“Pyjama party”  

Feat Mika

TENUE - Plusieurs semaines se sont passées depuis l’incident du manoir. Les choses sont rentrées dans l’ordre puisqu’on a réussi à attraper les coupables. Je n’en sais pas plus car je ne suis pas disposé à le savoir mais on m’a dit que tout était réglé et qu’on pouvait reprendre notre routine. Bien entendu, les dangers sont toujours présents mais nous ne sommes pas en état d’alerte. Je continue à jouer mon rôle de petit ami et escorte Mika à tous ses cours. Même après tout ce temps, je peux sentir que quelque chose à changer entre nous deux. L’ambiance a toujours été tendue, mais faut croire que la tension s’est amplifiée depuis quelques temps. Je me doute bien que la raison a à voir avec mon comportement de la dernière fois. Je n’aurai pas dû m’approcher autant de lui. Dire que j’ai failli l’embrasser. Le soir même, je me suis puni de ce comportement en rentrant dans ma chambre, après avoir vérifié qu’il n’y avait plus aucune menace. Je me suis douché qu’avec de l’eau froide pour me garder mes esprits clairs. Mon corps grelottait et j’ai été plus ou moins affaiblis à cause de ça pendant quelques jours. Mais borné comme je suis, j’ai agis comme si de rien n’était. De toute façon, la tension qui planait empêchait Mika de me poser des questions.

Aujourd’hui fut un jour comme les autres. A part devant ses amis, nous n’avons pas parlé. Et comme tous les soirs, on rentre au dortoir en silence. Allongé dans mon lit, tête posée contre ma main et torse nu, je regarde le plafond, dans le noir. J’ignore ce que Mika fait dans sa chambre et je ne suis pas en mesure de le savoir. Depuis le début, je n’ai jamais pénétré dans sa chambre. Je me suis toujours arrêté devant la porte puisque généralement, nos rôles n’ont plus besoin d’être joué. Ma chambre est grande mais vide. Je n’ai pratiquement aucun objet personnel, si ce n’est que la pancarte avec mon souhait marqué dessus dans un des tiroirs du bureau. Sentant que quelque chose s’approche de nous (chose rare puisque nous sommes dans des dortoirs spéciaux), je me relève d’un coup de mon lit et enfile quelque chose pour me couvrir. Je sors de ma chambre et toque à celle de Mika. Mon maitre sort de sa chambre et je lui désigne la porte avec le regard. Je voulais juste le prévenir de partir au cas où les choses dérapent. Je m’approche doucement de la porte des dortoirs, prenant la première « arme » qui me passe sous la main (un parapluie). Des voix se font entendre, ce qui n’est pas très « professionnel » de la part des attaquants. On toque même à la porte. « C’est qui ?   » Je reste sur mes gardes puis les voix des amis de Mika se font entendre. Je souffle un coup avant d’ouvrir la porte. Je repose discrètement le parapluie et reste dans l’ouverture. « Vous voulez quoi ?  »

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TENUE - Normalement je ne suis pas du genre à prendre au sérieux ce genre de chose, mais depuis l’autre soir je n’arrive pas à réellement créer un contact avec Shiki, surement parce que j’ai l’impression que même si je lui disais clairement ce que je ressens il ne le comprendrait pas ou ferait l’ignorant pour ne pas avoir à prendre ce genre de responsabilité qu’il a rejeté. On arrive à jouer notre rôle devant les autres, mais intérieurement c’est vide, une fois seul on est chacun de notre côté comme si l’autre n’existe pas, dominé par le silence et cette tension palpable qui semble impossible à disperser. L’histoire de l’autre soir c’est apparemment arrangé, mais on m’a conseillé de ne pas quitter l’école pendant quelque temps, c’est un lieu sécurisé donc je dois pas laisser ceux qui veulent m’atteindre m’attraper en mettant un pied à l’extérieur du campus, certes je sors quand même accompagné de Shiki ou de mes amis, mais jamais bien loin, juste pour ne pas éveiller le soupçon sur mes camarades. Après tout personne ne sait le danger qui plane sur ma tête ni le rôle de mon garde du corps, tout n’est qu’une mascarade, moins les gens en savent, mieux c’est pour tout le monde.

Installé dans ma chambre, sur mon lit entouré par mes peluches, je regarde les dernières photos que j’ai prises cette semaine, j’aime vraiment capturer ce qui m’entoure, les fleurs, les bâtiments, les insectes, les animaux, même les objets ou les « déchets », c’est surement stupide, mais la moindre petite chose, la moindre nature morte me semble avoir un sens quand je la prends en photo. Je suis attiré par tout ce qui ne saute pas forcément aux yeux des autres. Ça me fait sourire quand je les visualise, chaque photo a son histoire, un moment dans la vie où a arrêté le temps. Quelques secondes capturé sur une image qui restera gravée pour toujours, même quand on sera vieux, cette image elle, ravivera nos souvenirs. En continuant de regarder mes clichés je tombe forcément sur une photo de Shiki prise à son insu, mon sourire doucement s’efface alors que j’admire l’image, mon doigt caresse l’écran doucement avant qu’un soupire ne franchissent mes lèvres et que je laisse mon bras tenant l’appareille s’écraser sur le lit, mes yeux fixant le plafond. « Quel idiot. » Moi ? Lui ? Surement les deux. Fermant les yeux j’attrape une de mes peluches en se serrant fort contre moi, comme un gosse alors que j’entends frapper à la porte, sans quitter mon lit je jette seulement un regard vers cette dernière. N’entendant aucun bruit, aucune parole, je me lève pour ouvrir et tomber sur Shiki comprenant qu’il se passe un truc je garde le silence.

Le laissant s’approcher de la porte d’entrée, il questionne les gens de l’autre côté avec un parapluie à la main, j’avoue que j’aurais bien envie de prendre ça en photo, mais je suppose que ce n’est pas vraiment le moment pour ça. Entendant les voix de mes amis, je soupire, qu’on vienne me chercher jusqu’ici aurait été osé. « Soirée pyjama ça vous dit ?! Étant donné que vous avez une chambre juste tous les deux on s'est dit que ce serait le meilleur endroit, bande de veinard ! » Je grimace caché derrière Shiki, ce n’est pas tant qu’ils soient là qui me dérange, mais en leur présence je dois agir comme le petit ami de mon garde du corps et faut avouer qu’en ce moment c’est encore moins facile qu’avant. Seulement ça ne va pas m’arrêter, un rôle est un rôle et je suis doué pour ça. Passant mes bras autour de Shiki sans aucune hésitation, il ne porte qu’une chemise légèrement ouverte, donc je peux aisément sentir ses abdos avec mes doigts. « Laisse les entrer, il y a assez de place pour tout le monde. » Puis malgré tout je suis content de pouvoir en profiter un peu, car si nous on sait qu’il ne se passe rien dans notre vie privée, eux le croient et j’aime me rattacher à cette idée qu’on soit vraiment un couple à leurs yeux.

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TENUE - Je n’aime pas mon corps mais j’ai pris l’habitude d’être torse nu dans ma chambre. C’est pour cela que je n’ai aucun miroir dans ma chambre, ne voulant pas prendre le risque de voir les horribles cicatrices sur ma peau. Même après tant d’années, les marques de ma punition sont encore visibles, en plus des anciennes blessures obtenues lors de mes entrainements. Mon corps est un vrai champ de bataille et la vue m’est désagréable. Pourtant, je dors torse nu. Je n’aime pas me sentir enfermé dans des habits lorsque je dors. C’est assez contradictoire mais je n’arrive pas à faire autrement. Je suis pudique mais comme personne ne risque de venir dans ma chambre, je supporte mieux le fait d’être à moitié nu dans mon lit. De toute façon, je n’allume généralement pas la lumière de ma chambre, j’ai donc peu de chance de voir mon corps quand il fait sombre. Il doit être aux alentours de vingt deux heures et j’observe toujours le plafond. Je suis toujours comme ça avant d’aller dormir. Je n’ai rien à faire à part regarder devant moi. J’aurai pu rester un bon moment à ne pas bouger mais quelque chose me préoccupe. J’ai l’impression que des inconnus se rapprochent de nous. En tout cas, je sens que quelque chose cloche. Je ne prends pas le temps d’hésiter pour me lever de mon lit et enfiler à la va vite une chemise blanche.

