tenue. ∆ « Je n'ai rien ressenti de bien les premières fois mais... Il a été le seul. » J’hochais la tête. En même temps il était jeune, normal que ça soit son premier dans le fond. Enfin, tous les jeunes n’étaient pas comme ça mais c’était plus courant en tout cas. « Je vois. Si en plus c’est ton premier c’est beaucoup plus marquant. Le genre qu’on n’oublie pas. Je ne peux pas te mentir sur ça… Mais je n’oublierai jamais mon premier. Fin… L’homme dont je te parle, on n’a jamais franchi le cap mais on était plus le genre… Préliminaire tout ça. Fin bref. On n’oublie jamais nos premières expériences. » C’était indéniable. On pouvait les mettre dans un coin de la tête et ne jamais en parler, mais on n’oubliait pas. Que ça soit Zero pour le fait de ce que nous avions vécu ou pour Dakota car il était le premier, c’était en soit deux personnes que je ne pourrais pas oublier. Même si franchement Dakota n’était pas celui à qui je pensais le plus au contraire. D’ailleurs, ça faisait longtemps que je ne l’avais pas vu. Je me demandais bien ce qu’il devenait. « J'étais son jouet, il ne voulait pas qu'il soit cassé. » Je soupirais doucement. Il avait l’air un peu bizarre quand même ce type. « C’est le sentiment d’appartenance. Peut-être qu’il reviendra ? Il t’a peut-être lâché sur un coup de tête, mais je suis sûre que lui aussi il pense à toi. Tu dois lui manquer. Les habitudes y’a rien de pire tu sais… » J’essayais de le réconforter comme je le pouvais. Peut-être que ce type ne pensait même pas à lui… Mais on ne savait jamais… Une fois nos boissons arrivées avec quelques gâteaux, je soupirais en parlant de noël. Il était seul, j’étais seule. S’il voulait passer le jour de noël avec moi, il pouvait très bien, ça ne me dérangeais aucunement. « Un film d'horreur, ça me va. Avec des ferrero rocher et des kinders. Juste toi et moi, chez toi, devant la télé jusqu'à tomber malade. » Je levais ma main en faisant un rond de mon index et mon pouce pour valider le tout. « Va pour ça. Ça sera parfait. » Dis-je doucement en le regardant. Je n’osais pas lui demander pourquoi il ne voulait pas le faire avec sa famille adoptive. Mais il avait surement ses raisons. Soupirant doucement je le regardais manger des gâteaux en souriant. Qui aurait pu croire qu’un jour, je serais heureuse d’être avec Raylai ? Les souvenirs que j’en avais n’étaient pas joyeux. Finissant ma boisson je soupirais en me levant. Marmonnant que j’allais aux toilettes, j’y filais, faisant ce que j’avais à faire avant de me laver les mains et regarder ma tête dans le miroir. J’avais les joues légèrement creusées. La fatigue se lisait aussi. Soupirant, je quittais la pièce avant de revenir vers Raylai. «Tu veux qu’on aille quelque part après ? Ou je te ramène chez toi pour que tu prennes des affaires ? » Demandai-je en posant le coude sur la table pour tenir ma tête.

