TENUE  † Il faisait extrêmement chaud. L’été arrivait, et il le montrait bien. J’avais du mal aujourd’hui. Même si j’en avais profité, pour mettre un simple short, j’étais… En sueur. Le simple fait de marcher, me donnait des sueurs. Ce n’était pas possible un temps de la sorte, vraiment. J’aimerais avoir un éventail, mais je n’en ai pas, alors je fais avec. Pas le choix. En plus, dans ce bâtiment, il fait chaud, faut dire aussi qu’on est dans un onsen, on n’est pas dans une piscine ou la fraicheur est de rigueur, non là, il fait chaud, et je ne comprends pas les gens qui viennent se prélasser, dans de l’eau chaude. Il ne fait pas assez chaud dehors ? Me redressant, j’essuyais rapidement mon front en sueur, avant de prendre les affaires et ranger un peu. Il y avait encore un peu de monde, pas beaucoup, car avec cette chaleur, c’était un peu fou, mais il y en avait. Les gens qui se fichaient de la chaleur ? Un truc dans le genre ? Je ne sais pas. Finissant par aller dans les douches des femmes, j’en profitais pour faire couler l’eau froide avant de m’arroser un peu le visage et la nuque. Soupirant, je regardais l’heure, avant de penser à Tasuku. Il était sorti de prison depuis peu mais je ne l’avais pas revu depuis… J’étais mal à l’aise avec ça… J’avais peur de ne pas lui faire face… C’est différent qu’en prison. Peut-être qu’il adore ça, ne plus me voir… Qui sait… Secouant la tête, pour ne plus y penser, je quittais les douches, avant de filer dans le couloir centrale pour aller vers l’entrée. Mais ça, s’était sans compter le fait que je tombais nez à nez avec lui. Impossible. C’était juste, une vision. Je venais de penser à lui… C’est tout. Clignant des yeux, je regardais machinalement un peu partout, avant de faire demi-tour. La fuite, semblait à mon avantage. Les douches des femmes étaient proches. Fuyons. Non, je ne suis pas prête pour le voir. Peut-être qu’il ne m’a pas vu ? Oui, espérons cela !

TENUE  † Bientôt deux semaines qu'il était sorti de prison, deux semaines qu'il avait retrouvé sa liberté - cette liberté qu'il attendait depuis des années - et pourtant maintenant elle avait un goût fade, il savait très bien pourquoi il n'arrivait pas à savourer pleinement cette liberté retrouvé, mais jamais il ne pourrait se l'avouer. Il ne l'avait pas vu depuis deux semaines, qui aurait pu croire que deux semaines c'était aussi long ? Tasuku c'était réellement habitué à voir la jeune femme chaque jour depuis ces quatre dernière années, ne plus la voir du jour au lendemain fut un changement radical dans sa vie, tout aussi radical que de finir en prison à vingt ans. Bientôt deux semaines qu'il la cherchait, qu'il parcourait chaque quartier de Tokyo à sa recherche, il regrettait ne jamais avoir parlé quand elle le venait le voir en prison, il aurait du lui demander où elle habitait, ç'aurait rendu la 'recherche' plus rapide, mais qui jamais ça ne lui serait venue en tête qu'il puisse apprécier une personne qu'il détestait. Malgré tout, et même si il avait vraiment envie de la retrouver, il devait aussi chercher un travail, son appartement ni sa nourriture n'allait se payer d'eux même, et le peu d'économies qu'il avait était déjà parti.

Il faisait chaud, très chaud que la plupart des passants étaient en t-shirts, quant à Tasuku il faisait sa petite vie sur son vélo, il profitait de chaque instant, il profitait de la légère brise que lui procurait sa vitesse, bien sûr il n'était pas en train de rouler à vélo juste pour profiter du beau temps, il était en route pour un énième établissement pour déposer une candidature d'embauche, peut-être que cette fois-ci c'était la bonne. D'un pas déterminé, il entra dans l'onsen. Il faisait encore plus chaud l'intérieur qu'à l'extérieur, rien d'agréable. Il se dirigea dans l'entrée à la recherche d'un ou d'une employé, mais la personne qu'il avait dans sa ligne de mire c'était comme une mauvaise blague, le destin qui s'amuse un peu. Il l'avait cherché pendant deux semaines, et maintenant qu'il ne la cherchait plus elle avait apparu. C'était impossible pour le japonais de s'être trompé, il avait vu se visage pendant 1460 jours. À la seconde où il fit un pas en avant, Naho tourna en rond avant de disparaître. Il marchait déterminé dans la direction de la jeune femme et dû s'arrêter devant les douches des femmes, trouver du travail ne faisait plus partir des choses qu'il devait faire. Elle devrait bien sortir à un moment ou à un autre.
« Naho.. Je compte pas bouger, il faudra bien que tu sortes un jour, et j'ai littéralement toute la journée. » Sa voix était calme mais assez puissante pour qu'elle entende, peu importe si les personnes dans l'onsen l'entendait aussi, il était considéré comme un meurtrier, un criminel alors rajouter rebelle à sa liste ne le dérangeait pas. Il attendait patientent et si il devait s’asseoir directement sur le sol pour attendre il le ferait. Tasuku voulait savoir pourquoi elle n'était pas venue à sa sortie de prison, elle qui était venue pendant quatre ans lui rendre visite. Il voulait juste voir son visage une nouvelle fois.

TENUE  † S’il y a bien une chose que je ne souhaite pas actuellement c’est de tomber nez à nez avec Tasuku. Pas que je n’ai pas envie de le voir, bien au contraire, parce que dans le fond, il me manque, mais j’étais trop gênée pour lui faire face. Il avait perdu quatre ans de sa vie par ma faute, et même si j’étais allée le voir tous les jours ou presque en prison, ça ne pouvait pas racheter tout le temps qu’il avait perdu par ma faute. J’en étais consciente, je n’étais plus la petite collégienne à peine consciente de tout ce qui se passait non. J’avais grandi et mûri. Et là, je ne pouvais pas. Encore plus en sachant que j’étais tombée amoureuse de lui sans le vouloir. Je veux dire… A force de le voir tous les jours, de lui parler et j’en passe, mon cœur avait flanché. C’est idiot non ? C’est complètement stupide bon sang… De toute façon, ce sentiment j’allais l’enterrer avec moi, il était hors de question que je lui en face part. Si c’est pour qu’il se fiche de moi, ou autre, non, hors de question. Je préférais vivre mon amour à sens unique dans le secret le plus total. Pourtant, je me retrouvais en face de lui. C’était genre, super inattendu, et pourtant, cet idiot était là. Et moi ? La seule chose que je su faire ? C’est de fuir. Bravo Naho… Bravo oui. Filant dans les douches des femmes, je claquais la porte en restant contre celle-ci. Est-ce que ça allait l’arrêter ? Bonne question. « Naho.. Je compte pas bouger, il faudra bien que tu sortes un jour, et j'ai littéralement toute la journée. » Je plissais le nez avant de faire une grimace. Non. Mais non. Bon si. Il avait le temps. On savait tous qu’avec un dossier comme le sien, trouver un travail n’était pas facile. Je penchais ma tête en arrière avant de me décoller de la porte. De toute façon fallait bien que je sorte d’ici. Je tapotais mes joues, comme dans un espoir de pouvoir sourire sur demande, et lui faire plaisir. Genre hey, je suis heureuse, part faire ta vie maintenant que t’es libre. Mais je doute qu’il vienne pour ça. Finissant par entrouvrir la porte, je le regardais du coin de l’œil avant de sortir, en douceur comme une enfant qui avait été surpris à faire une bêtise. Fermant la porte, je lui souris doucement. « Salut… Onii-chan. » Dis-je simplement. Ce n’était pas forcément un surnom que je lui donnais d’habitude. A vrai dire, je ne lui en donnais jamais. Mais maintenant qu’il était dehors… Je ne sais pas ? S’il reste dans le coin, je l’appellerai ainsi. Pour marquer la chose. A ma façon. « Ca… Fait… Longtemps que tu es sorti ? » Question stupide. Je savais le jour l’heure et la minute à laquelle il était sorti.

