bouger ou de le prévenir de quoi que ce soit, je ne peux même pas dissuader les gars de lui foutre la paix. C'est justement maintenant que je réalise à quel point il est important pour moi, pour nous, que je quitte ce clan et que je reprenne une vie saine et normale. Jirô avait raison, mais j'ai la nette sensation qu'il a trop souvent raison. Il va sûrement me remonter les bretelles à notre prochaine rencontre, mais dans l'immédiat je ne songe qu'à mon copain qui est confronté à une arme, avant que la police débarque et s'occupe du reste, prenant ainsi la relève. Ma conscience a lâché prise, trop longtemps sollicité et j'ignore moi-même ce qui a pu arriver à la bande ou à Phoenix. Mon propre cas m'échappe, je ne me rends pas compte qu'on me déplace, m'enferme dans une ambulance et encore moins qu'on nous conduit à l'hôpital où nous serons soignés. Du moins, ça je le saurais en me réveillant.


Mon corps est engourdi, j'ai la sensation d'être sur un nuage ou en apesanteur dans l'espace. Je ne sens pas mes membres, encore amorphe à cause de l'anesthésiant qui coule dans mes veines. La voix de Phoenix parvient à mes oreilles et c'est avec une grande difficulté que je tente d'ouvrir les yeux. Il va bien. Je le sens à sa voix, tant qu'il gueule, ça veut dire qu'il n'a rien de grave. Cette pensée un peu idiote me fait sourire. Ce truc dans le nez me dérange, ça me permet de respirer correctement mais bon sang, qu'est-ce que c'est désagréable à supporter. J'ai failli m'étouffer en reprenant conscience, mon coeur s'emballant sous la soudaine reprise d'air. Les yeux à présent mi-clos, je peux l'apercevoir de manière flou, mais suffisamment distincte pour savoir qu'il est bel et bien là. « Phoe...Nix... » ça me demande énormément d'effort de parler, ma gorge brûlant légèrement. Ils m'ont perfusés une main, bandés les côtes où se trouvent les points de suture et j'ai même un petit pansement au niveau du coude, mais rien de bien grave pour ce bobo. « ça ... Va ? » Je me demande ce qu'il s'est passé durant mon absence. Il a été soigné lui-aussi, vu le tissu dans son cou et les nombreux autres pansements qui recouvre sa peau parcheminée. Je m'en veux tellement de l'avoir entraîné là-dedans...

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TENUE ❖ C’est terminé, toute cette histoire est pour l’instant fini, je ne sais pas si cela pourra se reproduire et si d’autres seront encore prêts à me tuer, mais je suis satisfait d’y avoir échappé ce soir et c’est suffisant, car Berry bien que blessé lui aussi est vivant. Dès qu’il est réveillé j’ai foncé dans sa chambre m’imposant en laissant porter ma voix sous l’émotion, c’est dur de se dire que j’ai pu ressentir de l’inquiétude ou de la peur, je ne savais pas en être capable et même si on me demande de quoi j’ai peur maintenant je ne saurais pas répondre exactement... De perdre Berry ? C’est surement la bonne réponse car c’est ce que j’ai compris en plus de tout le reste. Il est perfusé et a un tuyau dans le nez, mais je m’approche pour qu’il me voit davantage quand il appelle mon prénom, attrapant sa main . « Ça va, c’était plutôt intense comme nuit. » On m’a donné des antidouleurs pour mes blessures du coup c’est un peu comme si mon corps était endormi. « Et toi ? Tu semble fatigué. Ça fait mal ? » Regardant l’endroit où il a pris le coup de couteau, je n’ose pas toucher maintenant qu’on l’a soigné. Je souris en cherchant une chaise du regard, j’avoue que je ne suis pas au top même si comme toujours j’agis comme si j’étais sur recharge. Tirant le siège je m’assois en soupirant, on m’a retiré la perfusion tout a l’heure, mais la sienne semble encore à moitié. « Tu penses qu’ils vont revenir ? » J’ai parlé avec les policiers, tous on était attrapé, mais ça ne veut pas dire que je suis en sécurité. « Évite d’être encore blessé comme ça... j’ai vraiment flippé. » J’en oublie presque que j’ai pleuré, ça devait pas être beau à voir. « Tu pourras sortir quand ? » J’enchaine les questions, mais ça ne change pas de d’habitude.