tenue. ∆ On oublie jamais le premier, mon dieu. Déjà qu'il m'obsède d'une manière malsaine mais si en plus je ne pourrais jamais tourner la page. J'ai l'impression de perdre quelques couleurs, c'est affreux de l'imaginer dans ma tête pour des années. « Tu te souviens toujours du premier ? Je suis foutu. » Râlais-je dans un gros soupir, l'air abattu. Je vais mourir, ce n'est plus possible. Rukia m'amène de pire en mal, je ne sais pas comment je fais pour tenir la discussion sans pleurer. C'est encore plus étrange de parler d'une personne en commun sans même le savoir. Sans donner de nom, sans émettre une seule identité. Rukia parle sans pouvoir visualiser Dakota, mais c'est mieux ainsi. Je manque de m'étouffer avec ma salive, toussant brusquement à m'en décrocher un poumon. « Moi ? Lui manquer ? Tu ne le connais. Ce n'est pas le genre à regretter ses décisions, ni à ressentir un manque. » Aussi douloureux soit-il. Je pencherais pour la seconde option, il ne pense déjà plus à moi. Il a dû déchirer la page, la jeter au feu, la donner à manger à son chien. Bref, finito. Noël, ça me rappel que je suis seul. Ce ne sont pas mes parents, et je fais toujours la gueule à London. Autant s'inviter chez Rukia, à quoi bon faire le mec gêné ou poli. Elle accepte et je retrouve partiellement le sourire. « Merci. » ça me fait chaud au coeur qu'elle tente autant de me réconforter. Y a pas si longtemps, j'étais vraiment un chien avec elle, jusqu'à parler très mal de son père. Tiens, d'ailleurs... Je dois toujours le voir. Grignotant un biscuit, Rukia s'échappe aux toilettes quelques minutes et j'en profite pour terminer de manger et de boire mon chocolat. Elle revient rapidement, l'air fatigué. Il serait temps qu'on rentre. « Chez toi ? Je n'ai pas envie de rentrer là-bas ce soir. » Fis-je doucement, l'air enfantin. Ils risquent de se poser des questions, et je n'ai aucune envie de m'expliquer maintenant. Je penserais à leur envoyer un message après, pour prévenir que je dors chez un ami. « Je t'embête encore, désolé. » Ce n'est pas tous les jours que je m'excuse, mais faut l'avouer, je deviens envahissant avec le temps et les événements.

tenue. ∆ « Tu te souviens toujours du premier ? Je suis foutu. » J’hochais la tête de façon positive. « Oui, enfin, j’y pense pas tous les jours hein. Mais disons que tu te rappelles en général de comment ça s’est passé. C’est un peu comme ta première fois avec tout, t’as tendance à t’en souvenir. Moi c’était en boite de nuit. On s’est rencontré là-bas, on a dansé, on a bu, on voulait se faire plaisir, on a baisé et voilà. » J’étais direct mais c’était la stricte vérité. J’avais envie de connaitre bien plus je me suis simplement laissé aller en buvant un peu plus que d’habitude et c’est passé tranquille. Je n’avais pas de souvenir négatif de ce soir-là. Enfin soit, avec le temps Raylai panserait un peu ses blessures. Et bizarrement parfois on le fait sans trop s’en rendre compte. « Moi ? Lui manquer ? Tu ne le connais. Ce n'est pas le genre à regretter ses décisions, ni à ressentir un manque. » « Pourtant, tout être humain ressent un jour un manque quelqu’un ou quoi. Je suis sûre qu’il ne le montre pas, c’est tout. » Tout humain avait sa faiblesse et ce type n’échappait pas à la règle. Déprimant, tous les deux pour le coup, je lui proposais de venir se ressourcer chez moi, ça lui ferait du bien après tout. « Merci.  » Souriant comme guise de réponse, je l’abandonnais quelques instants pour aller au toilette par la suite. Revenant, je lui demandais alors ce qu’il voulait faire. « Chez toi ? Je n'ai pas envie de rentrer là-bas ce soir. Je t'embête encore, désolé. » Je fourrageais rapidement ses cheveux en souriant en coin. « Tu ne m’embêtes pas. Soit pas désolé va. » Posant la monnaie de nos consommations sur la table, je lui fis signe de me suivre. Autant ne pas trainer car je n’habitais pas la porte à côté. Prenant mes affaires, je quittais le petit café avant de frissonner sous le froid de la nuit qui s’était intensifié. Plongeant mes mains dans mes poches, je pris la direction de l’arrêt de bus pour retourner vers Tokyo. Pas qu’on soit loin, au final, on était simplement hors de la ville mais dans la même agglomération, mais voilà. A pied à cette heure-ci c’était suicidaire. « T’aime les animaux ? »  

