TENUE ★ Histoire d'horreur, par Byakuya Hinata, nouveau film 2016. Non franchement, je n'ai aucune envie de savoir s'il a des seins ou pas, surtout s'il les cache quelque part. Ah, quelle horreur. Il m'aurait pourri l'esprit comme un parasite, ce n'est pas possible. Quand bien même il aurait des boobs, je ne serais jamais galant avec lui. Il aura toujours cette image d'ours, rien de bien romantique. Bref, passons ce sujet avant que je ne vomisse ma bière et mon dernier repas avec. Corps de rêve, buahaha! Ouais, un corps de femme, c'est bien ce que je disais. Je roule des yeux, songeant sérieusement à sa débilité. « Travesti, ça t'irai bien. » Je me moque, mais tous les moyens sont bons, nest-ce pas ? « Je n'ai jamais dit que je n'accepte pas, mais c'est que tu es une crevette. » Pourquoi je m'inquiète pour mon porte monnaie ? Il ne risque pas de perdre beaucoup de poids, lui. Bon, je me résigne à ce dîner aux chandelles à subway avec mon cher et tendre demi-frère. à vomir, à vomir j'vous dit. Hinata me parle ensuite d'hamburger géant et j'avoue l'imaginer gros comme une voiture, prenant toute la table et qui pourrait nourriture une famille de dix enfants facile. C'est la première fois que je vais à New York, donc je ne connais pas grand chose de la ville, à part ce que j'ai pu voir dans les films ou les séries. « D'accord, je verrais d'ici là. » Mais je doute qu'un hamburger, quel qu'il soit, puisse venir à bout de mon appétit d'ogre. Je mange peut-être pas tout le temps, ni à longueur de journée, mais un repas est un repas. Je ne me prive pas durant ce laps de temps. « Tu n'as pas un jeu de carte dans tes placards ? Ou n'importe quoi pour s'occuper. » Parce qu'il a raison, c'est vachement calme de nuit. Je pourrais presque m'endormir à même le sol, si seulement ce n'était pas dans un avion.

 TENUE ★ J’y peux rien si je suis capable de partir loin quand on me cherche et encore j’aurai surement pu être encore pire si je ne m’étais pas auto dégoutée moi-même de cette image, c’est vraiment affreux, je préfère oublier mon imagination, faut en plus que ce soit avec lui que je parte dans mes divagations démesurées, m’enfin, c’est simplement de l’humour et Dieu soit loué. « Arrête ça... J’ai déjà assez de Noa qui me trouve être la plus « belle » des grandes sœurs. » Cette fille me tuera, qu’est-ce que je ferai pas pour elle en même temps, c’est ma cadette et mon trésor depuis la mort de ma mère et même avant, toute notre vie elle sera toujours celle sur qui je veillerai et celle que je protégerai au péril de ma vie, mais... Elle a vraiment des idées étranges elle aussi, ça doit être de famille. « La crevette elle t’emmerde baloo. » Non, mais je vous jure, ce n'était pas la peine de parler de comparaison, lui c’est un ours c’est vrai, mais une crevette... on mange les crevettes quoi. Bon, maintenant qu’on a mis au point ce repas en remerciement une fois les pieds à terre, je ne peux pas cacher que les vols de nuit sont calmes, normalement ne sort pas de la cabine de pilotage parce qu’il n’y a rien à voir, quoique, la vue soit aussi belle à travers les hublots, la lune parfois brille et semble si proche que je ne m’en lasse pas, mais pas ce soir, le ciel est noir, quelques étoiles le recouvrent à peine et le temps semble aussi calme que l'ambiance intérieure. Je me rends compte qu’on est vraiment bizarre, il a quelques semaines on se taper encore dessus à se balancer toutes les merdes du monde et là on parle normalement sans animosité -mais beaucoup de moqueries et de provocation tout de même- avec des sujets basiques comme la nourriture et le beau temps, j’en ris tellement c’était une chose improbable et encore plus pour moi qui juré haut et fort ne jamais pouvoir l’accepter ou le voir en peinture. Calmant mon amusement soudain qu’il ne doit peut-être pas comprendre, je me lève pour faire le tour de la pièce. « J’ai des jeux pour enfants, généralement c’est pour tenir en place les gosses turbulents et agités. » Je tourne la tête pour le regarder. « Assurément je te vois bien dans ce rôle. »

