TENUE On avait fini par arrivée à New York sans problème, l’atterrissage fut comme toujours parfait et les passagers content du voyage quittaient l’avion pour continuer leurs routes. Je n’ai pas cherché à voir Raijû à la sortie, fatigué j’ai surtout suivi le pilote et les hôtesses jusqu’à notre hôtel, la réservation était toujours faite à l’avance, on avait plus qu’à récupérer nos clefs et se diriger dans nos chambres. Je me suis endormi directement, tout habillé sur le matelas confortable, mais le réveil fut précoce. J’ai passé le reste de la mâtiné dans le bain, trainant ici et là, commandant quelques trucs à grignoter, admirant là vue sur la ville, prenant des photos, je m’occupais pendant quelques heures sans avoir réellement envie de faire quoi que ce soit en particulier, mon frère devait surement faire ce pour quoi il était venu en ce moment même. C’est seulement quand je commence à tourner en rond que je décide de quitter ma chambre fermant la porte avec ma carte électronique que j’enfourne dans ma poche, marchant le long du couloir, je croise les hôtesses parlant entre elles, un sourire échanger et quelques paroles s’ensuivirent avant que je ne les abandonnent de nouveau, arrivant à l’entrée, je passe entre les portes tournoyantes pour laisser le vent agréable caresser ma peau, mon portable à la main, je marche autour histoire de me dégourdir les jambes, prenant encore des photos, j’aime ça je n'y peux rien. Mais en prenant un énième cliché je pus voir une silhouette s’incruster dessus et la reconnaitre malgré la distance, un ours ne passe pas inaperçu. Je m’assois sur un banc face à l’hôtel attendant qu’il approche, le regardant simplement jusqu’à ce qu’il soit à une bonne distance pour communiquer. « Tu as fini ce que tu devais faire ? » Le questionnais-je naturellement. « Toujours partant pour un bon gros hamburger ? » J’ai la dalle et on l’avait convenu ainsi, donc s'il se sent d’attaque je suis prêt à y aller dès maintenant.

©junne.

TENUE L'atterrissage n'a pas été si chaotique finalement, je suis toujours en vie pour en parler, c'est l'essentiel. Je ne pensais pas survivre à ce vol, mais Hinata a fait du bon boulot avec le reste de son équipage. En quittant l'appareil, je ne l'ai revu et je n'ai pas cherché à le revoir non plus. J'ai récupéré mon sac et j'ai pris le chemin vers mon hôtel, où je me suis reposé après un bon repas digne du room service. La nuit fut reposante et agréable, habitué au brouhaha de Tokyo, celui de New-York ne m'a pas empêché de fermer l'oeil. Le soleil à peine levé, je me suis réveillé et préparé pour rejoindre l'adresse du salon fournisse par l'un de mes collègues américains, l'un des meilleurs de la ville. Son salon est vraiment en pleins centre et surtout, très populaire. J'ai eu le droit de passer avant tout le monde, il a même fermé le salon pour la matinée juste pour me recevoir. En quelques minutes, on a rapidement fait connaissance lui et moi. Je lui ai montré mon travail, lui le siens et à la fin, nous sommes partit dans un délire hors norme; se tatouer. Peut-être était-il plus prudent, mais il m'a demandé un symbole assez petit et discret, surtout là où il y avait de la place. Parce que comparé à moi, il était dessiné de partout, partout. De mon côté, j'ai proposé mon épaule et une moitié de bras, où il m'a gravé une tête d'ours avec un arbre orange, vraiment magnifique. Son boulot est splendide, j'en suis resté tellement bête en voyant le résultat dans le miroir ou sous mes yeux. Après plusieurs heures à parler et bosser, nous nous sommes quittés sur une bonne poignée de main et un rendez-vous pour l'année prochaine, si ce n'est avant. Franchement, je devrais rencontrer plus souvent des tatoueurs dans son genre, il est trop cool. Maintenant que j'ai terminé mon rendez-vous, je peux profiter de mon temps libre pour traîner en ville, mais je songe d'abord à rejoindre l'hôtel dans l'intention de faire une sieste. Faut pas croire, mais la douleur assomme, et quand il approche trop près des os, ça tue littéralement. Je ne m'attendais simplement pas à me faire interpeller sur le retour, encore moins par mon demi-frère. « Ouais. Tu m'attendais ? » Rigolais-je. Il n'a pas oublié ses hamburgers et je lui dois toujours un subway. « Toujours partant! On y va maintenant ? » ça tombe bien, j'ai aussi l'estomac dans les talons. La séance de ce matin ne m'a pas seulement claqué, elle m'a aussi ouvert l'appétit. Un vrai ours, ça confirme mon dessin sur le bras, bien qu'il soit caché sous ma manche. Y a juste de la crème et du film protecteur -voir alimentaire- enroulé autour de mon bras, jusqu'à mon épaule. D'ici demain, je pourrais le balader librement juste avec un produit cicatrisant dessus.

©junne.

TENUE Ce n’est pas la première fois que je viens à New York, je connais assez la ville, je me souviens la première fois que je suis venue j’ai embarqué avec moi des collègues pour visiter les lieux en deux jours, mais c’était assez drôle ! Je m’éclate avec mon métier, je vois des tas d'endroits, je visite plein de monuments, c’est juste le pied. Cependant, en arrivant cette fois je me suis surtout laissé emporter par la fatigue et profiter d’un peu de calme et de repos pour trainer du pied, du moins jusqu’à ce que l’ennui se pointe et que je décide finalement de sortir prendre l’air, je ne sais pas ce que mon frère est en train de faire, mais en prenant des photos aux alentours de l’hôtel je peux l’apercevoir dans mon viseur, cliché pris, j’ai capturé un ours ! « Si je dis oui ? » Genre je l’attendais, je souris en haussant les épaules. « Juste un bon timing. » Enfin bon blague à part, vu qu’il est ici autant faire ce que l’on avait prévu dans l’avion, il me doit un repas, mais de mon côté j’ai dit que je lui ferais gouter le plus gros hamburger de la ville, de quoi rassasier la plus monstrueuse des bêtes. « Parfait, allons nous casser le ventre ! » J’ouvre la marche vu que je connais l’endroit mieux que lui, puis le regarde en fourrant mes mains dans les poches de mon haut y rangeant ainsi mon téléphone. « Ça c’est bien passé ? » Pas que je sois à cent pourcents curieux, mais un peu quand même. Puis autant profiter qu'il soi ici pour prendre le temps de visiter un peu les lieux, je suppose que ce n'est pas de suite qu'il refera un voyage en avion une fois qu'on sera rentré. Contrairement à moi qui suis comme un oiseau dans le ciel il n'a pas cette folie qui m'habite, cette passion qui me rend vivant, du coup jusqu'à demain je devrais au moins lui montrer des choses intéressantes et des boutiques pour les souvenirs aussi, on a de quoi s'occuper avant le départ.

