tenue. ∆ Dakota m'avait jeté. Il a su pour sa voiture, il a rapidement compris que j'étais le fautif mais que j'ai préféré joué la carte du mensonge plutôt qu'être franc avec lui. Pire, il aurait préféré un coup en face à face comme la dernière fois que je l'ai poignardé, plutôt qu'attaquer son bien en traître. Est-ce que je regrette mon geste ? Non, pas vraiment. ça m'a fait du bien d'être violent et d'exploser son audi R8, je dois bien l'avouer. Alors pourquoi je ressens ce sentiment désagréable qui me ronge doucement le coeur ? J'ai l'impression qu'il ne veut plus battre, qu'il vit au ralentis ou refuse d'être normal. Putain ! Ce con m'a viré de sa vie comme une merde! Il m'a toujours traité comme un chien, mais là c'était la cerise sur le gâteau! Je suis tellement énervé, je pourrais presque retourner la ville si j'avais la force de King Kong, mais à la place, je râle tout seul dans ma barbe invisible, agacé contre ses paroles. Il n'a pas besoin d'un chien capable de mordre son maître ? En est-il si sûr ? Il ne trouvera pas meilleur esclave que moi... Merde! Mais je suis complètement taré. Je secoue brusquement la tête, avant de lâcher un cri de frustration en pleins milieu de la rue. Oups. Des paires d'oeil se posent sur moi et je les dévisage durement avant de m'enfuir à toute jambes, suivant le trottoir qui me mène vers une destination inconnue. à force de courir tête baissée, sans regarder où je vais, je me retrouve dans un endroit sans nom. Il y a la route d'un côté, des immeubles qui se profile à l'horizon et un immense pont traversant le fleuve Sumida. Le soupir qui s'échappe de mes lèvres forme une fumée blanche devant mon visage. Il fait froid, c'est chiant. D'un geste tremblant, je ferme la fermeture éclaire de mon blouson et souffle à nouveau, m'approchant de la barrière de sécurité pour regarder par dessus bord. L'eau est calme, elle s'écoule sans un bruit, aussi silencieuse que la nuit grouillant autour de moi, au dessus de ma tête, partout. Les étoiles sont invisibles sous la clarté éblouissante de la ville, je ne vois même pas le paysage en contre bas, les mains appuyés contre le fer de la rempart. N'importe qui pourrait penser que j'ai des envies de suicide -ce qui pourrait être le cas après ce calvaire- mais non, je suis simplement curieux. Mes yeux se déposent sur la pénombre, sans s'accrocher à rien du tout. C'est juste noir, comme mon coeur qui se durcit lentement mais sûrement. Il m'a jeté... Pourquoi cela me fait-il si mal de l'admettre ? Parce que même dans ce rôle, je suis un minable.   

tenue. ∆ Casque sur la tête, main dans les poches, les pieds qui trainent, je soupire doucement. Marchant, sans réellement but dans la ville, j’essayais de remettre mes idées en place, et de penser à plusieurs choses. Pas facile quand on est autant troublée que moi. Vraiment pas facile. Penchant la tête en arrière, fixant le ciel sombre je fermais les yeux avant de laisser tomber ma tête en avant et presser le pas. Pourquoi ? Je n’en savais rien, je suivais le rythme de la musique qui s’écoulait dans mes oreilles. Run qu’ils disaient. Je voulais bien courir, mais non. Courir ne m’avait jamais défoulé. Soupirant pour l’énième fois, je regardais la rive au loin, et le pont qui l’orné. J’avais envie d’aller de l’autre côté, pouvoir voir l’eau, et la fraicheur parcourir ma peau. Même si je savais que ça ne me changerait pas les idées pour autant. Mon père n’en avait plus pour longtemps, c’était une évidence, que même le docteur c’était permis de nous prévenir. C’était la fin. Il n’y avait plus rien à faire, c’était comme ça. Mes années de luttes, n’avaient surement servit à rien, si ce n’est me ruiner en argent comme en santé. Déglutissant longuement, je posais une main sur mon ventre qui se mit à gronder. Le chiffre sur la balance avait lui aussi dégringolé. Dix kilos. J’avais perdu dix kilos en même pas deux mois. Mordillant mes lèvres pour ignorer le fait que j’avais faim, je m’engageais sur le pont en secouant la tête. Montant le son histoire de penser à autre chose, je relevais le regard pour voir une personne au loin. Plissant les yeux, sans trop voir ce qu’il se passait, je me stoppais un instant. Il avait l’air de vouloir sauter non ? Reprenant la marche, plus je m’approchais et plus… Cette silhouette... Mais… Raylai ? Enlevant le casque de mes oreilles le mettant autour du cou, je me mis à courir vers lui, avant de l’attraper par la taille et le virer vite fait du bord de la barrière, nous faisons tomber par la même occasion. A moitié sur lui, je lâchais un bref gémissement sous la douleur que mon genou subissait avant de me redresser et le regarder. « Yah ! Je t’interdis d’avoir ce genre de pensée ! Surtout à ton âge ! » Dis-je en me reculant pour le regarder en entier. Pas de blessure ? « Tu feras quoi après hein ? Mourir c’est la fin ! T’as pas le droit de mourir ! Je te l’interdis ! Je t’en voudrais jusqu’à la fin de ma vie si tu fais ça ! » Dis-je en lui donnant un faible coup sur le torse en lui lançant un regard triste.

tenue. ∆ e n'est pas l'envie qui m'en manquerait, de sauter par dessus ce pont pour plonger dans cette flotte sombre. La distance n'est pas suffisamment haute pour mourir en touchant l'eau, mais elle doit être si froide que je finirai par me noyer à force de vouloir nager sans but. Puis de toute façon, si je saute pour mourir, je ne ferais pas l'effort de vouloir en survivre. Or, je ne me penche pas ainsi pour me jeter, sinon je n'aurai pas perdu de temps à cela et je l'aurai fait dès la première minute. Non, je ne fais qu'observer en silence, peut-être en ruminant bien des choses qui me tracassent. Dakota me prend la tête, il occupe toute mes pensées et doucement, je me rend compte que ma vie va redevenir la même qu'avant. Malheureusement, il a laissé un trop gros impact dans celle-ci pour que je m'en remette aussi facilement. Finalement, il serait plus judicieux de plonger dans le vide et dire adieu à mes soucis. ça, c'est que j'ai fini par penser avant que des bras encerclent ma taille et me tire en arrière, loin du bord. Qui est-ce qui peut me retenir ? Un grognement m'échappe quand j'atterri sur la personne tombée au sol, les mains crispées sur ses bras qui me retiennent. Pourquoi ? Quand sa voix me parvient aux oreilles, je frémis aussitôt. Je n'ai pas le droit à mon âge ? Quelle bonne blague! J'en ris à peine, mes yeux portés vers elle. Qu'est-ce qu'elle sait de moi ? M'en vouloir ? Pourquoi ? Elle n'est rien. « Qu'est-ce que ça changerait, Rukia ? Nous ne sommes même pas des amis. » Je ne comprends pas ce besoin d'être blessant, mais dès que je m'en rend compte, j'abaisse ma tête en mordillant ma lèvre. Elle n'est pas coupable, elle n'a rien fait. « Onee-san... » Ce n'est qu'un murmure, mais peut-être ai-je réellement besoin de parler avec elle ? « J'ai besoin de toi. Tu veux bien rester avec moi ? » Et pour la première fois depuis nos retrouvailles, je ne cache pas cette lueur de désarroi qui scintille dans mon regard. J'ai besoin de parler, de vider mon sac, d'avoir quelqu'un à côté de moi.   