 TENUE ★ Noa noa noa. Comment peut-il aussi bien le prendre d'être ainsi traité de « grand soeur » ? J'ai beau le regarder sous tous les angles, il n'a rien d'une fille. ça me fait quand même marrer, je pourrais toujours m'en servir quand il m'ennuie. « Oui, m'dame. » Ou juste comme ça, même sans raison valable. Hinata tend le bâton pour se faire battre, ce n'est pas ma faute s'il se trouve lui-même mince et féminin. Crevette, ça lui va bien. Son insulte me fait sourire et je secoue doucement la tête, intérieurement mort de rire. Le trajet est quand même super calme, il fait noir dehors et y a pas un brin d'agitation nulle part. Je trouve cela ennuyant, mais je préfère ça à des trous d'air. Manquerait plus que l'engin fasse des siennes et gesticule dans tous les sens. C'est le meilleur moyen pour être malade et même si je suis résistant, je ne promet rien à l'intérieur de ce truc. Ce n'est pas pour autant que je vais attendre la fin du vol, faut que je m'occupe l'esprit. Hinata doit bien avoir un jeu quelque part, j'aurai imaginé des cartes mais il me parle de jeux pour enfants. Je le regarde un instant, l'air de dire qu'il se fout de moi. « J'ai la tronche d'un gosse ? » Il se moque de moi, cet idiot. Il va voir si je fais un caprice, si ce rôle me va bien ou pas. Bon, m'en fiche. Tant que ça passe le temps. « Bon, fais voir ton jeu. » Lui dis-je nonchalamment. Je ne vais pas en faire tout un plat, qui sait ça pourrait même être intéressant. J'ai déjà jouer à pas mal de ces choses-là avec nos frères et soeurs, ça amène souvent à des bons moments et même des rires. Je doute qu'on va rire tous les deux, mais l'espoir fait vivre. J'ai déjà hâte de descendre et d'arriver à New York, même si je ne peux m'empêcher de penser au retour, qui sera aussi chiant et peut-être sans lui. « Au fait, tu rentres quand ? » Juste pour savoir si j'aurai la chance de faire le trajet inverse en sa noble compagnie.

 TENUE ★ Ce n’est pas que je prenne bien l’idée que ma propre sœur puisse m’imaginer en fille où me dire qu’avec une perruque je suis plus belle que toutes les femmes qu’elle connaît, mais bon, je trouve ça amusant et malgré mon caractère assez rentrent dedans avec Raijû, avec ma cadette j’ai plutôt tendance à voir positive et à rire de chaque situation qui me tombe dessus, c’est à ce point que nous sommes soudés et ça personne ne peux le changer. Je lance un regard noir à Raijû quand il m’appelle m'dame et rétorque. « Je ne te permets pas ! » Prenant de faux air de gars outré, je souris légèrement malgré tout. Il veut passer le temps en jouant à un jeu, tout ce que j’ai c’est des activités faites pour les enfants, ce sont généralement les plus « turbulent » dans l’avion et il faut avoir un moyen de les occuper et de les calmer, les parents ne savent pas vraiment comment gérer cette situation malheureusement. « D’un ours, je te l’ai déjà dit. » Bah oui, je ne démords pas, mais en même temps il me cherche aussi. « Mais mentalement c’est autre chose. » Autant se moquer jusqu’au bout. Je prends un jeu pour lui poser devant les yeux, il y a aussi des rubik's cubes et des dés, mais bon. Reprenant place sur le siège je soupire, j’ai l’habitude de ne pas dormir pendant mes heures de vol, mais le fait que ce soit calme ou que je ne sois pas dans le cockpit me fait ressentir un peu la fatigue, massant une de mes épaules faisant craquer mes os. « Je t’ai dit que je restais trois jours sur place, donc je suppose que je repars sur un vol de matin. » Je devrais donc rester deux jours et demi si je prends en compte les horaires de départ. « Tu veux être dans le vol du retour avec moi ? » Je rigole en le taquinant un peu, mais déjà qu’on va passer du temps ensemble sur place.