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TENUE La journée d'hier a été longue et éprouvante, la nuit plutôt reposante et le lendemain mouvementé. On ne s'ennuie pas à New York, en tout cas ce n'est pas mon cas. Je me suis levé assez tôt pour rejoindre le salon où on m'a invité, là j'ai fait la connaissance d'un chouette type et j'ai même eu droit à un nouveau tatouage de sa part. Comment rendre ma journée meilleure avec une nouvelle acquisition. Je suis fier de son travail, surtout que le résultat est dévastateur! J'ai juste un peu mal au bras après des heures à me faire charcuter mais c'est de bonne humeur que je l'ai quitté et repris ma route vers l'hôtel. Je ne sais que faire pour l'instant. La ville est grande et dans l'immédiat, je suis seul. Bien que mon frère soit-là, quelque part, mais j'ignore ce qu'il fout. Le karma doit simplement être de mon côté quand ce dernier tombe pile au bon moment. Coup du destin ou un pur hasard ? Je m'en fiche un peu mais ça m'amuse qu'il soit là quand je pense à lui. C'est rare que ça m'arrive, mais je devrais le faire plus souvent. « Alors ce n'est ni le hasard, ni le destin. » Ok, on s'en bat les steaks. Bon timing, ça se range dans quelle catégorie ça ? Disons que c'est entre les deux, entre le hasard et le destin. Hinata ne perd pas de temps à proposer de manger les fameux hamburgers géants, ce que j'accepte derechef. Il me fait rire avec son enthousiasme, mais je ne peux que le suivre avec le sourire. « Ouais ça va, il était franchement cool. » Répondis-je, tout en observant la ville et les gens. « Et toi, tu as fait quoi ? » C'est étrange de s'intéresser à son cas, alors que je l'ai rarement fait jusqu'à peu. Mon demi-frère ouvre la marche et je me contente de rester à côté de lui, retenant le nom de certaines boutiques et remarquant le look de quelques personnes. ça change de Tokyo, bien qu'on ait un degré d'originalité assez élevé. « Tu aurais dû venir avec moi ce matin. » Lâchais-je soudainement, l'air distrait par le va-et-viens de la foule. Il aurait pu voir mon monde, puisque j'ai vu le siens hier. Certes, ils sont bien différent et le miens n'est pas aussi dangereux que le siens, mais ça change justement. Plus calme, plus artistique.

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TENUE Le temps passe vite quand on sait qu’on n'a que deux ou trois jours pour se poser, le temps de se reposer et on a déjà l’impression qu’il faut repartir et redécoller, mais je m’y suis habitué depuis le temps que je suis pilote, certes ça ne fait pas longtemps, mais en un an déjà on peut faire énormément de voyage. Le fait de me trouver loin de chez moi avec mon demi-frère est assez étrange, surtout quand on connaît la relation que nous entretenons depuis toutes ses années de famille recomposée. C’est surement un miracle ou une preuve de maturité, mais dans tous les cas ce n’est pas plus mal ainsi. « Tu penses vraiment qu’on serait destiné a ce croisé ? » Je ris, juste nous... Enfin je dis ça, mais entre le soir à la boîte de nuit, là, l’avion, on se croise plus qu’on ne le devrait ou qu’on ne le faisait avant, il doit y avoir un truc, peut-être parce qu’on se « voit » enfin ? Je ne pourrais pas donner d’explication, c’est comme ça. Je suis même content pour lui qu’il ait passé une bonne journée et que son « rendez-vous » se soit bien passé, chose qu’il y a quelques mois je m’en foutrais royalement soyons honnête. « J’ai dormi. » Oui c’est intéressant. « Enfin pas énormément en fait, mais j’ai trainé dans ma chambre surtout. » Même si c’est rare pour moi de ne rien faire, pour une fois je me suis laissé aller, ça fait du bien de temps en temps. On passe devant quelques boutiques assez populaire du coin, on pourra tout aussi bien faire un tour plus tard, mais pour l’instant la nourriture nous appelle. « T’es sérieux ? » Je suis surpris un peu par ses paroles. « Tu n’aurais pas eu honte d’emmener ton petit frère avec toi ? » Je le nargue un peu, avant de reprendre. « Puis tu ne me l’as pas proposé. » C’est vrai quoi, comment j’aurais pu aller avec lui ! C’était son rendez-vous après tout et Raijû ignore que j’aime les tatouages, j’ai toujours clamé le contraire en critiquant ses dessins sur sa peau... « Vous avez fait quoi ? » À mon tour d’être curieux avant que l’on arrive au restaurant vendant le big hamburger.

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TENUE Pose-t-il vraiment cette question ? J'étais ironique dans mes propos mais Hinata m'interroge sur le destin. Je ris, n'étant pas vraiment croyant là-dessus mais ça m'amuse toujours de l'imaginer autrement, d'un point de vue externe. Qui sait, peut-être que ça existe et qu'une force antérieur nous pousse à nous rapprocher. Ce sont des excuses, je n'accepte sûrement pas d'être de plus en plus proche de lui. « Tu y crois, toi ? » Contrer une question avec une question, c'est la technique. « Qu'est-ce que ça changerait entre nous ? » Destin ou pas destin, je ne crois pas qu'on le laisserait faire bien longtemps, de toute façon. Il va repartir aussi vite qu'il est venu. Hinata s'intéresse un peu à  ma vie et j'en fais autant en retournant sa question. Dormir, bon choix. J'aime bien dormir quand j'ai du temps libre, mais il est tellement rare à la maison entre les boulots et la famille. S'il a tant traîné que ça, il aurait du m'accompagner au salon de tatouage. Il n'aurait pas perdu plus de temps que dans sa chambre. ça peut paraître étonnant de l'inviter, mais à bien réfléchir, nos dernières rencontres le sont encore plus. Nous nous familiarisons enfin après tant d'année, normal que ça nous paraisse choquant et impossible. « Je devrais ? Tu n'es pas si moche à regarder. » Je lui rend avec le sourire. « Je n'y ai pas pensé et même si je l'aurai fait, j'aurai de suite pensé à ton refus. » Même si nous nous rapprochons sans rien contrôlé, je sais que mon demi-frère est têtu et se bornera sûrement à me repousser sans raison, autant que je le ferais de mon côté. Jusqu'à présent, Hinata n'a jamais fait d'éloge sur mon boulot, ni sur mes tatouages. C'était tout le contraire. « Discuter, je lui ai montré mon travail et lui le sien. Puis ça. » Fis-je en relevant ma manche pour lui montrer le dessin imprimé dans ma peau. Il a l'air vif puisqu'il a été fait quelques heures plus tôt, mais d'ici une bonne semaine, il sera moins éclatant et flashy. Il devait s'y attendre que j'en ferais un ici, à New York. Faut dire que c'est un peu la chance de ma vie et la meilleure occasion de me laisser à nouveau tenter.