Je sors de ma chambre et préviens Mika en toquant doucement à sa porte. Je ne tiens pas à prévenir les intrus. C’est la première fois que je toque la porte de Mika pendant la nuit. Il m’arrive quelquefois de le faire en début de matinée mais c’est généralement pour lui demander s’il était prêt ou pas. Là encore, c’est pour le « travail » que je toque à sa porte, car jamais je n’aurai pris l’initiative d’aller le voir dans sa chambre. Il met plusieurs secondes à m’ouvrir, mais il est là. Je n’ai pas besoin de parler pour qu’il comprenne la situation. Après l’avoir prévenu, je m’approche silencieusement de la porte du dortoir avec un parapluie dans la main. La tension diminue en entendant les voix des amis de Mika. Je ne ferai aucun commentaire sur leur soudaine présence. Mais la surprise n’est pas comparable au contact entre le bras de Mika et mon corps. Heureusement, mon expression sur le visage ne trahit pas ma surprise. Il n’y a peut être que Mika qui pouvait s’en apercevoir en sentant la raideur de mon corps face à son toucher. Mais il y aura fallu que quelques millisecondes pour que je me détende. Mon maitre s’est adapté encore plus rapidement que moi. « Très bien. » J’ouvre la porte en grand et me recule légèrement, prenant Mika avec moi. J’attends que tout le monde entre avant de refermer la porte. « On a apporté de quoi boire et grignoter ! » Un des gars montre les sacs plastiques. Je peux y voir des bouteilles d’alcools, du jus, des chips… D’autres ont même apporter leurs sacs de couchages. Est-ce qu’ils comptent passer la nuit ici ? Je reste silencieux alors qu’ils s’installent dans le bruit. En un instant, ils ont viré le canapé de la pièce « commune » et ont mis des coussins en forme de cercle. «  Venez ! » Un gars tapote le coussin à ses côtés pour inviter Mika de s’asseoir. «  Action ou vérité, ça vous dit ? »

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TENUE - Il y a des choses que j’ignore sur Shiki tout comme il ignore des choses sur moi. Je ne suis pas aussi transparent qu’on pourrait le croire, même si je montre facilement mes sentiments ou les dit aisément, j’ai une honnêteté et une certaine innocence dans mon comportement qui cache pourtant une part de moi bien plus sérieuse et forte. J’ai beau vivre avec mon garde du corps je ne l’ai jamais vu nu ou même torse nu dans le dortoir et c’est réciproque. Moi-même je n’aime pas les brulures et cicatrices sur mon corps, ses marques que personne ne remarque, ne connaissent, je me suis longtemps demandé d’où elles venaient jusqu’à ce que je découvre que ma « famille » n’était pas vraiment la mienne. J’ignore tout de mon passé, mais je peux aisément en déduire que cela à un lien, tout est lié.

Le fait que Shiki n’aime pas son corps je n’en doute pas, ce n’est pas le genre de chose qui me viendrait à l’esprit comme ça, alors quand nos amis à la porte parlent de rentrer dans la chambre pour faire une petite soirée tous ensemble, j’entoure mes bras autour de lui avec un naturel assez déconcertant, même à travers sa chemise je peux sentir mes doigts caresser ses muscles, sa peau. Le tissu n’est pas épais après tout. Mon cœur bat plus vite rien qu’en le collant ainsi, malgré la tension entre nous on doit jouer le jeu jusqu’au bout. J’ai bien senti que Shiki a été surpris par mon geste, seulement il est comme moi, chacun de nos geste « intime » doit paraître naturel, a leurs yeux nous sommes en couple et donc habitué à se toucher, s’embrasser, ce genre de chose normale. Lui demandant de les laisser entrer, il accepte et ouvre la porte pour qu’ils entrent, je reste accroché à Shiki jusqu’à ce que tout le monde soit à l’intérieur, je libérant de mon étreinte. Ils ont apparemment pensé à tout, étrangement ça me motive bien de les voir tous là, surement parce que de cette manière j’oublierais un peu ce qui me tracasse et passerais du temps avec Shiki en apparence plus détendu.

Je m’approche d’eux alors qu’ils ont déjà aménagé la pièce comme il le voulait, assis sur un des coussins, je ris à leurs enthousiasmes, attrapant une canette d’alcool qu’ont me tend, je pensais un instant qu’ils allaient m’offrir un jus de fruit, mais je peux bien m’amuser un peu aussi. Je ne suis pas un gros mangeur donc niveau nourriture je ne risque pas d’être le goinfre de la soirée. Regardant Shiki, le jeu qu’ils proposent est dangereux pour nous, ils savent qu’on est ensemble et j’imagine déjà que les actions nous mettrons à l’épreuve. « D’accord, jouons ! » Je suis joueur malgré tout alors je prends le risque, puis c’est amusant. « Ok je commence ! Shiki, action ou vérité ? » J’étais sûr qu’ils allaient nous attaquer en premier haha. Buvant plusieurs gorgées de ma canette, j’aime pas vraiment le gout, mais bon.

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Feat Mika

TENUE - Mika est mon premier amour et surement le dernier. Mais je hais ce « contrat » qui nous relie. Pourquoi est ce que je devais jouer le rôle du petit ami ? A cause de ça, personne ne peut s’approcher de lui et il ne peut aller vers les autres. C’est certes le but recherché mais je n’arrive pas à comprendre pourquoi on m’a choisi moi pour être son copain. D’un côté, je suis rassuré car je sais que je protégerai Mika mieux que n’importe qui le ferait. Je suis sans cesse en contradiction avec moi-même et ça me rend instable. Et je finis par ne plus savoir ce dont je souhaite réellement. Est-ce que j’aime le fait que Mika se colle à moi ? J’aimerai être capable de dire non mais je n’y arrive pas. J’aime sentir la chaleur de ses mains contre ma peau. J’aime cette initiative même si elle n’est là que pour les autres. J’aime Mika. Je l’aime tellement que ça me fait peur. J’ai peur de ne plus être capable de le repousser, j’ai peur de le vouloir tellement fort que je ne le laisserai plus partir. Mes pensées sont plus claires lorsqu’il se sépare de moi. Les autres ont déjà tout installés, ils sont rapides lorsqu’ils sont déterminés.  

Je ne reconnais plus notre salle commune, ils l’ont arrangée à leur façon et on se croirait être dans une secte. Enfin, je n’ai jamais vu comment c’était une secte mais les coussins placés selon un cercle me donne étrangement cette sensation. Ils sont tous assis et n’attendent que nous. Il y a deux coussins vides, un jaune et un rouge. – à croire qu’ils ont fait exprès dans l’attribution des couleurs. Mika s’assied sur le coussin et je m’installe à ses côtés, sur le coussin rouge. Je remarque tout de suite la canette de bière qu’on tend à Mika. Mon regard se pose sur mon maitre pour voir ce qu’il compte faire mais il accepte sans la moindre hésitation. On me tend une canette de la même marque. Normalement on n’est pas sensé boire en service mais comme mon statut est assez spécial, je suis autorisé à boire. De toute façon, on m’a « entrainé » à résister au plus fort des alcools donc je ne suis pas prêt de tomber.

Jouer ? Je ne comprends pas ce qu’il faut faire. Le pire, c’est que mon prénom est appelé le premier. Action ou vérité ? Je suis confus et j’ignore ce qu’il faut faire. Tous les regards sont braqués sur moi et c’est assez nouveau pour quelqu’un qui a vécu dans l’ombre d’une autre. « Action ou vérité ? » répète un gars. Mon silence perdure et je tourne doucement la tête vers Mika. Je n’ai jamais joué à ce « jeu ». Ça peut paraitre ridicule pour les autres mais c’est la vérité. « Ton copain est frustrant Mika ! » « Bois pour la peine ! » Le but serait donc de boire ? Ils donnent une deuxième cannette à Mika et tout le monde se met à encourager mon maitre.