TENUE  † Elle n'avait pas prit beaucoup de temps à sortir des douches pour femmes, un peu moins d'une minute, au grand plaisir de Tasuku bien entendu. Elle était enfin devant lui, il pouvait enfin revoir son visage, à croire qu'en deux semaines il l'avait déjà oublié. Ses yeux étaient rivés sur elle, il scrutait chaque détail de son visage, ses yeux, sa peau, ses lèvres. Au fur et à mesure qu'il l'observait, son cœur lui il s'emballait, il avait l'impression que bientôt son cœur allait sortir de sa cage thoracique tellement il tambourinait. Il ferma les yeux, essayant de se concentrer sur sa respiration pendant quelques instants. Il avait envie de la prendre dans ses bras, de pouvoir enfin la toucher mais il restait là, stoïque, son visage ne révélait aucune émotions vu qu'il ne savait pas quoi penser du comportement de Naho. « Salut… Onii-chan. » C'était bien la première qu'elle utilisait ce terme pour désigner Tasuku, il en fut quelque peu déstabilisé, pourquoi ce changement total en deux semaines ? C'était une autre question qu'il allait lui poser, mais pas maintenant, il voulait attendre encore un peu, il ne sentait pas vraiment à l'aise.. « Ça… Fait… Longtemps que tu es sorti ? » Elle était venue tout les jours et au final elle ne savait pas quand il sortait ? « Hm.. Je suis sorti il y a tout juste deux semaines... Je pensais te voir à ma sortie.. Je t'attendais Naho... » Sa voix perdait en confiance, c'était presque un simple murmure, il se demandait même si elle l'avait entendu. Puis quelque le frappa, comme une évidence. Naho travaillait, il rapprocha son grand gabarit d'elle d'un simple pas. « Quand fini tu ton travail..? J'aimerais vraiment te parler, ça fait deux semaines que je te recherche sans répit et c'est surement pas pour parler de quand je suis sortie de prison.. » Il se gratta l'arrière de la tête avant de lâcher un pseudo sourire gêné, au fond de lui il espérait vraiment qu'elle puisse se libérer pour lui, avant même d'entendre sa réponse, il lui tourna le dos avant de se diriger vers la sortie. « Je vais t'attendre dehors, tu peux prendre tout le temps dont tu as besoin. » À la seconde où il mit le pied dehors, il respira à nouveau, à croire qu'il avait retenu sa respiration tout ce temps.

TENUE  † « Hm.. Je suis sorti il y a tout juste deux semaines... Je pensais te voir à ma sortie.. Je t'attendais Naho... » il m’attendait… C’était bien une chose à laquelle je ne m’attendais pas. Je veux dire… pourquoi ? C’est bizarre. Lui, qui ne me parlait pratiquement pas, pourquoi cette fois, il me disait ce genre de chose ? Comme pour me faire culpabiliser ? Parce que ça marchait, et ça me perturbait, pourquoi voulait-il que je sois là ? Il m’aurait fui si j’avais été là, j’en restais persuadé. De toute façon, un retour en arrière n’était plus possible donc… « Quand fini tu ton travail..? J'aimerais vraiment te parler, ça fait deux semaines que je te recherche sans répit et c'est surement pas pour parler de quand je suis sortie de prison.. » Il me cherchait sans répit ? Ah bon ? Je pensais au contraire, qu’il s’en foutrait. Je veux dire… ça se voyait que mes visites en prison ne lui plaisait pas, sinon, il m’aurait répondu quand je lui parlais. Non ? Je me mordillais la langue, sans rien dire, toujours un peu sonnée de cette révélation. Pourquoi me disait-il ça ? Il ne devrait pas… Pour autant, avant que je dise quoi que ce soit il s’en allait. Il va où ? « Je vais t'attendre dehors, tu peux prendre tout le temps dont tu as besoin. » Je le regardais partir, sans rien dire. De toute façon, j’étais bien trop perturbée, pour lui dire quoi que ce soit. Une fois qu’il fut hors de mon champ de vision, je lâchais un énorme soupire avant de gratter ma tête et faire demi-tour pour retourner au travail. Ses paroles ne cessèrent de passer dans ma tête. C’était plus que perturbant tout ça… Il n’avait pas le droit de me faire ça. Pour autant, il fallait bien que je l’affronte. Je venais enfin de finir le travail, et il devait sûrement m’attendre encore. Mordillant mes lèvres, je pris mes affaires, avant de sortir et sentir l’air frais. Il faisait chaud certes mais l’air me paraissait plus frais qu’à l’intérieur. « Tu n’es pas trop fatigué ? » Question stupide. Je pointais du doigt le café en face avant de lui sourire. « Viens, je te paies un truc frais à boire. » Et puis, j’avais faim. Sans attendre sa réponse, je partis vers le passage piéton, avant de m’engager une fois vert pour filer vers le café. L’intérieur était climatisé. Amen. « Je vais me prendre un thé glacé et un donut au chocolat, tu veux quoi toi ? »

TENUE  † À mesure qu'il parlait, elle restait là, à le fixer, aucun mot ne sortait de sa bouche.. Sa bouche il en avait rêver jour et nuit quand elle n'était pas avec lui, était-il réellement en train de fantasmer de sa bouche alors qu'elle était en face de lui, bon sang ce n'était franchement pas très mature de sa part. Il avait besoin de prendre l'air, de changer ses idées le plus rapidement possible. Demi-tour, droite ! Le voilà parti en direction de la porte sans crier garde, il lui lâcha quelques mots et le voilà déjà dehors, à respirer, à profiter du soleil sur sa peau. Il l'attendait, parfois il était assis à même le sol, parfois il se promenait dans la rue, et par moment des pensées lui remplissait la tête, en avait il trop dit à la demoiselle ? Peut-être qu'il aurait du rester à distance au lieu de la chercher ? Trop de questions et si peu de réponses. Si il avait bien apprit quelque chose en prison c'était la patience. Le temps passait plus rapidement que prévu, puisque avant qu'il ne puisse le remarquer, Naho était déjà dehors, devant lui et maintenant il avait perdu tout les mots, il ne savait plus quoi dire ni quoi faire ? Pourquoi était-il resté ici, à l'attendre ? Il la haïssait, elle avait foutu sa vie en l'air, mais bordel cet autre sentiment lui retournait le cerveau, était-il vraiment en train de tomber amoureux d'elle ? Ou était il déjà amoureux ? Pourquoi ? Comment ? Toute cette haine, tout cet amour, rien n'avait de sens. Il était perdu dans ses pensées mais la voix de Naho l'en sortit rapidement « Tu n’es pas trop fatigué ? » Il secoua rapidement la tête, ce n'est pas comme si il avait quelque chose d'important, il avait attendu rien de plus. Son sourire, il avait l'impression qu'il ne l'avait pas vu pendant des années « Viens, je te paies un truc frais à boire. » Ce n'était pas sensé être l'inverse ? Le gars qui paie pour la jeune femme ? Mais avant même qu'il ne puisse répliquer elle était déjà loin, il comprit rapidement ce que Naho à du ressentir quand il était parti plus tôt sans crier garde. Il dû courir pour la rattraper, bon sang qu'elle était rapide. Il suivait la demoiselle sans pour autant la coller. L'air climatisé le fit lâcher un soupire de bonheur « Je vais me prendre un thé glacé et un donut au chocolat, tu veux quoi toi ? » Il réfléchit quelques secondes puis la réponse fût claire comme de l'eau de roche. « J'aimerais bien un ramune.. Ça fait bien longtemps que je n'en ai pas prit, je crois que j'en ai oublié le goût.. » Ils furent servit rapidement. Sur un coup de tête, il lui prit la main avant d'aller s'asseoir à une table où ils pourraient avoir un peu d'intimité et parler tranquillement. Il finit par réaliser qu'il lui tenait la main, il la lâcha rapidement pour aller s'asseoir sur une des chaises, fixant ses mains, n'osant plus la regarder en face. « Alors... Pourquoi tu n'es pas venue me voir à ma sortie..? »