©junne.

TENUE Je hausse les épaules en levant les yeux au ciel. « Peut-être. » Je n’y crois pas vraiment et en même temps je ne rejette pas l’idée, sans toutes ses « rencontres » imprévue ou forcée on ne se parlerait surement pas comme nous sommes en train de le faire en ce moment, mais je n’ai pas vraiment envie de chercher à savoir si c’est le destin ou autre chose, au fond je m’en fiche totalement car je suis maitre de mes pensées et de mes actes, tout comme Raijû, rien ne nous force à rester ensemble justement. « Rien. » ça ne change absolument rien. Je suis content qu’il ait passé une bonne journée, vraiment, c’est sa première fois à New York donc forcément s'il en récolte un bon souvenir c’est cool pour lui. Il ne m’a pas proposé d’y aller avec lui, d’ailleurs je pense que s’il l’avait fait ça aurait été étrange, je ne sais pas si je l’aurais pris au sérieux honnêtement. Je ris à sa réponse. « Je suis honoré par ton compliment, vraiment. » Pas moche à regarder quoi ! De sa part je ne peux qu’en rire. « Je n’aurais pas refusé. » Soufflais-je naturellement sans rien ajouté de plus, le questionnant sur ce qu’ils ont fait, par simple curiosité bien entendu. C’est cool de pouvoir partager sa passion avec d'autres personnes, Raijû a surement dû en profiter un max. Ça ? Je le regarde encore plus curieux quand il soulève sa manche, voyant le dessin sur sa peau, je bloque dessus pendant facile dix à quinze secondes, il est super bien fait, puis... « Un ours. » Oui remarque qui tue ! Avant que mon expression ne puisse trahir le fait que je ne déteste pas les tatouages comme je le laisse supposé depuis toutes ces années, je racle ma gorge en me remettant en marche, tout en ajoutant. « Il te va bien. » Un sourire et nous arrivons au restaurant en question. Entrant à l’intérieur je choisir deux place libre au hasard, quand le serveur passe je commande en anglais forcément deux menus avec le big hamburger, pauvre ventre, il va être détruit.

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TENUE Nous ne savons pas à quoi est dû nos rencontres, mais nous savons que celles-ci ne changent pas grand chose pour autant, ou alors nous sommes trop aveugle pour le voir. Je me borne à croire que ça ne change rien mais je devrais voir l'évidence, nous sommes vraiment entrain de changer tous les deux. Nous nous acceptons, chose qu'on ne faisait pas à une époque. C'est à peine si on pouvait rester dans la même pièce sans vouloir se tuer l'un l'autre, et là, on s'invite carrément à manger des hamburgers dans un restaurant de New York. Ouais, y a un gros changement mais nous ne voulons tout simplement pas l'admettre ou le revendiquer. Ma superbe matinée m'a fait oublier le calvaire du vol et je ne songe même pas au retour, sinon ça va tout gâcher. Autant profiter tant que j'ai les deux pieds sur la terre ferme, parce que ça ne sera pas la même quand il va falloir repartir. Les habitudes ont la vie dure, comme qui dirait. J'aurai pu lui proposer de venir avec moi, mais je ne l'ai pas fait en pensant au fait qu'il aurait dit non. Par ailleurs, je n'étais pas obligé de dire qu'il n'est pas moche, déjà que j'ai supposé qu'il puisse m'accompagner... Qu'il m'affirme ça ne m'aide pas, franchement. Il n'aurait pas refusé. Bon bah, la prochaine fois j'y repenserais. Un hochement de tête mais je n'ajoute rien non plus, laissant le malsain passer sans encombre. Ce n'est pas naturel, ni normal de se comporter ainsi. Quand il m'interroge sur ma matinée, je lui raconte vite fait ce que j'ai fait, puis je lui montre mon tatouage sur le haut du bras, au niveau de l'épaule. Un ours, oui bravo. Quelle déduction, il est trop fort. Je me retiens de l'applaudir. « Tu as deviné tout seul ? » Je me moque, mais y a dix fois mieux comme commentaire. Je sais très bien que le dessin représente un ours, puisque c'est moi qui l'ai voulu. Bon, au moins il ne crache pas dessus comme par le passé, c'est un bon progrès. « Merci. » Y a pas grand chose à dire là-dessus, juste merci. Arrivés au restaurant, je laisse Hinata choisir nos places et m'installe à la fameuse place, sans ouvrir ma bouche pendant qu'il commande pour nous. Le serveur en moins, je souffle et observe la pièce. « Je croyais que tu n'aimais pas les tatouages. Je m'attendais à une réplique du genre « quelle horreur » ou « c'est aussi moche que toi » » Bah quoi ? C'est vrai, il a toujours été ainsi, peut-être pas mot pour mot, mais ça donnait bien l'air.

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TENUE De toute façon cela ne sert à rien de se demander pourquoi les choses changent, pourquoi nous on change, le fait est que ça arrive et que notre relation évolue, elle n’est pas parfaite, on risque encore fort heureusement de se prendre la tête, sinon ça serait vraiment trop bizarre, mais ne pas se sauter au cou, ne pas s’entretuer avec des mots sanglants, tout ce qu’ont en clair vécu jusqu’à maintenant en en venant jusqu’aux mains semble du passé. On communique aisément, de tout, de rien, on se cherche aussi, mais ça n’a plus la même hostilité et bien que j’ignore d’où est parti ce soudain changement il est là, c’est comme ça. En route pour le restaurant on parle de ce qu’on a fait l’un et l’autre au cours de la journée, j’avoue que le fait que mon « frère » dise déjà de moi que je ne suis pas moche est encore un détail surprenant, mais le simple fait qu’il puisse imaginer m’emmener avec lui dans son « monde » est déjà dingue, même si j’avoue que je n’aurais pas refusé, je pourrais regretter mes paroles car je suis censé détester les tatouages, comme il baigne dedans je les ai dénigrés volontairement alors que je ne suis en rien contre toutes ses choses, au contraire. Il me montre d’ailleurs celui qu’il a fait au cours de sa rencontre, je l’observe et dit a voix haute l’évidence du dessin. « J’avoue que j’ai hésité une seconde. » Contrais-je sa moquerie avec un sourire amusé.  Je lui fais un « compliment » ne voyant pas pourquoi j’aurais quoique ce soit de négatif à dire dessus, il est super bien fait de toute façon, c’est vrai... Au restaurant, installé à nos tables je commande pour deux. Je l’observe une seconde pendant qu’il me lance sa remarque, c’est vrai, ça serait en effet plus dans mes cordes de lui dire ses choses là. « Tu as fait un ours. » Oui belle déduction. « Donc il te va bien. » Ours pour ours ça marche quoi, logique. Je n’ai pas envie d’avouer que j’aime les tatouages, pas encore. « Puis tu n’es pas si moche à regarder non plus. » Je lui rends son compliment comme ça.