tenue. ∆ J'aime franchement savoir qu'elle a baisé avec son premier amour, mais au moins ça le don d'être clair. Donc, je vais me souvenir de Dakota qu'importe ce que je fous dans ma vie ? Je ne pense pas coucher avec quelqu'un d'autre, homme ou femme, encore moins si sa tête me revient à l'esprit dans ces moments-là. Rukia me coupe l'envie et la motivation, même si je ne l'ai jamais eu. Ce n'est pas si simple avec Dakota, je ne pourrais pas m'en souvenir avec joie et gaieté, puisqu'il m'a forcé dès le départ. J'espère juste qu'elle a raison et que je saurais en guérir à l'avenir, que la plaie se refermera un minimum pour survivre dans ce monde. Ce n'est pas son genre de ressentir du manque, Rukia est pourtant si sûre d'elle en affirmant le contraire. D'accord, si c'est possible, alors je me fais moine. Comme si je pouvais manquer à un sadique indifférent et coincé dans son genre, bonne blague. Au pire, il doit regretter le côté vide couille, mais c'est tout. « Ouais, si tu le dis. » Mais je ne suis pas convaincu pour autant. Des preuves, je veux des preuves concrètes. malgré tout cette histoire, je suis content qu'elle soit là et m'invite à rester un peu chez elle. Je n'aurai pas été capable de rentrer là-bas, pas sans me sentir seul au monde. Je la remercie et termine mon chocolat du temps qu'elle va aux toilettes. Plus vite on ira chez elle, mieux je me sentirais. Quant aux vêtements de rechange, je m'en fiche. De toute façon, je n'irai pas en cours demain. Son geste me réconforte, ainsi que ses mots. Je suis content de savoir que je ne la dérange finalement pas. Quittant le café après qu'elle est réglée nos consommations, je referme mon blouson en soupirant de désagrément. Il gèle! N'empêche, je me suis carrément éloigné de la ville, perdu dans mes pensées. Les animaux ? Je regarde Rukia rapidement et lâche un rire nerveux. « Pas vraiment, mais je peux tout supporter... Sauf les chats. » J'ai peur des chats, ils me font vivre un cauchemar. Après, je ne suis pas fan des bestioles mais je ne vais pas râler si elle possède des animaux chez elle. C'est déjà gentil qu'elle m'invite sans rien demander en retour.

tenue. ∆ « Ouais, si tu le dis. » Il lui suffisait d’attendre. Qui sait, peut-être que le temps parlerait. Et on verra bien si e m’étais trompée ou pas. Mais pour l’instant nous devions rentrer, il y avait de la route à faire. Nous étions assez loin quand même. Enfin, en bus ça ne prendrait pas non plus masse de temps mais quand même. Une fois dehors, sous le froid de canard, je le dirigeais avec moi vers l’arrêt de bus le plus proche. D’ailleurs j’en profitais pour lui demander s’il aimait les animaux. Non parce qu’avec moi il allait être servi et autant savoir en avance s’il appréciait ou pas. Sait-on jamais. « Pas vraiment, mais je peux tout supporter... Sauf les chats. » « Pourquoi les chats ? T’es allergique ? » Demandai-je en regardant quel bus il nous fallait prendre et l’horaire à laquelle il allait arriver. Une dizaine de minutes à attendre. M’asseyant sur le banc je soupirais longuement en soufflant dans mes mains pour les réchauffer. « J’ai des lapins, des hamsters et des souris. » Dis-je en le regardant du coin de l’œil. Je ne les lâcherai pas, ils resteraient en cage, mais quand même, je ne voulais pas que ça le dérange trop. « Tu verras ils sont gentils. Et puis tout le monde voit les souris comme des méchantes bêtes, mais je n’ai jamais rien vu d’aussi mignon. Elles sont très câlines en plus. » Ça pouvait vraiment surprendre mais c’était agréable de voir une souris venir sur soi et s’amuser avant de s’allonger, nous lécher ou s’amuser de ses pattes avec nos doigts. Le bus arrivant, je sorti de quoi payer pour deux avant de m’installer sur un siège. Le chauffage était fort, peut-être un peu trop, il faisait une chaleur de sauna. « Enlève ta veste. Après quand on va sortir, tu vas chopper la crève. » Et je ne voulais pas qu’il tombe malade hors de question. D’ailleurs j’enlevais la mienne et la posa sur mes genoux. 