TENUE  † On avait fini par se croiser. Pas que le monde soit petit, bien au contraire il était immense, mais quand le destin voulait qu’on se rencontre, il ne lésinait pas sur les moyens. La preuve, il était face à moi y’a quelques secondes, et maintenant il m’attendait pour qu’on discute. C’était le genre de chose que je détestais. Devoir attendre pour discuter, ça ne sonnait rien de bon, en général, ce genre de conversation ça puait. J’étais stressée. Je ne savais pas trop comment agir, réagir face à lui. Ce n’est pas comme en prison ou j’avais une vitre qui nous séparait, là, j’avais strictement rien, et … ça me rendait … Bref. De toute façon, fallait bien surmonter tout ça, il était plus rapide que moi à la course. Finissant par sortir, je lui proposais de lui payer un coup à boire, avant de me diriger vers la boutique. Je devais avoir plus d’argent que lui. Il venait tout juste de sortir de prison… Il ne devait pas être bien riche. Lui annonçant ce que je voulais boire et manger une fois dans la boutique, je me tournais vers lui, pour l’observer quelques secondes. [color=#0b55c4« J'aimerais bien un ramune.. Ça fait bien longtemps que je n'en ai pas prit, je crois que j'en ai oublié le goût.. »[/color] Je me mordillais les lèvres en l’entendant dire ça. Qu’est-ce que je pouvais dire ? Je savais qu’en prison ils n’en servaient pas. Ce n’était même pas envisageable… Finissant par avoir nos commandes, je payais, avant de sentir sa main agripper la mienne. Le laissant faire, je le suivais avant de sentir sa main me lâcher. Déglutissant je m’installais en posant un plateau sur la table. « Alors... Pourquoi tu n'es pas venue me voir à ma sortie..? » Ok. Directement mise à l’épreuve. Je pris mon thé pour en boire une gorgée. « Ton ramune est bon ? » Demandai-je curieuse. Même si je me doutais qu’il était bon pour lui. Soupirant, je tournais la paille dans mon verre avant de relever le regard vers lui. Mon cœur s’emballait parce que j’étais mal à l’aise, je crois. « Je pensais que tu ne voudrais pas de moi… Je suis venue te voir pratiquement tous les jours… Je me suis imposée dans ta vie… Alors… Je me suis dit… » Qu’en dehors je devrais le laisser seul. Enfin… Je n’en sais rien. « Tu voulais que je sois là ? »

TENUE  † Elle avait l'air différente et pourtant si similaire, était-il possible pour quelqu'un de changer en deux semaines ? Ou peut-être y avait il une raison bien plus complexe derrière ce comportement ? Peut-être qu'il en était la cause ? Voulait-elle réellement le voir ? À y repenser, elle l'avait fuit quand il était entré dans le onsen, ce qui était encore plus étrange puisqu'elle avait passé quatre ans au côté du jeune homme, enfin façon de parler.. Tasuku était assis face à la jeune femme, malgré tout l'idée de partir lui traversa rapidement ses pensées, son cœur refusait mais son esprit l'envisagea vraiment. Il jouait avec la paille du bout des doigts et sirotait sa boisson de temps en temps. Sa question était simple et pourtant Naho l'évitait, et posa une question en guise de réponse. « Ton ramune est bon ? » Il la fixait, pas de manière méchante, il observait simplement chaque trait du visage de la jeune femme, c'était probablement la dernière fois qu'il pourrait la voir. Après une longue minute, il finit par répondre un sourire aux lèvres « C'est encore meilleur que dans mes souvenirs.. Cette boisson m'avait vraiment manqué. » L'un comme l'autre, ils étaient gênés, Tasuku pouvait le sentir et ça le désolait, il aurait aimé que la jeune femme ait le même comportement qu'elle avait durant son temps en prison, même si lui ne lâchait jamais un mot, elle venait toujours avec un sourire aux lèvres, au départ la voir c'était une douleur pour lui et puis au fur et à mesure il s'était habitué pour qu'au final, ça devienne quelque chose dont il avait besoin et encore aujourd'hui il en avait besoin, à cet instant précis il voulait voir son sourire. Naho finit par reprendre la parole. « Je pensais que tu ne voudrais pas de moi… Je suis venue te voir pratiquement tous les jours… Je me suis imposée dans ta vie… Alors… Je me suis dit… » il écoutait avec attention chaque phrase, chaque mots qu'elle prononçait, il hochait la tête de temps à autre, Tasuku comprenait son ressenti, c'est ce qu'il ressentait au début, il la haïssait pour oser se montrer devant lui, oui il avait prit le blâme pour elle, mais en rien cela voulait dire qu'elle devait venir le voir en prison, il ne lui avait jamais demandé de lui rendre visite.  « Tu voulais que je sois là ? » Il fixait sa boisson, ne lâchant aucun mot, il devrait probablement partir et ne plus jamais la revoir? Peut-être qu'elle aussi veut mettre derrière elle ces quatre dernières années. « Je... J'ai aucune idée de ce que je veux.. » C'était vrai au fond, son cœur voulait une chose, son esprit en voulait une autre. « Peut-être que je devrais partir.. Je ne sais plus si c'est une bonne idée que je sois là.. » Sa voix devenait faible, il avait les yeux rivés sur sa boisson et n'osait plus la regarder. Il était tellement déterminé à lui parler plus tôt et voilà qu'il n'avait plus les mots.

TENUE  † « C'est encore meilleur que dans mes souvenirs.. Cette boisson m'avait vraiment manqué. » Je souris doucement. Si j’avais pu amener de quoi boire à la prison je l’aurais fait, mais malheureusement, je ne pouvais amener que de quoi manger, et encore. Normalement ce n’était pas trop apprécié, mais venir tous les jours pour voir Tasuku, m’avait permis de me lier avec les prisonniers. Ce n’était pas anodin, mais ça m’avait aidé dans un sens. « Tu devrais en boire beaucoup plus souvent alors. » Dis-je en souriant. Il avait encore toute la vie devant lui pour en profiter, et j’espérais qu’il n’aurait pas à retourner en prison, encore moins par ma faute… En tout cas, ça faisait bizarre d’être là, assis l’un en face de l’autre, dans un café. C’était… Tellement étrange. On n’avait jamais fait ça avant qu’il ne parte en prison, puisqu’on ne se connaissait pas du tout, si ce n’est de vue… Nous avions bâti notre relation en prison. Ce qui était d’autant plus bizarre dans le fond. Notre relation n’était pas normale, mais au moins, je lui expliquais clairement mon ressenti, du pourquoi je n’étais pas venu le jour de sa sortie de prison. Il voulait que je sois là apparemment. Je m’étais donc trompée, mais surtout et avant tout je ne voulais pas admettre que moi, j’avais peur de venir. « Je... J'ai aucune idée de ce que je veux... » Je le regardais un peu surpris de cette révélation, pourquoi était-il indécis de la sorte ? « Peut-être que je devrais partir.. Je ne sais plus si c'est une bonne idée que je sois là... » J’étais un peu surprise de ce qu’il me disait. Pourquoi ? Il n’avait pas fait ça pour partir maintenant ? Ah non, je n’étais pas d’accord ! A ce compte-là, il n’aurait pas dû m’attendre… « Pourquoi tu veux partir ? Reste, fini au moins ce que t’as commandé. » Dis-je en mangeant mon donuts. Je m’essuyais les doigts tout en le regardant. Il faisait tellement bon dans le café. « Tu vis où ? Tu as réussi à trouver un logement ? Et le travail ? Tu as assez d’argent pour payer un loyer ? » Me revoilà, comme avant, à parler pour deux, mais j’étais inquiète de savoir comment il vivait.

