-39%
Le deal à ne pas rater :
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
399 € 649 €
Voir le deal

Partagez
 

 » [flashback] I got one less problem without you | Ft Hikari

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 

Anonymous
Invité
Invité
Ce message a été posté Jeu 3 Sep - 10:02
Il y a de moments que je me repasse sans cesse. Des années de ma vie, merveilleuses, qui me rappellent parfois à quel point j'ai pu être con quand j'étais jeune, à quel point j'étais naïf et aveuglé par ce que je pouvais ressentir. Ah, si seulement je n'avais pas été bête jusqu'à en souffrir encore des années plus tard, en voyant comment ma vie était partie en vrille, comment j'avais été incapable de me contrôler et de ne pas agir comme un imbécile tout le temps. Si toutes ces conneries n'étaient pas arrivées, j'aurais une vie différente à l'heure actuelle. Je serais peut-être marié, installé avec ma femme et les enfants qu'elle m'aurait donné. Ma femme et mes enfants? La connerie. Je crois que pour être père un jour, j'aurais du payer une mère porteuse ou je ne sais quoi.

Je lève le regard vers les étudiants qui me font face, leur adressant un sourire alors que je leur indique l'exercice qu'ils doivent réaliser ensuite, puis je pousse un soupir en entendant la sonnerie retentir dans le bâtiment: déjà l'heure du déjeuner? J'ai pourtant l'impression que le temps est passé lentement. C'est plutôt rare, à vrai dire, ce sentiment que mon cours se déroule lentement. Si ça tombe, ça présage juste que quelque chose d'absolument catastrophique va arriver. Genre, je sais pas moi, la rupture de stock d'Onigiri à la superette du coin. Omg, vous imaginez le désastre?! Je ris un peu à cette pensée tandis que je range mon ordinateur portable dans sa housse de protection, rappelant à mes étudiants le travail qu'ils ont à faire pour le lendemain.

Sortant mon téléphone du fond de ma poche, je pousse un nouveau soupir en jetant un oeil à la liste des choses qui me restent à faire sur la journée. Pas grand chose à vrai dire. Ah ! Si ! Aujourd'hui, je dois donner cours particulier à cette étudiante : Yun Hua? Oui, Bae Yun Hua. Je suis plutôt confiant, même si elle doit plutôt me considérer comme un professeur pervers que comme un professionnel, vu notre petit marché du début d'année. J'trouve ça plutôt cool de lui faire "payer" son droit d'entrée à mes cours. Puis bon, c'est pas comme si je lui demandais de se ramener à mes heures les fesses à l'air, pas vrai?

Après avoir quitté le bâtiment et m'être rendu dans un petit restaurant dont Roy m'avait gentiment parlé, je m'installe à une table et commande une portion de nouille en précisant bien que je les souhaite au boeuf et pas au poulet parce que je supporte pas ça. Vous savez, le mec chiant au resto parce qu'il n'aime pas la volaille. Il y en a un sur mille. Bah c'est moi. Adressant un très large sourire à la serveuse, une brunette assez agréable à regarder, à vrai dire, je repose mon regard sur mon téléphone en attendant calmement qu'on vienne me servir. J'aime bien le resto, ça me donne un peu d'importance, l'air de rien. Même si ça coûte trop cher. Oh et puis je travaille pas pour rien, bordel.

Un instant plus tard, je pose l'appareil sur la droite de la table, levant les yeux vers l'entrée alors que quelqu'un penètre dans l'établissement. Quand je me retourne, un instant plus tard, pour voir si ma commande arrive, mon regard tombe sur une personne que je n'étais pas forcément prêt à revoir. Je le savais. Trop calme, cette matinée, beaucoup trop calme. Je fronce un peu les sourcils à cette vision et mon sourire s'efface tandis que je reprends mon téléphone, espérant avoir mal vu, tout simplement, mais quand je relève les yeux, Hikari est toujours là.

Au bout d'un moment, je me lève et je m'approche de la demoiselle, assez pour la voir clairement, et un rictus prend place sur mon visage.

« C'est drôle, mais je savais qu'il allait m'arriver une merde aujourd'hui. Je savais juste pas que ça serait horrible à ce point. »

Anonymous
Invité
Invité
Ce message a été posté Jeu 3 Sep - 15:22
Dire qu’elle n’était pas épuisée serait mentir mais heureusement que le maquillage existait et qu’elle était capable de cacher ces maudites cernes berçant ses yeux. Entre le travail que Shota lui donnait, ce qu’elle était obligée de faire pour ramener de l’argent et son moral qui avait atteint son paroxysme, Hikari avait du mal à s’en sortir. Rien que voir son visage l’écoeurait et si ses yeux avaient des balles, elle aurait certainement tué son petit ami un nombre incalculable de fois. Il n’y voyait que du feu dans son jeu cependant la jeune femme se promettait de se venger et de le faire souffrir autant que ce qui l’avait fait souffrir. Il lui avait tout prix. Son grand amour, la fille douce qu’elle était par le passé, sa pudeur, sa fierté... Un jour, ce vaurien paierait pour tout ça. Elle avait toujours peur qu’il lève encore la main sur elle, ça arrivait parfois quand il était énervé cependant elle y avait le droit beaucoup moins qu’avant. Et en secret, elle s’était inscrit dans une salle de boxe. En premier lieu pour apprendre sur elle mais aussi pour être capable de se défendre et s’apprêter à riposter si son amant finissait par aller trop loin. De plus, elle avait plus facilement une excuse si on la retrouvait avec quelques bleus sur le corps.