tenue. ∆ Si seulement c'était qu'une petite allergique aux poils de chat, mais c'est bien plus que cela. La raison me fait étrangement rougir parce que c'est loin d'être très viril. Je me mords la lèvre, cherchant mes mots et finalement, je le sors comme tel. « J'ai peur des chats. » C'est complètement débile, surtout que c'est mignon un chat mais j'ai été traumatisé en étant gosse. Les chats, c'est pire que Dakota. Je m'assois à côté de Rukia et regarde le paysage silencieux et vide qui s'offre à nous. Elle me parle de rongeur et j'acquiesce avec le menton. Ceux-ci ne me causeront aucun problème, j'éviterai juste de marcher dessus. « Je pourrais voir ça chez toi, mais tes bestioles ne me dérange pas. Puis, c'est chez toi, alors je n'ai pas trop mon mot à dire. » C'est vrai quoi, ce serait abusé. Peut-être que je suis malpoli et vulgaire, mais de là à déloger Rukia de chez elle. Le bus arrive et je suis Rukia à l'intérieur pour prendre la place à côté de la sienne. C'est vrai qu'il fait super chaud ici, une chaleur à mourir sur place. à son conseil, je retire mon blouson et le dépose sur mes genoux, comme un gentil petit garçon. « Ce n'est pas la crève qui m'inquiète. » Avouais-je avec un sourire, voyant qu'elle faisait de même. Nous voilà parti pour son quartier, je me demande vraiment si je vais apprécier ses animaux. Je n'ai jamais eu l'opportunité d'en avoir, ni de connaître quelqu'un avec autant de bête. Ce sera une première, à croire que je découvre le monde à dix huit ans.

tenue. ∆ « J'ai peur des chats. » Peur des chats ? Ce n’était pas commun ça… Mais je pouvais comprendre. Les chats pouvaient être agressif, voir même souvent… Suffisait qu’il ait un mauvais souvenir de gamins pour que ça le marque et lui fasse détester les chats pour toujours. « Je vois. T’inquiète, je n’ai pas de chat. » ça boufferait mes autres animaux en plus… Même si j’aimais les chats… A moins de l’acheter tout bébé… Je ne voyais pas comment avoir un chat sans qu’il pense à bouffer mes souris ou mes lapins. « Je pourrais voir ça chez toi, mais tes bestioles ne me dérange pas. Puis, c'est chez toi, alors je n'ai pas trop mon mot à dire. » Raylai assez gentil, c’était quand même bizarre, j’avais du mal à m’habituer. En temps normal, peut-être qu’il aurait sorti un truc méchant sur mes bestioles. Mais c’était du passé. « T’inquiète pas. Puis si jamais ça ne va pas je les laisserais en cage. » Parce qu’il fallait être habitué à ce que des petites bestioles nous montent dessus et tout sans aucune gêne. Montant dans le bus, s’installant tranquillement je lui susurrais l’idée d’enlever sa veste. Avec la chaleur dans le bus, mieux valait être prudent. Je ne voulais pas qu’il tombe malade. « Ce n'est pas la crève qui m'inquiète. » Posant ma main sur son dos je le frottais doucement avant de poser ma tête contre la vitre. Soupirant restant silencieuse durant le trajet qui dura un peu plus de vingt minutes, je lui fis signe de se lever quand on fut à mon arrêt. Enfilant à nouveau ma veste, je descendis du bus en soupirant longuement. « Pardon d’avance pour le trajet à venir. » Il ne devait pas comprendre mais il allait vite comprendre que pour venir chez moi c’était une vraie péripétie. Vivant dans les vieux quartiers du Shinjuku il fallait s’accrocher. Et tout était en pente. Une vraie horreur. Marchant bien bon dix minutes en prenant des petites ruelles assez vieilles, je sortis mes clés pour ouvrir une grand portail vert délavé. Le faisant passer, je fermais derrière moi avant de lui montrer les escaliers en cailloux à monter. J’espérais pour lui qu’il n’allait pas compter. On y était encore demain. Les montants dans le noir, car pas de lumière, je regardais qu’il ne se casse pas la figure avant d’arriver en haut du petit immeuble. « Bienvenue chez moi haha. » Dis-je en lui montrant ce qui ressemblait de l’extérieur à un cagibi. Ouvrant la porte, j’enlevais mes chaussures et allumais la lumière. « Mes bébés, maman est rentrée. » J’allumais le chauffage tout en me dirigeant vers la cage de mes petits. « C’est pas très grand, désolée. Mais c’est cool. Fin je n’ai pas beaucoup de loyer donc ça va. »