 TENUE ★ C'est son problème s'il assume de s'habiller en fille ou de se maquiller, je ne vais pas être différent juste pour cela. Je peux toujours me moquer gentiment de lui, en l'appelant madame ou en jouant le mec galant. Hinata fait l'indigné mais cela me fait surtout sourire, un peu moqueur sur les bords. Bref, c'est marrant mais ça ne va pas combler les heures de vol. Pour ça, j'ai besoin d'un jeu pour m'occuper, qu'importe lequel tant que c'est passionnant. Monsieur le pilote me propose des jeux pour enfant et même si je trouve ça offensant, je ne refuse pas. Un ours, je vais l'entendre souvent. Il me prend pour un ourson plutôt, entre ma carrure et mon mental. J'hausse les épaules, l'air de m'en fiche complètement. Il peut même me traiter de chèvre si cela lui plait, ça ne changera pas ma vie. « Autre chose à ajouter ? » Sait-on jamais, s'il compte continuer à se moquer en me décrivant. Hinata me donne un jeu de sept familles que j'attrape pour regarder vite fait les cartes et lire les noms. C'est vraiment pour enfant, famille pompom. Je pouffe de rire en mélangeant les cartes, voyant mon demi-frère gesticuler sur son siège, je l'écoule parler sans relever les yeux. Trois jours, c'est à peu près le temps de mon séjour. Nous avons déjà parlé de ça à l'aéroport, mais faut croire que le vol me chamboule et que j'oublie nos précédentes conversations. « J'ai dit ça, moi ? » Ce serait marrant de prendre le même vol de retour, un coup du destin ou un pur hasard ? Bah, il est pilote d'avion, ce ne serait pas vraiment le destin mais plutôt un malheureux hasard. Distribuant les cartes, je pose le paquet au milieu pour faire la pioche. « Je serais sûr de rentrer à la maison, au moins. » Souriais-je en examinant mes cartes entre mes doigts. « Tu as la grand-mère Jacquotte ? » Apparemment, c'est la famille oie. Il y a la famille pompon pour les lapins, tire-bouchon pour les cochons, piou-piou pour les poules, tout-doux pour les moutons, plume pour les canards et marguerite pour les vaches. « ça me rappel notre excursion à la campagne, c'est malin. » Dis-je en voyant la mère marguerite. Je me souviens de la fausse phobie des vaches que j'avais inventé à Hinata, pour rigoler. ça n'a pas loupé, c'était vraiment plaisant, finalement.

 TENUE ★ Je me doute que je donne le bâton pour me faire battre en avouant le délire de Noa, mais je n’aime pas m’habiller en fille, je ne suis pas du tout de ce genre-là, mais disons que je suis ouvert et que pour délirer je me fiche du ridicule, c’est surtout ça. Tant pis si ça donne l’occasion à Raijû de se moquer de moi, je pense qu’aujourd’hui je suis plutôt calme et ma « haine » pour lui de toutes ses années ont plus ou moins disparu, même si ça ne veutveux pas dire que je le considère réellement comme un frère ou que je serais docile avec lui, hors de question que ça en vienne là, je ne changerai pas, je suis un petit con qui a de la répartie quand il s’agit de faire la guerre avec lui, mais là, il est dans un mood d’insécurité et je pense qu’une part de moi, surement mon côté professionnel me pousse à le détendre de toutes les manières que je peux trouver, c’est aussi simple que ça. Un ours physiquement, un ourson mentalement, ça lui va tellement bien que je veux garder cette comparaison maintenant. Je lui parle de mes jours sur place de nouveau, vu qu’on en a parlé avant l’embarcation, mais il devait être nerveux le pauvre. Oh. « Tu avoues que je suis un pilote de confiance alors ? » Je ris fièrement, ça fait quand même plaisir même s’il ne le dit pas franchement, mais de toute façon je compte bien rentrer et le ramener avec moi, même si par le passé j’aurais bien voulu le jeter au-dessus des nuages pour m’en débarrasser, là je préfère rapidement lui ramener les pieds sur terre. Les cartes en mains je regarde ce que j’ai. « Non pioche. » Je souris fièrement, puis c’est à mon tour. « C’est clair, mais laisse la marguerite où elle est, je préfère nos pompons. » Dis-je en parlant des lapins qu'on a ramené avec nous. « Le fils pompon ? » tant que j’y suis je resté dessus. « Sacré noms des familles quand même. » Mais c’est drôle.