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TENUE Notre relation est bien celle de deux frères, même à demi. Nous avons mit du temps à nous accepter et nous ignorons à quel moment c'est arrivé, puis on s'en fiche un peu finalement. Je ne suis plus celui qui le vire, il n'est plus celui qui me critique. La hache est enterrée, le drapeau blanc sortie et la paix, bien que bancale, mise en oeuvre. ça ne me déçoit pas tellement, je suis même plutôt convaincu par notre nouvelle entente. J'ai vraiment la sensation qu'Hinata est mon demi-frère et que nous pouvons partager beaucoup plus de chose qu'une guerre de famille. D'ailleurs, les autres ne souffriront plus de cela à présent, ils ne seront plus au milieu de deux camps différents, ils pourront même souffler. Il n'y a que du bon là-dedans. Nos conversations sont simples mais intéressante, je peux voir un autre Hinata. Un Hinata qui ne crache pas sur mon boulot et ma passion, un Hinata qui aurait été prêt à m'accompagner ce matin, si je lui avais demandé. Je suis étonné, c'est bien la première fois qui ne voit pas les tatouages comme l'invention de satan. La prochaine fois, je penserais à lui dire de venir. Quoi que, je possède mon salon, donc il pourra y mettre les pieds si ça lui chante. Je lui montre celui que je me suis fait ce matin et cet idiot constate l'évidence, c'est un ours. « Tu as vu l'arbre avec, au moins ? » Plaisantais-je avec une grosse pointe de moquerie. Il a hésité une seconde, comme si c'était possible. Quoi que, sous un autre angle, ça pourrait être un autre animal. Je suis content malgré moi qu'il le trouve bien fait, donc beau. Une fois dans le restaurant et installé à une table, je reviens à la charge avec une belle remarque. C'est vrai quoi, il a toujours négligé mon travail, pourquoi pas maintenant ? « Oui, je sais. C'est moi qui l'ai demandé. » Où est-ce qu'il veut en venir là ? Oh, c'est gentil ! Non mais sérieux, il me va bien parce qu'il me correspond, c'est tout ? Aish. « Ah, j'aurai dû noté ton nom avec, pour te le dédier. » Il me traite toujours d'ours, ma foi. Ah bon ? Je cligne des yeux, l'air légèrement débile. Pas si moche, moi ? Je ris. « C'est le genre de phrase que j'aime entendre chez une fille! ça donne l'impression de ne pas être attirant alors qu'elle te dévore clairement des yeux. » Je rigole encore, plutôt incrédule. « Mais tu es un mec. » La chute, ça gâche tout. Si Hinata serait une fille et surtout pas de ma famille, qui sait... Je l'aurai dragué sans tarder. Mon dieu, à quoi je pense ? ça me fait toujours rire, au point que je n'arrive même pas à le regarder sans pouffer.

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TENUE Lorsqu’il me montre son tatouage je ne peux que constater l’animal qui domine le dessin, un ours, je me demande pourquoi il a choisi une œuvre pareil, je me plais à l’appeler l’ours, ce surnom que je lui donne souvent se retrouve implanté sur sa peau, c’est à la fois amusant et intriguant, mais ça ne change pas le fait que le tatouage soit super bien fait, bien que je minimise les compliments ça serait trop bizarre que je montre ouvertement que ces choses que j’ai critiquées durant des années me plaisent pas mal en réalité. Je lui lance un regard quand il me parle de l’arbre. « Désolé je ne vois que l’ours. » Un sourire amusé, nous partons vers le restaurant et sur place il me questionne de nouveau sur le sujet, je réponds simplement et clairement, il a fait un ours quoi. « Mon nom sur ta peau, tu es sûr de toi ? » Je le juge, c’est assez bizarre et malsain a imaginé, je ne veux pas de ça. Je lui retourne le compliment qu’il m’a fait, il n’est pas si moche, c’est vrai en plus. Il se met à rire et je me contente de l’observer. « Sans blague ? » Lâchais-je à sa dernière remarque. Je n'avais pas remarqué que j’étais un homme tiens, comme c’est étrange. « Yah, arrête de rigoler. » Il semble avoir du mal à enlever cette image de moi, vu qu’il ne peut pas me regarder sans rire. « De toute façon je serai toujours plus beau que toutes les filles avec qui tu pourrais sortir ! » Fille, garçon, je ne sais même pas pourquoi je dis une chose pareil, mais dans tous les cas ça part un peu en couille là. « Pourquoi tu as décidé de faire un ours ? » Curieux, ça m’intéresse un peu.

©junne.

TENUE ça fait des années qu'il me surnomme l'ours, des années que j'ai prit l'habitude d'être ainsi comparé et aujourd'hui, je peux fièrement l'ancrer dans ma peau comme un symbole de ma propre personnalité. Je suis un ours, à qui voudrais-je le cacher ? C'est ma nature, l'animal qui me décrit en quelque sorte. Hinata pourrait être un aigle ou une crevette, voir les deux à la fois. Bref, j'en reviens à mon ours et à l'arbre, que je mentionne ironiquement. « Je m'en doutais. » Attention réduite, c'est bien du Hinata tout craché. Une fois installé et prêt à commander, je questionne mon demi-frère sur mon tatouage, comme si ce n'était pas suffisant. Non mais j'attends clairement qu'il me lance des fleurs. Hinata a bugé, c'est confirmé. Il n'arrête pas avec son ours, comme si ce n'était pas flagrant. « Pourquoi ? »Pourquoi devrais-je être sûr de moi ? Je n'ai pas pensé au fait que ça puisse être mal interprété. C'est mon demi-frère quoi, pas mon crush ou mon copain. D'ailleurs, je lui fait remarquer que sa petite phrase aurait été la bienvenue s'il avait des seins au lieu d'une paire de c-. Je me remet à rire quand il me questionne, et même quand il me dit d'arrêter. Ce n'est pas ma faute, il est tellement hilarant. « Ah bon ? » Je lui lance un regard provocant, un sourire en coin qui fait ressortir l'une de mes fossettes. « Tu as déjà vu les filles avec qui je suis sortie ? Je demande à voir, si tu es plus beau qu'elles. » Je le cherche clairement, haussant les sourcils à plusieurs reprises. « J'ai l'impression que ça fait partie de moi. » Je n'ai pas vraiment d'explication à donner. Pourquoi un ours ? Pourquoi pas. ça peut paraître idiot comme choix, mais c'est le seul animal qui me colle autant à la peau. « Tu vois les légendes indiennes ? Chaque personne possède un animal symbolique, le miens doit être l'ours. » Ouais, ce n'est pas comme si j'avais un dragon dans l'intégralité du dos et un tigre de foudre sur l'autre bras, de l'épaule au poignet, le paysage nuageux avec. Bon sinon, on commande quand ?