tenue. ∆ Je suis content de savoir que Rukia ne possède aucun chat chez elle, sinon je ne pourrais pas y aller. J'aurai été vraiment bête de me désister au dernier moment, comme un gros lâche. Ses rongeurs ne me dérange pas le moins du monde, même si à une époque, j'aurai été méchant avec elle et eux. C'est passé tout ça, j'ai enterré la hache de guerre maintenant. Avec Rukia, je peux voir le bon côté de notre relation à présent, sans l'ombre que je profilais au début. J'hoche simplement la tête pour approuver, au pire elle était là pour gérer. Installé dans le bus, je retire ma veste après le conseil de Rukia et lui confie que ce n'est pas la crève qui me fait peur. Être malade ne m'a jamais posé de problème, même si c'est chiant et que je n'aime pas tellement ça. Elle m'apporte vraiment beaucoup de réconfort, je suis content d'avoir passé le pas avec elle. Nous ne sommes plus des ennemies, mais presque comme le frère et la soeur qu'on aurait dû être. Le trajet se fit en silence, durant lequel j'ai regardé la vitre au bout de l'allée. Vingt minutes plus tard et je me lève de mon siège pour descendre à l'arrêt qu'indique Rukia. « Il est si terrible ? » M'informais-je avec un air étonné. Je m'attendais à tout, genre parcours koh-lanta. C'est bien pire, mais je m'en rend vraiment compte qu'une dizaine de minute plus tard, quand j'arrive devant son portail et passe le premier. Elle fait ça tous les jours ? Les marches sont nombreuses et pas très droite, mais je me tiens où je peux pour éviter de trébucher dans le noir. « Pfiou, c'était compliqué! » Râlais-je malgré moi. Quand elle alluma la lumière, je pu en voir plus et siffler. C'est vraiment riquiqui! « La taille ne fait pas tout, tant que tu te sens chez toi. » Je retire aussi mes chaussures pour rentrer et avancer dans la pièce. Je peux voir la cage aux bestioles. « Tu en as combien ? » Simple curiosité, je cherche aussi à alimenter le sujet. C'est étrange, ma première fois chez Rukia.

tenue. ∆ « Il est si terrible ? » Pas besoin de répondre, on y était bientôt, il allait pouvoir voir de lui-même. Venir chez moi ça relevait du parcours du combattant, ça tenait en forme oui. Normal qu’en arrivant la plus part du temps chez moi, je sois affamée. Quand on voit tout ce que je faisais pour arriver chez moi, autant dire que c’était bien relou. En plus bien en pente, c’était loin d’être reposant. « Pfiou, c'était compliqué! » Je souris amusé. « N’est-ce pas ? Je fais ça deux à trois fois par jour. Voir plus. » Dis-je d’un air légèrement blasé. Au début c’était dur, courbature et j’en passe. Puis en fait, à la fin on s’y habitue et on n’y fait plus du tout attention. M’enfin, ça tuait quand même, y’avait pas à dire. « La taille ne fait pas tout, tant que tu te sens chez toi. » De toute façon, je n’avais pas trop le choix alors… « Yep. C’est comme une chambre en fait. » Il manquait juste le reste de la maison, si je puis dire mais bon, c’était une habitude comme une autre. On s’y faisait. « Tu en as combien ? » « Dix souris, deux hamster et cinq lapins. » Dis-je en sortant mon paquet de clope pour m’en griller une. Soupirant longuement, je me laissais tomber sur le matelas au sol avant de tendre le bras pour caresser l’une de mes souris. Y’avait pas grand-chose de toute façon dans cette pièce. Une petite table en bois pour manger, le matelas, les cages, la douche cachée par un rideau, la cuisine et l’unique porte du logement. Les toilettes. Ouvrant la cage, je pris une des souris, Fanta, pour être plus exacte, avant de lui faire signe de tendre ses mains vers moi. « C’est la plus câline et la plus sociable de toute. » Dis-je en la posant dans ses mains. « Laisse la faire tu verras c’est trop mignon. » Et elle ne se fit pas prier pour commencer à le renifler et lui monter sur le bras.