TENUE  † Ce sourire, il pouvait enfin le revoir et l'admirer, c'était donc ça que l'on ressentait quand on avait une addiction à quelque chose ou à quelqu'un. Est ce que les drogués avaient eux aussi ce ressenti ? Est  ce que qu'il était totalement drogué à ce sourire... À elle ? En y réfléchissant un peu, c'était tout à fait probable, beaucoup de choses peuvent et sont arrivés en quatre ans. « Tu devrais en boire beaucoup plus souvent alors. » Il prenait l'idée en considération, il y avait beaucoup de choses qu'il voulait tester à nouveau, qu'il voulait manger à nouveau et se rappeler du goût que ça avait dans sa bouche. Ce sourire à nouveau, ça allait être sa mort, il pourrait probablement tuer pour ce sourire. Cette pensée lui fit lâché un léger rire, c'était totalement ironique de penser ça alors qu'il venait juste de sortir de prison. Il voulait partir, il voulait rester, il y avait beaucoup de choses qu'il voulait faire mais il était complètement perdu dans ses pensées, est ce que depuis sa sortie de prison dire ce qu'il ressentait vraiment était compliqué ou bien ça a toujours été ainsi, d'aussi loin qu'il puisse se souvenir il arrivait à converser mais avec elle, bordel c'était trop dur. « Pourquoi tu veux partir ? Reste, fini au moins ce que t’as commandé. » Voulait-elle réellement qu'il reste ou bien c'était simplement de la pitié qu'elle ressentait envers lui, encore une énième chose qu'il n'arrivait pas à déterminer, il acquiesça d'un hochement de tête, il n'arrivait pas à faire plus de toute manière. Il sirotait sa boisson, quand elle lui posa plusieurs questions, à la voir ainsi, ça lui rappela son temps en prison, quand elle faisait toute la conversation à elle seule, Tasuku lâcha un deuxième rire grâce à ce simple souvenir. Peut-être que cette fois il pouvait participer. « Je vis dans un petit appartement dans le quartier d'Ota, j'aime bien mais je vais essayer d’économiser pour trouver plus grand. » Il passa sa main dans ses cheveux rapidement, il devrait vraiment aller chez le coiffeur, ça devenait n'importe quoi. « J'ai encore un peu d'argent que j'avais de côté avant de partir, j'en ai encore assez pour tenir deux peut-être trois semaines. Pour le travail.. Soyons honnête, j'ai du mal, j'ai de l'espoir pour un petit job de serveur c'est mieux que rien.. En sachant mon passé. » Sa voix se brisa, il ne pensait pas que son choix allait changer sa vie autant.

TENUE  † Il ne semblait pas à l’aise avec moi, je pouvais comprendre, même quand il était enfermé entre quatre murs, il ne l’était pas. Alors maintenant qu’il était libre, ça devait être encore plus bizarre pour lui. Je pouvais comprendre, je ne lui en voulais pas, pas du tout, de toute façon, j’étais tout aussi mal à l’aise que lui pour le coup. Alors je n’avais pas réellement mon mot à dire sur ce genre de chose. Mais je trouvais un peu dommage de ne pas pouvoir le connaître plus que ça. Je veux dire en quatre ans, il devait connaître ma vie par cœur, mais moi ? Je ne savais rien, pas même sa date d’anniversaire, je trouvais ça triste. Je soupirais doucement en mangeant mon donuts, je me devais de savoir des choses sur lui, là où il vivait, ce qu’il faisait depuis qu’il était libre, bref, j’étais totalement curieuse, j’espérais qu’il ne m’en voudrait pas. Mais je présume que non, en l’entend rire. « Je vis dans un petit appartement dans le quartier d'Ota, j'aime bien mais je vais essayer d’économiser pour trouver plus grand. » Trouver plus grand, est-ce que son petit appartement est si petit que ça ? Dans les dix mètres seulement ? Ça me fait fortement culpabiliser… Il n’aurait pas dû aller en prison à ma place. Surtout que j’étais mineur… J’aurais sûrement eu autre chose que de la prison… « J'ai encore un peu d'argent que j'avais de côté avant de partir, j'en ai encore assez pour tenir deux peut-être trois semaines. Pour le travail.. Soyons honnête, j'ai du mal, j'ai de l'espoir pour un petit job de serveur c'est mieux que rien.. En sachant mon passé. » Je me mordillais les lèvres. J’étais un peu mal à l’aise parce que tout ça c’est de ma faute… « Je suis tellement désolée… Tout est de ma faute… Tu te retrouves dans cette situation par ma faute… » Et c’était la stricte vérité… « Tu pourras me ramener chez moi ? J’aimerais te montrer quelque chose, si tu veux bien ? » Proposais-je en souriant longuement. « Je vis toujours à l’orphelinat… C’est cool comme endroit… J’aide maintenant que je travaille, y’a de plus en plus de petits qui arrivent… » Il doit s’en foutre de ce que je lui raconte mais tant pis. Tant qu’il venait avec moi, je voulais lui donner quelque chose.

TENUE  † Des réponses simples pour des questions simples, mais tout cela restait étrange pour le jeune homme, c'était quand même la première fois qu'il répondait avec des mots et non des hochements de tête ou autre onomatopée, dans un sens c'était quelque peu agréable de faire la conversation, malgré tout il restait sur des phrases simples et courtes. Il nota dans un coin de sa tête qu'il devait réapprendre à faire la conversation, surtout avec Naho du moins si elle acceptait de le revoir, ce qui était pour le moment plus qu'incertain, devrait-il lui demander ? Ça allait paraître bizarre non ? Pourquoi voudrait-il la revoir de toute façon ? C'était complètement stupide ? Mais ça, les décisions stupide c'était un peu la signature de Tasuku, il les enchaînait dernièrement. Elle mangeait son donut goulûment, ça faisait plaisir au japonais, pour deux raisons, la première était simple pendant quatre ans elle avait vu le jeune homme manger les plats qu'elle préparait, la deuxième : la voir manger lui faisait réellement plaisir même si c'était un simple donut, en y pensant il devrait peut-être l'inviter à manger un jour ? Pour toute les fois où il avait manger ses repas, lui faire à manger semblait être une bonne idée. Elle se mordillait la lèvre, savait-elle au moins l'effet que ça lui faisait ? Naho, tout ce qu'elle était et faisait, c'était comme de la drogue pour lui, à se demander si un jour il pourrait vivre sans. Toutes ses pensées étaient totalement différentes de chaque gestes et paroles qu'il faisait et disait. « Je suis tellement désolée… Tout est de ma faute… Tu te retrouves dans cette situation par ma faute… » Il fronçait les sourcils et essaya de se calmer avant de prendre la parole. « C'était mon choix de prendre ta place, ce n'est pas ta faute, j'ai choisi cette vie. » Sa voix était légèrement dure mais il se devait de lui faire réaliser que c'était son choix et qu'elle n'avait rien à se reprocher. « Tu pourras me ramener chez moi ? J’aimerais te montrer quelque chose, si tu veux bien ? Je vis toujours à l’orphelinat… C’est cool comme endroit… J’aide maintenant que je travaille, y’a de plus en plus de petits qui arrivent… » Il ne perdait rien à la raccompagner, ça lui permettait aussi de passer un peu plus de temps avec elle donc dans l'histoire il était gagnant. il hocha la tête. « Bien sûr ça me ferait plaisir. » Il le pensait réellement. Il l'écoutait parler avec grande attention. L'orphelinat ? Donc c'est là qu'elle était, ça semblait logique d'être là bas suite à la perte de son père. Est ce qu'elle pensait rester là bas longtemps ? Envisageait-elle de déménager un jour. Elle avait encore que dix-neuf ans, elle avait le temps.. Tasuku finit par se lever, et tends sa main à la jeune femme, il voulait pouvoir prendre sa main encore une fois. Il attendait Naho avant de penser à quelque chose qui était tellement logique. « Tu peux me prêter ton téléphone, j'aimerais faire quelque chose. »