tenue. ∆ « Qu'est-ce que ça changerait, Rukia ? Nous ne sommes même pas des amis. » Prends toi ça dans la gueule Rukia. Trop bonne trop conne. J’aurais dû le laisser crever. Mais même en pensant ça, je savais que je ne le pensais pas. Je n’étais pas comme ça. Et il n’était pas Kang Jae. Même Kang Jae, j’aurais été capable de le sauver comme une cruche. « Onee-san... » Frissonnant à ce surnom, je relevais le regard vers Raylai. Il se passait un truc là. Ça ne m’inspirait rien de bon. « J'ai besoin de toi. Tu veux bien rester avec moi ?» Clignant des yeux, je le regardais sans trop comprendre avant de me rapprocher de lui. Mes mains sur ses joues, je le caressais doucement, passant une de mes mains dans ses cheveux en lui relevant le visage. J’avais parfois l’impression d’agir comme une maman avec mes amis. J’étais surement bizarre, mais j’étais très protectrice, c’était comme ça. « Qu’est-ce qui se passe Raylai ? Dis-moi tout. Je vais rester avec toi, autant de temps qu’il le faudra. » Dis-je en le prenant dans mes bras pour le réconforter longuement, frottant son dos, je soupirais avant de déposer un baiser sur sa tempe. « C’est les gars de ton école ? Ils ont fait quelque chose de mal ? » Demandai-je, en sachant très bien que parfois l’intimidation à l’école pouvait rapidement se transformer en carnage et pousser au suicide. Soupirant, je posais mon front contre le sien, tout en continuant de caresser ses cheveux, venant gratter lentement sa nuque de mes ongles en restant silencieuse quelques instants. C’était bizarre dans un sens, de nous voir ainsi. Si mes parents nous voyaient, ils n’y croiraient pas une seule seconde. J’avais été horrible avec lui… Je l’avais fait chasser de la maison, et maintenant il me demander de l’aider, il me demander de rester avec lui. Et je le ferai. Parce que je m’attachais à ce petit bout d’homme malgré tout. Comment ne pas le porter dans mon cœur ? Impossible.

tenue. ∆ C'est peut-être cela que j'aurai voulu, qu'on me laisse crever. Pourquoi je n'étais pas dans la voiture avec mes parents, ce jour-là ? Bon dieu, j'aurai eu moins de peine à subir ces années d'enfer. Pourtant, je sais que je ne pense pas vraiment ce que je dis. Si la vie m'a épargné de la mort, c'est sûrement pour une bonne raison. Je ne peux pas être bien longtemps méchant avec elle, Rukia est comme un ange tombé du ciel pour le coup... Pourquoi le repousser alors que je peux avoir sa précieuse aide ? C'est plus fort que moi, si London n'est pas là, j'ai forcément besoin de ma fausse grande soeur. Quelle faiblesse, je m'étonne moi-même. Suffit de réclamer pour qu'elle vienne me caresser le visage avec douceur, m'arrachant un soupir d'aise. ça réconforte, mine de rien. J'aurai presque envie de pleurer dans ses bras si je n'avais pas encore 1% de fierté. Mes yeux ne veulent plus lâcher les siens et je l'observe en attente d'une parole, qu'importe ce qu'elle me dire. Je n'ai pas été gentil avec elle jusqu'à présent, mais c'est le moment d'entrer cette hache. Voilà, elle m'écoute. Rukia n'est pas prête de décamper en m'abandonnant comme un déchet. Mon coeur se remet doucement à battre et je m'autorise à poser mes mains sur ses hanches, hésitant à l'enlacer. Dans le fond, je ne suis qu'un gosse perdu. Rukia brise la distance et me prend dans bras, ravivant pleinement cet organe dans ma poitrine. Elle est douce, si attentionnée et je ne me sens pas le coeur de lui mentir bien longtemps, surtout pas quand elle part sur la mauvaise piste. « Ce ne sont pas eux... » Dis-je faiblement en regardant ses yeux, front contre front. Je n'aurai jamais pensé pouvoir me rapprocher de Rukia ainsi, mais finalement je me sens mieux quand elle est dans les parages. Ses ongles me donnent des frissons, mais je n'arrive pas à soutenir son regard bien longtemps quand je me décide à ouvrir la bouche. « Je n'ai pas vraiment été attaqué ... » Oui et non, c'est difficile à expliquer. Finalement je me sépare d'elle, mes mains sur ses épaules. « Ce ne sont pas les gars de mon école le soucis, mais celui qui m'a poussé dans cette maison de redressement. »  Je n'arrive pas à avouer le problème directement comme je l'ai fait avec London ... Alors je soulève mon t-shirt pour lui montrer les ecchymoses encore présente sur mes hanches. ça reste la trace de ses doigts, comme ces rougeurs au niveau de ma mâchoire, son empreinte.  

tenue. ∆ « Ce ne sont pas eux... » Comment ça, ce ne sont pas eux ? C’était qui alors ? Sa famille ? Est-ce que j’avais eu raison quand j’en avais parlé ? Pourquoi avoir menti alors ? J’avais l’impression, de voir une âme brisée en face de moi. Déconcertée, j’avais l’impression de me sentir responsable… Pourquoi ? Car ses dernières paroles me revenaient en tête en boucle en ce moment précis. Le fait que sa vie, aurait pu être différente si nous ne l’avions pas rejeté. J’avais l’impression qu’en fait, oui, sa vie aurait été meilleure avec moi dans mon studio à crever la faim. « Je n'ai pas vraiment été attaqué ... » Comment ça ? Le laissant s’éloigner, je le fixais droit dans les yeux, le regard interrogatif. Je voulais savoir. Mon cœur battait la chamade, et j’avais l’impression d’être dans un sauna, il faisait chaud tout à coup, je me sentais même au bord du malaise en fait. La pression, l’adrénaline, le mode de vie merdique que je vivais, voilà ou ça me menait. La moindre pression, je me retrouvais faible. « Ce ne sont pas les gars de mon école le souci, mais celui qui m'a poussé dans cette maison de redressement. » Fronçant les sourcils, je le laissais se reculer pour soulever son haut. Sans trop comprendre, je baissais le regard avant de poser mes mains sur ma bouche en poussant un faible cri étouffé par la surprise. Ce n’était plus du harcèlement à ce stade-là ! Mais des violences bien plus terribles ! M’approchant, je tirais son haut en regardant de plus près, examinant alors sans aucune impunité la moindre parcelle de sa peau avant de regarder son visage. « Qui t’as fait ? Quel est l’enculé qui t’a fait ça ? Je vais aller le voir moi. J’vais lui écraser sa gueule avec une batte de baseball. » Crachais-je en remettant son haut en place. Il ne faudrait pas qu’en prime il choppe froid. « Je comprends pas. Il t’a poussé dans cette maison de redressement, et maintenant il te bat ? Pourquoi ? C’est quoi son but ? Il s’ennuie tant que ça ? Sa vie est si raté qu’il fait chier ceux qui en ont une ? » J’étais énervée, oh, oui, je l’étais et si j’avais l’enfoiré qui avait fait ça à Raylai devant moi, il se mangerait mon genoux avec délice dans ses burnes. Sauf si c’était Kang Jae. Mais ça ne pouvait pas être lui. Le monde serait vraiment trop petit là.

tenue. ∆ Je n'avais pas d'autre solution que parler avec Rukia de ce gros problème qui m'assombrissait l'esprit. J'étais prit au dépourvu, quoi que je fasse, ma vie n'avait plus tellement de sens. Si je ne vide pas mon sac et que je continue à accumuler, un jour j'exploserai et ce ne sera pas beau à voir. Le destin ne m'a peut-être pas tant abandonné, puisqu'il m'a mit Rukia sur ma route, tel un ange gardien. C'est difficile de l'avouer, surtout après la haine que j'ai ressenti à son égard et envers sa famille. Je n'ai même pas encore vu son père mourant. Ne suis-je pas égoïste de ramener mon problème sur le tapis alors qu'elle a d'autres chats à fouetter ? Entre son boulot, ses dettes et sa famille, je suis vraiment chiant de me mettre au milieu à mon tour. C'est compliqué comme situation, dure à avouer et je n'aime pas le terme « violer » pour parler de mon expérience. Certes, ce sont des actes de violence, mais serais-je encore capable de le dire ainsi ? J'y ai pris goût, aussi tordu soit-il, j'ai appris à aimer ça. à quelques centimètres d'elle, mon vêtement soulevé, j'affiche à mon aînée les marques qui tâchent ma peau halée. Ce n'est pas très beau à voir mais Rukia se penche limite pour examiner. Aussitôt fait, aussitôt en colère. Mes yeux se posent sur la frimousse énervée de Rukia, tandis qu'un sourire s'installe sur mes lèvres, l'air attendrit mais consterné. « Tu ne pourras rien contre lui, Rukia. » Dis-je doucement. Je n'ai pas envie qu'il s'en prenne à elle qu'il l'a fait avec moi. J'ai déjà faillit mettre mon meilleur ami dans les emmerdes, pas elle. De nouveau rhabillé, je me pince les lèvres en l'écoutant. « Je ... Il ne m'a pas vraiment poussé... J'ai été stupide... » C'est moi qui ait voulu faire ce coup, mais la bande en a profité. Un soupir et j'attrape sa main pour qu'elle se calme. Dakota n'est pas le seul fautif, j'ai aussi ma part de noirceur dans l'histoire. « C'est compliqué... Pour lui, je suis son chien. Je lui appartiens et... » Quel calvaire, je secoue doucement ma tête en tortillant mes doigts après avoir relâché sa main. « Il ne m'a pas seulement... Battu. Je ne peux pas dire qu'il est coupable de tout, parce que j'y ai pris goût! Tu comprends ? Si c'était du viol au début, c'est rapidement devenu ... Autre chose. » Le rouge me monte rapidement au visage quand je parle de mes relations sexuelles avec Rukia, toussant un peu pour reprendre en baissant la tête. « Mais il m'a jeté. » La faute à qui aussi, hein Raylai ?