 TENUE ★ Fallait bien qu'un jour ou l'autre, notre relation évolue. Certes, nous ne nous considérons pas comme des frères, mais nous pouvons au moins nous tolérer un tant soit peu. C'est mieux que rien, je trouve. Si notre lien était resté le même que quelque temps auparavant, Hinata m'aurait laissé crevé la bouche ouverte sur mon siège. Finalement, ça a du bon d'être un peu moins sur la défensive et plus proche, faut le dire. Mon demi-frère me compare toujours à un ours, à savoir lequel, je ne sais pas. Winnie, Koda, Kenai ou que sais-je encore. Ils ont tous un caractère différent, mais ça reste des ours. Du coup, je m'intéresse plutôt à son séjour qui concorde avec le miens, niveau date. En gros, on pourrait croire que c'est fait exprès. « Peut-être, qui sait. » Je ne dis pas oui, mais je ne dis pas non, non plus. évidement que j'ai confiance en lui, sinon je serais déjà mort d'une crise cardiaque ou je n'aurai même pas mit les pieds dans ce fichu engin. à une époque, Hinata m'aurait sûrement laissé à New York, s'il ne m'avait pas jeté par le hublot. Le jeu des sept familles commence et je dois déjà piocher. Ah, c'est vrai qu'on a ramené des lapins à la maison. « C'est toi qui les a trouvé. » Dis-je comme si je n'étais pas impliqué dans l'histoire. « Non plus, pioche. » Je regarde rapidement ce que j'ai et souris à sa remarque. « C'est un jeu pour enfant, ils font au plus simple. » Normal qu'il trouve ça bizarre, alors que c'est juste amusant pour les gosses. « Dans la famille tire-bouchon, je veux le père~ » C'est débile comme jeu, parce qu'il sait maintenant que j'ai un membre de la famille cochon et un de la famille oie. Quant à lui, je sais qu'il possède une carte lapin dans son jeu. N'empêche, c'est un truc stratégique, mais tu t'en rends compte seulement en étant adulte. Les enfants jouent sans se poser de question, sans comprendre et la plus part du temps ils pleurent parce que tu as repris la carte qu'ils t'avaient piqués plus tôt. J'ai déjà joué avec mes frères et soeurs, c'est toujours pareil quand tu as 8 ans ou moins.

 TENUE ★ Le fait que Raijû puisse seulement avouer qu’il a confiance en moi est un grand, un énorme pas dans notre relation, peut-être qu’on ne sera plus obligé de faire semblant de jouer les « frères » lors des repas de famille maintenant, même si nous ne nous considérons pas comme tel, c’est facile de l’appeler « grand frère » ou de le taquiner dessus alors qu’il y a quelques mois c’était juste totalement impossible pour moi, sauf de manière agressive et ironique. Je souris simplement sans répondre, ça me suffit comme réponse de sa part, pas la peine d’entendre les choses pour les comprendre, on n'est pas du genre à se faire des compliments il ne faut pas non plus déconner. « Oui, je pouvais pas les laisser, tu ne m’as pas arrêté. » De toute façon il n’aurait pas pu le faire et il le sait, quand j’ai une idée en tête je n’en démords pas. J’ai un singe déjà, alors des lapins. Les enfants étaient contents c’est le principal. Il n’a pas ma carte du coup je pioche, ce n'est pas la bonne... A son tour. « C’est vrai. » Mais rien que de dire leurs noms de famille à voix haute ça m’éclate. Oh. tire-bouchon, je l’ai pioché juste là haha. Je lui tends la carte. « Cadeau~ » s'il redemande dans cette famille il va piocher mwahaha, mais bon ça fait passer le temps, même si je devrais retourner dans le cockpit avant la fin du voyage forcément. « On devrait le rapporter aux petits ils s’amuseraient avec ça ! » Je ris un peu, mais j’imagine que c’est le genre de choses qui plaît au plus jeune, puis bon eux il ne cherche pas plus loin contrairement à nous, c’est facile, mais on joue le jeu et c’est amusant malgré tout, jamais j’aurais pensé qu’on jouerait ensemble aux cartes, sérieusement. Ça me fait sourire bizarrement, mais je reste discret, attendant qu’il me redemande une carte.