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TENUE - Je n’ai rien demandé lorsqu’on m’a annoncé que Shiki serait celui qui jouerait le rôle de mon petit ami, mais j’étais heureux car je ne veux que lui que ce soit réel ou pour jouer la comédie, la relation est là. Si le plan marche bien ce n’est pas parce que nous sommes bons comédiens justement, mais parce que je sais que mes sentiments sont vrais et cela m’aide à faire des choses que j’aimerais pouvoir faire tous les jours, l’enlacer par exemple me semble plus normal et aisé quand mes amis sont là, parce qu’à leurs yeux je suis son copain. Bien sûr, mon cœur s’agite, mais j’ai toujours été d'une apparence extravertie, on pourrait croire que je suis capable de tout parce que je suis ouvert et sociable, en tout cas c’est surement la première impression que je dois laisser après le fait que je suis efféminé. Les laissant entrer, je pense que c’est une bonne idée d’accueillir des amis de temps en temps, puis je n’aurais eu aucun argument pour les en empêcher, vu la tension entre moi et Shiki ce n’est pas comme si j’étais occupé.

Rapidement ils ont aménagé la salle commune à leur guise et nous invitent à nous asseoir avec eux, on aurait presque l’impression de ne plus être dans notre dortoir l’espace d’une seconde. Installé on me donne une canette de bière et je l’accepte bien évidemment sans consulter Shiki, je suis assez grand pour prendre la décision. Ils proposent un jeu et bien que je ne sois pas friand de cette animation, craignant surtout les questions ou les actions qu’on pourrait nous faire faire ensemble. Je sais m’amuser donc je le ferai, mais ça ne veux pas dire que ce sera facile pour autant de satisfaire leurs curiosités. Je ne veux pas devenir la bête de foire avec Shiki sous prétexte qu’on est le couple gay de la bande.  Le premier tour est justement pour mon garde du corps, il n’a pas l’air de comprendre ce qu’on lui demande et cela ne m’étonne pas, j’avais presque oublié que c’était loin des choses qu’on a dû lui apprendre. Je souris, pouvant voir que Shiki est perdu, surement confus devant cette situation, tapotant sa jambe dans un geste qui m’est venue simplement pour le rassurer, quoi qu'ils disent, ce n'est pas grave. De mon côté on me fait boire, m’encourageant à vider une deuxième canette, je ne suis pas vraiment porté sur la bière, mais si cela peut aider Shiki à ne pas être mal à l’aise je me sacrifie volontiers, vidant la canette de plusieurs gorgées alors que les autres tapent des mains et continuent de m’inciter à la terminer rapidement. Claquant la canette sur le sol, vide. Un hoquet survient, j’ai bu trop vite pour quelqu’un qui touche à l’alcool rarement, même une bière ou deux peut faire tourner la tête, mais ça va je vais bien. Au moins pendant ce temps ils ont pu laisser Shiki tranquille, mais je doute que cela dur.

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TENUE - Notre dortoir n’a jamais été aussi vivant et bruyant. Tout ça, à cause ou grâce aux amis de Mika. Ils ont envahi l’endroit et ce le sont approprié. Ce n’est plus notre dortoir mais le leur. Ils n’ont pas besoin de notre accord pour réarranger la salle commune. Je n’aime pas le fait qu’ils donnent de l’alcool à Mika. Ce n’est que de la bière mais ça reste de l’alcool quand même. Je sais que Mika n’est pas habitué à ce genre de boisson, contrairement à moi qui a été formé pour être « résistant ». Je regarde d’un mauvais œil mon maitre boire. Mais je n’ai pas le temps de m’inquiéter puisqu’on me parle. Mais n’ayant jamais joué à ce genre de jeu, je ne connais pas les règles. J’ai été le premier à être interrogé et il m’est donc impossible d’observer les autres avant de « jouer ». On m’a appris à utiliser toutes les armes, tous les arts martiaux mais ce genre de jeu m’est inconnu. Mika me tapote doucement la jambe et à ce moment, j’ai réellement l’impression d’être un enfant. Face à mon silence, les autres incitent Mika à boire. Donc si je ne réponds pas, Mika est puni à ma place. Je déteste cette règle mais je n’ai pas mon mot à dire puisque mon maitre est déjà en train d’appliquer sa punition. Je me force à être le plus neutre possible mais mon regard me trahit. Mika vide la canette rapidement. Je le fixe avant de regarder les autres jouer. Je lui caresse le dos. Quelques tours passent et je comprends les règles. Ce n’est pas bien difficile mais assez puéril. Mon nom revient et on me demande de choisir entre vérité et action. Puisque j’ai compris les règles, je réponds pour éviter qu’on force Mika à boire. « Action. » « Fais le peperro game avec Mika. » Peperro game ? Je suis encore une fois perdu. On me donne un biscuit et on me regarde avec curiosité. Qu’est ce que je suis sensé faire ? « Fais pas ton timide, vous faites bien plus que ça non ? » « Mets le dans ta bouche. » J’exécute la demande et regarde Mika. Peut être qu’il saura m’éclaircir.

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Feat Mika

TENUE - Nous ne sommes pas habitués à recevoir du monde, en réalité on est isolé dans notre dortoir, forcément si c’était porte ouverte on ne saurait pas d’où vient le danger, mais là on ne risque rien avec mes amis qui ont déjà dans l’idée de nous mettre à l’épreuve, pour eux ce n’est rien, mais pour moi et Shiki c’est différent. J’aime les défis, mais est-ce que mon garde du corps pourrait accepter ce qui pourrait ressortir de ce jeu qu’ils proposent ? Je comprends vite qu’il n’en connaît pas les règles et par défaut je dois boire une nouvelle canette cul sec, ce que je fais pour qu’on laisse mon « petit ami » tranquille. Le tour passe et je rassure Shiki, il va comprendre avec les exemples qui vont suivre, je le connais assez pour savoir ô combien il est observateur et peut facilement mettre les pièces du puzzle dans l’ordre. Finalement son tour revient et je souris en voyait qu’il a compris le but du jeu, une action hein ? Ça ne m’étonne pas une seconde, seulement je savais que nos camarades aller m’impliquer dedans, étant en couple ils ont tout le loisir de jouer avec nous, sauf que ce n’est qu’une mascarade. Le Pepero gamme est quelque chose que beaucoup font, par contre si je venais, moi ou même Shiki à rompre le contact par peur de toucher ses lèvres, ça ne serait pas crédible, car en effet, à leurs yeux nous faisons pire. Rien que d’imaginer ce qu’il pense qu’on fait pourrait me mettre mal à l’aise, mais au contraire ça me fait sourire et je laisse Shiki mettre le biscuit entre ses lèvres, me mettant face à lui, je pose mes mains autour de sa nuque, le regardant dans les yeux. « Prêt ? » J’essaie de lui faire comprendre par mes gestes ce que je m’apprête à faire pour qu'il ne soit pas surpris, rapprochant lentement ma bouche pour attraper l’autre bout du biscuit, nous sommes proches, ça me rappelle cette proximité dans ce box, cette fois est-ce qu’il en sera capable parce que c’est une comédie ? Ou pourrait-il le prendre au sérieux ? Je ne sais pas et me contente d’avancer lentement pour ne pas jouer seul, forçant doucement sur sa tête pour qu’il avance aussi, on doit rendre un petit morceau, je ferme les yeux une seconde pour ne pas être troublé, mais quand je les rouvre c’est encore pire, parce que son visage est là, il ne reste que quelques centimètres pour que nos lèvres se touchent. Prêt à bientôt coupé le biscuit, mon cœur bat trop fort, je dois le calmer, mais c’est sans compter sur nos amis qui décident de nous piéger en rapprochant d’un coup notre tête, brisant la distance que je gardais, au contact de ses lèvres c’est un flux d’émotion qui me submerge, perdu dans l’instant et dans mes souvenirs, je reprends « conscience » au rire de la bande et recule brusquement, les yeux fixent sur Shiki. Je ne dois pas paraître choqué, je ne dois pas briser notre couverture. Cachant ce trouble en râlant contre celui qui a fait ça, ayant brisé les règles du jeu, puis riant, je reprends le dessus, ce qui n’est pas facile alors que j’étais déjà troublé sous cette tension entre nous, cela ne va rien arranger. « Si on prenait une photo ! » Je change de sujet en allant chercher mon appareil dans ma chambre, ce qui me permet de souffler une seconde, dos collé a la porte intérieur.