©junne.

TENUE C’est vrai que ce surnom est venue naturellement, dès l’instant où j’ai vu sa tête il m’a fait penser à un ours, bien que je préfère l’appeler par des noms moins amicaux, ça revenait souvent tout de même, je pouvais être vraiment méchant, autant que lui en fait, si avec mes amis j’étais sympa, avec mon demi-frère je laisser totalement sortir la haine et la colère que je ressentais, on se détester c’était facile de se pourrir. Quand il me parle de l’arbre j’avoue ne voir que l’ours, haussant les épaules ce n’est qu’un détail de plus. Au restaurant le sujet revient sur la table et lorsqu’il parle de tatouer mon prénom je ne manque pas de lui demander s’il est sur de lui et je le juge du regard quand il me demande pourquoi, est-ce que mon demi-frère serait un idiot ? Un vrai ? Je souffle en le pointant de mon index. « Toi, me pointant à mon tour, moi, sur ta peau, rien ne cloche à tes yeux ? » Non, sérieusement, qu’on soit de la même famille ou non je n’imagine pas une seule seconde voir « Hinata » sur lui, faut pas déconner. Puis juste histoire d’en rajouter une couche, je pense clairement que je suis plus beau que toutes les filles qu’il peut fréquenter, oui je ne suis pas modeste je sais. « Peut-être ? Mais de toute façon ça ne fait aucun doute. » Je balaye l’air comme s'il n’y avait pas besoin d’argumenter plus, haha. « Tu te la joues poète là ? » Mais pourquoi pas. « Je pense pas que je possède un animal symbolique, ou alors ce serait quelque chose qui vole librement dans le ciel ! » Vu que ce que j’aime le plus c’est voler dans les nuages. La commande est passé, j’ai pris pour nous deux et le serveur nous emmène les assiettes, posant le gros hamburger sous les yeux de Raijû, observant sa réaction, je suis sur que c’est surprenant, même pour lui !

©junne.

TENUE L'art et la manière de ne pas comprendre, ça se cultive. Déjà qu'il n'a pas fait attention à l'arbre avec l'ours et là il semble ahuri par mon propos. Son nom sur ma peau, oui je l'ai bien dis et non ma langue n'a pas fourché. Je ne vois pas où est le mal, surtout si c'est pour lui rendre hommage -bien qu'il ne soit pas mort-. Ouais bon, je plaisantais parce que je me vois mal avec son prénom gravé sur mon bras, quand même. Moi ? Lui ? Oubaouba ? On dirait un homme singe à parler comme ça, tarzan ou le marsupilami. « Tu as raison. Les gens vont croire que je t'aime. » Cling, la lumière s'allume. Il n'a pas tord, ça porterait à confusion. « Mais je ne comptais pas le faire, rassures-toi. » à l'entendre, on dirait que je vais retourner de ce pas au salon pour noter « Hinata » sous mon nouveau tatouage. Un peu de sérieux, il n'a pas relevé le ton ironique ? En plus de ça, il ose dire qu'il est plus beau que toutes les filles que j'ai pu avoir. « Tu n'as pas l'impression que ça sonne comme de la jalousie ou un truc d ans l'genre ? Qu'est-ce que ça change si tu es plus beau qu'elles, je ne vais pas te draguer ou t'inviter à sortir boire un verre, ni te proposer une nuit torride. » J'y vais fort, mais voilà. Poète ? Je n'ai rien dit de philosophique, si ? Je le regarde, un sourcil haussé. Ah vraiment ? Pourtant je le vois carrément bien avec l'aigle. Il le dit lui-même, quelque chose qui vole librement dans le ciel, au dessus des nuages. Un aigle, y a aucun doute. Les assiettes sur la table, mes yeux se posent sur l'hamburger et je lâche un siffle. Impressionnant, il est énorme! Mais avant que le serveur ne s'en aille, je le retiens. « Auriez-vous un stylo, s'il vous plait ? » Il me dit que oui et me donne celui qu'il a dans sa poche. Je le remercie et tourne mes iris vers Hinata. « Tu me passes ton bras deux secondes ? » Faut pas être intelligent pour comprendre ce que je vais faire. Non, pas lui planter la mine dans la peau, mais dessiner dessus. Après tout, j'ai étudié l'art à Royal, ce n'est pas rien.

©junne.

TENUE Que ce soit une blague ou non je n’ai simplement aucune envie de voir mon prénom tatoué sur sa peau, ça me donne des frissons rien que d’y penser, ok notre relation s’est grandement amélioré, mais après faut pas déconner, pas à ce point non plus ! « hallelujah tu as compris. » Je me moque de lui, je pensais qu’il ne verrait jamais le côté « sentimental » d’un tel acte. « Heureusement, j’en aurais fait des cauchemars sinon. » Vraiment... Je me serre un verre d’eau pendant que je lui parle de ses filles qu’il a fréquentait, me plaçant bien au-dessus d’elle, alors que je suis un mec. « Rien de tout ça, c’est simplement pour dire que je suis beau, mignon et que tu as de la chance d’avoir un demi-frère comme moi, alors par pitié, épargne moi tes remarques... j’ai l’imagination fertile et je n'ai pas envie de voir des horreurs pareilles. » Une nuit torride avec Raijû, mon Dieu... tuez-moi. Je vous jure on peut aller loin dans les comparaisons entre nous, mais bon... « N’empêche j’arrive pas à t’imaginer draguer quelqu’un c’est dingue... » Remarque utile bonjour. Je le regarde sérieusement avant de rire, bon sang. Il me parle d’animal symbolique et tout ce qui me vient pour moi c’est quelque chose qui vole en toute liberté dans le ciel, je représente assez bien cette image non ? Le menu est servi et j’observe la réaction de mon frère, même lui peut être impressionné par la taille du hamburger, je souris satisfait en voyant sa surprise. Je suis cependant surpris par sa demande envers le serveur, le jugeant du regard en le questionnant silencieusement, un stylo, pour quoi faire ? Le serveur le lui donne et Raijû me regarde en réclamant mon bras, je le fixe une seconde sans savoir ce qu’il va faire, mais je choisis de lui faire confiance en lui tendant mon bras naturellement. Je me doute qu’il veut dessiner quelque chose dessus ou écrire avec son stylo, mais je veux surtout savoir quoi.

©junne.