tenue. ∆ « Tu ne pourras rien contre lui, Rukia. » Comment ça ? Je soupirais doucement. Encore un gros connard à la Kang Jae. Ce monde en était définitivement trop rempli. « Je ... Il ne m'a pas vraiment poussé... J'ai été stupide... » Fronçant les sourcils, je caressais doucement son visage du bout de mes doigts pour qu’il continue de parler. Il devait se confier et me dire tout ce qu’il pouvait, afin que je puisse l’aider. « C'est compliqué... Pour lui, je suis son chien. Je lui appartiens et... » Surprise de cette révélation, je le regardais comme s’il venait de dire la chose la plus choquante du monde. Oui, c’était choquant en soi, mais j’étais choquée pour autre chose. Vivait-on la même merde lui et moi ? « Il ne m'a pas seulement... Battu. Je ne peux pas dire qu'il est coupable de tout, parce que j'y ai pris goût! Tu comprends ? Si c'était du viol au début, c'est rapidement devenu ... Autre chose. » Clignant des yeux, je le regardais longuement avant de soupirer. C’était bien plus complexe. Je me sentais, tellement mal. On aurait pu lui éviter ça. On aurait pu oui… ça me désolait et me bouleversait de voir que même lui, pouvait subir ce genre de chose atroce. Comment ? Comment on pouvait faire ça ? « Mais il m'a jeté. » Soupirant, je tapotais doucement son dos avant de me rapprocher de lui, ma main glissant dans ses cheveux comme pour l’apaiser. « Qu’est-ce que tu as fait pour qu’il te jette ? » Il ne l’avait surement pas jeté pour rien… Ce genre de personne était trop bizarre pour faire ça de cette façon. « Je me sens responsable de ce qui t’arrive… Si on t’avait gardé avec nous, rien de tout ça ne te serait arrivé… » Dis-je doucement en baissant la tête. « Tu as fait des tests ? Contre les maladies et tout ça ? Ça fait longtemps qu’il te fait ça … ? » Demandai-je en soupirant à nouveau. Comment avait-il pu prendre goût à tout ça ? J’avais du mal à le comprendre. Je n’allais pas lui dire que… Moi aussi je traversais le même truc. « En plus tu y as pris goût… J’ose imaginer émotionnellement parlant ton état… » Caressant sa joue je soupirais longuement. « Je peux t’aider si tu veux, comment je sais pas, mais je vais t’aider. »

tenue. ∆ Dans le fond, ça fait du bien de pouvoir parler à quelqu'un sans se disputer ou se prendre la tête. Je sais que London n'aurait pas été comme ça, mais la dernière fois, j'ai été odieux avec mon meilleur ami et je n'ai pas envie que ça se reproduise à nouveau. Puis, nous sommes toujours en froid depuis plusieurs jours, je ne peux pas débarquer vers lui avec mes soucis, vraiment pas. Et Rukia est là, comme par hasard. à croire que je ne peux parler de ça qu'avec elle. Les mots s'enchaînent et j'ose prononcer le mot qui me faisait tant défaut, le viol. Oui mais pas que. Parce qu'à force, c'est juste devenu de la baise, du plaisir et des séances sadomasochistes un peu glauque. Suis-je bien normal d'aimer ça ? Je suis atteint du syndrome de Stockholm, c'est certains à présent. « J'ai ... J'ai attaqué sa voiture à coup de batte. » Ce n'est pas tant le fait d'avoir été fou, mais traître. Peut-être que j'aurai dû la fracasser sous ses yeux ? Il m'en aurait voulu, jugé mais pas jeté. Je n'aurai jamais cru après tout les choses qu'il m'a fait, qu'il serait capable de me jeter pour une voiture. Non, pas pour la voiture, pour mon manque de sincérité. Mais entre nous, je n'ai rien à lui redevoir, c'est un enfoiré et il m'a plus fait de mal que de bien. Enfin, beaucoup de bien aussi mais... Argh! « C'est trop tard pour regretter ou te le reprocher, non ? ça aurait pu arriver, même en vivant chez toi. » Le destin m'aurait mit sur sa route, d'une manière ou d'une autre. Je suis malchanceux, je ne peux en déduire que cela. Des tests ? Qu'est-ce que je dois répondre ? Automatiquement, je baisse la tête et me pince les lèvres. Non, bien sûr que non. Je ne l'ai dit qu'à une personne, puis je ne peux pas faire des tests au risque d'être démasqué. « Je ne peux pas... Mais il n'a aucune maladie. ça fait quelques mois déjà. » Oui, ça date. Ce n'est pas d'aujourd'hui, ni d'hier, mais de plusieurs mois en arrière. émotionnellement... Je me sens vide. Sa caresse me rend faible et je sens les larmes me monter rapidement aux yeux pour couler sur mes joues, à la rencontre de ses doigts. « J'ne suis pas normal, hein ? J'aime un enfoiré qui m'a fait du mal et... Et... » J'ai mal au coeur. J'étais sûr que mes sentiments n'étaient pas réellement authentique, mais là je ne sais plus qui croire. Mon coeur me torture mais ma conscience voudrait me soigner... Je ne sais pas où j'en suis.  

tenue. ∆ « J'ai ... J'ai attaqué sa voiture à coup de batte. » Manquant de m’étouffer, je toussais en le regardant, avec des yeux de merlan fris. Quoi ? Il avait défoncé sa voiture avec une batte ? Wow. « Yah, je t’ai dit d’imaginer le taper quand on jouait au baseball, pas de défoncer sa voiture. Me dit pas que c’était une voiture super luxueuse… » Dis-je en imaginant déjà l’état de ce gars… Personnellement je trouvais qu’il avait de la chance. A sa place, avec Jae, je serais déjà carbonisé, et en cendres. Il était dans un sens chanceux malgré ce qui lui arrivait… Mais… Mon dieu, détruire une voiture à coup de batte… C’était pas une si mauvaise idée. Mais fallait pas se faire chopper… « C'est trop tard pour regretter ou te le reprocher, non ? Ça aurait pu arriver, même en vivant chez toi. » Mordant mes lèvres, je le regardais triste avant de soupirer. On ne saura jamais de toute façon. Mais ça me tuais. Comment Raylai, un gosse, mineur, qui plus est. Pouvait vivre ce genre de chose ? Est-ce que ce type était majeur ? Mineur lui aussi ? J’avais tout un tas de questions dans ma tête. « Je ne peux pas... Mais il n'a aucune maladie. Ça fait quelques mois déjà. » Baissant faiblement la tête, un soupire s’échappa de mes lèvres, alors que je caressais ses joues du bout de mes doigts. Sentant les larmes couler sur mes mains, je relevais le regard vers Raylai. « J'ne suis pas normal, hein ? J'aime un enfoiré qui m'a fait du mal et... Et... » Le prenant dans mes bras, je posais ma tête sur son épaule en essayant de le bercer doucement pour le calmer. « Tu sais, il ne faut pas t’en vouloir. C’est humain, tu n’es pas le premier et tu ne seras pas le dernier à qui ça arrive. En psychologie on appelle ça le syndrome de Stockholm. Tu as développé une sorte d’empathie pour lui. Tu l’as observé, tu as cherché à le comprendre, tu t’es surement mis à sa place, et au final, tu t’es fait trahir par tes propres sentiments. » Soupirai-je doucement. « Parfois, on peut s’attacher à la personne par simple question de survie. Instinctivement, on s’attache et on va dans son sens pour survivre, et se trouver une raison de tenir. Tout dépend de la situation. » Dis-je en me redressant. « Tu es normal, Raylai. Tu n’as pas à t’en vouloir de t’être attaché à lui, ou d’aimer les pratiques qu’il te fait subir. Je ne te jugerai pas sur ça. » Dis-je doucement.