Un coup d’oeil à sa montre et la demoiselle s’en alla à l’arrière du bar pour se changer, partir prendre sa pause déjeuner. Rares étaient les fois où elle la prenait sur place sauf s’il y avait des clients privatisés et pour qui elle était contrainte de rester. Tout le monde connaissait les travers de ce métier et même s’il ne s’agissait là que de rumeur, on persistait à les laisser tourner. D’autres avaient le droit de refuser si on faisait des propositions indécentes, on ne les obligeait pas mais pour ce qui était de cette jeune femme, elle n’avait pas trop le choix parce que comme le lui répétait souvent Shota, ils avaient besoin d’argent. Elle le détestait tellement. Elle n’était pas une esclave, encore moins une poupée avec qui il pouvait jouer et prêter de temps à autre. C’était comme si son propre corps ne lui appartenait pas et elle-même se haïssait pour cela. Pourtant, malgré ça, Hikari en jouait désormais et ne se gênait pas pour porter des vêtements plutôt provocants. Elle était tout le contraire de ce qu’elle était par le passé mais tous ces évènements l’avaient changé autant physiquement que psychologiquement. Elle ne parvenait plus à être aussi naturelle et avait perdu cette étincelle qui la rendait si merveilleuse à l’époque.

Marchant dans les rues de la capitale, la jeune femme cherchait où s’arrêter déjeuner puis un petit restaurant attira son attention. Sans la moindre hésitation, elle s’était installée à l’intérieur, posant rapidement sa commande. En attendant, elle pianotait sur son téléphone portable, n’ayant pas remarqué cet amour qui l’avait tant hanté au loin et qui l’observait. Probablement que si elle l’avait vu, Hikari se serait dépêché de quitter les lieux et faire comme si elle ne l’avait pas remarqué. Hors, c’était à croire que la chance était contre elle et alors que ses yeux étaient baissés, ceux-ci s’écarquillèrent lorsque cette voix résonna dans ses oreilles. La seule qu’elle reconnaîtrait entre mille et qui vraisemblablement était encore capable de la déstabiliser à l’heure actuelle.

Heureusement pour elle, avec le temps, la jeune femme avait appris à prendre sur elle, à jouer une comédie hors norme. Et c’était la raison pour laquelle, elle se reprit bien assez vite pour noyer ses yeux au creux de son vis-à-vis. Il n’avait pas changé, toujours aussi beau. Même en colère et rancunier, il arrivait encore à être beau.

- Personne ne t’a demandé à venir m’adresser la parole à ce que je sache, Déclara Hikari d’un sourire en coin et d’un ton sarcastique, Donc je crois que la merde, tu es venu l’as cherché tout seul.

C’était mesquin ça. Surtout méchant. Seulement au point où ils en étaient tous les deux, ça ne pouvait pas être pire. Elle l’ignora sur ses dires, reportant son attention sur le message qu’elle envoyait mais constatant que son Ryû ne daignait pas bouger, elle redressa son regard vers lui de plus bel.

- Plutôt que rester là, tu devrais aller chercher la merde ailleurs et me ficher la paix. Au cas où tu ne l’aurais pas compris, je n’ai pas envie de te voir. Tu me gâches la vue.

Aie. Ca, ça risquait de faire mal. Très mal.

Anonymous
Invité
Invité
Ce message a été posté Sam 5 Sep - 22:53
Sur toute la putain de population de ce pays, j'suis tombé sur celle que j'avais pas envie de voir. Faut quand même le faire ! Je l'ai plus vue depuis quoi, cinq ans ? Cinq ans, j'ai compté. Vous allez me faire croire qu'elle s'est volatilisée pendant tout ce temps ? Qu'elle est partie faire du deltaplane au Pérou ? Sérieusement, ça doit bien être la dernière personne que j'aie envie de croiser sur le moment. Ou peut-être est-ce, au contraire, celle que j'ai le plus souhaité voir au cours des dernières années ?

Hikari a été tellement importante à mes yeux, je me suis ouvert avec elle comme je ne l'avais jamais fait auparavant, j'ai pris des décisions, eu des projets et des rêves qui ne m'auraient peut-être jamais traversé l'esprit si je n'avais pas croisé sa route. Tout ça pour que cet empire que l'on construisait se change en cendres et fumée. Que je construisais, à vrai dire, car j'ai clairement l'impression que tout cela n'aura été qu'une comédie malsaine à ses yeux. J'en reviens toujours pas de m'être fait avoir à ce point, d'avoir été incapable de me rendre compte que cette fille se payait ma gueule sur toute la ligne. Franchement, je me pensais plus malin que ça à l'époque et, au final, je me suis fait baiser. Et c'est à ce moment là que ma vie est devenue un enfer incontrôlable.