tenue. ∆ Deux à trois fois par jour ? Je comprends qu'elle perde autant de poids. Cette fille est folle, mais disons qu'elle n'a pas trop le choix non plus. C'est sûrement un endroit qui regroupe des logements pas cher mais pas facile d'accès non plus, on ne peut pas tout avoir dans la vie. N'empêche, même si c'est petit et délabré, ça n'en reste pas moins chaleureux. J'ai rarement connu ça, surtout à cause des gens qui vivaient dans ce genre d'endroit pauvre ou modeste, avec Rukia l'atmosphère est de suite plus réconfortante et agréable. « J'aime bien ta chambre. » Rétorquais-je avec ce sourire amusé. Peut-être qu'un jour je devrais vivre dans un truc comme ça, après m'être fait viré de ma famille d'accueil. ça fait un an, mais je n'ai toujours pas pleinement confiance en eux. Je m'intéresse rapidement à ses bestioles et j'hallucine du nombre. ça fait beaucoup de rongeur ! Je ne savais pas trop où me mettre dans son placard à balais, du coup je reste debout à l'observer fumer ou attraper une souris. en vérité, je ne suis pas trop à l'aise avec les bêtes. Je dois faire quoi ? M'approcher ? Donner mes mains ? « Tu es sûre qu'elle ne mord pas ? » La question typique, elle a dû l'entendre des centaines de fois. Finalement j'ai fait le premier pas, m'installant par terre en tailleur. Rukia me dépose la souris dans la main et je la regarde avec méfiance... Elle me grimpe sur le bras! Je frissonne en séparant mes mains qui étaient collées l'une à l'autre. « ça monte jusqu'à où ?! ç-ça ne rentre pas dans les oreilles hein ? » J'ai l'air ridicule, mais ça doit être la première fois qu'on me met une souris sur moi. La première fois que je peux en toucher une aussi.

tenue. ∆ « J'aime bien ta chambre. » Je ne pus m’empêcher de rire. « Tu l’aimes car ce n’est pas la tienne. Crois-moi y vivre non-stop tu l’aimerais moi. » Parce qu’on se lassait vite des lieux petits. Si au début ça allait on supportait, à la fin ça devenait étouffant. Et c’était le cas pour moi. Soupirant longuement, je me laissais tomber sur le matelas, avant d’ouvrir la cage et sortir Fanta, la plus câline et la plus sociable. La prenant dans mes mains, je lui demandais de me donner les siennes, pour qu’elle puisse aller sur lui. « Tu es sûre qu'elle ne mord pas ? » « Oui j’en suis sûre et certaine même. » Dis-je en riant un peu plus. Je la connaissais par cœur ma souris quand même. Elle n’avait jamais mordu personne. Pas que plein de monde venait chez moi, mais Kô n’avait jamais eu de soucis et ne s’en était jamais plain. « ça monte jusqu'à où ?! ç-ça ne rentre pas dans les oreilles hein ? » Explosant de rire, je me tournais vers lui, clope entre les lèvres avant de suivre Fanta des yeux. « Mais non ! Ne panique pas roh, elle va le sentir que tu paniques. » Dis-je en tendant la main pour gratouiller le dos de ma souris rapidement. Finissant ma clope, je me relevais avant de prendre des affaires dans mon placard. « Je vais me doucher. » Pas besoin d’aller bien loin. A trois pas, je tirais le rideau avant de le tirer une nouvelle fois, une fois dans la douche. « Avoue t’aime le concept de ma douche. » Riant toute seule, je me douchais en deux minutes top chrono. Un coup d’eau et du savon et un nouveau coup d’eau. Quand l’eau est froide, on n’y restait pas cent ans… Oh ça non. Me séchant rapidement, je m’habillais avant de revenir sur le matelas et m’étaler dessus comme une merde. « J’ai des fringues de mon meilleur ami si tu veux. Il en laisse toujours chez moi pour quand il vient pioncer à l’impro. C’est tout propre t’as qu’à te servir. » Kô n’avait pas la peste. « Sinon ? Tu survis avec ma souris ? »