tenue. ∆ Fallait s'en douter que Rukia ne serait pas contente face à mon acte. Elle m'a montré le base-ball pour me défouler mais je m'en suis servi pour une mauvaise cause en défonçant la voiture de Dakota. Bizarrement, cette image me fait doucement rire et je réponds pas ennuyé le moins du monde. « Une audi R8. » Oui, c'est une voiture de luxe qui vaut super cher, mais ce n'était pas vraiment la sienne. De toute façon, il a déjà dû l'envoyer en réparation. Moi aussi je croyais qu'il allait me tuer en apprenant la vérité, mais il a trouvé mieux que la douleur physique... Celle qui persiste dans la tête et te réduit le cerveau en compote. Je devrais me sentir libre, mais ce con est pire qu'une drogue pour moi. Il vient simplement de me pousser à ma perte, et j'ignore comment me soigner. Il est trop tard pour se dire qu'on aurait vécu mieux en étant dans la même famille, dieu seul sait si cela aurait été vrai ou faux. On ne peut que vivre au présent, non ? Alors on doit relever la tête pour voir de l'avant. Quant à ses tests... Je ne peux pas me rendre à l'hôpital en disant que j'ai été violé ou que j'ai couché avec un gars sans protection, sans rien. Ils verront les traces, et ils vont me prendre pour un fou. J'en viens à perdre mes moyens, à verser des larmes que je retiens le trois quart du temps en pensant être plus solide que ça, mais c'est trop douloureux à garder pour soi-même. Dakota m'a poussé dans un nouveau précipice et je suis sûr qu'il s'en moque complètement. Que j'aille bien ou pas, cela doit sûrement l'importer peu. à présent je suis encerclé par les bras de Rukia, à pleurer contre sa veste en l'écoutant me réconforter malgré elle. Empathie ? C'est quoi ? Non, je ne me suis jamais mit à sa place, comment le pourrais-je en sachant si peu de chose à son sujet ? Est-ce que j'ai voulu le comprendre une seule fois au moins ? « Tu-tu te trompes... Je n'ai jamais cherché à le comprendre.... Ni être à sa place... Je suis égoïste.. » Parce que je n'ai pensé qu'à moi seul, personne d'autre. Survie. Oui, c'était sûrement pour cela que je me suis attaché à Dakota, pour ne pas qu'il touche à mes amis. Rukia est une vraie soeur à mes yeux, elle me comprend et ne me juge pas, elle est là pour moi même si c'est un coup du hasard. Doucement, je la serre contre moi en reniflant. « Merci Rukia... » Chuchotais-je à son oreille, le coeur un peu plus réchauffé. « Qu'est-ce que je dois faire pour l'oublier ? Je veux m'en sortir... » C'est si difficile de le dire, de se l'avouer et de l'imaginer. Terminé Dakota, terminé les ennuies. Je veux retrouver une vie normale.  

tenue. ∆ « Une audi R8.  » Fermant brièvement les yeux, je me tapais doucement le front de ma main. Mon dieu. Ce n’était pas une voiture de plouc quoi. Tu m’étonnes que le gars doive avoir les boules. « Au moins, voyons le bon côté de la chose, il t’a pas demandé de rembourser ou quoi. Ça coute un bras, deux reins, ton foie, et surement ton cœur, le machin là. » Dis-je en soupirant. Mais bon, il en souffrait même de cette solution-là. Il aurait t’être aimé devoir le rembourser ? Enfin, je n’espérais pas, les dettes c’était rien de bien glorieux. Le berçant contre moi, j’essayais de donner une réponse à ses interrogations. A savoir pourquoi il s’y était attaché et tout ça. C’était complexe le corps humain était tout sauf facile à comprendre. Et parfois, le cœur et la tête se chamaillaient, car ils n’étaient pas d’accord. Ça se saurait si la vie était facile. « Tu-tu te trompes... Je n'ai jamais cherché à le comprendre.... Ni être à sa place... Je suis égoïste... » Fronçant les sourcils, je le regardais longuement avant de soupirer. Etait-il carrément tombé amoureux ? Je m’avançais peut-être un peu trop vite, mais… Si ce n’était pas ça, c’était peut-être l’instinct de survie… Mais… Si ça n’était pas ça… Je ne voulais pas m’avancer, je ne voulais pas avancer d’hypothèse un peu trop vite. « Instinct de survie … ? » Proposais-je doucement. « Merci Rukia...  » « De rien, Raylai, c’est normal. Tu sais que je serais toujours là, si t’as besoin. » Dis-je doucement en fourrageant ses cheveux. « Qu'est-ce que je dois faire pour l'oublier ? Je veux m'en sortir... » Mordillant mes lèvres, je baissais la tête en fermant les yeux. C’était plus compliqué qu’il n’y paraissait. Pour oublier quelqu’un, c’était difficile… Et j’en savais quelque chose avec Zero. Et j’avais aussi la réponse. « Trouve-toi un passe-temps, une passion, quelque chose de nouveau, qui n’a strictement aucun rapport avec lui. Comme ça tu n’auras aucun moment de nostalgie … Essaie de le chasser de ta tête en t’occupant. » proposais-je en me disant que nous n’étions pas tous pareil non plus. Et que ça pouvait ne pas marcher pour lui. Me relevant, mes articulations craquant, je le relevais aussi en frissonnant fortement. Le sol gelé m’avait refroidit. « Viens, on va aller dans un café se réchauffer. » Attrapant sa main je me mis à marcher doucement sans le lâcher un seul instant.

tenue. ∆ « Je l'ai proposé quand il m'a menacé. » Mais rien à faire, il m'a rejeté juste après. Elle exagère, ça ne vaut pas si cher quand même, si ? Bah merde, j'aurais pu finir en pièce détachée pour une bagnole flambant neuve. De toute façon, il a réussi à me faire du mal sans me toucher et ça c'est pire... Parce que je ne peux pas guérir ce genre de blessure profonde, intérieure. Mon cas est particulier, j'ai toujours dit que je détestais Dakota quand mon corps faisait l'inverse de mon cerveau. Lui, il appréciait ce calvaire parce qu'il en profitait, mais ce n'était pas le même délire dans ma tête... Jusqu'à me convaincre que je n'étais pas normal et que j'aimais cette torture, dans un sens. C'est compliqué, mais ça me fait chier. J'ai été égoïste, mais comment ne pas l'être sans dialogue avec son bourreau ? Je ne sais pas grand chose de lui... Qu'est-ce que j'ai pu aimer à ce point ? J'hoche doucement ma tête quand elle parle d'instinct de survie. ça ne peut être que ça, oui. Je n'ai pas voulu foutre les autres dans la merde, alors j'ai subis en silence. Je la remercie quand même, elle est là pour m'écouter et c'est la chose importante à mes yeux. à sa réponse, je lui souris sincèrement. Je le sais. Qu'est-ce que je dois faire à présent ? Elle est là, elle doit pouvoir m'aider pour me sentir mieux, quitte à l'oublier. Un passe-temps ou une passion ? Je n'ai rien de cela. « Le base-ball ? » Hasardais-je en l'observant. Non, la dernière fois j'ai explosé sa voiture justement. Je pourrais reformer ma relation avec mon meilleur ami, maintenant que Dakota n'a plus à être dans ma vie. Il va être content de l'apprendre, j'en suis sûr. « Je pourrais faire un art martial pour m'occuper et apprendre à me défendre. » Ma vie serait plus simple sans ces mecs super chiant à mes trousses. Je n'en suis pas là pour le moment. « D'accord, j'te suis. » Pour une fois que je ne râle pas et qu'elle ne me force pas non plus. Je la laisse complètement faire, attendant d'être entré dans le café pour lâcher sa main... C'est gênant.