TENUE  † « C'était mon choix de prendre ta place, ce n'est pas ta faute, j'ai choisi cette vie. » Je fronçais les sourcils en lui lançant un regard assez froid, bien qu’hésitant pour le coup. Me rebeller ? A mon âge ? J’ai passé l’âge non ? Même si concrètement le temps s’était figé pendant ces quatre dernières années. Mais ce n’était pas de sa faute, c’était entièrement de ma faute. Il ne devait pas se sentir coupable… « Oui, mais voilà ou tu en as par ma faute… » J’aimerais lui dire de me laisser l’aider, mais il devait avoir sa fierté de mâle… Pourtant… J’aimerais… S’il savait… Oh oui, s’il savait… Mais je ne préférais rien dire pour l’instant, pas maintenant. Je voulais qu’il me raccompagne à l’orphelinat, d’une parce que j’avais envie de lui montrer, ou j’avais vécu durant ces quatre dernières années, mais aussi, parce que j’avais quelque chose d’important à lui donner. Je ne pouvais pas l’avoir sur moi, en prévision que j’allais le croiser un jour ou l’autre, c’était impossible. « Bien sûr ça me ferait plaisir. » Je souris doucement en baissant la tête, contente qu’il veuille bien accepter. Mordillant ma langue, je finis par le voir se lever et me tendre la main. Hein ? Qu’est-ce qu’il voulait ? Et je pense que ma tête, était en train de dire la même chose, parce que… Je ne bougeais pas, le fixant simplement comme une idiote. « Tu peux me prêter ton téléphone, j'aimerais faire quelque chose. » Surprise d’une telle demande, je fouillais dans mon sac avant de lui tendre mon téléphone. Il n’allait pas fuir avec. En fait, ça ne m’étonnerait pas de le voir écrire son numéro dessus. Me levant à mon tour, j’attrapais ma boisson, dans une tasse en plastique avant de me rapprocher de lui. « T’as réussi à avoir un téléphone ? » Parce que ça coutait cher et l’abonnement aussi. « On y va maintenant ? » ça nous permettrait de marcher un peu.

TENUE  † Il ne voulait pas s'énerver, loin de là, mais bon sang, elle ne l'aidait pas du tout. Il avait fait un choix et il l'assumait pleinement, oui ça avait gâché quatre ans de sa vie, et probablement toute sa vie entière mais c'était tout. « Naho... C'est passé, je suis sorti de prison, je finirais par retomber sur mes pieds, à m'en sortir… » C'était arrivé, pourquoi elle ne l'acceptait pas ? Pourquoi elle se tourmentait ainsi pour un choix que lui seul avait décidé. Il retomberait sur ses pieds, comme il l'avait toujours fait donc ce n'était pas si grave que ça avait proposé de lui montrer là où elle avait vécu pendant quatre ans, cette idée faisait réellement plaisir à Tasuku. Il s'était levé avant de tendre la main vers la jeune femme, une idée derrière la tête bien entendu, il voulait son téléphone, pour enfin avoir son numéro. Elle le fixait sans réellement comprendre ce qu'il voulait. « Au moins maintenant je n'aurais plus à courir aux quatre coins de Séoul pour te trouver.. Enfin si tu veux bien garder contact avec moi, bien entendu... » Sa voix était pleine de doute, mais il n'était absolument pas sur de la réponse de la jeune femme, au fond il comprendrait si elle ne voulait pas garder contact. « T’as réussi à avoir un téléphone ? » Ce ne fut pas pratique d'avoir un téléphone mais honnêtement, ce simple objet technologique avait vraiment son utilité par moment. Il entra son numéro dans le téléphone de celle-ci avant de s'appeler avec. « J'ai lâché la moitié de mon argent que j'avais mis de côté pour en acheter un... Pour trouver un travail c'est pratique d'être joignable. C'est aussi pourquoi j'ai un logement aussi petit, mais c'est déjà plus grand que ce que j'avais avant. » Elle avait fini par se lever pour se diriger vers la sortie. « On y va maintenant ? » Il était prêt à voir la nouvelle vie de Naho. « J'ai hâte de découvrir où tu as vécu pendant toutes ces années. »

TENUE  † « Naho... C'est passé, je suis sorti de prison, je finirais par retomber sur mes pieds, à m'en sortir… » De toute façon, comme il le disait, ce qui était fait, était fait, mais je ne pourrais pas m’empêcher d’avoir des remords, toute ma vie, sur tout ça… Et je pense que c’est normal ? Je mordillais mes lèvres, sans trop savoir quoi dire… Ce n’était pas facile comme situation. J’étais responsable de sa chute, et on était là, tranquillement à parler, alors que j’ai toujours pensé, qu’il me détestait, m’en voulait pour avoir ruiné sa vie, et qu’il n’acceptait mes visites que pour se distraire d’un ennui permanent dans la prison. Cette situation était plus que délicate, mais je m’y ferai. D’ailleurs, on devait y aller, je voulais qu’il vienne à l’orphelinat, j’avais quelque chose à lui donner, donc autant le faire aujourd’hui. Qui sait, quand est-ce qu’on se reverra à nouveau… « Au moins maintenant je n'aurais plus à courir aux quatre coins de Séoul pour te trouver.. Enfin si tu veux bien garder contact avec moi, bien entendu... » Je me pinçais les lèvres en hochant la tête. J’étais pour garder contact avec lui, mais je ne sais pas trop où ça nous mènera ? Le futur nous le dira dans tous les cas. « J'ai lâché la moitié de mon argent que j'avais mis de côté pour en acheter un... Pour trouver un travail c'est pratique d'être joignable. C'est aussi pourquoi j'ai un logement aussi petit, mais c'est déjà plus grand que ce que j'avais avant. » « Je vois… J’espère que tu vas vite trouver du travail pour pouvoir mieux vivre. » C’est vraiment, tout ce que j’espérais. Je voulais le voir sourire. L’avais-je réellement déjà vu sourire ? Genre, un sourire sincère, naturel, et franc ? Je connaissais plus son visage en mode je fais la gueule, qu’autre chose… Sortant de la boutique, je tenais ma boisson, tout en marchant dans la grande rue, pour rejoindre la ligne de bus qui conduisait jusqu’à l’orphelinat où je vivais. « J'ai hâte de découvrir où tu as vécu pendant toutes ces années. » « C’est sympa. Je suis l’une des plus vieilles à présent. En général ceux qui ont le bac, s’en vont, ne serait-ce que pour étudier plus loin en obtenant une bourse, ou tout simplement parce qu’ils travaillent. Mais j’ai décidé de rester et d’aider. On est nombreux et pas assez de mains. » C’est bien pour ça qu’une partie de mon salaire va à l’orphelinat, pour pouvoir aider. « En tout cas, je peux enfin vivre normalement. Et ça, c’est quand même grâce à toi. » Dis-je en m’arrêtant à l’arrêt de bus. Je sortais ma carte avant de la lui montrer. « Je paierai ton trajet, je te dois bien ça. »