Bien que des années se soient écoulées, j'ai l'impression que la revoir me fait le même effet que si je l'avais revue quelques semaines après qu'elle soit partie, comme si rien ne s'était passé entre cette disparition soudaine et ces pseudo-retrouvailles. Et ça fait mal. C'est pour ça que je n'ai pas pu m'empêcher de me lever et d'aller la voir, d'aller lui parler, même si je réalise assez rapidement que c'était un comportement idiot. L'impulsivité a toujours été mon plus gros défaut, vous savez, et j'aurais presque envie de la secouer en lui demandant où elle était passée tout ce temps et pourquoi elle m'a fait ça, mais je ne peux pas. Je peux simplement prendre sur moi et pincer un peu les lèvres en espérant qu'elle ne remarquera pas mon agacement pourtant visible. En plus, elle m'a un peu coupé le sifflet.

Il paraît que les mauvaises nouvelles arrivent toujours au plus mauvais moment. Genre, au moment où on parvient enfin à se reconstruire, quand on commence à apprécier son poste dans une école de merde et qu'on arrive doucement à atteindre le montant nécessaire pour réaliser le rêve qui nous tient tant à coeur. La revoir aujourd'hui était couru d'avance et pourtant je ne l'ai pas vu venir, comme le bon imbécile que je suis, et ça m'énerve encore plus. Si ces trucs fonctionnaient vraiment, j'aurais du constater une cartomancienne ou une diseuse de bonne aventure. J'aurais peut-être pu prévoir le coup et éviter de venir ici. Ça m'aurait évité d'avoir l'aide aussi idiot devant Hikari à cet instant.

« Quoi ? » Je m'attendais à quoi, hm ? À ce qu'elle m'accueille à bras ouverts en me disant que je lui ai manqué ? Stupide. «  J'voulais juste être sûr que c'était bien toi. T'as disparu pendant cinq ans, j'ai bien le droit de me poser des questions, non ? »

Et des questions, pendant cinq ans, j'ai pu m'en poser plein. Pourquoi moi ? Depuis combien de temps ? Est-ce que c'est moi qui ai un problème ou c'est cette fille qui a simplement des exigences trop hautes pour moi ? Au bout d'un moment, j'en ai eu par dessus la tête et j'ai commencé à jouer au plus con avec les autres, à boire et fumer bien plus qu'avant, sans vraiment me préoccuper de comment j'aborderais les choses par la suite. Après avoir passé quatre ans et demi avec la même femme, j'ai perdu le compte des conquêtes d'un soir. De toute façon, à quoi ça me servait de m'attacher ? Si c'était pour qu'elles partent toutes comme Hikari l'avait fait, je ne voyais plus pourquoi j'aurais du. Malheureusement, à trente ans, je continue sur ce chemin. À croire que le problème est bien plus actuel que ce qu'on pourrait penser.

«  Sérieux, c'est tout ce que t'as à dire après avoir fait la salope ? » Demandé-je après un instant, sans la quitter des yeux.

Si vous pensez que j'attends des excuses avec un tel langage, et bien... Et bien je n'en sais rien moi-même à vrai dire. Je comprends pas trop ce qu'elle fout là et pourquoi elle a décidé de venir dans ce foutu restaurant, mais une chose est sûre : si je lui gâche la vue, elle me gâche la vie. Comme quoi une lettre peut tout changer.

Anonymous
Invité
Invité
Ce message a été posté Mar 8 Sep - 10:39
Elle avait purement conscience du mal qu’elle lui faisait et lui ne se rendait pas compte de la douleur que ça lui infligeait à elle. Hikari ne s’en plaignait parce qu’elle avait émis ses propres choix, c’était de sa faute s’ils en étaient là aujourd’hui mais parfois, quand elle y réfléchissait... Elle se disait qu’elle aurait peut-être du lui avouer la vérité à l’époque. Elle n’aurait pas eu à subir tout ça aujourd’hui seulement cela signifiait faire d’autres sacrifices... Ryû aurait été furieux, il aurait démoli Shota, il l’aurait peut-être tué et s’il ne l’avait pas fait, qui savait si ce dernier n’aurait pas tenté d’éliminer son cher et tendre pour s’être mêlé de ses affaires. Elle-même ignorait de quoi son petit ami était capable et elle préférait ne pas trop s’attarder sur la question. Ô, elle enquêtait discrètement à son sujet, se mettant en danger de temps à autre néanmoins elle avait espoir de lui trouver une faiblesse un jour et de jouer là-dessus pour s’en débarrasser. Certes, il avait la police dans la poche cependant dans ses affaires frauduleuses, il y avait obligatoirement une impasse... Hikari trouverait. Un jour. Elle refusait de rester sous ses ficèles et emprisonnées toute sa vie. Et si jamais elle n’y parvenait pas, qui savait ce qu’elle était capable de faire... Elle était déjà à bout mais jusqu’à quand résisterait-elle sans agir ? Encore plus maintenant que son amour se trouvait devant ses yeux et qu’elle était à nouveau contrainte de jouer cette affreuse comédie, de le faire souffrir tout en lui faisant croire qu’elle ne l’avait jamais aimé, qu’il n’était qu’un idiot, complètement naïf... Alors qu’en vérité, elle n’avait jamais aimé quelqu’un autant qu’elle l’avait aimé lui. Elle ne l’avait jamais oublié non plus, priant à ce que celui-ci réussisse à être heureux malgré tout, qu’il fasse sa vie au côté d’une femme qu’il le méritait et qui le comprendrait. Elle l’espérait sincèrement pour lui et s’excusait mentalement pour ce qui allait suivre, pour les nouvelles blessures qu’elle lui causerait... Si elle avait changé, la jeune femme n’en avait pas l’impression lorsqu’elle se retrouvait en face de lui. Probablement parce qu’il était tout son passé, qu’il était ce qu’elle avait de plus précieux mais surtout qu’il était celui qui lui avait appris à sourire pour de bon, à apprécier la vie telle qu’elle était malgré les multiples embûches qui barrent notre passage... Elle aurait voulu parvenir à le détester comme elle détestait tout le monde à présent seulement Ryû paraissait être l’unique individu pour qui sa haine n’existait pas. Elle lui avait déjà fait trop de mal, elle n’avait même pas le droit de le haïr de toute manière.