 TENUE ★ Un temps pour chaque chose, comme on dit. Celui où on se faisait la guerre est derrière nous maintenant. On peut enchaîner sur celui où nous nous entendons un peu mieux, bien qu'on ne se considère pas encore comme étant des frères. Ce n'est pas le cas, pas par lien de sang. Prochainement, on pourra sûrement se supporter au point de faire des sorties sans s'arracher les cheveux ou se disputer pour rien. Ce sont des petits pas pour nous, mais mieux vaut y aller doucement et sûrement. « Pourquoi l'aurais-je fait ? » Pauvre bête, je ne suis pas cruel au point d'abandonner des lapereaux sans mère dans une forêt. Nous avons chacun un animal, ou deux. ça ne change pas grand chose d'avoir des lapins en plus, la maison est assez grande pour les accueillir. Bref, j'en reviens au jeu de carte. Hinata me donne la carte qu'il vient de piocher, quelle chance. « Merci. » Souriais-je en prenant la carte que je range avec les autres. « Le fils ? » Tentais-je quand même, mais il ne semble pas l'avoir alors je pioche et passe mon tour. Hinata veut ramener le paquet ? Je ris, secouant doucement ma tête. « Tu veux priver une famille en galère ? » C'est le jeu de carte de l'avion, après tout. Mais il peut le trouver en vente dans n'importe quel magasin de jouet. « On ira en acheter un à New-york. Ils apprendront un peu l'anglais comme ça. » Parce que je me doute que le jeu ne sera pas en japonais. L'ambiance est paisible, je n'aurais jamais cru ça possible entre nous. Cela fait des années que nous nous chamaillons pour un oui ou pour un non, et là, nous coopérons pour jouer à un simple jeu pour gamin. Du progrès, voilà tout. « D'ailleurs, faudra leur rapporter un truc de la ville. » Je connais les frères et soeurs, ils attendent que ça de notre voyage. Hinata part souvent, mais pour moi c'est la première fois. Alors je tiens à ramener des souvenirs avec moi, pour toute la famille, même pour lui... Enfin, ce serait plus un cadeau qu'un souvenir, vu qu'il m'accompagne.

 TENUE ★ Pourquoi m’aurait-il empêché de ramener les lapins à la maison ? Peut-être simplement pour aller contre ma décision, ça ne m’aurait pas étonné à une époque, nous avions pour habitude en plus de nous sauter à la gorge de dire ou faire simplement et purement le contraire de l’autre juste pour créer des conflits, même si je pensais comme lui je n’arrivais simplement pas à l’accepter ou être d’accord avec ses jugements, il faut dire que lorsqu’on déteste quelqu’un toute raison est bonne, même mentir pour lancer une guerre ouverte. Je souris rien qu’en ayant des images en tête, je n’ai pas énormément changé depuis, mais il faut croire que j’ai assez muri pour ne plus déblatérais contre des idioties pareil et accepter d’avoir tort même avec Raijû. Je lui donne la carte qu’il a demandé en attendant qu’il demande la suivante et comme je l’avais prévu il reste sur cette famille, loupé ! Je lui dis de piocher et c’est à mon tour haha. « La mère marguerite ? » Je pouffe en rajoutant. « On dirait que je demande une bonne sœur. » Priver une famille en galère ? Il a raison, puis j’ai beau être pilote ce qui se trouve dans cet avion n’est pas à moi, mais laisser par la compagnie ou les passagers donc. « Je plaisante. » Gardant mon sourire, j’approuve son idée, même si je ne suis pas sûr qu’ils jouent avec autant d’engouement s'ils ne savent pas lire les cartes. « Ça marche. » Oui je suis d’accord avec lui. « Je rapporte toujours des choses tu sais ? Sauf à toi, mais bon tu n’aurais jamais accepté mes cadeaux de toute façon. » On est trop borné l’un comme l’autre, mais maintenant je pourrais peut-être lui acheter quelque chose. « Je connais des endroits cool pour les souvenirs, on ira après le restaurant. » Et voilà. Finalement on planifie quand même de rester ensemble, comme quoi.