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TENUE - En observant les autres faire, je comprends les règles. En fait, il n’y a rien à comprendre. Tout est dans la question mais n’ayant jamais joué, je ne pouvais pas savoir. Maintenant, j’ai saisi les « règles », bien qu’aucune ne dise que Mika devait boire en guise de punition tout à l’heure. Alors peut être que je n’ai pas connaissance de toutes les règles du jeu. Mon tour revient et je choisi de faire une action. Parler n’est pas mon fort et je ne veux pas révéler mes pensées. Par contre, je suis de nouveau perdu lorsqu’on me dit l’action que je devais faire. Depuis le début, c’était des actions individuels du style « faire 100 pompes en chantant » ou de boire un étrange cocktail d’alcool mais ça n’avait jamais impliqué une autre personne. Pourtant, on me demande de faire un truc avec Mika. Combien de règle existe-t-il réellement ? Je mets le biscuit dans la bouche et regarde mon maitre. Je reste stoïque en sentant sa main sur ma nuque. Prêt ? A faire quoi ? J’obtiens ma réponse puisque les lèvres de Mika se posent sur le même biscuit que j’ai entre les miennes. Il s’approche lentement de moi. Le but serait de réduire la distance ? Je sens la pression exercée par Mika et je me mets moi aussi à diminuer la distance qui nous sépare. Est-ce que je suis sensé l’embrasser à la fin ? Serai-je réellement capable de le faire ? C’est mon rôle en tant que petit ami mais j’ai aussi des limites à ne pas dépasser. Je ne dois penser à rien et ne pas me laisser impressionner par la proximité de Mika. Nos lèvres sont sur le point de s’effleurer. Mon expression reste impassible mais mon cœur, lui, bat la chamade. Je pourrai même l’entendre battre tellement c’est fort. Puis le temps s’arrête. Les amis de Mika nous ont poussés l’un contre l’autre et nos lèvres se rencontrent. Le contact est doux. Il l’est encore plus que dans mes souvenirs. Est-ce que j’ai le droit d’apprécier ce moment ? Non. Ce n’est pas bien. Ce « baiser » a réveillé en moi la volonté d’en demander plus. Il est plus que suffisant pour me donner la motivation de me battre pour lui. Mes durs efforts se sont comme écroulés en ce bref instant. Mais le temps reprend lorsque le contact se rompt et la réalité revient à moi. Je regarde Mika tout en gardant une expression neutre. Je suis très doué pour cacher mes émotions alors ça donne l’impression que je suis indifférent. Or, je suis loin de l’être. Mika s’enfuit en cherchant une excuse. Je sais qu’il fuit et il n’y a que moi pour le savoir. Les autres ne se doutent pas de nos états d’esprits. Personne ne peut nous comprendre. C’est d’ailleurs pour ça que le cours des choses reprend. Les amis de Mika ont l’air de ne pas avoir remarqué son absence puisqu’ils ont continué le jeu. Le brouhaha reprend. Je me lève de mon coussin pour me diriger discrètement vers la chambre de Mika. Je toque doucement à sa porte. « C’est moi.  » Je ne sais pas pourquoi je suis venu jusqu’à là. J’ignore ce que je compte lui dire. La voie la plus facile pour moi est d’ignorer mes sentiments, même si ce n’est pas si évident que ça, même pour moi puisque ma soudaine approche me trahit légèrement.

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TENUE - C’est un jeu, rien qu’un jeu et je ne suis pas du genre à être touché aisément par les situations, seulement là je n’ai simplement pas vu venir leurs coups pourtant évident. Nous sommes un couple à leurs yeux alors bien sûr que s’embrasser semble naturel et pour mes amis ce n’est qu’une manière de nous voir tels deux animaux de foire, je ne me sens pas offusqué, je pense que c’est une chance d’être si proche de Shiki, même si mon cœur bat la chamade, je ne recule pas devant ce genre de défi, après tout c’est ce que je voulais non . Certes pas comme ça et pas de façon aussi soudaine, devant rester calme pour ne pas montrer que je suis troublé, j’ai toujours été un bon comédien donc à cet instant ça m’aide énormément, essayant de reprendre le contrôle de mes émotions, c’était rapide, pourtant j’ai encore la sensation de ses lèvres sur les miennes, la dernière fois remonte à si loin que j’en avais oublié à quel point ça pouvait me chambouler. Finalement les autres sont rapidement passé à la suite, mais j’en profite pour penser à la photo ce qui ne surprendra personne me connaissant, c’est surtout pour pouvoir m’échapper un court instant cette ambiance, m’isoler une seconde, me calmer sans devoir feindre l’indifférence. Je sais que Shiki est très observateur envers moi, mais je ne pensais pas qu’il serait venue me chercher dans ma chambre, hésitant une seconde à me décaler de ma place pour me tourner et lui ouvrir. Avant de le regarder je peux voir derrière lui que nos camarades sont semble-t-il toujours occupé dans leur jeu, au point de ne pas vraiment cherchez-nous, en même temps je suppose que s’éclipser pour un « couple » est normal. Je ne peux pas le laisser devant la porte comme ça, si on le remarque ça semblerait étrange et douteux, lui faisant signe d’entrer en refermant la porte derrière lui. « Je cherchais juste mon appareil photo, tu aurais pu m’attendre là-bas. Je ne risque pas de me faire attaquer dans ma chambre. » Souriant et parlant naturellement. Je serais convaincant pour n’importe qui, sauf que Shiki n’est pas n’importe qui et malgré mes talents je suis sûr qu’il sait déjà que ce n’est qu’une feinte.

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TENUE - Tout ceci n’est que du faux. Rien n’est vrai. Ma place n’est pas ici et je suis loin d’être la personne idéale pour être son petit ami. Ce n’est qu’un rôle qu’on m’a attribué pour sa protection. Si au départ ça m’a un peu pris au dépourvu, je l’ai accepté sans difficulté. On a eu des moments gênants à cause de cette fausse relation mais jamais d’une aussi grande intensité. La tension avait beau être palpable, on arrivait tout de même à s’en échapper. Mais là, c’est différent, les amis de Mika nous regardent comme si nous étions l’attraction du siècle. Je n’ai pas d’autres choix que de jouer mon rôle jusqu’au bout et d’approcher mes lèvres sur le biscuit. Puis il y a ce contact, ce baiser. Cela réveille en moi une pointe de nostalgie ainsi que de vives émotions. Ça fait longtemps que je n’ai pas été aussi humain. Autant cet instant me comble de sentiments chaleureux, autant la seconde où nos lèvres se séparent je ressens de la peur. Moi, le garde du corps le plus téméraire, j’ai peur. Je crains de ne pas pouvoir faire taire mes sentiments pour Mika, de ne pas me satisfaire de ce que j’ai. Mon maitre est lui aussi chamboulé. Même s’il ne le cache pas aussi bien que moi, personne autre que moi ne semble le remarquer. Il utilise une excuser pour s’éclipser de la salle commune et se cacher dans la chambre. J’aurai pu attendre son retour mais je ne l’ai pas fait. Quelque chose m’a obligé de le suivre. J’ignore quoi mais ce n’est certainement pas à cause du potentiel danger qu’il y a à cause de notre séparation. Je toque à sa porte. Même si l’hésitation est courte, je peux la ressentir. Mais la porte s’ouvre, me laissant voir un Mika assez perturbé (du moins, pour moi il l’est). Il me fait signe et je rentre dans sa chambre. C’est la première fois que je traverse le seuil de la porte. Mon regard se pose deux secondes sur la silhouette de Mika avant de baisser légèrement la tête. « Désolé. » Il a été perturbé à cause de ce qu’il s’est passé tout à l’heure. Ça ne lui a surement pas plus. Après tout, je ne suis que son garde du corps. Je n’avais pas ce droit.