TENUE  † Elle s'en voulait et ça, ça énervait le jeune homme et bien sûr il ne pouvait rien dire, ou plutôt ne voulait rien dire, ça n'allait rien changer dans tout les cas, elle allait s'en vouloir et ça Tasuku ne pouvait rien y faire. Pourquoi la vie était aussi compliqué, c'était tellement injuste.. Ou bien peut-être que c'était à cause de lui que la vie n'avait rien de facile, c'était peut-être de sa faute si rien n'était simple. La conversation se faisait doucement et tranquillement, un mot après l'autre, il parlait encore et encore. Il avait presque envie de rire à cette simple pensée : Naho ne l'avait probablement jamais autant entendu parler, d'ailleurs l'avait elle déjà entendu parler ? C'était bien connu qu'entre ces deux là, c'était la jeune femme qui faisait toute la conversation. Il avait insinué l'idée de garder contact, Tasuku ne prit pas longtemps avant d'analyser le visage de la demoiselle. Son expression ne montrait rien de positif, la simple idée qu'elle ne veuille plus le voir brisa le cœur du jeune homme, il avait - vécu - avec elle pendant quatre ans, alors ne plus la voir du jour au lendemain sans un mot, c'était un changement bien trop brutal pour lui. « Je vois… J’espère que tu vas vite trouver du travail pour pouvoir mieux vivre. » Trouver un travail rapidement ? Lui aussi il espérait cela, maintenant qu'il avait trouver Naho, même si c'était par pur hasard, il pouvait entièrement se concentrer sur le travail. Elle avait proposer de lui montrer où elle vivait, et il avait accepté, c'était une autre information sur Naho qu'il allait connaître, au final il connaissait réellement tout d'elle, ne sachant pas si c'était une bonne chose ou non. « C’est sympa. Je suis l’une des plus vieilles à présent. En général ceux qui ont le bac, s’en vont, ne serait-ce que pour étudier plus loin en obtenant une bourse, ou tout simplement parce qu’ils travaillent. Mais j’ai décidé de rester et d’aider. On est nombreux et pas assez de mains. » Il l'écoutait avec une réelle attention, ça n'avait pas changé en quatre ans même si il ne l'avait jamais montré. Donc elle aidait là bas ? C'était réellement généreux de sa part, il aurait aimé en faire autant, il aurait aimé aider Naho, mieux que ce qu'il avait fait. « En tout cas, je peux enfin vivre normalement. Et ça, c’est quand même grâce à toi. Je paierai ton trajet, je te dois bien ça. » Il haussa des épaules avant de lui sourire, il n'avait jamais autant souris Pour lui c'était normal de l'avoir aider, il ne pouvait pas la laisser ainsi, et maintenant il était heureux de savoir qu'elle avait eu une bonne vie, du moins quatre bonne années, son sacrifice ne fut pas en vain. Le bus arriva rapidement, les empêchant pratiquement de discuter, il laissa Naho monter en première, il s'en voulait presque de la laisser payer, elle avait déjà payer pour sa boisson tout à l'heure, il se devait de lui payer quelque chose plus tard. Il s'était assis sur le premier siège qui était à disposition, en attendant Naho. « Merci Naho. » C'était plus qu'un simple merci, il l'a remerciait pour tellement plus. Son regard dériva rapidement sur le paysage extérieur, qui aurait pu croire que prendre le bus, quelque chose de si basique, pouvait rendre Tasuku aussi heureux, à moins que ça soit le fait de le prendre avec elle. Le voyage fut tellement rapide, qu'avant qu'il ne puisse s'en rendre compte, ils étaient arrivés, à nouveau il laissa passer Naho en première, la suivant de très près.

TENUE  † C’était tout de même bizarre que de discuter avec lui, comme ça, à l’air libre, et pas enfermé, mais je commençais doucement à m’habituer. De toute façon, il ne fallait pas non plus que je reste concentrée sur ce point-là, sinon, je n’allais pas pensé à autre chose, et c’est dommage. Surtout qu’on discute de façon normale. Je ne peux pas lui en vouloir tout est de ma faute. Alors si on doit apprendre à se connaître, qu’on le fasse. L’entendre parler, le voir communiquer, s’intéresser à quelque chose, tout ça, me paraissait un peu bizarre, mais je faisais avec. Il n’était plus en prison, je suppose qu’il devient enfin lui-même ? Un truc dans le genre ? En attendant, on montait dans le bus, et je payais rapidement sa place. Ça ne me dérangeait pas, actuellement, même si je suis dans la catégorie des pauvres, je suis sûrement la plus riche des pauvres face à lui. Donc autant l’aider. M’installant sur le siège à côté du sien, on resta d’un seul coup silencieux. Il faut dire que ça me faisait tout de même bizarre d’être assise à côté de lui. Ma cuisse frôlait la sienne, je pouvais sentir son parfum, me titiller les narines. C’était… Bizarre. Finissant par rapidement quitter le bus, je soupirais sous la chaleur et le contraste avec la clim qui était activée dans le bus. Je voulais qu’il pleuve. Si seulement. Arg. « Ça va tu n’as pas trop mal aux jambes ? » Demandai-je en me tournant vers Tasuku pour l’attendre. La rue montait assez haut, au point de devoir pencher notre corps en avant pour pouvoir bien avancer. Sortant les clés de mon sac, je m’arrêtais en haut de la grande rue, avant d’ouvrir le grand portail et lui faire signe d’entrer. Fermant derrière moi, c’était depuis peu, une précaution, suite à des séries d’enlèvements d’enfants ou pire… De pédophilie, je le guidais dans la grande cours, là ou pas mal de gosses hurlaient et s’amusaient malgré la chaleur ambiante. « On est pas mal nombreux comme tu peux le voir. » Je saluais de loin les enfants, avant d’entrer dans le bâtiment. Enlevant mes chaussures, je longeais le couloir avant d’aller dans la chambre du fond. « Vas-y entre. C’est ma chambre. » Dis-je en fermant la porte une fois qu’il fut dedans. « Tu veux quelque chose ? Boire ? Manger ? » ok, on sortait d’une café mais… J’étais un peu gênée en vrai. Pace qu’il était dans ma chambre. Seul avec moi. C’était tout bizarre.

TENUE  † C'était comme un vieux film rempli de cliché. Il était là assis dans un bus totalement banal et pourtant rien de tout ça n'était banal, le jeune homme était assis à côté de la personne qu'il aimait mais qu'il détestait, il avait cette envie de lui prendre la main et de lui avouer ses sentiments, ainsi que de simplement partir et de vraiment recommencer sa vie à zéro. Il se détestait, il l'a détestait, il n'y avait aucun sens à ce qu'il ressentait. Ses yeux étaient rivés à l'extérieur du bus, c'était comme un slow-motion sur chaque personne, chaque voiture qui passait, c'était lent, il observait chaque détail que lui procurait la rue, il pouvait presque voir chaque expression des visages de chaque passant, c'était plus facile à regarder que regarder Naho, il ne comprenait pas pourquoi il n'arrivait pas vraiment à la regarder, c'était ainsi, peut-être que le fait qu'elle le regarde toujours avec de la pitié le bloquait, peut-être qu'un jour il arriverait à la regarder, à vraiment la regarder.En attendant il restait là, à réfléchir à tout et à rien, devrait-il lui proposer plus de sortie ou peut-être qu'il était trop tôt, ou tout simplement qu'il devrait juste oublier tout ça, l'oublier elle, peut-être qu'elle ne voulait plus le voir et oublier son passé. Trop de questions, et si peu de réponses. Après un petit moment, il finit par arrêter d'observer l'extérieur pour reposer son regard en face de lui, du coin de l’œil il l'observait de temps en temps, les paumes de ses mains étaient posés à plats sur ses cuisses. Ils finissent par sortir du bus, la chaleur était désagréable mais le soleil était agréable sur la peau. Il suivait Naho tranquillement les mains dans la poche alors qu'elle se retourne vers lui, avec une question simple..   « Mes jambes ? Ça va ! Ça fait du bien de marcher ! » Il continuait de marcher regardant la rue monter de plus en plus, après un petit effort ils étaient devant l'orphelinat, il attendait patiemment qu'elle ouvre la grille avant de la suivre à l'intérieur, il regardait autour de lui, c'était pas si mal comme endroit pour vivre, elle devait probablement être mieux ici que dans son ancien logement avec son père. Ils pouvaient voir les enfants jouer dans la cours, les voir ainsi le fit sourire, c'était agréable de voir l'innocence ainsi. Il la suivait toujours les mains dans son dos avant d'entrer dans l'enceinte du bâtiment, il enleva ses chaussures à son tour. Il entra dans sa chambre, c'était étrange d'être là avec elle, rien qu'à deux et non dans un lieu public. Il regarda autour de lui, de ce qu'il connaissait de la demoiselle, sa chambre la représentait bien. Il se retourna vers Naho quand il entendit sa voix, elle venait de le sortir de ses pensées. « Non merci, mais c'est gentil Naho. » La curiosité était toujours présente, au fond il l'avait suivi car elle avait quelque chose à lui montrer et aussi car Tasuku voulait passer plus de temps avec elle, mais il ne lui avouerai pas.  « Qu'est ce que tu voulais me montrer ? » Il restait là, en plein milieu de sa chambre, les bras dans le dos, il appréciait la simplicité de la pièce et le montrait avec un simple et léger sourire affiché sur le visage.