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TENUE ❖ C'est un véritable soulagement de nous savoir en vie, tous les deux. Les dégâts ne sont pas si alarmant, finalement. Phoenix ressemble à petit voyou avec ces pansements un peu partout sur le corps, du moins sur les zones visibles. Quant à moi, je vais avoir une légère cicatrice sur les côtes et des affreux souvenirs pour le restant de mes jours. Je suis content qu'il aille bien, même si je ne peux pas encore lui dire ô combien je suis rassuré que cette histoire ne se soit pas terminé avec un mort. En tout cas, de notre côté. Le temps que le brouillard se fasse moins dense dans ma tête et que ma vision s'acclimate doucement, Phoenix s'est rapproché de moi et a saisi ma main tout en répondant à ma question. Une nuit intense, à qui le dit-il. Pour rien au monde je ne voudrais revivre ça, même si ça peut l'amuser ou lui faire découvrir des choses qu'il ignorait complètement avant. J'ai soif, ma bouche est trop pâteuse pour parler de vive voix avec lui, alors je me contente d'un hochement de tête. Je vais bien mieux que tout à l'heure, c'est sûr. Et oui, ça fait mal malgré les anti-douleurs. N'empêche, je me sens vraiment à l'ouest, encore un peu assommé par tout ça. Phoenix doit mieux le vivre, je l'envie de pouvoir discuter et bouger à sa guise. « J'en sais rien... » Je n'espère pas, mais en même temps j'ignore le sort qu'a subit la bande. Jae ne devait pas être au courant pour eux et leur plan, ce serait mieux qu'ils restent en prison pour l'éternité. Comme si je le faisais exprès, sérieux. C'est de sa faute aussi, s'il ne s'était pas impliqué là-dedans quand je lui disais de faire attention. « Idiot. » Il me désespère à être monté sur ressort, toujours avec une dose d'énergie en trop, même quand ça ne va pas. Mon haussement d'épaule me vaut une point douloureuse, que je réprime avec une grimace. Je n'en sais rien, ce serait bien de voir un médecin. Je peux rester une journée comme une semaine, ça dépend comment mon corps se rétablit. « J'ai soif. »

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TENUE ❖ Je trouve ça plutôt cool tous ses pansements sur le corps, maintenant que le plus dur est passé je pourrais surement en rire, mais Berry dans un lit d’hôpital, blessé ne m’enchante pas. J’aimerais qu’on puisse sortir de là, s’en aller d’ici et juste profiter comme on aurait dû le faire si je n’avais pas été enlevé par ses types. Tout ce que je voulais c’était le voir, mais cela c’est retourné contre nous et nous voilà dans des états assez lamentables finalement. Tout comme moi il ignore si cela va se reproduire, mais autant ne pas y penser pour le moment. Assis à côté de lui je le harcèle de questions, surement que c’est ma façon de montrer que je vais bien, je suis toujours le même, même après avoir traversé cette épreuve loin d’être anodine. Soif ? Je regarde autour pour trouver une carafe d’eau et un verre, j’en verse un peu en me demandant comment lui donner. « Tu arrives à te lever ? » Pour boire ça serait plus pratique. Je m’approche et attend pour voir si je peux l’aider. « J’espère que tu pourras vite te remettre et sortir d’ici, ce n’est pas aussi cool qu’un bateau de croisière pour avoir des rendez-vous. » Je souris plaisantant sur le sujet, mais c’est vrai en même temps. « Désolé. » Lâchais-je soudainement avec un peu plus de sérieux. « C’est ma faute si tu as été impliqué ce soir. » Je ne me voile pas la face et gamin ou non, les blessures parlent d’elles-mêmes, si je n'avais pas soumis mon idée de le voir peut-être qu'on aurait pu épargner toute cette histoire... Bien que cela ressemble à une scène de manga ce n’était pas le cas, tout était bien réel. Je le regarde calmement avant de m’approcher pour l’embrasser, sauf que c’est à ce moment que le médecin entre dans la pièce avant que je ne termine le chemin, me redressant, je m’écarte pour laisser le corps médical faire son travail. En espérant savoir quand il sera apte à sortir de ce lit.