“Pyjama party”  

Feat Mika

TENUE - Si je n’avais pas eu envie de jouer le jeu je ne l’aurais pas fait, j’aurais trouvé une excuse ou une feinte, je n’aurais pas été si loin sans y voir une opportunité de me rapprocher de Shiki, jouer les petits amis est une bénédiction pour moi, autant que cela peut être une malédiction, il ne peut comprendre ce que je ressens, il reste aveugle à mes sentiments et c’est le plus douloureux. Toucher ses lèvres aussi franchement et soudainement ne m’a pas laissé insensible, quand je suis préparé, quand je le demande, je n’ai pas cette réaction, mais là ça faisait tellement longtemps qu’un baiser entre nous me semble perdu et pourtant. J’ai encore la sensation, celle du moment où elles se touchent, entre en contact, et que je peux sentir le non-retour, rien ne pourra effacer cet instant et je suis intérieurement paniqué, troublé... Paniqué parce que je vis dans un quotidien où je sais qu’il ne répondra pas à mes sentiments, il est aveugle et sourd, ancré sur son rôle jusqu’à la fin, espérer plus me met dans une position où je me torture en solitaire, seulement je ne peux pas faire autrement... Je n’y arrive pas. Prétextant une photo je peux m’évader de ce petit groupe parti dans leur propre délire entre eux, isolé dans ma chambre j’ai pu en profiter pour souffler un bon coup, bien que ce fût de courte durée vu que mon garde du corps a jugé bon de venir me rejoindre, j’ignore pourquoi, mais je le laisse entrer dans la pièce avant de refermer derrière nous, je me fiche de ce que crois les autres, de toute manière cette couverture de petits amis nous aide pas mal pour ce genre de choses. Désolé ? J’arrête de chercher mon appareil photo et me tourne vers Shiki le fixant un instant, silencieux. Soupirant fortement, j’aurais dû me douter qu’il dise quelque chose comme ça... « C’est tout ce que tu es venue me dire ? » Je n’ai pas besoin d’entendre ça, je ne suis pas désolé que nos lèvres se soient touchées, je suis blessé qu’il ne le voit que comme une erreur, une faute encore une fois. « Ils ont du lire dans mes pensées, désolé de t’avoir impliqué dedans. » Parce que oui, je voulais l’embrasser, j’ai toujours envie de l’embrasser, mais s’il est le seul a s’excuse je vais juste me sentir coupable et frustré, ça me fait déjà assez mal comme ça de le voir toujours si stoïque. « Tu peux y retourner, j’arrive. » Je ne le force pas à rester avec moi plus longtemps.

“Pyjama party”  

Feat Mika

TENUE - Mika s’éclipse de la salle commune pour aller dans sa chambre. Il allait surement sortir de sa chambre dans pas longtemps mais je l’ai suivi jusqu’à devant sa porte. Je ne pouvais pas le laisser ainsi après ce qu’il s’est passé. Je le sais. Il est perturbé. Ce baiser l’a troublé. Si moi, je l’ai fait par devoir, rien ne le lui obligeait de m’embrasser. Et puis, j’ai moi aussi été très perturbé par le contact de nos lèvres. Je n’avais pas tous mes esprits quand j’ai tapé contre sa porte. Heureusement, Mika me laisse entrer dans sa chambre. Une fois à l’intérieur, je reste silencieux. Je ne suis pas un grand bavard et cette situation rend la parole encore plus difficile. Je ne sais pas quoi dire. Je commence et finis avec des excuses. Ça me semble être une bonne idée. Les yeux de Mika s’ancrent dans mon regard avant de soupirer. Il a l’air fâché, enfin, je pense qu’il l’est. Je hoche doucement la tête à sa question, ne voyant pas où est ce qu’il veut en venir. Ses émotions ont changé mais pourquoi ? Puis sa frustration se fait ressentir. Il n’y a pas de doute. Je l’ai énervé. J’ouvre ma bouche mais rien ne sort. Il voulait m’embrasser ? Réellement ? Moi ? Je passe la main dans ma chevelure mais je reste toujours silencieux. Ce n’est pas que je ne veux pas parler mais je suis confus. Mika me chasse. Je fais un pas en arrière mais je refuse de quitter la pièce. Je l'ai blessé, je le sens. « Mika… » Je baisse la tête. Rien que le fait de prononcer son prénom me donne l’impression d’être en tort. Je veux rester à ses côtés. Je le veux tellement. Alors pourquoi est ce que je suis incapable de lui dire ? « Ne me chassez pas… » Je me mords la lèvre. « Laisse moi être à tes côtés. » C’est un des seuls droits que je peux avoir et je ne veux pas être privé de l’un des rares souhaits qui m’est possible.

“Pyjama party”  

Feat Mika

TENUE - Il y a des sentiments que je tente vainement de cacher, des émotions que j’aimerais dissimuler en permanence, mais même si je suis une marionnette pour la famille Tenjoh, je ne suis pas sans cœur et j’ai toujours été un humain avec de la chaleur et des sensations imposantes. Je n’ai jamais caché que j’aime Shiki, certes il est difficile de le dire haut et fort lorsque mon garde du corps reste justement ... mon garde du corps. Il ne me voit que comme une personne à protéger sous ordre de mon père et c’est ce qui est le plus frustrant. L’entendre s’excuser m’énerve, l’entendre me vouvoyer m’énerve, ne rien lire sur son visage m’énerve, j’aimerais qu’il ait des faiblesses avec moi, des expressions ou ne serais-ce qu’un libre arbitre pour agir comme il le souhaite. Mais non. Shiki reste Shiki. Je préfère encore qu’il sorte de la pièce plutôt que de faire face à cette réalité, pour ceux nous trouvant de l’autre côté de la porte nous sommes en couple, mais nous ? Nous ne sommes rien. L’entendre m’appeler par mon prénom aussi soudainement alors que nous sommes seuls me surprends et mes gestes se stop quelques secondes. Dès qu’il me vouvoie de nouveau, je soupire et détourne le regard, c’était trop beau pour être vrai. À ses prochaines paroles je réagis instinctivement en chopant une de mes peluches sur le lit et lui balancer dessus. « Idiot ! » Râlais-je à bout de nerfs. « Tu, vous, tu... tu n'as pas l’impression que je suis déjà assez troublé comme ça ?! » Heureusement ils font du bouquant à côté donc même si j’ai haussé un peu la voix ça n’a pas dû alerter nos amis bien trop concentrés sur leurs jeux et leur propre agitation. « Et si je n’étais pas le fils Tenjoh tu voudrais rester à mes côtés ? » Ou est-ce juste par devoir qu’il continue de le faire ? Je le fixe en espérant avoir une réponse cette fois, même si je suis habitué à ses silences ou ses diversions pour ne pas affronter mes questions.

“Pyjama party”  

Feat Mika

TENUE - Mika donne un sens à ma vie mais je ne l’ai jamais perçu comme un devoir qu’on m’a imposé. Pouvoir le protéger me rend heureux, être à ses côtés en tant qu’ombre me suffit. Je ne peux pas en espérer plus. Il fut un temps où j’ai voulu plus mais on m’a rappelé à l’ordre et j’ai été puni d’avoir été aussi proche de lui. Ce qu’ils m’ont fait m’ont traumatisé. Je garde des séquelles sur mon corps et pire de tous, mon esprit a été anéantis, mon amour propre a été réduit à néant. Je ne me trouve pas digne de mon maitre. Même si rien ne me fait peur, je suis le plus lache des hommes. Je n’ai pas renoncé mon amour pour Mika, car je l’aime toujours autant, voire même plus qu’avant, mais j’ai abandonné l’idée d’avoir des échanges avec lui. Il doit m’oublier, pour son bien. Mais il y a des choses qui sont plus difficiles à faire qu’à dire. Lorsqu’il me demande de quitter la chambre, je refuse. J’ignore d’où vient cet élan d’audace mais je ne veux pas laisser Mika dans cet état. Qu’est ce qu’il a ? J’évite sans problème sa peluche qu’il me lance juste après que je me sois tu. Il n’est pas content parce que je l’ai tutoyé ? Je l’ai faché à cause de mon refus de sortir ? J’ignore la raison de ce soudain agacement. Je ramasse la peluche à terre et la tend à mon maitre. « Désolé. » A part m’excuser je ne sais pas quoi dire. La réponse à sa question est évidente pour moi. J’aime Mika et ce n’est pas parce qu’il est le fils de mon sauveur. J’aime le garçon qui est venu me voir lorsqu’on était gamin, j’aime celui qui m’a embrassé en ce jour de pluie. Il me fixe et ça me rend faible. Mes barrières sont inutiles face à lui. Je repense au baiser de tout à l’heure et sans que je ne le sache comment, je viens lui attraper l’arrière de sa tête afin de le rapprocher de moi avant de plaquer mes lèvres sur les siennes. Je ne sais pas ce qu’il me prend, je vais surement regretter d’avoir fait une telle action mais pour une fois, j’ignore toutes mes craintes et me laisse subjuguer par ses lèvres pulpeuses. En espace d’une seconde, je ne pense pas à mon identité, ni celle de Mika.  