Elle ne lui avait pas répondu de suite. Perdu dans son silence, Hikari avait fini par noyer son regard sombre au creux du sien, clignant fébrilement des yeux avant qu’un sourire sarcastique ne vienne étirer ses lèvres.

- Ce n’est pas moi qui suis venu te voir, Déclara la jeune femme d’un ton neutre, Je n’ai strictement rien à te dire, Ryû.

Bien qu’elle l’avait voulu, l’appeler par son nom de famille était au-delà de ses forces car pour elle, il resterait toujours Ryû. Personne d’autre, encore moins un inconnu ou une vulgaire connaissance.

- Si tu t’es fait baiser, c’est plus mon problème.

Waouh... C’était vraiment un langage pour une femme ça ?! En effet, Hikari avait peut-être un peu - beaucoup - changé comparé à cette douce enfant qu’elle était autrefois. Elle qui peinait à supporter les mains de quelqu’un sur elle, voilà qu’elle se mettait à parler comme une vulgaire trainé. Peut-être qu’au fond c’était ce qu’elle était néanmoins, elle n’en avait strictement rien à faire. Sa vie, son corps, ses mots, rien de tout ça ne lui appartenait réellement à présent alors ce qu’on pouvait penser d’elle, la serveuse s’en fichait bien. Cela ne serait jamais pire que ce qu’elle avait eu à supporter jusque là.

Anonymous
Invité
Invité
Ce message a été posté Mar 8 Sep - 11:09
Des conneries. Tout ça ce sont des conneries. J'y ai vraiment cru en m'approchant de Hikari pour vérifier que c'était elle? Je le savais avant même de faire un pas dans sa direction, avant même d'ouvrir la bouche. N'est-ce pas normal pour une personne avec qui j'ai passé plus de quatre merveilleuses années ? Je trouve ça évident, encore plus quand on sait que ce temps a été gâché par un final des plus déplorables. Elle m'a abandonné comme ça, du jour au lendemain, et la seule explication que j'aie pu trouver est qu'elle avait fui avec mon collaborateur et mon argent. De quoi être l'homme le plus heureux du monde mais, je me le suis promis, je dois tenir le coup et continuer sur mon chemin actuel. Je dois continuer à être fort et respectable, comme j'essaie de l'être depuis quelques temps. Même si je sors encore beaucoup, je le fais moins et, pour ce qui est de l'alcool, je fais des efforts incroyables également. Je sais que Roy y tient, il me l'a déjà dit, mais je n'arrive pas à arrêter totalement, en particulier quand j'ai un petit coup de blues. Pas question que ça recommence maintenant.

Cette belle conviction, pourtant, me semble beaucoup moins forte lorsque mon ex reprend la parole sur un tel ton. C'est quoi son problème à la fin ? Elle a tout oublié ou elle fait genre ? Je fronce un peu les sourcils, visiblement énervé. Ce n'est peut-être pas elle qui a ouvert le dialogue, mais je suis persuadé qu'elle connaît ses torts, comme le coupable qui clame son innocence. J'attends encore un peu, dans l'espoir qu'elle retrouve ses esprits et accepte d'être comme je m'y attendrais, bien que ce soit un désir profondément naïf, mais quand elle reprend la parole, mes yeux se font plus ronds et je me sens bouillir de l'intérieur. C'est plus son problème ?

«  Pour parler comme ça, c'est pas moi qui doit me faire baiser le plus souvent. » Craché-je presque. « Enfin, j'imagine que si t'as réussi à marcher jusqu'ici, c'est que ça va encore. »

Et dans le rôle de l'imbécile, moi-même ! J'aurais jamais cru lui dire un truc pareil un jour et, même si je m'efforce de ne pas le montrer, ça me fait beaucoup de mal. Me dire que cette fille, celle que j'ai aimée, celle à qui j'aurais donné tout, n'importe quoi, jusqu'à mon nom, me parle comme si rien ne s'était jamais passé m'est tout simplement insupportable. Si je n'étais pas devenu encore plus impulsif depuis notre rupture, j'aurais pu retenir ces mots que je ne pense pas sincèrement, mais ils sont sortis bien trop vite pour ça.