TENUE  † C’était un moment plutôt difficile. Pas dans le sens où c’était immonde à vivre, mais disons que c’était tout de même un peu bizarre. Je n’étais pas à l’aise, et je crois que lui non plus. Je pense que c’est une chose normale… On ne peut pas y faire grand-chose de toute évidence… Mais le fait est, qu’on était là, tous les deux dans ce bus, en direction de « chez moi. » Ce n’est pas tous les jours que je ramenais quelqu’un, même c’était la première fois que ça arrivait. En général je n’aime pas trop faire venir les gens là-bas. Parce qu’ils ont toujours ce regard de pitié. Mme si le fait d’être orphelin était quelque chose de grave. Alors que pas du tout. C’était la vie, et on ne pouvait pas la changer, il fallait l’accepter telle quelle, c’est tout. Finissant par quitter le bus, je le fis me suivre, sur cette route, en pente, qui avait tendance à en faire chier plus d’un. Moi-même au début, j’avais du mal. Quand on n’a pas l’habitude c’est bien éreintant. « Mes jambes ? Ça va ! Ça fait du bien de marcher ! » Je souris doucement en le regardant sans rien répondre. Finissant par entrer dans la cours je le laissais passer pour fermer derrière nous deux. Les cris des enfants se faisaient entendre, c’était agréable comme toujours. Entrant dans la grande bâtisse, je me déchaussais avant de lui faire signe de me suivre. Sans trop tarder, on se retrouvait bien vite, dans ma chambre. Une fois dedans, je fermais la porte, avant de le regarder et lui demander s’il voulait boire quelque chose. « Non merci, mais c'est gentil Naho. » En même temps, on sortait d’une petit café alors bien évidemment qu’il n’avait pas soif ni faim… « Qu'est-ce que tu voulais me montrer ? » Je me mordillais les lèvres avant de lui sourire doucement. Allant fouiller dans mon armoire, je pris une enveloppe avant de la lui tendre. « C’est pour toi. Je savais qu’en sortant de prison, tu n’aurais pas beaucoup d’argent… Du coup j’ai économisé pour toi. » Je mis l’enveloppe directement dans ses mains. Il était hors de question qu’il refuse. « T’as pas le droit de refuser. C’est la moindre des choses que je peux faire pour toi. Et puis c’était cool de bosser et de voir que je pouvais mettre de l’argent de côté pour toi. » J’étais sincère, et qu’il ne croit pas que j’ai tout mis pour lui, je réussi à donner à l’orphelinat et à m’en garder un peu aussi. « Ça pourra te servir pour un plus grand appartement. »

TENUE  † La dernière fois qu'ils s'étaient retrouvés à deux dans la même pièce, seuls, c'était en prison, séparé par une vitre et maintenant il était là dans la même pièce qu'elle, dans sa chambre, il ne savait pas du tout où se mettre alors il restait là en plein milieu de la pièce, que pouvait-il faire d'autre de toute manière ? Plus le temps passait, plus la situation devenait étrange, d'abord il avait retrouvé la jeune femme d'une manière des plus étranges, dans un endroit qu'il n'aurait jamais pensé, ensuite ils avaient prit à boire et à manger ensemble, sans oublier se retrouver assis l'un à coté de l'autre dans un bus pour allez chez elle et pour finir, ils étaient là.. Ensemble. Tasuku était curieux sans être réellement curieux, mais il y avait une raison pour sa présence ici alors au fond c'était normal de lui poser la question. Un sourire s'afficha sur le visage de Naho, ça surprit le jeune homme de voir cette réaction mais ça restait agréable à voir. Elle était en train de fouiller dans son armoire mais lui il était bloqué sur son léger mordillage de lèvres qu'elle venait de faire. Avant même de s'en rendre compte, la demoiselle lui tendait une enveloppe. Il n'arrivait pas y croire... Tasuku n'avait pas besoin de l'ouvrir pour savoir ce qu'il y avait dedans. Naho força l'enveloppe dans sa main sans même qu'il ne puisse contredire la démarche de celle-ci... « Je... Merci Naho, c'est vraiment gentil. » Il se frotta l'arrière de sa nuque, avec cette incertitude au fond de lui, il ne pouvait pas accepter, c'était bien trop généreux pour qu'il puisse accepter même pour un plus grand appartement que celui dans lequel il vivait.. « Même si tu ne veux pas que je refuse, je ne peux pas non plus accepter. Tu pourrais t'offrir des choses qui te feront plaisir ou même aider l'orphelinat.. » Il passa le bout de sa langue sur sa lèvre inférieur pour l'humecter légèrement avant de tendre l'enveloppe à la jeune femme. « Si tu n'acceptes pas de la reprendre alors j'en fais cadeau à l'orphelinat. Tu en as déjà assez fait pour moi pendant ses quatre années, je ne peux pas accepter... »

TENUE  † Dans un sens j’étais tout de même fière, d’avoir économisé tout cet argent. J’avais énormément travaillé, je m’étais démenée, pour pouvoir avoir tout ça. Un salaire, de quoi nourrir l’orphelinat et mettre de côté pour Tasuku. Ce n’est pas facile. Surtout quand on a ce genre de dépenses à côté. Peut-être que si je vivrai seule, j’aurais pu économiser plus ? Mais à côté, j’aurais le loyer à payer, des charges, que je n’ai pas ici… Je le regardais, sa réaction, il était gêné, je m’y attendais, même moi je le serai si on me donnait ce genre de chose… « Je... Merci Naho, c'est vraiment gentil. » Je le voyais bien que ça le dérangeait, mais moi, ça me faisait plaisir, alors il n’avait pas intérêt à refuser. Je n’accepterai pas son refus de toute façon. « Même si tu ne veux pas que je refuse, je ne peux pas non plus accepter. Tu pourrais t'offrir des choses qui te feront plaisir ou même aider l'orphelinat... » Je levais les yeux au ciel en entendant ça, ça aurait été trop simple s’il les avais pris en disant merci tout court… Je gonflais un peu mes joues en le regardant. Il était vraiment mignon mine de rien. Son air perplexe, sa timidité, sa façon d’agir… Mon cœur, s’emballait doucement en pensant à tout ça. « Si tu n'acceptes pas de la reprendre alors j'en fais cadeau à l'orphelinat. Tu en as déjà assez fait pour moi pendant ses quatre années, je ne peux pas accepter... » Je secouais la tête, avant d’attraper sa main et la serrer doucement entre les miennes. « Non. Garde-le pour toi. J’aide déjà l’orphelinat tu sais. Et puis si jamais tu souhaites aider l’orphelinat, viens ici nous aider. » Je lui souris doucement sans pour autant lâcher ses mains. « On a besoin d’un homme pour faire certains travaux… Du style arranger les canalisations… Le chauffage… » ajoutai-je en caressant légèrement la peau de sa main, quelque peu rêche mais douce à la fois. « On ne pourra pas te payer, mais on pourra t’offrir de la chaleur, du réconfort, un repas, de l’amitié. » Je le regardais droit dans les yeux, en espérant qu’il dise oui.