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Feat Mika

TENUE - Même si je sais que quelque chose s’est passé pour qu’il soit devenu soudainement distant avec moi, j’ai toujours cru que je pourrais le récupérer, lui faire changer d’avis avec ma capacité à ne jamais abandonner, je me fiche des règles ou de notre statut social différent, je suis un imposteur et une chose est sûre, même si je meurs en tant que fils de la famille Tenjoh, je ne laisserai personne contrôler mon cœur. Shiki se trompe totalement s’il pense que je vais renoncer et me détourner de mes sentiments simplement parce qu’il n’est pas réceptif. Je suis plus fort que j’en ai l’air, même si on me voit comme un être faible ayant besoin d’être protégé en permanence ou si on juge mon orientation sexuelle à mon physique, je n’ai jamais laissé personne me rabaisser, contrant les attaques en déjouant leurs plans, seulement avec des mots et une aisance pour garder le contrôle. Sauf que ce contrôle je suis en train de le perdre ce soir, ce baiser n’était pas énorme, pourtant ça a suffi à me troubler et me rendre faible. Remettant sur le tapis de façon évidente qu’il est difficile de dissimuler ce que je ressens pour lui. Il est dans la chambre à me faire des excuses, encore et encore, toujours des excuses sans comprendre ce qui se passe vraiment, dans quel état je me trouve, ce que je veux. Il passe outre tout ça par devoir au point où je doute, si j’étais seulement Mika, aurais-je droit à sa protection ? Ou est-ce que je serais comme n’importe qui autour de lui ? Invisible et insignifiant. Ça me fait peur, au fond je crois toujours que quelque part se trouve le garçon que j’ai embrassé sous la pluie, avec qui je passais des heures isolées des regards d’autrui... Mais s'il a vraiment disparu je serais toujours cet enfant perdu, avec ses souvenirs vagues, ce passé inconnu, sans attache familiale, abandonné par tout caché derrière une force qui me ferait défaut. Toutes mes pensées deviennent futiles et inutiles quand sans m’y attendre je ressens cette pression et ses lèvres plaquées sur les miennes. Un flot d’émotion remonte alors que je suis encore sous le choc de son geste, mais je ne veux pas perdre cette occasion, cet acte de Shiki, ce n’est pas le garde du corps... Ce n’est pas ce pantin aux commandes de mon père. C’est mon Shiki. Et cette pensée permet à des larmes clandestines de perler sur mes joues, répondant à cet échange en m’agrippant à lui, c’est réel, peu importe si je suis déçu ensuite ou s’il trouve une excuse à son geste, c’était la réalité et ça me suffit pour savoir que sous cette obéissance, il y a encore la conscience de l’homme que j’aime.

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Feat Mika

TENUE - On ne m’a appris à faire qu’une chose, protéger Mika. Mes compétences n’ont toujours eu que ce seul but là. Si j’ai appris à me battre, c’est pour pouvoir éliminer tous ceux qui se dresseront contre mon maitre. Je ne vis que pour ça, c’est le sens de ma vie. Alors quand on m’a dit que mon existence même allait nuire à Mika, je n’ai pas eu d’autre choix que de m’abandonner et faire taire tous mes désirs. Mika est mon tout et je suis prêt à faire n’importe quoi pour lui, même à chasser la lumière de ma vie et le faire souffrir momentanément. J’ai réellement cru que ça avait marché. J’avais même presque réussi à le faire. Mais ce baiser surprise a tout fait raté et m’a montré à quel point je tenais à notre relation et à notre amour. J’ai beau à faire taire mes souhaits, une partie de moi refuse de voir Mika souffrir. Je suis un idiot qui ne comprend pas ce qu’est la vie. Je m’excuse dans le but d’être pardonné, de ne pas être chassé. Je n’aurai pas du le regarder dans ses yeux. Je peux y lire de la peur. Il a peur alors que je suis à ses côtés. Ou alors est ce qu’il aurait peur de moi ? Peur que je ne l’aime plus ? Je serre les doigts, cette vue me fait mal, mon cœur est comme compressé. Je me répète de devoir résister, de ne pas être faible mais c’est inutile. Je n’arrive pas à résister et sans plus attendre, je viens plaquer mes lèvres contre les siennes. Je l’embrasse avec passion, comme si ce baiser serait la dernière fois, car au fond de moi, je sais que ce sera la dernière fois. Mais pour le moment, je profite de ce moment magique, à travers ce baiser, je veux lui transmettre tout mon amour que j’ai pour lui. Je veux lui faire comprendre qu’il est la plus merveilleuse des personnes que je ne connaisse, qu’il n’a pas à avoir peur parce que je l’aime tellement. Pressentant les larmes de Mika, j’ouvre les yeux afin de les essuyer avec mes doigts. Je me sépare de lui à contre cœur, en silence. Je le fixe dans ses yeux avant de réaliser ce que j’ai fait. Le pire dans tout ça, c’est que je ne regrette absolument pas mon geste, je croyais que j’allais avoir des regrets mais non, je n’en éprouve aucun. Mais je ne sais pas du tout comment me comporter avec Mika. Puis la porte de la chambre s’ouvre soudainement, et pour la première fois, je remercie l’ami de Mika. « Yah les amoureux ! Qu’est ce que vous foutez ? » Son visage vire au rouge en nous voyant, à moins qu’il ne l’était déjà avant d’ouvrir la porte et vu comment l’odeur de l’alcool se fait sentir, je pense qu’il doit être ivre. Sans un mot, je quitte la chambre de Mika pour aller m’asseoir à mon coussin d’origine.

“Pyjama party”  

Feat Mika

TENUE - J’ai parfois l’impression d’être égoïste en espérant qu’il voit au-dessus de mon rang, au-dessus de ses obligations. Par le passé tout était si simple, on se parlait, s’aimer sans se cacher derrière des excuses ou des faux-semblants, je ne me souvenais de rien sur ma vie passée croyant dur comme fer que la famille Tenjoh était ma famille. Tout était parfait, sans ombre au tableau et pourtant un typhon est venu retourner toute cette tranquillité commençant par éloigner Shiki sans que je ne sache pourquoi, créant cette douleur permanence cachée au fond de ma poitrine et me faisant suffoquer par moments. Puis découvrir qu’au final le pantin n’est pas vraiment celui qu’on croit, ce fut assez perturbant, mais ça ne m’a pas arrêté pour autant. J’ai une facilité d’adaptation qui me permet de jouer le rôle sans rien laisser paraître sur mes intentions ou voir ma confusion. Cependant, ce soir j’ai l’impression que le voile s’est levé, comme s’il me rendait transparent et laissait afficher mes craintes et mes doutes, cette insécurité que je ne devrais pas ressentir ou cette peur de devoir renoncer, c’est quelque chose que je suis incapable de faire et pourtant je suis à un stade ou ce trouble me rend vulnérable. C’est à cet instant précis qu’il choisit de m’embrasser et ça a l’effet d’un courant électrique passant dans tout mon corps, la surprise est de taille, mais ce baiser est surement ce dont j’avais besoin pour réinitialiser mes pensées. Je ressens tellement d’émotion qu’elles deviennent difficiles à contrôler, explosant et coulant sous forme de larme sur mes joues. J’aimerais pouvoir garder ses lèvres prisonnières éternellement, le sentir si proche en permanence, entendre nos cœurs battre à l’unisson, prouvant qu’on est bien vivant. J’ignore si c’est éphémère ou un court rêve qu’il m’offre, mais ce baiser ne me fera pas renoncer, je sais qu’il y a encore un moyen de le ramener et je ferai tout pour qu’il soit à moi et pas seulement pour une question de couverture. Les mots sont manquants alors que j’attends une réaction de sa part, une excuse, des regrets, je suis prêt à les entendre m’attendant déjà à voir réapparaitre le garde du corps et pourtant rien ne vient. Il ne dit rien. Le regardant simplement en restant le plus proche de lui, mais une intervention nous aspire à revenir dans cette réalité bruyante et animée. Shiki est le premier à partir, quittant ma chambre alors que je prends un instant pour moi, allant me rincer le visage. Me regardant dans le miroir je fixe mes lèvres en sentant encore celle de Shiki se poser dessus, les frôlant du bout des doigts, je suis à fleur de peau ce soir, peut-être parce que j’ai un peu bu ? Je l’ignore. Penché sur le lavabo, je soupire en me remettant un coup d’eau sur la figure, prêt à retourner les rejoindre. La moitié semble totalement déchirée, il n’a fallu que quelques minutes à les abandonner pour que la soirée devienne un vrai bordel. On ne peut pas parler de ce qui s’est passé maintenant, mais je ne manquerais pas de le faire quand nous serons à nouveau seuls.