tenue. ∆ « Peut-être bien. » C'est possible que je dise cela parce que je ne vis pas ici tous les jours ou que partout ailleurs serait mieux que chez moi. Un placard à balais me conviendrait parfaitement, tant que je ne suis plus dans ce luxe qui ne me correspond pas. Je n'aime pas la richesse, la valeur, la grandeur. Je ne demande pas non plus des milles et des cents, juste du confort et de la chaleur. Plus c'est grand, plus il fera froid. Plus c'est riche, plus c'est fragile. J'ai horreur de vivre dans un monde instable et trop brillant, sauf s'il s'agit d'une lumière naturelle comme le soleil. Bref, Rukia attrape une bestiole et cherche à me la donner, mais je suis plutôt sceptique avec ça. Elle affirme qu'elle n'ira pas me mordre, mais je doute encore malgré ma main tendue. Bon, sa souris est gentille mais elle grimpe vachement haut! je n'ose pas l'attraper entre mes doigts de peur de la serrer trop fort... « Ah bon ? Et elle va faire quoi ?! » Non ouais là je panique. Et si c'était comme avec les chiens ? Genre ils attaquent quand ils ressentent ton stresse ou ta peur. Une bonne inspiration et je tente de reprendre mon calme tandis que le rongeur fait sa vie dans le col de ma veste. « T'as de la chance que je sois gay. » Ou bi ? Mais j'ai jamais été bien intéressé par les filles, ni les hommes avant lui. Je ne regarde pas vers le rideau, me contentant de fixer la souris redescendre sur mon autre bras tranquillement. « Tu veux que je prenne une douche là-dedans ? » Elle n'a jamais dit ça mais je l’interprète ainsi, les yeux ronds comme des billes. Finalement la bête s'est niché dans le pli de mon bras, en boule. « Apparemment. Tu crois qu'elle dort là ? » Je n'ose plus bouger, sait-on jamais si elle m'attaque pour l'avoir dérangé. « Je vais juste enfiler un truc pour dormir. » Repris-je finalement en lui faisant signe de récupérer la souris.

tenue. ∆ « Peut-être bien. » Je souris doucement. J’en étais même sûr. On trouvait toujours que c’était mieux ailleurs de toute façon. C’était naturel et humain que de penser de la sorte. Tout était mieux ailleurs. Bien qu’on puisse parfois avoir mieux que ce que l’on pense. La nature humaine était compliquée, depuis tout temps et ça ne changerait pas. Je suppose. Parlant de la souris, je le vis légèrement paniquer, comme si la petite bête allait manger la grosse. Ce n’était pas possible. Ça n’arriverait pas. Au pire elle le mordrait mais uniquement pour se défendre. Et ça n’arriverait pas. « Ah bon ? Et elle va faire quoi ?! » « Elle va te manger tout cru. » Dis-je tout à fait naturelle. « Mais non. Elle ne fera rien, elle va juste vouloir s’en aller. » J’étais amusée. Il était marrant tout de même Raylai. Annonçant que j’allais à la douche, je pris quelques affaires afin de pouvoir me changer là-dedans. « T'as de la chance que je sois gay. » « C’est vrai. J’aurai pu me changer devant toit sans souci. Ça te gênerait ? J’me suis pas désapé devant toit car je voulais pas te choquer. Je ne suis pas pudique alors… » C’était peut-être un défaut. Enfin bon j’étais comme ça. « T’as compris quand que t’étais gay ? Ou tu l’as toujours su ? » J’étais curieuse de savoir quand il s’était pensé gay. Etait-ce parce qu’il avait vécu cette sorte de relation avec l’autre fou ? Ou ça datait d’avant ? Douche prise, je sortis totalement habillée en soupirant. Il pouvait se doucher aussi s’il le voulait. Ça ne me gênait pas. Il allait juste se geler forcer dix. « Tu veux que je prenne une douche là-dedans ? » Il avait l’air choqué. « Bah quoi ? » Quand t’as pas le choix, t’as pas le choix… J’y pouvais rien moi. « Apparemment. Tu crois qu'elle dort là ? » M’approchant pour voir la souris je souris légèrement en hochant la tête. Elle semblait bien en tout cas là. « Je vais juste enfiler un truc pour dormir. » Attrapant la souris, je la remis dans sa cage avant de m’allonger sur le lit et soupirer. « Choisi ce que tu veux. » Baillant en même temps que je parlais, j’attrapais mon téléphone pour checker les messages et autres notifications. Le posant sur l’étagère au-dessus du matelas, j’enfouissais ma tête dans le coussin. « Je suis totalement morte. » Dis-je en me demandant s’il avait compris ce que j’avais dit. Parler dans le coussin n’était pas si pratique que ça.