tenue. ∆ « Je l'ai proposé quand il m'a menacé. » « Menacé ? Comment ça ? Et il a dit quoi ? » Ce mec était aussi bizarre que celui qui me servait de bourreau. Ils étaient tous fou dans cette ville. C’était l’air pollué de Tokyo qui les rendait aussi con ma parole ou quoi ? Soupirant, je passais rapidement ma main sur mon visage, avant de lui proposer des façons d’oublier ce type. Je n’étais pas non plus super experte, mais j’essayais de faire de mon mieux, autant dire que ce n’était pas facile du tout. « Le base-ball ? » « C’est une idée. Si tu veux on peut y aller ensemble. Je peux rester avec toi autant de temps qu’il le faudra pour te changer les idées. Tu veux venir squatter chez moi pour te dépayser et tout ça ? » Proposais-je en me demandant si vivre dans une seule pièce lui irait. Qui plus est, dormir dans le même lit que moi aussi. Je pouvais dormir par terre, ce n’était pas gênant au pire. « Je pourrais faire un art martial pour m'occuper et apprendre à me défendre. » « C’est une très bonne idée ! T’en a besoin. »Dis-je en caressant doucement sa joue. Nous relevant, je pris sa main dans la mienne pour qu’on aille dans un café, histoire de se réchauffer. « D'accord, j'te suis. » Souriant en coin, je soupirais en pressant le pas. Il faisait un froid de canard, et le fait que le temps passe, la température ne faisait que chuter. Arrivant en face d’un café, je le pointais du doigt avant de lâcher sa main et pousser la porte pour qu’il rentre. Passant après lui, je soufflais dans mes mains avant de me dirigeais vers une table ou le chauffage n’était pas loin. Posant mes fesses sur la chaise, j’enlevais ma veste en frottant mes mains. « Ça va ? Tu n’as pas trop froid ? » Demandai-je en sentant la chaleur conquérir mon corps. Attrapant la carte sur la table, je regardais vite fait ce qu’ils avaient avant de la tendre à Raylai. « Pour ma part ça sera un cappuccino. C’est trop bon ce truc. Si je m’écoutais, j’en boirai tout le temps. » Dis-je doucement en posant mes coudes sur la table pour me tenir la tête.

tenue. ∆ Devrais-je vraiment lui dire comment ? Je plisse les yeux en l'observant, pas très sûr de vouloir être sincère. Bon, ça ne changera rien à ma vie. « Il a menacé de s'en prendre à mon meilleur ami. » Répondis-je tout simplement, sans plus de détail. J'y tiens à London, même après notre dispute. C'était le meilleur point de pression pour Dakota, sans ça il m'aurait déjà perdu depuis bien longtemps. Il sait que la torture n'est pas bénéfique et que le viol n'a pas l'effet de départ, par contre menacer mes amis. C'est une autre histoire qui me touche sincèrement. Il m'a fait du mal, mais je n'arrive pas réellement à le haïr. Je ressens surtout une immense peine par se faute, une atroce douleur qui m’écartèle le coeur. Rukia me dit d'oublier, mais c'est plus facile à dire qu'à faire. Elle est gentille, c'est la première fois qu'elle me propose de venir chez elle pour changer de paysage. C'est vrai, j'en ai marre du luxe qu'on m'offre au quotidien. « Je veux bien, je me sentirais peut-être plus chez moi que dans cette baraque. » Ce ne sont pas mes parents, ni m maison. Pour une nuit ou deux, je veux me changer les esprits dans son taudis. Mon idée sur les arts martiaux fait l'unanimité à ce que je vois, j'en serais presque déçu. « Merci, ça fait plaisir. » Je fis semblant de bouder, avant de me décider à la suivre vers un café. Ce sera plus adéquate que ce pont à moitié éclairé, en plus du froid. à l'intérieur du café, je m'installe à la table choisit par Rukia et m'adosse doucement au dossier de la chaise. « ça peut aller, tant qu'il ne neige pas. » La neige, c'est ma hantise. Je n'ai aucun bon souvenir de ce truc blanc et gelé, c'est juste un ennuyant et un cauchemar total. Prenant la carte qu'elle me tend, je fais le tour de la liste avant de choisir. « Juste un chocolat chaud, ça ira. » La caféine, très peu pour moi. Puis il est tard, ce n'est pas risqué de boire ce genre de boisson maintenant ? Bah, je n'ai jamais écouté un adulte, ce n'est pas maintenant que je vais suivre leurs conseils.  

tenue. ∆ « Il a menacé de s'en prendre à mon meilleur ami. » Sérieusement ? « Mais c’est… Bas. Totalement sans couille le gars. Pardon hein. Mais je comprendrais jamais les gens qui menace la famille ou quoi, je trouve ça juste faible. » dis-je en plissant le nez énervée. Non mais c’est vrai quoi… Pourquoi de suite s’en prendre à des gens innocents dans l’histoire ? Ça n’avait aucun sens. Franchement. Soupirant, j’essayais de le réconforter, comme je le pouvais. Ce n’était pas facile, surtout quand on vivait ce genre d’histoire… Je ne savais pas trop quoi dire non plus. Que dire quand une personne nous sort qu’elle est violée… et tout ça ? Je savais, très bien. Oh que oui, je savais très bien ce qu’il vivait, et la souffrance qu’il avait dû endurer… Une fierté mise au plus bas, de la honte, du dégout… De la haine… C’était immonde et horrible. « Je veux bien, je me sentirais peut-être plus chez moi que dans cette baraque. » « Tu es et seras toujours le bienvenue chez moi. Actuellement je n’ai qu’une petite pièce et qu’un seul lit, mais je dormirais par terre. Quand j’aurai une meilleure situation, je te promets que si tu veux venir tu auras ta propre chambre si tu veux. Laisse-moi me rattraper pour le passé. » Dis-je doucement en plongeant mon regard dans le sien, désolée de dire ça ainsi. Mais je me sentais coupable et s’il voulait avoir son petit paradis secret, alors qu’il m’utilise s’il le voulait. Je le lui offrirais. Comment, je n’en savais rien, j’allais travailler plus dur, j’allais faire tout mon possible. Quitte à faire bien plus de danse privée, ou de… De faire des extras. Je me sentais tout à coup responsable de ce petit bout d’homme. « Merci, ça fait plaisir. » Je souris doucement avant de partir en direction d’un café. Une fois à l’intérieur, on s’installait en soupirant. « ça peut aller, tant qu'il ne neige pas. » « Pourquoi ? Tu n’aimes pas la neige ? » Demandai-je surprise. Je n’avais encore jamais rencontré quelqu’un qui détestait ça. « Juste un chocolat chaud, ça ira. » hochant la tête, je fis signe au serveur de venir. Passant la commande, je lui donnais les cartes avant de me tourner vers Raylai. Je ne savais pas trop quoi dire… « Comment tu te sens moralement parlant ? Je sais que c’est une question bête… Mais hormis le fait qu’il puisse te manquer… Tout ce que tu as vécu… T’arrive à le surmonter … ? Qu’est-ce… Qu’est-ce qu’il t’a fait exactement, pour que tu sois autant… marqué ? » Osais-je demander en baissant le regard sur les traces qu’il avait encore sur le visage.

tenue. ∆ ça façon de penser me faire rire malgré moi. « Disons qu'à force, ça n'avait plus d'effet sur moi. » Et le seul moyen d'avoir un maximum d'emprise sur moi, c'était d'attaquer mes proches. Dakota est un fin stratagème, il sait comment avoir ce qu'il veut et même si c'était bas... ça fonctionnait. Après, j'ignore si Dakota aurait vraiment capable de faire du mal à London ou si c'était juste pour le coup de la menace. Il n'a jamais touché à un seul de ses cheveux, même quand je jouais mon chien rebelle. Alors j'ignore jusqu'à où il aurait pu aller. Rukia qui me console d'une peine de coeur, j'aurai tout vu dans ma vie. C'est ridicule, mais je n'arrive pas à me raisonner malgré tout. Puis, ce n'est pas comme si j'étais inlove de Dakota au point de graver son nom dans ma chaire... Par contre, la douleur est toujours présente. Ce qu'il m'a fait n'est pas anodin et je ne devrais pas le pardonner. Doucement, je secouais ma tête avant de la regarder dans les yeux. « ça ne me dérange pas de dormir dans le même lit que toi. Je n'ai pas besoin de plus, tu sais ça ? » Puis, j'ai déjà dormi par terre dans ces familles difficiles. J'en ai vu des choses qu'elle ne se doute même pas, et ils n'étaient pas tous clean dans leur genre. Tant que je suis bien chez elle, ça me va. Je pourrais l'aider à payer la nourriture ou n'importe quoi, tant qu'elle ne me fout pas directement à la porte. Le café n'était qu'à quelques pas, nous accueillant avec sa chaleur et son odeur. « Je déteste ça. » Confirmais-je sans plus d'explication, la mine soudainement fermée. ça me relie à tellement de mauvais souvenirs, je préfère ne même pas y penser. Nos commandes passées, je soupire doucement en rapportant mes mains vers mon visage pour souffler contre la paume. C'est compliqué de parler de tout ça, mais au point où j'en suis. « J'ai l'impression d'être vide. Ce n'est pas le premier à m'abandonner mais ... J'ai toujours cru qu'il ne me lâcherait jamais, même quand je voulais être tranquille. » C'est cruel de réaliser que j'avais complètement faux sur toute la ligne. Mes yeux se relèvent vers elle et je réfléchis à la dernière question. « Il m'a déjà tapé avec un fouet pour chien... Et torturé avec des bougies... J'avais un collier étrangleur aussi, mais tu as déjà dû le remarquer. » Sauf qu'il n'est plus autour de mon cou... Je devrais me sentir léger, mais c'est tout l'inverse. ça prouve que je n'ai plus aucun lien avec ce fou.