“Pyjama party”  

Feat Mika

TENUE - Je suis faible, je n’ai pas pu résister face à la détresse de Mika. Son regard disait qu’il avait besoin d’être rassuré, de m’avoir à ses côtés. Si j’avais été fort, je ne l’aurai pas embrassé et laissé des mois et des mois d’efforts partir en fumée. Mais si je n’avais pas fait ce que j’ai fait, je l’aurai perdu à jamais et ça, j’ai beau à vouloir le cacher, je refuse de l’abandonner. Ce baiser est un cadeau empoisonné, une bénédiction mais aussi une malédiction. Si je pouvais, j’aurai voulu arrêter le temps et nous faire disparaitre. Je veux fuir ce monde avec Mika. Mais lorsque nos lèvres se séparent, la réalité me rattrape et me frappe en plein fouet. Je ne suis pas aussi courageux que je souhaite l’être. Je ne peux pas fuir et je me sens idiot d’avoir rêvé. Mika pleure et c’est de ma faute. Tout ce que je peux faire, c’est venir récolter ses larmes avec mes doigts. Mais je n’ose plus le regarder car tout est si désordonné dans ma tête. Sortir une excuse ? Mais je n’en trouve aucune puisque je n’en ai pas. Je ne peux même pas dire que je suis désolé car je ne le suis pas non plus. Ça fait tellement longtemps que je n’ai pas agi de mon propre chef que je semble avoir perdu la faculté à simplement à être moi. Je dois dire quelque chose. Mais quoi ?! Je pourrai presque paniquer si quelqu’un n’avait pas ouvert la porte à ce moment là. Je profite de cette intrusion pour m’enfuir et rejoindre le reste de la bande. Les amis de Mika sont bruyants et ils boivent encore. J’imagine qu’ils ont changé de jeu, mais je suis bien trop préoccupé par ce que j’ai fait que par ce qu’ils sont en train de faire. Mika nous rejoint dans la salle commune mais je ne le regarde pas directement. Je reste assis sur le coussin, jambes croisées. Personne ne me remarque et je crois avoir fait passer mon niveau de discrétion au maximum. Je pourrai presque me fondre dans mon ombre tellement je veux me faire petit. Je réagis exactement comme lors de notre premier baiser, sauf que cette fois ci, c’est moi qui ai initié l’échange. Les minutes passent et je suis comme déconnecté de cette ambiance. Ils rient, boivent sans relache. Moi je ne bouge pas ou très peu, jetant, de temps en temps, quelques regards discrets vers Mika. Ce n’est qu’après un bon moment que le bruit commence à s’atténuer. La plupart sont en train de dormir par terre. La soirée touche bientôt à son terme.

“Pyjama party”  

Feat Mika

TENUE - Si Shiki m’avait embrassé parce que je lui ai demandé comment je l’ai fait quand nous étions cachés dans cette petite pièce l’autre soir j’aurais surement été moins troublé et moins heureux aussi. Parce qu’aujourd’hui son geste n’était pas un ordre, pas une demande, il a agi par lui-même et honnêtement je ne me souviens pas quand je l’ai vu faire ça pour la dernière fois. Je me sens perdu et pourtant apaisé, une part de moi a peur et craint qu’il fasse comme si de rien n’était ou qu’il s’excuse encore une fois, pour le blessé après le confort, mais il ne fait rien de cela et reste simplement silencieux. J’imagine facilement ce qui se passe dans sa tête, même si la mienne est encore portée sur ses lèvres que j’aimerais embrassé à nouveau, me retenant d’agir en entendant la porte s’ouvrir sur un de nos camarades venue surement nous chercher. Je vois Shiki partir et le laisse y aller le premier, le rejoignant peu après, une fois que je me suis bien nettoyé le visage. Tout semble animé autour de nous et même si je me prends au jeu avec les autres, au fond je suis comme mon garde du corps, l’esprit ailleurs, feintant simplement en dissociant mes pensées et mon comportement. Je suis doué pour jouer la comédie et ne rien laisser paraître, après tout on joue un rôle au quotidien depuis un moment déjà.  Je m’enfile même une autre canette, à savoir si c’est pour me détendre ou autres. Puis petit à petit tout le monde commence à s’endormir, laissant le calme revenir, le salon est totalement rempli par le corps de mes amis saoul et éparpillé les uns sur les autres. Sauf moi et Shiki forcément. Terminant ma gorgée je me lève pour aller jeter ma canette vide dans la poubelle, c’est un prétexte aussi pour bouger un peu, en revenant je le regarde sans un mot, puis finalement je brise le silence. « On devrait aller se coucher nous aussi. » Ils sont présents donc on devrait peut-être jouer le jeu et rester ensemble cette nuit, ce que je lui fais comprendre en attrapant sa main pour le tirer avec moi dans ma chambre. J’aimerais pouvoir lui parler un peu et pourtant une partie de moi craint d’entendre ses paroles et de briser cette illusion un peu trop réelle qu’il m’a fait vivre ce soir. « Est-ce que tu regrettes? » Je ne sais pas pourquoi je demande ça, mais j'ai l'impression de ne pouvoir continuer à garder les lèvres liées « Ou alors, tu es désolé? » Ce sont les choses que je ne veux pas entendre, c'est surement pour ça que je le questionne avant qu'il ne se décide à les dire pour échapper à cette situation. Serrant sa main inconsciemment, je le fixe du regard. « Si c'est le cas, repousse-moi.» Dis-je avant de m'approcher pour l'embrasser à mon tour, même si c'est pour quelques minutes, quelques secondes, je voudrais que le temps s'arrête avant de reprendre son cours.

“Pyjama party”  

Feat Mika

TENUE - Même si je semble être revenu au monde réel et bruyant, je suis toujours comme absorbé dans mes pensées. Ça n’arrive pas souvent car j’arrive facilement à faire le vide dans ma tête mais là, je n’y arrive pas. Je suis troublé et je peux encore sentir ses lèvres sur les miennes. Je me sens tellement idiot et tellement lâche. Je l’ai embrassé et je n’arrive pas à l’assumer. Et je ne pourrai sans doute jamais l’assumer pleinement, nous sommes tellement différents. Le monde bouge mais j’ai l’impression d’être le seul qui est immobile, figé dans mes propres réflexions. Mika semble mieux s’en sortir que moi, je ne suis pas aussi fort que lui. Lorsque je reviens à moi, la pièce est beaucoup moins animé que tout à l’heure. Les amis de Mika n’avaient jamais prévu de rentrer chez eux puisqu’ils dorment dans notre dortoir. Je lève les yeux vers mon maitre. J’imagine que je ne pourrai pas dormir dans ma chambre et que je vais devoir partager celle de Mika. Il m’attrape la main et je me laisse tirer par lui. On retourne dans sa chambre et tout de suite, bien qu’il n’ait jamais été chassé de ma tête, le souvenir du baiser me revient. Je ne voulais pas revenir ici car je savais que j’allais être mis au pied du mur. Je suis incapable d’accepter cette situation. Mais je ne regrette rien, sauf que je garde quand même le silence à sa question. Je ne peux pas mentir mais je ne pourrai dire la vérité non plus. J’agis de la même façon à sa deuxième question. Parler n’est pas mon fort. Agir sous ma volonté non plus. Sans ordre, j’ai l’impression d’être une marionnette dont les fils ont été coupés. Je ne peux pas rien faire. J’ai longtemps accepté le fait d’être une coquille vide et j’ai appris à vivre ainsi. Mais au moment où Mika m’embrasse, un flot d’émotion réanime mon corps. Je ferme les yeux mais les sensations sont accentuées. Je me sens une nouvelle fois vivant. Inconsciemment, je réponds à ce baiser, mes lèvres bougent en suivant le rythme et épousent parfaitement la forme de celles de Mika. Ma main bouge toute seule jusqu’à son cou. Et au moment où elle se pose sur sa peau, j’ouvre soudainement les yeux avant de rompre le contact. Je me recule en faisant un pas en arrière. Mon regard est fuyant et je fais de brefs mouvements de la tête, comme pour dire non. « Mika, ce n’est pas bien ce qu’on fait… » Mais je le veux tellement. « On ne devrait pas… » Il va être malheureux avec moi et il finira par regretter de m’avoir choisi.