TENUE « Je déconnais, ça aurait gâché mon tatouage. » Je me raccroche bien aux branches, pourtant tout le monde sait que les ours ne grimpent pas aux arbres. Le temps que la lumière se fasse à tout les étages, aussi. Ouais non, ce serait un cauchemar, puis je ne pensais vraiment pas faire une telle chose affreuse. On avoue tous les deux que ça aurait été la pire chose au monde et qu'il y aurait de quoi faire des mauvais rêves. à l'écouter, on dirait qu'il veut être mieux que mes ex-conquêtes, mais je me demande bien pourquoi. Même avec ses explications, je ne saisis toujours pas la subtilités de ses phrases. Certes, j'ai un demi-frère beau, mignon, tout ça tout ça, mais et alors ? « Oooh, c'est pour me les piquer ? » Je parle des filles, bien évidement. Imagination fertile ? Je rigole, prêt à raconter de la merde pour pourrir celle-ci. « Ne me tente pas. » L'avertis-je, un sourire explicite aux lèvres. Heureusement que personne nous écoute, sinon on passerait pour des dingues. Hinata en rajoute une couche et je roule des yeux, lâchant un soupir exaspéré. « Je croyais que je n'étais pas moche ? Je ne drague pas vraiment, ça vient tout seul. » C'est plutôt les filles qui s'approchent et moi qui répond ensuite. Bref, y a rien d'étonnant là-dedans, je ne vois pas pourquoi il en fait tout un plat. Parlant plat, nos hamburgers arrivent et je suis étonné par la taille immense de l'engin, ça me donne faim. Avant que le serveur ne reparte, je lui demande un stylo, il me donne le siens, une pointe fine et une encre noire, parfait. L'objet entre les doigts, je réclame le bras de mon demi-frère qui se questionne depuis tout à l'heure. D'un regard, je lui dis de me faire confiance et dépose la pointe sur la peau fine de son avant-bras. En quelques coups, j'ai tracé le contour de l'oiseau, ailes déployés et serres en avant. étant de face, le bout des ailes commencent au niveau du poignet et terminent presque dans le creux de son coude. Les plumes de la queue, elles, se prolongent vers l'arrière de son avant-bras, que je manipule à ma guise pour étendre le dessin. Ce n'est qu'un croquis, il n'est pas complet et j'ai grossis les traits pour me dépêcher, sinon ça ressemble bien à un aigle. « J'avais raison, l'aigle t'irait bien. » Je lui souris, rebouchant le stylo que je dépose sur la table pour m'armer de mon hamburger à pleines mains et croquer dedans. Hmm~ Je vais le terminer, y a pas de doute là-dessus.

©junne.

TENUE Gâché, tout de suite les grands mots, mais bon j’avais la même vision. Il ne comprenait pas où je voulais en venir et moi non plus, je bouffonner simplement de mon physique avantageux quoi ! Puis j’aimais le narguer quant au fait que j’étais plus beau que ses conquêtes, c’était une taquinerie, moquerie comme une autre. Lui piquer ? Je me mets à rigole en hochant négativement la tête, levant même ma main pour l’agiter de la même façon. « Non non, je t’assure, tu peux les garder. » Dis comme ça on penserait que c’est une critique, mais je ne suis pas du genre à partager mes copines ni à les voler à qui que ce soit. Puis avec ses paroles je voyais des horreurs bon sang, il déconnait grave. « Oublie, tais-toi, sinon je te jure que je fais de ton vol du retour un enfer. » Je le pointe du doigt d’un air menaçant, je voulais vraiment pas imaginer ce genre de chose par pitié. « Je n’ai pas dit que tu étais moche, j’ai juste dit que je ne te voyais pas draguer quelqu’un, je sais pas, c’est bizarre... » Je ris en l’imaginant, cet ours aura ma mort. « Ça vient tout seul hein ? tu te casses pas le cul quoi. » Bon le pire c’est que je suis pareil haha, mais je ne vais pas le dire. Après que le serveur nous est emmené les plats je suis content de la réaction qu’a Raijû, je l’attendais celle-là, pourtant avant de manger je me fais enlever mon bras par mon frère qui dessine dessus, suivant les traits qu’il fait, je peux deviner le final et ça me fait sourire, étrangement le voir « dessiner » sur ma peau c’est quand même cool... vraiment. Reprenant mon bras quand il a terminé je souris en regardant de prêt l’aigle. « Je trouve aussi. » Je perds quelques secondes en me disant que je devrais un jour me tatouer ce genre de dessin, mais je peux pas avouer à mon frère une chose pareil, me concentrant à mon tour sur le hamburger dans nos assiettes.

©junne.

TENUE Je ne pige pas tellement pourquoi il bouffonne ainsi. Où est l'intérêt de se dire plus beau que mes conquêtes ? Doit bien y avoir une face cachée sous ses paroles, ou sinon je ne comprends vraiment rien. Quand je suppose qu'il veut me les piquer, Hinata m'assure que non. Bah voilà, je suis perdu. Bon bah, autant ne pas chercher à comprendre, ce serait plus simple et ça m'épargnerait une migraine. Je déteste avoir mal à la tête, c'est le meilleur moyen pour se gâcher une journée. ça ne m'empêche pas de dire des conneries et d'embrouiller l'esprit créatif de mon demi-frère. Le pauvre, je le plains d'avoir tant d'imagination. « De suite les menaces, mauvais pilote. » C'est bon c'est bon, je me tais. Si je ne peux même plus déconner, tss. « Je ne vois pas en quoi c'est bizarre... » C'est lui qui est bizarre à ne pas se l'imaginer. Ce n'est pas vraiment moi qui cours après les filles, mais l'inverse. Comme il dit, je ne suis pas moche et certaines pensent comme lui. ça ne veut pas dire que je suis un chaud lapin, ni que change de partenaire tous les soirs. C'est occasionnel, puis j'ai déjà eu des copines par le passé. Bref, ce sujet est complètement dingue. « Bah non ? » à quoi bon me faire chier pour une fille ? Si l'une d'elle est intéressée, qu'elle vienne. Le serveur nous ramène nos impressionnantes assiettes et je lui pique son stylo au passage, ainsi que le bras de mon demi-frère pour dessiner un grand oiseau ailes déployés sur son avant-bras. ça ressort assez bien, malgré la rapidité et la qualité du dessin. Je pourrais faire mieux avec plus de temps. « Vraiment ? » Je rêve où il est du même avis que moi ? Ce n'est pas la première fois depuis que nous nous parlons un peu mieux, mais... D'accord sur le tatouage, ça c'est carrément un miracle. « Cette ancre part difficilement à l'eau, va falloir frotter pour le faire disparaître. » Je l'informe à juste titre avant de croquer dans mon hamburger XXL. Pour moi, il n'aime pas les tatouages et ce n'est pas demain la veille qu'il va les aimer. Dommage, parce que c'est l'un des meilleurs arts au monde et sûrement celui qu'on emporte fièrement dans la tombe.

©junne.