tenue. ∆ « Disons qu'à force, ça n'avait plus d'effet sur moi. » Un soupire s’échappa de mes lèvres. « On comprend pourquoi les grand méchant ne s’attachent à personne. Pour pas qu’on les menace sous leur faiblesse. C’est là, la différence entre lui et toi. Toi tu as des gens autour de toi, lui doit n’avoir personne, si ce n’est comme passe-temps de te faire chier. » Dis-je en plissant le nez. Dans tous les cas, c’était bas de s’en prendre à des gens innocent. A la guerre comme à la guerre ceci dit, mais quand même. Enfin bref, je lui proposais de venir dormir chez moi, de passer quelques jours à la maison, si ça pouvait lui changer les idées, lui changer un peu les habitudes et son quotidien, ça ne pouvait être que bénéfique, non ? « ça ne me dérange pas de dormir dans le même lit que toi. Je n'ai pas besoin de plus, tu sais ça ? » Le regardant, je souris doucement en passant une main dans ma frange en baissant la tête. Trop mignon. Raylai était trop mignon là, mon dieu. J’avais envie de le bisouiller. Sans attendre e me penchais pour déposer un rapide baiser sur sa joue et sourire franchement. Sans rien répondre, je lui pris la main et nous partions en direction du premier café que nous trouvions. Une fois à l’intérieur on passa commande. J’appris qu’il n’aimait pas la neige. « Je déteste ça. » Son ton et son visage indiquaient clairement que ce n’était pas un sujet qu’il fallait explorer. Hochant simplement la tête, sans rien répondre, je passais à un tout autre sujet, essayant de le faire un peu parler sur ses ressentis et tout ça. « J'ai l'impression d'être vide. Ce n'est pas le premier à m'abandonner mais ... J'ai toujours cru qu'il ne me lâcherait jamais, même quand je voulais être tranquille. Il m'a déjà tapé avec un fouet pour chien... Et torturé avec des bougies... J'avais un collier étrangleur aussi, mais tu as déjà dû le remarquer. » Le regardant, plus que choquée, mes yeux, sortant surement de ses orbites, je le fixais incrédule, sans trop savoir quoi dire ou quoi faire… Comment… Ok, à côté, Jae c’était un clochard sans imagination. J’aurai jamais cru un jour me dire que Jae c’était limite le paradis en fait. Mon dieu, faite qu’il ne connaisse pas le type qui a torturé Raylai. « Je sais pas quoi dire. Je… Faut être fou, psychopathe est un mot faible je crois… Je… Wow… »Dis-je en laissant le serveur apporter nos boissons. Attrapant la mienne, j’en bus une gorgée, ignorant le fait que je venais de me bruler. « Et tu… Ça te… manque ? Ce mec il mérite vraiment que tu lui rendes la pareille… » Dis-je l’estomac tout retourné. Je n’osais pas imaginer. Et je ne préférais pas, en fait.

tenue. ∆ Il n'a personne ? Si Dakota a une bande d'ami aussi con que lui ... Je ne comprends pas où elle veut en venir. Dit-elle que mon bourreau ne possède pas de personne réellement chère à ses yeux ? Ses amis ne seraient pas ce qu'ils sont pour lui ? Je me creuse la tête alors que je ne devrais pas, c'est misérable. Parfois, je me dis que j'aurai dû essayer de comprendre cet enfoiré avant de lui jouer un coup aussi bas, c'était kif-kif bourricot. Finalement, Rukia parle de venir chez elle et l'idée me semble même superbe. J'ai besoin de changer d'air, de claquer la porte à cette petite fortune que m'offre ma famille d'accueil. Ils sont gentils, mais j'aimerai qu'ils me lâchent quand même. Elle n'a pas à bousculer ses habitudes pour moi, voilà ce que je voulais dire en parlant de dormir dans le même lit. Je suis un gamin, a-t-elle oublié ? Je ne risque pas d'être un mauvais bougre, ni un violeur ou un voyeur. Ouais ok, je ne suis pas innocent non plus avec mes anecdotes concernant Dakota, mais ça ne veut rien dire. Nous sommes au chaud dans un café, à parler comme un frère et une soeur le ferait, mais quand ça touche un sujet délicat, je deviens rapidement moins chaleureux. La neige, c'est la pire chose au monde. Elle me fait déprimer, autant que les camarades débiles de mon lycée. Si ce n'est pas la neige, c'est moi le sujet. Ce que je ressens, c'est pire qu'un verre percé. Je me vide de tout sentiment, comme si mes émotions s'évacuaient sans mon approbation. Quant aux tortures, ça me ferait presque rire en y repensant. Rukia me fait penser à un chihuahua avec cette tête d'ahurie. N'a-t-elle jamais vu de film sur l'époque médiéval ? C'est le genre de truc où la torture est monnaie courante. Heureusement que Dakota ne m'a pas arraché les ongles ou fait manger par un rat apeuré. Fou, psychopathe, ça va tellement bien à Dakota. « Tu n'a pas appris ça en psychologie ? » La folie, c'est un truc qui touche le cerveau, non ? Mes yeux se posent sur ma tasse de chocolat et je la regarde comme si elle allait m'apporter une réponse à je ne sais quelle question. La sienne m'étonne et je ramène aussitôt mes iris vers elle. « Coucher avec lui me manque, sa torture me répugne. » Je l'ai dit sans détour et cela me gêne rapidement. J'avoue que « baiser » avec Dakota était plutôt pas mal, le reste me rendait dingue tout simplement. « j'aurai préféré le connaître sous un autre jour... Ou peut-être le changer ? Mais il m'a bien fait comprendre que cela n'arriverait jamais de la vie. » Je soupire doucement, avant de boire une gorgée de mon chocolat chaud, puis j'ajoute en tenant toujours la tasse entre mes doigts. « Je l'ai déjà embrassé... à chaque fois il m'a tapé. »

tenue. ∆ « Tu n'as pas appris ça en psychologie ? » Je soupirais longuement. C’était bien plus complexe qu’il ne pouvait y penser. « C’est pas ça Raylai. Sexuellement parlant, on ne peut pas dire d’un homme qu’il est fou. Tu sais qu’il y a des fétichistes et j’en passe. Comme les pratiquants du bondage ou de la scatophilie. C’est une pratique écœurante pour certains, pour d’autre ça relève du l’ordre du fantasme. Pourtant, dans la vie de tous les jours ils sont comme toi et moi. Tu vois ? Après il ne faut pas confondre tout et n’importe quoi, comme la pédophilie par exemple qui est un cas à part. Mais ce type-là, de ce que tu me dis, je reste sceptique. Je n’ai fait que deux ans de psychologie, il faudrait que je le vois pour t’en dire plus. A mes yeux c’est de la folie ce genre de torture. Pour lui ça relève surement de l’ordre du fantasme. Est-ce qu’il y a du sexe pendant la torture ? Est-ce qu’il prend une forme de jouissance personnelle qui aboutit à une éjaculation ? Fin, tu vois ? C’est complexe, je ne juge que sur tes paroles. Sans le voir je ne pourrais pas te dire s’il est réellement fou, ou si c’est juste un fantasme putain de chelou. » soupirai-je doucement. J’avais parlé tout de même assez bas, histoire que seul lui m’entende. Non parce que je n’avais pas forcément envie que tout le monde entende de quoi nous étions en train de parler. C’était quand même un sujet assez personnel et pas forcément plaisant pour tout le monde. « Coucher avec lui me manque, sa torture me répugne. » « La torture n’est pas forcément le délire de tout le monde. J’crois qu’en fait, t’es tombé sur le remixe de cinquante nuances de gray. Mais version nippone. A partir de quand, tu as commencé à prendre du plaisir quand il couchait avec toi ? Je dis, il, car tu n’étais pas consentant au début. » Précisais-je en posant mon coude sur la table pour me tenir la tête. « j'aurai préféré le connaître sous un autre jour... Ou peut-être le changer ? Mais il m'a bien fait comprendre que cela n'arriverait jamais de la vie.  » Un soupire s’échappa d’entre mes pulpes. « Je l'ai déjà embrassé... à chaque fois il m'a tapé. » Je souris doucement sans pouvoir m’en empêcher. « Tu sais, on dit tous cette phrase-là, que personne ne nous changera, pourtant, on change tous. Une personne a toujours le pouvoir de changer une autre. Il te suffit simplement de comparer plusieurs situations. Est-ce que tu n’as jamais eu l’impression que parfois, il n’était pas lui-même ? Ou qu’une de ses réactions étaient bizarre ? » Sait-on jamais. « Il te tape dès que tu l’embrasses ? Donc, je présume que pendant les rapports il n’embrasse pas non plus ? Tu sais les baisers c’est quelque chose qu’on échange quand on a un tant soit peu d’attirance pour quelqu’un. Je parle de baiser passionnel par de simple smack. Quand tu couches avec quelqu’un que tu ne connais pas, c’est donne son corps à l’autre, tu donnes quelque chose de matérielle à cette personne, d’accord ? Mais le baiser, c’est quelque chose d’immatérielle, tu ne le donnes pas à n’importe qui. Parce que le baiser est parfois considéré comme bien plus intime que l’acte lui-même. Baiser pour baiser, c’est simple, c’est juste pour soulager la pulsion et l’envie. Mais embrasser quelqu’un Raylai, c’est bien plus puissant. Tu fais passer un message, tu intensifies la relation et tout ça. Bref, je ne le connais pas, donc je parle d’hypothèse mais il attend surement d’avoir la bonne personne pour se laisser embrasser, ou embrasser tout court. »