 TENUE ★ Ce n'est pas parce que je me dois d'être à l'opposé de lui que je ne peux sauver la vie de lapereaux. ça aurait été un crime de les abandonner et je l'aurai eu sur la conscience pour des années. Quitte à être d'accord avec Hinata, autant que ça sauve des vies. Puis, nous sommes bien dans la même pièce sans se cracher au visage, c'est une belle amélioration. ça prouve que je ne le déteste pas autant qu'auparavant et que je commence à l'accepter tel un frère, même à demi. Nous grandissons, finalement. Y a un temps pour tout, pour se faire la gueule, pour se détester, pour s'apprécier, pour capituler. Je crois qu'on a passé pas mal de cap jusqu'à aujourd'hui et celui-ci semble plus reposant que les derniers. Peut-être que je suis satisfait de notre évolution, peut-être que je suis content de ne plus me chercher des noises avec lui. Notre petit jeu de carte nous occupe bien, même si je n'ai pas deux fois la même chance. J'ai la mère marguerite, que je lui tends en souriant à sa remarque. « Elle serait bien vieille. » J'imaginer la grand-mère bonne soeur, avec sa grosse croix autour du cou et son truc sur la tête. Nous ne pouvons pas ramener le jeu avec nous, mais nous pouvons toujours le racheter pour les gamins. Encore une fois, Hinata est d'accord avec moi et c'est plutôt surprenant quand on connait notre histoire et nos caractères. Quand je parle cadeau, il me rapporte qu'il en ramène ... Sauf à moi. Je pourrais m'offusquer, me vexer, mais il n'a pas tord. « Tu as raison ou alors, je les aurais accepté pour les revendre. » Comment me faire des sous sur le dos de mon demi-frère que je détestais. « Tu comptes m'acheter un truc maintenant ? » à croire que je lis dans ses pensées, mais ça semble tellement évident comme question, vu notre changement progressif. « Merci, guide Hinata. » Plaisantais-je, attendant toujours qu'il demande sa seconde carte. Et moi, est-ce que je vais lui acheter un truc ? Ce n'est pas comme si je n'y pensais pas, maintenant qu'on en parle. Qu'est-ce que je connais de ses goûts finalement ? Pas grand chose. Je sais qu'il aime voyager et avoir la tête dans les nuages, mais à part ça. Je verrais bien sur place, si déjà j'ai l'envie de lui prendre un truc.

 TENUE ★ Au final je pense que c’est beaucoup mieux comme nous sommes actuellement, je ne pourrais pas dire que notre relation fructueuse me manque, au contraire ça pouvait souvent être pesant, se forcer à toujours trouver une raison d’entrer en guerre, je voulais tout le temps le chercher, l’embêter, le faire rager et il était pareil, nous étions irrécupérables et pourtant ça ne date pas d’il y a longtemps. Qu’est-ce qu’il s’est passé pour que nous changeons ainsi ? Je suis tombé malade ? On a voyagé ensemble ? Je ne sais pas vraiment ce qui a été le déclencheur pour enterrer la hache de guerre, mais petit à petit cette bataille de toutes ses années s’éloigne pour laisser place à un échange de paix, mature et même agréable, c’est complètement dingue comme les choses changent. Jouer aux cartes ensemble est déjà un énorme changement, faire des blagues, se sourire ou simplement posé des questions en ayant des réponses, c’est juste récemment qu’on peut partager de tel moment, espère que cela continue et qu’on ne redeviendra pas aussi stupide et con une fois de retour à la maison. Je me moque même des cartes, d’ailleurs il a celle que j’ai demandée, l’attrapant pour la ranger dans mon jeu, ça passe le temps mine de rien. Parlant ensuite des cadeaux j’avoue que j’en ramène à chaque fois, mais pas pour lui, il devait s’en douter forcément, je n’avais aucune envie de le gâter de toute façon. « De toute façon je n’avais aucune envie de t’en offrir. » L’enfoiré, revendre des cadeaux, c’est petit. « N’espère pas trop quand même. » Je souris sans donner de réponses car j’ignore moi-même si j’ai vraiment envie de lui offrir quelque chose, surtout que nous sommes ensemble pour ce voyage, peut-être le prochain ? On verra comment ça se passe. « Si je le fais, tu vas le revendre ? » Sait-on jamais, je préfère être certain de ne pas acheter quelque chose pour un « inconnu ». « Je t’en prie. » Je garde mon sourire alors que je demande le frère de la même famille. Pendant un bon moment on continue notre jeu en discutant ensemble, l’heure tourne et après notre partie je souffle en m’enfonçant dans mon siège. « Je vais devoir retourner en cabine si tu veux que je te ramène au sol. Prêt pour retourner à ta place ? »