TENUE Mauvais pilote ? De suite les grands mots, mais il me cherchait et je savais simplement user de ses faiblesses, du coup je ricane en tirant la langue fièrement, ça l’a calmé au moins. Je ne peux pas expliquer pourquoi l’imaginer draguer me renvoie une image amusante et étrange, il ne comprend pas non plus, mais je bon, ce n’est pas grave. « Tu n'as juste par la tête pour ça, mais oublie, on va tourner en rond pendant des heures. » J’ai une vision qu’il n’a pas, donc forcément on devrait arrêter là, nous connaissant ça pourrait aller loin pour avoir le dernier mot. « T’as raison. » Moi non plus je ne me prends pas la tête pour une fille, en même temps vu mon job je ne peux pas avoir de relations sérieuses et ce n’est pas demain que les choses vont changer. Nos assiettes arrivent et avant qu’on ne puisse mordre dans ses gros hamburgers mon demi-frère me dessine un truc sur le bras, je remarque déjà ce que c’est pendant qu’il trace les traits et je témoigne de son talent, même si ce n’est qu’un aigle il l’a fait vite et bien, mais je ne le complimenterai pas pour autant, j’approuve simplement que ça m'aille bien, il a cerné l’animal qui me correspond le mieux et ça me fait sourire. « Bah ouai ? » Pourquoi il semble surpris que je sois d’accord avec lui ? Enfin bon, en même temps quand ça concerne les tatouages je n’ai jusque-là montré que de la réticence et du dégout alors que c’était tout le contraire, c’est donc normal qu’il soit surpris par mon commentaire. « Merci pour l’information. » Je ne compte pas frotter pour le virer, je vais attendre qu’il parte de lui-même. J’attrape le sandwich et croque dedans à mon tour. « Alors, t’en pense quoi ? » Du hamburger bien entendu.  

©junne.

TENUE Il m'insulte limite à me dire que je n'ai pas la tête d'un dragueur et après il me dit de laisser tomber ? Hinata est chiant. Vous me direz, ce n'est pas plus mal d'avoir une tête « normale », au moins je n'ai pas l'étiquette du mec lourd qui aborde tout ce qui bouge. Dans le fond, ça me rassure d'être un ours, ça prouve que je ne joue pas avec les sentiments et que je laisse sa chance à celle qui tente le coup. De toute façon, je ne force pas ce genre de chose, ça vient comme ça vient, surtout quand ça vient. Là je m'en contre fiche, ce qui m'importe c'est mon assiette qui arrive ou le fait de piquer un stylo au serveur pour dessiner sur le bras de mon demi-frère. Voilà, c'est beaucoup plus intéressant de lui tatouer un aigle sur la peau fine de son bras. L'aigle correspond bien à Hinata, mais ça reste mon point de vue à moi. Il peut contester, refuser ce choix ou qu'importe, mais pour une fois il est d'accord avec moi. C'est étonnant, faut dire qu'il n'est jamais de mon avis, alors ça me perturbe un peu. « Tu n'as jamais été d'accord avec moi. » Je lui rappel, si jamais il a oublié cette dizaine d'année vécue ensemble. Quant à l'encre, faudra frotter pour l'enlever. Mon dessin terminé, je peux entamer mon hamburger d'une grosse bouchée pleine de ketchup. J'en ai presque oublié ô combien c'était bon la malbouffe, à force de manger poisson et riz à tout les repas. « C'est bon. » Dis-je après avoir avalé ce que j'avais en bouche. « J'déconne, c'est extra! » Ce n'est qu'un hamburger et pourtant, il a meilleur goût que ceux de nos fastfood. La deuxième bouchée est encore meilleure que la première, un délice! La moitié engloutit, je pioche quelques frittes dans mon assiette avant qu'elles ne soient froides et immangeable, puis l'un ne va pas sans l'autre quoi. « Y a de quoi prendre du poids avec ça. » Même si ce n'est pas ça qui va me faire peur, oh non. Je vise la catégorie sumo, ça pourrait être un chouette métier.

©junne.

TENUE Ce n’était pas une insulte, il y a des mecs avec une allure, un comportement et un physique de dragueur, tombeur, tout ça... Pas lui, ça ne veut pas dire qu’il n’a pas de succès, mais j’arrive simplement pas à l’imaginer faire un pas vers une fille et ça m’amuse. Suite à ça le repas est servi, Raijû me dessine un aigle sur le bras, je trouve qu’il est super et qu’il colle bien à mon image ce qui surprend mon demi-frère, pourquoi ? Ah, pour ça. C’est vrai qu’on n'est jamais d’accord, du moins c’était le cas avant qu’on ne décide d’enterrer la hache de guerre, car il nous arrive -certes rarement- de l’être pourtant, mais pas sur ce qui concerne les tatouages, choses qu’il croit que je hais plus que tout. « Il y a un début à tout. » Je commence à manger, je connais la maison depuis les nombreuses visites par ici, mais je me régale toujours autant, heureusement que je ne mange pas ça tous les jours je serais devenu un ours moins aussi. Questionnant Raijû sûr comment il trouve le hamburger, j’attendais une meilleure remarque de sa part, mais il se reprend et je lâche un « tss » avant de sourire, je préfère ça. Prenant une autre bouchée, il n'y a pas mal de monde mine de rien, les Américains semblent adorer la malbouffe et ça se voit, cet endroit n’est jamais vide, il y a toujours quelqu’un. « C’est clair, heureusement j’ai de la marge avant de rejoindre la famille ours. » Je lui tire la langue le taquinant simplement, ça serait triste si on ne se chercher plus non ? « Tu veux toujours ramener des souvenirs pour tout le monde ? » Savoir si je l’emmène dans une boutique après ou non.  

©junne.

TENUE J'ignore à quoi je ressemble dans sa tête, mais surtout pas à un dragueur. Il me compare souvent à un ours et je me demande même s'il ne m'assimile pas à celle d'un montagnard, avec ses grosses bottes, sa pioche et son casque lampe-torche. Quoi que, ça collerait beaucoup mieux que le mec qui s'approche d'une fille pour lui demander son numéro. Je préfère de loin lui dessiner un aigle sur le bras en disant que ça lui va bien, même si ça me surprend qu'il soit du même avis que moi. Une première, un début à tout, mais même ainsi, ça me choque toujours. C'est le genre de remarque qui me fait sourire maladroitement, sans vraiment vouloir sourire. Bref, finalement je me contente de mon délicieux burger qui me donne l'eau à la bouche, super bon. J'ai l'air de manger un simple humburger de mcdo, mais je montre bien vite à Hinata que c'est bien mieux que ça. C'est vraiment le sandwich américain, avec le bon gros steack, les feuilles de salade énorme et tout le reste qui ferait pâlir n'importe quel carton des autres fastfoods. évidement, je ne le traduis pas ainsi, sinon ça serait trop facile. N'empêche, les bouchées sont difficiles à mâcher, voir à avaler. Je devrais en mettre moins dans ma bouche aussi ... La famille ours. « Je suis le seul membre. » Dis-je avec un rictus consterné. Bah ouais, je suis le seul de la famille à avoir l'air d'être un ours, même mes frères de sang paraissent moins costaud et épais. Les souvenirs! Faut pas que j'oublie, sinon va y avoir un mort en rentrant. « Ouais. Au moins un petit truc chacun, pas sûr que mon sac en supporte plus. » Je n'ai pas pris une grosse valise et je ne tiens pas à m'en racheter une pour payer un frais supplémentaire. Les frères et soeurs se contenteront du minimum pour cette fois, d'ici que je revienne à New York. « Tu connais des boutiques intéressantes ? » C'est lui l'habitué, il a déjà dû faire le tour de la ville depuis le temps qu'il met les pieds ici. En tout cas, je lui fais entièrement confiance, les yeux fermés.