«  Que tu le penses ou non, c'est toujours ton problème. C'est de ta faute si j'en suis là aujourd'hui. »

Là ? Avec une carrière et un salaire plus que suffisant ? On pourrait voir ça comme ça, mais je ne peux pas m'empêcher d'aborder la chose autrement. Là, à trente ans, célibataire volage et instable sentimentalement, assigné à un poste que je n'aime pas plus que ça. Pourquoi devrais-je accepter qu'elle fasse comme si de rien n'était ? Je n'ai de toute façon aucune idée de ce qu'elle fait de sa vie, des raisons pour lesquelles elle a osé me tromper et partir avec Shota, mais je ne peux pas la laisser tenir de tels propos.

« T'en as vraiment rien à b**nler Hikari ? »

Maintenant on arrête et on fait demi-tour avant d'empirer les choses. Le pire, c'est que je sais que ça me fait déjà du mal. Que je redoute qu'elle affirme et confirme ce que je viens de dire. Seulement voilà, au fond de moi, j'ai toujours l'espoir de m'être trompé et de ne pas être aussi insignifiant que ça.

Anonymous
Invité
Invité
Ce message a été posté Mar 8 Sep - 14:34
Hikari était sincèrement désolé pour lui, Ryû n’avait même pas idée. Si bien que dés qu’elle avait entendu sa riposte, elle avait du se retenir affreusement de ne pas se mordre la lèvre. Un tic qu’elle avait toujours eu quand elle était tracassée, quand elle était angoissée également et qu’elle en avait gros sur le coeur, qu’elle avait besoin de se confier mais qu’elle ne disait rien. Au lieu de ça, la mine que la jeune femme afficha resta neutre, ne cillant pas le moins du monde à chaque rétorque balancée par son ex-fiancé. Si la vie était plus simple, ils n’auraient pas à se prendre la tête en cet instant, peut-être même qu’ils seraient loin de tout ça et s’aimeraient comme deux fous idiots. Pourquoi ne pas y avoir songé à l’époque ? Pourquoi ne pas lui avoir dit qu’ils devaient s’enfuir, ouvrir cette boîte ailleurs, dans un autre pays mais uniquement tous les deux ? Pourquoi ne pas avoir été fichu de l’affronter et d’être resté silencieuse sur ses tourments qui la hantaient encore aujourd’hui ? Pourquoi ne lui avait-elle jamais parlé de son passé ave son géniteur ? Peut-être que Ryû aurait été en mesure de deviner plus facilement qu’elle lui cachait quelque chose, que si elle rentrait fatiguée, ce n’était pas parce qu’elle avait trop étudié mais parce qu’elle avait été contrainte de supporter son abruti de colocataire qui avait le don de lui mettre une pression hors norme. Il était doué pour ça, pour manipuler aussi parce que au bout du compte même l’autre garçon n’y avait vu que du feu et avait placé une grande confiance en cet individu... Est-ce que si un jour son ancien amour découvrait la vérité, il lui pardonnerait d’avoir fui, de l’avoir blessé plutôt que de lui en parler ? Quelque part au fond d’elle, Hikari ressentait cette envie qu’il l’apprenne mais de l’autre, elle priait de toutes ses forces pour que, ô non, jamais Ryû ne sache à ce propos... Il culpabiliserait certainement alors qu’il n’aurait pas à se reprocher quoi que ce soit... C’était elle qui était faible. C’était elle qui avait pris peur et qui n’avait pas su agir correctement. Elle aurait voulu être capable de le protéger comme lui la protéger à l’époque mais à croire qu’elle n’avait fait que lui causer du tort au bout du compte. Il n’avait pas besoin de le lui rétorquer, elle savait déjà que c’était de sa faute.

Si son expression était restée neutre, qu’elle ne l’avait pas quitté des yeux une seule seconde, la jeune femme n’avait pas pu répondre de suite à sa question. Elle mourrait d’envie de lui dire que « non » elle n’en avait pas rien à faire de tout ça. Et pourtant...

- Ce n’est pas de ma faute si tu es trop naïf pour ne pas voir ce que tu as en face de toi, Déclara-t-elle à son tour en haussant les épaules, ignorant volontairement son interrogation précédente, Et ce que je fais de ma vie ne te concerne absolument pas. Ca fait des années que c’est comme ça, qu’est-ce que tu espères que ça change aujourd’hui ?

Elle avait conscience qu’il ne la lâcherait pas, que le jeune homme avait envie de comprendre son comportement et surtout savoir s’il n’avait réellement pas compté un tant soit peu pour elle... Tant qu’il n’aurait pas ses réponses, il risquait de rester là et ça lui faisait mal. Lui mentir comme elle l’avait fait, comme elle le faisait... Le voir en pâtir juste devant ses yeux par sa faute, Hikari peinait à le supporter. Probablement la raison pour laquelle la demoiselle espérait clôturer cette conversation une bonne fois pour toute.

- Il te faut quoi ? Des lunettes pour voir plus clair peut-être ? Je pensais que c’était clair et logique. Qu’est-ce que j’en ai à faire d’un pauvre type comme toi ? Tu étais mignon mais ça s’arrêtait là. Je ne t’ai jamais aimé, Ryû. C’est triste que tu sois tombé aussi bas...

Et triste qu’elle doive en arriver là pour qu’il s’en aille pour de bon, qu’il accepte avoir été trahi une bonne fois pour toute puis reparte de zéro. Qu’il refasse sa vie sans elle tout simplement.