TENUE  † Il observait ses mouvements, chacun d'entre eux, ils étaient gracieux, elle était gracieuse en général. Comment une fille de dix-neuf ans pouvait avoir l'air d'une adulte, agir comme une adulte, être une adulte ? Tasuku n'avait que quelques ans de plus qu'elle mais n'empêche qu'il était plus âgé que la jeune femme, et la voir ainsi c'était étrange, la voir si mature.. Mais au fond était-ce si surprenant ? Son père, lui avait d'une certaine manière, volé sa jeunesse alors la voir ainsi c'était normal. Ses pensées étaient fixé sur l'enveloppe, ce n'était pas vraiment surprenant de voir qu'elle avait économisé, surtout en repensant à tout ce qu'elle avait fait pour lui alors qu'il faisait sa peine de prison. Il pouvait voir sur son visage qu'elle était heureuse de lui donner cette enveloppe, elle avait surement travailler dur pour récolter cette somme, et l'idée de pouvoir avoir un plus grand appartement était vraiment une idée alléchante. Il gardait les yeux sur l'enveloppe qu'il tenait dans les mains avant de lui tendre à nouveau l'enveloppe, c'était Naho.. Comment il pouvait accepter cet argent, elle aussi elle en avait besoin, même si il avait interdiction de refuser. Il ne put s'empêcher d'avoir un petit sourire au coin des lèvres, la jeune femme était en train de lever les yeux au ciel. Tasuku reprit son air normal, il ne savait pas comment agir avec elle ni même quelle expression faciale avoir. Ses joues étaient gonflées, elle avait cet petit air de rongeur trop mignon, avec cette envie de lui pincer les joues et de lui sourire, tout ce qu'il ressentait était bien trop compliqué, c'était dérangeant et pourtant ses sentiments là, ils foutaient le bazar et maintenant Tasuku devait faire avec...
Avant même de s'en rendre compte, elle était en train de serrer sa main, son cœur s'emballait, il battait la chamade, dansait la polka dans sa cage thoracique. Naho était proche de lui, il pinçait les lèvres, effrayé qu'elle puisse entendre les battements de son cœur. Le jeune homme restait silencieux, il gardait la main de la demoiselle dans la sienne, il pressait sa main de temps en temps appréciant ce léger contact avec elle. Il haussa les épaules doucement. « Je suppose que je peux toujours aider l'orphelinat à ma manière, alors pourquoi pas. Et puis je pourrais te voir au moins... » La jeune femme était si proche de lui, c'était limite dérangeant, il avait toujours cette envie de la prendre dans ses bras mais non, il pouvait juste avoir ses mains dans les siennes, mais c'était pas si dérangeant que ça.

TENUE  † Je ne voulais pas qu’il me rende cet argent que j’avais gagné pour lui. Je voulais qu’il le prenne et qu’il l’utilise à bon escient. Je voulais qu’il soit heureux et ne soit pas totalement dans la merde par ma faute. On sait tous, qu’avoir un casier judiciaire n’est pas facile dans le pays, mais je suis sûre qu’il trouvera bien vite un travail stable. J’étais prête à l’aider à trouver s’il le souhaitait. Je lui devais bien ça quand même non ? Souriant longuement, je serrais un peu plus sa main, alors qu’il en fit de même. J’avais la tête redressé vers lui. Avait-il toujours été si grand ? J’ai tellement grandi depuis tout ce temps… Jamais nous ne nous étions vus en face à face debout l’un  l’autre… « Je suppose que je peux toujours aider l'orphelinat à ma manière, alors pourquoi pas. Et puis je pourrais te voir au moins...  » Je pinçais mes lèvres en entendant cette phrase. Surtout la fin de celle-ci en fait. Il voulait me voir ? Moi ? J’ai toujours pensé qu’une fois libre, il ne voudrait plus me voir… Qu’il aurait eu sa dose, durant ses années de prisons… Passant brièvement ma langue sur mes lèvres, je caressais sa main avant de doucement la lâcher. « Oui. Enfin, sauf si ça te dérange que l’on se voit ? Je resterai dans ma chambre si tel est le cas. Je ne veux pas te déranger… » Ce qui en soit était vrai… « Je veux dire… Je me suis imposée dans ta vie ces dernières années… je comprendrai si tu en as marre un peu quand même. » J’étais sincère. Je ne voulais pas qu’il se sente obligé, même si de ce que j’ai compris… Je semblais… lui manquer ? Rien que d’y penser, ça me faisait un peu sourire en fait… Parce que mine de rien, c’était vide sans lui dans ma vie.

TENUE  † Le contact physique qu'il avait avec Naho était d'une simplicité et pourtant son cœur lui ne supportait pas, il tambourinait dans sa cage thoracique, et ça l'énervait bon sang que ça l'énervait de ne pas réussir à contrôler ce qu'il ressentait, de tomber amoureux d'elle, mais ce qui l'énervait vraiment c'est de vouloir la protéger de tout et de tout le monde. Protéger Naho était comme une obsession, un truc qu'il ne voulait pas faire, mais qu'il allait faire de toute manière, c'était bien trop compliqué d'être amoureux de cette jeune femme. Il avait sa main dans la sienne, c'était d'une douceur, chaque millimètre qu'il touchait le rendait fou, il avait envie de caresser sa joue, sans aucun doute cette partie devait être encore plus douce que la partie qu'il pouvait toucher. Elle pinçait ses lèvres,ça le faisait craquer, chaque chose que la demoiselle faisait le rendait fou bien contre son gré d'ailleurs. Ses lèvres s'étaient vraiment devenue une obsession, Tasuku les observaient bouger, à chaque mot, chaque mouvement, c'était juste fascinant. Elle fini par lâcher sa main, à son plus grand regret, il avait envie de rattraper sa main, de la prendre dans ses bras et ne plus jamais la lâcher. « Me déranger ? Je t'ai vu pendant quatre ans, je peux bien te voir pour encore quelques années. » S'imposer dans sa vie... Il ne pouvait pas dire le contraire mais la voir était devenue une nécessité bien qu'il ne lui avouerait jamais. Tasuku restait devant elle, il était réellement fasciné par ses lèvres, à force de les regarder une question s'installa dans son esprit, le jeune homme commençait à se demander le goût qu'elles pouvaient avoir, probablement sucré, c'était un mystère. Il restait là, à quelques centimètres de son visage, le jeune homme pouvait sentir la respiration de Naho sur ses lèvres, pourquoi cette jeune femme le rendait autant fou, c'était incompréhensible. Il finit par se reculer par peur de l'embrasser avant de montrer l'enveloppe. « Peu importe ce que je vais dire jamais tu ne voudras la récupérer... Je vais la mettre de côté jusqu'à trouver une utilité. »

TENUE  † Il savait que je ne voulais pas le déranger. Si j’étais allée le voir en Prison, c’est justement parce que je me sentais coupable de tout ce qui s’était passé, et qu’il avait fini là-bas à ma place. Alors il était normal que j’aille le voir. Lui donner un peu d’espoir et de signe de la vie extérieur. A mes yeux c’était important. Mais maintenant qu’il était libre, c’était peut-être différent tout ça. « Me déranger ? Je t'ai vu pendant quatre ans, je peux bien te voir pour encore quelques années. » Je clignais des yeux, avant de sourire longuement. Tant qu’il me supportait, ma foi. J’étais d’ordinaire bavarde, mais c’est vrai que de le voir là, comme ça, ça m’intimidait et je bavardais bien moins. Et puis lui, discutait aussi… C’était nouveau par rapport à quand il était enfermé… Le regardant de plus en plus près, je ne bougeais pas, en sentant son souffle sur mon visage. Je ne l’avais jamais vu d’aussi près. Je déglutis longuement alors qu’il reculait enfin. Pas que ça me dérange, mais c’était tout de même un peu bizarre, non ? « Peu importe ce que je vais dire jamais tu ne voudras la récupérer... Je vais la mettre de côté jusqu'à trouver une utilité. » Je roulais des yeux avant de m’adosser contre mon bureau. « Fais comme tu le sens, tant que l’utilise, c’est tout ce qui compte. » Je croisais les bras sous ma poitrine, en me demandant ce qu’on pouvait bien faire maintenant. Raclant doucement ma gorge, je finis par passer une main dans ma nuque avant de le regarder. « Tu veux faire quelque chose ? Je t’ai amené ici, mais y’a pas grand-chose à faire… » Autant être honnête. Nous étions dans un orphelinat ce n’était pas non plus immense.