tenue. ∆ Off, mon cerveau vient d'entrer dans un mode veille. Les mots qui sortent de se bouche me laisse sceptique, parfois ils me gênent ou me forcent à me souvenir. Est-ce qu'il a ressenti du plaisir à me violer ? Est-ce qu'il a éjaculer durant l'acte ? Oui, si je me souviens bien... Est-ce que cela veut dire qu'il fantasmait ? Non. Ce n'est pas le genre de Dakota. Bordel, mais à quoi je pense! Rukia me donne des songes étranges et incompréhensible! Je secoue doucement ma tête en rougissant, n'en revenant pas d'être si interrogatif à mon sujet. « Ce n'est pas le genre de gars à fantasmer, je te promet. Peut-être qu'il gémissait ou qu'il a éjaculer ... Mais je ne lui apporte aucun fantasme. » Ou j'ai rien compris à son charabia et là, je veux bien la croire. Et si je lui montre une photo de Dakota ? Elle pourra me faire une dissertation sur l'énergumène ? Sauf que je ne possède rien de tel sur moi. Je n'ai pas non plus son numéro de téléphone, bien que je le connaisse par coeur à force de l'avoir vu s'afficher sur mon portable. J'avoue finalement que j'aimais bien coucher avec lui, mais est-ce que ça s'arrête là ? Je crois pas tout dire. « Cinquante quoi ? Attends tu me parles d'un film érotique là ? » Manquais-je de m'étouffer en faisant le rapprochement. Putain, Dakota n'est pas aussi classe! « Depuis ... Que j'ai accepté de le faire avec lui, sans être forcé. Non, carrément pas. » Je fis une grimace pour appuyer mes paroles. J'ai commencé à devenir accro à ça quand j'ai abandonné dans la vieille cabane perdue dans la forêt, durant notre sortie scolaire. Enfin, il squattait plutôt. Rien n'est correct, je n'aime pas les événements liés à ce con... Parce qu'il n'est pas fichu de changer. Rukia m'explique le contraire et je me remet encore en question. Oui, c'est déjà arrivé sans vraiment être choquant. « Il m'a aidé une fois. » Pas seulement une fois, deux même. C'est cool d'apprendre un truc sur les baisers... J'ai l'impression que mon coeur tombe en miette quand elle donne son hypothèse. « J'avais bien compris que je n'étais pas la bonne personne et qu'il ne m'aime pas. Je n'étais que son toutou, son vide couille, sa petite chose pas si docile et maintenant qu'il en marre... Il se débarrasse de moi. » J'ai si peu de considération pour les gens ? Ils aiment bien me jeter comme un déchet. « Pourquoi ça se passe toujours ainsi ? D'abord les adultes et leurs illusions de bonne famille, après les cons qui comprennent pas la différence et maintenant lui ... Je ne suis pas un caniche. » Cédais-je brusquement en fixant ma tasse, l'air énervé. je n'ai même pas la force de pleurer tellement c'est ridicule.. Je suis ridicule.

tenue. ∆ « Ce n'est pas le genre de gars à fantasmer, je te promet. Peut-être qu'il gémissait ou qu'il a éjaculé ... Mais je ne lui apporte aucun fantasme. » Plissant les lèvres, je me mis à réfléchir. S’il continuait d’abuser de lui et de le maltraiter, n’était-ce pas une sorte de forme d’attachement ? Est-ce qu’un violeur, revenait violer une de ses proies ? Non. Tiens d’ailleurs, pourquoi je pensais ainsi avec Raylai, mais n’y pensait pas pour mon propre cas ? Okai, arrêtons de penser. « Je vois. » Dis-je simplement. Tout ça me laissait perplexe quand même. Et pas qu’un peu. J’avais envie de retourner en cours, de pouvoir bouquiner, lire tout ce que je pouvais sur la psychologie, juste pour pouvoir déceler ce qui se cachait derrière cet homme qui faisait du mal à Raylai. « Cinquante quoi ? Attends tu me parles d'un film érotique là ? Depuis ... Que j'ai accepté de le faire avec lui, sans être forcé. Non, carrément pas. » Le regardant faire la grimace, je souris faiblement. Il était quand même mignonet en faisant une grimace. « Comment tu t’es senti… Intérieurement ? Je veux dire… Comment t’en est venu à trouver une source de plaisir pendant l’acte ? » Posais-je réellement la question pour lui ? Ou pour avoir une réponse vis-à-vis de ma situation ? Depuis tant de mois, je n’avais jamais ressenti le moindre plaisir avec Kang Jae. Dans ces moment-là, je faisais abstraction de tout, pensant à tout ce que je devais faire, comme si ce qu’il faisait n’était rien. « Genre tu… Tu as laissé tes pensées te dominer ? Et tu t’es focalisé sur le sexe… ? Ou c’est autrement ? » Ajoutai-je en me mordillant la lèvre inférieure. Parlant de baiser et tout ça, je lui donnais mon hypothèse, ou du moins celle de tout être humain, je ne faisais que parler psychologie, rien de plus. « Il m'a aidé une fois. » Ah ? Nous y voilà. « Qu’a-t-il fait ? » demandai-je comme si ‘étais une psy. « J'avais bien compris que je n'étais pas la bonne personne et qu'il ne m'aime pas. Je n'étais que son toutou, son vide couille, sa petite chose pas si docile et maintenant qu'il en marre... Il se débarrasse de moi. Pourquoi ça se passe toujours ainsi ? D'abord les adultes et leurs illusions de bonne famille, après les cons qui comprennent pas la différence et maintenant lui ... Je ne suis pas un caniche. » Baissant la tête, honteuse, parce que je me sentais tout aussi concerné, je pris ma boisson, pour en boire une longue gorgée. Il avait raison, il n’était pas un caniche, et il ne méritait pas un tel sort… Soupirant, je relevais le regard vers lui, avant de tendre la main vers son visage pour lui pincer doucement la joue. Raylai avait une peau douce, une peau de bébé. Il était encore si jeune. « Ne soit pas si en colère. Il faut essayer de positiver et se dire que tu trouveras peut-être mieux plus tard. De toute façon, tu ne peux que trouver mieux que ça. Mais essaie de ne plus trop y penser. On va parler d’autre chose si tu veux, d’accord ? Tiens, qu’est-ce que tu fais pour les fêtes de fin d’année ? »