tenue. ∆ C'est la première fois qu'une souris se balade sur moi, normal que je panique. Rukia me fait croire qu'elle pourrait me manger tout cru et je lui lance un regard qui veut dire « fous-toi de moi » tandis que je laisse le rongeur faire tranquillement sa vie. Cet animal serait capable de me refiler une maladie, j'en suis sûr. Et là, on verra bien si la petite bête ne tue pas la grosse. Certaines araignées ne sont pas plus grosse qu'une main, pourtant elles sont mortelles. Rukia ne peut pas dire le contraire, j'ai vu trop de reportage là-dessus. Ah ? Elle va juste se barrer, c'est pas cool. Même les souris me lâchent, putain. Bon, finalement je le vis bien, puis elle ne m'embête pas tant que ça, puis y a Rukia qui se douche à deux pas de moi aussi. Bon, ça je m'en fiche parce que je ne suis pas intéressé par tout ça, ou seulement avec lui. « N'abuse pas trop non plus... » Baragouinais-je en rougissant brusquement, rien qu'à l'idée qu'elle soit nue devant moi. D'accord, j'ai dit gay mais pas indifférent pour autant! Quelle cas, je vous jure. « C'est de sa faute à lui, avant je m'en fichais pas mal. » Parce qu'avant Dakota, je regardais des pornos juste pour aider mon best à surmonter sa peur... Aujourd'hui c'est moi qui vit un porno, ou vivait plutôt, mais je m'abstiens de le dire. Rukia me propose sa fabuleuse douche mais je décline gentiment, je vais me contenter de me changer. Je me doucherai demain chez moi ou à l'école, je verrais bien d'ici là. Entre temps, la souris a élu domicile sur moi pour dormir mais je la rend à Rukia pour me relever et choisir des vêtements. Bon bah, je me sers tranquillement dans les affaires et me change pièce par pièce jusqu'à être en « pyjama ». « Si tu restes comme ça, c'est sûr. » Elle risque de s'étouffer surtout. Je viens m'allonger à côté d'elle dans le lit, pas perturbé du tout par l'étroitesse de son lit et du fait qu'on soit collés. J'ai juste sommeil, le reste je m'en fou. « Je suis mort aussi... » Je souffle en fermant les yeux, déjà à moitié dans les vapes. La journée a été super longue et éprouvante, je n'ai qu'une seule envie, dormir jusqu'à ma mort.

tenue. ∆ « N'abuse pas trop non plus...  » Clignant des yeux je le regardais rougir avant de sourire en coin. Il était trop beau tout rouge là. Oh my god, j’avais envie de lui manger ses petites joues tellement il était trop mignon. Olalala. « C'est de sa faute à lui, avant je m'en fichais pas mal. » Haussant un sourcil, je le regardais longuement avant de mordre mes lèvres. Je voyais. Soupirant quelque peu, je me redressais pour me rapprocher un peu de lui. « Tu es plus bi alors. Si tu rougies rien que de parler du fait que je puisse être nue devant toi, tu es bi. Tu n’as jamais vu de femme nue ? » On avait des conversation quand même… Mais bon je n’étais pas le genre de fille avec des tabou alors forcément ça aidé. « Si tu veux l’oublier je peux m’arranger pour te présenter des filles. Tremper le biscuit c’est pas plus mal dans le fond. Au moins tu prends ton pied en participant. » Dis-je en caressant doucement son dos. Rangeant la souris, je me laissais tomber comme un cadavre sur le matelas avant de le laisser le changer. J’étais complètement morte, il ne me tardait qu’une chose c’était de dormir. « Si tu restes comme ça, c'est sûr.  » Il avait raison. Me tournant pour me mettre sur le côté, gardant les yeux fermés, je baillais longuement en le sentant tomber à son tour je soupirais en tendant la main pour éteindre la lumière et nous plonger dans le noir. « Je suis mort aussi...  » M’approchant de lui, je posais ma tête sur son épaule, un bras sur son torse, et une jambe entre les siennes en soupirant longuement. Ayant envie de répondre, mais sans réellement réussir, je soufflais une nouvelle fois avant de m’endormir contre Raylai.