Anonymous
Invité
Invité
Ce message a été posté Mar 8 Sep - 21:09
N'importe qui aurait fait demi-tour à l'heure qu'il est. En général, c'est ainsi qu'agissent les personnes douées de raison. On évite les problèmes et on passe à autre chose, tout simplement, et on ne va pas se fourrer dans un sac à merde « simplement pour savoir si c'était bien elle ». Je crois que je manque de bon sens quand je suis sous le choc ou en colère. Ou les deux, en l'occurrence, parce que les propos que tient Hikari depuis le début de cette conversation n'ont absolument rien d'acceptable à mes yeux. Pas une excuse, pas une once de sentiment ou de remords. Je peine même à croire qu'elle soit celle avec qui j'ai passé quelques merveilleuses années. Ai-je vraiment vécu dans le mensonge durant tout ce temps ? Si elle est la seule personne capable de me donner cette réponse, j'ai également la désagréable impression qu'elle sera la dernière à le faire. De toute façon, ce n'est pas comme si j'avais un réel intérêt à ses yeux, depuis qu'elle est partie. Si elle l'a fait, c'est sans doute parce qu'elle avait trouvé mieux en la personne de mon collègue. Ça ou je ne sais quoi, d'ailleurs.

Plus les secondes s'égrènent, plus j'éprouve la folle envie de m'enfuir loin, très loin de ce restaurant. Comme la serveuse passe d'ailleurs à proximité et semble ralentir en constatant ma présence, je lui indique de continuer son chemin et de ne pas s'inquiéter. D'un autre côté, je peux comprendre qu'une scène en plein milieu de leur restaurant ne soit pas l'idéal, mais que puis-je faire si ce n'est réagir à tout ce qu'elle peut dire, hein ? Vous voulez que je vous rappelle ce qu'elle m'a fait ? Tout le mal qu'elle a pu faire en partant comme ça, du jour au lendemain, en m'abandonnant pour s'en aller avec mon argent ? Je pensais que vous aviez compris le problème au bout du compte. Si seulement je l'avais véritablement compris, moi, les choses seraient bien différentes à l'heure qu'il est. Malheureusement, je suis en train de me prendre la tête avec Hikari au beau milieu de ce restaurant au lieu de mener la vie idéale que j'aurais pu avoir si toutes ces saloperies n'étaient pas arrivées. Perdre ma copine était suffisant, pas besoin d'ajouter des détails comme le collaborateur et l'argent volé. Bordel.

Poussé par la colère, j'ai laissé quelques mots m'échapper et, lorsque j'entends la réponse de mon ancienne petite amie, je ne sais plus vraiment où me situer. C'est comme un coup de massue que l'on vient de m'asséner. Oui, j'ai été naïf. J'ai été naïf de croire que je pouvais faire confiance à cette femme qui ne pensait visiblement qu'à mon argent et à tout ce qu'elle pourrait faire avec. J'ai été naïf de croire à tout ça. Et si cela fait des années qu'elle vit ainsi, tant mieux pour elle.

«  Tu n'étais pas comme ça avant. » Rétorqué-je, presque outré par ce qu'elle venait de dire.

Quand nous étions ensemble, je ne la voyais pas comme ça. Je n'arrivais même pas à l'imaginer comme ça. J'ai été con au point de ne pas remarquer que ma petite amie était une salope ? Pendant cinq ans ? Et si elle m'avait trompé pendant tout ce temps ? Est-ce qu'elle... Aux derniers mots, je renonce à protester.

« Jamais ? » Est tout ce que je parviens à articuler pendant quelques secondes. « Hikari, on était fiancés... »

Dans le fond, je sais parfaitement que ça ne change rien à ce qu'elle me dit. Elle peut parfaitement m'avoir menti pendant tout ce temps, avoir joué une parfaite comédie lorsque nous étions ensemble et, désormais, m'avouer la vérité. De toute façon, elle ne s'est pas privée pour partir avec Shota lorsque j'avais le dos tourné, sans me donner la moindre nouvelle. Comment ai-je pu être suffisamment con pour croire que tout n'avait pas été faux du début à la fin ?

« Tu peux pas dire ça après tout ce qu'il s'est passé et tu le sais très bien ! »

Doucement je m'énerve. Mais c'est bon, je gère. Je dois être plus fort que ce que je pense – ou plus orgueilleux, allez savoir... Malheureusement, je vois un homme s'approcher, sans doute la patron, et celui-ci nous indique poliment de sortir du restaurant parce que certains clients se seraient plaints du bruit. Franchement, c'est quoi leur problème ? J'parle juste à mon ex. Ils peuvent pas comprendre ? Ma putain d'ex de merde qui a décidé de me faire comprendre que ma vie était un mensonge. Malheureusement, il n'a pas l'air de comprendre et nous emmène joyeusement vers la porte. C'est quand même grave quoi. Tellement que je mets un moment à m'en remettre.