 TENUE ★ Qu'importe la raison du pourquoi du comment nous nous entendons un peu mieux. Qu'importe pourquoi c'est arrivé ou comment ça s'est produit. Nous sommes là dans le même avion à jouer à un jeu de carte pour enfant, simplement pour passer le temps et rendre le vol moins ennuyant ou stressant dans mon cas. C'est une première, mais j'ai l'impression que nous vivons beaucoup de ces premières fois ensemble. La première fois que je me suis intéressé à son cas pour le soigner d'une mauvaise fièvre. Première fois qu'il me rassure pour monter à bord d'un avion. Première fois qu'on discute sans s'attaquer, en se répondant mutuellement. Bref, y a trop d'eau qui a coulé sous le pont depuis le temps, même le paysage change quand l'horloge tourne. « Tant mieux. » Je plaisante, je n'ai jamais rien revendu des cadeaux que l'on m'a offert. Je n'ai pas non plus jeté ceux fait mains de mes jeunes frères et soeurs, donc faut voir mon niveau de conservation. Hinata me coupe toute illusion et je souris à nouveau, plus amusé que vexé. « Hm, non. Je crois que je l'encadrerai avec pour légende « première offrande de mon serviteur », ça sonne bien, non ? » Je le cherche encore, l'air sournois. C'est mieux ça que revendre, non ? La partie continue un bon moment jusqu'à ce qu'il soit l'heure de retourner à sa place, moi avec les passagers et lui avec le pilote. « Je suis bien obligé. » Je me relève de mon siège et m'étire pour faire craquer mes os, prêt à retourner à ma place. « On se revoit à l’atterrissage. » Dis-je en tapotant son épaule, beaucoup plus amical qu'en temps normal. Je n'attends pas après lui pour sortir de cette pièce et revenir vers les rangées de siège où je retrouve le miens. Les dernières heures risquent d'être super longue pour moi, mais j'ai déjà hâte d'arriver à New York.

 TENUE ★ De toute façon on ne peut jamais prévoir ce qui peut se passer, le fait qu’on puisse s’entendre ou non, aucun de nous ne l’aurait prédit il y a de cela plusieurs mois, mais c’est le cas aujourd’hui et c’est la seule chose qu’on ait besoin de retenir à cet instant. Il n’y a pas besoin de se poser plus de questions pour savoir le pourquoi dû commence c’est arrivé, cela n’a aucun sens. Niveau cadeau je suis content de ne pas lui en avoir acheté vu que cet enfoiré les aurait revendu, je vous jure mon « frère » est un pauvre con des fois, enfin je dis ça mais de mon côté j’aurais surement simplement refusé tout présent de sa part sans négociation plutôt que de le prendre pour m’en faire de l’argent dans son dos. Cependant, comme je disais ça, c’était avant. Par curiosité je lui demande ce qu’il ferait aujourd’hui si je lui en offrais un, le revendrait-il encore ? J’ai déjà ma petite idée, mais je veux tout de même avoir confirmation, cela me fera peut-être changer d’avis sur le fait que puisse lui acheter un présent. Lui lançant un regard noir face à son surnom, je le fusille prêt à lui sauter à la gorge. « Serviteur mon cul. » Je vous jure... Enfin si on ne se chercher pas cela ne serait pas amusant, du coup je souris quand même, haussant les épaules. « Au moins il serait encadré, ça me va. » Bon, l’heure passe et il est bientôt temps pour nous de retourner à nos places, je dois bien faire atterrir cet avion avec le pilote, du coup j’espère qu’il est prêt à retourner à son siège, j’ai fait tout ce que j’ai pu pour lui, je ne peux pas faire plus pour l’instant, il va devoir prendre son mal en patience pour le temps restant, hochant la tête je le regarde quitter la pièce, à mon tour je me lève pour le suivre et prendre le chemin opposé vers le cockpit, c’est bientôt fini, New York nous voilà.