“Pyjama party”  

Feat Mika

TENUE - Je suis comme Shiki, intérieurement tout est brouillon, je ne suis pas aussi sûre de moi que j’aime le montrer, je doute et je suis même une personne assez réserver sur ses sentiments réels qui aime s’isoler pour réfléchir. Mais j’arrive à montrer une image plus joyeuse et détendue que mon « petit ami ». Peut-être est-ce à cause de l’alcool ? Je ne sais pas, je n’en bois pas souvent donc le fait d’avoir bu plusieurs canettes... Je suis émotionnellement torturée, je sais que Shiki est fermé dans son monde, mais son geste m’a chamboulé et montré que ses sentiments et sa conscience n’avaient pas totalement disparu, sous cette carapace, sous ce comportement, il est toujours lui. Le problème c’est qu’il n’a pas envie de se laisser aller et de réaliser que c’est seulement ainsi qu’il sera heureux. Ou alors est-ce parce que c’est le seul moyen que je sois heureux aussi ? Suis-je si égoïste ? Je me remets en question, j’ai peur et j’aimerai simplement oublier qui je suis et qui il est. Nous sommes en 2017, est-ce qu’on doit vraiment vivre ainsi ? Mes pensées me rendent à fleur de peau et quand on se retrouve seul dans ma chambre je l’interroge soudainement en cherchant des réponses, mais comme toujours il reste silencieux, sans me dire quoi que ce soit. Sauf que je n’ai pas l’intention de capituler et d’abandonner, venant l’embrasser non pas sans le mettre en garde, s’il ne ressent rien, s’il n’en a pas envie qu’il me rejette, il est capable de le faire. Le sentant répondre je sens mon cœur tambouriner dans ma poitrine, le baiser est parfait, les émotions sont transmises, mais subitement il recule et romps le contact me laissant si je puis dire « sur ma faim » il fait encore les choses à moitié cet idiot. « En quoi ce n’est pas bien ? » Qu’il m’explique. « Pourquoi on ne devrait pas ? » Je lui rends ses paroles en l’interrogeant, j’ai besoin qu’il soit franc, est-ce par devoir ou par peur ? Ne sommes nous pas déjà allés trop loin pour faire comme si de rien n’étaient ? « Tu ne peux pas me voir seulement comme Mika ? » C’est surement étrange comme question, mais le blocage vient de là non ? C’est frustrant encore une fois, mais je commence à avoir l’habitude avec lui.

“Pyjama party”  

Feat Mika

TENUE - Je ne m’attendais pas à ce que Mika m’attrape par le bras pour m’emmener dans sa chambre. Je savais que ce moment allait arriver mais j’espérais pouvoir le repousser à jamais. Ses amis, bien qu’inconscient ou endormis, m’empêchent de fuir la situation et d’aller m’enfermer dans ma chambre. D’une part parce que ça serait louche si jamais ils voient qu’on dort séparément, et de l’autre, je ne pourrai laisser Mika seul alors que tout le monde a accès à sa chambre. Comme je m’y attendais, Mika ne me laisse pas tranquille. Il cherche à avoir des réponses sur mon acte. C’est compréhensible, il doit être perdu à cause de moi. Mais je le suis encore plus que lui. Je le reconnais sans peine, c’est de ma faute. Je n’aurai jamais du l’embrasser alors que je savais pertinemment que je ne pourrai assumer mon action. Pourtant, je ne le regrette pas et c’est ce qui me perturbe le plus. Je ne ressens aucun remord. Pourquoi est ce que tout doit être compliqué ? Pourquoi est ce que je ne peux tout simplement pas abandonner mon amour pour Mika ? Il me met soudainement en garde contre sa prochaine action. Mais le temps de comprendre le réel sens de sa phrase, ses lèvres sont déjà sur les miennes. Pourquoi suis-je incapable de le repousser ? Si je l’avais fait, est ce que les choses seraient moins difficiles ? Mais si je l’avais réellement fait, je ne m’aurais jamais senti aussi vivant, si puissant. Ce baiser est parfait, ainsi que ce moment. Même dans mes rêves les plus fous, je n’avais jamais osé de l’embrasser pleinement, sans retenue et surtout aussi passionnellement. Pourtant j’arrête brusquement le baiser. Mes réflexes de « fuites » sont déjà enclenchées puisque je recule. « Je…  » C’est dur à l’avouer. J’ai déjà accepté le fait que je ne sois rien qu’une marionnette mais c’est difficile de le dire à haute voix. Je ne veux pas non plus dire à Mika que j’ai été sévèrement puni à cause de cette relation. « Je ne pourrai pas te rendre heureux. » Même si Mika n’était pas le fils Tenjoh, je ne serai pas à la hauteur. Je ne suis qu’un garde du corps.  

“Pyjama party”  

Feat Mika

TENUE - Parfois il suffit juste d’un petit coup de pouce pour faire face à la réalité, de mon côté je suppose que boire de l’alcool m’a donné ce courage de l’affronter, même si je l’aurais fait en toutes circonstances, je sais que je vais surement souffrir en le questionnant et pourtant je le fais, comme un idiot. Je vois bien qu’il n’a aucune excuse à donner, mais il ne répond à aucune de mes interrogations, j’ignore s’il regrette, mais je sais que ce n’est pas mon cas et j’ai besoin de lui alors même s’il me repousse je l’embrasse en le prévenant avant, mes lèvres se mouvant contre les siennes sans pudeur, c’était bien parti jusqu’à ce qu’il me repousse en prétextant qu’on ne devrait pas. Je ne comprends pas, pourquoi faut-il toujours penser aux autres avant nous ? Ça m’énerve. Je sais que Shiki est un abruti, il n’arrive pas à voir l’évidence ou reste surtout convaincu qu’il fait ce qu’il faut mais c’est faux. Honnêtement je dois vraiment être à fleur de peau pour que ses mots me donnent envie de rire. Ce que je fais nerveusement en m’éloignant de lui. Me rendre heureux ? Je ris encore plus en m’asseyant sur mon lit et passant mes mains dans mes cheveux. « Qui t’a demandé de me rendre heureux ? » agacé, je lève le regard vers lui. « C’est ce que tu fais en ce moment qui me détruit et me rend malheureux, alors ne parle pas du bonheur Shiki. » Il n’a aucune intention de me rendre heureux, il est seulement égoïste à voir ses propres règles sans tenir compte de mes sentiments. « J’ai compris, laisse tombé. » À quoi bon insisté s’il s’entête à ne pas voir qu’il est le seul à nous faire souffrir tous les deux et même ainsi je suis incapable de renoncer. Je me sens tellement pathétique.

“Pyjama party”  

Feat Mika

TENUE - Je ne fais que garder mon silence face aux interrogations de Mika. Le silence est ma meilleure arme pour ne pas me trahir, car je suis tout à fait incapable de le mentir. J’ai, par le passé, réussi à mentir à Mika, mais après tout ce qu’il vient de se passer, je n’y arrive plus. Pourtant, un mot de ma part aurait suffi pour qu’il oublie mes sentiments. « Désolé ». Si je l’avais dit, il n’aurait pas eu envie de m’embrasser. Embrasser dans une même soirée Mika dépasse de mon imagination, pourtant, c’est bien réel. Ces sentiments, cette chaleur, ces battements de cœur qui échappent à tout contrôle, tout est vrai. Mais tout cela doit aussi cesser. Je romps brusquement le contact et me distance de Mika. Qui sait ce dont j’aurai été capable si je ne mettais pas arrêter à temps ? Je sens de l’agacement dans la voix de Mika. En fait, tout son comportement traduit sa colère. Malgré la douleur à ma poitrine, je reste neutre et le fixe. Non, il ne comprend rien. Comment pourrai-je accepter son amour si je sais qu’il finira par souffrir. Je préfère qu’il souffre maintenant et ne perde pas son temps que de finir par regretter d’être resté avec moi. Je serre les poings. Je prends une grande inspiration. « Oublie moi. Et tu ne souffriras plus. » Cette phrase me brise le cœur mais je pense réellement ce que je dis. « Demande à ton père de me chasser. » J’ai été trop naïf, j’ai réellement cru qu’il allait pouvoir m’oublier même si je restais froid avec lui. Mais il est impossible pour qu’il m’oublie si je reste constamment à ses côtés. Ce que Mika vient de m’avouer me fait comprendre que tant que je serai à ses côtés, il continuera à souffrir.