Anonymous
Invité
Invité
Ce message a été posté Jeu 10 Sep - 22:10
Elle se demandait où elle trouvait les forces de lui dire toutes ces choses qui étaient si difficiles à entendre. Certainement qu’elle espérait que ça motive Ryû à se faire une idée du pourquoi elle était partie ce jour-là, qu’il puisse avoir des réponses à ses questions et tourner la page pour de bon. Certes, il aurait mal sur l’instant néanmoins il pourrait sérieusement aller de l’avant ensuite non ? Il ne saurait jamais la vérité et penserait que son ex-fiancé l’avait manipulé pendant toutes ces années, qu’elle le trouvait stupide, complètement naïf et qu’elle le détestait certainement alors qu’en réalité, il s’agissait du contraire. Hikari pourrait déclarer que c’était par amour pour lui qu’elle faisait cela aujourd’hui cependant elle-même doutait de ses propres réflexions... Elle était juste trop effrayée de l’avenir, effrayée de ses réactions et effrayée de ce que Shôta pourrait faire. Elle avait pris l’habitude de se perdre dans ce personnage qu’on avait fait d’elle à un point qu’elle ne sache plus qui elle était. Ce vaurien avait fait d’elle un vulgaire pantin qui ignorait quelle était la bonne décision à prendre... Peut-être aurait-elle du tout avouer à Ryû mais peut-être également qu’elle avait effectué le bon choix en le laissant en dehors de tout cela. Cela lui était simplement atroce de lire cette tristesse et cette rancoeur dans le creux des pupilles de son ancien amant... Son unique envie était de le réconforter et le prendre dans ses bras afin de lui avouer que tout cela n’était qu’un mauvais rêve, qu’il allait se réveiller et que tout ça ne serait plus. Hors, elle ne pouvait pas... Elle ne pouvait pas tout lui expliquer, pas même le mettre en danger et avant tout, il devait la sortir de sa vie.

Sauf que Ryû ne lui donnait pas la tâche facile avec ses remarques et quoi qu’elle dise, elle savait qu’elle ne pouvait pas nier. Elle ne pouvait pas lui dire « jamais » une seconde fois. Ca la torturait de l’intérieur et son unique souhait en cet instant était de fuir loin, très loin. Evidemment qu’elle l’avait plus qu’aimé, si ses mots d’autrefois ne pouvaient pas le prouver, ses gestes oui... Elle avait été des plus sincères à son égard. Peut-être même un peu trop... Elle s’était donnée toute entière à lui, il était son premier véritable amour et la jeune femme doutait de pouvoir aimer quelqu’un à nouveau comme elle l’avait aimé lui. Il ne devait pas douter d’ô combien il était un jeune homme formidable. Ses lèvres s’entrouvrirent afin de lui répondre et elle remercia ciel et terre à cet individu qui leur demander de « ficher le camp » et de régler leur compte à l’extérieur. Si habituellement elle aurait râlé, jugeant ça inadmissible qu’on les renvoie de la sorte, elle avait été rassuré qu’on vienne les interrompre... Elle n’aurait pas su comment réagir ni quoi lui répondre...

Elle avait été la première à quitter les lieux et elle avait même commencé à effectuer quelques pas en avant, désirant avant tout s’en aller sans avoir à lui parler. Et c’était plus fort qu’elle, Hikari n’y parvenait pas. C’était peut-être la dernière fois qu’elle pourrait le voir et l’approcher de si près alors elle avait fait demi-tour comme ça, tout à coup. Ses prunelles s’étaient noyés au creux des siennes et en silence, elle n’avait pu détaché son regard de ses yeux qui l’avaient tant charmé par le passé et qui l’ensorcelait encore aujourd’hui. Elle avait été chanceuse de l’avoir à ses côtés à cette époque et ça avait été ses meilleures années. Elle n’avait pas le souvenir d’avoir déjà été autant heureuse avant de le rencontrer et après de l’avoir quitté. Il était parfait sous tous les angles. Certes, il avait ses qualités et ses défauts, tout n’était pas tout le temps rose entre eux cependant elle n’avait jamais eu à s’en plaindre, ni même regretté d’être tombée amoureuse de lui. Pleins de filles auraient rêvé d’être à sa place mais c’était elle qui avait déniché cette perle rare.

- Qu’est-ce que ça t’apporte de me courir après, encore après toutes ces années ? L’interrogea-t-elle d’une voix plus calme mais toujours neutre alors qu’elle ne le quittait pas du regard, Arrête de te poser autant de question. Ca ne t’apportera jamais rien de bien de toute façon.

Qu’il l’oublie une bonne fois pour toute et qu’on n’en parle plus. Seulement c’était plus facile à dire qu’à faire bien sûr. Un soupir franchi discrètement ses lèvres avant que la jeune femme ne relève ses yeux en sa direction, mimant une expression bien plus dur cette fois-ci mais qui reflétait par dessus tout de l’indifférent.

- Je ne veux plus de toi dans ma vie, Ryû. Et je n’ai pas envie de perdre mon temps à répondre à tes questions. Si tu es assez stupide pour te voiler la face encore aujourd’hui, je ne peux plus rien pour toi.

Un dernier regard et Hikari tourna les talons avant de clore ses paupières afin de contenir toutes ses émotions qui la hantait. Ca irait. Son ex-fiancé s’en sortirait et par la même occasion, elle aussi. Un jour elle parviendrait à se venger, elle parviendrait enfin à vivre une vie qui l’enchanterait et même si Ryû ne serait pas à ses côtés pour cela, ce n’était pas grave. Du moment qu’il était heureux quelque part, le reste l’importait peu.