tenue. ∆ C'est trop compliqué à comprendre pour moi. Dakota ne serait pas un bon sujet à étudier pour un cours de psychologie, sauf cas de psychopathe. Qu'elle ne me demande pas à moi pourquoi un violeur revient violer sa victime, je n'en sais absolument rien. Je soupçonne Dakota de prendre un peu son pied dans cette situation, enfin plutôt "prenait" son pied. J'étais quoi alors ? Un sexfriend ? Non, friend ne correspond pas à notre relation. Sexdog ? Sexlarbin ? Poupée gonflable ? Putain, j'en sais rien! ça me prend surtout la tête et Rukia ne peut rien pour moi. Ma vie ne ressemble pas à un film, bon sang. Je suis sûr qu'ils sont plus humain dans son film porno pour midinette en manque de sexe. Cinquante nuance de Gray .. Sérieux. Dakota, il n'a pas autant de nuance. Plus elle parle, plus j'ai l'impression que cette histoire n'a plus rien d'un cours psychologique. « Tu n'as jamais couché avec un mec ? » Demandais-je en haussant un sourcil. Elle doit savoir pourquoi on ressent du plaisir pendant l'acte, non ? « J'ai simplement arrêté de me braquer, le plaisir est venu quand je l'ai accepté. » Parce qu'au départ, ce n'était que de la douleur et de la honte. Je secoue doucement ma tête à ses prochaines questions, incapable de savoir quoi répondre. Est-ce que je me suis focalisé sur ça ? J'en sais rien. « J'ai plutôt arrêté de penser à ce moment-là. » Peut-être que je me suis focalisé sur la torture de Dakota, sur notre partie de jambe en l'air. Je parle quand même de sexe avec Rukia, c'est super étrange et encore plus malsain. Quant à la théorie du baiser, elle m'enfonce bien profondément. « Il a fait fuir des gars de ma classe qui s'en prenaient à moi et il m'a forcé à aller à l'hôpital pour des points de suture. » Se souvient-elle de mon bandage autour de la tête quand nous nous sommes revus ? C'était ça, la fois où il m'a aidé. « Il m'a aussi remonté d'un fossé, mais c'est à cause de lui si je suis tombé. » Haha, bah ouais. S'il ne m'avait pas fait peur. Puis je craque et réalise à quel point je peux être minable et bon à rien. Je ne visais pas Rukia en disant tout ça, fallait juste que ça sorte. Il y a tellement de rancoeur dans ce corps que je ne sais même plus quoi en faire. Et Rukia qui me pince la joue, attirant mon regard. Quel idiot, je me rabaisse devant elle alors qu'elle cherche à m'aider. Les fêtes ? Non là, elle remet le couteau dans la plaie. « Je vais m'enfermer dans ma chambre et bouffer du chocolat à m'en faire une crise de foie. » Joie, ô joie. Les coudes sur la table, j'écrase ma tête dessus en pleurnichant. Je n'ai pas envie de fêter avec cette famille, je n'ai même pas envie de m'amuser. « Dis-moi que tu vas t'amuser toi au moins ? »

tenue. ∆ « Tu n'as jamais couché avec un mec ? » Manquant de m’étouffer, je baissais la tête en toussant un peu plus. Bien sûr que si. J’avais couché avec Dakota et Keisuke. Et puis l’autre là. Kang Jae. Mais lui, je m’en serais bien passé. « J'ai simplement arrêté de me braquer, le plaisir est venu quand je l'ai accepté. » Quoi ? Mon dieu. Je ne voulais pas… Je ne voulais même pas imaginer la chose. Si j’arrêtais de me braquer… Ce que ça donnerait avec Jae… Blêmissant à l’idée, j’eu comme une sorte de vertige, clignant des yeux en secouant la tête pour reprendre mes esprits je relevais la tête pour le regarder à nouveau. « J'ai plutôt arrêté de penser à ce moment-là. » Inspirant longuement, je soupirais. Qui vivra verra. Putain. « J’ai déjà couché oui. Il y a eu D… » Je secoue la tête. « Bon je vais pas te sortir les prénoms non plus. Mais là on parle de viol…. T’as déjà vu des gens prendre leur pied en étant violé ? Pas moi. Bon c’est différent là, c’est répétitif. Mais … Même je… » Me stoppant à nouveau, je baissais la tête. Je n’avais pas envie de lui dire pourquoi je posais cette question. Soupirant, je changeais de sujet, en lui demandant alors, si ce fameux garçon, avait déjà fait quelque chose pour lui. « Il a fait fuir des gars de ma classe qui s'en prenaient à moi et il m'a forcé à aller à l'hôpital pour des points de suture. Il m'a aussi remonté d'un fossé, mais c'est à cause de lui si je suis tombé. » J’hochais doucement la tête. « Je vois. Il s’inquiète quand même pour toi, dans un sens. Ca prouve qu’il tient un minimum à toi, non ? Sinon, pourquoi il se serait débarrassé de ses gars ? Et t’aurais forcé à aller à l‘hôpital ? » J’avais tort ? Ou pas ? J’en savais trop rien, mais moi je voyais la chose comme ça. Parlant de noël et de fin d’année, pour changer de sujet, je posais mon coude sur la table pour me tenir celle-ci. « Je vais m'enfermer dans ma chambre et bouffer du chocolat à m'en faire une crise de foie. » Je souris amusée. Les crises de foie, c’était e truc typique des fêtes de fin d’année. « Dis-moi que tu vas t'amuser toi au moins ? » Je plissais le nez alors que le serveur vint poser nos consommations avec des petits biscuits en plus. Le remerciant je pris ma boisson pour en boire avant de lécher mes lèvres couverte de chantilly. « M’amuser ? Je suis seule. Tu veux que je m’amuse comment ? Enfin j’ai mes animaux, mais voilà quoi. Tu veux passer noël avec moi ? Je ne bosse pas pour noël. Pour le nouvel an par contre, je vais au bal de RPS. Un ami m’a invité. » Dis-je en soupirant longuement. « Enfin, sauf si tu veux rester seul, moi je propose qu’on puisse se péter le foie ensemble devant des films ? Dramas ? Tu regardes ou pas ? Ou des animes ? Ou on peut fixer le plafond. Mon plafond est cool. » Ou pas.

tenue. ∆ à quoi s'attendait-elle ? à un miracle ? C'est seulement quand tu baisses les barrières que le flot rentre. J'ai abaissé tout cela pour laisser place au plaisir et j'ai pris mon pied. Faut pas se mentir, sans ça, je serais encore une pauvre petite victime du grand méchant loup. Rukia blêmit à chacune de mes paroles, après s'être à moitié étouffée, et j'ai peur qu'elle me clamse sous le nez. D ? Bon, elle a déjà eu des relations avec des mecs. Non, elle a raison. Je ne sais pas trop quoi répondre à ça, l'air paumé. « Je n'ai rien ressenti de bien les premières fois mais... Il a été le seul. » Avant lui, je n'ai jamais rien fait avec personne. Dakota l'a fait une fois, puis deux et après c'est presque toujours moi qui cherchait à le vouloir. Du moment où j'ai saisi que cela était plaisant et pas si affreux, j'ai pris goût. Viol ou pas viol, ça n'avait plus d'importance puisque j'étais consentant. Dakota n'est pas si mauvais dans le fond, sinon il ne m'aurait pas sortie de ce trou, ni prêté main forte contre la bande... Il a bien agit par moment avec moi, même si ce n'était pas avec joie et sympathie. S'il tient à moi ? HAHA! Je ne peux pas me retenir, lâchant un rire bien gras et moqueur. Comme si ce connard pouvait s'inquiéter pour moi, nooon voyons. « J'étais son jouet, il ne voulait pas qu'il soit cassé. » Il n'était pas inquiet pour moi, ni protecteur, juste putain d'égoïste. à charge de revange, je l'ai été pour le sexe. Sans penser à lui, à ses soucis, à son comportement, je voulais juste le faire. C'est sûr que les fêtes, c'est un beau cadeau qu'il m'ait relâché. Je n'ai plus à m'en faire, il ne pourra pas m'appeler en pleins milieu de la nuit pour faire quoi que ce soit.  ça me déprime en vérité, et je n'arrive même pas à le cacher. Même ma boisson fumante et les biscuits offerts ne m'aident pas à retrouver le sourire, je me sens triste. Seule ? Elle m'invite à passer noël avec elle ? Je la regarde longuement, puis soupire. « Un film d'horreur, ça me va. Avec des ferrero rocher et des kinders. Juste toi et moi, chez toi, devant la télé jusqu'à tomber malade. » C'est un bon plan, je serais moins seul, moins déprimé, moins occupé à penser à mes soucis. Finalement, je retrouve doucement le sourire et entame mon chocolat chaud, me brûlant la langue au passage. Un couinement et j'attrape un biscuit pour le croquer, les joues rougies. C'est sympa de leur part de nous offrir de quoi grignoter, ça remonte un peu plus le moral.