©junne.

TENUE On s’en fiche au final qu’il soit un dragueur ou non, je ne vais pas allait vérifier de toute manière, c’est mon demi-frère, un jour il ramènera surement une nana à la maison pour la présenter à la famille et je rirais surement en repensant à aujourd’hui, je vais me retrouver à la comparer à moi juste pour le fun et le taquiner, mais ça s’arrêtera là. Je repartirai de cet établissement avec un aigle dessiné sur le poignet, je ne mens pas en lui disant que je n’aime pas ça, au contraire je suis franc, je trouve qu’il me va bien et le fait que nous soyons d’accord l’a carrément surpris, moi aussi certes, mais comme je lui ai dit, il y a un début à tout. Mangeant notre hamburger je suis d’abord déçu de sa remarque puis soulagée quand il reprend, je préfère ça, pour ma part ce genre de repas me suffit, je ne suis pas encore prêt à rejoindre la famille ours, même si Raijû me confirme qu’il en est le seul membre, le pauvre. J’en profite pour demander s’il compte acheter des souvenirs à la famille, on en a parlé dans l’avion, mais maintenant qu’on est sur place est-ce toujours d’actualité pour l’ainé ? Apparemment oui. « J’ai le mien si jamais, n’oublie pas qui je suis. » Je souris fièrement. Il a vraiment de la chance d’être avec moi pour son premier voyage, je connais tous les meilleurs endroits de la ville, en tout cas de ce coin, vu que je descends toujours ici. « Bien entendu, je te l’ai dit, je connais les meilleures boutiques de souvenirs, on ira après manger. » C’est fou n’empêche tous les voyages que j’ai déjà faits depuis ma licence, un pilote vole plusieurs fois par jour donc ce n’est pas une surprise, mais je suis content de pouvoir en profiter cette fois avec un membre de ma famille, même Raijû, ce qu’il y a quelques semaines aurait été impensable.

©junne.

TENUE Bientôt, je serais une espèce en voie d'extinction, tel un ours polaire sur sa banquise qui fond. Sans copine, sans famille, sans rien. Le jour où je ramène une fille à la maison est loin, très loin. Je crois que je ne lui présenterai jamais ma famille, elle est trop weird, puis y a Hinata surtout. Ce petit fouteur d'ennuie qui ne va sûrement pas hésiter à brouiller les choses. Bah de toute façon, ça n'arrivera pas de si tôt. L'hamburger est trop bon, je le mange avec appétit, sans perdre une miette. Mon ventre est content, lui. Je ne le prive pas, mais là c'est carrément la fête pour lui. Hinata me parle des souvenirs à rapporter pour les autres et je campe sur mes décisions, voulant faire plaisir à tout le monde. « Qu'est-ce que tu veux dire par là ? » Qu'il compte me prêter la place dans son sac pour mes achats ? En tout cas, il connaît des bons endroits et ce n'est pas à négliger. « Donc tu viens avec moi ? Tu comptes prendre quelque chose cette fois-ci ? » Noa serait contente de recevoir un cadeau de son frère, autant que mes deux monstres. Je l'envie de voyager autant, mais je crois que je ne pourrais pas avec mon appréhension de l'avion. Puis, je suis trop attaché à ma ville, à mon boulot, à mon salon et à ma famille pour mettre les voiles comme il le fait. L'hamburger prend du temps mais je parviens à la dernière bouchée, déjà pleins à craquer. On ne mange pas autant à Tokyo, on ne mange pas aussi gras non plus. Le morceau qui me reste en main est telle une victoire quand je l'enfourne rapidement dans ma bouche, ne retenant pas le bruit sonore qui va gracieusement avec la fin du repas. Oups, c'est sortie tout seul. « J'en peux plus. » Dis-je en tapotant mon énorme ventre qui a triplé de volume seulement avec un burger et des frites. Je bois même une gorgée de soda pour faire passer, soufflant ensuite de bien-être. Le rêve américain, c'est cool.

©junne.

TENUE C’est certain que si Raijû ramène sa copine à la maison je ne me priverai pas de commenter et même de lui ressortir notre conversation, je pense que je pourrais réellement ruiner son couple sans même l’envisager, juste par mes paroles déplacées. J’ai moi-même eu une copine pendant huit mois cette année, ça aurait pu être sérieux, j’aurais pu la présenter à ma famille, mais non. De toute façon nous étions plus des amis que des amants, je ne peux pas entretenir une relation longue avec mon boulot, puis je ne suis pas encore assez porté dessus pour vouloir famille et enfant, juste passer du bon temps. Mais le mieux pour moi, c’est de voler dans les airs, ça, même le sexe ne le bat pas. « Je ne paie pas les frais de mes bagages, donc si tu manques de place tu pourras les rentrer dans la mienne, c’est ce que je veux dire. » Je ne prends pas énormément de chose lors de mes voyages, donc ma valise a de la place, puis en tant que pilote j’ai quelques avantages aussi. Je connais les bons endroits pour les souvenirs, c’est aussi pratique pour quelqu’un qui n’est jamais venu ici. « Tu voulais y aller seul ? » Je souris en mangeant mon burger en même temps. « Je ne sais pas, je verrais sur place, mais tu connais les enfants, ils boudent quand je ne ramène rien. » Les ainés ont plus de contrainte je vous jure. Je mange, mais je calle toujours au milieu, m’adossant à ma chaise, je prends cinq minutes pour souffler. « Haha, je pensais que tu pourrais en avaler plusieurs, petite nature ! » Je me moque alors que je n’ai pas encore fini le mien. Riant doucement, je pioche quelques frittes dans mon assiette et prends d'autres boucher, petites, jusqu’à n’avoir plus rien entre les doigts, bordel si je suis malade ça sera ma faute. « Me parle plus de bouffe jusqu’à ce que j’ai digéré pitié. » Ou vomis... Mais là j’en peux plus non plus. Je ne bois même pas ma boisson, la laissant à moitié pleine sur la table. « On file ? Marcher nous fera digérer. » Au moins il a trouvé ça bon, je suis content, je ne sais pas pourquoi, mais c’est comme ça.

©junne.