Anonymous
Invité
Invité
Ce message a été posté Sam 12 Sep - 21:34
Ça sert à rien, vraiment. J'ai l'impression de passer mon temps à chercher des réponses qui n'arriveront jamais. Pourquoi être partie comme ça ? Avais-je fait quelque chose de mal ? Avait-elle simplement voulu me voler mon argent depuis le début ? Quelque part, même si elle m'a dit qu'elle ne m'a jamais aimé, je refuse d'y croire. Ce n'est tout simplement pas possible. Ou alors est-ce simplement parce que cette possibilité me blesse plus que je ne veuille l'admettre ? Me dire que cette fille que j'ai aimée pendant des années n'a jamais éprouvé la réciproque me donne une horrible sensation d'inexistence. Pourtant, je sais que c'est faux ; je suis là, en chair et en os, je parle, je vis, j'ai une carrière et une famille, mais j'ai le sentiment d'avoir vécu dans un univers imaginaire pendant plus de quatre ans. Comme un enfant qui apprend un beau matin que le père Noël n'existe pas.

Quand nous nous faisons mettre dehors, j'ai presque envie de m'en prendre à ce mec. Sérieusement ? On ne peut plus avoir une conversation avec un fantôme de son passé sans être dérangé ? J'ai simplement envie de lui dire tout ce que cette connasse m'a fait. La façon dont elle a brisé ma vie. Après un moment, pourtant, une autre pensée m'effleure l'esprit : qu'est-ce qu'il en a à foutre, ce type ? Il a sans doute une femme, des enfants, une putain de vie établie et une affaire qui marche. Qu'est-ce que ça peut lui foutre qu'un mec paumé ait été trompé par sa meuf il y a cinq ans ? Qu'est-ce qu'il en a à battre, sérieusement ? C'est pas comme si ça intéressait les gens, de toute façon. Ils sont bien tranquilles dans leurs petites vies bien casées, comme les étudiants de cette école de merde.

Si seulement j'arrivais à avoir une vie rangée, calme, paisible. J'ai presque l'impression que cet objectif a été anéanti au moment où elle est partie. Plus le courage de remonter mon affaire, la peur d'avoir de nouveaux soucis financiers, la peur de me faire avoir à nouveau à cause d'une connerie ou d'une autre. Pourtant, ce n'est pas comme si j'avais baissé les bras : j'essaie sans cesse de donner le meilleur de moi, d'être un professeur respectable, poli, appliqué, même si certains pensent que j'abuse et que j'exige trop de mes étudiants. J'essaie de faire tout ça, mais les mots de Hikari m'atteignent comme autant de lames en plein coeur.

« Je... » Non, ça sert à rien de toute façon... Je ne fais que perdre mon temps.

Je pince les lèvres et me résigne au silence. Ça sert à rien, vraiment à rien. De toute façon elle non plus n'en a rien à foutre, visiblement. C'est pas comme si ça changeait quelque chose, vu tout ce qui s'est déjà passé. Ou alors peut-être que ça change beaucoup, pour finir ? Entre savoir et réaliser quelque chose, il y a forcément un monde de différence, et c'est clairement ce qui me fait du mal à cet instant. Hikari ne m'a jamais aimé. Au final, j'aurais peut-être du faire comme si elle n'existait pas, comme si elle n'avait jamais existé, au lieu de m'approcher d'elle pour vérifier.

Je me mords discrètement la joue, histoire de ne pas craquer maintenant, ce qui serait bien trop beau pour elle, alors qu'elle m'assène une nouvelle salve de paroles destructrices. Si seulement il n'y avait que ces mots. Si seulement. Plus les secondes passent et plus je réalise que celle que j'ai aimé n'est clairement pas la personne que j'ai face à moi à cet instant. Que ce soit son attitude, ses paroles, le regard qu'elle me jette, ce n'est pas Hikari ; au fond de moi, j'aime à penser qu'elle n'était pas juste une actrice qui s'est jouée de moi, mais rien ne me prouve le contraire à cet instant, rien que je puisse détecter, en tout cas.

En la voyant tourner les talons sans m'adresser un regard de plus, je serre les poings et me contient difficilement. Les choses partent en vrille à chaque fois que j'essaie d'améliorer ma situation, à chaque fois que je fais des efforts. J'en ai fait beaucoup en cinq ans. Énormément, même. J'ai retrouvé un travail, j'ai essayé d'arrêter de faire l'idiot, d'arrêter de fumer, d'arrêter de boire, même si c'est difficile... Tout ça pour retomber sur elle aujourd'hui...

Comme elle est partie, il ne me reste plus qu'à rentrer. J'aurais des cours à donner, mais c'est loin de m'intéresser. J'ai juste envie de rester chez moi, jouer à la console avec une bière, ou deux, ou trois, ne plus rien faire. Avec un peu de chance, tout ira mieux demain.

— # —

Contenu sponsorisé
Ce message a été posté
 

» [flashback] I got one less problem without you | Ft Hikari

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» little problem.
» what is your problem ?
» what's the problem with you man ! feat berry
» [Flashback] you and me : never
» #teamcrazy [flashback]
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Royal Private Schools ::  Memories, memories! ::  les archives du forum :: Les RPs termines-